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Choses à Savoir TECH VERTE

Trois fois plus de plastique d’ici 2060 ?

Je ne vous apprends rien, le plastique est un fléau pour la planète. L'année dernière, pas moins de 460 millions de tonnes de plastiques ont été produites dans le monde, et à l'allure où vont les choses, ce chiffre pourrait être multiplié par trois d'ici 2060. Les enjeux financiers sont d’ailleurs colossaux, étant donné que la filière du plastique déclare aujourd'hui un chiffre d'affaires annuel de 1 000 milliards de dollars.


Si l’ONU veut lutter contre la pollution plastique via un traité international, les ONG sont-elles beaucoup plus offensives, en demandant je cite « un accord de réduction de la production de 50 % minimum - par rapport à 2019 et à l'horizon 2040 voire 2050 ». Ces mots, ce sont ceux d’Henri Bourgeois-Costa, directeur des affaires publiques à la Fondation Tara Océan. Si pour lui, je cite, « c'est non seulement souhaitable, c’est surtout faisable ! » fin de citation. Le réel problème du plastique, au-delà de ses 400 millions de tonnes de déchets qu’il génère chaque année, c’est je cite « que le plastique menace de vivant et l'environnement tout au long de son cycle de vie. » fin de citation. Comme le rappelle Henri Bourgeois-Costa, les plastiques contribuent déjà à un peu plus de 3 % des émissions de gaz à effet de serre, soit « plus que le secteur aérien ». Pire, ce taux pourrait être quintuplé en un peu moins de quarante ans, atteignant d’après certaines estimations les 15% d’ici 2060.


Si d'un point de vue environnemental ou encore de santé publique, il semble assez clair que nous devrons nous passer de plastiques, certains travaux suggèrent aussi que cela pourrait avoir un avantage... économique ! Car il y a aujourd'hui environ 35 000 plastiques différents en circulation, pour 16 000 molécules utilisées. Or, des travaux sur les coûts de ces molécules n'ont été menés que sur... quatre d’entre elles, dans une partie limitée du monde, à savoir l'Europe, les États-Unis et le Canada. Toujours d’après Henri Bourgeois-Costa que je cite, « la science nous dit qu'en comptant simplement sur les ressources et les alternatives de substitution existantes, nous pourrions arriver à réduire de 50 % notre production. Les économistes avancent qu'il nous en coûterait quelque 3 250 milliards de dollars par an sur les 25 prochaines années. Cela peut sembler beaucoup, mais le coût de l'inaction, lui, est estimé à deux fois plus, quasiment 6000 milliards de dollars, ce qui représente deux fois le PIB de la France. » fin de citation. Des chiffres qui font penser à Henri Bourgeois-Costa que, je cite « réduire la production de plastiques de 50 %, ce n'est qu'une question de volonté politique » fin de citation.

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  • La crise du cuivre menace nos semi-conducteurs ?

    02:09|
    C’est un métal discret mais indispensable. Présent dans nos téléphones, nos ordinateurs, nos voitures, et surtout dans les semi-conducteurs, le cuivre est devenu l’un des piliers de notre économie numérique et énergétique. Et pourtant, il est aujourd’hui en danger.Depuis les années 2000, 28 millions de tonnes de cuivre sont extraites chaque année à travers le monde, selon l’International Copper Association. Mais face à l’intensification des sécheresses, cette exploitation est de plus en plus menacée. Car extraire du cuivre, c’est aussi consommer énormément d’eau. 1 600 litres, rien que pour récupérer les 19 kilos nécessaires à une voiture thermique. Pour un véhicule électrique ? Il faut quatre fois plus. Et c’est bien là le problème. Le Chili, premier producteur mondial, fait face à des sécheresses chroniques, tout comme le Pérou, le Mexique ou encore la République démocratique du Congo. Des régions-clés pour le cuivre, et donc pour l’industrie électronique mondiale. En 2021, Taïwan, le plus gros producteur de semi-conducteurs, a connu une sécheresse sévère. Résultat : l’approvisionnement en cuivre a chuté, et avec lui, une partie de la chaîne économique mondiale.Selon PwC, d’ici 2035, un tiers du cuivre nécessaire à la production de semi-conducteurs pourrait ne plus être disponible. Et près de 60 % en 2050. Le tout, alors que la demande mondiale va exploser, poussée par les énergies renouvelables et l’électrification des transports. Quelles solutions ? Plusieurs pays misent sur la désalinisation de l’eau de mer, ou sur des matériaux alternatifs comme l’argent ou les nano-carbones. Mais surtout, le recyclage apparaît comme une priorité. En 2022, un tiers du cuivre utilisé dans le monde provenait déjà de matériaux recyclés. Et ce n’est pas anodin : recycler le cuivre permet d’économiser jusqu’à 80 % d’énergie par rapport à une extraction classique. Alors oui, les estimations parlent encore de 5 000 millions de tonnes en réserve. Mais ces chiffres reposent sur des scénarios très optimistes. Une chose est sûre : si notre consommation ne ralentit pas, ces réserves pourraient s’épuiser en à peine 30 ans.
  • La rivière la plus sale d’Europe en pleine renaissance ?

    02:12|
    Il y a encore quelques décennies, impossible d’imaginer voir des martins-pêcheurs, des vanneaux huppés ou même des castors batifoler sur les rives de l’Emscher, au cœur de la Ruhr. Cette rivière allemande, qui serpente entre les anciennes zones minières de Duisbourg et Dortmund, était surnommée "l’égout à ciel ouvert de l’Allemagne industrielle". Aujourd’hui, c’est un tout autre tableau. Sur les berges, on croise des libellules, des demoiselles, des crevettes d’eau douce, et surtout, des promeneurs ravis. Car oui, l’Emscher revit.Le professeur Daniel Hering, écologue à l’université de Duisbourg, résume cette transformation en une phrase : « Autrefois, c’était un égout. Aujourd’hui, c’est une rivière. » Flashback. Au XIXe siècle, la révolution industrielle bat son plein. Mines de charbon, aciéries, usines... et une population en explosion. Les eaux usées, faute de réseau d’égout souterrain – les sols miniers étant trop instables – sont alors directement déversées dans l’Emscher. Résultat : une rivière canalisée, bétonnée, pestilentielle, et vectrice de maladies comme le choléra ou la typhoïde.Il faudra attendre l’effondrement de l’industrie charbonnière dans les années 1980 pour qu’un projet de réhabilitation voie le jour. L’objectif : dépolluer ce cours d’eau qui servait, selon le Guardian, de toilettes à plus de 2,5 millions de personnes. Le chantier est titanesque : une "autoroute de l’assainissement" de 51 kilomètres, 436 km de canalisations, quatre stations d’épuration... 5,5 milliards d’euros plus tard, l’eau est redevenue propre, les berges accueillantes, et la biodiversité florissante. Depuis 2021, plus aucun effluent ne se déverse dans la rivière. L’Emscher est aujourd’hui un symbole du ré-ensauvagement, un exemple inspirant alors qu’en Europe, moins de 4 masses d’eau sur 10 sont en bon état écologique. L’Union européenne entend restaurer 25 000 km de rivières d’ici 2030. Un objectif ambitieux, mais l’Emscher le prouve : la nature, quand on lui tend la main, sait revenir.
  • Enfin des règles européennes pour la production d’hydrogène ?

    02:38|
    C’est une clarification très attendue que vient d’apporter la Commission européenne ce mardi 8 juillet 2025 : l’hydrogène "bas carbone" a désormais une définition officielle. Fini le flou artistique autour d’un hydrogène « pas tout à fait vert » mais « plus propre que le gris » – place à une méthodologie rigoureuse et un signal fort envoyé aux industriels comme aux investisseurs.Pour mériter ce label « bas carbone », l’hydrogène devra réduire d’au moins 70 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux combustibles fossiles classiques. Un seuil ambitieux, mais atteignable grâce à plusieurs technologies : du reformage du gaz naturel avec capture du CO₂, à l’électrolyse alimentée par une électricité peu carbonée. Contrairement à l’hydrogène vert, strictement réservé aux énergies renouvelables, la nouvelle définition prend en compte la diversité des mix énergétiques européens. Une approche plus pragmatique, saluée par de nombreux acteurs du secteur.Ce que Bruxelles propose, c’est aussi une méthode de calcul stricte. Toutes les émissions sont comptabilisées : production, transport, fuites de méthane, efficacité de la capture carbone… Une évaluation environnementale complète, sans passe-droit. Objectif : s’assurer que l’hydrogène ainsi labellisé joue vraiment son rôle dans la décarbonation. Et ce n’est pas un hasard. Car derrière ce cadre réglementaire, il y a une ambition stratégique européenne : utiliser l’hydrogène bas carbone dans des secteurs difficiles à électrifier. Aviation, transport maritime, industries lourdes… autant de domaines où l’Europe veut maintenir son avance technologique.Le commissaire à l’Énergie, Dan Jørgensen, parle d’un tournant : « L’hydrogène jouera un rôle clé dans la décarbonation de notre économie. » Et cette nouvelle règle apporte ce qu’il manquait jusqu’ici : de la clarté et de la prévisibilité pour les investisseurs. Le nouveau cadre s’appliquera aussi aux importations : tout hydrogène entrant sur le marché européen devra être certifié via des organismes tiers, les « Voluntary Schemes », déjà rompus à la vérification des carburants renouvelables. Prochaine étape : l’adoption formelle par le Parlement et le Conseil européen. Si tout va bien, les règles entreront en vigueur dans les mois qui viennent. Un pas décisif pour que l’Europe prenne enfin son envol dans l’économie de l’hydrogène.
  • Succès colossal de BYD en France ?

    02:32|
    La dynamique est plus que positive pour BYD France. Un an à peine après son arrivée sur le marché hexagonal, le constructeur chinois s’impose comme un nouvel acteur à suivre de très près. Les chiffres du premier semestre 2025 parlent d’eux-mêmes : 5 908 voitures particulières immatriculées, soit davantage que sur toute l’année 2024, et une hausse de 211 % par rapport à la même période l’an dernier. Résultat : la part de marché de BYD en France atteint désormais 0,7 %, contre seulement 0,2 % au premier semestre 2024.Une performance d’autant plus remarquable que le marché automobile français est globalement en recul cette année. Mais pour BYD, les ventes sont portées par le Seal U DM-i, un SUV hybride doté de la technologie maison Super DM, qui représente plus de 30 % des immatriculations. Avec une autonomie théorique de 1 125 km, ce modèle séduit les conducteurs en quête de liberté sans passage obligatoire à la borne de recharge. Autre réussite, la berline électrique Seal, qui représente près d’un quart des ventes, avec près de 1 000 unités écoulées.Cette progression repose aussi sur une présence commerciale bien pensée : 64 points de vente à ce jour, des grandes villes aux DOM-TOM, avec de récentes ouvertures à Dunkerque, Châteauroux, ou encore Avignon. « Notre développement repose sur un réseau de partenaires solides, ancrés dans les territoires », souligne Emmanuel Bret, directeur adjoint de BYD France. Et pour le troisième trimestre 2025, BYD frappe fort côté tarifs. La Dolphin Surf, déjà écoulée à 420 exemplaires en un mois, voit son prix passer à 18 990 €, avec une offre de location à 199 €/mois sans apport. L’Atto 2 baisse de 5 000 €, et le Seal U DM-i descend à 34 490 €. Résultat : le portefeuille de commandes a explosé, en hausse de près de 500 % sur six mois. BYD ne cache pas ses ambitions : grâce à sa technologie hybride Super DM, la conquête du marché français ne fait que commencer.
  • L’Ademe vole au secours de l’industrie pour sa décarbonation ?

    02:26|
    Objectif : -35 % d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, -81 % d’ici 2050. C’est le cap fixé par la Stratégie nationale bas-carbone. Mais entre l’ambition et la réalité industrielle, il reste un monde à franchir. Pour y voir plus clair, l’Ademe – l’Agence de la transition écologique – a mis au point des Plans de Transition Sectoriels, ou PTS, véritables feuilles de route vers la décarbonation.Ces plans concernent neuf filières industrielles parmi les plus énergivores : acier, aluminium, ciment, verre, papier-carton, sucre, mais aussi trois piliers de la chimie – ammoniaque, éthylène et chlore. Des secteurs centraux, comme le rappelle Adeline Pillet, coordinatrice Innovation et Prospective à l’Ademe, dans un podcast du média Futura : « Ce sont des filières essentielles à des activités-clés comme la construction, l’énergie, les transports ou les biens de consommation. Elles pèsent pour plus de la moitié des émissions industrielles de gaz à effet de serre. »Ces plans s’appuient sur une analyse croisée : technologies de décarbonation, mix énergétique, captage et stockage de CO₂, efficacité matière, évolution des marchés, impacts sociaux et coût de la transition. Le tout avec un mot d’ordre : anticiper, hiérarchiser, agir. « On a volontairement élaboré des scénarios très contrastés, pour aider les industriels à faire les bons choix dès maintenant », explique Adeline Pillet.Les PTS servent aussi aux pouvoirs publics, en éclairant les politiques industrielles à moyen et long terme. Tous les acteurs de ces filières ont été consultés. Car au-delà de l’écologie, la décarbonation se veut triple opportunité : « Une opportunité de compétitivité, une opportunité de souveraineté, et bien sûr un impératif environnemental. » Coût de l’opération ? Environ 30 milliards d’euros d’ici 2050, dont un tiers avant 2030. Un investissement massif, déjà amorcé via les dispositifs de France 2030 et des aides de l’État. « Oui, ça va coûter cher », conclut Adeline Pillet. « Mais le coût de l’inaction sera bien plus élevé, surtout avec la hausse attendue du prix de l’énergie et du carbone. »
  • Des bactéries pour détruire les polluants éternels ?

    03:12|
    Ils sont partout, invisibles et redoutables. Les PFAS – pour substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées – sont ces composés chimiques utilisés dans les poêles antiadhésives, les vêtements imperméables ou encore les emballages alimentaires. Leur particularité ? Ils ne se dégradent presque jamais. On les surnomme donc les « polluants éternels ». Résultat : ils s’accumulent dans l’environnement, dans notre alimentation, dans notre eau, et même… dans notre organisme.Le hic, c’est que ces substances sont loin d’être inoffensives. Baisse de la fertilité, troubles du développement, risques accrus de cancers ou de maladies cardiovasculaires : la liste des effets nocifs s’allonge. Et malgré la prise de conscience, peu de solutions existent pour éliminer ces toxines une fois qu’elles sont en nous. « Compte tenu de la menace pour la santé humaine, il est préoccupant qu’aussi peu de mesures soient prises pour en débarrasser notre corps », déplore le toxicologue Kiran Patil, de l’université de Cambridge.Mais une lueur d’espoir pourrait bien venir… de notre ventre. Des chercheurs britanniques viennent de publier dans Nature Biology une découverte intrigante : certaines bactéries intestinales, naturellement présentes chez l’humain, seraient capables d’absorber les PFAS. Testées chez la souris, neuf de ces espèces ont réussi à capter jusqu’à 74 % des polluants présents, avant d’être éliminées… dans les selles. Mieux : plus les souris étaient exposées aux PFAS, plus les bactéries redoublaient d’efficacité, gardant un taux d’absorption constant.C’est donc une piste sérieuse : et si notre microbiome intestinal pouvait servir de barrière naturelle contre ces polluants chimiques ? Pour le vérifier, des essais sur l’humain seront nécessaires. En attendant, les chercheurs de Cambridge ont créé une start-up, Cambiotics, pour développer des probiotiques sur mesure, capables de booster ces bactéries bénéfiques dans notre flore intestinale. Mais la prudence reste de mise. Ces compléments ne verront pas le jour avant plusieurs années. En attendant, les chercheurs recommandent de limiter l’usage de produits contenant des PFAS, de privilégier des ustensiles de cuisine non traités, et d’installer un filtre à eau adapté. Car si ces substances ont longtemps été jugées sûres, on sait aujourd’hui qu’elles agissent comme un poison lent, silencieux mais tenace.
  • Google à fond sur la fusion nucléaire ?

    02:35|
    Et si le futur des data centers passait par… le soleil ? Pas celui qui brille au-dessus de nos têtes, mais celui qui brûle au cœur des réacteurs de demain. Google vient en tout cas de faire un pari audacieux : celui de la fusion nucléaire. Lundi 30 juin, la firme de Mountain View a annoncé un partenariat stratégique avec Commonwealth Fusion Systems, une start-up issue du prestigieux MIT, pour alimenter ses infrastructures numériques avec une énergie propre, sûre… et encore largement expérimentale.L’objectif ? Répondre à l’explosion de la consommation énergétique provoquée par l’intelligence artificielle. Les data centers, déjà très gourmands, voient leurs besoins décupler avec l’essor des modèles de plus en plus puissants. Et pour Google, la fusion nucléaire pourrait bien être la solution miracle. Mais attention : la fusion, ce n’est pas la fission. Alors que la fission brise un atome lourd pour libérer de l’énergie, la fusion assemble deux atomes légers, comme l’hydrogène, pour créer un noyau plus lourd, libérant au passage une énergie colossale… sans déchets radioactifs à long terme. C’est le processus qui alimente le soleil. Et jusqu’ici, personne n’a encore réussi à l’exploiter de façon commerciale.C’est là qu’intervient Commonwealth Fusion Systems, avec son projet ARC, une installation de 400 mégawatts prévue en Virginie. Le principe ? Utiliser des aimants ultra-puissants pour maintenir un plasma à des températures extrêmes, et tenter de déclencher la fameuse réaction. Google s’est d’ores et déjà engagé sur 200 mégawatts issus de cette future centrale, soit de quoi alimenter une petite ville. Un investissement important — dont le montant reste confidentiel — mais aussi un pari technologique risqué, comme le reconnaît Michael Terrell, responsable de l’énergie avancée chez Google : « Il reste de sérieux défis physiques et techniques ». Le patron de CFS, Bob Mumgaard, évoque une phase d’apprentissage cruciale avant toute industrialisation. Car même si le laboratoire Lawrence Livermore a brièvement atteint un gain énergétique net en 2022, le reproduire durablement est encore loin d’être acquis. Mais Google y croit. Déjà présent dans la levée record de 1,8 milliard de dollars en 2021, le géant renforce aujourd’hui son soutien. Une preuve de confiance, et un signal fort : pour nourrir l’IA, il faudra peut-être apprivoiser le feu des étoiles.
  • Elon Musk importe une centrale électrique pour alimenter son centre de donnée ?

    02:06|
    Tout ce qu’Elon Musk touche semble prendre une dimension hors norme. Et l’intelligence artificielle n’échappe pas à la règle. Sa société xAI, à l’origine du chatbot Grok, veut frapper un grand coup avec un projet aussi ambitieux qu’inédit : construire un data center baptisé Colossus 2, capable d’intégrer jusqu’à un million de GPU NVIDIA dernière génération. Un mastodonte technologique… qui nécessite une énergie tout aussi colossale.Selon Dylan Patel, analyste chez SemiAnalysis, xAI ne compte pas attendre que les infrastructures suive. L’entreprise serait sur le point d’acheter une centrale électrique à l’étranger, pour la rapatrier aux États-Unis. Une opération peu conventionnelle, mais validée noir sur blanc par Elon Musk lui-même sur son réseau social X.Pourquoi un tel choix ? Tout simplement parce qu’il serait impossible de construire une centrale à temps sur le sol américain pour alimenter le futur centre de données. Les délais de construction, notamment pour une centrale nucléaire, se chiffrent en années — parfois jusqu’à dix. Impossible donc, pour un projet prévu à très court terme. D'où l’idée de racheter une centrale déjà existante, probablement une centrale à cycle combiné gaz, plus rapide à redémarrer. Une décision qui en dit long sur l’urgence énergétique du projet : à pleine puissance, Colossus 2 pourrait consommer entre 1 400 et 1 900 gigawatts. C’est l’équivalent de la consommation de près de 1,9 million de foyers américains. Avec cette annonce, Elon Musk montre une nouvelle fois que la course à l’intelligence artificielle passe désormais aussi… par une course à l’énergie. Une fuite en avant technologique qui, pour fonctionner, pourrait bien nécessiter d’avoir sa propre centrale sous le bras.
  • Des voitures Xiaomi meilleures que Tesla en Chine ?

    02:06|
    Xiaomi continue de bousculer les codes. Le géant chinois des smartphones s’impose désormais dans l’univers automobile. Après un premier coup d’essai remarqué avec la berline électrique SU7, voici son tout premier SUV familial : le Xiaomi YU7. Et avec lui, une ambition claire : rivaliser frontalement avec Tesla sur le marché chinois… et au-delà.Commercialisé depuis quelques jours, le YU7 frappe fort dès son prix. 253 500 yuans pour le modèle de base — environ 30 200 euros —, soit 10 000 yuans de moins que le Tesla Model Y en Chine. Et pourtant, Xiaomi promet plus : une autonomie impressionnante de 835 kilomètres, contre seulement 593 pour le SUV de Tesla. En haut de gamme, le tarif grimpe à 329 900 yuans, soit près de 39 300 euros, mais les performances suivent : meilleure accélération et vitesse de charge optimisée.Et le public chinois ne s’y est pas trompé. À peine lancé, le YU7 a pulvérisé les compteurs : 200 000 commandes en trois minutes, 300 000 en une heure. Des chiffres vertigineux, qui éclipsent même le record de Tesla avec la Model 3, qui avait atteint 115 000 précommandes… en 24 heures. C’est un succès fulgurant dont Lei Jun, le patron de Xiaomi, s’est félicité dans une vidéo publiée en ligne. Il faut dire que le marché chinois est devenu le nerf de la guerre mondiale de la voiture électrique, et Xiaomi entend bien s’y ancrer durablement. Pour l’instant, le YU7 reste réservé à la Chine. Mais Xiaomi voit plus loin : cap sur l’Europe à l’horizon 2027. Tesla est prévenu : le combat des titans de l’électrique ne fait que commencer.