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🔊 “Marlene Dumas“ Spleen de Paris – Conversationsau Musée d’Orsay, Parisdu 12 octobre 2021 au 30 janvier 2022

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“Marlene Dumas“Spleen de Paris – Conversationsau Musée d’Orsay, Parisdu 12 octobre 2021 au 30 janvier 2022



Interview de Donatien Grau, conseiller pour les programmes contemporains au musée d’Orsay,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 11 octobre 2021, durée 8’40.

© FranceFineArt.



Communiqué de presse


Projet conçu par l’artiste, en collaboration avec Donatien Grau, conseiller pour les programmes contemporains au musée d’Orsay, dans le cadre de l’Année Baudelaire.




Pour célébrer le bicentenaire de la naissance de Baudelaire (1821-1867), l’artiste Marlene Dumas (née en 1953 à Cape Town, vit et travaille à Amsterdam) a réalisé une série de peintures inspirées du Spleen de Paris, présentées au musée d’Orsay cet automne.



L’oeuvre de Marlene Dumas est nourrie de ses lectures passionnées, fragmentaires, de poésie, et de littérature.



Ce projet est né de sa collaboration avec l’écrivain et traducteur Hafid Bouazza (1970-2021), avec qui elle avait auparavant réalisé une édition de Vénus et Adonis de Shakespeare. Suite à cette collaboration, Marlene Dumas et Hafid Bouazza ont initié un nouveau projet autour du Spleen de Paris, qui a donné naissance à quinze peintures, toutes inspirées de Baudelaire : on y voit notamment des portraits de Charles Baudelaire et de Jeanne Duval, mais aussi des motifs issus des poèmes – le rat, la bouteille – et des oeuvres peintes directement en lien avec un poème – tels « La Dame d’Uruk », « Le joujou du pauvre », « Le désespoir de la vieille. »



Cet ensemble permet de ressentir l’inspiration créatrice que représente Baudelaire pour une des plus grandes peintres vivantes. Il permet aussi de découvrir les multiples formes de peinture que pratique Marlene Dumas : d’oeuvres très précisément peintes – notamment les portraits – des gestes picturaux contrôlés et transformés, l’artiste ne cesse d’expérimenter de nouvelles manières de peindre, et « Le Spleen de Paris » représente un noyau poétique pour sa création. En contrepoint du « Spleen de Paris », le musée d’Orsay présentera « Conversations » de Marlene Dumas, un dialogue de trois oeuvres clefs de l’artiste avec des oeuvres des collections.



Les peintures et les dessins de Marlene sont articulés autour de la figure et du visage humains, avec un intérêt particulier pour la relation entre image et texte. Ses expositions personnelles incluent Double Takes, Zeno X, Anvers, 2020; Myths & Mortals, David Zwirner, New York, 2018; The Image as Burden, Tate Modern, Londres, 2015; Measuring Your Own Grave, Museum of Modern Art, New York, 2008–2009; Nom de Personne, Centre Pompidou, Paris, 2001.


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  • 🔊 “Bruno Liljefors” La Suède sauvage, au Petit Palais, du 1er octobre 2024 au 16 fĂ©vrier 2025

    15:41|
    “Bruno Liljefors” La Suède sauvage, au Petit Palais, du 1er octobre 2024 au 16 février 2025Sandra Buratti-Hasan, conservatrice du patrimoine au musée des Beaux-arts de Bordeaux, co-commissaire scientifique de l’exposition,par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 30 septembre 2024, durée 15’42,© FranceFineArt.https://francefineart.com/2024/10/03/3560_bruno-liljefors_petit-palais/Communiqué de presse Commissariat général :Annick Lemoine, conservatrice générale, directrice du Petit PalaisEn collaboration avec Anne-Charlotte Cathelineau, conservatrice en chef au Petit Palais.Commissariat scientifique :Sandra Buratti-Hasan, conservatrice du patrimoine au musée des Beaux-arts de Bordeaux.Carl-Johan Olsson, conservateur des peintures XIXe au Nationalmuseum de Stockholm.Exposition conçue avec le Nationalmuseum de Stockholm.Après deux expositions consacrées aux peintres suédois, Carl Larsson (2014) puis Anders Zorn (2017), le Petit Palais rend hommage à Bruno Liljefors et annonce le dernier acte de sa programmation autour de l’illustre trio suédois « ABC » dont le nom est tiré de l’association des premières lettres de chacun de leur prénom. Bruno Liljefors est une figure incontournable de la scène artistique scandinave de la fin du XIXe siècle. En le présentant pour la première fois au public français, le Petit Palais souhaite révéler la virtuosité picturale et l’apport original de Liljefors dans la construction de l’imaginaire de la nature suédoise. Cette exposition inédite présentera un ensemble d’une centaine d’oeuvres, peintures, dessins et photographies issus des collections des plus grands musées suédois tels que le Nationalmuseum de Stockholm, partenaire de l’exposition, de la Thiel Gallery, du musée de Göteborg, mais aussi de nombreuses collections privées.Le parcours, à la fois chronologique et thématique, aborde les différents aspects de l’art de Liljefors, de ses inspirations et influences jusqu’à sa technique de travail très singulière.Liljefors grandit à Uppsala, une ville au nord de Stockholm, entourée de vastes étendues sauvages. Le jeune homme s’entraîne à dessiner sur le vif dès son plus jeune âge et se révèle particulièrement doué notamment pour les caricatures et l’illustration. En 1879, il s’inscrit à l’Académie royale de peinture et rencontre Anders Zorn qui restera son ami toute sa vie. Après des voyages en Allemagne et en Italie, Liljefors se rend à Paris pour parfaire son apprentissage. Il s’établit quelques temps à Grez-sur-Loing au sud-est de Paris où réside une colonie d’artistes nordiques parmi lesquels se trouve Carl Larsson. Contrairement à ses amis peintres, Liljefors ne reste pas longtemps en France. Il retourne définitivement en Suède en 1884 où il se consacre exclusivement à la représentation de la nature suédoise et de ses animaux.Observateur d’une grande finesse, Liljefors saisit sur le vif des familles de renards tapis dans les bois ou des lièvres filant dans la neige mais aussi des balbuzards pêcheurs aux sommets de pins maritimes, des eiders évoluant sur les eaux froides des archipels, des tétras paradant dans les forêts. Il travaille en immersion dans la nature et se sert de ses qualités d’acrobate et de gymnaste pour grimper aux arbres. Le peintre utilise également les techniques de chasse comme le camouflage et la construction d’affûts pour observer les animaux sans être vu. Son processus créatif inclut l’usage de la photographie pour penser ses compositions qui présentent souvent une ligne d’horizon haute voire absente plaçant ainsi le spectateur au coeur de la nature. Cette immersion est amplifiée par sa virtuosité à retranscrire la lumière et l’atmosphère si caractéristiques des pays scandinaves. [...]
  • 🔊 “Chantal Akerman” Travelling, au Jeu de Paume, du 28 septembre 2024 au 19 janvier 2025

    18:35|
    🔊 “Chantal Akerman” Travelling, au Jeu de Paume, du 28 septembre 2024 au 19 janvier 2025Entretien avec Marta Ponsa, responsable des projets artistiques et de l’action culturelle – Jeu de Paume, et co-commissaire de l’exposition,par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 23 septembre 2024, durée 18’35,© FranceFineArt.https://francefineart.com/2024/09/27/3558_chantal-akerman_jeu-de-paume/Communiqué de presse Commissariat : Laurence Rassel, en collaboration avec Marta PonsaCette exposition a été conçue par le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (Bozar), la Fondation Chantal Akerman et CINEMATEK, et réalisée en collaboration avecle Jeu de Paume pour sa présentation à Paris.Le Jeu de Paume rend hommage à la cinéaste, artiste et écrivaine belge Chantal Akerman (Bruxelles 1950 – Paris 2015) à travers une exposition exceptionnelle, conçue par le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (Bozar), la Fondation Chantal Akerman et CINEMATEK, et réalisée en collaboration avec le Jeu de Paume pour sa présentation à Paris.Au carrefour du cinéma, de l’art et de l’écriture, la voix singulière de Chantal Akerman n’aura jamais autant résonné qu’aujourd’hui. Sa sensibilité autodidacte, unique, la conduit à aborder sans détour les thèmes de l’intimité, de la solitude, du deuil et des injustices sociales, aussi bien que l’héritage familial et les traces de l’histoire dans le paysage. Parmi ses films, Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles, figure en tête du dernier palmarès décennal des meilleurs films de tous les temps établi par le British Film Institute.L’exposition « Travelling » initie un voyage surprenant et bouleversant, et décrit un parcours d’art et de vie façonné par de multiples géographies : de Bruxelles aux zones frontières, de la cuisine au désert, du burlesque au tragique, des douleurs du monde à celles de l’intime. Réunissant une sélection d’installations et de films dont certains sont montrés au public pour la première fois, elle convoque la « matière vivante » qui accompagne l’oeuvre de l’artiste, en dévoilant des archives inédites : scénarios, notes d’intention et photographies de tournage.En écho à l’exposition, la programmation culturelle de cet automne est entièrement consacrée à Chantal Akerman, en présentant certains de ses films en pellicule, ainsi que des performances, lectures et rencontres.
  • 🔊 “Harriet Backer (1845-1932)” La musique des couleurs, au MusĂ©e d’Orsay, du 24 septembre 2024 au 12 janvier 2025

    19:54|
    🔊 “Harriet Backer (1845-1932)” La musique des couleurs,au Musée d’Orsay,du 24 septembre 2024 au 12 janvier 2025Entretien avec Leïla Jarbouai, conservatrice en chef, arts graphiques et peintures – musée d’Orsay,et avec Estelle Bégué, chargée d’études documentaires – musée d’Orsay, co-commissaires de l’exposition,par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 23 septembre 2024, durée 19’54,© FranceFineArt.https://francefineart.com/2024/10/02/3559_harriet-backer_musee-d-orsay/Communiqué de presseCommissariat :Leïla Jarbouai, conservatrice en chef, arts graphiques et peintures, musée d’OrsayEstelle Bégué, chargée d’études documentaires, musée d’OrsayVibeke Waallann Hansen, conservatrice au musée national d’OsloTove Haugsbø, conservatrice senior au Kode Bergen Art MuseumCarina Rech, conservatrice au Nationalmuseum, StockholmExposition initiée par le National Museum, Oslo et le Kode Bergen Art Museum, et organisée en collaboration avec le Nationalmuseum, Stockholm et le musée d’Orsay, Paris. Le musée d’Orsay présente la première rétrospective de la peintre norvégienne Harriet Backer. Largement méconnue en dehors des frontières de son pays, elle a pourtant été la peintre femme la plus renommée en Norvège à la fin du XIXe siècle. Célèbre pour son usage de coloris riches et lumineux, elle a réalisé une synthèse très personnelle des scènes d’intérieur et de la pratique du plein-air, puisant aussi bien son inspiration dans le courant naturaliste que dans les innovations de l’impressionnisme à travers une touche libre et un très grand intérêt porté aux variations de la lumière. Elle est aussi connue dans son pays natal pour ses portraits sensibles du monde rural et son intérêt pour les intérieurs d’églises.À une époque où, en Norvège, les femmes n’étaient pas considérées comme des citoyennes à part entière, elle s’est hissée à la force du pinceau comme une figure importante de la scène artistique norvégienne de son temps. Membre du conseil d’administration et du comité d’acquisition de la Galerie nationale de Norvège pendant vingt ans, elle ouvre au début des années 1890 une école de peinture où elle forme des artistes importants de la génération suivante, tel Nikolai Astrup, Halfdan Egedius et Helga Ring Reusch. Elle est soutenue par le collectionneur Rasmus Meyer, également grand mécène d’Edvard Munch. Alors que la peinture de Backer a beaucoup évolué d’un point de vue stylistique au cours de sa longue carrière, elle est restée fidèle à un nombre resserré de sujets et sa pratique est toujours fondée sur l’étude sur le motif. Après avoir évoqué la formation de l’artiste dans les grandes capitales culturelles de l’époque que sont notamment Munich et Paris, l’exposition présentera également le cercle des proches d’Harriet Backer, des artistes femmes scandinaves, également formées à travers l’Europe et qui partagent ses engagements féministes. Le parcours abordera ensuite les grands thèmes de prédilection de l’artiste : les intérieurs rustiques, les peintures d’églises traditionnelles norvégiennes, les paysages et son sens très particulier des natures mortes. L’exposition consacrera une large place aux représentations de scènes musicales. Il s’agit en effet d’une composante importante dans la vie de Backer, dont la soeur Agathe Backer Grøndahl fut une musicienne renommée en Norvège, et un sujet central dans son oeuvre où les vibrations de la touche rendent perceptibles les notes de musique.[...]
  • 🔊 “Barbara Crane” au Centre Pompidou, galerie de photographies, du 11 septembre 2024 au 6 janvier 2025

    19:10|
    “Barbara Crane” au Centre Pompidou, galerie de photographies, du 11 septembre 2024 au 6 janvier 2025Entretien avec Julie Jones, conservatrice – cabinet de la photographie, Musée national d’art moderne – Centre Pompidou, et commissaire de l’exposition,par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 9 septembre 2024, durée 19’10,© FranceFineArt.https://francefineart.com/2024/09/26/3556_barbara-crane_centre-pompidou/Communiqué de presse Commissariat : Julie Jones, conservatrice, Musée national d’art moderne, Centre PompidouLe Centre Pompidou présente la première monographie d’envergure consacrée en Europe à Barbara Crane (née à Chicago, 1928 – 2019), photographe américaine de renommée internationale dont la carrière s’étend sur plus de soixante ans. L’exposition réunit plus de 200 oeuvres, dont une partie récemment entrée dans la collection du Musée national d’art moderne. Réalisée en partenariat avec le Barbara B. Crane Trust, elle se centre sur les 25 premières années de sa carrière, réunissant certaines de ses oeuvres majeures, dont plusieurs inédites. Auteure d’une oeuvre plurielle, Barbara Crane n’a cessé d’explorer les formes et les techniques photographiques (épreuves gélatino-argentiques et numériques, tirages instantanés – Polaroid –, transferts photographiques, tirages au platine-palladium, couleur, noir et blanc…), comme le montre la sélection de l’exposition.Formée à la photographie ainsi qu’à l’histoire de l’art au Mills College (Californie) et à la New York University, Barbara Crane devient photographe professionnelle, spécialisée en portraits. Elle continue sa formation auprès d’Aaron Siskind, à l’Institute of Design de Chicago dans les années 1960 puis enseigne la photographie à l’Art Institute de Chicago de 1967 à 1995.Son oeuvre est remarquable par la synthèse qu’elle opère entre la tradition de la straight photography américaine et une sensibilité plus expérimentale, héritée des avant-gardes européennes, typique des enseignements de l’école de Chicago. Elle associe ainsi une liberté totale envers le médium à un perfectionnisme technique qui la démarque de ses contemporains. Son approche photographique de la ville, Chicago en premier lieu, et de ses habitants anonymes en devient particulièrement singulière. Le contexte artistique dans lequel elle évolue, marqué par le structuralisme, l’art conceptuel, comme ses influences multiples – de John Cage, Henri Matisse, en passant par Merce Cunningham et le cinéma expérimental, influent sur sa pratique dominée par l’idée de séquence et de série, d’accidents et de discipline.Présente dans de nombreuses collections publiques et privées américaines, l’oeuvre de Barbara Crane est encore largement méconnue en France. Une importante rétrospective lui a été consacrée en 2009, présentée au Chicago Cultural Center, à l’Amon Carter Museum, Texas et au Griffin Museum of Photography, Massachussetts.#Catalogue de l’exposition – Barbara Crane sous la direction de Julie Jones, coédition Editions du Centre Pompidou / Atelier EXB. Textes de Paul Bernard-Jabel, Lynne Brown, Agathe Cancellieri, Barbara Crane, Philippe De Jonckheere, Julie Jones, Françoise Paviot
  • 🔊 “All the Messages Are Emotional” 25e Prix Fondation Pernod Ricard Ă  la Fondation Pernod Ricard, Paris du 10 septembre au 31 octobre 2024

    18:00|
    “All the Messages Are Emotional”25e Prix Fondation Pernod Ricardà la Fondation Pernod Ricard, Parisdu 10 septembre au 31 octobre 2024Entretien avec Arlène Berceliot Courtin, chercheuse, enseignante, curatrice et autrice indépendante, et commissaire de l’exposition,par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 9 septembre 2024, durée 18’00,© FranceFineArt.https://francefineart.com/2024/09/22/3555_25e-prix-ricard_fondation-pernod-ricard/Communiqué de presse Commissaire : Arlène Berceliot Courtin, chercheuse, enseignante, curatrice et autrice indépendanteAvec Clémentine Adou, Madison Bycroft, Charlotte Houette, Lenio Kaklea, HaYoung, Paul Maheke et Mona VarichonLa première image qui m’est apparue à la suite de l’invitation afin d’assurer le commissariat du vingt-cinquième Prix Fondation Pernod Ricard, c’est une émoticône inscrit sur un mur du métro new-yorkais. Il s’agit d’un smiley avec un sourire vers le bas et des yeux en spirale annonçant la fin des conflits émotionnels à travers ces quelques mots : « Emotional conflicts, last day here! » Dans quelles mesures, l’étude des conflits et plus généralement des émotions au coeur de ces tensions permettraient de mieux appréhender notre monde en mutation. Si le conflit n’est pas une agression(1), alors comment défaire ce noeud qui se forme à chaque fois que nous rencontrons une dissonance affective ou que nous devons affronter une aggravation brutale de notre état chronique perpétuellement en crise ? Voilà en partie les questions qui m’ont traversé l’esprit à ce moment-là et qui continuent de m’habiter en ce début d’année.Selon Ann Cvetkovich (CA, 1957), le terme « affect » désigne autant un problème conceptuel qu’une chose tangible. En tant que tel, il est mieux compris comme un terme générique qui inclut des mots apparentés et plus familiers tels que « sentiment » ou « émotion », induisant par ailleurs le mouvement ainsi que les efforts déployés pour établir une distinction entre eux(2). L’émotion impliquerait donc l’idée de mouvement et ce dès son origine linguistique jusqu’à sa réalité plastique. Pour autant, elle semble échapper à toute tentative de définition institutionnelle ou académique afin de circuler librement entre les corps. L’affect comme l’émotion n’est à l’intérieur de rien, il n’est pas non plus à l’extérieur. L’émotion comme l’affect repose sur une exploration sociale qui efface la distinction privé/public et annonce à travers cette disparition, une forme d’élocution voire d’émancipation à venir. Les affects tout comme les émotions et même les sentiments sont des faits(3). Ils sont par-là même aussi denses que complexes, car toujours situés, interpersonnels et incarnés. De telle sorte qu’ils existent à travers un phénomène de transmission ou plutôt un ensemble de transferts opérés d’un corps à un autre, d’un mouvement à un autre, d’un objet à un autre.Figure incontournable de la phénoménologie queer, Sara Ahmed (UK, 1950) hésite à utiliser le terme « affect » tant celui-ci est au coeur d’un tournant scientifique à la fin des années 1990. Elle s’intéresse davantage à l’émotion en tant que synonyme de mouvement mais aussi en tant que mot largement utilisé au quotidien(4). Elle ajoute que ce sont les objets de l’émotion qui circulent, plutôt que l’émotion en tant que telle(5). Alors, comment reconnaître ces objets dérivés de l’émotion ? Et dans quelle mesure les réunir pourrait constituer et/ou motiver le point de départ d’une exposition ? [...] Arlène Berceliot Courtin, Commissaire du 25e Prix Fondation Pernod Ricard
  • 🔊“SurrĂ©alisme” au Centre Pompidou, Paris du 4 septembre 2024 au 13 janvier 2025

    14:44|
    “Surréalisme”au Centre Pompidou, Parisdu 4 septembre 2024 au 13 janvier 2025Entretien avec Marie Sarré, attachée de conservation au service des collections modernes – Centre Pompidou, et co-commissaire de l’exposition,par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 2 septembre 2024, durée 14’44,© FranceFineArt.https://francefineart.com/2024/09/06/3553_surrealisme_centre-pompidou/Communiqué de presseCommissariat :Didier Ottinger, directeur adjoint du Musée national d’art moderne, Centre PompidouMarie Sarré, attachée de conservation au service des collections modernes, Centre PompidouRetraçant plus de quarante années d’une exceptionnelle effervescence créative, de 1924 à 1969, l’exposition « Surréalisme » célèbre l’anniversaire du mouvement, né avec la publication du Manifeste du surréalisme d’André Breton.Adoptant la forme d’une spirale ou d’un labyrinthe, l’exposition rayonne autour d’un « tambour » central au sein duquel est présenté le manuscrit original du Manifeste du surréalisme, prêt exceptionnel de la Bibliothèque nationale de France. Une projection audiovisuelle immersive en éclaire la genèse et le sens. Chronologique et thématique, le parcours de l’exposition est rythmé par 13 chapitres évoquant les figures littéraires inspiratrices du mouvement (Lautréamont, Lewis Carroll, Sade…) et les mythologies qui structurent son imaginaire poétique (l’artiste-médium, le rêve, la pierre philosophale, la forêt…).Fidèle au principe de pluridisciplinarité qui caractérise les expositions du Centre Pompidou, l’exposition « Surréalisme » associe peintures, dessins, films, photographies et documents littéraires. Elle présente les oeuvres emblématiques du mouvement, issues des principales collections publiques et privées internationales : Le Grand Masturbateur de Salvador Dalí (Musée Reina Sofía, MAdrid), Les Valeurs personnelles de René Magritte (SFMoMA, San Francisco), Le Cerveau de l’enfant (Moderna Museet, Stockholm), Chant d’amour (MoMA, New York) de Giorgio de Chirico, La Grande Forêt de Max Ernst (Kunstmuseum, Bâle), Chien aboyant à la lune de Joan Miró (Philadelphia Museum of Art), etc.L’exposition accorde une part importante aux nombreuses femmes qui ont pris part au mouvement, avec entre autres, des oeuvres de Leonora Carrington, Remedios Varo, Ithell Colquhoun, Dora Maar, Dorothea Tanning… et rend compte de son expansion mondiale en présentant de nombreux artistes internationaux tels que de Tatsuo Ikeda (Japon), Helen Lundeberg (États-Unis), Wilhelm Freddie (Danemark), Rufino Tamayo (Mexique), entre autres.La contestation surréaliste d’un modèle de civilisation seulement fondé sur la rationalité technique, l’intérêt du mouvement pour les cultures qui ont su préserver le principe d’un monde unifié (culture des Indiens Turahumaras découverte par Antonin Artaud, celle des Hopis étudiée par André Breton), attestent de sa modernité.La dissolution officielle du surréalisme n’a pas marqué la fin de son influence sur l’art et la société. Il continue d’inspirer biennales d’art contemporain, productions cinématographiques, mode, bande dessinée, etc.Publications – Le catalogue et l’albumLe catalogue Surréalisme sous la direction de Didier Ottinger et Marie Sarré, avec deux couvertures « tête-bêche » pour deux entrées de lecture, aux éditions du Centre Pompidou.L’album Surréalisme, autrice : Marie Sarré, aux éditions du Centre Pompidou.
  • 🔊 “esprit d’atelier” arp et taeuber, vivre et crĂ©er Ă  la Fondation Arp – atelier de jean arp et de sophie taeuber, Clamart du 2 fĂ©vrier au 24 novembre 2024

    20:24|
    “esprit d’atelier” arp et taeuber, vivre et créerà la Fondation Arp – atelier de jean arp et de sophie taeuber, Clamartdu 2 février au 24 novembre 2024Entretien avec Mirela Ionesco, secrétaire générale de la Fondation Arp, et co-commissaire de l’exposition,par Anne-Frédérique Fer, à Clamart, le 22 juillet 2024, durée 20’25,© FranceFineArt.https://francefineart.com/2024/07/26/3552_esprit-d-atelier_fondation-arp/Communiqué de presse Commissaires :Mirela Ionesco, Chiara Jaeger et Sébastien TardyLa maison-atelier de Arp et Taeuber à Clamart fut conçue par Sophie Taeuber-Arp (1889-1943), pionnière suisse de l’Avant-garde, dans l’idée que l’art et le quotidien devaient continuellement s’appuyer l’un sur l’autre. Mais quelles différences existent entre un atelier et une maison-atelier ? Et quelles subtilités s’ajoutent quand cette maison-atelier n’est pas celle d’un seul artiste mais celle d’un couple d’artistes ?Esprit d’atelier, arp et taeuber, vivre et créer, nouvelle exposition de la Fondation Arp présentée du 2 février au 24 novembre 2024, plongera les visiteurs dans l’intimité d’un couple emblématique de l’art du XXe siècle. Ils pourront découvrir comment le lieu a été pensé, comment s’articulent le temps du travail et celui du quotidien des deux créateurs. Les espaces de vie et d’atelier se confondent dans une maison et un jardin dont l’histoire évolue au cours des années. Ces espaces s’agrandissent, les fonctions changent, et l’art se développe également au gré de ces modifications.Le parcours de l’exposition présentera des oeuvres majeures des deux artistes ( sculptures, peintures, dessins, écrits… ) en parallèle d’éléments inédits ( esquisses, ébauches, photographies ), témoignant de l’esprit d’atelier, multiple, qui résidait dans cette maison. Tout en évitant la reconstitution d’ateliers factices, chacun des créateurs sera présenté dans l’espace qu’il occupait à l’origine. D’autres salles seront consacrées à la compréhension du concept de maison-atelier, par les éléments de vie, par les oeuvres en commun de Arp et Taeuber, et par les rencontres et les nombreuses visites de tous les artistes des mouvements avant-gardistes européens de l’entre-deux-guerres ( Max Ernst, Tristan Tzara, Kurt Schwitters, Theo van Doesburg, Paul Eluard, Marcel Duchamp, Maurice Ravel… ), si prompts à venir rejoindre ce couple le temps d’une journée, d’un verre, d’une oeuvre…La Fondation Arp est une fondation d’artiste, dont Jean Arp (1886-1966) avait souhaité la création et esquissé les contours plusieurs années avant sa mort. Créée en 1978 à l’initiative de sa seconde épouse, Marguerite Arp-Hagenbach, la Fondation est dédiée à la diffusion et à la protection de la collection exceptionnelle dont elle est dotée, ainsi qu’à la promotion de l’héritage culturel de Jean Arp et de Sophie Taeuber-Arp, en France et à l’étranger. Longtemps ouverte au public très occasionnellement depuis sa création, la Fondation accueille les visiteurs à horaires fixes depuis 2004. La Fondation Arp est reconnue d’utilité publique, détentrice de l’appellation « musée de France ».[...]
  • 🔊 “Sylvie Bonnot” DĂ©coller Atterrir au Château de Tours,Tours du 28 juin au 1er dĂ©cembre 2024

    26:38|
    “Sylvie Bonnot” Décoller Atterrirau Château de Tours,Toursdu 28 juin au 1er décembre 2024Entretien avec Sylvie Bonnot,par Anne-Frédérique Fer, au Fort d’Ivry [résidence d’artiste], le 15 juillet 2024, durée 26’38,© FranceFineArt.https://francefineart.com/2024/07/19/3551_sylvie-bonnot-chateau-de-tours/Communiqué de presseSylvie Bonnot arpente les forêts, de la Guyane à la Bourgogne, et témoigne des mutations causées par le dérèglement climatique sur ces espaces naturels.Photographe et plasticienne, l’artiste cherche à rendre sensible la photographie et engage alors un véritable corps-à-corps avec la matière même de l’image. Pour cela, elle décolle la gélatine de ses images qu’elle dépose ensuite sur des surfaces ou des volumes.Elle parle de « mues », d’une peau de l’image qui ouvre de nouveaux devenirs à la photographie.L’expositionAu Château de Tours, Sylvie Bonnot nous invite à glisser dans les plissements de l’image pour y découvrir une réalité transfigurée, où le familier et l’inaccessible se mêlent en un envoûtant ballet.L’artiste est aussi fille de forestier. Cette part intime a été ravivée lors de la destruction de la forêt familiale par une tempête fin 2019. Elle revenait alors d’un voyage au bout du monde, dans l’aridité du Cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan, site de lancement du mythique lanceur de satellite Soyouz, fleuron de la conquête spatiale de l’époque soviétique. Un univers technologique, bercé de désir impérial d’une conquête toujours hors de portée humaine, à des années-lumière d’une futaie à terre. La forêt pourtant reviendrait…Sylvie Bonnot a accompagné le travail des forestiers dans l’entretien et la surveillance des forêts bourguignonnes, sur ses terres natales, puis dans plusieurs régions françaises (Bourgogne, Rhône, Savoie, Guyane). Arbres, femmes et hommes, machines face aux transformations des forêts… Marcher, tailler, transformer, observer, comprendre… La révélation d’un univers à la fois intimement lié à son histoire familiale, mais laissé à distance par le souhait d’autres devenirs. C’est ainsi que l’aventure forestière s’est immiscée au coeur de l’odyssée spatiale.Dans la steppe kazakh, elle avait traqué la présence d’une grandeur passée, d’une mythologie de la conquête spatiale alors sur le déclin. L’étape suivante était logiquement la découverte, en 2022, du Centre spatial guyanais à Kourou dans le cadre de la résidence hors les murs de l’Observatoire de l’Espace du CNES. Après l’aridité, l’Amazonie guyanaise : la forêt dite primaire, la moiteur, l’inquiétante étrangeté de la fascinante canopée immergée, le combat quotidien de l’Homme face à une végétation qui le menace d’engloutissement.L’humanité et ses vains rêves d’Ailleurs, la résilience des forêts face au dérèglement climatique, à l’action destructrice des hommes : deux luttes pour une survie, deux utopies créatrices d’imaginaires, de paysages réels et mentaux que Sylvie Bonnot fait émerger de la matière photographique. Le procédé de la « mue » qui se traduit par un décollement délicat de la membrane argentique des tirages suivi d’une transposition de la gélatine vers d’autres supports cristallise un frissonnement du paysage. Le spectateur se trouve plongé dans la matière : les arbres redeviennent bois, les machines révèlent leur animalité, les archives de l’activité humaine se métamorphosent en objets poétiques.Publication[Date de parution : 6 septembre 2024] – Un livre photo L’Arbre-machine, un monde en mue de Sylvie Bonnot est publié aux Éditions Loco – avec les textes de Damarice Amao, Sophie Eloy & François Michaud, Eric Karsenty, Marion Laffin, Ioana Mello Et Marc-Alexandre Tareau. [...]
  • 🔊 “Juliette Agnel” Pierre, feuille, silex au Jeu de Paume – Château de Tours,Tours du 14 juin au 10 novembre 2024

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    “Juliette Agnel” Pierre, feuille, silexau Jeu de Paume – Château de Tours,Toursdu 14 juin au 10 novembre 2024Entretien avec Juliette Agnel,par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 8 juillet 2024, durée 31’25,© FranceFineArt.https://francefineart.com/2024/07/10/3550_juliette-agnel_jeu-de-paume/Communiqué de presseCommissariat : Marta Ponsa, assistée de Raphaëlle BraqLe Jeu de Paume consacre une exposition à Juliette Agnel, lauréate du Prix Niépce – Gens d’Images 2023 au Château de Tours, du 14 juin au 10 novembre 2024.À travers l’exploration de reliefs hantés d’histoires, de cavités rocheuses ou de forêts ancestrales, les photographies de Juliette Agnel semblent dévoiler les traces imperceptibles d’une mémoire universelle. Après des études en ethno-esthétique et en arts plastiques, notamment aux Beaux-Arts de Paris, elle croise le chemin du réalisateur et ethnologue français Jean Rouch. Cette rencontre la mène en Afrique de l’Ouest, où elle retournera régulièrement pendant une dizaine d’années. Aujourd’hui, elle poursuit ses voyages, filmant et photographiant des milieux aussi divers que le désert des Bardenas en Espagne, les glaciers du Groenland et, plus récemment, les forêts de la Martinique.L’exposition « Pierre, feuille, silex » du Jeu de Paume–Tours noue un dialogue entre cinq séries photographiques qui ont marqué le travail récent de l’artiste. Elle inaugure la saison estivale du Château de Tours, résolument contemporaine.#ExpoJulietteAgnel« L’art qui me touche tient à cette relation du réel à l’invisible, à ces forces qui nous entourent mais que nous ne voyons pas. C’est une autorisation de croire à un absolu. Au Groenland, au Soudan, dans le pays Dogon ou dans le Finistère, c’est la même quête que je poursuis inlassablement : saisir ce qui nous unit en profondeur, en rappelant que le corps de l’homme est un fragment signifiant du cosmos » Juliette AgnelÀ la fois documentaire et philosophique, sa démarche inventorie aussi bien les profondeurs des forêts humides de la Martinique, dans la série Forêt-ancêtres (2023), que les pierres millénaires, miroirs du temps, dans Silex (2022). Juliette Agnel sonde les secrets de la nature et ses forces telluriques ; ce sont autant de pulsations des éléments minéraux et végétaux qu’elle immortalise à travers son appareil.La série L’Invisible (2019), réalisée dans les monts d’Arrée, en Bretagne occidentale, semble révéler une présence cachée parmi les ruines de ce lieu mystique. Dans Géode de Pulpí et Mina Rica (2022),ainsi que dans La Main de l’enfant (2023), la photographe s’enfonce plus loin encore dans les profondeurs de l’univers minéral et de la terre, se saisissant de cette matière qu’est l’obscurité pour imaginer une conversation intime avec la roche et ses concrétions.L’oeuvre de Juliette Agnel s’empare du réel et le fait basculer vers un « autre monde », selon ses propres mots. L’artiste rend hommage aux énergies de la nature, dont elle tente de capturer les vibrations invisibles et les empreintes laissées par le temps. Ses images nous incitent aussi à reconstruire notre lien de parenté avec le vivant pour tenter d’en préserver le fragile équilibre.