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Choses à Savoir TECH VERTE

Deux fois plus de CO2, c’est 14 °C en plus ?

Les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont largement reconnues comme la cause principale du réchauffement climatique. Cependant, des chercheurs de l'Institut royal néerlandais de recherche sur la mer (Nioz) et des universités d'Utrecht et de Bristol estiment que l'impact du CO2 a peut-être été sous-estimé.


Dans une étude publiée dans Nature Communications, les scientifiques révèlent leurs découvertes après avoir analysé une carotte de forage extraite du Pacifique. Leur méthode repose sur l'étude des membranes des archées, des micro-organismes marins. « Les archées optimisent la composition chimique de leur membrane selon la température de l'eau. Ces substances peuvent être retrouvées sous forme de fossiles moléculaires dans les sédiments océaniques », explique Jaap Sinninghe Damsté, géochimiste.


Pour estimer la teneur historique en CO2 atmosphérique, les chercheurs ont analysé la composition chimique de la chlorophylle et du cholestérol présents dans les algues. Ces organismes absorbent le CO2 de l'eau pour réaliser la photosynthèse. Lorsque la concentration en CO2 est basse, les algues absorbent plus de carbone « lourd ». Les proportions de ces deux formes de carbone permettent de déduire les niveaux de CO2 dans l'océan et, par extension, dans l'atmosphère.


Les résultats sont alarmants : un doublement du CO2 atmosphérique pourrait entraîner une hausse de la température moyenne terrestre entre 7 et 14 °C. À titre de comparaison, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) avait précédemment estimé cette augmentation entre 2,3 et 4,5 °C. « L'avertissement est clair, concluent les chercheurs. Nous devons impérativement réduire nos émissions de CO2 et mettre en œuvre des technologies pour les compenser. » Cette étude souligne l'urgence d'actions concrètes pour limiter l'impact du changement climatique.

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  • La pollution de l’air a-t-elle limitée le réchauffement climatique ?

    02:07
    En janvier dernier, l'Organisation météorologique mondiale a annoncé que 2023 avait été l'année la plus chaude jamais enregistrée. Une des causes principales : la réduction de la pollution atmosphérique. En effet, la combustion de combustibles fossiles dans les centrales électriques et les moteurs émet non seulement des gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique, mais aussi des aérosols refroidissants, tels que les oxydes de soufre (SOx). Ces particules réfléchissent une partie des rayons solaires et favorisent la formation de nuages, qui agissent comme des miroirs.Des progrès significatifs ont été réalisés récemment pour réduire la pollution de l'air. L'Organisation maritime internationale a instauré des restrictions en 2020 sur la quantité de soufre autorisée dans les carburants maritimes, réduisant les émissions de dioxyde de soufre (SO2) de 80 %. La Chine a également diminué ses émissions soufrées de plus de 70 % depuis 2005, grâce à des technologies avancées et des filtres dans les centrales à combustibles fossiles, évitant ainsi plus de 200 000 décès prématurés.Malgré ces avancées, aucun scientifique ne recommande d'arrêter les efforts de dépollution des aérosols, car la pollution atmosphérique cause un nombre de décès trop élevé. En 2021, plus de huit millions de personnes sont décédées en raison de la pollution de l'air, qui est devenue le deuxième facteur de risque de décès chez les enfants de moins de cinq ans, selon l'Unicef. Les experts estiment que la solution réside dans une combinaison de mesures : continuer à lutter contre la pollution de l'air tout en réduisant notre dépendance aux énergies fossiles. Cela permettrait de diminuer considérablement les émissions de gaz à effet de serre, contribuant ainsi à la fois à la santé publique et à la lutte contre le réchauffement climatique.
  • CO2 : la pollution de Google double en 5 ans à cause de l’IA ?

    02:28
    En 2019, Google s'était fixé un objectif ambitieux : éliminer autant de CO2 qu'elle en émet d'ici 2030. Cependant, l'essor de l'IA générative, popularisée par ChatGPT, a bouleversé la donne. Depuis plus d'un an, Google investit massivement dans cette technologie pour l'intégrer à presque tous ses produits. Le problème réside dans les énormes capacités de calcul nécessaires pour entraîner et faire fonctionner ces modèles d'intelligence artificielle. Par exemple, générer une seule image par IA consomme autant d'énergie que la recharge d'un smartphone, selon des chercheurs de la start-up française Hugging Face. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit que les centres de données pourraient consommer dix fois plus d'électricité en 2026 qu'en 2022, une hausse due en partie à l'émergence de l'IA.Les principales causes de l'augmentation des émissions de Google sont la consommation d'électricité des centres de données et les émissions issues de la chaîne d'approvisionnement. En 2023, les émissions de Google ont augmenté de 13 % par rapport à l'année précédente, atteignant 14,3 millions de tonnes métriques. Google se montre désormais moins confiant quant à sa capacité à respecter ses engagements environnementaux, déplorant « l'incertitude concernant l'impact environnemental futur de l'IA, complexe et difficile à prédire ». Microsoft, également engagé dans l'IA, a observé une augmentation de ses émissions de gaz à effet de serre de près de 30 % depuis 2020, en raison de l'expansion de ses centres de données.L'activité accrue des centres de données impacte également la consommation d'eau, utilisée pour refroidir les infrastructures. En 2023, les datacenters de Google ont consommé 17 % d'eau en plus par rapport à 2022, soit 6,1 milliards de litres, suffisamment pour irriguer environ 41 terrains de golf par an dans le sud-ouest des États-Unis. Face à un dérèglement climatique qui s'intensifie, Google continue d'investir dans ses infrastructures techniques. « Intégrer l'IA dans nos produits pourrait rendre difficile la réduction des émissions, en raison de la demande énergétique croissante liée à nos investissements », déclare la firme, laissant présager des défis environnementaux persistants.
  • Occasion : les voitures électriques moins chères que le diesel ?

    01:43
    Jusqu'à récemment, acheter une voiture électrique d'occasion coûtait plus cher qu'un véhicule diesel du même âge. Aujourd'hui, la tendance s'est inversée. Selon le dernier rapport de La Centrale, relayé par La Tribune, les véhicules électriques récents sont désormais plus abordables que leurs homologues diesel.Le rapport trimestriel de La Centrale révèle une donnée historique : les véhicules électriques d'occasion âgés de 2 à 4 ans coûtent en moyenne 20 000 euros, contre 24 000 euros pour les diesels de même catégorie. Mais qu'est-ce qui explique ce retournement de situation ? D'abord, la loi de l'offre et de la demande joue un rôle crucial. En 2023, le nombre de véhicules électriques d'occasion a bondi de 181%, selon La Centrale. L'arrivée massive de voitures neuves chinoises, notamment celles du constructeur BYD, a fait chuter les prix, impactant même les tarifs des concurrents comme Tesla. De plus, le bonus écologique, bien que désormais non disponible pour les véhicules d'occasion depuis le 14 février dernier, a contribué à réduire les prix des voitures neuves, influençant ainsi le marché de l'occasion.Le marché des véhicules électriques bénéficie aussi des pratiques des loueurs de courte durée et des entreprises sous leasing, qui alimentent régulièrement le marché de l'occasion. Malgré ces facteurs favorables, il convient de rester prudent. La situation économique et réglementaire pourrait encore évoluer, rendant le marché fragile. Cette tendance vers des voitures électriques d'occasion plus abordables pourrait être une opportunité pour les consommateurs d'opter pour une solution plus écologique. Cependant, il est important de surveiller les développements futurs pour voir si cette accessibilité perdure.
  • La géoingénérie, une technique meurtière pour la planète ?

    02:30
    La géoingénierie, l'idée de manipuler le climat pour contrer le réchauffement climatique, soulève des questions cruciales. Elle repose sur notre capacité à comprendre les mécanismes atmosphériques et leurs interactions avec la terre et l'océan, pour, par exemple, faire pleuvoir dans les régions arides, réduire le réchauffement par l'injection d'aérosols, ou fertiliser l’océan pour augmenter l’absorption de CO2.Cependant, nos connaissances sont-elles suffisantes pour de telles manipulations ? La réponse semble négative. Une nouvelle étude publiée dans Nature Climate Change met en lumière les dangers de ces interventions. Parmi les diverses solutions proposées, l'éclaircissement des nuages suscite un intérêt particulier. L'idée est de réduire l'irradiation au sol en créant de gros nuages blancs capables de réfléchir une grande partie de l'énergie solaire. L'effet escompté serait une baisse significative de la température au sol. Pour ce faire, il suffirait de projeter de l'eau de mer dans la basse atmosphère, les cristaux de sel favorisant la formation de nuages. Plusieurs équipes scientifiques dans le monde explorent cette voie prometteuse.Mais les sciences naturelles ne sont jamais simples. Une équipe de chercheurs a simulé les effets de cette technique en créant artificiellement des stratocumulus au-dessus du Pacifique Nord pendant neuf mois par an sur une période de 30 ans. Les résultats montrent une réduction initiale des températures au sol dans l'ouest des États-Unis, avec une baisse du risque de canicule en Californie de 55 %. Cependant, cette efficacité diminuerait avec le temps à cause des réactions des courants océaniques au réchauffement global non maîtrisé. Pire, cette intervention pourrait entraîner une hausse des températures sur l'ouest américain, une baisse des précipitations ailleurs et une augmentation des vagues de chaleur en Europe.Cette étude souligne les risques de jouer aux apprentis sorciers sans maîtriser toutes les variables. C'est comme chercher à maigrir avec des médicaments sans changer son alimentation : des résultats initiaux positifs, mais des dommages à long terme pour les reins, le foie ou le cœur. Manipuler le climat pourrait aggraver la situation plutôt que l'améliorer.
  • Un programme Apple pour vous inciter à réparer vos iPhones ?

    02:00
    Toutes les marques tech cherchent à démontrer leur engagement envers des pratiques durables et la réduction de leur impact environnemental, et Apple n'est pas en reste. Bien que le fameux clip mettant en scène Mère Nature ait suscité des critiques pour du greenwashing, la marque a mis en place des initiatives concrètes. Parmi celles-ci, le programme Apple Self Service Repair permet aux propriétaires d’iPhone de réparer eux-mêmes leurs appareils. Apple fournit des manuels de réparation, des pièces détachées, ainsi que des outils à louer ou à acheter via un magasin dédié.Ce programme donne aux utilisateurs les mêmes capacités de diagnostic que les fournisseurs de services agréés Apple et les réparateurs indépendants. Ils peuvent ainsi tester leurs produits pour s'assurer de la fonctionnalité et des performances optimales des pièces, et identifier celles nécessitant une réparation. Désormais, Apple Diagnostics for Self Service Repair prend en charge les modèles d'iPhone, de Mac et de Studio Display dans 33 pays et 24 langues.Le programme s'étend à 32 pays, dont la France, avec l'outil Apple Diagnostics for Self Service Repair. Cet outil logiciel permet aux utilisateurs de résoudre leurs problèmes en diagnostiquant l’état et les performances de leurs appareils. Lancé aux États-Unis en 2023, il est désormais disponible plus largement. Les clients qui souhaitent utiliser ce programme peuvent accéder à cet outil pour vérifier si leur appareil a besoin d'être réparé. Après avoir lancé la session et suivi les instructions à l'écran, ils sauront si une réparation est nécessaire. Toutefois, il est important de noter qu’un autre appareil est requis pour lancer le diagnostic du produit potentiellement défectueux. Apple continue donc de renforcer son programme de réparation en libre-service, visant à réduire son empreinte écologique tout en offrant aux utilisateurs plus de contrôle sur leurs appareils.
  • Entre 2000 et 3000 km d’autonomie pour les avions électriques ?

    02:08
    La décarbonation de l'aviation est cruciale pour lutter contre le réchauffement climatique. Bien que la technologie progresse rapidement, elle peine encore à rivaliser avec le kérosène en termes d'autonomie. Cependant, de nombreuses entreprises explorent le concept d'un avion 100 % électrique. Le géant chinois des batteries, CATL, est sur le point de lancer sa technologie de batterie destinée à ces avions. Le China Daily rapporte cette avancée, dévoilant des détails supplémentaires sur cette innovation introduite en 2023.Actuellement, des vols d’essai sont menés avec des avions civils de 4 tonnes équipés de prototypes de la batterie "condensed" de CATL, conçue spécifiquement pour les avions électriques. Sur X (anciennement Twitter), CATL a précisé que les premiers avions électriques équipés de cette batterie pourront peser jusqu’à 8,8 tonnes et comporter quatre places. Il reste à confirmer si ce chiffre inclut l’équipage. Pour les avions court-courriers, qui pèsent environ 10 tonnes, il faudra encore patienter avant de voir une décarbonation complète de l’aviation. CATL prévoit que cette batterie sera commercialement déployée dans les premiers avions d'ici 2027 ou 2028.Côté autonomie, le PDG de CATL annonce une portée entre 2 000 et 3 000 kilomètres, suffisante pour les jets privés et les vols court-courriers. La densité énergétique de ces batteries atteindra 500 Wh/kg, presque deux fois plus que les batteries des voitures électriques actuelles. Cette avancée marque une étape significative vers la décarbonation de l'aviation, offrant un aperçu prometteur des futurs avions électriques. Si la technologie continue de progresser à ce rythme, l'aviation pourrait bientôt s'aligner sur les objectifs de réduction des émissions de carbone, contribuant ainsi à la lutte contre le changement climatique.
  • Que signifient les prix négatifs de l’électricité en France ?

    02:05
    La France produit trop d'électricité certains jours aux heures de faible demande. Conséquence, le prix de l'électricité peut parfois devenir négatif. La semaine dernière, le tarif du mégawattheure tombait à – 5,76 euros, le plus bas atteint depuis quatre ans, comme le rapporte le média Bloomberg. Dans le même temps et pour un contrat équivalent, le mégawattheure était facturé 7,64 euros en Allemagne. EDF, premier producteur et fournisseur d'électricité national, a même demandé la suspension de la production de plusieurs centrales nucléaires.Après la crise de l'énergie rencontrée avec la guerre en Ukraine et les difficultés à s'approvisionner en gaz, cumulée à des problèmes de corrosion dans certaines centrales nucléaires, la France s'est vite relevée. Son parc nucléaire représente 2/3 de la production en électricité, et la part des énergies renouvelables ne cesse de croître, d’où les épisodes de prix négatif qui sont de plus en plus nombreux en France. Ils se produisent essentiellement durant les week-ends, mais aussi en heures creuses pendant la semaine. Cela signifie surtout que les producteurs doivent payer pour faire absorber leur électricité par le réseau, mais pas que nos factures d'électricité deviennent moins salées à court-terme, même si le prix de l'électricité en France pour 2025 devrait baisser de 28 %, selon les données de la Bourse européenne de l'énergie.Mais alors, les consommateurs vont-ils payer leur électricité moins chère ? Pas forcément. Ce n'est pas parce que votre fournisseur d'énergie paye un prix plus faible, qu'il va répercuter cette baisse à ses clients. Tout dépendra évidemment de votre contrat, mais aussi des stratégies adoptées par les acteurs du marché. Une possibilité évoquée est de rendre les heures creuses encore plus intéressantes financièrement ou de les étendre pour tenter de déplacer une partie de la consommation aux heures de la journée où la demande est plus faible que l'offre. Il ne faut en tout cas pas s'attendre à une forte réduction du montant de votre facture d'électricité grâce aux conditions de votre distributeur, même si le gouvernement a promis une baisse de 10 % à 15 % du prix de l'électricité pour tous les Français à partir de février 2025.
  • Les satellites menacent la protection de la Terre face aux UV ?

    02:05
    En 1987, le protocole de Montréal est venu règlementer l'usage des substances nocives pour la couche d’ozone, les fameux chlorofluorocarbures (CFC), ce qui a effectivement permis de colmater une partie du trou observé au-dessus de l'Antarctique. Mais une autre substance pourrait venir anéantir tous nos efforts en la matière, alertent aujourd'hui des chercheurs de l'université de Californie du Sud aux États-Unis.Ces substances, ce sont les oxydes d'aluminium, qui n'avaient pas tant attiré l'attention à l'époque. Pourtant, les scientifiques savent qu'ils déclenchent des réactions chimiques qui détruisent l'ozone. D'autant plus que les oxydes d'aluminium ne sont pas consommés dans l'opération. Ils peuvent donc poursuivre leur travail de destruction pendant des décennies. Toutefois, comme ils sont notamment émis par des satellites en fin de vie qui retombent et brûlent dans l'atmosphère de la Terre, le problème ne semblait pas de la plus grande importance. Mais ça, c'était en 1987. Depuis, les satellites en orbite se sont multipliés, et les chercheurs estiment aujourd'hui, dans les Geophysical Research Letters, que les taux d'oxydes d'aluminium ont déjà été multipliés par huit entre 2016 et 2022. Leurs modélisations montrent qu'un satellite de 250 kilos, composé à 30 % d'aluminium, générera environ 30 kilos de nanoparticules d'oxydes d'aluminium lorsqu'il rentrera dans notre atmosphère. Des particules qui pourront mettre 30 ans pour atteindre la stratosphère où se trouve 90 % de l'ozone.Or, des lancements de satellites sont programmés par milliers pour les années à venir. Des « mégaconstellations » qu'il faudra sans cesse renouveler pour maintenir les services fournis au-delà de leur durée de vie d'environ cinq ans. Résultat, les chercheurs avancent qu'au moment où les constellations de satellites actuellement prévues seront terminées, pas moins de 910 tonnes d'aluminium tomberont sur Terre chaque année ! De quoi libérer 360 tonnes d'oxydes d'aluminium par an, ce qui correspond à une augmentation de 646 % par rapport aux niveaux naturels !