Partager

cover art for Pourquoi les Juifs célèbrent-ils Shabbat ?

Choses à Savoir HISTOIRE

Pourquoi les Juifs célèbrent-ils Shabbat ?

Le Shabbat est un jour de repos et de sanctification observé par les Juifs chaque semaine, du vendredi soir au samedi soir, marquant la fin de la semaine de travail et le début d'un temps sacré. Il commence au coucher du soleil le vendredi et se termine par la cérémonie de la Havdalah le samedi soir. Shabbat est l'un des commandements les plus importants du judaïsme et puise ses racines dans les textes sacrés de la Torah, en particulier dans le récit de la Création.

 

La célébration du Shabbat honore deux thèmes principaux : la Création et la liberté. Dans le Livre de la Genèse, on raconte que Dieu a créé le monde en six jours et s'est reposé le septième jour. Le Shabbat rappelle donc ce repos divin, invitant les fidèles à suspendre leur travail et à se recentrer sur la spiritualité, la famille et la communauté. Ce repos sacré n’est pas seulement physique ; il est aussi destiné à créer un espace de tranquillité pour réfléchir, méditer et se connecter à des valeurs plus élevées. En s’abstenant de toute activité créative, les Juifs honorent l’œuvre créatrice de Dieu et marquent ce jour comme une imitation de son repos.

 

Le second thème, la liberté, est lié à la sortie d'Égypte. Dans le livre de l'Exode, Dieu rappelle aux Israélites qu'ils doivent observer le Shabbat pour se souvenir de leur libération de l’esclavage égyptien. Le Shabbat devient ainsi un symbole de liberté et de libération, un rappel hebdomadaire que la vie humaine ne doit pas être uniquement centrée sur le travail, mais aussi sur la liberté spirituelle et la dignité humaine. Le Shabbat appelle à une rupture avec les contraintes de la société matérielle pour vivre un moment de communion avec des valeurs spirituelles et familiales.

 

La célébration du Shabbat est marquée par plusieurs rituels et prières spécifiques. Il débute par l'allumage des bougies, généralement effectué par les femmes, pour symboliser la lumière et la paix du Shabbat. Ensuite, le Kiddush est récité sur un verre de vin pour sanctifier le jour. Deux pains, appelés hallot, sont également placés sur la table pour rappeler la manne céleste qui nourrissait les Israélites dans le désert. Les repas de Shabbat, généralement festifs, sont des moments de convivialité, de chants et de partage.

 

Enfin, le Shabbat se termine par la cérémonie de la Havdalah, qui marque la séparation entre le jour sacré et les jours ordinaires de la semaine. Les bénédictions sont récitées sur du vin, des épices et une bougie tressée, symbolisant la lumière et la douceur que l’on emporte du Shabbat vers la semaine à venir. Ainsi, Shabbat est un moment de ressourcement, de réflexion et de retrouvailles avec ce qui est essentiel, loin du tumulte quotidien.

More episodes

View all episodes

  • Pourquoi le reblochon a été un fromage de contrebande ?

    01:43|
    Le reblochon, célèbre fromage savoyard, doit son nom et son histoire à une pratique clandestine bien particulière : la « re-blocha », qui signifie littéralement « traire à nouveau ». Cette pratique remonte au XIIIe siècle, une époque où les paysans de la région de Savoie étaient soumis à de lourdes taxes foncières imposées par les propriétaires terriens ou les seigneurs. Ces taxes étaient calculées sur la quantité de lait produit par leurs troupeaux. Pour réduire leur contribution, les paysans avaient recours à un stratagème ingénieux.Lors du passage des collecteurs, les paysans n’effectuaient qu’une traite partielle de leurs vaches, ne libérant qu’une partie du lait. Une fois les collecteurs partis, ils procédaient à une deuxième traite, plus légère, mais avec un lait particulièrement riche en matières grasses, puisque c’était le dernier lait de la traite. Ce lait, appelé « lait de reblochon », servait alors à la fabrication d’un fromage destiné à leur consommation personnelle ou à une revente discrète.Ce système astucieux transformait le reblochon en un fromage de contrebande. Sa production échappait non seulement aux taxes, mais elle se faisait également dans une certaine clandestinité pour éviter d’attirer l’attention des autorités. Cette économie parallèle a permis aux paysans de subsister malgré les pressions fiscales.Avec le temps, le reblochon a gagné en notoriété, non seulement pour son origine insolite mais aussi pour sa saveur unique, fruit de son processus de fabrication à base de lait cru riche et de son affinage dans des caves fraîches et humides. À partir du XXe siècle, le reblochon est sorti de l’ombre, devenant un produit reconnu et apprécié. En 1958, il a obtenu l’Appellation d'Origine Contrôlée (AOC), renforçant son statut de patrimoine gastronomique savoyard.Ainsi, le reblochon raconte l’histoire d’une astuce paysanne face à l’oppression fiscale, tout en incarnant l’ingéniosité et la résilience des communautés montagnardes. Ce fromage, autrefois produit dans le secret, est aujourd’hui un symbole de la richesse culinaire française, célébré dans les plats traditionnels comme la tartiflette, mais aussi dans les tables gastronomiques du monde entier.
  • Pourquoi dit-on un “bristro” ?

    01:44|
    Le mot « bistro » est un terme ancré dans la culture française, évoquant ces petits cafés ou restaurants conviviaux où l’on peut s’arrêter pour un verre ou un repas simple. L’étymologie de ce mot reste toutefois sujette à débat, mais une légende populaire attribue son origine à un épisode historique marquant : l’occupation de Paris par les soldats russes en 1814, après la défaite de Napoléon.Selon cette histoire, les troupes du tsar Alexandre I, cantonnées dans la capitale française, fréquentaient les tavernes et auberges locales. Impatients d’être servis, ils auraient crié « быстро, быстро ! » (prononcé « bistro, bistro »), ce qui signifie « vite, vite » en russe. Les tenanciers parisiens, amusés ou exaspérés par cette insistance, auraient fini par adopter ce mot pour désigner leurs établissements.Malgré son charme, cette anecdote linguistique n’est pas sans controverse. Les linguistes restent sceptiques, car le mot « bistro » n’apparaît dans les textes français qu’à la fin du XIXe siècle, soit bien après l’occupation russe. La première attestation écrite remonte à 1884, dans un texte de l'écrivain Georges Duval. De plus, aucun document contemporain à 1814 ne mentionne cet usage. Cela conduit certains spécialistes à penser que cette origine russe relève davantage du folklore que d’une réalité historique.D'autres hypothèses existent. Le mot pourrait dériver d’un terme argotique français, comme « bistouille », qui désignait un mélange d’eau-de-vie et de café, ou encore d’une déformation de « bistrouille », une expression utilisée pour désigner une boisson simple et rapide à préparer. Une autre piste envisage un lien avec le mot « bistrotier », utilisé pour décrire les tenanciers de cafés ou d’auberges.Quelle que soit son origine exacte, le terme « bistro » a évolué pour devenir une icône de l’art de vivre à la française. Il évoque aujourd’hui des lieux où la simplicité, la chaleur humaine et la convivialité règnent en maître. Si l’étymologie reste floue, l’âme du bistro, elle, est indéniablement ancré dans l’histoire et le cœur des Français.
  • Quel ouvrage érotique fut écrit par un Pape ?

    02:12|
    L’Histoire regorge de paradoxes, et celui de Pie II (1405-1464) en est un fascinant. Avant de devenir souverain pontife, ce pape, né Enea Silvio Piccolomini, s’était fait un nom en tant qu’écrivain humaniste. Parmi ses œuvres figure un texte inattendu et sulfureux : « L’Histoire de deux amants » (Historia de duobus amantibus), un roman érotique écrit avant qu’il n’entre dans les ordres. Ce récit audacieux devint, grâce à l’imprimerie, l’un des plus grands succès littéraires du XVe siècle en Europe.Un récit de passion et de transgressionÉcrit vers 1444, avant son accession à la papauté, L’Histoire de deux amants relate une liaison interdite entre une femme mariée et un homme influent, présentée sous forme de lettres échangées entre les protagonistes. Ce roman épistolaire explore les thèmes de la passion, de l’adultère et du désir avec une intensité peu commune pour son époque. Les détails sont évocateurs et souvent explicites, faisant de l’œuvre un témoignage audacieux de la complexité des émotions humaines.Bien que le texte soit principalement une œuvre littéraire, il reflète aussi l’humanisme naissant de la Renaissance. Piccolomini, érudit influencé par les classiques latins, s’inspire d’auteurs comme Ovide et Cicéron pour mêler une prose élégante à des thèmes de transgression morale.Un reniement difficile à effacerLorsqu’il devint pape en 1458, Enea Silvio Piccolomini renia ses écrits de jeunesse, notamment L’Histoire de deux amants. En tant que Pie II, il se consacra à promouvoir la piété et la morale chrétienne, s’efforçant d’oublier ses années de libertinage littéraire. Cependant, l’avènement de l’imprimerie changea la donne : le manuscrit, désormais facilement reproduit et distribué, fut traduit en plusieurs langues et devint un succès phénoménal. Ironiquement, cette œuvre érotique écrite par un futur pape atteignit une audience bien plus large que Piccolomini n’aurait pu l’imaginer.Un paradoxe littéraire et historiqueL’Histoire de deux amants illustre le contraste entre l’homme qu’était Enea Silvio Piccolomini – écrivain humaniste, explorateur des passions humaines – et le pape Pie II, défenseur de la morale chrétienne. Cette dualité incarne les tensions de la Renaissance, où l’exploration intellectuelle et la rigueur religieuse coexistaient, souvent en conflit. Aujourd’hui, ce roman reste un symbole de l’hypocrisie et des contradictions qui traversent l’histoire de l’Église et de ses figures.
  • Comment un inconnu est-il devenu Empereur dans la Rome antique ?

    02:18|
    Dans l’histoire de Rome, certains empereurs ont gravé leur nom grâce à des exploits ou des réformes, d’autres sont tombés dans l’oubli. Macrin, qui régna brièvement de 217 à 218, appartient à cette seconde catégorie. Sa trajectoire, pourtant singulière, illustre les intrigues complexes et les retournements brutaux du pouvoir dans l’Empire romain.Originaire d’une famille modeste en Numidie (l’actuelle Algérie), Macrin n’avait ni sang noble ni lien avec la dynastie régnante des Sévères. Juriste talentueux et administrateur compétent, il gravit néanmoins les échelons jusqu’à devenir préfet du prétoire, une fonction clé qui le plaçait à la tête de la garde impériale. C’est dans ce rôle qu’il entra dans l’Histoire.En 217, l’empereur Caracalla, célèbre pour sa cruauté et ses campagnes militaires, fut assassiné alors qu’il menait une expédition contre les Parthes. Bien que les détails restent flous, Macrin est généralement considéré comme le commanditaire de cet assassinat, craignant pour sa propre vie face aux caprices violents de Caracalla. Avec le soutien de la garde prétorienne, il fut proclamé empereur, devenant ainsi le premier homme à accéder au trône sans lien direct avec l’aristocratie sénatoriale ou une dynastie.Cependant, son règne fut marqué par des décisions impopulaires. Macrin chercha à stabiliser l’Empire après les excès de Caracalla, mais sa politique d’austérité, notamment envers l’armée, lui aliéna rapidement les soldats. Il négocia une paix coûteuse avec les Parthes, perçue comme un signe de faiblesse. En outre, son manque de charisme et son statut d’"usurpateur" renforçaient la méfiance des élites et du peuple.La crise culmina en 218 lorsque Julia Maesa, tante de Caracalla, fomenta un complot pour placer son petit-fils, Élagabal, sur le trône. Elle utilisa la fortune familiale pour acheter le soutien des légions, qui se retournèrent contre Macrin. Après une défaite militaire, il tenta de fuir mais fut capturé et exécuté. Son règne, qui n’avait duré qu’un an, s’achevait dans l’oubli.Macrin reste une figure intrigante de l’histoire romaine : un homme de basse extraction qui atteignit le sommet du pouvoir, mais qui, en perdant la confiance de ceux qu’il gouvernait, illustra la fragilité d’un empire en quête de stabilité.
  • Pourquoi les Américains ont-ils largué des bottes au Vietnam ?

    02:01|
    Pendant la Guerre du Vietnam (1955-1975), l’armée américaine devait faire face à un ennemi insaisissable et habile : les combattants vietcongs. Ces derniers, connaissant parfaitement le terrain, utilisaient la jungle et les villages comme boucliers naturels. Les soldats américains, malgré leur puissance technologique, étaient souvent repérés par des moyens simples mais efficaces. L’un de ces moyens était l’analyse des empreintes laissées au sol.Les soldats américains portaient des bottes militaires robustes, adaptées aux terrains accidentés et marécageux du Vietnam. Cependant, ces bottes laissaient des empreintes caractéristiques, très différentes de celles des paysans vietnamiens, souvent pieds nus ou chaussés de sandales rudimentaires. Ces traces trahissaient la présence des Américains et permettaient aux vietcongs de suivre leurs déplacements, de préparer des embuscades ou d’éviter des zones.Pour tenter de contrer ce problème, l’armée américaine expérimenta d’abord des semelles de bottes en forme de pied nu. L’idée semblait prometteuse : masquer leurs traces pour les rendre indiscernables des empreintes locales. Mais ce plan se révéla impraticable à grande échelle, car ces semelles n’offraient ni le confort ni la durabilité nécessaires aux soldats opérant dans des environnements difficiles.C’est alors qu’une autre solution, bien plus originale, fut mise en œuvre. L’armée décida de larguer dans des zones contrôlées par l’ennemi environ 20 000 paires de bottes usagées. Ces bottes, laissées intentionnellement à la disposition des vietcongs, furent rapidement récupérées par ces derniers, qui les portèrent à leur tour. Le résultat fut immédiat : les traces au sol devinrent indiscernables entre celles des soldats américains et celles des vietcongs équipés de ces bottes.Cette ruse visait à semer la confusion parmi les forces ennemies et à perturber leurs tactiques de suivi. En effet, si les empreintes ne permettaient plus de distinguer alliés et ennemis, les vietcongs perdaient un outil précieux pour anticiper les mouvements américains. Cette stratégie, bien qu’inhabituelle, reflète l’ingéniosité déployée dans un conflit où chaque détail pouvait influencer le cours des opérations.Ainsi, le largage de bottes au Vietnam est un exemple frappant de guerre psychologique, où la tactique consistait à transformer une faiblesse en atout pour brouiller les cartes sur le champ de bataille.
  • Pourquoi les pharaons se mariaient-ils souvent avec leurs sœurs ?

    02:08|
    Le mariage entre frères et sœurs, fréquent dans la royauté égyptienne, était avant tout motivé par des raisons politiques, religieuses et symboliques plutôt que personnelles. Cette pratique, choquante selon les normes modernes, répondait à des logiques propres à la culture de l'Égypte ancienne. Voici les principales raisons pour lesquelles les pharaons se mariaient souvent avec leurs sœurs :1. Maintenir la pureté du sang royalLes Égyptiens croyaient que les pharaons étaient des êtres divins, des descendants directs des dieux. En se mariant avec une sœur, un pharaon préservait la pureté de la lignée royale, en évitant de mêler le sang divin avec celui de personnes extérieures. Cette "pureté" était perçue comme essentielle pour garantir la légitimité et le pouvoir du souverain.2. Symboliser la continuité divineDans la mythologie égyptienne, des divinités majeures comme Osiris et Isis ou encore Geb et Nout étaient souvent représentées comme des frères et sœurs unis par le mariage. En imitant ces unions divines, les pharaons renforçaient leur position en tant que représentants des dieux sur terre. Ces mariages royaux étaient donc un acte religieux autant que politique, ancrant le pouvoir dans un cadre sacré.3. Consolidation du pouvoirLes mariages entre membres de la famille royale limitaient les alliances extérieures susceptibles de fragiliser ou de diviser le pouvoir. En maintenant l’unité au sein du cercle familial, les pharaons réduisaient les risques de revendications concurrentes au trône. Cette stratégie garantissait également une continuité dynastique claire.4. Rôle des reines dans le pouvoirDans l’Égypte ancienne, les reines n’étaient pas de simples épouses : elles jouaient un rôle clé dans la légitimité royale. Épouser une sœur renforçait la stature divine de la reine et, par extension, celle du roi. Certaines reines, comme Néfertari ou Hatchepsout, jouissaient d’une grande influence politique et religieuse grâce à leur statut sacré.Une pratique controverséeBien que courante au sommet de la société, cette pratique était rare dans les classes inférieures. Elle n’était pas exempte de critiques : les unions consanguines pouvaient entraîner des problèmes génétiques, même si les archives historiques ne s’attardent pas sur ce point. Cependant, pour les pharaons, les considérations symboliques et politiques primaient largement sur les risques biologiques.Ainsi, ces mariages reflétaient une vision du monde où le pouvoir, la religion et la famille étaient intimement liés, au service de la pérennité de la dynastie et de l’État égyptien. 
  • Pourquoi les nazis ont-ils vendu un poste de radio à prix cassé ?

    02:22|
    En 1933, les nazis prennent le pouvoir en Allemagne, avec un objectif clair : contrôler non seulement le pays, mais aussi les esprits. Dans cette stratégie de domination idéologique, la radio joue un rôle central. C’est dans ce contexte qu’est créé le Volksempfänger, littéralement « récepteur du peuple », un poste de radio abordable, conçu pour rendre la propagande nazie accessible à tous les foyers allemands.Sous l’impulsion de Joseph Goebbels, ministre de la Propagande, le Volksempfänger est présenté pour la première fois le 18 août 1933, lors de l’exposition internationale de radiodiffusion à Berlin. Conçu par Otto Griessing et produit par l’entreprise Seibt, ce poste incarne une prouesse technologique et stratégique. L’objectif n’est pas d’offrir une radio multifonctionnelle ou sophistiquée, mais un appareil simple et bon marché, que même les classes les plus modestes pourraient s’offrir.Le modèle phare, le VE301, est proposé à un prix attractif : 76 Reichsmarks pour la version électrique et 65 Reichsmarks pour la version à piles. Ces prix, bien en deçà du marché, sont possibles grâce à une production standardisée et au soutien de l’État. Ce sacrifice économique en apparence est en réalité un investissement idéologique majeur.Le Volksempfänger est conçu pour capter principalement les stations allemandes et bloque, autant que possible, les stations étrangères. Cette limitation technique reflète la volonté de Goebbels de réduire au silence les discours opposés et de monopoliser l’attention des auditeurs. Grâce à cet appareil, la propagande nazie, transmise par des discours, des émissions et de la musique soigneusement sélectionnés, entre directement dans les foyers.En quelques années, plus de 7 millions d’appareils sont vendus, renforçant le contrôle du régime sur l’information. Le Volksempfänger devient alors l’outil par excellence pour diffuser l’idéologie nazie, galvaniser les foules et alimenter le culte de la personnalité d’Adolf Hitler.Ainsi, le poste de radio à prix cassé n’était pas un geste de générosité, mais une arme psychologique redoutable, servant à ancrer la dictature dans le quotidien des Allemands. Le Volksempfänger reste aujourd’hui un symbole du pouvoir de la technologie dans la manipulation des masses.
  • Pourquoi la torture lingchi était-elle si horrible ?

    02:18|
    Le lingchi, souvent traduit par "supplice des mille coupures" ou "mort par découpe", était l'une des formes les plus atroces de peine capitale pratiquées en Chine jusqu'à son abolition en 1905. Ce supplice était réservé aux crimes considérés comme les plus graves, comme la trahison, la rébellion contre l'empereur, ou encore le meurtre des membres de la famille impériale. Il avait une dimension non seulement punitive mais aussi hautement symbolique, car il infligeait à la fois des souffrances physiques et une forme de déshonneur spirituel. Le lingchi consistait à torturer le condamné en lui infligeant des coupures successives sur le corps, prolongeant la douleur et l'agonie avant de l'achever. Le but était de découper le condamné en plusieurs morceaux de manière méthodique. Les bourreaux étaient parfois des maîtres dans l'art de doser la violence pour maximiser la souffrance sans causer la mort prématurément. Les coupures étaient souvent réalisées sur des parties du corps non vitales, comme les membres, les épaules ou la poitrine, de sorte que le condamné reste conscient le plus longtemps possible. Pour que le supplice soit encore plus cruel, on administrait de l'opium au condamné. L'objectif était de le maintenir conscient tout en atténuant la douleur juste assez pour que l’agonie dure plus longtemps. Cela garantissait que le condamné ne perde pas conscience, prolongeant ainsi son supplice. Le processus se terminait généralement par une décapitation, qui mettait fin à la souffrance du supplicié. Le lingchi n'était pas seulement un châtiment physique mais aussi une forme de destruction spirituelle. Selon les croyances chinoises, l'intégrité du corps était cruciale pour que l'âme repose en paix après la mort. Subir un supplice qui démembrerait le corps était donc perçu comme une double peine : le condamné voyait non seulement sa vie écourtée dans une agonie extrême, mais son corps mutilé compromettait son existence dans l’au-delà. Cette méthode d’exécution était également utilisée pour dissuader la population de commettre des crimes contre l’État ou l'empereur, en envoyant un message clair et terrifiant. Des récits et illustrations de lingchi ont circulé en Chine et à l’étranger, contribuant à la réputation sinistre de ce supplice. Finalement, en 1905, la pratique a été abolie par l’empire Qing, marquant la fin d’une époque de punitions capitales excessivement brutales, alors que la Chine entamait des réformes en vue de la modernisation judiciaire et sociale. 
  • Pourquoi dit-on “faire grève” ?

    02:09|
    L’expression "faire grève" a une origine fascinante qui plonge ses racines dans le Paris du Moyen Âge. Elle vient de la célèbre place de Grève, située sur les bords de la Seine, à l’endroit où se trouve aujourd’hui l’Hôtel de Ville de Paris. Mais pourquoi cette place en particulier est-elle devenue le symbole des mouvements ouvriers et de la contestation sociale ? Pour comprendre cela, il faut revenir à l’époque où la place de Grève jouait un rôle central dans la vie économique de la capitale. Le mot "grève" vient du vieux français *grève*, qui désignait un terrain plat et caillouteux, comme une plage de galets ou une étendue de sable. La place de Grève était ainsi un espace ouvert, recouvert de graviers, qui longeait la Seine et servait de lieu de déchargement pour les marchandises arrivant par voie fluviale. C’était un endroit animé, où le commerce battait son plein. Ce caractère commercial de la place de Grève en faisait aussi un lieu de rassemblement incontournable pour les ouvriers, artisans, manœuvres et dockers. Lorsqu’ils cherchaient du travail, ils se rendaient là, espérant être embauchés pour des tâches temporaires. Les employeurs venaient proposer des missions, et les ouvriers attendaient, discutant de leurs conditions de travail et négociant leurs salaires. Mais lorsque ces conditions étaient jugées inacceptables, les travailleurs refusaient de se mettre à l'ouvrage. Ils restaient alors sur la place, sans travailler, en signe de protestation. C’est ainsi que l’expression "faire grève" est née, désignant initialement le fait de se tenir sur la place de Grève pour exprimer son mécontentement ou refuser de travailler jusqu'à obtenir de meilleures conditions. Au fil des siècles, l’expression a évolué pour prendre le sens général que nous lui connaissons aujourd’hui : une cessation volontaire et collective du travail pour revendiquer des droits, des salaires ou des améliorations des conditions de travail. Il est important de noter que la place de Grève n'était pas seulement un lieu de rassemblement pour les ouvriers ; c'était aussi un espace où se tenaient des exécutions publiques, ce qui en faisait un symbole fort de la justice et de l'ordre social. Cependant, ce sont les rassemblements ouvriers qui ont marqué l’imaginaire collectif, et l’expression "faire grève" est restée associée aux luttes sociales. Ainsi, l’histoire de cette expression nous rappelle l’importance de la place de Grève dans le développement des mouvements ouvriers en France et nous montre comment un simple lieu peut devenir le symbole d’une lutte pour des droits fondamentaux.