Choses à Savoir HISTOIRE
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Pourquoi les Britanniques ont-ils massacré leurs animaux de compagnie en 1939 ?
02:04|En 1939, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, la Grande-Bretagne connut un épisode tragique et peu connu : l’abattage massif d’animaux de compagnie. Ce massacre collectif, souvent appelé le "Grand Massacre des animaux de compagnie", est le résultat d’une panique généralisée et de politiques de précaution, dans un contexte de peur et d’incertitude. Lorsque la guerre semblait inévitable, le gouvernement britannique publia des brochures pour préparer la population aux raids aériens et aux pénuries. Un pamphlet, intitulé "Advice to Animal Owners," prodiguait des conseils sur ce qu’il fallait faire avec les animaux en temps de guerre. Les autorités, anticipant les bombardements sur les villes et les pénuries alimentaires, craignaient que les propriétaires ne puissent plus s’occuper correctement de leurs animaux de compagnie, entraînant des souffrances inutiles. La brochure suggérait même que les propriétaires envisagent d’abattre leurs animaux pour éviter cette éventualité. La panique s’installa rapidement. Beaucoup de Britanniques, bouleversés par l’idée de voir leurs animaux souffrir ou être abandonnés, prirent la décision déchirante de les faire euthanasier. Des vétérinaires et des associations, comme la People’s Dispensary for Sick Animals (PDSA), furent submergés par les demandes d’euthanasie. Des milliers de chiens, chats, lapins, et autres animaux de compagnie furent abattus dans les jours qui précédèrent et suivirent la déclaration de guerre en septembre 1939. On estime qu’environ 750 000 animaux furent tués en quelques semaines. Pourtant, cette décision ne faisait pas l’unanimité. Certains vétérinaires et défenseurs des animaux tentèrent de dissuader la population de céder à la panique, proposant des solutions alternatives, comme l’évacuation des animaux vers des zones rurales. Mais la peur de l’inconnu, la pression psychologique de l’approche du conflit, et le sens du devoir collectif poussèrent de nombreux Britanniques à prendre des mesures qu’ils jugeaient nécessaires. Au fil de la guerre, le chagrin et le regret s’installèrent parmi les propriétaires. Beaucoup réalisèrent, en voyant que les pénuries alimentaires n’étaient pas aussi catastrophiques qu’anticipé, que l’abattage avait été un acte précipité, alimenté par la peur et le stress. Cet épisode, bien que rarement évoqué, est un témoignage poignant des sacrifices et des dilemmes moraux auxquels les civils furent confrontés au début de l’un des conflits les plus dévastateurs de l’Histoire.Comment Napoléon a-t-il perdu contre des lapins en 1807 ?
01:51|L’histoire de la "bataille" de Napoléon contre une horde de lapins en 1807 est un épisode aussi improbable que comique, qui révèle une facette inattendue de l’Empereur des Français. Après la signature du traité de Tilsit en juillet 1807, qui mit fin aux hostilités entre la France et la Russie, Napoléon décida de célébrer cet événement avec une chasse aux lapins, organisée pour ses généraux et lui-même. L’Empereur, passionné par les moments de détente en plein air, confia la préparation de cette chasse à son chef de cabinet, Alexandre Berthier. Berthier, soucieux de satisfaire Napoléon, fit les choses en grand. Il ordonna de capturer plusieurs milliers de lapins pour garantir une chasse fructueuse. Selon certains récits, le nombre de lapins réunis variait entre plusieurs centaines et jusqu’à trois mille, soigneusement placés dans des enclos en attendant le grand moment. Une fois l’Empereur et ses invités en place, les cages furent ouvertes, et c’est là que l’histoire prit un tour des plus inattendus. Au lieu de fuir devant Napoléon et sa cour, les lapins, bien nourris et habitués aux humains, se ruèrent en masse vers l’Empereur. Ce comportement bizarre s’explique par le fait que les lapins, pour la plupart des animaux domestiques, associaient probablement la présence humaine à la nourriture. Ce ne fut pas une simple charge timide : une véritable armée de lapins se lança vers Napoléon, s’accrochant à ses bottes, sautant sur ses jambes, et semant la panique parmi ses officiers. Surpris par cette attaque inhabituelle, Napoléon et ses hommes tentèrent de repousser les envahisseurs avec des bâtons, puis en les chassant. Mais rien n’y fit : les lapins continuaient leur assaut, forçant l’Empereur et ses généraux à battre en retraite précipitée. Napoléon, selon la légende, dut même se réfugier dans sa calèche, les lapins envahissant le véhicule alors qu’il s’éloignait. Cet épisode cocasse montre que même un des plus grands stratèges militaires de l’Histoire pouvait être pris de court par une force aussi inattendue qu’une armée de lapins. Bien que la "bataille" n’ait eu aucune conséquence grave, elle reste l’une des anecdotes les plus amusantes de la carrière de Napoléon, prouvant que même les géants de l’Histoire peuvent être victimes de moments d'humour involontaire.Pourquoi le régime chinois a-t-il persécuté les intellectuels?
02:21|La persécution des intellectuels en Chine, particulièrement marquante sous le régime de Mao Zedong, s’explique par la volonté du Parti communiste de contrôler la pensée et d’éliminer toute opposition potentielle. Dès l’arrivée au pouvoir de Mao en 1949, l’idéologie communiste s’est imposée comme la doctrine officielle de l’État. Les intellectuels, souvent perçus comme porteurs d’idées libérales ou bourgeoises, étaient vus comme une menace à cette idéologie. Le Parti considérait que leurs opinions critiques et leur influence culturelle pouvaient saper l’unité politique nécessaire à la consolidation du régime. Les campagnes de répression se sont intensifiées tout au long des années 1950 et 1960, avec des moments particulièrement violents, comme la "Campagne des Cent Fleurs" de 1957. Mao avait d’abord encouragé les intellectuels à s’exprimer librement et à critiquer les politiques du Parti pour améliorer le système. Cependant, lorsque les critiques affluèrent et mirent en lumière les défauts de la gouvernance communiste, Mao fit volte-face. Il qualifia ces voix dissidentes de contre-révolutionnaires et lança une vague de répression. Des milliers d’intellectuels furent humiliés publiquement, emprisonnés, envoyés en camps de travail ou poussés au suicide. Le mouvement de la Révolution culturelle, déclenché en 1966, marqua l’apogée de cette persécution. Mao mobilisa les "Gardes rouges", des jeunes fanatiques qui furent encouragés à attaquer les intellectuels, considérés comme des ennemis de la révolution. Des professeurs, des écrivains, et des scientifiques furent traînés dans la boue, violemment battus, ou forcés de faire des "autocritiques" publiques. Les livres et les œuvres littéraires jugés subversifs furent brûlés, et les institutions académiques furent dévastées. La culture traditionnelle, souvent portée par les intellectuels, fut rejetée comme un vestige du passé "féodal". Ce contrôle idéologique s’inscrivait dans la volonté de Mao de créer une société unifiée, débarrassée des influences perçues comme déstabilisatrices ou réactionnaires. L'objectif était de façonner un peuple obéissant, dévoué aux principes communistes. Les intellectuels, avec leur capacité à réfléchir de manière indépendante et à critiquer le pouvoir, représentaient un obstacle majeur à cette ambition. Ainsi, la persécution des intellectuels sous Mao reflète une peur profonde du régime face à la liberté de pensée et la critique, qui menaçaient la stabilité de l’autorité communiste. Les conséquences furent dévastatrices pour la société chinoise, laissant des cicatrices durables sur le tissu intellectuel et culturel du pays.Quels furent les Jeux Olympiques les plus corrompus ?
02:03|Le scandale de corruption lié à la participation de l’empereur Néron aux Jeux Olympiques de l’an 67 après J.-C. est l’un des épisodes les plus extravagants de l’Antiquité, révélant le pouvoir absolu exercé par les empereurs romains, même sur des institutions anciennes et respectées comme les Jeux Olympiques. À l’origine, les Jeux Olympiques, organisés à Olympie, étaient un événement religieux et sportif majeur en Grèce, réservé à des athlètes qui devaient concourir équitablement selon des règles strictes. Cependant, en 67 après J.-C., l’empereur Néron, connu pour son égocentrisme et ses excentricités, décida de participer personnellement. Pour satisfaire ses désirs, il fit modifier les Jeux afin qu’ils soient en adéquation avec ses ambitions. Les règles furent assouplies et de nouvelles épreuves, plus conformes à ses compétences, furent créées spécialement pour lui, notamment des concours de musique et de chant, domaines dans lesquels il se prétendait expert. Néron participa également à une course de chars avec un attelage de dix chevaux, une performance impressionnante mais dangereuse. Lors de l’épreuve, il perdit le contrôle de son char et chuta, ne terminant jamais la course. Pourtant, de manière scandaleuse, les juges, probablement soudoyés ou soumis à d'intenses pressions politiques, lui attribuèrent la victoire, déclarant qu'il aurait gagné s’il avait pu finir la course. Cela symbolise parfaitement l'abus de pouvoir de l’empereur et la corruption des Jeux. Ce scandale illustre non seulement le désir insatiable de Néron d’être célébré comme un grand athlète et artiste, mais aussi son mépris des traditions et des normes sportives sacrées de la Grèce antique. L’empereur utilisait sa position pour manipuler des événements supposés être des modèles de mérite et d’honneur, les transformant en simples instruments de son auto-glorification. Après la mort de Néron en 68 après J.-C., les Grecs, scandalisés par cette farce, annulèrent les victoires de l’empereur et firent de leur mieux pour effacer ce souvenir humiliant des archives olympiques. Ainsi, cet épisode reste gravé dans l’Histoire comme un exemple frappant de la corruption et de la démesure impériale, révélant comment un homme au pouvoir absolu pouvait pervertir même les institutions les plus vénérables pour satisfaire son ego.Pourquoi dit-on "un coup de Trafalgar" ?
02:06|L’expression "un coup de Trafalgar" tire son origine d'un événement historique majeur : la bataille de Trafalgar, qui eut lieu le 21 octobre 1805. Cet affrontement naval, l'un des plus célèbres de l'Histoire, opposa la flotte britannique commandée par l’amiral Horatio Nelson aux forces combinées de la France et de l’Espagne, dirigées par les amiraux Pierre-Charles de Villeneuve et Federico Gravina. Pour comprendre pourquoi cette bataille est devenue le symbole d’une catastrophe ou d’un coup dur inattendu, il faut plonger dans le contexte historique de l’époque. Napoléon Bonaparte, alors empereur des Français, dominait le continent européen, mais la Royal Navy britannique restait un obstacle majeur à ses ambitions d’invasion de l’Angleterre. Pour contrer cette menace, Napoléon planifia une stratégie complexe visant à affaiblir la suprématie maritime britannique. Cependant, les plans de l’empereur furent contrecarrés lors de cette bataille au large du cap Trafalgar, au sud de l’Espagne. Malgré leur supériorité numérique, les forces franco-espagnoles furent défaites de manière écrasante par la flotte de Nelson, grâce à des tactiques audacieuses et innovantes. Nelson, bien que mortellement blessé pendant l’affrontement, parvint à briser la ligne de défense de l’ennemi, infligeant une perte dévastatrice à la coalition. La défaite fut si catastrophique qu’elle marqua la fin des ambitions navales de Napoléon et la domination totale de la Royal Navy sur les mers. C’est ainsi que l’expression "un coup de Trafalgar" a pris un sens figuré pour désigner un événement soudain, dramatique, et désastreux, qui bouleverse totalement la situation. Ce terme évoque l’idée d’un revers imprévu, souvent causé par une trahison ou un enchaînement d’éléments défavorables. Le terme garde une forte connotation de surprise et de choc, symbolisant une situation où tout semblait sous contrôle avant de basculer dans le désastre. En somme, cette expression illustre la puissance symbolique d’une défaite historique, dont l’impact s’est inscrit durablement dans l’imaginaire collectif. Elle rappelle que même les stratégies les mieux préparées peuvent être balayées par un retournement imprévu, à l’image de la déroute des flottes alliées face à l’ingéniosité britannique à Trafalgar.Qu’est-ce que le White Coke ?
02:13|Le "White Coke" est une version unique et très peu connue de Coca-Cola, créée spécifiquement pour un haut gradé soviétique pendant la Guerre froide. Cette histoire improbable débute dans les années 1940 avec le général Gueorgui Joukov, un héros de guerre soviétique qui joua un rôle majeur dans la victoire de l’Union soviétique contre l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. Durant la guerre, Joukov découvre le Coca-Cola grâce aux soldats américains stationnés en Europe. Il apprécie tellement la boisson qu’il souhaite pouvoir en boire en Union soviétique. Cependant, le Coca-Cola est un symbole évident du capitalisme américain, et il aurait été mal vu pour un haut responsable soviétique d'être associé à un produit si typiquement américain. La propagande soviétique, en pleine guerre froide, ne tolérerait jamais que l'un de ses plus grands héros consomme publiquement une icône culturelle de l'ennemi. Pour résoudre ce dilemme, Joukov aurait alors demandé une version du Coca-Cola sans la teinte brune caractéristique de la boisson, afin qu’elle ressemble davantage à de la vodka, une boisson bien plus acceptable en URSS. Cette demande inhabituelle est transmise aux États-Unis, et Coca-Cola décide d'accepter ce défi exceptionnel. Ils produisent alors une série limitée de bouteilles de Coca-Cola transparent, surnommé "White Coke" ou "Coca-Cola blanc". Pour aller encore plus loin dans le camouflage, Coca-Cola embouteille la boisson dans des bouteilles de verre transparentes, ornées d’un bouchon avec une étoile rouge, symbole communiste bien connu. Avec ces précautions, Joukov pouvait déguster son Coca-Cola sans éveiller de soupçons, car la boisson semblait être de la vodka. Le "White Coke" n'a jamais été commercialisé pour le grand public et n’a été produit qu'en très petites quantités, exclusivement pour Joukov. Ce produit a ainsi une place unique dans l’histoire, illustrant la rivalité symbolique et idéologique entre les États-Unis et l'Union soviétique, jusque dans des aspects aussi anodins que les préférences de boissons des dirigeants. Cette anecdote est aujourd’hui un exemple fascinant de l’influence de la politique et de l'idéologie sur les marques et la consommation. Elle rappelle aussi la capacité d'adaptation des entreprises, prêtes à modifier leur produit pour s'adapter à des contextes culturels et politiques bien spécifiques. Bien que le "White Coke" soit maintenant un simple souvenir de la Guerre froide, il reste un symbole de l'époque, où même une boisson pouvait devenir un enjeu diplomatique.Pourquoi certains marins se mariaient entre eux au 17e siècle ?
02:01|Au 17e siècle, la vie des marins était extrêmement dure et dangereuse. Les équipages passaient de longs mois, voire des années, en mer, loin de leurs familles et de la société. Dans ce contexte de solitude et d’isolement, un phénomène particulier, le "matelotage", a vu le jour, notamment dans les marines françaises et britanniques. Le matelotage consistait en une union quasi-maritale entre deux marins, un peu comme un "mariage" symbolique qui scellait un pacte de solidarité et de soutien mutuel. Les marins "mariés" par matelotage partageaient tout : ils vivaient ensemble, se soutenaient en cas de blessure ou de maladie, et s’aidaient financièrement en cas de besoin. Ce lien allait au-delà d’une simple camaraderie ; il impliquait souvent des serments d’assistance pour la vie. Parfois, l’un des marins désignait même l’autre comme héritier en cas de décès, une manière de garantir que l’autre ne serait pas laissé sans ressources. Le matelotage avait une fonction très pratique : dans l'environnement difficile et parfois brutal des navires, où les dangers étaient omniprésents, il procurait un sentiment de sécurité. En cas de bataille, d'accident ou de naufrage, savoir qu'une personne était prête à risquer sa vie pour vous donnait une force mentale et physique précieuse. Ce pacte offrait une forme de stabilité émotionnelle, essentielle dans un milieu où les marins faisaient face quotidiennement aux risques et à la violence. Ce type de relation était toléré, voire respecté, dans la marine. Même si le matelotage pouvait avoir une dimension émotionnelle forte, il n’était pas nécessairement lié à des relations sexuelles, bien que certains historiens pensent que certaines unions pouvaient inclure des aspects plus intimes. Les autorités navales fermaient souvent les yeux sur ces alliances, car elles contribuaient à la cohésion de l’équipage et à son moral. Le matelotage témoigne aussi des valeurs d’entraide et de fraternité propres aux marins de cette époque, qui vivaient souvent dans des conditions de grande précarité. Cette pratique a disparu au fil du temps, avec les transformations de la marine et de la société, mais elle reste un exemple fascinant des stratégies de survie sociale développées par les hommes dans des conditions extrêmes. Ainsi, le matelotage, bien qu’éloigné de notre conception actuelle du mariage, symbolisait un engagement fort et un lien essentiel dans la vie des marins du 17e siècle. Ce "mariage" entre marins était, au fond, un pacte de solidarité dans un monde où la survie dépendait souvent de l’aide d’un frère de mer.Pourquoi le temple d’Abu Simbel a-t-il été déplacé ?
02:39|Le temple d’Abu Simbel, l’un des trésors architecturaux de l’Égypte ancienne, a été déplacé dans les années 1960 pour une raison unique et urgente : la construction du haut barrage d’Assouan. Ce projet ambitieux du gouvernement égyptien visait à contrôler les crues du Nil, produire de l’électricité et permettre l’irrigation, mais il allait aussi entraîner la submersion d’une vaste région de la Nubie, engloutissant de nombreux sites historiques sous les eaux du lac Nasser. Parmi ces sites, Abu Simbel occupait une place particulière. Construit il y a plus de 3 000 ans par le pharaon Ramsès II, ce temple est un symbole de puissance et de dévotion. Il se compose de deux temples, l’un dédié à Ramsès II lui-même et l’autre à son épouse Néfertari. Les façades massives, ornées de colosses de Ramsès, et les salles intérieures finement sculptées témoignent de l'ingéniosité des anciens Égyptiens. Pour l’Égypte, la perte de ce monument serait une catastrophe culturelle et historique. Face à cette menace, l’UNESCO lance un appel international en 1959 pour sauver Abu Simbel et plusieurs autres monuments de la Nubie. Ce fut l'une des premières campagnes de préservation du patrimoine mondial et a rassemblé des fonds et des experts de nombreux pays. Les ingénieurs et archéologues décidèrent d’une solution inédite et audacieuse : découper le temple et le déplacer pièce par pièce. L’opération débute en 1964. Le temple est soigneusement découpé en blocs de 20 à 30 tonnes, marqués pour être réassemblés précisément. Au total, 1 000 blocs sont déplacés, une entreprise qui prend plusieurs années et mobilise des équipes de scientifiques et d’ouvriers venus du monde entier. Le temple est transporté à 65 mètres plus haut et 200 mètres plus loin, sur une colline artificielle construite pour recréer le site d’origine. L'objectif était de respecter l’alignement original du temple pour que le phénomène unique se produise : deux fois par an, les rayons du soleil pénètrent le sanctuaire et illuminent les statues de Ramsès et des dieux, comme cela se produisait depuis des millénaires. En 1968, le temple d’Abu Simbel est enfin reconstruit et ouvert au public dans son nouvel emplacement. Ce sauvetage est devenu un symbole de coopération internationale pour la préservation du patrimoine culturel mondial. Aujourd’hui, le temple d’Abu Simbel attire des visiteurs du monde entier, qui viennent admirer cette prouesse d’ingénierie et ce témoignage du respect des hommes pour les trésors du passé.Pourquoi la mafia américaine eut un lobby ?
02:42|Dans les années 1970, la mafia américaine a en effet créé un lobby appelé l'Italian-American Civil Rights League (IACRL). Cette organisation, loin d'être un simple outil de revendications communautaires, avait en réalité un double objectif : redorer l’image des Italiens-Américains, souvent associés au crime organisé, et protéger les intérêts de la mafia elle-même. L'initiative revient principalement à Joe Colombo, l’un des chefs influents de la mafia new-yorkaise, qui dirigeait la famille Colombo. Colombo avait compris que la communauté italo-américaine faisait l’objet de stigmatisation et de préjugés. De nombreux Italiens-Américains étaient fréquemment associés au crime organisé, ce qui avait des répercussions sur leurs opportunités économiques et sociales. Colombo décida donc de créer l'IACRL pour défendre la communauté contre cette image négative. Officiellement, l’organisation avait pour but de dénoncer le racisme et les discriminations envers les Italiens-Américains. Ses actions visaient également à mettre fin à l’utilisation du terme "mafia" dans les médias et dans les discours publics, Colombo affirmant qu'il s'agissait d'un stéréotype injuste et offensant. Il organisa des manifestations, des rassemblements et une campagne de communication nationale pour sensibiliser le public aux problèmes que rencontrait la communauté italienne. Mais derrière cette façade de défense des droits civiques, l'IACRL servait aussi les intérêts de la mafia. En mettant la pression sur le FBI et les médias, Joe Colombo espérait détourner l'attention des autorités des activités criminelles de sa famille et des autres familles mafieuses. Il mobilisait ainsi les Italiens-Américains autour d'une cause qui bénéficiait directement à l’organisation criminelle. Cependant, l’histoire de l'IACRL prend un tournant tragique lors d'un rassemblement en 1971. En plein milieu d'un discours, Joe Colombo est abattu par un tireur, laissant planer des doutes sur les commanditaires. Certaines rumeurs disent que la mafia elle-même a ordonné son assassinat, car Colombo avait attiré trop d'attention sur les familles criminelles. Son décès marque le début du déclin de l'Italian-American Civil Rights League, qui finit par disparaître dans les années suivantes. L’histoire de l’IACRL est restée célèbre, car elle montre comment la mafia a tenté de se réinventer en utilisant un discours de justice sociale pour se protéger. Elle incarne à la fois l’ingéniosité et les limites de la mafia dans sa tentative de manipuler l'opinion publique et les institutions au profit de ses propres intérêts.
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