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DeepTechs
Un voyage dans le temps
Ancien professeur au Collège de France et membre de l'Académie des sciences, Gérard Berry est une figure majeure de l'informatique française. Polytechnicien de formation, il bifurque rapidement vers l'informatique théorique, à une époque où la discipline est encore balbutiante en France. Il intègre l'INRIA (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique), en 1977, où il développe des travaux pionniers sur les langages de programmation et le parallélisme.
Sa grande œuvre ? La création d'Esterel, un langage révolutionnaire pour les systèmes réactifs. Loin d'être confiné aux laboratoires, Esterel a trouvé des applications concrètes dans l'aéronautique, l'automobile et les télécommunications. L'avionique de l'A380 d'Airbus en est l'un des exemples les plus emblématiques. Gérard Berry n'hésite pas à remettre en question les paradigmes établis. En développant sa théorie du temps logique, il s'attaque à l'un des problèmes fondamentaux de l'informatique : la synchronisation des événements dans les systèmes complexes.
Son parcours oscille entre recherche fondamentale et applications industrielles. Après l'INRIA, il rejoint l'École des Mines avant d'intégrer, en 2012 le Collège de France, où il occupe la chaire d'Algorithmes, machines et langages. Il s'attache à rendre l'informatique accessible au grand public. À 76 ans, Gérard Berry continue d'interroger notre rapport aux machines et aux algorithmes. Dans un monde de plus en plus numérique, sa voix singulière nous rappelle que comprendre l'informatique est devenu aussi essentiel que savoir lire et écrire. Le chercheur pas à remettre en question les paradigmes établis. En développant sa théorie du temps logique, il s'attaque à l'un des problèmes fondamentaux de l'informatique : la synchronisation des événements dans les systèmes complexes. Son dernier livre Le temps vu autrement (Editions Odile Jacob) nous raconte le temps sous toutes ses facettes. Converser avec lui est un moment précieux. Vous ne regarderez plus votre montre comme avant.
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3. L’art de chasser les talents féminins dans la Tech
40:01||Saison 3, Ep. 3Dans un paysage de la chasse de tête sinistré, marqué par une chute d'activité de 17% en 2024, et une vague de consolidation une agence fait figure d’exception : AFemaleAgency, cofondée par Sarah Huet. Leur secret ? Une radicalité assumée : ne recruter que des femmes pour les postes de direction.Ancienne du fonds Partech, Sarah Huet a quitté le monde feutré du capital-risque pour transformer un secteur figé depuis les années 1960. Exit les Egon Zehnder et consorts, place à une approche "B2C" disruptive : AFemaleAgency chasse pour un réseau de 4 000 talents féminins européens et internationaux, bâtie depuis un simple compte Instagram devenu véritable vivier. Résultat : 200 femmes placées en quatre ans, et une croissance insolente de 30 % en 2023.Particulièrement efficace dans le domaine de la Tech, le modèle est simple, mais redoutable : cooptation, accompagnement individualisé et outils maison pour sourcer les profils. Une réponse concrète au plafond de verre qui fracture les parcours féminins autour de 35 ans. Alors que les femmes représentent à peine 18 % des dirigeants en France, leur présence s’efface aux étages du pouvoir. Et dans un marché au ralenti, leur modèle détonne : parce qu’il redonne aussi du sens à un métier devenu mécanique.2. Bienvenue à nos amis les robots !
35:07||Saison 3, Ep. 2Accrochez vos ceintures. Le futur domestique arrive plus vite qu’un drone d’Amazon. Dans DeepTechs, le podcast signé Challenges en partenariat avec Mascaret, le conseil en communication des entreprises de la Tech, nous recevons Pierre-Louis Biojout, 25 ans, jeune prodige de la robotique et cofondateur de Phospho, une startup qui veut injecter de l’intelligence dans la mécanique.Pierre Louis Biojout n’a jamais bossé en entreprise. Un parcours sans détour : Polytechnique, HEC, puis la Silicon Valley où il code jour et nuit pendant que le monde découvre ChatGPT. C’est là que naît l’envie de créer des outils capables de donner corps à l’intelligence artificielle. Initialement, Phospho développe une solution d’analyse pour applications IA, avant de pivoter. Leur nouveau terrain de jeu ? Les cerveaux pour robots. Des briques logicielles capables d’interpréter le réel pour faire agir un bras articulé, une pince, un moteur. Objectif : sortir la robotique de ses carcans industriels. Fini les machines monotâches ou les aspirateurs autonomes, place aux robots généralistes, capables de s’adapter et d’apprendre, comme des humains.Phospho mise sur les early adopters : développeurs, hackers, makers. Leur kit coûte 1 000 euros et comprend un bras robotisé, des caméras, un logiciel, et l’accès à une plateforme d’apprentissage. Pas besoin d’être ingénieur : tout est monté, calibré. Et l’entraînement se fait par imitation. L’utilisateur, casque de réalité augmentée sur le crâne, montre au robot quoi faire. Trente démonstrations suffisent pour que la machine sache faire. Phospho s'appuie sur les grands modèles d’IA, dérivés des LLM comme ChatGPT. L’ambition est de mettre un cerveau intelligent dans chaque robot. Et de faire entrer la robotique dans l’ère du plug & play. Car ce que propose Jean-Louis Biojout, c’est ni plus ni moins qu’un système d'exploitation pour le monde physique.1. Comment l’IA percute l’industrie musicale
38:55||Saison 3, Ep. 1Bienvenue dans la saison 3 de DeepTechs, le podcast de Challenges. Un moment particulier pour l’équipe puisque nous avons la grande joie de vous annoncer l’arrivée de Mascaret, le conseil en communication des entreprises de Tech, comme partenaire de notre émission. Challenges et Mascaret ont régulièrement collaboré sur des dossiers divers comme le classement des influenceurs ou le baromètre des initiatives IA des grandes entreprises. Cette collaboration est donc, pour nous, une évolution naturelle. L’ouverture de cette nouvelle saison est aussi l’occasion de rappeler que DeepTechs, c’est d’abord une équipe : Flora Issingui, Maël Lorand, Charly Labyod, Guillaume Payan, et Gilles Fontaine.Et comme entrée en matière, nous vous proposons une conversation avec une personnalité exceptionnelle : Cécile Rap-Veber, directrice générale de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM). Nommée en 2021, elle est la première femme à occuper ce poste depuis la création de l’institution, en 1851. Avocate de formation, spécialiste de la propriété intellectuelle, elle a d’abord travaillé pour Universal Music France où elle a occupé successivement les postes de directrice legal & business affairs, puis de directrice consulting & content. Elle est arrivée à la Sacem en 2013, en tant que directrice des licences et membre du comité exécutif. Ses responsabilités se sont rapidement étendues à l'international avant qu'elle ne prenne la tête d'un nouveau département en 2019, couvrant les licences, l'international et les opérations. À ce poste, elle a piloté des négociations stratégiques et des partenariats mondiaux avec les grandes plateformes numériques, de YouTube à Apple en passant par Spotify, contribuant à moderniser la gestion des droits d'auteur à l'ère du streaming. Avec Cécile, nous parlons de DeepTechs et de musique, et du chemin accompli par la plus grande société d’auteurs au monde pour continuer à garantir les droits des créateurs au milieu des bouleversements technologiques du XXIe siècle.26. L'architecte des semi-conducteurs quantiques
40:11||Saison 2, Ep. 26Physicienne de formation, Maud Vinet est l’une des figures clés du quantique en France. Fondatrice et PDG de Quobly, elle ambitionne de faire de cette start-up un leader des processeurs quantiques basés sur le silicium, une approche qui pourrait bouleverser l’industrie des semi-conducteurs. Diplômée de l’École normale supérieure et titulaire d’un doctorat en physique appliquée, elle débute sa carrière au CEA-Leti, l’un des principaux laboratoires mondiaux en microélectronique. Dans un secteur où la loi de Moore – cette règle selon laquelle la puissance des puces double tous les deux ans – semble atteindre ses limites, Maud Vinet perçoit très tôt l’opportunité du quantique. À la tête de plusieurs programmes de recherche au Leti, elle explore les transistors en silicium comme base pour des qubits, ces unités élémentaires de calcul quantique.En 2023, forte de plus de vingt ans d’expertise en microélectronique, Maud franchit un cap en cofondant Quobly (ex-Siquance). L’idée est simple : utiliser le silicium, matériau déjà au cœur de l’industrie des semi-conducteurs, pour développer des processeurs quantiques compatibles avec les infrastructures existantes. Un choix stratégique qui s’oppose aux approches plus exotiques du quantique (supraconducteurs, photons) et qui pourrait accélérer l’industrialisation de cette technologie de rupture.Dans un contexte de souveraineté technologique et de compétition accrue avec les États-Unis et la Chine, Quobly bénéficie du soutien des grands acteurs français et européens du semi-conducteur, notamment STMicroelectronics. Maud s’impose ainsi comme une voix influente du quantique made in Europe, plaidant pour une approche pragmatique et industrialisable du secteur.24. La puissance numérique chinoise : grandeur et fantasmes
35:34||Saison 2, Ep. 24Investisseur et essayiste, David Baverez est un bon décrypteur des bouleversements économiques et sociétaux à l’œuvre en Chine, où il est expatrié depuis une quinzaine d’années. Diplômé d’HEC, il a fait ses armes dans la finance d’investissement au sein, notamment, de Fidelity Investments. Mais au début des années 2010, il opère un virage à 180° : convaincu que l’avenir se joue en Asie et plus particulièrement en Chine, il vend tous ses actifs en Europe et s’installe à Hong Kong, puis sur le continent chinois. Cette décision lui permet d’observer in situ l’essor d’un pays en pleine transformation, porté par l’urbanisation accélérée, l’innovation technologique et l’émergence d’une classe moyenne avide de consommation. Sa spécialité : déconstruire les idées reçues véhiculées en Europe sur cette puissance en gestation. Il nous éclaire ainsi sur les succès et les limites du modèle chinois : une croissance dopée par le numérique, un État omniprésent, un capitalisme piloté par le Parti et une société en quête de modernité sous contrôle. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont. Génération Tonique (2015), qui met en avant la vitalité entrepreneuriale chinoise, Chine-Europe : le grand tournant (2021), et Bienvenue en Economie de Guerre (2024). Avec David Baverez, nous parlons de la guerre technologique sans pitié entre les Etats-Unis et la Chine, de la complexité de la relation entre les deux pays. Et de la place très inconfortable de l’Europe entre ces mastodontes.23. Le Google de la vidéo, c'est lui !
33:53||Saison 2, Ep. 23Son ambition est simple : devenir le Google de la vidéo. Adrien Le Falher a commencé sa carrière dans l'industrie audiovisuelle, où il a passé dix ans à travailler comme monteur et motion designer. Il a travaillé sur une multitude de projets publicitaires et cinématographiques pour arriver à ce triste constat : la grande solitude des professionnels de l’image face aux limitations des outils traditionnels de recherche et de gestion de contenu vidéo. Et c’est là qu’il a eu l’idée de créer ICONO. Cette start-up, qu'il a cofondée avec Louis Develle, propose une technologie de recherche vidéo basée sur l'intelligence artificielle. La techno permet aux utilisateurs d'analyser et de rechercher des segments spécifiques dans un vaste corpus de vidéos en utilisant des descriptions visuelles. Une révolution pour tous les créatifs qui passent des heures à parcourir des contenus pour trouver des plans précis.22. Mobilisation générale pour l'IA dans les entreprises
35:13||Saison 2, Ep. 22Robin Rivaton est un hyperactif. A 37 ans, cet entrepreneur issu du milieu ouvrier a su également se faire un nom comme essayiste, économiste, conseiller des politiques. Il a cofondé plusieurs start-up avant de prendre la direction générale de Stonal, une entreprise spécialisée dans l'immobilier. Un job qui lui a valu d'être missionné par le ministre du Logement et de la Ville, Julien Denormandie, en 2019, pour travailler sur la transformation numérique de la construction et de l'immobilier. Diplômé en économie, l'homme a fait ses preuves en tant qu'essayiste et économiste. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont "La France est prête : nous avons déjà changé" (Les Belles Lettres) et "Ubérisation : un ennemi qui vous veut du bien ?" (Dunod). Il y explore les transformations économiques et sociales contemporaines, avec un regard particulier sur l'impact des technologies numériques et des plateformes collaboratives. Ancien co-président du COMEX 40 du Medef, il est aussi à l'origine du Tour de France de l'IA, une radioscopie de l'adoption de ces technologies disruptives par le tissu économique français. Avec ce constat alarmant : Seulement 16 % des PME françaises utilisent aujourd’hui des technologies d’intelligence artificielle, contre 29 % en Allemagne et 32 % aux Pays-Bas. Au lendemain de la grande conférence de l'intelligence artificielle qui s'est tenue à Paris, début 2025, il nous raconte les craintes et le rejet de ces transformations digitales de la part d'une partie des dirigeants d'entreprise. Et l'urgence de faire bouger les mentalités.21. Une pure ingénieure dans les DeepTechs
35:26||Saison 2, Ep. 21Anne-Sophie Carrese est une figure clé du capital-risque en France, une référence dans le domaine des technologies de rupture. Managing Partner chez Elaia Partners depuis 2017, elle a joué un rôle important dans la création de fonds dédiés au financement d'amorçage de startup deep tech, comme le fonds PSL Innovation en partenariat avec l'Université Paris Sciences et Lettres, puis le fonds Elaia Alpha 2 avec l'INRIA.Son parcours est assez dingue, de l'ingénierie aéronautique à la finance : elle a démarré sa carrière comme ingénieur d'essais de moteurs d'avions. Puis elle a travaillé sur différents projets à la Direction du Trésor et à la Caisse des Dépôts, avant de rejoindre Bpifrance Investissement où elle a lancé le fonds mezzanine et structuré le fonds d'investissement écotechnologies.Ancienne élève de l'École polytechnique (X 1995) et membre du Corps de l'Armement, Anne-Sophie Carrese s'intéresse particulièrement aux secteurs de l'énergie, de l'aéronautique, de l'industrie, de l'IoT et surtout des deep tech, un univers qui la passionne. Son regards sur ces matières est absolument rafraichissant.