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DeepTechs
Une pure ingénieure dans les DeepTechs
Anne-Sophie Carrese est une figure clé du capital-risque en France, une référence dans le domaine des technologies de rupture. Managing Partner chez Elaia Partners depuis 2017, elle a joué un rôle important dans la création de fonds dédiés au financement d'amorçage de startup deep tech, comme le fonds PSL Innovation en partenariat avec l'Université Paris Sciences et Lettres, puis le fonds Elaia Alpha 2 avec l'INRIA.
Son parcours est assez dingue, de l'ingénierie aéronautique à la finance : elle a démarré sa carrière comme ingénieur d'essais de moteurs d'avions. Puis elle a travaillé sur différents projets à la Direction du Trésor et à la Caisse des Dépôts, avant de rejoindre Bpifrance Investissement où elle a lancé le fonds mezzanine et structuré le fonds d'investissement écotechnologies.
Ancienne élève de l'École polytechnique (X 1995) et membre du Corps de l'Armement, Anne-Sophie Carrese s'intéresse particulièrement aux secteurs de l'énergie, de l'aéronautique, de l'industrie, de l'IoT et surtout des deep tech, un univers qui la passionne. Son regards sur ces matières est absolument rafraichissant.
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10. La révolution du cinéma passera par l’IA
36:14||Saison 3, Ep. 10Productrice et entrepreneuse, Sarah Lelouch bouscule les lignes du cinéma français. Invitée du podcast DeepTechs de Challenges réalisé en partenariat avec Mascaret, elle plaide pour une hybridation assumée entre création artistique et technologies de rupture : Web3, blockchain et surtout intelligence artificielle. Fondatrice de la société de production Watch'Us, elle a toujours eu à cœur de démocratiser les formats, en s’attaquant dès 2003 à des sujets comme le rap avec l’émission Planète Rap. Aujourd’hui, elle poursuit cette démarche en lançant ClapAction, une plateforme collaborative qui permet au grand public de proposer et cofinancer des projets cinématographiques, grâce à la blockchain. À la clef : certification des idées et traçabilité des droits.L’IA, elle l’utilise déjà dans ses workflows, notamment pour trier des centaines de scénarios. « Un outil de démocratisation », dit-elle, qui peut permettre à des talents éloignés du sérail de faire émerger leurs projets. Mais l’IA bouleverse aussi les équilibres du secteur : elle inquiète les artistes, doubleurs ou scénaristes, dont les métiers sont menacés. D’où la nécessité, selon elle, de « rassurer et acculturer » les créateurs.À l’initiative du World AI Film Festival et du techCannes, un réseau qui fait dialoguer cinéma et start-up tech, elle milite pour une IA souveraine, « entraînée sur des œuvres européennes », et appelle à une régulation concertée. Le mot d’ordre ? Anticiper plutôt que subir. « L’IA ne remplace pas le talent, elle l’augmente », conclut-elle. À condition de ne pas rater le train.9. Pigment, la start-up qui défie Oracle et SAP
35:04||Saison 3, Ep. 9Eléonore Crespo, cofondatrice de Pigment, n'est jamais aussi à l'aise que dans le grand bain de l’innovation de rupture. En quelques années, Pigment s’est imposé comme un outil stratégique de pilotage de la performance, permettant aux directions financières, RH ou supply chain de simuler en temps réel l’impact d’événements macroéconomiques ou opérationnels.Concurrents directs des mastodontes Oracle ou SAP, Pigment tire son épingle du jeu en misant sur l’agilité technologique. Sa force ? Une architecture logicielle prête à accueillir les innovations les plus récentes, notamment en intelligence artificielle générative. "Nous voulons bâtir une entreprise qui ne sera pas balayée par la prochaine vague technologique", affirme-t-elle.La start-up réalise 60 % de son chiffre d’affaires aux États-Unis et revendique une culture de l’urgence, de la remise en question permanente et de la rapidité d’exécution. Eléonore Crespo dit recruter avant tout des talents « curieux, humbles et obsédés par l’innovation », et voit dans l’IA une opportunité unique d’automatiser les tâches ingrates pour redonner du sens au travail.8. Delos : Microsoft et Google dans le viseur
35:11||Saison 3, Ep. 8Thibaut de la Grand’rive, 30 ans à peine, en est convaincu : l’intelligence artificielle va bouleverser le quotidien des entreprises.. Avec son frère Pierre, ingénieur passé par EDF, il cofonde Delos, fin 2022, dans le bureau des parents reconverti en labo. Un déclic : la sortie de ChatGPT. “ J’ai eu l’impression d’assister à un basculement digne de la science-fiction ”, confie-t-il.Ancien acheteur international chez Stellantis, Thibaut plaque tout, saute dans un avion, et s’installe à Paris pour “chercher l’idée”. Quatre mois plus tard, Allianz leur fait confiance. L’assureur croit dans leur approche artisanale mais visionnaire : proposer des briques d’IA sur mesure pour les entreprises. Très vite, les preuves de concept s’enchaînent, les clients aussi. Objectif : ne pas rester un cabinet de conseil, mais bâtir une véritable plateforme bureautique augmentée.Parmi ses actionnaires, Delos compte Xavier Niel et le fonds britannique 20VC, récemment rejoint par Julien Cordorniou. La start-up revendique plus de 200 sociétés clientes, comme Total, Casino, Shiseido ou BestWestern, auxquels elle propose une suite logicielle pensée comme un hub d’agents IA collaboratifs. Dans un univers où elle doit se frotter à quelques géants de la Tech, dont Microsoft et Google.7. L’architecte de l’IA vidéo
33:19||Saison 3, Ep. 7À 34 ans, Clément Moutet est aussi à l’aise dans les algorithmes que dans le business. Cet ingénieur passé par Google Cloud a cofondé en juin 2024 Vikit.ai, une start-up spécialisée dans l’orchestration d’outils d’IA générative pour la création vidéo. Chez Google, Moutet a vécu de l’intérieur la montée en puissance de l’intelligence artificielle, bien avant l’irruption de ChatGPT dans le grand public. En 2019 déjà, il contribuait à la commercialisation des premières briques IA du cloud de Google. Cette immersion précoce lui a donné une longueur d’avance pour saisir les limites actuelles de l’IA générative : « Les vidéos brutes produites par les modèles restent difficilement exploitables sans de lourdes retouches manuelles. »Vikit.ai répond précisément à ce goulet d’étranglement. Sa plateforme, bâtie avec trois autres anciens de Google agit comme un chef d’orchestre : elle combine modèles de génération (texte, image, son, vidéo), outils d’édition traditionnels et IA classique pour produire des vidéos personnalisées et prêtes à l’emploi. Trois secteurs sont visés en priorité : les médias (notamment pour la publicité produit), le e-commerce, et l’immobilier. Le modèle économique repose sur deux piliers : la vente de vidéos clés en main pour des cas d’usage ciblés et un logiciel open source enrichi en continu, pour lequel Vikit.ai propose un support premium. L'objectif est de créer une plateforme modulaire et agnostique, capable d’évoluer avec les besoins des clients.6. Pour une approche pro-active et souverainiste de la cybersécurité
36:23||Saison 3, Ep. 6À 51 ans, Luc Declerck incarne une nouvelle génération de spécialistes français de la cybersécurité. Directeur général de Board of Cyber, cet entrepreneur assume un changement de paradigme dans un univers encore trop souvent réactif. Son leitmotiv ? Passer d’une cybersécurité subie à une évaluation proactive et continue des risques, à l’image des agences de notation financière.Spin-off du cabinet Almond & Amossys – une PME française regroupant 450 experts en cybersécurité –, Board of Cyber est née d’un pari audacieux : faire de la "notation cyber" un standard aussi incontournable que le bilan comptable. Trois ans après sa création, la start-up revendique déjà plus de 500 clients, une quarantaine de collaborateurs, et des cas d’usage qui s’étendent de l’assurance à la banque, en passant par le capital-investissement. L’enjeu est colossal : dans un monde numérique interconnecté, la faille ne vient plus seulement de l’intérieur. « Plus des deux tiers des attaques subies par les grandes entreprises proviennent de leurs fournisseurs », alerte-t-il. Cabinet d’avocats, éditeur de logiciels ou prestataire IT peuvent devenir des portes d’entrée pour les hackers. L’évaluation en continu de leur "maturité cyber" devient donc une exigence – et une obligation légale imminente, sous l’effet des réglementations européennes NIS2 et DORA.Face à une menace mouvante – phishing, vulnérabilités logicielles, attaques par QR code –, Board of Cyber veut permettre aux entreprises de savoir où elles en sont, en temps réel. Pour que la confiance ne soit plus un vœu pieux, mais une donnée objectivable.5. Quand l’IA menace les métiers du conseil
32:53||Saison 3, Ep. 5C’est une voix bien connue du conseil, mais c’est aujourd’hui une entrepreneuse au ton libre qui prend le micro : Sylvie Ouziel, cofondatrice de Blue Bridge, n’est pas une novice de la tech ni des grands groupes. Passée par Accenture, Munich Re, Allianz, le groupe chinois Envision et enfin Publicis, cette ingénieure formée chez Andersen Consulting revendique un parcours « d’extraterrestre » – expression utilisée à ses débuts en Allemagne, sans parler un mot de la langue, pour transformer une industrie qu’elle ne connaissait pas. Son obsession ? La technologie comme levier de transformation opérationnelle. Et désormais, place à l’IA générative.Son credo : l’IA ne se limite pas à ChatGPT, c’est un changement de paradigme pour les entreprises.D’où la création de Blue Bridge, un intégrateur d’un genre nouveau, qui veut faire le lien entre les promesses de l’IA et leur concrétisation dans les « tuyaux » des entreprises. « Ce qu’on voit en tant que consommateur – ChatGPT, Midjourney, etc. – donne une vision réductrice, dit-elle. Dans l’entreprise, il faut interfacer l’IA avec les ERP, les systèmes de logistique, les bases de données, les flux contractuels. » Blue Bridge se positionne comme un chaînon manquant, avec une promesse : un retour sur investissement rapide, grâce à une approche modulaire et des outils internes automatisés qui réduisent les coûts de mise en œuvre.La startup s’appuie sur les LLM existants, qu’elle intègre dans les systèmes de ses clients. « Nous ne facturons pas à l’usage, mais à la mise en place. Un agent IA qui impacte 1 000 collaborateurs, vous le payez une fois. » Une petite révolution dans le monde du conseil.Les cas d’usage ? Traitement automatisé de contrats d’assurance, extraction de règles, calcul d’indemnisations ou de rentabilité, génération de documents juridiques... Mais au-delà de la technologie, c’est tout un modèle économique que questionne Sylvie Ouziel : Le métier du conseil traditionnel – lent, coûteux, peu agile – vacille.4. Un pionnier de l'investissement tech
33:20||Saison 3, Ep. 4C’est l’histoire d’un vétéran de la tech qui n’avait jamais rêvé de le devenir. François Paulus, cofondateur du fonds Breega, a été CTO de l'opérateur 9Cegetel avant de devenir entrepreneur multirécidiviste. Il raconte un parcours truffé de virages, depuis les machines-outils de l’usine paternelle jusqu’au financement des robots d’Exotec. Il y a une dizaine d’années, quand il lance Breega avec deux associés, le venture capital français balbutie. Pas de licornes à l’horizon, peu de fonds, encore moins d’appétit pour la deep tech. Mais c’est justement là qu'il plante ses banderilles. Premier pari gagnant : Exotec, fleuron français de la robotique, financé dès 2016, bien avant que le mot deep tech ne devienne sexy. Breega se démarque par une culture d’anciens fondateurs et un ADN très opérationnel : « Tous nos investisseurs ont été de l’autre côté de la barrière », résume François Paulus. Résultat : un accompagnement musclé des start-ups, une équipe dédiée au scaling, et surtout un triptyque assumé – profit, planète, people. 80 % des projets financés doivent avoir un impact sociétal positif. Aujourd’hui, Breega pèse 700 millions d’euros sous gestion, investit en Europe et en Afrique, avec une nette préférence pour les projets tech à impact.3. L’art de chasser les talents féminins dans la Tech
40:01||Saison 3, Ep. 3Dans un paysage de la chasse de tête sinistré, marqué par une chute d'activité de 17% en 2024, et une vague de consolidation une agence fait figure d’exception : AFemaleAgency, cofondée par Sarah Huet. Leur secret ? Une radicalité assumée : ne recruter que des femmes pour les postes de direction.Ancienne du fonds Partech, Sarah Huet a quitté le monde feutré du capital-risque pour transformer un secteur figé depuis les années 1960. Exit les Egon Zehnder et consorts, place à une approche "B2C" disruptive : AFemaleAgency chasse pour un réseau de 4 000 talents féminins européens et internationaux, bâtie depuis un simple compte Instagram devenu véritable vivier. Résultat : 200 femmes placées en quatre ans, et une croissance insolente de 30 % en 2023.Particulièrement efficace dans le domaine de la Tech, le modèle est simple, mais redoutable : cooptation, accompagnement individualisé et outils maison pour sourcer les profils. Une réponse concrète au plafond de verre qui fracture les parcours féminins autour de 35 ans. Alors que les femmes représentent à peine 18 % des dirigeants en France, leur présence s’efface aux étages du pouvoir. Et dans un marché au ralenti, leur modèle détonne : parce qu’il redonne aussi du sens à un métier devenu mécanique.2. Bienvenue à nos amis les robots !
35:07||Saison 3, Ep. 2Accrochez vos ceintures. Le futur domestique arrive plus vite qu’un drone d’Amazon. Dans DeepTechs, le podcast signé Challenges en partenariat avec Mascaret, le conseil en communication des entreprises de la Tech, nous recevons Pierre-Louis Biojout, 25 ans, jeune prodige de la robotique et cofondateur de Phospho, une startup qui veut injecter de l’intelligence dans la mécanique.Pierre Louis Biojout n’a jamais bossé en entreprise. Un parcours sans détour : Polytechnique, HEC, puis la Silicon Valley où il code jour et nuit pendant que le monde découvre ChatGPT. C’est là que naît l’envie de créer des outils capables de donner corps à l’intelligence artificielle. Initialement, Phospho développe une solution d’analyse pour applications IA, avant de pivoter. Leur nouveau terrain de jeu ? Les cerveaux pour robots. Des briques logicielles capables d’interpréter le réel pour faire agir un bras articulé, une pince, un moteur. Objectif : sortir la robotique de ses carcans industriels. Fini les machines monotâches ou les aspirateurs autonomes, place aux robots généralistes, capables de s’adapter et d’apprendre, comme des humains.Phospho mise sur les early adopters : développeurs, hackers, makers. Leur kit coûte 1 000 euros et comprend un bras robotisé, des caméras, un logiciel, et l’accès à une plateforme d’apprentissage. Pas besoin d’être ingénieur : tout est monté, calibré. Et l’entraînement se fait par imitation. L’utilisateur, casque de réalité augmentée sur le crâne, montre au robot quoi faire. Trente démonstrations suffisent pour que la machine sache faire. Phospho s'appuie sur les grands modèles d’IA, dérivés des LLM comme ChatGPT. L’ambition est de mettre un cerveau intelligent dans chaque robot. Et de faire entrer la robotique dans l’ère du plug & play. Car ce que propose Jean-Louis Biojout, c’est ni plus ni moins qu’un système d'exploitation pour le monde physique.