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Choses à Savoir TECH VERTE
Une batterie de voiture qui se démonte pièce par pièce ?
Et si demain, réparer une batterie de voiture électrique devenait aussi simple que changer une pile dans une télécommande ? C’est l’ambition du partenariat entre le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, le CEA, et le constructeur taïwanais ProLogium. Ensemble, ils ont présenté un concept baptisé « Design-for-Disassembly » — autrement dit, une batterie conçue dès le départ pour être démontée et réparée.
L’idée est simple : au lieu de jeter un module entier dès qu’une cellule tombe en panne, il suffira de retirer la pièce défectueuse, comme on démonte un Lego, et de la remplacer. Un gain économique évident, mais aussi écologique, quand on sait à quel point le recyclage complet d’une batterie reste lourd et coûteux.
ProLogium n’est pas un nouveau venu. Fondée en 2006, l’entreprise a déjà livré plus d’un demi-million de cellules depuis son usine de Taïwan. Sa spécialité : la technologie céramique au lithium. Plus sûre, plus stable, elle élimine les risques d’incendie et garantit des performances solides, du désert aux grands froids scandinaves. Autre atout, ses batteries dites « superfluidifiées » se rechargent rapidement, même par basses températures. Le prototype sera présenté au salon automobile de Munich, du 9 au 11 septembre. Il montrera comment chaque cellule peut être retirée individuellement, sans soudure ni colle définitive. Les mécaniciens pourront diagnostiquer, remplacer et remettre en route un pack en un temps record. Pour les automobilistes, cela pourrait signifier des coûts de maintenance divisés et une durée de vie allongée.
Mais l’enjeu dépasse l’automobile. Aujourd’hui, recycler une batterie classique revient à la broyer intégralement, avec une récupération imparfaite des métaux. Ici, les cellules étant accessibles une par une, lithium, cobalt et autres matériaux critiques pourraient être récupérés plus facilement, et en meilleur état. Un atout stratégique pour l’Europe, qui reste très dépendante des importations d’Asie et d’Afrique. Et ProLogium voit grand : l’entreprise prépare déjà sa première usine européenne, à Dunkerque. Les travaux démarreront en 2026, avec une production prévue en 2028 et une montée en puissance jusqu’à 4 gigawattheures l’année suivante. De quoi équiper des dizaines de milliers de véhicules électriques avec des batteries non seulement performantes, mais aussi réparables et recyclables. Un pas décisif vers une mobilité plus durable.
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La France veut elle aussi ses fusées réutilisables ?
02:15|L’espace redevient un terrain stratégique, et la France n’entend plus regarder passer les fusées. À Toulouse, lors de l’inauguration du Commandement de l’espace, Emmanuel Macron a annoncé une enveloppe supplémentaire de 4,2 milliards d’euros pour renforcer la défense spatiale tricolore. Un geste fort, au moment où SpaceX, Blue Origin et d’autres mastodontes privés redéfinissent les règles du jeu.Cette rallonge budgétaire, prévue entre 2026 et 2030, vient s’ajouter aux 6 milliards déjà inscrits dans la Loi de programmation militaire. En parallèle, plus de 16 milliards seront consacrés au spatial civil, incluant les activités duales. Sur le papier, l’effort est massif. Dans les faits, il paraît modeste face aux ambitions allemandes : Berlin prévoit 35 milliards d’euros pour sa défense spatiale d’ici 2030. Un écart qui pourrait fragiliser la position française à la conférence ministérielle de l’Agence spatiale européenne, fin novembre à Brême, où se négocieront les budgets pour les trois prochaines années. Le président en a profité pour lancer un pavé dans la mare européenne : il appelle à rompre avec le principe du « retour géographique » de l’ESA, ce mécanisme qui redistribue les contrats industriels en proportion des contributions financières des États membres. Un système jugé utile à ses débuts, mais aujourd’hui accusé de freiner la compétitivité. Pour Macron, il faut désormais confier les programmes aux meilleurs, et non aux plus “méritants” administrativement.L’enjeu est clair : rattraper le retard sur les fusées réutilisables, domaine où Elon Musk et SpaceX imposent leur tempo. ArianeGroup travaille déjà sur son propre concept, Thermis, tandis que le chef de l’État plaide pour des lanceurs « à propulsion bas coût » et « forte poussée », capables de revenir sur Terre. Une révolution technologique indispensable, selon lui, pour maintenir l’autonomie européenne. Entre les lignes, Macron vise aussi les risques de dépendance vis-à-vis des géants américains. « Pas question de dépendre d’un magnat du spatial », glisse-t-il, regard appuyé vers Elon Musk. Il réclame accélération d’Ariane 6, modernisation du port spatial de Kourou et ouverture aux petits lanceurs.
Un site montre en temps réel la décharge qu’est devenu l’espace ?
02:11|Chaque année, les spécialistes tirent un peu plus la sonnette d’alarme : l’espace se remplit, se désordonne, et devient de plus en plus dangereux. Les débris spatiaux s’accumulent au-dessus de nos têtes à un rythme qui dépasse désormais toutes les projections. Et l’emballement des mégaconstellations — ces flottes géantes lancées par les acteurs du spatial et de la tech — ne fait qu’aggraver le phénomène.Pour mesurer l’ampleur du problème, la start-up américaine LeoLabs vient de publier un outil saisissant : une carte interactive qui montre en temps réel tout ce qui gravite autour de la Terre. Satellites opérationnels, engins hors service, morceaux de fusées, fragments de quelques centimètres seulement… rien n’échappe à ce « Google Maps de l’orbite basse », alimenté par un réseau mondial de radars haute précision. Et le résultat a de quoi donner des sueurs froides. La plateforme permet de filtrer par type d’objet, pays d’origine, mission ou altitude, voire de suivre individuellement un satellite en déplacement autour du globe. Pour le grand public, c’est fascinant. Pour les agences et les opérateurs, c’est devenu indispensable. LeoLabs propose un ensemble d’outils professionnels : suivi de trajectoires, recherche dans un catalogue mis à jour en continu, surveillance des conjonctions et alertes en cas de risque de collision. Le service fournit même des estimations de vitesse d’impact et de gravité potentielle.Pour les entreprises qui pilotent des constellations entières, la start-up offre aussi des solutions de monitoring et de gestion de flotte, un peu comme un contrôle aérien… mais dans l’espace. Pour soutenir cet arsenal technologique, LeoLabs s’appuie massivement sur l’intelligence artificielle. Ses algorithmes ingèrent chaque jour des millions de données brutes issues des radars pour produire des analyses immédiates. De quoi justifier les levées de fonds conséquentes : 65 millions de dollars en 2021, puis 29 millions supplémentaires début 2024 pour renforcer son réseau et ses capacités en IA. Autant d’investissements devenus vitaux, alors que les scientifiques alertent désormais sur un nouveau facteur aggravant : l’impact du réchauffement climatique sur la trajectoire et la longévité des débris orbitaux. Une menace invisible, mais bien réelle.Carte : https://platform.leolabs.space/visualization
Le Bas-Rhin, eldorado français pour le lithium et la géothermie ?
02:02|Et si le Bas-Rhin devenait le nouvel eldorado du lithium en France ? Entre Obernai et Erstein, trente-quatre communes sont concernées par un projet d’exploration ambitieux porté par la société Lithium de France. L’entreprise, installée à Haguenau, espère obtenir deux permis exclusifs de recherche sur un territoire de 175 kilomètres carrés : l’un pour le lithium et ses substances associées, baptisé « permis des Coteaux Minéraux », et l’autre pour la géothermie profonde, sobrement nommé « permis des Coteaux ». Deux ressources différentes, mais complémentaires — car là où la chaleur de la terre circule, les saumures géothermales peuvent aussi contenir du lithium, ce métal devenu stratégique pour la production de batteries.Les deux dossiers, déposés le 30 avril 2024 auprès du ministère de l’Économie, sont désormais soumis à consultation publique. À partir du 24 novembre, les habitants auront cinq semaines, jusqu’au 29 décembre 2025, pour donner leur avis via une plateforme en ligne. Cette consultation n’a rien d’une formalité : chaque contribution sera compilée dans un rapport transmis au ministre des Mines, aujourd’hui sous la tutelle de Bercy. Ce dernier prendra la décision finale après avis du Conseil général de l’économie. Trois issues sont possibles : accorder un permis, les deux, ou aucun.Sur le terrain, les enjeux sont multiples. Pour Lithium de France, il s’agit de sonder le sous-sol alsacien pendant cinq ans afin d’en évaluer le potentiel économique et environnemental. Pour les élus locaux et les habitants, la question est tout autre : comment concilier l’exploitation de ressources critiques avec la protection d’un territoire déjà sensible, marqué par les débats sur la géothermie profonde ? Le dossier est actuellement examiné par le Bureau de la politique des ressources minérales non énergétiques, basé à La Défense. Si les autorisations sont accordées, le Bas-Rhin pourrait bien devenir un maillon clé de la souveraineté minérale française — et pourquoi pas, un futur bastion de la batterie “made in France”.
Huawei bientôt exclu du secteur « solaire » en Europe ?
02:09|Après la dépendance au gaz russe, l’Europe s’apprête-t-elle à tomber dans un nouveau piège énergétique ? Selon une enquête de Politico, le risque est bien réel — et il vient cette fois… du soleil. Car derrière la promesse d’une énergie propre et indépendante, un maillon stratégique du solaire européen est aujourd’hui largement contrôlé par la Chine. Pas les panneaux eux-mêmes, mais un composant bien plus discret : l’onduleur. Ce petit boîtier, chargé de convertir le courant continu produit par les panneaux en courant alternatif, est indispensable au fonctionnement des installations photovoltaïques. Et presque tous ceux utilisés sur le continent viennent de fabricants chinois — principalement Huawei.Problème : ces appareils sont connectés à Internet, pour permettre leur maintenance et la mise à jour à distance. Une porte d’entrée potentielle, redoutée par les experts en cybersécurité. Selon Reuters, des dispositifs de communication cachés auraient été découverts dans certains modèles, capables de contourner les pare-feux et de transmettre des données vers la Chine. eux députés européens, le Néerlandais Bart Groothuis et la Slovaque Miriam Lexmann, ont écrit à la Commission européenne pour tirer la sonnette d’alarme : « Nous devons empêcher les fournisseurs à haut risque d’accéder à nos infrastructures critiques », ont-ils averti.L’enjeu est colossal : 65 % de la puissance solaire installée en Europe dépend de fabricants chinois. Huawei, à lui seul, représente 114 gigawatts de production, quand d’autres industriels chinois dépassent les 5 GW. Des entreprises qui, selon la loi chinoise sur le renseignement, doivent coopérer avec Pékin. En théorie, compromettre à distance seulement 3 GW d’onduleurs suffirait à déstabiliser le réseau électrique européen. Face à cette menace, certains pays réagissent. La Lituanie a interdit les onduleurs chinois pour toute installation dépassant 100 kilowatts, bloquant ainsi l’accès à distance des entreprises étrangères. Et l’European Solar Manufacturing Council plaide pour une stratégie de sécurité coordonnée, sur le modèle de la boîte à outils 5G. Mais la riposte aura un prix : les onduleurs chinois coûtent 30 à 50 % moins cher que leurs équivalents européens.
Un deal Tesla & Samsung pour créer des batteries ?
02:38|L’été dernier, Tesla et Samsung signaient déjà un méga-contrat de plus de 16 milliards de dollars pour produire, aux États-Unis, les futures puces d’intelligence artificielle de Tesla. Un partenariat massif, visiblement promis à s’étendre. Selon le Korea Economic Daily, les deux groupes viennent de conclure un nouvel accord, cette fois dans le domaine des batteries — mais pas celles que l’on imagine. Tesla ne cherche pas ici à équiper ses voitures électriques : l’accord, d’une valeur de 3 000 milliards de wons, soit environ 1,8 milliard d’euros, porte sur des batteries ESS, ces systèmes de stockage d’énergie stationnaires devenus essentiels dans la transition énergétique.Ces batteries alimenteront les Megapack de Tesla, ces énormes blocs capables de stabiliser des réseaux entiers en absorbant les surplus d’électricité et en les restituant lors des pics de consommation. Contrairement aux batteries présentes dans un smartphone ou un véhicule électrique, les unités ESS ont pour vocation d’alimenter des quartiers, des bâtiments industriels, voire des villes. Elles sont devenues une brique stratégique, notamment en Amérique du Nord, où la ruée vers l’IA accroît la pression sur les infrastructures électriques. Data centers, réseaux vieillissants et énergies renouvelables intermittentes ont besoin de solutions robustes : les Megapack répondent à cette équation.Pour Tesla, diversifier ses fournisseurs est devenu indispensable. L’entreprise dépend encore très largement de fabricants chinois, un risque dans un contexte de tensions commerciales et de droits de douane mouvants. En s’associant à Samsung SDI, Tesla sécurise une production locale et renforce sa capacité à répondre à la demande croissante des entreprises d’IA, des opérateurs de réseaux et du secteur énergétique. Selon des informations relayées par Reuters, le contrat couvre trois années, avec une capacité de livraison pouvant atteindre 10 GWh par an.La collaboration entre Tesla et Samsung s’étend par ailleurs au-delà des batteries. Le groupe sud-coréen fabrique déjà les puces AI5 et AI6 destinées aux futurs projets de Tesla, du robot humanoïde Optimus au service de robotaxi Cybercab. Elon Musk salue régulièrement ce partenariat, qu’il décrit comme « une véritable collaboration », au point d’annoncer qu’il inspectera lui-même la fonderie Samsung de Taylor, au Texas. Sans surprise, l’annonce a fait bondir l’action Samsung SDI de plus de 8 % avant de se stabiliser. Les marchés voient dans ce rapprochement un moteur puissant pour la croissance du groupe coréen — et une nouvelle étape dans la stratégie d’indépendance énergétique de Tesla.
Google veut envoyer des datacenters dans l’espace ?
02:26|L’intelligence artificielle a un appétit énergétique que la planète peine désormais à satisfaire. À mesure que les besoins électriques explosent, les géants du numérique — Google en tête — lorgnent vers un horizon inattendu : l’espace. Leur idée, baptisée Suncatcher, frôle la science-fiction. Installer des serveurs en orbite, là où l’énergie solaire est ininterrompue et où le refroidissement ne coûte rien. Un pari audacieux, presque démesuré, mais qui traduit l’inquiétude très réelle des entreprises face au mur énergétique qui se profile.Sur le papier, le concept a tout du rêve technologique. Dans l’espace, les panneaux solaires bénéficient d’un ensoleillement continu, sans nuages ni cycle jour-nuit, avec un rendement jusqu’à huit fois supérieur à celui des installations terrestres. Pour Google, ce serait l’équivalent d’un buffet énergétique permanent. Le projet Suncatcher ambitionne ainsi de déployer une constellation de satellites interconnectés, chacun équipé des fameuses puces TPU, ces processeurs conçus pour entraîner les modèles d’IA les plus gourmands. L’ensemble fonctionnerait comme un centre de données décentralisé tournant au-dessus de nos têtes, échappant enfin aux limites du réseau électrique mondial.Mais la réalité spatiale est autrement plus hostile. Google a beau assurer que ses puces ont survécu à des tests de radiation, rien ne garantit qu’elles résisteront des années aux bombardements cosmiques. Autre défi : la gestion de la chaleur. Sans air pour dissiper l’énergie thermique, l’entreprise devra inventer des systèmes de refroidissement totalement nouveaux. Et ce n’est que le début. Pour que cette flotte intelligente fonctionne comme un seul super-ordinateur, les satellites devront communiquer entre eux via des liaisons laser ultra-rapides, tout en maintenant une précision de vol quasi chirurgicale. Un ballet orbital à très haut risque.Une première démonstration est prévue en 2027 avec Planet Labs. Un test décisif : soit il valide le concept, soit il renvoie Suncatcher dans les cartons. Google, de son côté, mise sur une baisse radicale des coûts de lancement d’ici 2030 pour rendre son rêve accessible. Mais pendant qu’il communique, d’autres — notamment la Chine — avancent plus discrètement sur leurs propres constellations énergétiques.
Elon Musk veut des satellites dopés à l’IA pour le climat ?
02:23|Elon Musk remet une pièce dans la machine à rêves technologiques. Le milliardaire, déjà connu pour Tesla et SpaceX, a détaillé son nouveau projet dans plusieurs messages publiés sur X.com. Selon lui, une « vaste constellation de satellites à énergie solaire, dotés d’IA avancées, pourrait prévenir le réchauffement climatique en ajustant la quantité de lumière solaire atteignant la Terre ». Rien que ça.Plutôt que de freiner la course aux IA ultra-énergivores, Musk imagine donc un scénario digne des grandes sagas de science-fiction. Dans cette vision, des structures gigantesques seraient lancées par la fusée Starship et déployées en orbite, où elles capteraient suffisamment d’énergie solaire pour rivaliser avec « des dizaines de centrales nucléaires ». Le tout optimisé par des systèmes d’intelligence artificielle capables, selon lui, de produire jusqu’à 100 gigawatts par an. Et l’entrepreneur ne s’arrête pas là : il imagine déjà une version encore plus monumentale, construite depuis une base lunaire, capable d’atteindre cette fois les 100 térawatts. Une échelle énergétique qui relève aujourd’hui de la science spéculative.Musk pousse aussi son idée sur un terrain encore plus sensible : celui de la géo-ingénierie spatiale. Sa constellation pourrait, théoriquement, moduler le rayonnement solaire pour stabiliser la température de la planète. Une idée inspirée des recherches sur la modification du rayonnement solaire, jugée à la fois prometteuse, risquée et hautement controversée. Le milliardaire affirme qu’« un ajustement minime suffirait à éviter un réchauffement ou un refroidissement global ». Aussi surprenant que cela puisse paraître, Musk n’est pas seul sur ce terrain. Google explore déjà un concept voisin, baptisé en interne Suncatcher, qui viserait à envoyer en orbite des serveurs d’IA alimentés directement par le Soleil, loin des contraintes énergétiques terrestres. Dans cette vision futuriste, Musk évoque carrément l’idée que l’humanité puisse atteindre un jour le « type II » sur l’échelle de Kardashev, celle qui classe les civilisations selon leur capacité à exploiter l’énergie cosmique. Une étape théorique où nous serions capables d’utiliser toute la puissance du Soleil — un pas vers ce que certains comparent à une sphère de Dyson.
Google Earth boosté à l’IA pour repérer les zones à risque ?
02:04|Le futur de la cartographie s’écrit du côté de Mountain View. Google vient d’annoncer une mise à jour majeure de Google Earth, fusionnant son modèle d’intelligence artificielle Gemini avec des décennies de données météorologiques, démographiques et satellitaires. Objectif : permettre à l’IA de comprendre la planète non plus comme une simple carte, mais comme un écosystème vivant, où les phénomènes naturels et humains interagissent.Le cœur de cette innovation repose sur ce que Google appelle le « geospatial reasoning », ou raisonnement géospatial. Cette nouvelle approche permet à Gemini d’analyser simultanément plusieurs couches d’informations — du relief à la densité de population — pour anticiper les impacts concrets d’un événement climatique. Concrètement, au lieu de simplement tracer la trajectoire d’une tempête, Google Earth peut désormais identifier les zones susceptibles d’être inondées, le nombre d’habitants touchés, et les infrastructures menacées.L’ONG GiveDirectly utilise déjà cet outil pour repérer les foyers ayant besoin d’une aide financière après une crue. Comme le résume Google dans son communiqué : « Pour résoudre un problème complexe, il faut voir l’image complète. » Désormais, un responsable local peut interroger la carte en langage naturel – « montre-moi les zones où les rivières se sont asséchées » ou « localise les proliférations d’algues » – et obtenir une analyse instantanée, là où il fallait autrefois des jours de calcul.Google étend cette technologie à son service Cloud, permettant aux gouvernements, ONG et entreprises de la combiner avec leurs propres données. Les premiers tests concernent déjà le suivi de la végétation autour des lignes électriques ou la surveillance de la pollution près des écoles. Selon la firme, son système de prévision des inondations protège déjà plus de deux milliards de personnes à travers le monde, et ses alertes ont touché quinze millions d’habitants lors des incendies de Californie cette année. Avec Gemini, Google entend désormais passer d’une simple vision du monde… à une compréhension proactive des risques climatiques.
Cette autoroute française recharge votre véhicule en roulant ?
01:55|C’est une première mondiale qui se joue, discrètement, à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de Paris. Sur un tronçon de l’autoroute A10, une portion de bitume alimente désormais directement les véhicules électriques en roulant. Un projet futuriste ? Pas tant que ça. Baptisé "route électrique dynamique", ce démonstrateur est porté par VINCI Autoroutes, la société israélienne Electreon, l’Université Gustave Eiffel et Hutchinson, avec le soutien de Bpifrance.Le principe est simple, du moins en apparence : des bobines d’induction sont intégrées sous la chaussée. Par le jeu de l’induction électromagnétique — la même technologie que pour les chargeurs sans fil des smartphones —, elles transfèrent de l’énergie vers des véhicules équipés de récepteurs placés sous leur châssis. La différence, ici, c’est l’échelle. Car sur autoroute, on parle de puissances allant jusqu’à 300 kilowatts : assez pour faire rouler un camion électrique à pleine charge tout en rechargeant sa batterie.Les premiers essais sont jugés prometteurs. Quatre types de véhicules ont été testés — une voiture, un bus, un utilitaire et un poids lourd — avec des résultats au-delà des attentes. À la clé, un potentiel immense pour l’industrie : batteries plus petites, véhicules plus légers, autonomie prolongée et réduction des temps d’arrêt. Pour le secteur du transport routier, qui représente à lui seul 16 % des émissions françaises, l’impact pourrait être colossal. « Il s’agit d’un moment charnière pour le développement mondial des routes électriques », s’est félicité Oren Ezer, PDG d’Electreon. Selon lui, cette réussite ouvre la voie à un déploiement à grande échelle, d’abord en France, puis en Europe.Les essais se poursuivront encore plusieurs mois avant une possible phase d’extension. Mais une chose est sûre : le futur de la mobilité pourrait bien passer par des routes qui rechargent en silence.