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Choses à Savoir TECH VERTE

Les coquilles d’huîtres vont refroidir nos tête et la Terre ?

Et si une simple couche de peinture blanche pouvait rafraîchir nos villes étouffées par les vagues de chaleur ? C’est le pari de Cool Roof France, une jeune entreprise bretonne qui a trouvé une réponse aussi ingénieuse qu’écologique : peindre les toits avec un revêtement à base… de coquilles d’huîtres recyclées.


Inspirée par une pratique déjà répandue aux États-Unis et en Inde, cette technique de cool roofing consiste à recouvrir les toitures d’un blanc ultra-réflectif. Résultat : jusqu’à 8°C de moins à l’intérieur des bâtiments, sans aucune consommation électrique. Un sérieux coup de pouce contre le recours massif à la climatisation, dont les effets pervers sur le climat ne sont plus à prouver. Mais la solution ne s’arrête pas là. Cool Roof transforme un déchet – les coquilles issues de la filière conchylicole – en un matériau utile, local et durable. Une innovation à la croisée de l’écologie et de l’économie circulaire, à l’heure où les bâtiments doivent se conformer à des normes énergétiques de plus en plus strictes, comme la RE2020 ou le décret Tertiaire.


Pas besoin de gros travaux : le revêtement s’applique facilement et les effets sont immédiats. Moins de clim, moins de CO₂, plus de confort thermique… et des économies à la clé. En France, plus d’un million de mètres carrés ont déjà été couverts : des entrepôts, des écoles, des logements sociaux, même des data centers. Cool Roof France, c’est aussi une démarche sociale : certaines applications sont confiées à des structures d’insertion, et une version « DIY » permet aux particuliers ou collectivités de participer eux-mêmes au changement. Alors que le climat s’emballe et que les villes cherchent des solutions concrètes, cette start-up défend une idée forte : la sobriété peut rimer avec innovation. Et en ce Jour de la Terre 2025, elle nous le rappelle : parfois, pour avancer, il suffit juste de lever les yeux… vers les toits.

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  • 7 millions de bornes de recharges en France en 2030 ?

    02:23|
    C’est une petite révolution énergétique qui s’opère sur nos routes. Alors que les véhicules électriques représentent désormais un quart des ventes automobiles en France, le gouvernement vient de donner un nouveau coup d’accélérateur à l’infrastructure de recharge. Ce vendredi 16 mai 2025, en déplacement à L’Haÿ-les-Roses, les ministres Eric Lombard (Économie) et Marc Ferracci (Industrie et Énergie) ont dévoilé une stratégie ambitieuse : 7 millions de bornes d’ici 2030, dont 400 000 accessibles au public.Aujourd’hui, la France compte déjà 2,5 millions de points de recharge, dont 168 000 en libre accès. Mieux encore, la disponibilité technique des bornes atteint 93%, un gage de fiabilité qui place l’Hexagone dans le peloton de tête européen. Et désormais, il y a plus de bornes électriques que de stations-service classiques, y compris dans les zones rurales souvent oubliées. Transparence et praticité sont les maîtres mots de cette nouvelle étape : une mise à jour des données en open data permettra bientôt de connaître en temps réel les tarifs, la disponibilité et l’emplacement des bornes. Un simulateur du coût de recharge est également prévu. À domicile, les installations restent coûteuses – entre 1 500 et 2 500 euros – mais l’État continue d’offrir un crédit d’impôt couvrant jusqu’à 75% de la facture, plafonné à 500 euros, ainsi qu’une TVA réduite. En copropriété, les délais d’installation devraient être divisés, avec un plan d’action exigé d’Enedis pour une pose en moins de six mois.Pour ceux sans solution à la maison, l’alternative se développe : bornes sur le lieu de travail, dans les parkings de supermarchés ou les zones publiques, avec 45 000 nouveaux points financés par la Banque des territoires. Et l’avenir ? Il s’appelle V2G, pour “Vehicle-to-Grid” : des voitures capables de restituer de l’électricité au réseau pendant les pics de consommation. En 2035, les batteries des véhicules pourraient représenter 1 200 GWh de stockage, transformant nos voitures en mini-centrales. Le tout, accompagné de tarifs préférentiels pendant les heures solaires ou les heures creuses pour inciter à une recharge intelligente. Même les flottes d’entreprise devront s’adapter : 18% d’électrification dès 2026, avec à la clé jusqu’à 50% d’économies à l’usage.
  • Va-t-on bientôt cultiver nos aliments dans l’espace ?

    02:00|
    Imaginez une assiette de protéines cultivées non pas dans un champ, mais dans l’apesanteur, au cœur même de la Station spatiale internationale. Non, ce n’est pas de la science-fiction : c’est le pari audacieux que vient de lancer l’Agence spatiale européenne. L’un des plus grands défis des missions spatiales de longue durée, c’est l’alimentation. Et les chiffres donnent le vertige : nourrir un seul astronaute coûte jusqu’à 23 000 euros… par jour. Une somme qui s’explique en grande partie par les coûts de transport. Envoyer de la nourriture dans l’espace par fusée, ce n’est tout simplement pas tenable à grande échelle, surtout si l’on imagine un jour des bases permanentes sur la Lune ou sur Mars.Pour sortir de cette impasse logistique, l’ESA mise sur une solution de rupture : la production de nourriture directement dans l’espace. Pas question ici de jardinières flottantes ou de laitues hydroponiques, mais d’un procédé biotechnologique basé sur des levures génétiquement modifiées. Objectif : produire localement les nutriments essentiels — protéines, lipides et glucides — dans un espace réduit, sans dépendre des saisons, et surtout, en s’adaptant parfaitement à la microgravité. Un premier mini-laboratoire contenant ces levures a déjà été envoyé en orbite. Et dans deux ans, une véritable usine pilote pourrait voir le jour à bord de la Station spatiale internationale.Derrière cette innovation, une ambition double. D’un côté, réduire les coûts et améliorer l’autonomie des missions habitées. De l’autre, explorer une piste prometteuse pour l’agriculture durable sur Terre. Car cette technologie, sobre en eau, peu gourmande en surfaces cultivables et faiblement émettrice de gaz à effet de serre, pourrait bien devenir un atout précieux pour les zones arides ou confrontées au changement climatique. Mais l’enjeu est aussi médical. En apesanteur, les astronautes perdent en masse musculaire et osseuse. Une alimentation personnalisée, produite sur place, pourrait jouer un rôle clé pour maintenir leur santé sur le long terme, en complément des programmes d’exercice physique.
  • La politesse envers l’IA est une aberration écologique ?

    02:25|
    Dire « bonjour » à ChatGPT, ce n’est pas anodin. Selon une étude relayée par TechRadar, 70 % des utilisateurs saluent ou remercient leur IA. Et 12 % le font… par peur d’un soulèvement des machines. Une statistique qui fait sourire, mais qui en dit long sur notre rapport aux intelligences artificielles.Car si l’on sait pertinemment qu’il ne s’agit que de lignes de code, notre cerveau, lui, perçoit autre chose. Le langage fluide, les tournures familières, la réactivité : tout donne l’illusion d’un interlocuteur réel. C’est ce qu’on appelle l’anthropomorphisme – cette tendance naturelle à attribuer des caractéristiques humaines à des objets ou à des machines. Résultat : même en sachant que ChatGPT ne “ressent” rien, on dit « merci », un peu comme on tiendrait la porte à un ascenseur vide. Mais cette politesse, aussi automatique soit-elle, coûte cher. Sam Altman, le patron d’OpenAI, l’a reconnu : cette courtoisie numérique a un coût énergétique non négligeable. Plus l’interaction est longue et élaborée, plus les serveurs chauffent… et la facture grimpe...Pourtant, au-delà des bonnes manières, il y a une vraie logique d’optimisation. Plusieurs journalistes et chercheurs, dont Becca Caddy chez TechRadar, l’ont constaté : plus une requête est claire, structurée et polie, meilleure est la réponse. Moins biaisée aussi, parfois. C’est que les IA ont été entraînées sur des milliards de dialogues humains, souvent empreints de nuances, de formules de politesse et d’ambiguïtés maîtrisées. Résultat : la politesse devient un outil. Une sorte d’ingénierie sociale, presque une stratégie de prompt. Et OpenAI le sait : inciter à des formulations précises et courtoises permettrait d’obtenir des IA plus stables et plus performantes. Alors, faut-il dire merci à son assistant virtuel ? Pas par obligation, non. Mais par habitude, par confort… ou simplement par efficacité.
  • Une fusion nucléaire française grâce à Thalès et GenF ?

    02:03|
    La quête de l’énergie du futur s’intensifie, et la France entend bien jouer les premiers rôles. Jeudi 15 mai, près de Bordeaux, le groupe Thales a officiellement lancé GenF, une nouvelle entité dédiée à la maîtrise de la fusion nucléaire. Un projet ambitieux porté par un consortium d’exception : le CEA, le CNRS et l’École polytechnique sont tous embarqués dans l’aventure.Mais de quoi parle-t-on ? Contrairement à la fission, qui brise les noyaux d’atomes, la fusion les unit, libérant une énergie colossale – celle qui alimente notre Soleil depuis 4,5 milliards d’années. Pour reproduire ce phénomène sur Terre, Thales mise sur le confinement inertiel : des lasers surpuissants qui compriment une cible minuscule jusqu’à provoquer cette fameuse fusion. Thales n’en est pas à son coup d’essai. Fort de 40 ans d’expertise dans les lasers de haute puissance, le groupe a déjà conçu le système laser le plus puissant au monde, en activité aujourd’hui en Roumanie. Dans ce sillage, il présente le projet TARANIS – du nom du dieu gaulois de la foudre –, retenu dans le cadre du plan France 2030 et doté d’un financement de 18,5 millions d’euros.GenF ne vise pas un sprint, mais un marathon scientifique. Première étape : modélisation et simulation d’ici 2027. Ensuite, place à l’expérimentation, avec au menu la synchronisation de faisceaux lasers, la fabrication de cibles cryogéniques, et des matériaux révolutionnaires pour supporter les conditions extrêmes d’un réacteur de fusion. Objectif : lancer un prototype d’ici 2035. Les enjeux sont colossaux. La fusion promet une énergie abondante, sûre, sans risque d’emballement, bas carbone, et avec un million de fois moins de déchets radioactifs que la fission. Une réponse idéale à la croissance exponentielle de notre demande énergétique, notamment avec l’explosion des centres de données et de l’intelligence artificielle. Avec une équipe de 10 chercheurs et 40 collaborateurs, GenF ne vise rien de moins que l’avenir énergétique de l’humanité.
  • Peut-on habiter dans une éolienne ?

    02:11|
    Dans les années à venir, des milliers d’éoliennes atteindront leur fin de vie. Et avec elles, des tonnes de matériaux à recycler. Si les pales et turbines peuvent être fondues, ces opérations sont coûteuses en énergie. Le fournisseur suédois Vattenfall a décidé d’anticiper cette problématique autrement, en s’engageant à recycler 100 % de son parc éolien d’ici 2030. Pour y parvenir, l’entreprise a lancé, avec la Fondation néerlandaise du design, un appel à projets original : donner une seconde vie aux nacelles, ces imposants blocs techniques au sommet des mâts. La réponse la plus audacieuse vient des Pays-Bas, avec le cabinet d’architectes Superuse, en collaboration avec le studio Blade-Made. Leur idée : transformer une nacelle en véritable habitat résidentiel. Et le résultat a été dévoilé à la Dutch Design Week 2024, sous le nom de "Tiny House Nestle".Issue d’une ancienne éolienne V80 de 2 MW, installée en Autriche en 2005, la nacelle a quitté ses cent mètres de hauteur pour se poser sur la terre ferme, métamorphosée en mini-maison autonome. Dix mètres de long, quatre de large, trois de haut : un espace de 36 m² aménagé avec soin. Bois clair, matériaux recyclés, cuisine, salle de bains, coin nuit… et des équipements dernier cri : pompe à chaleur, panneaux solaires, chauffe-eau et ventilation intelligente. L’isolation est soignée, les fenêtres en triple vitrage, et le tout respecte les normes d’habitation. Une tiny house au style industriel et durable, qui peut devenir bureau, annexe ou studio de jardin. Une preuve concrète que le recyclage peut aussi rimer avec design et ingéniosité. Et une inspiration pour repenser nos infrastructures… même une fois leur mission achevée.
  • Les éoliennes en mer font revenir la faune sauvage ?

    01:48|
    Il y a quelques semaines, le Tribunal judiciaire de Montpellier faisait la une en condamnant deux parcs éoliens pour leur impact négatif sur certaines espèces d’oiseaux protégés. De quoi relancer le débat sur la compatibilité entre biodiversité et énergies renouvelables. Certains opposants aux éoliennes n’ont d’ailleurs pas attendu pour crier au scandale écologique. Pourtant, une étude venue des Pays-Bas vient tempérer ces inquiétudes.Des chercheurs de l’université de Wageningen publient dans la revue Ocean & Coastal Management des résultats intrigants : ils ont détecté la présence de raies et de requins dans les eaux de quatre parcs éoliens offshore néerlandais. Comment ? Grâce à une méthode innovante : l’analyse de l’ADN environnemental présent dans l’eau de mer. 435 échantillons ont été collectés, sans perturber les milieux naturels. Une première mondiale pour cette technique rapide, économique et non invasive.Et le constat est plutôt positif : les parcs offshore, interdits au chalutage, offrent des zones de répit aux fonds marins. Ces espaces préservés permettent à des écosystèmes fragiles de se reconstruire, offrant ainsi un habitat potentiel aux espèces vulnérables. À condition que ces zones restent protégées. L’équipe néerlandaise étudie également l’impact des champs électromagnétiques générés par les câbles sous-marins, notamment sur l’orientation des requins et des raies, très sensibles à ces signaux. Mais pour l’instant, les données d’ADN suggèrent que la faune ne fuit pas ces installations. Bien au contraire. Et si les éoliennes en mer devenaient, contre toute attente, des alliées de la biodiversité ? C’est peut-être là que se trouve l’avenir des énergies marines : dans une cohabitation intelligente entre production renouvelable et protection du vivant.
  • Amazon s’associe à la SNCF pour transporter vos colis ?

    02:13|
    C’est un virage à grande vitesse pour Amazon… et cette fois, il est vert. Le géant américain du e-commerce vient d’officialiser un partenariat avec Rail Logistics Europe, filiale du groupe SNCF, pour transporter ses colis par TGV entre Lyon et Paris. Résultat : des livraisons toujours rapides, mais avec une empreinte carbone réduite. Chaque jour, du lundi au samedi, plus de 500 000 colis par an voyageront à 320 km/h dans des espaces spécialement aménagés à bord des trains. Pas de paquets empilés entre deux passagers : les marchandises sont chargées dans des compartiments fermés, dédiés au fret. Une mission confiée à Hexafret, filiale spécialisée de Rail Logistics Europe.Sur le papier, les chiffres parlent d’eux-mêmes : un TGV émet dix fois moins de CO₂ qu’un camion sur un trajet équivalent. Et les 470 kilomètres entre Lyon et Paris sont bouclés en seulement 2h18. Mais ce n’est pas tout : à Paris, deux tiers des livraisons du dernier kilomètre sont effectuées avec des véhicules électriques, des vélos-cargos ou à pied. Un corridor logistique bas carbone qui donne un coup de polish écolo à l’image d’Amazon. Cette ligne n’est pas un coup isolé. Depuis deux ans, Amazon double ses usages du rail et du maritime en Europe. L’entreprise revendique aujourd’hui un maillage de 500 lignes ferroviaires et maritimes, avec en France les autoroutes ferroviaires Le Boulou-Bettembourg et Le Boulou-Calais, exploitées via VIIA, une autre entité de la SNCF.Conséquence ? Plus d’un quart des transferts logistiques inter-sites d’Amazon en France passent désormais par le train, un chiffre doublé depuis 2022. Olivier Pellegrini, directeur des opérations Europe d’Amazon, résume : « Cette innovation logistique majeure illustre notre engagement pour une livraison plus rapide et plus respectueuse de l’environnement. » L’objectif est clair : atteindre la neutralité carbone d’ici 2040. Et dans cette course, le rail pourrait bien devenir l’arme secrète d’Amazon.
  • Svalbard : le bunker qui protège notre héritage numérique ?

    02:28|
    Imaginez une ancienne mine de charbon creusée dans les flancs gelés d’une montagne, tout près du cercle polaire. Un lieu hors du temps, à Svalbard, l’archipel norvégien réputé pour son calme… et ses bunkers. C’est là, dans ce décor presque post-apocalyptique, que repose l’un des trésors les plus précieux du XXIe siècle : l’Arctic World Archive.Depuis 2017, ce sanctuaire de l'information accueille trois fois par an des dépôts de données du monde entier. Pas sur des serveurs, non : sur film analogique. Livres rares, langages menacés, logiciels libres, chefs-d’œuvre culturels… Tout y est archivé pour résister à l’épreuve du temps. L’objectif ? Préserver l’essentiel de notre patrimoine numérique, même en cas de black-out global.Pour accéder au dépôt, il faut marcher plusieurs centaines de mètres dans un tunnel glacé, vestige de l’époque minière. L’air est sec, la température constamment sous zéro : les conditions idéales pour une conservation sur plusieurs siècles. « Ici, pas besoin d’électricité, ni de logiciel », explique Rune Bjerkestrand, fondateur de Piql, la société norvégienne en charge du site. Chaque fichier est converti en une image microscopique, lisible avec un simple scanner optique. Pas d’interfaces complexes, juste des millions de pixels codés comme des QR codes du futur. Sur les étagères métalliques : des bobines venues de plus de 30 pays. Parmi elles, des modèles 3D du Taj Mahal, des pages de la bibliothèque du Vatican, des images satellites de la Terre, ou encore les partitions de Chopin. Même GitHub, le géant du logiciel, a placé ici son « Code Vault », un coffre-fort renfermant l’ADN du code open source mondial.Pourquoi ce bunker ? Parce que le numérique oublie vite : CD-Roms illisibles, formats périmés, fichiers inaccessibles… Joanne Shortland, archiviste chez Jaguar, le résume : « Migrer sans cesse les formats, c’est un combat sans fin. » Le film, lui, reste. Silencieux, fiable, inchangé. Alors que Microsoft ou des chercheurs britanniques explorent d'autres voies – verre, cristaux optiques, ADN synthétique – le vieux film analogique tient toujours la corde. Prochaine étape ? L'arrivée de journaux nationaux et de nouvelles archives culturelles.
  • 2 milliards d'euros pour des batteries lithium en Alsace ?

    01:50|
    C’est un projet à la croisée des ambitions industrielles et des préoccupations écologiques. Blue Solutions, filiale du groupe Bolloré, a choisi Wittelsheim, dans le Haut-Rhin, pour implanter sa future méga-usine de batteries au lithium de dernière génération. Un site stratégique, aux portes de l’Allemagne, pensé pour séduire les constructeurs automobiles allemands déjà bien lancés dans la course à l’électrique.Installée sur 92 hectares en friche, à l’arrière d’un ancien terril et à proximité d’une voie ferrée, l’usine doit incarner la réponse française à la domination allemande dans l’électromobilité. Aux commandes, Cyrille Bolloré, fils de Vincent Bolloré, mise sur l’innovation pour produire des batteries capables d’alimenter voitures et poids lourds. Le terrain a été officiellement cédé début avril pour 2,8 millions d’euros par le conseil municipal, ouvrant la voie au chantier. L’enjeu économique est de taille : 230 emplois directs dès l’ouverture prévue en 2026, et jusqu’à 20 millions d’euros annuels en taxes foncières pour la commune. Un souffle d’espoir pour Wittelsheim et un coup d’accélérateur pour la transition énergétique made in France.Mais tout n’est pas joué. Des associations écologistes montent au créneau. Le site, encore sauvage, abrite une biodiversité rare : serpents, lézards, crapauds verts — une espèce protégée. Ces petits habitants pourraient bien devenir le talon d’Achille du géant industriel. Vincent Bolloré, bien qu’en retrait officiel, garde un œil attentif sur ce dossier stratégique. Car cette usine, véritable symbole du savoir-faire français, vise plus qu’un marché : elle ambitionne de faire de l’Est de la France un hub européen du lithium. Reste à voir si la course à la batterie tiendra face aux freins écologiques et aux lenteurs administratives.