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Choses à Savoir TECH VERTE

La réglementation des data centers se durcit en France ?

À partir du 1er octobre 2025, les data centers français de plus d’un mégawatt vont devoir composer avec de nouvelles règles. La loi DDADUE, adoptée le 30 avril dernier, transpose une directive européenne de septembre 2023 et impose un virage réglementaire centré sur l’efficacité énergétique et la récupération de chaleur.


Concrètement, les opérateurs devront désormais valoriser la chaleur fatale dégagée par le refroidissement des serveurs. L’idée est simple : transformer cette énergie perdue en ressource utile, par exemple pour alimenter des réseaux de chauffage urbain. Autre obligation, toute création ou modification importante d’un site dépassant 1 MW devra faire l’objet d’une analyse coûts-avantages, visant à évaluer la faisabilité économique d’améliorations énergétiques dans l’approvisionnement en chaud et en froid. L’exploitant sera directement responsable de cette démarche. Et gare aux récalcitrants : en cas de manquement, l’administration pourra adresser une mise en demeure, puis prononcer des amendes pouvant atteindre 50 000 euros. Un décret d’application, encore en préparation, viendra préciser les modalités pratiques de ce dispositif.


Ces nouvelles règles viennent s’ajouter à un cadre déjà dense. Les data centers ne disposent pas de catégorie spécifique dans la réglementation ICPE — les installations classées pour la protection de l’environnement —, mais les équipements associés, comme les groupes électrogènes ou les systèmes de refroidissement, déclenchent souvent des obligations environnementales. À cela s’ajoutent des contraintes liées à la localisation : une installation peut nécessiter une évaluation environnementale, voire se heurter aux règles sur le défrichement, Natura 2000 ou la protection des espèces. Pour Christophe Remy, expert HSE chez Tennaxia, le paradoxe est clair : alors que l’Union européenne semble ralentir sur certaines exigences environnementales, la France durcit le ton avec de nouvelles obligations. Mais, souligne-t-il, « c’est bien sur le terrain que la protection de l’environnement se joue, et les obligations HSE sont un excellent moyen pour progresser ». Les data centers, infrastructures vitales à l’économie numérique, se retrouvent donc face à un défi inédit : allier performance et sobriété énergétique, dans un contexte où la consommation électrique de ces géants du cloud ne cesse de croître.

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  • Un deal Tesla & Samsung pour créer des batteries ?

    02:38|
    L’été dernier, Tesla et Samsung signaient déjà un méga-contrat de plus de 16 milliards de dollars pour produire, aux États-Unis, les futures puces d’intelligence artificielle de Tesla. Un partenariat massif, visiblement promis à s’étendre. Selon le Korea Economic Daily, les deux groupes viennent de conclure un nouvel accord, cette fois dans le domaine des batteries — mais pas celles que l’on imagine. Tesla ne cherche pas ici à équiper ses voitures électriques : l’accord, d’une valeur de 3 000 milliards de wons, soit environ 1,8 milliard d’euros, porte sur des batteries ESS, ces systèmes de stockage d’énergie stationnaires devenus essentiels dans la transition énergétique.Ces batteries alimenteront les Megapack de Tesla, ces énormes blocs capables de stabiliser des réseaux entiers en absorbant les surplus d’électricité et en les restituant lors des pics de consommation. Contrairement aux batteries présentes dans un smartphone ou un véhicule électrique, les unités ESS ont pour vocation d’alimenter des quartiers, des bâtiments industriels, voire des villes. Elles sont devenues une brique stratégique, notamment en Amérique du Nord, où la ruée vers l’IA accroît la pression sur les infrastructures électriques. Data centers, réseaux vieillissants et énergies renouvelables intermittentes ont besoin de solutions robustes : les Megapack répondent à cette équation.Pour Tesla, diversifier ses fournisseurs est devenu indispensable. L’entreprise dépend encore très largement de fabricants chinois, un risque dans un contexte de tensions commerciales et de droits de douane mouvants. En s’associant à Samsung SDI, Tesla sécurise une production locale et renforce sa capacité à répondre à la demande croissante des entreprises d’IA, des opérateurs de réseaux et du secteur énergétique. Selon des informations relayées par Reuters, le contrat couvre trois années, avec une capacité de livraison pouvant atteindre 10 GWh par an.La collaboration entre Tesla et Samsung s’étend par ailleurs au-delà des batteries. Le groupe sud-coréen fabrique déjà les puces AI5 et AI6 destinées aux futurs projets de Tesla, du robot humanoïde Optimus au service de robotaxi Cybercab. Elon Musk salue régulièrement ce partenariat, qu’il décrit comme « une véritable collaboration », au point d’annoncer qu’il inspectera lui-même la fonderie Samsung de Taylor, au Texas. Sans surprise, l’annonce a fait bondir l’action Samsung SDI de plus de 8 % avant de se stabiliser. Les marchés voient dans ce rapprochement un moteur puissant pour la croissance du groupe coréen — et une nouvelle étape dans la stratégie d’indépendance énergétique de Tesla.
  • Google veut envoyer des datacenters dans l’espace ?

    02:26|
    L’intelligence artificielle a un appétit énergétique que la planète peine désormais à satisfaire. À mesure que les besoins électriques explosent, les géants du numérique — Google en tête — lorgnent vers un horizon inattendu : l’espace. Leur idée, baptisée Suncatcher, frôle la science-fiction. Installer des serveurs en orbite, là où l’énergie solaire est ininterrompue et où le refroidissement ne coûte rien. Un pari audacieux, presque démesuré, mais qui traduit l’inquiétude très réelle des entreprises face au mur énergétique qui se profile.Sur le papier, le concept a tout du rêve technologique. Dans l’espace, les panneaux solaires bénéficient d’un ensoleillement continu, sans nuages ni cycle jour-nuit, avec un rendement jusqu’à huit fois supérieur à celui des installations terrestres. Pour Google, ce serait l’équivalent d’un buffet énergétique permanent. Le projet Suncatcher ambitionne ainsi de déployer une constellation de satellites interconnectés, chacun équipé des fameuses puces TPU, ces processeurs conçus pour entraîner les modèles d’IA les plus gourmands. L’ensemble fonctionnerait comme un centre de données décentralisé tournant au-dessus de nos têtes, échappant enfin aux limites du réseau électrique mondial.Mais la réalité spatiale est autrement plus hostile. Google a beau assurer que ses puces ont survécu à des tests de radiation, rien ne garantit qu’elles résisteront des années aux bombardements cosmiques. Autre défi : la gestion de la chaleur. Sans air pour dissiper l’énergie thermique, l’entreprise devra inventer des systèmes de refroidissement totalement nouveaux. Et ce n’est que le début. Pour que cette flotte intelligente fonctionne comme un seul super-ordinateur, les satellites devront communiquer entre eux via des liaisons laser ultra-rapides, tout en maintenant une précision de vol quasi chirurgicale. Un ballet orbital à très haut risque.Une première démonstration est prévue en 2027 avec Planet Labs. Un test décisif : soit il valide le concept, soit il renvoie Suncatcher dans les cartons. Google, de son côté, mise sur une baisse radicale des coûts de lancement d’ici 2030 pour rendre son rêve accessible. Mais pendant qu’il communique, d’autres — notamment la Chine — avancent plus discrètement sur leurs propres constellations énergétiques.
  • Elon Musk veut des satellites dopés à l’IA pour le climat ?

    02:23|
    Elon Musk remet une pièce dans la machine à rêves technologiques. Le milliardaire, déjà connu pour Tesla et SpaceX, a détaillé son nouveau projet dans plusieurs messages publiés sur X.com. Selon lui, une « vaste constellation de satellites à énergie solaire, dotés d’IA avancées, pourrait prévenir le réchauffement climatique en ajustant la quantité de lumière solaire atteignant la Terre ». Rien que ça.Plutôt que de freiner la course aux IA ultra-énergivores, Musk imagine donc un scénario digne des grandes sagas de science-fiction. Dans cette vision, des structures gigantesques seraient lancées par la fusée Starship et déployées en orbite, où elles capteraient suffisamment d’énergie solaire pour rivaliser avec « des dizaines de centrales nucléaires ». Le tout optimisé par des systèmes d’intelligence artificielle capables, selon lui, de produire jusqu’à 100 gigawatts par an. Et l’entrepreneur ne s’arrête pas là : il imagine déjà une version encore plus monumentale, construite depuis une base lunaire, capable d’atteindre cette fois les 100 térawatts. Une échelle énergétique qui relève aujourd’hui de la science spéculative.Musk pousse aussi son idée sur un terrain encore plus sensible : celui de la géo-ingénierie spatiale. Sa constellation pourrait, théoriquement, moduler le rayonnement solaire pour stabiliser la température de la planète. Une idée inspirée des recherches sur la modification du rayonnement solaire, jugée à la fois prometteuse, risquée et hautement controversée. Le milliardaire affirme qu’« un ajustement minime suffirait à éviter un réchauffement ou un refroidissement global ». Aussi surprenant que cela puisse paraître, Musk n’est pas seul sur ce terrain. Google explore déjà un concept voisin, baptisé en interne Suncatcher, qui viserait à envoyer en orbite des serveurs d’IA alimentés directement par le Soleil, loin des contraintes énergétiques terrestres. Dans cette vision futuriste, Musk évoque carrément l’idée que l’humanité puisse atteindre un jour le « type II » sur l’échelle de Kardashev, celle qui classe les civilisations selon leur capacité à exploiter l’énergie cosmique. Une étape théorique où nous serions capables d’utiliser toute la puissance du Soleil — un pas vers ce que certains comparent à une sphère de Dyson.
  • Google Earth boosté à l’IA pour repérer les zones à risque ?

    02:04|
    Le futur de la cartographie s’écrit du côté de Mountain View. Google vient d’annoncer une mise à jour majeure de Google Earth, fusionnant son modèle d’intelligence artificielle Gemini avec des décennies de données météorologiques, démographiques et satellitaires. Objectif : permettre à l’IA de comprendre la planète non plus comme une simple carte, mais comme un écosystème vivant, où les phénomènes naturels et humains interagissent.Le cœur de cette innovation repose sur ce que Google appelle le « geospatial reasoning », ou raisonnement géospatial. Cette nouvelle approche permet à Gemini d’analyser simultanément plusieurs couches d’informations — du relief à la densité de population — pour anticiper les impacts concrets d’un événement climatique. Concrètement, au lieu de simplement tracer la trajectoire d’une tempête, Google Earth peut désormais identifier les zones susceptibles d’être inondées, le nombre d’habitants touchés, et les infrastructures menacées.L’ONG GiveDirectly utilise déjà cet outil pour repérer les foyers ayant besoin d’une aide financière après une crue. Comme le résume Google dans son communiqué : « Pour résoudre un problème complexe, il faut voir l’image complète. » Désormais, un responsable local peut interroger la carte en langage naturel – « montre-moi les zones où les rivières se sont asséchées » ou « localise les proliférations d’algues » – et obtenir une analyse instantanée, là où il fallait autrefois des jours de calcul.Google étend cette technologie à son service Cloud, permettant aux gouvernements, ONG et entreprises de la combiner avec leurs propres données. Les premiers tests concernent déjà le suivi de la végétation autour des lignes électriques ou la surveillance de la pollution près des écoles. Selon la firme, son système de prévision des inondations protège déjà plus de deux milliards de personnes à travers le monde, et ses alertes ont touché quinze millions d’habitants lors des incendies de Californie cette année. Avec Gemini, Google entend désormais passer d’une simple vision du monde… à une compréhension proactive des risques climatiques.
  • Cette autoroute française recharge votre véhicule en roulant ?

    01:55|
    C’est une première mondiale qui se joue, discrètement, à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de Paris. Sur un tronçon de l’autoroute A10, une portion de bitume alimente désormais directement les véhicules électriques en roulant. Un projet futuriste ? Pas tant que ça. Baptisé "route électrique dynamique", ce démonstrateur est porté par VINCI Autoroutes, la société israélienne Electreon, l’Université Gustave Eiffel et Hutchinson, avec le soutien de Bpifrance.Le principe est simple, du moins en apparence : des bobines d’induction sont intégrées sous la chaussée. Par le jeu de l’induction électromagnétique — la même technologie que pour les chargeurs sans fil des smartphones —, elles transfèrent de l’énergie vers des véhicules équipés de récepteurs placés sous leur châssis. La différence, ici, c’est l’échelle. Car sur autoroute, on parle de puissances allant jusqu’à 300 kilowatts : assez pour faire rouler un camion électrique à pleine charge tout en rechargeant sa batterie.Les premiers essais sont jugés prometteurs. Quatre types de véhicules ont été testés — une voiture, un bus, un utilitaire et un poids lourd — avec des résultats au-delà des attentes. À la clé, un potentiel immense pour l’industrie : batteries plus petites, véhicules plus légers, autonomie prolongée et réduction des temps d’arrêt. Pour le secteur du transport routier, qui représente à lui seul 16 % des émissions françaises, l’impact pourrait être colossal. « Il s’agit d’un moment charnière pour le développement mondial des routes électriques », s’est félicité Oren Ezer, PDG d’Electreon. Selon lui, cette réussite ouvre la voie à un déploiement à grande échelle, d’abord en France, puis en Europe.Les essais se poursuivront encore plusieurs mois avant une possible phase d’extension. Mais une chose est sûre : le futur de la mobilité pourrait bien passer par des routes qui rechargent en silence.
  • Le marché de la voiture électrique décolle (enfin) en France ?

    01:53|
    Le vent tourne sur les routes françaises. Porté par les dispositifs d’aide à l’achat et le retour du leasing social, le marché automobile a retrouvé des couleurs en octobre. Selon les derniers chiffres, les immatriculations de voitures neuves ont progressé de 2,9 % par rapport à l’an dernier, avec 139 513 véhicules écoulés. Mais derrière cette hausse modeste se cache une véritable révolution silencieuse : l’explosion des ventes de véhicules électriques.En un an, les immatriculations de modèles 100 % électriques ont bondi de 63 %, pour atteindre 34 108 unités sur le seul mois d’octobre. Résultat : leur part de marché atteint désormais 24 %, un record historique. Cette envolée s’explique largement par le retour du leasing social, relancé le 30 septembre dernier, qui permet aux ménages les plus modestes de rouler en électrique pour moins de 100 euros par mois.Et ce dispositif profite avant tout aux constructeurs français. Le groupe Renault tire clairement son épingle du jeu : sa Renault 5 E-Tech Electric est devenue le modèle préféré des bénéficiaires du leasing social, avec 10 000 commandes enregistrées au 30 octobre. Elle s’impose logiquement en tête des ventes du mois avec 4 551 immatriculations, loin devant la Peugeot 208 électrique (2 438) et la Renault Scénic (1 670). Le premier modèle étranger, la Tesla Model Y, arrive juste derrière avec 1 660 unités. Ces chiffres confirment une tendance lourde : la transition vers l’électrique s’accélère enfin en France. Portée par des aides publiques ciblées et une offre nationale compétitive, la voiture branchée sort du statut d’exception pour s’installer durablement dans le quotidien des automobilistes. Un virage que les constructeurs ont bien l’intention de transformer en moteur de croissance.
  • La fin de Windows 10 va faire exploser les déchets électroniques ?

    02:15|
    C’est officiel : depuis le 14 octobre, Microsoft a tourné la page de Windows 10. Après dix ans de bons et loyaux services, le géant de Redmond met fin au support de son système d’exploitation. Une décision technique en apparence, mais dont les conséquences s’annoncent vertigineuses. Selon les analystes de Canalys, environ 240 millions de PC deviendront obsolètes dans le monde, faute de pouvoir passer à Windows 11.Le problème ? La nouvelle version du système est beaucoup plus exigeante. Pour migrer, il faut un processeur récent et un module de sécurité TPM 2.0, deux critères que des millions de machines, pourtant parfaitement fonctionnelles, ne remplissent pas. Résultat : un immense gâchis annoncé. Des ordinateurs encore capables de fonctionner pendant des années vont finir à la décharge, alimentant la crise mondiale des déchets électroniques. Pour Cindy Lin, chercheuse à la Georgia Tech, cette stratégie relève d’une « obsolescence logicielle à marche forcée ». Selon elle, « beaucoup d’appareils sont conçus pour vieillir prématurément », un modèle économique qui favorise la surconsommation et accentue la pollution. Et les conséquences environnementales sont lourdes : extraction de métaux rares, transport énergivore, émissions de gaz à effet de serre… Tout cela pour remplacer des machines rendues inutilisables par une simple mise à jour logicielle.Mais le problème n’est pas seulement écologique : il est aussi cyber. Sans mises à jour de sécurité, Windows 10 deviendra une porte ouverte aux pirates informatiques. Les failles non corrigées se multiplieront, exposant particuliers, PME et institutions publiques aux ransomwares et au vol de données. Face à cette impasse, certains experts, comme Josiah Hester, défendent une alternative : Linux Mint. Un système léger, gratuit et peu gourmand, qui permet de prolonger la vie de ces machines. Mais encore faut-il avoir un minimum d’autonomie numérique pour l’adopter. Microsoft, de son côté, se retranche derrière des arguments de sécurité. Mais difficile d’y voir autre chose qu’une stratégie commerciale, maquillée en modernisation. Une page se tourne, et avec elle, des millions d’ordinateurs encore bons pour le service.
  • Renault a une solution pour des batteries moins chères ?

    02:20|
    Et si la prochaine grande avancée de Renault venait… du laboratoire ? Le constructeur français, via sa filiale Ampere, s’associe à la start-up américaine Stratus Materials pour développer une nouvelle génération de batteries baptisée LXMO, pour Lithium X Manganese Oxide. Une technologie prometteuse, qui pourrait bien changer la donne dans la course à la mobilité électrique.Le cœur de cette innovation repose sur un choix chimique audacieux : remplacer le cobalt par du manganèse. Le cobalt, aujourd’hui omniprésent dans les batteries, reste un métal controversé. 80 % de sa production mondiale provient de République démocratique du Congo, où les conditions d’extraction sont souvent pointées du doigt : travail artisanal, exploitation d’enfants, pollution des sols et des eaux. En s’affranchissant de ce matériau, Renault ne se contente donc pas de réduire ses coûts — il répond à un enjeu éthique et géopolitique majeur.Le manganèse, lui, est plus abondant, moins coûteux et surtout présent en Europe. Miser sur cet élément, c’est renforcer la souveraineté industrielle européenne, tout en diminuant la dépendance à la Chine. Selon Ampere, les batteries LXMO combineraient le meilleur des deux mondes : la densité énergétique des modèles NMC (nickel-manganèse-cobalt) et la stabilité thermique des batteries LFP (lithium-fer-phosphate). Résultat attendu : plus d’autonomie, moins de risques d’incendie et des coûts maîtrisés. Les premières estimations évoquent même une densité énergétique « jusqu’à deux fois supérieure » aux packs actuels. Les premiers prototypes seront testés au Battery Cell Innovation Lab d’Ampere, inauguré à Lardy, dans l’Essonne. L’objectif : vérifier la viabilité industrielle de cette chimie avant un passage à la production. « Ces cathodes offrent un équilibre rare entre performance, coût, sécurité et durée de vie », assure Nicolas Racquet, vice-président ingénierie d’Ampere. Encore au stade expérimental, cette batterie sans cobalt pourrait équiper demain les futures Mégane, Scénic ou Twingo électriques. Renault trace donc une nouvelle voie : celle d’une batterie européenne, éthique et durable. Un pari audacieux, mais essentiel pour rester dans la course à l’innovation électrique.
  • Les entreprises à fond sur l’IA pour se verdir ?

    02:10|
    L’intelligence artificielle n’est pas qu’un outil de productivité ou d’innovation technologique. Elle s’impose désormais comme un levier potentiel — mais aussi un risque — pour la responsabilité sociétale des entreprises, la fameuse RSE. C’est le principal enseignement du Baromètre RSE 2025, publié le 23 octobre par le cabinet Wavestone et l’Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises (Orse).« L’IA ouvre des perspectives inédites », reconnaît Cédric Baecher, associé chez Wavestone, tout en rappelant la nécessité d’un “cadrage rigoureux et d’une vigilance éthique renforcée”. Car si les opportunités sont vastes, les risques ne le sont pas moins. Seuls 37 % des responsables RSE en France estiment que plus de la moitié des collaborateurs de leur entreprise comprennent les enjeux de l’IA générative. C’est deux fois moins qu’au Royaume-Uni (83 %) et bien en dessous de l’Allemagne (65 %).Pour l’heure, aucune application ne domine clairement. L’usage de l’IA reste en phase d’expérimentation. Mais les tendances se dessinent : 59 % des entreprises s’en servent pour mesurer et communiquer leur performance ESG, 38 % pour automatiser leurs rapports, 34 % pour collecter les données et 33 % pour sensibiliser leurs salariés. Certaines expérimentent déjà des outils très concrets : scan des plateaux-repas pour limiter le gaspillage, optimisation énergétique des bâtiments ou encore logiciel d’aide à la conduite écologique pour les trains à la SNCF.Le baromètre souligne aussi une réalité : lorsque les directions RSE sont impliquées, les projets IA intègrent trois fois plus souvent un critère environnemental. Là où elles sont absentes, cette dimension disparaît presque totalement. Mais un autre enjeu monte en puissance : celui des risques psychosociaux. L’étude montre que 45 % des entreprises identifient la peur du remplacement de l’humain par la machine comme une source majeure de stress, suivie de la perte de reconnaissance professionnelle et du manque de transparence des décisions prises par l’IA. En somme, la course à l’intelligence artificielle ne pourra être durable que si elle s’accompagne d’une intelligence humaine éthique et responsable.