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Choses à Savoir TECH VERTE

Des supercalculateurs pour une météo ultra précise ?

Météo France s'apprête à donner un véritable coup de pouce à la précision de ses prévisions météorologiques en renouvelant ses supercalculateurs. Ces machines géantes, qui simulent l’évolution de l'atmosphère à partir des données collectées, sont essentielles pour comprendre et anticiper les conditions climatiques. En 2025, l’organisme lancera un appel d'offres pour moderniser ces supercalculateurs, avec un premier déploiement prévu pour 2027. L'objectif : une puissance de calcul six fois plus grande d’ici 2029.


Les avancées sont spectaculaires. Actuellement, le modèle Arome, utilisé pour les prévisions à court terme, offre une précision de 1,3 kilomètre. Avec les nouveaux supercalculateurs, cette précision sera portée à 750 mètres. Le modèle Arpège, dédié aux prévisions à plus long terme, passera quant à lui de 5 kilomètres à 2,5 kilomètres. À titre de comparaison, dans les années 90, les premiers supercalculateurs de Météo France avaient une précision de 35 kilomètres.


Ces améliorations auront un impact concret sur notre quotidien. D’abord, elles permettront de mieux anticiper les alertes orange et rouge, avec des préavis de six heures minimum. Les prévisions de précipitations et de rafales seront améliorées de 10 % et la fiabilité des prévisions pour les cyclones et les risques de crues en Outre-mer sera renforcée. Le secteur aérien, particulièrement sensible aux conditions climatiques, bénéficiera également de prévisions plus précises pour mieux gérer le trafic. Enfin, ces supercalculateurs offriront une meilleure anticipation des phénomènes climatiques extrêmes, un enjeu majeur face au réchauffement climatique.Avec ce projet ambitieux, Météo France entend non seulement améliorer la précision des prévisions, mais aussi mieux préparer la société face aux aléas du climat.

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  • Les Chinois ne veulent pas des voitures électriques européennes ?

    02:07|
    Pendant des décennies, la Chine a été un marché clé pour l’industrie automobile allemande. BMW, Audi, Volkswagen, Mercedes et Porsche y écoulaient leurs voitures thermiques avec des marges confortables, s’imposant comme des références sur les routes chinoises. Mais l’essor fulgurant du véhicule électrique est en train de rebattre les cartes, et les marques allemandes en font les frais.La Chine domine aujourd’hui le secteur du véhicule électrique, et l’engouement du marché local s’accélère. En 2023, 37 % des voitures vendues dans le pays étaient électriques ou hybrides. En 2024, cette part a bondi à 47 %, et les projections pour 2025 indiquent une barre symbolique des 50 %. Un virage brutal pour les constructeurs allemands, qui représentaient encore 25 % du marché chinois avant la pandémie. En 2024, leur part dans le segment électrique n’est plus que de 3 % (5 % en comptant les importations). Une véritable dégringolade, face à des marques chinoises ultra-compétitives.Face à cette concurrence redoutable, l’Europe accuse la Chine de fausser le jeu avec des prix subventionnés et envisage d’imposer des droits de douane élevés sur les véhicules chinois. Mais le temps presse : les constructeurs asiatiques grignotent déjà des parts de marché en Europe, séduisant les consommateurs avec des modèles plus abordables et technologiquement avancés. L’industrie automobile est-elle en train de basculer ? Jusqu’ici, l’Allemagne exportait massivement ses voitures vers la Chine. Mais demain, verrons-nous davantage de véhicules chinois sur nos routes que de modèles européens sur le sol chinois ? Une hypothèse qui, il y a encore dix ans, aurait semblé improbable… et qui est aujourd’hui plus crédible que jamais.
  • Un matériau OLED "100 fois moins couteux" pour les écrans ?

    02:34|
    La technologie OLED est plébiscitée pour sa qualité d’image exceptionnelle et ses noirs profonds, mais elle souffre d’un point faible persistant : la fragilité du pixel bleu. À cause de sa longueur d’onde plus courte, ce dernier se dégrade plus rapidement que ses homologues rouge et vert, provoquant une perte progressive de luminosité et un déséquilibre des couleurs. Un phénomène qui, à terme, contribue au burn-in, un vieillissement irrémédiable de l’écran.Pour remédier à ce problème, les chercheurs explorent depuis plusieurs années diverses solutions technologiques : émetteurs phosphorescents (PhOLED), fluorescence activée thermiquement (TADF), ou encore techniques de fabrication innovantes comme le Max OLED et l’Inkjet OLED. Mais une nouvelle percée pourrait changer la donne. D’après une étude publiée dans la revue Nature, une équipe des universités de Cambridge et Manchester a mis au point un nouveau matériau révolutionnaire : le NON, basé sur une molécule de 1,3,5-oxadiazine. Son principal atout ? Une synthèse bien moins complexe que celle des matériaux actuellement utilisés, le rendant plus stable, plus efficace et nettement moins coûteux à produire. On parle d’une réduction de coût de 100 fois par rapport aux solutions existantes ! Les premiers tests menés par le Groupe d’Optoélectronique de l’Université de Cambridge affichent des résultats impressionnants : l’émetteur NON atteint jusqu’à 21 % d’efficacité quantique externe (EQE), une avancée significative pour un émetteur fluorescent. Pour rappel, l’EQE mesure le rapport entre les photons émis et les électrons injectés, tandis que l’IQE (efficacité quantique interne) analyse ce rendement avant les pertes optiques.L’intégration du NON avec des émetteurs TADF (qui optimisent l’émission lumineuse en convertissant certains excitons en énergie exploitable) pourrait renforcer la durée de vie du pixel bleu, et donc, des écrans OLED dans leur ensemble. Si cette innovation tient ses promesses, elle pourrait conduire à une nouvelle génération d’écrans OLED plus résistants, plus lumineux et plus économes en énergie. De quoi démocratiser encore davantage cette technologie, en la rendant plus accessible au grand public. Toutefois, il reste encore des tests à grande échelle à réaliser avant de valider définitivement l’impact du matériau NON sur la durabilité des écrans et sa capacité à freiner le burn-in.
  • Vers des baisses massives des factures d’électricité ?

    02:34|
    C’est une petite révolution qui s’annonce pour 40 % des ménages français. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a annoncé une refonte majeure des heures creuses, un dispositif qui permet de bénéficier de l’électricité à prix réduit à certaines heures de la journée.L’objectif ? Adapter la consommation à la production d’énergie renouvelable, notamment solaire, tout en répondant aux nouveaux modes de vie comme le télétravail. Dès novembre 2025, les horaires actuels vont peu à peu disparaître. Exit les créneaux matinaux entre 7h et 10h en été (11h en hiver) et les heures creuses du soir entre 17h et 21h en hiver (18h-23h en été). À la place, un nouveau schéma verra le jour :-des heures creuses nocturnes, de 23h à 7h-des heures creuses en journée, de 11h à 17hUne grande nouveauté de cette réforme : une flexibilité saisonnière. Les périodes d’heures creuses seront modulées différemment entre l’été (1er avril - 31 octobre) et l’hiver (1er novembre - 31 mars). Certains foyers auront uniquement des heures creuses la nuit en hiver, tandis qu’en été, l’offre pourra être répartie entre jour et nuit. Pour faciliter l’adaptation, les compteurs Linky joueront un rôle clé. Par exemple, les ballons d’eau chaude seront automatiquement reprogrammés pour fonctionner pendant les nouvelles heures creuses, garantissant aux consommateurs leurs huit heures quotidiennes à tarif réduit.Cette réforme vise à mieux absorber la montée en puissance de l’énergie solaire en France. La production électrique, historiquement nucléaire et nocturne, devient de plus en plus diurne et renouvelable. Résultat : des tarifs avantageux en journée pour inciter les consommateurs à adapter leurs usages. La CRE assure que ceux qui joueront le jeu en programmant leurs appareils électroménagers ou la recharge de leur voiture électrique pendant ces nouvelles plages horaires bénéficieront de réductions significatives. Les fournisseurs d’énergie s’engagent à prévenir chaque client au moins un mois avant tout changement d’horaires. Une transition qui, en théorie, devrait se faire en douceur, mais qui marque un tournant dans la gestion énergétique française.
  • Le TGV M de la SNCF ne roulera toujours pas cette année ?

    02:23|
    Si vous comptiez embarquer à bord du TGV M, la cinquième génération de trains à grande vitesse, dès 2025 pour relier Paris à Marseille, il faudra patienter encore un peu. La SNCF visait une mise en service dans le courant de l’année, mais selon le syndicat SUD-Rail, les premiers voyages commerciaux n’auront finalement lieu qu’au début de 2026, soit près de neuf ans après la commande initiale auprès d’Alstom.Pourquoi un tel retard ? D’après Les Échos, les essais techniques du TGV M ont rencontré plusieurs obstacles. L’un des principaux défis concerne le "greffon", un module à batterie innovant censé garantir l’autonomie électrique du train en cas de panne. Problème : le système a présenté des dysfonctionnements imprévus. D’autres ajustements techniques ont également été nécessaires. Les ingénieurs ont dû composer avec des vibrations excessives à haute vitesse et une usure prématurée des roues. Autant de problèmes que la SNCF ne souhaite pas prendre à la légère, préférant prolonger la phase de test pour garantir une fiabilité optimale.La compagnie ferroviaire a ainsi décidé de repousser le calendrier afin de tester les rames dans leur configuration définitive sur un million de kilomètres en pré-exploitation. Une phase cruciale, qui débutera au printemps 2025, avant une entrée en service annoncée au plus tard début 2026. Les premiers trajets commerciaux concerneront l’axe Paris-Lyon-Marseille, avec 12 rames mises en circulation la première année, puis 15 rames supplémentaires en 2027 et 2028. Malgré ce retard, le TGV M promet une expérience totalement repensée. Son atout majeur ? Une capacité modulable : le train pourra s’adapter à l’affluence en passant de sept à neuf voitures, avec une capacité de 600 à 1 200 passagers en version INOUI, et de 740 à 1 080 places en version OUIGO.Côté confort, les voyageurs profiteront d’un bar sur deux niveaux, d’un Wi-Fi ultra-performant et de portes électriques silencieuses. Autre avancée majeure : la maintenance prédictive, optimisée grâce à des capteurs intelligents et un traitement des données en temps réel, permettant une augmentation significative du kilométrage annuel des rames. Avec un investissement total de 3,5 milliards d’euros pour 115 rames, la SNCF mise gros sur ce train du futur. Malgré le retard, ce projet reste une avancée majeure pour le transport ferroviaire français.
  • IA : Un Observatoire mondial pour analyser la menace environnementale ?

    02:10|
    L’intelligence artificielle générative est en pleine explosion, et avec elle, son impact écologique. Face à cette réalité préoccupante, l’École Normale Supérieure (ENS-PSL) et Capgemini lancent un Observatoire mondial dédié à l’empreinte environnementale de l’IA. Objectif : mesurer, analyser et réduire la consommation énergétique des modèles d’IA, dont certains peuvent utiliser jusqu’à 4 600 fois plus d’énergie que les modèles traditionnels. Les chiffres sont alarmants : selon les dernières études de Capgemini, la consommation énergétique des grands modèles d’IA pourrait augmenter de 2 440 % d’ici 2030 dans les scénarios les plus pessimistes. L’essor de l’IA générative soulève ainsi une question cruciale : comment concilier avancées technologiques et responsabilité environnementale ?C’est précisément la mission de ce nouvel Observatoire, qui ambitionne de développer une méthodologie standardisée pour évaluer l’impact écologique de l’IA, de son entraînement jusqu’à sa fin de vie. Une approche inédite qui permettra d’établir une base de données mondiale en accès libre, rassemblant des informations essentielles pour les chercheurs, les développeurs et les décideurs.L’Observatoire réunit des experts venus d’horizons variés : universitaires, industriels et membres de la société civile. Leur travail consistera à identifier les meilleures pratiques et à favoriser la transparence et le partage de données pour guider les choix des acteurs publics et privés. Capgemini, de son côté, met à profit son expertise en IA durable. Ses enquêtes, menées auprès de 2 000 cadres dirigeants dans une quinzaine de pays, confirment l’urgence d’adopter des pratiques plus responsables. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large de développement responsable de l’IA, portée par l’ENS-PSL et l’Institut IA & Société. Mais suffira-t-elle à faire bouger les lignes ?
  • Un datacenter qui chauffera 6 000 logements pendant 20 ans ?

    03:14|
    Le fournisseur cloud suisse Infomaniak marque un tournant dans l’industrie des centres de données avec son tout nouveau data center, le D4. Inauguré le 27 janvier 2025, ce centre de 1 800 m², construit sous un écoquartier de Genève, affiche des performances énergétiques inédites. Son ambition ? Transformer l’un des secteurs les plus énergivores du numérique en un modèle d’efficacité et de durabilité.Depuis le 11 novembre 2024, le D4 ne se contente pas de consommer de l’électricité, il revalorise 100 % de l’énergie qu’il utilise. Sa chaleur résiduelle est injectée dans le réseau de chauffage urbain, permettant d’alimenter 6 000 ménages pendant au moins vingt ans ou encore de fournir l’eau chaude nécessaire à 20 000 douches quotidiennes.Son efficacité énergétique repose sur un ingénieux système de refroidissement :-l’air à 28°C, issu des pompes à chaleur, refroidit les serveurs via des allées froides.-l’air chaud, capté à 45°C, est ensuite acheminé vers un échangeur air/eau sophistiqué.-deux pompes à chaleur françaises (Trane) de 1,7 MW chacune élèvent la température de l’eau à 85°C en hiver pour le chauffage urbain.Résultat : 3 600 tonnes de CO₂ évitées par an, soit l’équivalent des émissions générées par le gaz naturel nécessaire au chauffage de ces logements.Avec un PUE (Power Usage Effectiveness) exceptionnel de 1,09, bien en dessous de la moyenne européenne (1,6), le D4 se classe parmi les centres de données les plus efficients au monde.L’alimentation électrique repose sur une infrastructure robuste :-trois transformateurs convertissent le courant de 18 000 volts en 230 volts.-deux blocs de six onduleurs à 99 % de rendement assurent une alimentation stable.-des batteries de secours prennent le relais en cas d’incident.-un système de ventilation brushless optimise la gestion thermique.Même en pleine canicule, le free-cooling maintient le refroidissement des serveurs jusqu’à 36°C, garantissant une performance constante.Infomaniak ne s’arrête pas là. Son data center est équipé d’une centrale solaire de 130 kWc, composée de 364 panneaux photovoltaïques, renforçant ainsi son autonomie énergétique.La connectivité est elle aussi optimisée :-deux paires de fibre optique garantissent la liaison des 10 000 serveurs avec le reste du monde.Récompensé en 2023 par le Prix Suisse de l’Éthique et le Prix du Développement Durable du canton de Genève, le D4 est un modèle ouvert. Toute sa documentation technique est disponible gratuitement sur d4project.org, incitant d’autres acteurs à adopter cette approche écologique.Face à la demande croissante du cloud (+20 % par an), Infomaniak voit plus grand. L’entreprise prévoit déjà un nouveau centre d’au moins 3,3 MW d’ici 2028, ainsi qu’un projet d’1,1 MW supplémentaire pour un autre réseau de chaleur. Avec le D4, Infomaniak prouve qu’un data center peut être bien plus qu’un gouffre énergétique. Il devient un acteur clé de la transition énergétique, en conciliant innovation technologique et impact environnemental positif.
  • Bangkok fait tomber la pluie contre la pollution ?

    02:44|
    Depuis un an, Bangkok tente une expérience inédite pour lutter contre la pollution de l'air : pulvériser de l’eau glacée et de la glace carbonique depuis des avions militaires. Objectif ? Dissiper le nuage toxique qui étouffe la capitale thaïlandaise, particulièrement durant la saison sèche. Une méthode controversée, qui divise scientifiques et écologistes.Chaque année, dès le mois de décembre, un épais brouillard de particules fines s’abat sur Bangkok. En cause : le trafic routier, les industries et les brûlis agricoles. Résultat, plus d’un million de Thaïlandais ont souffert de maladies respiratoires depuis octobre 2023, selon les autorités. À cela s’ajoute un phénomène météorologique aggravant : une couche d'inversion thermique qui piège les polluants au sol, empêchant leur dispersion dans l’atmosphère. Pour tenter de contrer cette situation, la Thaïlande mise sur une technique singulière. Deux fois par jour, des avions pulvérisent à 1 500 mètres d'altitude de l’eau glacée ou du dioxyde de carbone sous forme solide, aussi appelé glace carbonique. Le principe ? Refroidir l’air pour briser la couche d’inversion et permettre aux particules polluantes de s’élever.Mais cette stratégie ne fait pas l’unanimité. Plusieurs experts doutent de son efficacité. « Il n’y a pas assez de preuves que cette méthode fonctionne », souligne Ekbordin Winijkul, spécialiste de la pollution de l’air à l’Institut asiatique de technologie. D’autres dénoncent un écran de fumée orchestré par les entreprises impliquées dans cette opération. La glace carbonique utilisée provient notamment du géant pétrolier thaïlandais PTT, acteur majeur dans l’émission de gaz à effet de serre. Weenarin Lulitanonda, cofondatrice du Réseau thaïlandais pour un air propre, estime que ces entreprises se servent de cette initiative pour redorer leur image, sans s’attaquer aux véritables sources du problème. « C’est comme ajouter de la coriandre sur un plat », ironise-t-elle.Outre son efficacité incertaine, ce programme coûte cher : jusqu’à 50 000 bahts (1 400 euros) par vol. Une somme qui pourrait être investie dans des solutions éprouvées, comme les zones à faibles émissions, la restriction des véhicules les plus polluants, ou encore la lutte contre les brûlis agricoles. Le gouvernement thaïlandais a déjà pris certaines mesures, comme le développement des bus électriques et l’encouragement au télétravail. Mais elles restent insuffisantes face à l’urgence de la situation. En attendant, Bangkok continue d'étouffer. Ce jeudi encore, la capitale thaïlandaise figurait parmi les villes les plus polluées du monde, avec des niveaux de particules fines bien au-delà des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. Une situation préoccupante qui, malgré les efforts aériens, semble loin d’être sous contrôle.
  • Le numérique fait exploser le réchauffement climatique ?

    02:17|
    Alors que le réchauffement climatique bouleverse nos vies, le numérique s’impose comme un acteur majeur de l’empreinte écologique française. Une mise à jour récente de l’étude ADEME-Arcep dévoile une progression alarmante des émissions de gaz à effet de serre liées à ce secteur entre 2020 et 2022.Les chiffres sont sans appel :-La production et l’utilisation des équipements numériques consomment 117 millions de tonnes de ressources par an.-La fabrication de ces équipements représente 60 % de l’empreinte carbone du secteur, contre 40 % pour leur usage.-Les services numériques absorbent 11 % de la consommation électrique française.Mais l’élément le plus frappant concerne l’évolution des émissions : elles atteignent désormais 4,4 % de l’empreinte carbone nationale, soit 29,5 millions de tonnes équivalent CO₂. C’est un chiffre comparable à celui des émissions des poids lourds.Comment expliquer une telle augmentation ? La méthodologie a été affinée. L’étude inclut désormais les data centers hébergés à l’étranger, qui représentent à eux seuls 53 % des usages numériques. Cette prise en compte a fait bondir les émissions liées au numérique de 70 % par rapport à l’étude précédente. D’autres facteurs, comme l’adoption massive d’écrans OLED et l’impact de la fourniture d’accès à Internet, ont également contribué.Face à cette progression, l’ADEME-Arcep tire la sonnette d’alarme : il est impératif d’allonger la durée de vie des équipements numériques et de limiter leur nombre. Les nouveaux usages, comme l’intelligence artificielle générative, pourraient entraîner une explosion de la consommation des data centers. La solution ? Adopter une approche plus sobre et questionner la nécessité de ces innovations. Une prise de conscience essentielle pour éviter que le numérique ne devienne un poids insoutenable pour la planète.Étude : https://librairie.ademe.fr/changement-climatique/7880-evaluation-de-l-impact-environnemental-du-numerique-en-france.html
  • Vers un retour des néonicotinoïdes en France ?

    02:10|
    Le Sénat débat ce lundi 27 janvier d’une proposition de loi visant à « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur ». Au cœur du texte, une mesure controversée : réautoriser certains néonicotinoïdes, ces insecticides interdits en France depuis 2018 pour leur impact sur les abeilles. Très utilisés dans la culture de la betterave sucrière, notamment dans le nord de la France, ces produits sont pourtant remplaçables, selon l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). À Estrée-Mons, dans la Somme, l’institut mène des essais depuis 2012 sur des parcelles cultivées sans pesticides. Résultat ? « On arrive à produire efficacement sans produits chimiques », affirme Sébastien Darras, technicien de recherche.L’approche repose sur la biodiversité. En intégrant des bandes fleuries et enherbées autour des champs, les chercheurs favorisent les insectes auxiliaires, comme les coccinelles, qui prédatent les pucerons, responsables de la jaunisse des betteraves. En complément, l’Inrae recommande d’éliminer les repousses de betteraves après récolte, une méthode efficace pour empêcher la transmission virale par les pucerons. Pour Christian Huyghe, ancien directeur scientifique à l’Inrae, revenir sur l’interdiction des néonicotinoïdes serait une erreur. « Ces produits ont un impact environnemental démontré et persistent longtemps dans les sols. Ignorer ces faits scientifiques serait irresponsable. »Les sénateurs favorables à cette réintroduction estiment toutefois que la France ne peut se priver d’armes utilisées par d’autres pays européens comme l’Allemagne. Mais pour les chercheurs, maintenir l’interdiction et miser sur les solutions alternatives est une occasion de concilier agriculture et respect de la biodiversité. Le débat promet d’être tendu, entre intérêts économiques immédiats et préoccupations environnementales de long terme.