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Combien pèse internet ?

Voilà une question improbable : quel est le poids d’Internet ? Aussi absurde que cela puisse paraître, certains scientifiques ont pris l’exercice très au sérieux. Des chercheurs comme Russell Seitz, Christopher White et Daniel Whiteson se sont lancés dans des calculs étonnants pour tenter de répondre à cette question. Résultat : des estimations aussi farfelues que fascinantes.


Première approche, celle du physicien Russell Seitz en 2006. Il estime le poids d’Internet à 50 grammes, soit l’équivalent de deux fraises, en se basant sur la masse d’énergie nécessaire pour faire fonctionner les serveurs. Une méthode contestée par Christopher White, directeur de NEC Laboratories America, qui la juge trop simpliste. Quant au physicien Daniel Whiteson, il trouve la démarche absurde, la comparant à une tentative d’estimer le prix d’un donut en divisant la production mondiale par le PIB global. Une équation impossible.


Autre méthode : mesurer la masse des électrons qui transportent l’information sur le Web. En 2025, le magazine Discover a ainsi calculé que le poids d’Internet ne dépassait pas une fraction de gramme, soit un filet de jus de fraise. Une approche qui, là encore, divise : elle se concentre sur la transmission des données, et non sur Internet lui-même. Christopher White propose une solution alternative : regrouper toutes les données stockées sur Internet en un seul endroit et mesurer l’énergie nécessaire pour les coder. Selon lui, avec 175 zettaoctets de données prévues d’ici 2025, Internet pèserait environ 53 quadrillionnièmes de gramme. Infime. Et si on comparait tout ça à de l’ADN ? Un gramme d’ADN stocke 215 pétaoctets de données. Avec 175 zettaoctets, il faudrait près d’une tonne d’ADN, soit 10,6 Américains, un tiers de Cybertruck ou 64 000 fraises. Pas vraiment précis, mais frappant. Finalement, Internet est-il pesable ? Difficile à dire. Chaque méthode repose sur des hypothèses différentes et n’offre qu’une vision partielle de cette immense toile d’informations. Christopher White lui-même l’admet : « Internet est essentiellement inconnaissable. » Au-delà des chiffres, cette réflexion souligne nos limites face à un espace numérique en constante évolution.

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  • Près de 300 000 m³ de déchets radioactifs à stocker en France ?

    02:09|
    C’est une alerte grave, et pourtant passée presque inaperçue. Dans un rapport publié ce mardi 3 juin, la Cour des comptes tire la sonnette d’alarme : la France n’a toujours aucune solution de stockage pour quelque 280 000 mètres cubes de déchets radioactifs, dits de « faible activité à vie longue », et qui resteront dangereux pendant des dizaines, voire des centaines de milliers d’années.Ces déchets ne sont ni acceptables en surface — trop durables — ni suffisamment actifs pour rejoindre les couches profondes du projet Cigéo, en Meuse, prévu pour les déchets les plus radioactifs. Résultat : ces déchets, issus notamment des anciennes centrales nucléaires ou de traitements chimiques complexes, s’accumulent sur des sites provisoires, comme ceux d’EDF, du CEA ou d’Orano. Plus de 210 000 m³ ont déjà été produits. Problème : aucune filière pérenne n’existe aujourd’hui. Le projet d’un centre de stockage à faible profondeur, envisagé à Soulaines, dans l’Aube, accuse lui aussi un retard de plus de trente ans sur la date prévue. Et même s’il voit le jour, il ne pourra accueillir qu’une partie des déchets — les déchets radifères — laissant les autres sans solution.La Cour des comptes s’inquiète : faute de sites dédiés, certains déchets pourraient ne plus avoir de place disponible, menaçant à terme la sécurité nucléaire du pays. Elle appelle donc à une réaction rapide : identifier des solutions concrètes, dès 2025, et créer des fonds financés par les producteurs de déchets pour accélérer les études. Quant au projet Cigéo, lui aussi est englué dans les retards, avec une ouverture reportée bien au-delà de 2025. Contesté localement, il souffre d’incertitudes juridiques, de tensions sur les expropriations, et d’un flou persistant sur la fiscalité locale censée compenser les impacts. Un dossier technique, certes, mais au cœur de l’avenir énergétique français. Pour la Cour, il y a urgence à sortir de l’immobilisme.
  • BYD promet 400 km en 5 min de charge ?

    02:10|
    Imaginez recharger 400 kilomètres d’autonomie en à peine cinq minutes. Le temps d’un café, d’un passage aux toilettes… et c’est reparti. C’est la promesse faite par Stella Li, vice-présidente de BYD, le géant chinois de la voiture électrique, lors de son passage à Bruxelles. Une promesse qui s’appuie sur du concret : l’arrivée imminente en Europe des « chargeurs flash » développés par le constructeur.Ces bornes de nouvelle génération utilisent une architecture électrique de 1000 volts. Une technologie déjà éprouvée en Chine sur plusieurs modèles BYD, et qui devrait débarquer sur le Vieux Continent d’ici douze mois. L’objectif est clair : rassurer les automobilistes européens encore frileux à l’idée de passer au tout électrique. Peur de tomber en panne, attente trop longue aux bornes… BYD veut balayer ces freins avec une arme redoutable : la vitesse. Trois fois plus rapides que les bornes actuelles, ces chargeurs permettront même aux véhicules déjà en circulation de bénéficier de temps de recharge réduits de 20 à 30 %. D’abord installés dans les concessions BYD, ils devraient s’étendre via des partenariats avec des acteurs locaux.Mais derrière cette offensive technologique, une stratégie bien plus large se dessine : celle d’une intégration verticale à la Tesla. BYD veut contrôler l’ensemble de la chaîne de valeur électrique, de la batterie à la borne, en passant par la voiture. À une nuance près : contrairement à Tesla, BYD ouvrira ses bornes à tous les véhicules électriques. Un choix économique malin : plus d’utilisateurs, plus de revenus, et un pas de plus vers la domination du marché. Et si l’Europe tente de freiner les ambitions chinoises avec des droits de douane — jusqu’à 27 % sur les véhicules BYD —, le constructeur contourne l’obstacle. Une usine ouvre cette année en Hongrie, avec production locale, centre R&D et siège européen à Budapest. Pour Stella Li, ces taxes ne sont qu’un « obstacle à court terme ». Pour l’instant, BYD avance à grande vitesse — et compte bien électrifier l’Europe, borne après borne.
  • Voitures électriques : le prix des batteries au plus bas ?

    02:06|
    C’est une petite révolution qui s’opère discrètement, mais sûrement, sous le capot des voitures électriques. En 2024, le prix des batteries a chuté de 20 % en moyenne à l’échelle mondiale — du jamais vu depuis 2017. Un recul spectaculaire qui s’explique par la baisse des matières premières, une production accrue et une concurrence technologique de plus en plus féroce. Et sans surprise, c’est en Chine que la baisse est la plus marquée : -30 % contre deux fois moins aux États-Unis et en Europe.Il faut dire que l’Empire du Milieu n’a pas de rival en la matière : 4 batteries sur 5 y sont désormais fabriquées. Grâce à des volumes gigantesques, une main-d'œuvre qualifiée et une logistique ultra-optimisée, les industriels chinois cassent les prix tout en continuant d’innover. Les batteries LFP, autrefois perçues comme bon marché mais peu performantes, sont aujourd’hui au cœur de la moitié des modèles vendus dans le monde. Cette efficacité redessine aussi le marché automobile global. En Amérique latine, en Asie du Sud-Est ou en Afrique du Nord, les voitures électriques made in China raflent la mise : jusqu’à 85 % des ventes en Thaïlande ou au Mexique. Résultat : les prix fondent. En Thaïlande, les voitures électriques se vendent désormais au prix des thermiques. Au Brésil, l’écart a été divisé par quatre en un an.Mais ce succès n’est pas qu’une affaire de tarifs. Les constructeurs chinois jouent une carte stratégique : produire localement pour contourner les taxes. BYD, Geely ou GAC investissent massivement au Brésil, en Indonésie ou en Malaisie, adaptant leurs modèles aux besoins locaux, des matériaux aux moteurs. Face à cette avancée éclair, l’Europe marque le pas. Les États-Unis résistent à coups de crédits d’impôt, suspendus au bon vouloir politique. Pendant ce temps, la Chine vend où la demande explose… et produit ce que d’autres ne font encore qu’importer. Selon l’Agence internationale de l’énergie, un quart des voitures neuves vendues dans le monde seront électriques en 2025. Et dans de nombreuses régions, ce sont les modèles chinois qui électrisent la route.
  • Le label bas carbone débarque en rayon ?

    02:10|
    Ce matin, parlons de ce qui se cache derrière les produits du quotidien. Farine, lait ou bière : ces aliments que l’on consomme presque sans y penser s’engagent désormais dans la lutte contre le réchauffement climatique. Et tout commence à la ferme.Moins de passages de tracteurs, des sols vivants, une alimentation plus durable pour les troupeaux : la révolution agricole bas carbone est en marche. Ces pratiques repensées permettent de réduire les émissions, mais elles ont un coût. Car produire sans carbone ou presque, c’est plus cher, sauf rares exceptions. Pour accompagner cette transition, le gouvernement a lancé en 2019 le label bas-carbone, renforcé en 2021. Il ne certifie pas les produits, mais les démarches qui ont permis de réduire les émissions. Une sorte de label énergétique pour les pratiques agricoles.Prenons l’exemple de Leclerc, qui propose désormais une farine baptisée Récoltons l’avenir. Vendue 99 centimes, elle ne coûte que quelques centimes de plus qu’une version classique, et moins qu’une marque nationale. Un signal fort : rendre cette démarche accessible. Chez Candia, la mention « démarche bas carbone » est apparue sur certains produits. La marque pousse les éleveurs à réduire leur empreinte carbone de 20 % par litre de lait, grâce à des outils comme SelfCO2 ou CAP'2ER. Objectif : -50 % d’émissions dans ses laiteries d’ici 2030. Enfin, du côté de la bière, Kronenbourg s’engage aussi. Depuis janvier 2024, la moitié du malt utilisé dans sa 1664 est issue d’une filière responsable, avec l’ambition d’atteindre les 100 % en 2026. Le tout, en partenariat avec Malteries Soufflet. Une chose est sûre : nos choix de consommation peuvent peser… pour alléger le climat.
  • L’Antarctique regagne de la glace ?

    01:43|
    Le dérèglement climatique a ses victimes emblématiques, et l’Antarctique figure en tête de liste. Ce vaste continent glacé, refuge des majestueux manchots empereurs, voit fondre ses glaces à un rythme inquiétant depuis le début du millénaire. Et pourtant, ces deux dernières années, un phénomène inattendu a surpris les scientifiques.Entre 2021 et 2023, une étude menée par l’université Tongji à Shanghai, relayée par le média Space, révèle que l’Antarctique n’a pas continué à perdre de la glace. Mieux : il en aurait même regagné. À l’aide de données satellites fournies par la NASA, les chercheurs ont constaté une légère croissance de la calotte glaciaire, avec un gain annuel moyen estimé à 119 milliards de tonnes. Une parenthèse inédite, quand on sait qu’entre 2011 et 2020, le continent perdait environ 157 milliards de tonnes par an.Mais cette embellie n’est hélas qu’un mirage. Les scientifiques l’expliquent par une anomalie climatique ponctuelle : des précipitations exceptionnellement élevées — surtout de la neige, un peu de pluie — ont temporairement gonflé les masses glaciaires, notamment sur quatre glaciers de l’Antarctique oriental. Pas de quoi crier victoire. Car selon les dernières données de la NASA, en 2025, la calotte est déjà revenue à son niveau de 2020. Loin d’une inversion de tendance, cet épisode rappelle surtout la vulnérabilité extrême de ce continent face aux déséquilibres climatiques. Une accalmie de courte durée, donc, qui ne doit pas masquer l’urgence d’agir pour limiter les effets du réchauffement. Car l’Antarctique, sentinelle de notre planète, reste en sursis.
  • Exploiter les grands fonds, une catastrophe pour l’humanité ?

    03:18|
    Elle a vu naître l’exploration des abysses. À la fin des années 1970, alors que la France se lançait dans la recherche sur les environnements profonds, Françoise Gaill embarque pour ses premières campagnes océanographiques. Quelques années plus tard, au début des années 1980, elle effectue une plongée historique dans le Pacifique, à 2 500 mètres de profondeur. Un monde silencieux, hostile, et pourtant d’une richesse biologique inouïe. Très vite, elle comprend : ces écosystèmes sont aussi fascinants que fragiles. Mais le choc, pour elle, viendra d’ailleurs. Un jour, elle entend parler d’un projet américain : proposer à des touristes de visiter les sources hydrothermales… à bord de sous-marins russes. “Un coup de tonnerre”, dit-elle. Car au moment même où les scientifiques commençaient à peine à en découvrir les mystères, d’autres étaient prêts à les commercialiser, voire les détruire.C’est à cette époque qu’émerge l’idée d’un code de conduite international pour protéger les grands fonds marins. En 1994, l’ONU crée l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), tandis que la Convention de Montego Bay proclame les abysses “patrimoine commun de l’humanité”. Mais trente ans plus tard, ces grands principes sont sérieusement mis à mal. Sous prétexte d’urgence climatique, des acteurs veulent désormais exploiter les ressources minières du fond des océans. Exemple récent : The Metals Company, une entreprise canadienne, a demandé un permis pour exploiter le Pacifique. Et en avril, Donald Trump signait un décret visant à faire des États-Unis “le leader mondial de l’exploitation minière des grands fonds”. Un pays qui, rappelons-le, n’a jamais ratifié la convention de Montego Bay.Face à ces menaces, Françoise Gaill ne baisse pas les bras. Elle coordonne aujourd’hui, avec l’ancien président du Muséum d’histoire naturelle Bruno David, un comité scientifique international réclamant un moratoire de 10 à 15 ans. Objectif : gagner du temps. Pour mieux connaître ces fonds, pour évaluer les risques, pour créer un code minier encadré. Et les premières alertes sont déjà là. Une expérience menée dans le Pacifique en 1979 a laissé un sol encore marqué 44 ans plus tard. D’autres études montrent que l’exploitation des fonds marins libérerait des nuages de sédiments toxiques, dangereux pour la faune… et peut-être pour l’humain. “L’océan est un système connecté. Des courants peuvent remonter des virus, perturber la chaîne alimentaire”, prévient la biologiste.Sur le plan économique aussi, elle reste sceptique. “Ce n’est pas rentable. Il y a encore tant à faire sur les terres émergées.” Alors elle poursuit son combat. Avec la juriste Tanya Brodie Rudolph, elle lance l’International Platform for Ocean Sustainability, qui verra officiellement le jour lors de la conférence des Nations unies sur l’océan, en juin 2025 à Nice. L’objectif : donner aux États les outils pour agir vite et bien, sur la base de la connaissance scientifique. Et elle veille aussi à une autre menace montante : le stockage du CO₂ dans les profondeurs. Une solution “climatiquement séduisante”, mais écologiquement risquée. “La vie est fragile. Et c’est notre devoir de la protéger”, conclut-elle. Une voix précieuse, à l’heure où les abysses, trésor ignoré, deviennent la nouvelle frontière des appétits humains. 
  • Un poison invisible dans 95% des bières ?

    02:19|
    Et si votre bière du week-end contenait autre chose que du malt et du houblon ? Aux États-Unis, des chercheurs ont voulu savoir si la pollution de l’eau potable pouvait aussi se retrouver… dans notre mousse. Et la réponse est oui.L’équipe, basée en Caroline du Nord, s’est intéressée aux PFAS, ces substances chimiques persistantes connues pour contaminer de nombreuses ressources en eau. Surnommées "polluants éternels", elles sont utilisées dans des produits industriels, mais une fois dans la nature, elles s’accrochent. Elles s’infiltrent dans les nappes phréatiques, et donc, dans l’eau utilisée pour brasser la bière. Les scientifiques ont analysé 23 bières provenant de différents États américains. Résultat ? 95 % d’entre elles contiennent des traces de PFAS. Et sans surprise, les plus touchées viennent de régions déjà connues pour la pollution de leur eau, comme le bassin de la rivière Cape Fear, en Caroline du Nord. Certaines bières contenaient même les deux composés les plus redoutés : le PFOS et le PFOA, tous deux soupçonnés d’effets nocifs sur la santé humaine. Le constat dépasse les frontières américaines. En avril dernier, un rapport européen révélait des traces de ces substances dans des bouteilles de vin commercialisées en Europe.Pourquoi est-ce inquiétant ? Parce que même les brasseries les mieux équipées ne filtrent pas complètement ces composés. Si les PFAS sont présents dans l’eau municipale, ils finissent dans la cuve… puis dans le verre du consommateur. L'autrice principale de l’étude, Jennifer Hoponick Redmon, espère que ces résultats pousseront les autorités à agir. "Il est temps de revoir nos politiques de traitement de l’eau", alerte-t-elle.
  • Le Ballon Generali de Paris est la nouvelle vigie du climat ?

    02:17|
    Il avait disparu du ciel parisien pendant trois mois, laissant le parc André-Citroën orphelin de sa grande silhouette flottante. Mais depuis le 29 avril 2025, le Ballon Generali de Paris est de retour, et il ne passe pas inaperçu. Nouvelle enveloppe, nouvelle mission : le ballon arbore désormais trois chiffres en grand format, indiquant l’augmentation de la température moyenne mondiale, européenne et mensuelle depuis l’ère préindustrielle. Un signal visuel fort, pour rappeler que le réchauffement climatique n’est pas une abstraction.Mais ce retour en altitude marque surtout une évolution majeure. Grâce à un partenariat inédit avec Copernicus, le programme européen de surveillance environnementale, le ballon s’est doté d’un capteur de pointe capable de mesurer en temps réel les gaz à effet de serre : CO₂, méthane et vapeur d’eau. Une avancée saluée par Michel Ramonet, chercheur au CNRS : « Ces mesures nous permettent de vérifier l’efficacité des politiques publiques en matière de climat. » Le ballon ne renonce pas pour autant à ses missions historiques : analyse des particules fines, de l’ozone ou encore des pollens, indispensables pour surveiller la qualité de l’air à Paris. Et comme par le passé, il change de couleur la nuit pour refléter le niveau de pollution, une façon originale d’informer les habitants.Mais cette relance s’accompagne d’une ambition scientifique renforcée. Sous l’égide du Generali Climate Lab, un consortium réunissant climatologues, hydrologues, data scientists et assureurs est né, avec un objectif : mieux modéliser les risques climatiques à venir. « En tant qu’assureur, nous sommes en première ligne face aux tempêtes, sécheresses ou inondations », explique Simon Blaquière, directeur du Climate Lab. « Ce ballon est un outil de sensibilisation autant que de recherche. » Créé en 2015 à l’occasion de l’Accord de Paris, le Generali Climate Lab fête ses 10 ans avec de nouveaux partenaires comme ICOS Cities et le CNRS. Ensemble, ils développent des outils concrets pour anticiper les risques. Et pour le grand public ? Un simple QR code sur le ballon renvoie vers la plateforme Ensemble face aux risques. En quelques clics, chacun peut découvrir son niveau d’exposition aux aléas climatiques selon son adresse. Parce que comprendre les risques, c’est déjà commencer à s’y préparer.
  • Ces pays ont réussi à révolutionner leur agriculture ?

    02:00|
    Face à la colère des agriculteurs, montante dans toute l’Europe en 2024, une question revient avec insistance : comment concilier transition écologique et viabilité économique pour ceux qui nous nourrissent ? L’un des sujets les plus sensibles reste celui des intrants chimiques, engrais et pesticides, devenus symboles d’un modèle agricole sous pression.Ces produits remplissent une fonction essentielle : nourrir les cultures, protéger les rendements. Mais leur usage excessif détériore les sols, l’eau, l’air, la biodiversité, sans oublier les risques pour la santé humaine. À long terme, leur efficacité diminue et une dépendance coûteuse s’installe. Pourtant, de nombreuses alternatives existent. Pourquoi ne sont-elles pas davantage adoptées ? Parce qu’elles demandent du temps, des connaissances, et surtout, des incitations concrètes.L’exemple du Danemark est éclairant. Le pays a réduit de moitié ses excédents d’azote entre 1980 et 2012 en combinant réglementation stricte, incitations économiques et accompagnement technique. En Suisse, un label "sans pesticides" soutenu par l’État a convaincu de nombreux producteurs de blé de changer leurs pratiques. Ces réussites montrent que l’effort ne peut pas reposer uniquement sur les épaules des agriculteurs. Toute la chaîne alimentaire — des fabricants d’intrants aux consommateurs — doit être mobilisée.Informer, labelliser, subventionner, mais aussi réguler, voilà les leviers à combiner pour enclencher un véritable changement. À l’échelle de l’Union européenne, la stratégie "De la ferme à la fourchette" vise d’ailleurs une réduction de 50 % des pesticides et de 20 % des engrais d’ici 2030. Mais attention : une politique uniquement nationale risque de déplacer les problèmes ailleurs. Les accords commerciaux doivent intégrer ces enjeux pour éviter que les efforts de certains pays soient annulés par des importations plus polluantes. Car si l’agriculture se pense localement, la durabilité, elle, est forcément globale.