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Choses à Savoir SCIENCES

Quel est le mot universellement compris ?

Une équipe de linguistes de l'institut Max-Planck de psycholinguistique aux Pays-Bas a fait une découverte remarquable en 2013 : l'existence d'un mot véritablement universel, "hein?" (ou ses équivalents), présent dans 31 langues différentes à travers le monde. Ce qui rend cette découverte particulièrement intéressante est que ce mot ne semble pas avoir été emprunté d'une langue à une autre, mais s'être développé de manière indépendante dans diverses cultures.

 

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont mené une étude approfondie, analysant des conversations informelles dans des contextes très variés, allant des grandes métropoles aux villages les plus reculés. Dans certains cas, ils se sont même immergés pendant plusieurs semaines dans des communautés isolées pour observer et enregistrer des échanges spontanés.

 

Ce mot universel partage des caractéristiques phonétiques remarquablement similaires dans toutes les langues étudiées. Il est systématiquement monosyllabique, prononcé avec une intonation interrogative, et souvent accompagné d'un léger coup de glotte. Sa fonction est également identique partout : il sert à signaler une incompréhension et à demander une clarification dans la conversation.

 

Les chercheurs expliquent ce phénomène par ce qu'ils appellent une "convergence évolutive", concept emprunté à la biologie. Tout comme différentes espèces peuvent développer des caractéristiques similaires face à des défis environnementaux communs, les langues auraient évolué vers une solution commune pour répondre au besoin universel de gérer les incompréhensions dans les conversations.

 

Cette découverte est d'autant plus significative qu'elle remet en question l'un des principes fondamentaux de la linguistique : l'arbitraire du signe, selon lequel il n'existe normalement pas de lien direct entre le son d'un mot et sa signification. "Hein?" semble constituer une rare exception à cette règle.

 

Contrairement à des sons instinctifs comme les pleurs ou les gémissements, "hein?" est un mot qui s'apprend au cours du développement linguistique. Les enfants l'acquièrent en observant son usage dans les interactions sociales. Sa simplicité phonétique et sa prosodie interrogative en font un outil optimal pour réagir rapidement et clarifier une situation sans interrompre le flux naturel de la conversation.

 

Cette découverte, récompensée par un Ig Nobel en 2013, illustre comment le langage humain peut développer des solutions universelles pour répondre à des besoins de communication fondamentaux, transcendant ainsi les barrières culturelles et linguistiques.

 

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  • Connaissez-vous le “cristal temporel” ?

    02:33|
    Un cristal temporel, c’est un peu comme un cristal ordinaire… mais qui se répète non pas dans l’espace, mais dans le temps. Dans un cristal classique – un diamant, un sel ou un flocon de neige – les atomes s’alignent selon un motif régulier, qui se répète dans les trois dimensions de l’espace. Dans un cristal temporel, le motif ne se répète pas dans l’espace, mais dans le temps : les particules reviennent périodiquement à la même configuration, comme si elles oscillaient sans jamais s’arrêter.Ce concept, proposé en 2012 par le physicien américain Frank Wilczek, défie notre intuition. Dans la physique classique, lorsqu’un système atteint son état fondamental – c’est-à-dire l’état d’énergie minimale – il est censé être au repos. Rien ne bouge. Mais dans un cristal temporel, même dans cet état stable, quelque chose continue à évoluer, à vibrer, à osciller à un rythme fixe, sans apport d’énergie extérieure. C’est ce qui rend le phénomène si fascinant : il semble créer un « mouvement éternel » sans violer les lois de la thermodynamique.Comment est-ce possible ? Parce que ces oscillations ne produisent pas d’énergie utile : elles ne constituent pas une machine à mouvement perpétuel. Ce sont des oscillations internes du système, dues à des interactions collectives entre particules. C’est un comportement purement quantique, qui n’a pas d’équivalent direct dans le monde macroscopique.Sur le plan théorique, les cristaux temporels brisent une symétrie fondamentale de la physique appelée « symétrie de translation temporelle ». En d’autres termes, les lois de la physique sont les mêmes aujourd’hui qu’elles le seront demain, mais un cristal temporel, lui, introduit une périodicité : son état se répète à intervalles réguliers. C’est une rupture de symétrie, un peu comme un cristal spatial brise la symétrie d’un liquide homogène.Depuis 2016, plusieurs expériences ont permis de créer de véritables cristaux temporels, notamment avec des ions piégés ou sur des processeurs quantiques. Ces systèmes, isolés de leur environnement et pilotés par des lasers ou des champs magnétiques, ont montré ces oscillations périodiques stables dans le temps.Pourquoi cela intéresse-t-il les chercheurs ? Parce que cette stabilité temporelle pourrait servir de base à de nouvelles formes de mémoire ou d’horloge pour les ordinateurs quantiques. Le cristal temporel est donc une nouvelle phase de la matière, étrange mais bien réelle, qui remet en question notre manière de penser le temps et le mouvement au niveau le plus fondamental.
  • Comment allumer un feu avec de la glace ?

    02:18|
    Allumer un feu avec de la glace : l’idée semble absurde, presque magique. Et pourtant, c’est scientifiquement possible. Ce paradoxe repose sur un principe physique fondamental : la lumière du Soleil, concentrée par une lentille transparente, peut enflammer un matériau combustible. Et de la glace bien taillée peut justement servir de lentille.Pour comprendre, il faut d’abord rappeler comment fonctionne une loupe. Lorsqu’un rayon de Soleil traverse un milieu transparent de forme convexe – bombée vers l’extérieur –, il est dévié et concentré en un point précis : le foyer. À cet endroit, l’énergie lumineuse se transforme en chaleur, suffisante pour enflammer du papier, du bois sec ou de l’herbe. La glace peut jouer ce rôle, à condition d’être parfaitement claire et bien polie.Sur le terrain, la méthode demande une rigueur d’artisan. Il faut d’abord trouver de la glace très pure, idéalement issue d’eau claire gelée lentement. Ensuite, on la sculpte en forme de lentille biconvexe : épaisse au centre, plus fine sur les bords. Un morceau d’environ 5 à 7 centimètres d’épaisseur suffit. Puis on polit les faces avec les mains, un tissu ou un peu d’eau, jusqu’à ce qu’elles deviennent translucides comme du verre. Plus la glace est transparente, plus la lumière passera efficacement.Une fois la lentille prête, on l’oriente vers le Soleil, en tenant le morceau de glace à une vingtaine de centimètres d’un petit tas d’amadou : herbe sèche, coton, copeaux de bois. En ajustant la distance et l’angle, on cherche à concentrer la lumière sur un minuscule point lumineux. Là, la température peut grimper à plus de 150 °C, suffisante pour enflammer la matière. Le processus prend du temps : quelques minutes si la lentille est bien formée, parfois plus si la glace contient des bulles ou des impuretés.Cette technique, connue depuis longtemps des trappeurs et popularisée par des survivalistes, illustre parfaitement la puissance des lois optiques. Elle repose sur la réfraction : la déviation de la lumière lorsqu’elle traverse un milieu différent. La glace, comme le verre ou le cristal, plie les rayons et les concentre.Bien sûr, la réussite dépend des conditions : il faut un Soleil fort, une glace très claire et une température extérieure assez basse pour que la lentille ne fonde pas trop vite. Mais le principe reste fascinant : transformer un élément symbole du froid en source de feu. La nature, une fois de plus, prouve que ses lois n’ont rien d’illogique — seulement de surprenant.
  • Quelle sanglante méthode les Mayas utilisaient-ils pour conjurer la pluie ?

    02:19|
    Au cœur de la péninsule du Yucatán, dissimulée dans la jungle, se trouve une grotte que les archéologues ont longtemps hésité à explorer. Son nom : la Cueva de Sangre, la « grotte ensanglantée ». Découverte dans les années 1990, elle vient de livrer de nouveaux secrets, présentés en avril 2025 lors de la convention annuelle de la Society for American Archaeology. Et ces révélations confirment ce que les anciens chroniqueurs redoutaient déjà : pour invoquer la pluie, les Mayas pratiquaient des rituels d’une violence inouïe.Une offrande pour les dieux de la pluieLes Mayas vivaient sous un climat contrasté, alternant saisons de sécheresse et pluies torrentielles. Or, leur survie dépendait entièrement de l’eau : sans pluie, pas de maïs, donc pas de vie. Pour apaiser Chaac, le dieu de la pluie, ils recouraient à un rituel qu’ils jugeaient sacré : le sacrifice humain. Dans la Cueva de Sangre, les fouilles ont mis au jour plus de 200 ossements humains, dont une grande majorité appartenant à des enfants et des adolescents.Les analyses isotopiques réalisées récemment montrent que ces jeunes victimes ne provenaient pas de la région immédiate : certains avaient parcouru des centaines de kilomètres avant d’être conduits jusqu’à la grotte. Cela suggère que la cérémonie avait une dimension politique et religieuse : un moyen pour les élites mayas de renforcer leur pouvoir tout en sollicitant la faveur des dieux.Un bain de sang sacréLes traces retrouvées sur les os racontent l’horreur du rituel. Les victimes étaient égorgées ou percées d’un coup de lame en obsidienne au niveau du thorax, probablement pour extraire le cœur encore battant. Les parois de la grotte portaient, selon les premiers explorateurs, des traces de pigments mêlés à du sang séché. Certains corps étaient déposés dans des bassins d’eau souterraine — des cénotes, considérés comme les passages entre le monde des hommes et celui des dieux.Un message venu du passéCes nouveaux résultats, issus d’analyses ADN et de datations au carbone 14, confirment que les sacrifices de la Cueva de Sangre se sont étalés sur plusieurs siècles, entre 900 et 1200 après J.-C., période de grande instabilité climatique dans la région. Les Mayas tentaient, littéralement, d’acheter la pluie par le sang.Aujourd’hui encore, la Cueva de Sangre demeure fermée au public, sanctuarisée pour des raisons éthiques et archéologiques. Mais ses vestiges rappellent un fait troublant : pour survivre, certaines civilisations ont cru devoir nourrir les dieux… de leur propre chair.
  • Quelle théorie pourrait redéfinir notre vision de l’évolution humaine ?

    02:49|
    Dans une étude récente, les chercheurs Timothy Waring et Zachary Wood proposent une hypothèse audacieuse : l’évolution humaine entrerait dans une nouvelle phase, où ce n’est plus tant la génétique que la culture qui devient le principal moteur de notre adaptation. Le cœur de la théorieSelon Waring et Wood, nous assisterions à un basculement majeur : la transmission culturelle, qu’il s’agisse de techniques, d’institutions, de connaissances, prend désormais le pas sur la transmission génétique comme facteur fondamental de survie et de reproduction. Autrement dit : les gènes restent bien sûr importants… mais ce sont de plus en plus les systèmes culturels — l’éducation, la médecine, la technologie, les lois — qui déterminent si une personne ou un groupe peut prospérer. Pourquoi ce changement ?Plusieurs observations viennent étayer cette théorie :Dans le passé, l’évolution se faisait par de très longs processus génétiques : mutations, sélection, générations après générations.Aujourd’hui, on constate que les humains corrigent leurs handicaps via des technologies, vivent dans des environnements façonnés culturellement, et se transmettent des compétences et institutions à grande vitesse. Exemple : les lunettes corrigent la vue, la chirurgie permet de survivre à des affections mortelles, ce qui signifie que la sélection naturelle « pure » est moins décisive. Les systèmes culturels sont plus rapides : une innovation utile (par exemple, un protocole sanitaire, un procédé technologique) peut s’imposer en quelques années, là où une adaptation génétique prendra des millénaires. Waring et Wood estiment que cette rapidité donne à la culture un avantage adaptatif décisif. Quelles implications ?Les auteurs suggèrent que l’humanité pourrait évoluer vers quelque chose de plus groupal : les individus ne sont plus simplement des porteurs de gènes, mais font partie de systèmes culturels coopératifs, à même d’agir comme des super-organismes. En pratique, cela signifie que l’avenir évolutif de notre espèce dépendra peut-être davantage de la résilience et de l’innovation de nos sociétés culturelles que de notre bagage génétique. Il s’agit aussi d’un appel à penser l’évolution sous un angle nouveau : non plus seulement biologique, mais socioculturel, où l’environnement, les institutions, les technologies sont des facteurs d’adaptation à part entière.À noter toutefoisWaring et Wood ne prétendent pas que les gènes soient devenus inutiles ; leur théorie ne supprime pas la génétique mais la place dans un cadre plus large. De plus, ils insistent sur le fait que l’évolution culturelle n’est pas forcément « positive » ou morale : elle produire aussi des structures inégalitaires, des risques nouveaux et des trajectoires imprévues. En résumé, voilà une théorie qui change notre regard sur « ce que signifie être humain » : loin d’être figés dans nos gènes, nous serions en train de devenir des êtres davantage façonnés par les réseaux culturels, les institutions et la technologie. Si elle se confirme, cette vision pourrait bien redéfinir le futur de notre espèce.
  • Pourquoi de mystérieuses structures au large de Cuba intriguent-elles ?

    02:23|
    En 2001, une équipe d’océanographes canadiens menée par Paulina Zelitsky et Paul Weinzweig, travaillant pour la société Advanced Digital Communications, réalise une découverte qui va bouleverser le monde scientifique : au large de la pointe occidentale de Cuba, leurs sonars détectent à 650 mètres de profondeur une série de structures géométriques parfaitement alignées. Des formes rectangulaires, des pyramides, des avenues entières semblent dessiner les contours d’une ville engloutie.À l’époque, les chercheurs effectuent plusieurs plongées robotisées. Les images sont saisissantes : blocs taillés, angles droits, surfaces planes évoquant des murs ou des routes. Tout semble indiquer une construction humaine, mais datée de plusieurs millénaires. Si l’hypothèse se confirmait, elle remettrait en cause notre chronologie de la civilisation, car aucune société connue n’aurait pu ériger une telle cité avant qu’elle soit engloutie par la mer.Les scientifiques baptisent le site “Mega”, du nom d’un programme de cartographie sous-marine cubano-canadien. Certains y voient la trace d’une cité perdue semblable au mythe de l’Atlantide décrit par Platon. D’autres évoquent un cataclysme datant de la fin de la dernière ère glaciaire, il y a environ 12 000 ans, lorsque la montée brutale des océans aurait englouti des régions côtières entières. Mais le mystère reste total : à cette profondeur, aucune civilisation connue n’aurait pu construire ni même habiter un tel lieu.Les sceptiques avancent une explication plus rationnelle : il pourrait s’agir d’un phénomène géologique naturel, des formations rocheuses fracturées par les mouvements tectoniques. Pourtant, la régularité des motifs continue d’interpeller. Les images sonar montrent des structures de 400 mètres de large, formant des ensembles quadrillés trop ordonnés pour être purement aléatoires.Depuis deux décennies, les débats s’enchaînent sans qu’aucune expédition de grande ampleur n’ait été menée pour trancher. Les fonds cubains, encore peu explorés, gardent leurs secrets. Paulina Zelitsky elle-même affirmait en 2002 : « Ce que nous avons vu ne ressemble à rien de connu. »Aujourd’hui, ces vestiges muets dorment toujours sous les eaux turquoise des Caraïbes. Ville antique, illusion géologique ou trace d’un monde oublié, personne ne le sait. Mais une chose est sûre : le fond des mers n’a pas encore livré tous ses secrets. Et peut-être, un jour, ces mystérieuses ruines de Cuba réécriront une page entière de l’histoire humaine.
  • Pourquoi parle-t-on d'une éruption volcanique “plinienne” ?

    02:42|
    Une éruption plinienne, c’est l’une des formes les plus violentes et spectaculaires qu’un volcan puisse produire. Son nom évoque à lui seul la catastrophe : il vient de Pline le Jeune, un écrivain et sénateur romain du Ier siècle, témoin direct de la destruction de Pompéi lors de l’éruption du Vésuve en 79 après J.-C.. C’est de son récit que les volcanologues ont tiré ce terme, en hommage à la précision et à la force de sa description.Tout commence au petit matin du 24 août 79. Le Vésuve, jusque-là endormi depuis des siècles, explose soudainement. Pline le Jeune, alors âgé de 17 ans, observe la scène depuis la baie de Naples, à plusieurs kilomètres du volcan. Dans une lettre qu’il écrira des années plus tard à l’historien Tacite, il raconte avoir vu s’élever dans le ciel une immense colonne de cendres « comme un pin parasol » : une tige verticale qui monte droit, puis s’élargit en une nuée sombre. Ce détail deviendra le symbole même du phénomène : la colonne plinienne.Ce type d’éruption se caractérise par une explosion extrêmement puissante, provoquée par la pression des gaz emprisonnés dans le magma. Quand cette pression devient insupportable, elle libère d’un coup une énergie colossale : les gaz s’échappent, entraînant cendres, roches et fragments de lave pulvérisée jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres d’altitude — parfois jusqu’à la stratosphère. La colonne de matériaux peut atteindre 30 à 40 km de haut, avant de s’effondrer partiellement, formant des nuées ardentes qui dévalent les pentes à plus de 300 km/h, brûlant tout sur leur passage.Lors du drame du Vésuve, ces nuées ont enseveli Pompéi, Herculanum et Stabies sous plusieurs mètres de cendres. Les habitants, surpris par la rapidité de l’éruption, ont été piégés par la chaleur et les gaz. Pline l’Ancien, oncle de Pline le Jeune et célèbre naturaliste, tenta de secourir les victimes par bateau — il mourut asphyxié sur la plage de Stabies.Depuis, les volcanologues parlent d’éruption plinienne pour désigner les explosions les plus intenses, comparables à celle du Vésuve. D’autres volcans ont connu le même sort : le Krakatoa en 1883, le Mont Saint Helens en 1980 ou le Pinatubo en 1991, dont l’éruption a projeté plus de 10 milliards de tonnes de cendres dans l’atmosphère.En somme, une éruption plinienne, c’est le volcan porté à son paroxysme : une force brute de la nature, capable d’effacer des villes entières — et dont le nom, depuis deux millénaires, porte la mémoire d’un témoin romain fasciné par la fin d’un monde.
  • Pourquoi y a-t-il plus de vent sur les côtes ?

    02:15|
    Si vous vivez près de la mer, vous l’avez sans doute remarqué : il y a presque toujours plus de vent sur les côtes qu’à l’intérieur des terres. Ce phénomène, à la fois familier et fascinant, s’explique par la physique de l’air et les différences de température entre la terre et l’océan.Tout part d’un fait simple : la terre et la mer ne se réchauffent pas de la même manière. Le sol se réchauffe et se refroidit beaucoup plus vite que l’eau. En journée, sous le soleil, la surface terrestre devient rapidement chaude, tandis que la mer reste relativement fraîche. Cet écart de température crée une différence de densité entre les masses d’air : l’air au-dessus du sol se réchauffe, devient plus léger et s’élève. Pour combler le vide ainsi créé, l’air plus frais venu de la mer se déplace vers la terre. C’est ce que l’on appelle la brise de mer.Cette circulation d’air se met en place presque chaque jour sur les littoraux, notamment en été. Elle peut être douce ou puissante selon la différence de température entre la terre et la mer. Plus le contraste est fort, plus le vent est soutenu. C’est pourquoi les côtes méditerranéennes, par exemple, connaissent souvent un vent régulier l’après-midi, tandis que les nuits y sont plus calmes.Mais à la tombée du jour, le phénomène s’inverse : la terre se refroidit rapidement alors que la mer conserve sa chaleur. L’air marin, plus chaud, monte à son tour, et l’air froid des terres glisse vers la mer. On parle alors de brise de terre. Ce cycle quotidien, discret mais constant, explique pourquoi les régions côtières semblent toujours animées d’un souffle d’air.À cette alternance locale s’ajoute une autre explication : la rugosité du sol. L’océan offre une surface lisse, presque plane, tandis que les terres intérieures sont couvertes d’obstacles — collines, forêts, immeubles — qui freinent le vent. Sur la mer, rien ne le retient : il peut accélérer librement. C’est pourquoi les vents marins sont souvent plus forts et plus réguliers.Enfin, les grands systèmes météorologiques jouent un rôle. Les zones côtières se trouvent souvent à la frontière entre masses d’air marines et continentales, ce qui accentue les mouvements atmosphériques.En somme, le vent des côtes n’est pas un hasard, mais le résultat d’un ballet permanent entre le soleil, la terre et la mer. Un souffle né de la différence, entretenu par le mouvement — et sans lequel les bords de mer perdraient une partie de leur charme.
  • Je vous présente mon nouveau label de podcasts

    02:56|
    Voici les 3 premiers podcasts du label Audio Sapiens:1/ SurvivreApple Podcasts:https://podcasts.apple.com/us/podcast/survivre-histoires-vraies/id1849332822Spotify:https://open.spotify.com/show/6m4YqFSEFm6ZWSkqTiOWQR2/ A la lueur de l'HistoireApple Podcasts:https://podcasts.apple.com/us/podcast/a-la-lueur-de-lhistoire/id1849342597Spotify:https://open.spotify.com/show/7HtLCQUQ0EFFS7Hent5mWd3/ Entrez dans la légendeApple Podcasts:https://open.spotify.com/show/0NCBjxciPo4LCRiHipFpoqSpotify:https://open.spotify.com/show/0NCBjxciPo4LCRiHipFpoqEt enfin, le site web du label ;)https://www.audio-sapiens.com
  • Pourquoi certains pins penchent toujours vers l'équateur ?

    02:15|
    C’est un phénomène discret mais fascinant : sur certaines îles du Pacifique, notamment en Nouvelle-Calédonie, les pins colonnaires (Araucaria columnaris) semblent tous pencher… dans la même direction. C’est un phénomène discret mais fascinant : sur certaines îles du Pacifique, notamment en Nouvelle-Calédonie, les pins colonnaires (Araucaria columnaris) semblent tous pencher… dans la même direction. Et cette direction n’est pas aléatoire : ils s’inclinent vers l’équateur, qu’ils soient situés dans l’hémisphère Nord ou Sud. Un mystère botanique qui intrigue les scientifiques depuis plusieurs décennies.Ces arbres élancés, qui peuvent atteindre 60 mètres de haut, poussent naturellement droits dans la plupart des conditions. Pourtant, des mesures précises effectuées par une équipe de chercheurs australiens en 2017 (publiées dans Ecology) ont révélé un schéma troublant : plus les pins colonnaires sont éloignés de l’équateur, plus leur inclinaison vers celui-ci est marquée, jusqu’à 8 à 10 degrés. En d’autres termes, un pin situé dans l’hémisphère sud penchera vers le nord, et inversement.Pourquoi ? Plusieurs hypothèses ont été explorées. La première évoque le champ magnétique terrestre, qui pourrait influencer la croissance de ces arbres, un peu comme il guide certains animaux migrateurs. Mais aucune preuve solide ne vient confirmer ce lien. D’autres chercheurs ont pensé à une réponse phototropique, c’est-à-dire à une croissance orientée vers la lumière. Comme la trajectoire apparente du Soleil diffère selon la latitude, les arbres pourraient orienter lentement leur tronc vers la zone où l’exposition solaire est la plus régulière : celle de l’équateur. Cette hypothèse semble la plus plausible, mais elle ne suffit pas à tout expliquer, car d’autres espèces voisines ne présentent pas le même comportement.Une troisième piste concerne la rotation terrestre. Selon certains modèles, la force de Coriolis pourrait influencer la distribution des hormones de croissance (les auxines) dans les tissus végétaux, entraînant une croissance asymétrique du tronc. Ce serait une sorte d’effet “invisible” de la dynamique terrestre sur la biologie des plantes.Les chercheurs de l’université James Cook, en Australie, ont confirmé que cette inclinaison est constante et reproductible, mais son origine exacte reste mystérieuse. Aucun facteur climatique local (vents dominants, sol, humidité) ne permet de l’expliquer complètement.Ainsi, ces pins colonnaires qui s’inclinent avec élégance rappellent que la nature cache encore des énigmes : même dans un monde où les satellites scrutent chaque forêt, un simple arbre peut défier notre compréhension. Et, quelque part dans le Pacifique, des forêts entières continuent de saluer silencieusement le Soleil — toujours en direction de l’équateur.