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Choses à Savoir SCIENCES

Comment les médecins du Moyen Age parvenaient-ils à leur diagnostic ?

Au Moyen Âge, l’uroscopie était l’un des outils médicaux les plus utilisés pour diagnostiquer les maladies. Pratiquée depuis l’Antiquité, cette méthode consistait à examiner l’urine du patient — sa couleur, son odeur, sa consistance, voire parfois son goût — afin de détecter des déséquilibres dans le corps. Bien qu’aujourd’hui considérée comme obsolète, l’uroscopie reposait sur une vision scientifique cohérente pour l’époque, fondée sur la théorie des humeurs.


Le fondement théorique : la médecine humorale

La médecine médiévale s’appuyait sur la doctrine des quatre humeurs, héritée de Hippocrate et Galien : sang, phlegme (ou lymphe), bile jaune et bile noire. Ces humeurs étaient censées réguler la santé physique et mentale. Un déséquilibre entre elles provoquait les maladies. L’urine était vue comme un reflet direct des humeurs internes, et donc un indicateur privilégié de l’état de santé.


Les médecins pensaient que les organes filtraient les humeurs, et que l’urine en représentait le produit final. Analyser l’urine, c’était ainsi avoir accès à une sorte de "miroir du corps". L’uroscopie devenait alors un examen central dans le diagnostic médical.


Une observation rigoureuse… mais limitée

L’analyse de l’urine reposait sur plusieurs critères très codifiés. Les médecins observaient :

La couleur : du blanc au noir, en passant par le jaune, le rouge ou le verdâtre, chaque teinte était associée à un trouble particulier.

La clarté : une urine trouble ou opaque était suspecte.

Les dépôts : des résidus au fond du flacon indiquaient une mauvaise "coction" (digestion des humeurs).

L’odeur : jugée révélatrice d’excès de bile ou de pourriture interne.

La texture : une urine "filante" ou trop épaisse était vue comme un mauvais signe.

Et parfois, le goût (rarement pratiqué, mais mentionné dans certains traités).


Les médecins utilisaient un flacon sphérique en verre transparent, souvent appelé matula, pour observer l’urine à la lumière du jour. Des tables d’uroscopie, illustrées de couleurs et de formes types, servaient de guide comparatif. Ces manuels, très répandus, faisaient partie intégrante de la formation médicale.


Entre science et symbolisme

L’uroscopie était considérée comme une méthode sérieuse et scientifique. Pourtant, elle avait ses limites : elle se fondait sur des observations empiriques non vérifiées expérimentalement, et sans lien réel avec la physiologie humaine telle que nous la comprenons aujourd’hui. Néanmoins, elle représentait une tentative méthodique d’objectiver les symptômes, à une époque où l’imagerie médicale n’existait pas.


En résumé, l’uroscopie médiévale était un mélange de science pré-moderne, de symbolisme médical et d’observation empirique. Si elle nous paraît aujourd’hui dépassée, elle témoigne d’une volonté ancienne de comprendre le corps humain à travers les moyens disponibles.


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    Si vous souhaitez écouter mes autres épisodes:1/ Pourquoi Asterix et Obélix s'appellent-ils ainsi ?Apple Podcast:https://podcasts.apple.com/fr/podcast/pourquoi-ast%C3%A9rix-et-ob%C3%A9lix-sappellent-ils-ainsi/id1048372492?i=1000707334142Spotify:https://open.spotify.com/episode/5s7QVslB8HBXpHDfcZSwsz?si=ca388850b2c1465f2/ Pourquoi dit-on que nous sommes entrés dans l'ère de la post-vérité ?Apple Podcast:https://podcasts.apple.com/fr/podcast/pourquoi-dit-on-que-nous-sommes-dans-l%C3%A8re-de-la-post-v%C3%A9rit%C3%A9/id1048372492?i=1000706920818Spotify:https://open.spotify.com/episode/1877PbDOMl7D5x2Yl0Erqw?si=de16fd765c364fe53/ Pourquoi les Américains utilisent-ils "xoxo" pour dire "bisous" ?Apple Podcast:https://podcasts.apple.com/fr/podcast/pourquoi-les-am%C3%A9ricains-utilisent-ils-xoxo-pour-dire/id1048372492?i=1000706794990Spotify:https://open.spotify.com/episode/05Ns6S1cI7gYUew7tgfnrU?si=4c572130bd0440f64/ Pourquoi les Vikings préféraient-ils la hache à l'épée ?Apple Podcast:https://podcasts.apple.com/fr/podcast/pourquoi-les-vikings-pr%C3%A9f%C3%A9raient-ils-la-hache-%C3%A0-l%C3%A9p%C3%A9e/id1048372492?i=1000706755846Spotify:https://open.spotify.com/episode/7nRO3puLnnZhGqVutQ8hZQ?si=6caa84778c7b46f0--------------------------------------C’est une idée à la fois radicale et controversée, digne d’un roman de science-fiction écologique : déverser des millions de tonnes de sable verdâtre dans les océans pour lutter contre le changement climatique. Et pourtant, ce projet est bien réel. Il est actuellement étudié au Royaume-Uni, au sein du National Oceanography Centre de Southampton, dans l’objectif d’augmenter la capacité des océans à absorber le dioxyde de carbone (CO₂).Une arme contre le réchauffement climatique ?Comme les forêts, les océans sont d’immenses « puits de carbone ». Ils captent près d’un tiers des émissions humaines de CO₂. Mais selon un rapport de la National Academy of Sciences britannique publié en 2021 — récemment remis en lumière par le magazine NewScientist —, cette capacité pourrait être augmentée de 8 % grâce à une intervention géochimique inédite.L'idée ? Verser jusqu’à un million de tonnes d’olivine broyée — un minéral naturel de couleur verte composé de magnésium, silicium et oxygène — dans certaines zones stratégiques des océans. En se dissolvant dans l’eau salée, l’olivine réagit chimiquement avec le CO₂...
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    Une scène aussi surprenante que cocasse a récemment été filmée dans le parc national de Cantanhez, en Guinée-Bissau : des chimpanzés en train de partager des fruits fermentés, riches en sucre… et en alcool. Non, ce n’est pas un montage viral ou une publicité décalée, mais bien le sujet d’une étude scientifique sérieuse, publiée par des chercheurs de l’Université d’Exeter dans la revue Current Biology.Des “apéros” qui durent depuis 2015Depuis près de dix ans, les primatologues observent chez ces chimpanzés sauvages un comportement inhabituel : ils consomment régulièrement des fruits fermentés tombés au sol, qui contiennent un faible taux d’éthanol. Mais au-delà de l’ingestion d’alcool, c’est le rituel collectif qui intrigue les chercheurs. Dans plusieurs vidéos partagées sur les réseaux sociaux, on voit clairement les primates se rassembler pour ce moment, parfois même se passer les fruits, comme on partagerait un verre.Un plaisir… ou un outil social ?Chez l’humain, consommer de l’alcool active les circuits de la dopamine et des endorphines, favorisant le bien-être et la cohésion sociale. L’autrice principale de l’étude, Anna Bowland, s’interroge : « Et si les chimpanzés obtenaient les mêmes effets que nous ? Et si cette habitude avait une fonction sociale ? »En effet, contrairement à d’autres aliments, les chimpanzés ne partagent pas systématiquement leur nourriture. Or ici, ils semblent volontairement se réunir pour consommer ensemble des produits fermentés. De quoi suggérer que cette pratique pourrait renforcer les liens sociaux ou jouer un rôle dans la hiérarchie du groupe.Peu d’alcool, mais beaucoup d’intérêtPrécision importante : les quantités d’alcool ingérées restent faibles. Les chimpanzés ne cherchent pas à se saouler, ce qui irait à l’encontre de leur instinct de survie. Il ne s’agirait donc pas de simples comportements hédonistes, mais d’un rituel social ancien, potentiellement hérité d’un ancêtre commun aux singes et aux humains.Vers une origine ancestrale de l’apéro ?Ce que cette étude suggère, c’est que l’acte de boire ensemble, codifié chez l’humain en apéritif, barbecue ou pot de départ, pourrait plonger ses racines dans une histoire évolutive profonde. Peut-être que bien avant les verres de rosé et les cacahuètes, nos ancêtres partageaient déjà… un fruit un peu trop mûr.Prochaine étape pour les chercheurs : comprendre les effets physiologiques de ces "apéros" sur le comportement des chimpanzés, et confirmer si cette tradition, en apparence légère, est en fait un pilier ancestral de la sociabilité. Santé ! ?