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Choses à Savoir SANTE

Qu'est-ce que la catatonie ?

La catatonie est un trouble psychiatrique fascinant et souvent méconnu. Lorsqu’on entend ce mot, on imagine parfois une personne totalement figée, immobile, les yeux dans le vide. Et cette image n’est pas complètement fausse. Mais la catatonie, c’est bien plus complexe. C’est un syndrome, c’est-à-dire un ensemble de symptômes, qui affecte à la fois le comportement, le mouvement et parfois même les fonctions vitales.


Qu’est-ce que la catatonie ?

La catatonie est un état psychomoteur anormal, qui peut se manifester par une immobilité extrême, mais aussi, paradoxalement, par des mouvements répétitifs, désorganisés ou incontrôlés. Elle peut survenir dans le cadre de troubles psychiatriques graves — comme la schizophrénie ou les troubles bipolaires — mais aussi à la suite d’affections neurologiques, métaboliques ou médicales.


Autrefois, on associait presque exclusivement la catatonie à la schizophrénie. Mais on sait aujourd’hui qu’elle peut apparaître dans de nombreuses situations cliniques, y compris chez des personnes atteintes de dépression sévère, de troubles autistiques ou même lors d’infections, de traumatismes ou d’empoisonnements.


Quels sont les symptômes ?

Les signes de catatonie varient beaucoup, mais on en identifie plusieurs types caractéristiques :

Le mutisme : la personne ne parle plus, même si elle est consciente.

La stupeur : un état d’immobilité totale, sans réaction aux stimuli extérieurs.

La catalepsie : les muscles restent figés dans la position dans laquelle on place la personne. Par exemple, si on lève son bras, il reste levé.

La négativisme : un refus actif de bouger ou d’obéir à des instructions simples.

L’écholalie : répétition automatique des mots entendus.

L’échopraxie : imitation automatique des gestes d’autrui.

L’agitation catatonique : un état où la personne bouge de manière désordonnée, sans but apparent, souvent en silence.

Dans les formes les plus sévères, la catatonie peut devenir une urgence médicale. Une personne totalement figée pendant plusieurs jours peut développer des complications : déshydratation, malnutrition, thromboses, infections… Dans de rares cas, on parle de catatonie maligne, qui peut être mortelle si elle n’est pas traitée rapidement.


Quelles sont les causes ?

La catatonie n’est pas une maladie en soi, mais plutôt un symptôme d’un trouble sous-jacent. Elle peut résulter d’un choc émotionnel intense, d’un déséquilibre chimique dans le cerveau, d’une maladie neurologique, ou encore d’une intoxication médicamenteuse. Elle illustre de manière spectaculaire comment l’esprit peut prendre le contrôle – ou bloquer – le corps.


Comment traite-t-on la catatonie ?

Heureusement, des traitements existent. Le plus souvent, on utilise des benzodiazépines, comme le lorazépam, qui peuvent agir rapidement. Dans les cas résistants, l’électroconvulsivothérapie (ou ECT, parfois appelée « électrochocs ») peut être extrêmement efficace, malgré sa réputation controversée. Le traitement de la cause sous-jacente — qu’elle soit psychiatrique ou médicale — est aussi essentiel.

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  • Qu'est-ce que le syndrome de la vie vide ?

    02:07|
    Aujourd’hui, nous allons parler d’un mal discret, difficile à nommer, mais qui touche de plus en plus de personnes : le syndrome de la vie vide.Ce n’est pas une maladie officiellement reconnue. Vous ne la trouverez pas dans les manuels de psychiatrie comme le DSM-5. Et pourtant, elle est bien réelle. Le syndrome de la vie vide, c’est ce sentiment diffus de vide intérieur, d’ennui existentiel, de perte de sens. Comme si on vivait en pilote automatique, sans élan, sans envie, sans but.Et les chiffres parlent d’eux-mêmes. En France, 22 % des adultes déclarent ressentir régulièrement un manque de sens dans leur vie, selon un rapport de Santé Publique France. Et ce chiffre grimpe à 36 % chez les 18-35 ans, preuve que cette sensation de vide touche aussi – et peut-être surtout – les jeunes générations.Mais attention : ce n’est pas nécessairement de la tristesse, ni une vraie dépression. C’est plus subtil. Vous vous levez le matin, vous faites ce que vous avez à faire… mais vous n’en retirez aucune satisfaction. Vous avez l’impression que tout est creux, mécanique, que rien ne vous touche vraiment. Et surtout, vous ne savez pas toujours pourquoi.Ce syndrome peut apparaître dans des vies qui, de l’extérieur, semblent réussies. Une bonne situation, une famille, une stabilité… et pourtant, un désert intérieur. Il peut aussi émerger après une étape marquante : la retraite, une séparation, le départ des enfants… ou même l’atteinte d’un objectif longtemps poursuivi. Et une fois ce but atteint ? Le vide. Parce qu’en fait, on ne savait plus ce qu’on voulait vraiment.À l’échelle mondiale, l’Organisation mondiale de la santé estime que 5 % des adultes souffrent de dépression. Même si le syndrome de la vie vide n’est pas une dépression, il peut en être le terrain favorable, quand il persiste sans être reconnu.Souvent, ce malaise vient d’un décalage entre nos actions quotidiennes… et ce qui a vraiment du sens pour nous. Une vie remplie de tâches, mais pas de passion. De bruit, mais pas d’écoute de soi.Alors, comment faire ?Commencer par nommer ce vide. Puis, interroger son quotidien : qu’est-ce qui me touche ? me nourrit ? me fait vibrer ? Redonner du sens, non pas en faisant plus… mais en vivant mieux.Ce vide, parfois silencieux, peut être un début. Le début d’un recentrage, d’une reconstruction, d’un vrai choix de vie.
  • Quelle est la différence entre un diabète de type 1 et de type 2 ?

    01:57|
    À première vue, ces deux formes de diabète ont un point commun : une glycémie trop élevée, autrement dit un excès de sucre dans le sang. Mais en réalité, leurs causes, leurs mécanismes, et leur traitement sont très différents.Commençons par le diabète de type 1. C’est une maladie auto-immune. Cela signifie que le système immunitaire, qui est censé nous défendre, se retourne contre une partie de notre propre corps. Ici, il s’attaque aux cellules du pancréas qui produisent l’insuline. L’insuline, c’est cette hormone indispensable qui permet au glucose – le sucre – de pénétrer dans nos cellules pour leur fournir de l’énergie.Dans le type 1, ces cellules sont détruites. Résultat : le corps ne produit plus du tout d’insuline. Ce diabète apparaît généralement chez les enfants, les adolescents ou les jeunes adultes. Il est brutal, souvent découvert après des symptômes marqués : soif intense, urines fréquentes, perte de poids, fatigue extrême. Le traitement repose obligatoirement sur des injections d’insuline à vie, car le corps ne peut pas s’en passer.Passons maintenant au diabète de type 2, beaucoup plus répandu. Il représente environ 90 % des cas. Cette fois, le corps produit encore de l’insuline, mais il ne l’utilise plus correctement. On parle d’insulinorésistance. C’est un peu comme si la clé (l’insuline) ne rentrait plus bien dans la serrure (les cellules).Ce type de diabète se développe lentement, souvent sans symptôme au début. Il touche principalement les adultes, surtout en surpoids ou sédentaires, même si de plus en plus d’adolescents sont aussi concernés. Le traitement commence par une hygiène de vie adaptée : alimentation équilibrée, activité physique régulière. Si cela ne suffit pas, on ajoute des médicaments, voire de l’insuline à un stade avancé.En résumé ?→ Type 1 : le corps ne produit plus d’insuline du tout.→ Type 2 : le corps en produit encore, mais l’utilise mal.Dans les deux cas, le suivi médical est essentiel pour éviter les complications. Mais la bonne nouvelle, c’est que l’on peut aujourd’hui vivre longtemps et en bonne santé avec un diabète, à condition de bien le gérer.
  • Je lance ma chaine Youtube

    01:24|
    Pour découvrir mes vidéos:Youtube:https://www.youtube.com/@SapristiFRTikTok:https://www.tiktok.com/@sapristifr
  • Pourquoi l'usage des emojis peut-il être inquiétant ?

    02:30|
    Quand vous glissez des emojis dans vos messages ou dans vos publications sur les réseaux sociaux, vous en dites souvent bien plus que ce que vous croyez. C’est ce que révèle une étude récente menée par des chercheurs de l’Oklahoma State University, publiée dans la revue Current Psychology. Selon leurs résultats, ces petits symboles apparemment inoffensifs peuvent être révélateurs de traits de personnalité… parfois inquiétants.Une étude chiffrée et rigoureuseL’étude a été menée auprès de 285 étudiants universitaires : 145 femmes, 135 hommes et 5 personnes non-binaires. Chaque participant a été invité à indiquer la fréquence à laquelle il utilisait 40 emojis courants (20 positifs et 20 négatifs) dans différents contextes : messages personnels, publications publiques, ou réactions à d'autres contenus. En parallèle, ils ont rempli des questionnaires standardisés évaluant leurs traits de personnalité, notamment les Big Five (extraversion, névrosisme, etc.) et la Triade noire (narcissisme, machiavélisme, psychopathie).Ce que les emojis disent de vousLes chercheurs ont identifié des liens statistiquement significatifs entre l’usage des emojis et certains traits de personnalité :Chez les femmes, une utilisation fréquente des emojis est corrélée au narcissisme. Cela pourrait indiquer un désir accru de soigner leur image numérique et de susciter une réponse émotionnelle positive chez leurs interlocuteurs.Chez les hommes, une utilisation abondante d’emojis est associée à des scores élevés en machiavélisme (tendance à manipuler autrui à des fins personnelles) et en névrosisme (instabilité émotionnelle, anxiété, irritabilité).Plus surprenant encore, les hommes utilisent certains emojis bien plus fréquemment que les femmes : 💩 (tas de caca), 🔥 (feu), 💯 (100 points), 😱 (visage criant de peur), 🤯 (tête qui explose) ou 🙏 (mains jointes). Ces préférences spécifiques seraient également liées à des dynamiques de domination, d’ironie ou de manipulation dans la communication.Des implications sociales à ne pas négligerAu-delà de l’analyse psychologique, cette étude rappelle que nos outils numériques façonnent nos relations sociales. Un usage excessif ou stratégique des emojis pourrait être perçu comme manipulateur, narcissique ou émotionnellement instable — ce qui, dans certaines situations professionnelles ou personnelles, peut sérieusement nuire à l’image que l’on renvoie.En résumé, si les emojis enrichissent nos échanges en y ajoutant de l’émotion et de la nuance, ils sont aussi un miroir de nos intentions, conscientes ou non. Loin d’être anodins, ils trahissent parfois bien plus que des émotions : ils tracent le portrait de notre personnalité.
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    Et si vivre avec une personne dépressive pouvait, au fil du temps, vous rendre vulnérable à votre tour ? C’est la question soulevée par une étude étonnante publiée dans la revue Exploratory Research and Hypothesis in Medicine. Les chercheurs s’y sont intéressés à un acteur discret mais essentiel de notre bien-être mental : notre microbiote intestinal.Le microbiote, c’est cet écosystème de milliards de bactéries qui peuplent notre tube digestif. Il influence notre digestion, notre immunité, et… notre humeur. Depuis quelques années, les scientifiques parlent même d’un "axe intestin-cerveau", révélant que nos intestins jouent un rôle dans la régulation du stress, de l’anxiété et des troubles dépressifs.L’étude s’est penchée sur des couples vivant ensemble depuis plus de six mois. Les chercheurs ont découvert que, progressivement, les partenaires en couple voyaient leur microbiote intestinal devenir de plus en plus semblable. Comment ? Par des habitudes partagées : alimentation, rythme de vie, contact physique, échanges de salive, ou même exposition aux mêmes environnements bactériens. Résultat : le microbiote de l’un influence celui de l’autre.Ce qui interpelle, c’est que ce processus peut aussi favoriser la transmission de déséquilibres. Si l’un des deux souffre de troubles anxieux ou dépressifs, son microbiote peut être altéré — on parle alors de "dysbiose". Et en partageant ce microbiote perturbé, le partenaire sain pourrait, lui aussi, voir apparaître des symptômes liés à ces troubles. Autrement dit, la dépression pourrait avoir une dimension… microbiologique.Il ne s’agit pas ici de dire que la dépression est "contagieuse" au sens classique du terme, mais plutôt que le terrain biologique peut se synchroniser entre deux partenaires. Et cette synchronisation peut inclure des fragilités. Cela vient compléter ce que l’on savait déjà sur l’impact psychologique du quotidien partagé avec une personne en souffrance : fatigue mentale, empathie épuisée, repli sur soi. Mais ici, c’est le corps lui-même qui s’ajuste, parfois au détriment de l’équilibre mental.Ce constat ouvre de nouvelles pistes en santé mentale : soigner la dépression dans un couple pourrait aussi passer par une approche conjointe, y compris au niveau intestinal. Et cela rappelle que nos relations les plus intimes façonnent, bien plus qu’on ne l’imagine, notre santé physique et mentale.Une simple vie commune pourrait donc modifier, en profondeur, ce qui se joue dans nos entrailles… et dans notre esprit.
  • L'IA peut-elle être bonne psychologue ?

    02:02|
    Therabot est un chatbot conversationnel basé sur l'intelligence artificielle générative, conçu pour fournir un soutien en santé mentale. Développé depuis 2019 par le laboratoire d'IA et de santé mentale de Dartmouth, il a été entraîné avec des données issues des meilleures pratiques en psychothérapie, notamment la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). L'objectif est de proposer une assistance psychologique à grande échelle, en particulier pour les personnes n'ayant pas accès à des soins en personne.Résultats de l'étude cliniqueUne étude clinique randomisée, publiée en mars 2025, a évalué l'efficacité de Therabot auprès de 210 adultes souffrant de dépression majeure, d'anxiété généralisée ou de troubles alimentaires. Les participants ayant utilisé Therabot pendant quatre semaines ont montré des améliorations significatives de leurs symptômes :51 % de réduction des symptômes de dépression31 % de réduction des symptômes d'anxiété19 % de réduction des préoccupations liées à l'image corporelle et au poidsCes résultats sont comparables à ceux obtenus avec des thérapies en personne de qualité, selon les chercheurs .Relation thérapeutique avec l'IALes participants ont établi une relation de confiance avec Therabot, similaire à celle développée avec des thérapeutes humains. Ils ont interagi avec l'application en moyenne pendant six heures sur la période d'étude, ce qui équivaut à environ huit séances de thérapie. De plus, Therabot a été conçu pour détecter les contenus à haut risque, tels que les pensées suicidaires, et fournir des ressources d'urgence appropriées .Limitations et perspectivesBien que les résultats soient prometteurs, les chercheurs soulignent que Therabot n'est pas destiné à remplacer les thérapeutes humains, mais à compléter les soins existants. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les risques associés à l'utilisation de l'IA en santé mentale et pour garantir une utilisation sûre et efficace de ces outils .En résumé, Therabot représente une avancée significative dans l'utilisation de l'intelligence artificielle pour la santé mentale, offrant un soutien accessible et personnalisé, tout en mettant l'accent sur la sécurité et l'efficacité clinique.
  • Comment la sexualité des adolescents change-t-elle ?

    02:37|
    Pour découvrir le podcast Le Précepteur:https://open.spotify.com/show/4Lc8Fp7QAVsILrKZ41Mtbu?si=w28n3PRPSIuguRE4SQVMlQ-----------------------------La sexualité des adolescents français est en pleine mutation. C’est ce que révèlent trois études majeures publiées récemment : EnCLASS, CSF-2023 et Vavisa. Ensemble, elles dessinent le portrait d’une jeunesse à la fois plus prudente, plus diverse dans ses orientations, mais aussi plus exposée aux violences sexuelles.Premier constat frappant : les adolescents sont aujourd’hui moins nombreux à avoir des rapports sexuels qu’il y a dix ou vingt ans. En 2010, près de 18 % des collégiens déclaraient avoir eu un rapport sexuel ; ils ne sont plus que 8,8 % en 2022. En terminale, la proportion a chuté à 46,3 %, contre plus de 54 % en 2018. La parole des garçons reste plus affirmative sur ce point que celle des filles, comme dans les enquêtes précédentes. Ce recul pourrait traduire une forme de prise de distance vis-à-vis de la norme de performance sexuelle ou un environnement plus ouvert à d’autres formes d’intimité.Deuxième tendance marquante : la diversité des attirances s’affirme davantage. De plus en plus de jeunes osent se dire attirés par des personnes du même sexe ou par les deux sexes. Chez les garçons, ils sont passés de 1,6 % à 3,9 % entre 2018 et 2022. Chez les filles, la hausse est encore plus nette : de 4,1 % à 9,4 %. Cette évolution peut être liée à un climat social plus inclusif et à une plus grande liberté de parole sur les questions d’orientation sexuelle.Mais ces évolutions positives sont contrebalancées par des signaux préoccupants, notamment en matière de prévention et de violences sexuelles. Le recours au préservatif est en baisse, y compris lors des premiers rapports. Plus inquiétant : les lycéennes l’utilisent moins que les collégiennes. Seules une sur deux déclare se protéger avec un nouveau partenaire. La pilule est également en recul, souvent remplacée par d’autres moyens comme le stérilet.Enfin, le plus alarmant reste la fréquence des violences sexuelles et du non-consentement. Un tiers des jeunes – et quatre fois plus de filles que de garçons – disent avoir eu une relation sexuelle sans en avoir envie. Selon l’étude Vavisa, 80 % des victimes connaissaient leur agresseur, et 20 % n’en ont parlé à personne. À cela s’ajoutent les cyberviolences : diffusion d’images sexuelles non sollicitées, propos déplacés, ou visionnage de films pornographiques dès le plus jeune âge.En résumé, la sexualité des adolescents devient plus libre et diverse, mais elle reste marquée par des risques importants et une insuffisante prévention. Face à ces constats, la parole, l’éducation et l’écoute apparaissent plus que jamais comme des outils indispensables.
  • Pourquoi la peau gratte-t-elle en vieillissant ?

    02:11|
    Avec l’âge, de nombreuses personnes se plaignent d’un phénomène aussi banal qu’agaçant : la peau qui gratte. Ce symptôme, souvent discret au départ, peut devenir chronique et gêner considérablement la qualité de vie. Mais pourquoi cette démangeaison s’intensifie-t-elle avec le temps ? Les chercheurs en dermatologie ont identifié plusieurs mécanismes bien établis pour expliquer ce phénomène.Une peau qui s’affine… et s’assècheLa première cause, la plus fréquente, c’est la sécheresse cutanée, aussi appelée xérose. En vieillissant, notre peau produit moins de sébum, cette fine couche grasse naturelle qui protège la surface cutanée. Le film hydrolipidique, qui maintient l’hydratation, devient plus mince et moins efficace. Résultat : l’eau s’évapore plus vite de la peau, qui devient rugueuse, tendue… et sujette aux démangeaisons.De plus, la capacité de la peau à produire des lipides et à retenir l’eau diminue, notamment à cause d’une baisse de certaines protéines (comme la filaggrine) et d’un ralentissement du renouvellement cellulaire. Cette peau « en déficit d’hydratation » devient plus réactive à la moindre agression : froid, vent, vêtements irritants, savons agressifs...Un système nerveux plus sensibleAutre facteur aggravant : l’altération des fibres nerveuses cutanées. Avec l’âge, les nerfs de la peau peuvent devenir plus sensibles, ou au contraire moins efficaces, et envoyer des signaux erronés au cerveau. Une simple sensation de frottement peut ainsi être interprétée comme une démangeaison. Ce phénomène est encore mal compris, mais il expliquerait pourquoi certaines personnes âgées souffrent de prurit sans cause dermatologique visible.Une immunité qui changeLe système immunitaire aussi se modifie avec l’âge. La peau devient moins tolérante aux bactéries, champignons ou irritants chimiques, même en faible quantité. Certains souffrent ainsi d’eczéma, de dermatite de contact ou de réactions allergiques sans en avoir jamais eu avant. Ces inflammations légères peuvent se manifester uniquement par des démangeaisons persistantes.Médicaments et maladies chroniquesEnfin, il ne faut pas négliger l’impact de certains médicaments (comme les diurétiques ou les statines) ou de maladies chroniques fréquentes chez les seniors : insuffisance rénale, diabète, troubles hépatiques ou thyroïdiens. Tous peuvent provoquer un prurit généralisé, souvent sans autre signe visible.Que faire ?La première mesure est simple : hydrater régulièrement la peau avec des crèmes émollientes sans parfum. Ensuite, il faut éviter les produits irritants, porter des vêtements doux, et consulter si les démangeaisons deviennent invalidantes ou inexpliquées. Car si gratter soulage un instant, le vrai traitement passe par la compréhension des causes.
  • Pourquoi les spermatozoïdes sont-ils équipés d'un interrupteur secret ?

    02:09|
    Comment les spermatozoïdes, qui détestent la chaleur et se développent à une température idéale de 34 °C, parviennent-ils à survivre – et surtout à rester fonctionnels – dans le corps de la femme, où la température monte à 38 °C ?Une étude publiée en avril 2025 dans la revue Nature Communications par une équipe de l’Université Washington à Saint-Louis, éclaire ce mystère !La réponse tient en un mot : CatSper. Ce canal ionique (t une protéine spécialisée intégrée dans la membrane d'une cellule, qui agit comme une porte permettant à certains ions (comme le calcium, le sodium, le potassium ou le chlore) de passer à travers la membrane cellulaire. ), propre aux spermatozoïdes de mammifères, agit comme un interrupteur. Lorsqu’il est activé, il permet une entrée massive d’ions calcium dans la cellule. Résultat : les spermatozoïdes passent en mode "hyperactif", fouettant frénétiquement leur flagelle pour traverser les barrières biologiques, jusqu’à l’ovule. Sans cette phase d’hyperactivation, il n’y a tout simplement pas de fécondation possible.Mais ce système serait inutile sans un garde-fou. Et c’est là qu’entre en scène une autre molécule, moins connue mais essentielle : la spermine, présente dans le liquide séminal. Cette molécule empêche CatSper de s’activer trop tôt. En d’autres termes, tant que les spermatozoïdes sont dans l’environnement masculin, même en cas de légère élévation de température, la spermine veille au grain. Ce n’est que lorsqu’ils pénètrent dans l’appareil reproducteur féminin — et que la concentration de spermine chute — que le thermostat interne se déclenche.Ce mécanisme, aussi précis que celui d’un satellite, n’est pas seulement fascinant sur le plan biologique. Il pourrait transformer la manière dont nous abordons la contraception masculine ou le traitement de l’infertilité. En agissant sur le canal CatSper, on pourrait soit faciliter la motilité des spermatozoïdes dans les cas de fertilité faible, soit au contraire saboter leur course en les activant prématurément.Ainsi, derrière ce petit miracle de la nature se cache un ingénieux système de régulation thermique, comme si chaque spermatozoïde emportait un thermostat embarqué. Une découverte qui rappelle que même dans les plus infimes recoins de notre biologie, l’élégance de la mécanique du vivant reste une source d’émerveillement.