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Choses à Savoir SANTE

Pourquoi tout le monde a des hémorroïdes ?

Cet épisode a été réalisé en partenariat avec Les Laboratoires Servier. 


Oui, vous avez bien entendu, tout le monde en a ! Si je me permets de l’affirmer, c’est que ce terme « hémorroïdes » ne renvoie pas à une maladie en particulier, mais à des veines ! Et bien oui ! Des veines situées au niveau du canal anal et de l’anus. C’est tout simplement leur nom ! 


Elles contribuent à la fermeture du rectum et à la continence anale (le fait de retenir les selles et les gaz). En revanche, on peut légitimement parler de « maladie hémorroïdaire » qui est l'ensemble des troubles et symptômes pouvant toucher ces veines lorsqu'elles sont gonflées et irritées. Elle se manifeste le plus souvent par poussées. Les fameuses « crises hémorroïdaires ».

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  • Quelle maladie grave pourrait être détectée grâce au cerumen ?

    02:13|
    Je vais vous parler d'une étude surprenante publiée récemment dans la revue Analytical Chemistry. Des chercheurs chinois y présentent une méthode de dépistage non invasive et très prometteuse : analyser le sébum contenu dans le cérumen, pour détecter des signatures chimiques caractéristiques de cette maladie neurodégénérative.Le sébum, c’est cette substance grasse produite naturellement par notre peau. Et dans le cas de Parkinson, plusieurs études avaient déjà montré que sa composition change : des molécules spécifiques apparaissent, liées au stress oxydatif, aux inflammations chroniques et aux altérations métaboliques. Le problème ? Le sébum de la peau est exposé à l’environnement : il peut être modifié par le savon, la pollution ou les cosmétiques.C’est là qu’intervient une idée brillante : aller chercher ce sébum dans le conduit auditif, là où il est protégé et stable. Autrement dit : dans le cérumen.Les chercheurs ont mené une étude sur 209 personnes, dont 108 atteintes de Parkinson. Ils ont utilisé un simple écouvillon pour prélever un peu de cire d’oreille, puis l’ont analysée avec une technique sophistiquée appelée chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse, ou GC-MS. Cette méthode permet d’identifier les composés organiques volatils présents dans les échantillons.Quatre molécules sont ressorties nettement comme indicateurs : ethylbenzène, 4-éthyltoluène, pentanal et 2-pentadecyl-1,3-dioxolane. Leur présence ou leur concentration était significativement différente chez les malades.Les chercheurs ont ensuite utilisé un modèle d’intelligence artificielle pour interpréter les données, et le résultat est bluffant : 94 % de précision dans la détection de la maladie.Ce test, s’il est confirmé par d’autres études, pourrait être un véritable tournant dans la prise en charge de Parkinson. Il est :– non invasif,– simple à réaliser,– peu coûteux,– et surtout : il permettrait une détection précoce, bien avant les premiers symptômes moteurs.Les auteurs restent prudents : il faudra valider cette méthode dans d’autres pays, sur des populations plus larges, et à différents stades de la maladie.Mais ce qu’ils proposent, c’est une nouvelle voie de diagnostic, étonnamment accessible, grâce à une partie de notre corps à laquelle on ne pensait pas… l’intérieur de nos oreilles.
  • Pourquoi ne faut-il pas mettre simultanément de la crème solaire et de l'anti-moustique ?

    01:44|
    Il ne faut pas appliquer de la crème solaire et un anti-moustique en même temps, ou du moins pas n’importe comment, car cela peut réduire l’efficacité des deux produits et augmenter les risques pour la peau.D’abord, les répulsifs, notamment ceux contenant du DEET (la molécule la plus courante), peuvent altérer la capacité de la crème solaire à protéger contre les UV. Des études ont montré que lorsqu’on applique un anti-moustique juste après la crème solaire, la protection solaire est diminuée, parfois de manière significative. Cela augmente le risque de coups de soleil et à long terme, les risques de vieillissement prématuré ou de cancer de la peau.Ensuite, l’ordre d’application est très important. Il faut toujours mettre d’abord la crème solaire, puis attendre environ 15 à 30 minutes pour qu’elle soit bien absorbée par la peau. Ce n’est qu’après ce délai qu’il est recommandé d’appliquer l’anti-moustique. La crème solaire doit pénétrer la peau pour être efficace, tandis que le répulsif, lui, agit en surface. Si on les applique dans l’ordre inverse ou trop rapprochés, le répulsif peut bloquer l’absorption de la crème solaire, ou la crème peut diluer le répulsif.Il faut également éviter de mélanger les deux produits directement dans la main avant application : cela dilue les principes actifs de chacun, et réduit leur efficacité.Enfin, il y a un risque de surdosage. La crème solaire doit être réappliquée toutes les deux heures, surtout après la baignade ou la transpiration. Mais si l’on remet aussi systématiquement du répulsif à chaque fois, cela peut entraîner une exposition excessive au DEET ou à d’autres substances, avec un risque accru d’irritations, surtout chez les enfants ou les peaux sensibles.En résumé : applique toujours la crème solaire en premier, laisse-la bien pénétrer, puis mets l’anti-moustique. Ne les mélange pas et évite de réappliquer le répulsif trop souvent. Il existe aussi des produits combinés, mais leur efficacité est souvent moins bonne qu’en appliquant séparément les deux produits de manière correcte.
  • Qu'est-ce que le vaginisme ?

    02:06|
    Le vaginisme est un trouble sexuel féminin qui se manifeste par une contraction involontaire des muscles du plancher pelvien, en particulier autour de l’entrée du vagin. Cette contraction rend la pénétration difficile, douloureuse, voire impossible. Ce n’est pas une réaction volontaire : la femme ne contrôle pas cette contraction, ce qui distingue le vaginisme d’un simple refus ou d’une peur consciente.Le vaginisme est une réaction réflexe du corps, souvent en réponse à une peur, une douleur anticipée ou un traumatisme. Le corps « se défend » en bloquant l’accès au vagin. Cela peut se produire lors d’un rapport sexuel, d’un examen gynécologique ou même à l’insertion d’un tampon. On distingue deux formes principales : le vaginisme primaire, où la pénétration n’a jamais été possible, et le vaginisme secondaire, qui survient après une période de sexualité normale, souvent à la suite d’un événement déclencheur comme un accouchement difficile, une infection ou une agression.Comment savoir si tu souffres de vaginisme ? Voici quelques signes fréquents :– Une impossibilité ou grande difficulté à être pénétrée, même avec douceur.– Une douleur intense ou une sensation de blocage au moment de la pénétration.– L’impossibilité d’insérer un tampon ou un doigt.– Une contraction réflexe des muscles vaginaux, malgré une volonté de se détendre.– Une angoisse anticipée à l’idée d’un rapport sexuel ou d’un examen médical.Il est important de souligner que le vaginisme n’est pas une absence de désir sexuel, ni un rejet du partenaire. Il peut survenir dans une relation affective satisfaisante, avec du désir et de l’amour.Le vaginisme ne doit pas être confondu avec la dyspareunie (douleurs à la pénétration sans contraction musculaire) ou avec un simple manque de lubrification.Bonne nouvelle : le vaginisme se soigne très bien. La prise en charge repose souvent sur une combinaison de thérapie sexologique ou psychologique, de kinésithérapie périnéale, et parfois de l’utilisation progressive de dilatateurs vaginaux. Des exercices de respiration, de relaxation ou même d’hypnose peuvent aussi aider. Le soutien du partenaire peut également jouer un rôle important.Si tu te reconnais dans ces symptômes, n’hésite pas à en parler à un professionnel de santé : médecin généraliste, gynécologue ou sexologue. Ce trouble est plus fréquent qu’on ne le pense, et il existe des solutions efficaces pour en sortir.
  • Qu'est-ce que la fugue dissociative ?

    02:31|
    La fugue dissociative est un trouble psychologique rare mais spectaculaire, classé dans les troubles dissociatifs par le DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux). Elle se caractérise par une perte soudaine de mémoire, souvent associée à un départ inattendu de son domicile ou de son environnement habituel, sans que la personne ne se rende compte de ce qu’elle fait. Elle peut aller jusqu’à adopter une nouvelle identité et mener une nouvelle vie, sans souvenir de sa vie passée.La fugue dissociative survient généralement à la suite d’un événement traumatique ou d’un stress psychologique intense : un deuil, un divorce, une agression, un conflit personnel profond. Face à une douleur émotionnelle insupportable, l’esprit semble littéralement « fuir » pour se protéger, en mettant la mémoire en pause. Il s’agit donc d’un mécanisme de défense extrême, qui découpe l’expérience consciente en fragments pour éviter de faire face à la réalité.Pendant une fugue, la personne agit souvent de manière socialement normale : elle peut prendre un train, réserver une chambre d’hôtel, trouver un emploi, entamer des conversations. C’est ce qui rend ce trouble si difficile à repérer sur le moment. Ce n’est que lorsqu’elle est confrontée à son passé, ou lorsqu’elle retrouve spontanément la mémoire, qu’elle réalise l’amnésie. Le retour à la conscience peut être brutal, et s’accompagner de grande confusion, voire d’anxiété ou de honte.Les études sur le sujet sont rares, car le phénomène est peu fréquent. Selon le Merck Manual, la fugue dissociative concerne moins de 0,2 % de la population générale. Elle semble plus fréquente chez les personnes ayant déjà des troubles dissociatifs, ou ayant subi des traumatismes précoces (comme des abus dans l’enfance). Elle a également été observée chez certains soldats après des combats, ou chez des victimes de catastrophes naturelles.Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la fugue dissociative n’est ni feinte, ni volontaire. Elle diffère aussi de l’amnésie simple : ici, l’amnésie est combinée à un comportement actif de fuite ou de réinvention de soi.Le traitement repose sur une approche psychothérapeutique, souvent avec une thérapie cognitive ou une thérapie basée sur les traumatismes. L’objectif est d’identifier le facteur déclencheur, de restaurer les souvenirs, et de renforcer les mécanismes d’adaptation du patient.En résumé, la fugue dissociative est un effacement temporaire de soi, une tentative inconsciente de fuir l’insupportable. Elle nous rappelle la puissance de l’esprit à se défendre — parfois en s’effaçant lui-même.
  • Pourquoi le "paradoxe français" a dopé les ventes de vin ?

    03:04|
    Le "paradoxe français" désigne une observation intrigante : les Français, malgré une alimentation riche en graisses saturées (fromages, beurre, charcuterie), ont un taux relativement bas de maladies cardiovasculaires, en comparaison avec d'autres pays occidentaux comme les États-Unis. Cette contradiction apparente a été mise sous les projecteurs aux États-Unis le 17 novembre 1991, lors d’un épisode de l’émission très populaire 60 Minutes diffusée sur CBS. Le segment, intitulé "The French Paradox", présentait l’idée que la consommation régulière de vin rouge par les Français pourrait être la clé de leur bonne santé cardiovasculaire.L’impact de cette émission a été immédiat : selon les données du Wine Market Council, les ventes de vin rouge ont augmenté de 44 % aux États-Unis dans les mois qui ont suivi. En 1992, le vin rouge représentait environ 70 % des nouvelles ventes de vin sur le marché américain, contre seulement 50 % l’année précédente. Certaines marques françaises comme Château Lafite Rothschild ont vu leur popularité exploser, et les importations de vin français ont fortement progressé.Sur le plan scientifique, l’un des principaux promoteurs de ce concept était le chercheur Serge Renaud de l’INSERM à Lyon. Dans un article publié en 1992 dans The Lancet, il avance que la consommation modérée de vin rouge – un à deux verres par jour – pourrait réduire le risque de maladies coronariennes de 40 %. Le vin rouge contient en effet des polyphénols, dont le plus connu est le resvératrol, un antioxydant présent dans la peau du raisin. Des études comme celle de J.P. Fremont (1999, Life Sciences) ont suggéré que le resvératrol inhibe l’agrégation des plaquettes et protège les vaisseaux sanguins.Le "paradoxe français" est alors devenu un argument marketing massif. L’industrie vinicole, en France comme aux États-Unis, s’en est emparée pour promouvoir le vin rouge comme un produit "santé". Cette stratégie a contribué à modifier l’image du vin outre-Atlantique, le faisant passer d’un produit de luxe européen à un choix de consommation perçu comme bénéfique.Cependant, cette idée a été nuancée depuis. En 2018, une méta-analyse majeure publiée dans The Lancet a conclu qu’aucun niveau de consommation d’alcool n’est totalement sans risque. Malgré cela, l’effet du paradoxe français reste un exemple frappant de la manière dont une hypothèse scientifique, relayée par les médias, peut transformer un marché entier.
  • Pourquoi certains enfants ont une tache au-dessus des fesses ?

    02:12|
    Chez certains nouveau-nés, une tache bleutée apparaît juste au-dessus du sillon fessier, dans le bas du dos. Elle peut surprendre les jeunes parents, voire inquiéter. Pourtant, cette tache est tout à fait bénigne. Son nom médical : la tache pigmentaire congénitale, plus connue sous le nom de tache mongoloïde.Cette appellation, aujourd’hui controversée pour ses connotations historiques, vient du fait qu’elle est quasi universelle chez les populations mongoles. On la retrouve chez près de 100 % des bébés mongols, mais aussi chez 98 % des Japonais, Chinois, et Coréens, 80 % des Vietnamiens, ainsi que chez la majorité des Inuits, des peuples d’Amérique centrale et du Sud, et parfois chez les bébés d’origine africaine. En revanche, elle est beaucoup plus rare chez les bébés d’origine européenne, où elle ne concerne qu’environ 1 % des nourrissons.Mais alors, d’où vient cette tache ? Il s’agit d’un phénomène pigmentaire d’origine embryonnaire. Pendant la formation de l’embryon, certaines cellules appelées mélanoblastes, destinées à produire la mélanine (le pigment de la peau), migrent depuis la crête neurale vers différentes parties du corps. Il arrive que ces cellules restent bloquées dans le derme profond — la couche sous-jacente de la peau — sans atteindre leur destination habituelle. Résultat : une accumulation de mélanine à cet endroit, qui donne naissance à une tache bleu-grisâtre, aux contours souvent irréguliers.Cette tache est complètement indolore, non dangereuse, et surtout transitoire. Elle disparaît généralement entre l’âge de 2 et 6 ans, parfois plus tard. Elle ne nécessite aucun traitement. Elle n’a aucun lien avec une maladie ni une anomalie génétique. Ce n’est ni une ecchymose, ni une marque de naissance au sens classique du terme. En revanche, il est important que les soignants la signalent dans le dossier médical du bébé pour éviter toute confusion avec des signes de maltraitance, car sa couleur peut rappeler un bleu.En résumé : cette tache bleue au-dessus des fesses n’est qu’une variation physiologique normale, particulièrement fréquente dans certaines populations. Elle témoigne simplement de notre héritage génétique varié et de la richesse de notre diversité biologique. Rien d’inquiétant donc — juste un petit détail pigmentaire qui finit, avec le temps, par s’effacer naturellement.
  • Pourquoi le lait maternel est-il différent pour les filles et les garçons ?

    02:13|
    Pendant longtemps, on a cru que le lait maternel était une sorte de potion universelle : identique pour tous les bébés, qu’ils soient filles ou garçons. Mais la science a récemment révélé une vérité bien plus étonnante : le lait maternel varie selon le sexe de l’enfant allaité. Autrement dit, le corps de la mère ne produit pas tout à fait le même lait pour une fille que pour un garçon.Cette découverte a été mise en lumière par plusieurs études menées sur des humains, mais aussi sur des primates. Notamment chez les macaques rhésus, les chercheurs ont observé que le lait destiné aux petits mâles contenait plus de graisses et de protéines, tandis que celui produit pour les femelles était souvent plus riche en calcium et en certains sucres spécifiques. Chez l’humain, les différences sont plus subtiles mais bien réelles : le lait destiné aux garçons a souvent un apport calorique plus élevé, alors que celui destiné aux filles contient parfois plus d’éléments favorisant le développement du système immunitaire.Mais pourquoi cette différence ? L’explication semble se situer dans les besoins spécifiques du bébé selon son sexe, dès les premières semaines de vie. Les garçons, en moyenne, ont une croissance plus rapide au début, une masse musculaire plus importante et un métabolisme légèrement différent. Le corps de la mère s’adapterait donc pour fournir un lait plus énergétique. Les filles, elles, investissent davantage dans le développement cérébral et immunitaire à certains moments, ce qui pourrait expliquer un profil différent du lait.Mais ce qui est encore plus fascinant, c’est que ce processus ne semble pas être conscient. Il se déclenche grâce à la salive du nourrisson, au contact du mamelon. Ce simple contact déclenche une sorte de “dialogue chimique” : le corps de la mère reçoit des signaux biologiques qui l’informent du sexe de l’enfant… et ajuste la composition du lait en conséquence.Cette découverte remet en question une vision trop standardisée de l’allaitement. Elle montre à quel point le lait maternel est une substance vivante, intelligente, capable de s’adapter en temps réel aux besoins spécifiques de chaque enfant. Une forme de médecine naturelle sur mesure, transmise de mère en enfant.Ainsi, derrière ce geste ancestral qu’est l’allaitement, se cache une science de haute précision, encore en grande partie mystérieuse. Et l’on découvre peu à peu que le corps humain, sans bruit, ajuste tout… même le lait, au sexe de l’enfant.
  • L'activité sexuelle aide-t-elle vraiment à dormir ?

    02:23|
    Le lien entre sexualité et sommeil fascine autant qu’il interroge. Beaucoup de personnes rapportent mieux dormir après un rapport sexuel, mais que dit réellement la science ? Est-ce un simple ressenti ou un véritable phénomène physiologique ?De plus en plus d’études tendent à confirmer que l’activité sexuelle, et en particulier l’orgasme, peut favoriser un meilleur sommeil, parfois de façon comparable, voire supérieure, à certains somnifères légers.Lors d’un rapport sexuel, plusieurs mécanismes physiologiques se mettent en place. Pendant l’orgasme, le cerveau libère un cocktail de neurohormones : ocytocine (hormone de l’attachement et de la détente), prolactine (associée à la sensation de satiété sexuelle et à la somnolence), ainsi qu’une diminution du taux de cortisol, l’hormone du stress. Cette combinaison favorise naturellement un état de relaxation propice à l’endormissement.Une étude australienne de 2019, menée par le Dr Michele Lastella de l’Université de Central Queensland, a exploré ce phénomène. L’équipe a interrogé 460 adultes : 64 % des participants déclaraient qu’après un rapport sexuel avec orgasme, leur qualité de sommeil s’améliorait nettement. L’effet était encore plus marqué chez les couples ayant une vie sexuelle régulière.Plus récemment, une étude publiée en 2022 dans Frontiers in Public Health a montré, à partir de mesures objectives (actimétrie et questionnaires), que les participants ayant eu une activité sexuelle avec orgasme s’endormaient en moyenne 15 à 20 minutes plus rapidement, et bénéficiaient d’un sommeil plus profond, comparé aux nuits sans activité sexuelle.Faut-il en conclure que l’orgasme est plus thérapeutique que les médicaments ? Il convient de nuancer. Si l’effet apaisant de l’activité sexuelle est réel, il ne remplace pas un traitement médical adapté en cas d’insomnie chronique sévère. Toutefois, pour les troubles du sommeil légers ou modérés liés au stress ou à l’anxiété, il peut représenter une approche naturelle, sans effets secondaires.Autre point intéressant : cet effet bénéfique s’observe aussi bien après des rapports sexuels en couple qu’après la masturbation, selon une étude de 2016 par Brody et Krüger, publiée dans Sleep and Biological Rhythms. Cela confirme que c’est bien le relâchement neuro-hormonal lié à l’orgasme qui agit.En résumé, l’activité sexuelle — avec orgasme — constitue un véritable levier naturel pour favoriser un sommeil de qualité. Sans se substituer aux traitements médicaux en cas de pathologies, elle offre une stratégie complémentaire, agréable et accessible, pour favoriser l’endormissement et améliorer la récupération nocturne.
  • Pourquoi avons-nous parfois un trou de mémoire ?

    02:36|
    Qui n’a jamais vécu ce moment déconcertant : le mot sur le bout de la langue, le nom d’un collègue qui échappe soudain, le souvenir d’une tâche à accomplir qui se volatilise. Ces "trous de mémoire", bien que banals, intriguent depuis longtemps neuroscientifiques et psychologues.Une récente méta-analyse, parue dans la revue Trends in Cognitive Sciences, apporte un nouvel éclairage. En compilant les résultats de 80 études, les chercheurs ont identifié des mécanismes cérébraux bien spécifiques à l’origine de ces instants de vide mental. Et l’une des découvertes majeures est que ces moments ne sont pas des erreurs du cerveau, mais au contraire, une fonction naturelle de notre esprit.Première révélation : ces "trous de mémoire" ou épisodes de pensée diffuse occupent jusqu’à 20 % de notre temps d’éveil ! Ils surviennent lorsque notre attention se relâche temporairement, souvent à notre insu.Sur le plan neurologique, ces instants correspondent à une modification de l’activité du réseau du mode par défaut (Default Mode Network, DMN), un ensemble de régions cérébrales impliquées dans la réflexion intérieure, l’auto-évaluation et le vagabondage mental. Quand ce réseau prend le dessus, l’activité dans les circuits liés à l’attention et à la mémoire de travail diminue. Résultat : un décalage temporaire dans notre capacité à accéder aux souvenirs ou aux informations immédiates.Autrement dit, pendant ces brefs moments, notre cerveau bascule en mode introspectif ou "repos cognitif", et cela peut provoquer un trou de mémoire. C’est un phénomène physiologique normal — et même utile ! Il permettrait au cerveau de se régénérer, de consolider des souvenirs ou de favoriser la créativité.L’étude souligne également que ces épisodes sont plus fréquents en situation de fatigue, de stress ou de surcharge cognitive. Le manque de sommeil, par exemple, augmente l’instabilité de l’attention et rend les trous de mémoire plus probables.Enfin, les chercheurs rappellent que ces oublis sont rarement un signe de déclin cognitif chez l’adulte en bonne santé. Ils font partie du fonctionnement naturel de notre cerveau. Néanmoins, s’ils deviennent excessivement fréquents ou s’accompagnent d’autres troubles cognitifs, il est conseillé de consulter un spécialiste.En résumé, grâce à cette analyse approfondie, on comprend mieux que nos trous de mémoire sont liés à un rééquilibrage dynamique de l’activité cérébrale — un phénomène naturel et même essentiel à notre équilibre mental.