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Choses à Savoir SANTE

Pourquoi dort-on moins bien en altitude ?

Dormir en altitude peut s’avérer difficile, même pour les personnes en bonne santé. Dès 2 500 mètres, de nombreux voyageurs et alpinistes remarquent un sommeil perturbé, marqué par des réveils fréquents et une sensation de sommeil peu réparateur. Mais pourquoi l’altitude affecte-t-elle notre repos ?


Un manque d’oxygène qui perturbe la respiration

L’un des principaux coupables est l’hypoxie, c’est-à-dire la diminution de la quantité d’oxygène disponible dans l’air. À haute altitude, la pression atmosphérique est plus faible, ce qui réduit l’apport en oxygène dans le sang. Cette baisse entraîne des changements dans la respiration : le corps tente de compenser en augmentant la fréquence respiratoire, y compris durant le sommeil. Résultat : les phases de sommeil profond sont moins longues et moins réparatrices.


L’apnée centrale du sommeil en altitude

Un phénomène fréquent chez ceux qui dorment en haute montagne est l’apnée centrale du sommeil. Contrairement à l’apnée obstructive où un relâchement des muscles bloque la respiration, l’apnée centrale est causée par un dérèglement du centre respiratoire du cerveau. Confronté à l’hypoxie, l’organisme alterne entre des périodes de respiration rapide et des arrêts respiratoires involontaires. Ces interruptions du souffle fragmentent le sommeil, provoquant des micro-réveils et une sensation de fatigue au réveil.


Un sommeil plus léger et plus court

Des études montrent que l’altitude altère l’architecture du sommeil. En particulier, le sommeil paradoxal, essentiel pour la récupération mentale, est raccourci. De plus, l’hypoxie augmente la production de catécholamines, des hormones du stress, qui rendent l’endormissement plus difficile et favorisent un sommeil léger et instable.


L’inconfort et la température corporelle

Les conditions environnementales jouent également un rôle. Le froid nocturne en montagne entraîne des variations de température corporelle qui perturbent le cycle du sommeil. De plus, l’air sec en altitude assèche les muqueuses, pouvant causer des réveils nocturnes désagréables.


Comment mieux dormir en altitude ?

Quelques astuces peuvent atténuer ces effets :

S’acclimater progressivement pour permettre au corps de mieux gérer l’hypoxie. 

Éviter l’alcool et les sédatifs, qui aggravent les troubles respiratoires nocturnes. 

Hydrater suffisamment pour compenser l’air sec. 

Utiliser de l’oxygène d’appoint si nécessaire à très haute altitude. 


En conclusion, dormir en altitude est un défi physiologique, mais avec une bonne préparation, il est possible d’atténuer ces effets pour un sommeil plus réparateur.


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  • Pourquoi certains patients sont admis dans des zoos ?

    02:23|
    Cela ressemble à une blague cruelle. Pourtant, c’est une histoire vraie, bien que surprenante. En Angleterre, certains patients souffrant d’obésité extrême ont été pris en charge… dans des établissements zoologiques. Pas pour être exposés comme des curiosités, bien sûr, mais pour une raison bien plus technique : l’incapacité du système de santé traditionnel à gérer des corps hors norme.L’histoire remonte à plusieurs années, mais elle continue de faire parler. Dans certains cas extrêmes, le National Health Service (NHS), le système de santé public britannique, a dû solliciter l’aide de zoos ou de cliniques vétérinaires spécialisées pour réaliser des examens médicaux sur des personnes en situation d’obésité morbide. Pourquoi ? Tout simplement parce que les équipements classiques — scanners, tables d’opération, brancards — ne supportaient pas leur poids ou leur taille.Dans un rapport rendu public par les autorités sanitaires britanniques, on apprend que des scanners vétérinaires conçus pour des animaux de plusieurs centaines de kilos ont été utilisés pour permettre des examens chez certains patients obèses. Dans un zoo du sud de l’Angleterre, un scanner normalement réservé aux rhinocéros et aux ours a ainsi servi à imager le corps d’un patient humain, pour la bonne et simple raison que l’appareil était le seul à pouvoir accueillir sa corpulence.Ce recours aux zoos n’est évidemment pas une solution banale ni souhaitée. Il met en lumière un malaise plus profond : celui d’un système de santé dépassé par l’évolution rapide des besoins liés à l’obésité. Aujourd’hui, au Royaume-Uni, près d’un adulte sur trois est obèse. Pour les cas les plus sévères, les conséquences médicales sont multiples : hypertension, diabète, apnée du sommeil, maladies cardiovasculaires… Et pourtant, ces patients sont parfois littéralement hors des normes prévues par les hôpitaux.Dans certains hôpitaux anglais, le personnel a même dû faire appel à des équipes de secours spécialisées pour déplacer des patients très obèses, avec des engins utilisés d’ordinaire… pour déplacer des chevaux ou des vaches.Face à cette réalité, certains établissements hospitaliers britanniques ont commencé à s’adapter. On voit apparaître des unités "bariatriques" équipées de lits renforcés, de fauteuils XXL, de toilettes adaptées, et surtout, de machines capables d’accueillir des patients pesant jusqu’à 350 kilos. Mais cela reste coûteux, lent à se généraliser… et encore trop rare.L’image du patient humain transporté dans un zoo pour passer un scanner reste marquante. Elle choque, elle amuse parfois, mais elle révèle surtout un déséquilibre : notre système de santé est encore trop souvent conçu pour des corps "moyens", alors que la réalité démographique évolue rapidement.Alors, oui, certains patients britanniques ont été soignés au zoo. Pas par mépris, ni par manque d'humanité, mais parce que la médecine moderne a parfois besoin… de s’agrandir un peu.
  • BONUS - Que se passe-t-il dans le cerveau pendant une anesthésie ?

    03:53|
    Aujourd’hui, je vous emmène dans un voyage fascinant à l’intérieur du cerveau...Un moment mystérieux que beaucoup ont vécu, mais que peu comprennent vraiment : l’anesthésie générale.Remontons un instant dans le passé.Le 16 octobre 1846, à Boston, au Massachusetts General Hospital, un dentiste du nom de William Morton réalise la première démonstration publique réussie d’une anesthésie générale à l’éther.Ce jour-là, un patient subit l’ablation d’une tumeur au cou... sans douleur, ni cri.Une révolution est née.Avant cela, la chirurgie relevait de l’épreuve de force : on opérait à vif, rapidement, et dans la souffrance.Depuis cette date, l’anesthésie générale a sauvé des millions de vies en rendant possibles des interventions longues, complexes… et indolores.Lorsque vous êtes allongé sur la table, une équipe vous entoure. Une seringue est connectée à votre bras, une substance s’écoule. Et, très vite... plus rien.Pas de rêve, pas de sensation, pas de douleur. Comme si l’on avait appuyé sur un bouton "off".Mais ce n’est pas un simple sommeil.Des études en imagerie cérébrale montrent que l’anesthésie ne mime pas le sommeil, mais provoque une déconnexion brutale entre les différentes zones du cerveau, notamment entre le thalamus – une sorte de centre de tri sensoriel – et le cortex, responsable de la conscience.Les signaux sensoriels n’arrivent plus à destination. Résultat : le cerveau ne perçoit plus le monde extérieur.Ce phénomène est orchestré par des molécules puissantes : propofol, kétamine, halogénés comme le sévoflurane… Ces agents anesthésiques modifient en profondeur la chimie cérébrale.Leur cible principale ? Les neurotransmetteurs, ces messagers chimiques entre les neurones.Parmi eux, le plus important ici s’appelle GABA, le grand régulateur de l’activité neuronale.Les molécules anesthésiques agissent comme des "amplificateurs" de ce neurotransmetteur.En se liant à ses récepteurs, elles renforcent son effet inhibiteur, ralentissant ou stoppant carrément la transmission des signaux nerveux.Résultat ?Le cerveau devient moins excitable, les réseaux de neurones cessent de communiquer efficacement entre eux, et l’activité cérébrale s’effondre progressivement, un peu comme si on plongeait un ordinateur en mode veille.Mais ce n’est pas tout.D’autres molécules anesthésiques comme la kétamine bloquent un autre récepteur fondamental : le NMDA, impliqué dans la transmission de la douleur et de la conscience.D’autres encore agissent sur des canaux ioniques, modifiant la façon dont les neurones échangent les signaux électriques.En clair : c’est tout un orchestre neurochimique qui est désorganisé volontairement, pour plonger le cerveau dans un état de silence contrôlé.Et pourtant, le cerveau n’est pas mort. Il continue de réguler la respiration, le rythme cardiaque, la température... comme s’il restait en mode automatique.Puis vient le réveil. Là encore, c’est mystérieux : certains patients mettent quelques secondes, d’autres plusieurs minutes.Le cerveau se reconnecte progressivement. Il n’est pas rare de se sentir confus, désorienté, voire agité dans les premières minutes.Et dans de très rares cas – un pour 15 000 environ – une conscience résiduelle peut persister pendant l’opération : on parle alors de conscience peropératoire.Le patient est paralysé, incapable de parler, mais entend ou ressent partiellement. Cela reste rare, mais suffisamment sérieux pour que les anesthésistes utilisent aujourd’hui des moniteurs de profondeur d’anesthésie.
  • Pourquoi faut-il baisser l'abattant des WC avant de tirer la chasse ?

    01:41|
    Baisser l’abattant des toilettes avant de tirer la chasse est un geste simple, mais crucial pour des raisons d’hygiène, souvent sous-estimées. Ce réflexe permet de limiter la dispersion de microgouttelettes contaminées, un phénomène bien documenté par la science.Le phénomène de l’« aérosol fécal »Lorsque l’on tire la chasse d’eau, surtout dans des toilettes sans couvercle, un nuage invisible d’aérosols est projeté dans l’air. Ces microgouttelettes peuvent contenir des bactéries, des virus, et d’autres agents pathogènes présents dans les selles et l’urine. Une étude clé publiée en 2020 dans la revue Physics of Fluids a utilisé des simulations en 3D pour visualiser ce phénomène. Les chercheurs ont observé qu’un jet puissant de la chasse propulsait des gouttelettes jusqu’à un mètre au-dessus de la cuvette, en moins de six secondes. Ces particules peuvent ensuite rester en suspension dans l’air pendant plusieurs minutes, voire se déposer sur les surfaces environnantes.Contamination des surfacesLes toilettes sont souvent situées dans des espaces clos, où les surfaces proches — poignée de porte, lavabo, brosse WC, serviettes, brosse à dents — sont particulièrement vulnérables à cette contamination. Une étude publiée en 2005 dans le Journal of Hospital Infection a montré que le tirage de la chasse, sans abattant fermé, provoquait une dispersion bactérienne significative sur les surfaces jusqu’à plusieurs dizaines de centimètres autour des toilettes.Ces dépôts peuvent abriter des bactéries comme E. coli, Salmonella, Clostridium difficile, ou encore des virus gastro-intestinaux. Or, certaines de ces bactéries peuvent survivre plusieurs heures, voire plusieurs jours, sur les surfaces inertes. Cela augmente le risque de transmission indirecte par contact avec les mains.Un geste d’hygiène simple et efficaceFermer l’abattant agit comme une barrière mécanique. Même si cela ne bloque pas 100 % des aérosols, cela réduit drastiquement leur dispersion. Selon des recherches menées à l’Université de Leeds (UK), fermer le couvercle avant de tirer la chasse permet de diminuer la libération de bactéries dans l’air de plus de 50 %. Cela a d’autant plus d’importance dans les lieux partagés, comme les toilettes publiques, familiales ou professionnelles.En conclusionTirer la chasse sans fermer l’abattant revient à pulvériser dans l’air un mélange de microgouttelettes potentiellement infectieuses. En adoptant le réflexe de baisser le couvercle, on réduit ce risque de manière simple, rapide et efficace. Un petit geste d’hygiène… pour un grand bénéfice sanitaire.
  • Pourquoi devriez-vous pratiquer le régime du hara hachi bu ?

    02:05|
    Le hara hachi bu est un principe japonais de modération alimentaire qui peut se traduire par : « Mange jusqu’à 80 % de satiété ». Cette pratique ancestrale, issue de la philosophie confucéenne, est notamment observée à Okinawa, une région du Japon réputée pour la longévité exceptionnelle de ses habitants.Concrètement, il s'agit de s'arrêter de manger avant de se sentir complètement rassasié, en écoutant ses signaux internes de satiété. Au lieu de manger jusqu'à ne plus avoir faim du tout — ce que beaucoup font dans les sociétés occidentales — les adeptes du hara hachi bu s'arrêtent dès qu'ils sentent qu'ils ont comblé environ 80 % de leur appétit.Origines et philosophieCe principe est profondément enraciné dans la culture japonaise, où l’équilibre, la mesure et le respect du corps sont valorisés. Hara hachi bu n’est pas une règle stricte, mais plutôt un art de vivre. Il implique de manger lentement, de prêter attention à ses sensations, et de respecter son corps en évitant les excès.Les bienfaits du hara hachi bu1. Prévention du surpoids et de l'obésitéManger jusqu’à 80 % de satiété permet naturellement de réduire l’apport calorique sans se priver ni compter les calories. Plusieurs études ont montré que les habitants d’Okinawa consomment en moyenne 10 à 20 % de calories en moins que le reste du Japon — ce qui contribue à leur faible taux d’obésité et de maladies métaboliques.2. Allongement de la durée de vieLes habitants d’Okinawa comptent parmi les populations les plus âgées au monde, avec un grand nombre de centenaires. Des études comme celles du Okinawa Centenarian Study (Willcox et al.) ont souligné que le hara hachi bu, combiné à une alimentation riche en végétaux, en légumineuses et pauvre en produits transformés, joue un rôle clé dans leur longévité.3. Réduction du stress oxydatifEn mangeant moins, on réduit le stress imposé à l'organisme pour digérer et métaboliser les aliments. Moins de calories signifie souvent moins de radicaux libres produits, et donc moins de dommages cellulaires. Cela peut ralentir certains processus du vieillissement.4. Meilleure digestion et confort intestinalEn évitant de surcharger l’estomac, la digestion est plus facile, ce qui réduit les ballonnements, les reflux et la fatigue post-repas.En résuméLe hara hachi bu est plus qu’un simple conseil diététique : c’est une approche respectueuse du corps, de la santé et du temps. Dans un monde où l’excès est souvent la norme, il nous rappelle qu’un peu de retenue peut conduire à plus de bien-être… et peut-être à une vie plus longue.
  • Qu'est-ce que le traumatisme transgénérationnel ?

    02:58|
    Le traumatisme transgénérationnel, aussi appelé traumatisme intergénérationnel, est un phénomène psychologique et parfois biologique par lequel un traumatisme vécu par une personne ou un groupe peut affecter les générations suivantes, même si ces dernières n’ont pas directement vécu l’événement traumatique.Origine du conceptCe concept a émergé après l’étude de la descendance de survivants de la Shoah. Dans les années 1960 et 1970, des cliniciens ont observé que certains enfants ou petits-enfants de survivants de camps de concentration développaient des troubles émotionnels similaires à ceux de leurs parents, sans avoir eux-mêmes été exposés aux mêmes violences.Depuis, le traumatisme transgénérationnel a été étudié dans d'autres contextes : enfants de vétérans de guerre, descendants de peuples colonisés ou ayant vécu des génocides (comme les Arméniens, les Rwandais, les peuples autochtones, etc.), enfants de victimes de violences familiales ou d’abus sexuels.Mécanismes de transmissionLe traumatisme transgénérationnel peut se transmettre de plusieurs façons, qui ne s'excluent pas mutuellement :1. Transmission psychologiqueC’est la forme la plus directement observable. Un parent ayant vécu un traumatisme peut, consciemment ou non, transmettre une vision du monde marquée par la peur, la méfiance, la honte ou la colère. Cela peut passer par le langage, l’éducation, les silences, les comportements. Par exemple, un parent qui a survécu à la guerre peut élever ses enfants dans un climat d’anxiété constante, les incitant à être toujours sur leurs gardes.2. Transmission comportementaleLes traumatismes non résolus peuvent engendrer des troubles du comportement chez les parents (dépression, agressivité, retrait émotionnel, addictions), qui affectent ensuite le développement de l’enfant. L’enfant n’hérite pas du traumatisme en lui-même, mais grandit dans un environnement émotionnellement instable ou insécurisant.3. Transmission épigénétiqueDes recherches récentes suggèrent que le traumatisme pourrait aussi laisser des marques biologiques sur l’expression des gènes. Ce champ s’appelle l’épigénétique. Par exemple, une étude menée en 2015 sur les descendants de survivants de l’Holocauste (Yehuda et al.) a montré que certaines modifications biochimiques dans les gènes liés à la régulation du stress pouvaient être transmises aux enfants. Cela pourrait influencer la façon dont les descendants réagissent au stress, les rendant plus vulnérables à l’anxiété ou à la dépression.ConséquencesLes personnes touchées par un traumatisme transgénérationnel peuvent développer :des troubles anxieux ou dépressifs,des difficultés à établir des relations saines,un sentiment de culpabilité ou de honte diffus,des comportements d’évitement ou de surprotection.Peut-on en sortir ?Oui. La prise de conscience est une première étape essentielle. La thérapie individuelle ou familiale, la psychogénéalogie, ou encore certaines approches comme l’EMDR ou les constellations familiales, peuvent aider à comprendre et à désamorcer ces héritages invisibles.Le traumatisme transgénérationnel nous montre à quel point nous portons parfois, sans le savoir, des blessures qui ne sont pas les nôtres — mais qu’il est possible d’apaiser.
  • Pourquoi le cerveau vieillirait-il brutalement à partir de 44 ans ?

    02:18|
    On a longtemps pensé que le vieillissement du cerveau était un processus progressif et linéaire. Pourtant, une étude publiée en 2022 dans la revue scientifique PNAS — Proceedings of the National Academy of Sciences — révèle une réalité bien différente : le cerveau ne vieillirait pas de façon continue, mais par à-coups, avec un tournant brutal autour de 44 ans.Cette étude, menée par des chercheurs allemands et britanniques, s’appuie sur l’analyse de données d’imagerie cérébrale provenant de plus de 4 000 personnes âgées de 18 à 88 ans. En se basant sur une technique appelée « connectomique », les scientifiques ont cartographié les réseaux de communication entre différentes régions du cerveau. Leur objectif : comprendre comment ces connexions évoluent avec l’âge.Leur découverte principale est frappante : vers 44 ans, la structure du cerveau connaît une réorganisation brutale. C’est un peu comme si, à cet âge, les lignes de communication dans le cerveau étaient redirigées, certains circuits étant désactivés tandis que d’autres deviennent plus actifs. Ce basculement marque le début d’un déclin dans la rapidité et l’efficacité des échanges neuronaux. Concrètement, cela pourrait expliquer pourquoi, passé la quarantaine, certaines fonctions cognitives — comme la mémoire de travail, la vitesse de traitement ou la concentration — commencent à diminuer plus visiblement.Mais attention : ce n’est pas une fatalité. Ce changement ne signifie pas une dégénérescence irréversible, ni une perte de capacités immédiate. Il s’agit plutôt d’un tournant neurologique : le cerveau devient un peu moins plastique, un peu moins efficace dans sa manière de traiter et de transmettre l’information.Fait intéressant, l’étude montre aussi que toutes les régions du cerveau ne sont pas touchées de la même manière. Les zones les plus affectées sont celles impliquées dans des fonctions dites "supérieures", comme le raisonnement, le langage ou la prise de décision. En revanche, les zones sensorielles et motrices restent relativement stables plus longtemps.Ces résultats ont des implications majeures. D’abord, ils nous rappellent l’importance de préserver la santé du cerveau dès la quarantaine — voire avant — par une alimentation équilibrée, une activité physique régulière, un bon sommeil et une stimulation intellectuelle continue.En somme, selon cette étude parue dans PNAS, le cerveau humain pourrait connaître un tournant critique vers 44 ans. Un moment charnière, non pas pour s’alarmer, mais pour agir, en adoptant des habitudes qui favorisent un vieillissement cérébral en douceur.
  • Quel est le sport le plus sain pour le corps ?

    02:09|
    Parmi tous les sports que l’on peut pratiquer, le tennis ressort souvent comme l’un des plus bénéfiques pour la santé globale. Et ce n’est pas qu’une impression : plusieurs études scientifiques appuient cette idée.Prenons une étude marquante publiée en 2018 dans le British Journal of Sports Medicine. Menée dans le cadre de la Copenhagen City Heart Study, elle a suivi plus de 8 500 personnes pendant environ 25 ans, en comparant les effets de différents sports sur l'espérance de vie. Résultat : les joueurs réguliers de tennis vivent en moyenne 9,7 ans de plus que les personnes sédentaires. C’est plus que les nageurs (+3,4 ans), les coureurs (+3,2 ans) ou les cyclistes (+3,7 ans). Pourquoi un tel écart ? Parce que le tennis combine les bienfaits de l’activité physique intense avec ceux des interactions sociales. Or, la recherche montre que l’isolement social est un facteur de risque comparable au tabagisme ou à l’obésité.Sur le plan physiologique, le tennis fait appel à tout le corps. Il renforce le système cardiovasculaire en améliorant l’endurance et la capacité respiratoire. Lors d’un match, la fréquence cardiaque peut facilement atteindre 70 à 85 % de la fréquence maximale, ce qui correspond à une activité aérobique intense, excellente pour le cœur. Il stimule également les muscles, notamment ceux des jambes, des bras, du tronc et du dos, grâce aux mouvements de course, de frappe, de rotation et d’équilibre.Mais ce n’est pas tout. Le tennis améliore la coordination œil-main, la concentration, la rapidité de réaction et même la mémoire, notamment à travers l’anticipation et la stratégie de jeu. Ces aspects ont un effet protecteur sur les fonctions cognitives, en particulier chez les personnes âgées.Sur le plan mental, le tennis est aussi un excellent régulateur de stress. Une étude publiée dans PLoS One en 2020 a révélé que les sports de raquette, comme le tennis, étaient associés à une meilleure santé mentale que les sports individuels. Ils réduisent les symptômes d’anxiété, améliorent l’estime de soi et favorisent un meilleur sommeil.Enfin, le tennis est un sport qui peut se pratiquer à tout âge, avec des règles adaptables et une intensité modulable. Il offre ainsi une activité physique complète, durable et socialement engageante — autant d’éléments qui expliquent pourquoi, selon la science, le tennis est l’un des sports les plus sains au monde.
  • Qu'est-ce que la catatonie ?

    02:05|
    La catatonie est un trouble psychiatrique fascinant et souvent méconnu. Lorsqu’on entend ce mot, on imagine parfois une personne totalement figée, immobile, les yeux dans le vide. Et cette image n’est pas complètement fausse. Mais la catatonie, c’est bien plus complexe. C’est un syndrome, c’est-à-dire un ensemble de symptômes, qui affecte à la fois le comportement, le mouvement et parfois même les fonctions vitales.Qu’est-ce que la catatonie ?La catatonie est un état psychomoteur anormal, qui peut se manifester par une immobilité extrême, mais aussi, paradoxalement, par des mouvements répétitifs, désorganisés ou incontrôlés. Elle peut survenir dans le cadre de troubles psychiatriques graves — comme la schizophrénie ou les troubles bipolaires — mais aussi à la suite d’affections neurologiques, métaboliques ou médicales.Autrefois, on associait presque exclusivement la catatonie à la schizophrénie. Mais on sait aujourd’hui qu’elle peut apparaître dans de nombreuses situations cliniques, y compris chez des personnes atteintes de dépression sévère, de troubles autistiques ou même lors d’infections, de traumatismes ou d’empoisonnements.Quels sont les symptômes ?Les signes de catatonie varient beaucoup, mais on en identifie plusieurs types caractéristiques :Le mutisme : la personne ne parle plus, même si elle est consciente.La stupeur : un état d’immobilité totale, sans réaction aux stimuli extérieurs.La catalepsie : les muscles restent figés dans la position dans laquelle on place la personne. Par exemple, si on lève son bras, il reste levé.La négativisme : un refus actif de bouger ou d’obéir à des instructions simples.L’écholalie : répétition automatique des mots entendus.L’échopraxie : imitation automatique des gestes d’autrui.L’agitation catatonique : un état où la personne bouge de manière désordonnée, sans but apparent, souvent en silence.Dans les formes les plus sévères, la catatonie peut devenir une urgence médicale. Une personne totalement figée pendant plusieurs jours peut développer des complications : déshydratation, malnutrition, thromboses, infections… Dans de rares cas, on parle de catatonie maligne, qui peut être mortelle si elle n’est pas traitée rapidement.Quelles sont les causes ?La catatonie n’est pas une maladie en soi, mais plutôt un symptôme d’un trouble sous-jacent. Elle peut résulter d’un choc émotionnel intense, d’un déséquilibre chimique dans le cerveau, d’une maladie neurologique, ou encore d’une intoxication médicamenteuse. Elle illustre de manière spectaculaire comment l’esprit peut prendre le contrôle – ou bloquer – le corps.Comment traite-t-on la catatonie ?Heureusement, des traitements existent. Le plus souvent, on utilise des benzodiazépines, comme le lorazépam, qui peuvent agir rapidement. Dans les cas résistants, l’électroconvulsivothérapie (ou ECT, parfois appelée « électrochocs ») peut être extrêmement efficace, malgré sa réputation controversée. Le traitement de la cause sous-jacente — qu’elle soit psychiatrique ou médicale — est aussi essentiel.
  • Avaler un chewing-gum : est-ce vraiment dangereux ?

    02:36|
    Tout le monde a entendu cette phrase au moins une fois dans son enfance : "N’avale pas ton chewing-gum, il va rester coincé dans ton ventre pendant sept ans !" Ce mythe, bien ancré dans l’imaginaire collectif, est pourtant faux. Avaler un chewing-gum n’a rien de dramatique dans la grande majorité des cas. Mais alors, que se passe-t-il réellement lorsqu’on avale une gomme à mâcher ?Que devient un chewing-gum dans le corps ?Le chewing-gum est conçu pour être mâché, pas avalé. Il est composé de plusieurs éléments : des édulcorants ou du sucre, des arômes, des colorants, et surtout une base gommeuse — une matière plastique non digestible, souvent à base d’élastomères, de résines ou de cires.Lorsque vous l’avalez, votre système digestif se met en route comme pour tout autre aliment. L’estomac commence à sécréter ses sucs gastriques, mais aucune enzyme n’est capable de décomposer la base du chewing-gum. Résultat : elle traverse tout le système digestif intacte, sans être absorbée.Elle passe donc de l’estomac à l’intestin grêle, puis au côlon, pour être évacuée naturellement par les selles, généralement en 1 à 3 jours. Le corps traite ce morceau comme il le ferait avec d’autres substances non digestibles, comme les noyaux de fruits ou certaines fibres végétales trop dures.Peut-il rester coincé ou provoquer une occlusion ?Dans les cas très rares — surtout chez les enfants — si plusieurs chewing-gums sont avalés en peu de temps, ou s’ils sont avalés en même temps que d'autres objets non digestibles (comme des pièces de monnaie, des billes ou du papier), un amas peut se former dans le système digestif, provoquant un blocage. Cela peut mener à une occlusion intestinale, qui est une urgence médicale.Mais ce type de complication est extrêmement rare. Une étude américaine publiée dans la revue Pediatrics a documenté quelques cas isolés d’occlusion chez de jeunes enfants qui avaient avalé des chewing-gums quotidiennement, parfois plusieurs fois par jour.Chez un adulte en bonne santé, avaler occasionnellement un chewing-gum ne présente aucun risque réel.Et l’appendicite dans tout ça ?Un autre mythe circule parfois : "Si tu avales un chewing-gum, tu risques de faire une appendicite." Là encore, c’est inexact. L’appendicite est une inflammation de l’appendice, une petite excroissance située au début du côlon. Elle est généralement causée par une obstruction, soit par un petit amas de selles, un corps étranger, ou un excès de tissu lymphoïde.Est-ce que le chewing-gum peut en être responsable ? Très rarement, mais théoriquement, c’est possible. Si un chewing-gum avalé venait à se coincer précisément à l’entrée de l’appendice, il pourrait jouer le rôle de bouchon et déclencher une inflammation. Mais dans la réalité, cela relève plus de l’exception que de la règle. Les cas documentés dans la littérature médicale sont extrêmement rares. Ce n’est donc pas une raison de s’inquiéter si vous avalez accidentellement un chewing-gum.