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Choses à Savoir HISTOIRE
Pourquoi une affiche représentant Cyril Hanouna est-elle jugée antisémite ?
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Récemment, une affiche publiée par La France insoumise (LFI) représentant l'animateur Cyril Hanouna a suscité une vive polémique. Cette affiche, diffusée sur les réseaux sociaux du parti, montrait le visage de Hanouna en noir et blanc, avec des sourcils froncés et une expression agressive, accompagnée des messages : « Manifestations contre l’extrême droite, ses idées… et ses relais ! » et « Partout en France 22 mars »...
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Les statues grecques étaient-elles blanches ?
01:47|Lorsque nous pensons à l’art de la Grèce antique, nous imaginons souvent des statues de marbre immaculé, dépouillées de toute couleur. Pourtant, cette vision est une erreur historique largement répandue. En réalité, les statues grecques étaient richement polychromes, peintes de couleurs vives qui ont disparu avec le temps.Une réalité oubliéeL’idée des statues blanches s’est imposée à la Renaissance et au XVIIIe siècle, période où de nombreuses sculptures antiques ont été découvertes à l’état brut, après des siècles d’érosion et de nettoyage intensif. Les artistes et intellectuels de l’époque, comme Winckelmann, ont idéalisé cette blancheur, la considérant comme un signe de pureté et de perfection esthétique. Mais les Grecs anciens voyaient les choses autrement.Des preuves scientifiques indéniablesGrâce aux avancées technologiques, des analyses modernes ont révélé des traces de pigments sur de nombreuses sculptures antiques. En utilisant des techniques comme la luminescence ultraviolette, l’imagerie multispectrale et la spectroscopie Raman, les chercheurs ont identifié des résidus de couleurs comme le bleu égyptien, le rouge ocre, le vert et même de l’or.Des reconstitutions, notamment celles de Vinzenz Brinkmann, montrent à quoi devaient réellement ressembler ces œuvres : des statues éclatantes aux détails peints avec précision. Un exemple célèbre est le kouros de Munich, dont les restes de peinture prouvent l’usage de couleurs vives sur la peau, les cheveux et les vêtements sculptés.Pourquoi cette polychromie ?Pour les Grecs, la couleur avait un rôle crucial dans la sculpture. Elle permettait de rendre les statues plus réalistes, de symboliser le statut social, et même d’exprimer le caractère des divinités. Les temples étaient également peints de couleurs vives, créant un environnement artistique loin de l’image austère que nous avons aujourd’hui.ConclusionL’idée de statues grecques blanches est une construction culturelle née d’une mauvaise interprétation historique. La réalité est bien plus vibrante : les sculptures antiques étaient des œuvres éclatantes, richement décorées. Grâce aux recherches actuelles, nous redécouvrons enfin l’art grec sous son vrai jour, en couleur.Pourquoi les Fox Sisters sont l'une des plus grandes supercheries du XIXe siècle ?
02:18|Les sœurs Fox, Margaret et Kate, sont souvent considérées comme les fondatrices du spiritisme moderne. Pourtant, derrière leur célébrité et leur influence sur le mouvement spirituel du XIXᵉ siècle, se cache une gigantesque imposture qui a trompé des milliers de personnes pendant des décennies.Les débuts du phénomène spirituelEn 1848, Margaret (15 ans) et Kate Fox (11 ans) vivent à Hydesville, un petit village de l’État de New York, avec leurs parents. Un soir, elles prétendent entendre des bruits étranges dans leur maison : des coups frappés, qui semblent répondre à leurs questions. Elles déclarent qu’un esprit communique avec elles, affirmant être celui d’un colporteur assassiné dans la maison.Rapidement, la nouvelle se répand et attire la curiosité. Un système de communication est mis au point : une frappe pour "oui", deux frappes pour "non". La famille Fox et leurs voisins sont convaincus d’assister à un phénomène surnaturel. L’histoire prend de l’ampleur et bientôt, des séances de spiritisme sont organisées publiquement.L'essor du spiritisme et la célébrité des sœurs FoxEncouragées par leur sœur aînée Leah, qui voit une opportunité lucrative, les deux jeunes filles commencent à donner des démonstrations à New York et dans d’autres grandes villes. Elles deviennent de véritables stars du spiritisme, inspirant d’autres médiums et contribuant à la popularité croissante du mouvement.Dans les années 1850, le spiritisme devient un phénomène mondial, séduisant des millions de personnes, y compris des intellectuels et des écrivains célèbres comme Arthur Conan Doyle. Les Fox Sisters en sont les figures de proue, organisant des séances où elles entrent en contact avec les morts, sous les yeux de spectateurs fascinés.L'aveu de la supercherieMais en 1888, Margaret Fox fait une révélation fracassante : tout était faux. Lors d’une conférence publique, elle explique que les bruits étaient produits par un craquement des articulations de leurs orteils et de leurs genoux, un talent qu'elles avaient développé dès l’enfance. Pour prouver ses dires, elle réalise la démonstration devant des témoins, mettant fin au mystère.Cette confession choque leurs partisans et affaiblit le mouvement spirite. Mais malgré tout, le spiritisme perdure encore aujourd’hui, preuve de l’impact durable de leur supercherie.ConclusionLes sœurs Fox ont bâti une légende sur un trucage habile, donnant naissance à un mouvement qui a marqué le XIXᵉ siècle. Leur histoire est un exemple fascinant de la crédulité humaine et de la puissance du désir de croire en l’invisible.Quelle est l’origine du haka dans le rugby néo-zélandais ?
02:15|Le haka, célèbre danse rituelle exécutée par l’équipe de rugby de Nouvelle-Zélande avant chaque match, est bien plus qu’une simple démonstration de force ou un rituel sportif. Il trouve ses racines dans la culture maorie, le peuple autochtone de Nouvelle-Zélande, et possède une signification historique et spirituelle profonde.Un héritage guerrier maoriÀ l’origine, le haka était une danse traditionnelle des Maoris, utilisée dans divers contextes : pour célébrer un événement, accueillir des visiteurs, montrer la fierté d’une tribu ou encore intimider l’ennemi avant une bataille. Il existe plusieurs types de haka, dont certains sont pacifiques et d’autres martiaux, destinés à effrayer les adversaires et à exalter le courage des guerriers avant le combat.Le haka le plus célèbre dans le rugby, le Ka Mate, a été composé au début du XIXᵉ siècle par Te Rauparaha, chef de la tribu Ngāti Toa. Il l’aurait créé après avoir échappé de justesse à ses ennemis, symbolisant ainsi la survie et le triomphe sur la mort. Ce haka est aujourd’hui le plus connu et est celui principalement exécuté par les All Blacks avant leurs matchs.L’introduction du haka dans le rugbyL’histoire du haka dans le rugby néo-zélandais remonte à 1888, lorsque la première équipe de rugby de Nouvelle-Zélande, composée en partie de joueurs maoris, effectua une tournée au Royaume-Uni et en Australie. Ils utilisaient alors le haka comme un moyen de représenter leur culture et d’impressionner leurs adversaires.En 1905, l’équipe nationale néo-zélandaise, connue sous le nom de "Originals", effectua une tournée historique en Europe et intégra officiellement le haka avant chaque match. Ce rituel devint rapidement une tradition incontournable et un symbole du rugby néo-zélandais.Un symbole identitaire et fédérateurAvec le temps, le haka a dépassé sa simple fonction sportive pour devenir un symbole d’unité et de fierté nationale en Nouvelle-Zélande. Il ne représente pas seulement les joueurs d’origine maorie, mais l’ensemble du pays et son attachement à ses racines culturelles.Depuis 2005, les All Blacks utilisent aussi un autre haka, le Kapa o Pango, spécialement conçu pour eux. Plus agressif et personnalisé, il reflète leur identité unique en tant qu’équipe et leur engagement à dominer le rugby mondial.ConclusionLe haka, dans le rugby néo-zélandais, est un héritage vivant de la culture maorie. Il incarne l’esprit de combativité, le respect des traditions et l’unité nationale, faisant des All Blacks une équipe à part dans l’histoire du sport.Pourquoi le roi d'Angleterre Richard Coeur de Lion ne parlait pas anglais ?
02:06|Richard Ier, surnommé Cœur de Lion, roi d'Angleterre de 1189 à 1199, est l’un des monarques les plus célèbres du Moyen Âge. Pourtant, il ne parlait pratiquement pas anglais. Cette apparente contradiction s'explique par plusieurs raisons historiques, culturelles et linguistiques liées à ses origines et au contexte politique de son époque.Un roi d’Angleterre d’origine françaiseRichard Ier était issu de la dynastie des Plantagenêt, une lignée de souverains d’origine angevine. Son père, Henri II, était le premier roi de cette dynastie et régnait non seulement sur l’Angleterre, mais aussi sur un vaste empire s’étendant sur la moitié ouest de la France, incluant l’Anjou, la Normandie, l’Aquitaine et d’autres territoires. Richard est né en 1157 à Oxford, mais il a passé la majeure partie de sa jeunesse en Aquitaine, la terre de sa mère Aliénor d’Aquitaine. C’est dans cette région qu’il a été élevé et où il a reçu son éducation.La langue dominante de l’élite : le français et le latinÀ cette époque, l’anglais n’était pas la langue du pouvoir en Angleterre. Depuis la conquête normande de 1066 par Guillaume le Conquérant, l’aristocratie et la cour anglaise parlaient l’ancien français, plus précisément un dialecte normand et angevin. Le latin, quant à lui, était la langue de l’administration, des documents officiels et de l’Église.Richard, comme les autres nobles de son époque, a donc grandi en parlant le vieux français et le latin. Il écrivait en latin et composait même des poèmes et des chansons en français et en occitan, la langue des troubadours du sud de la France. L’anglais, à cette période, était une langue majoritairement parlée par les classes populaires et considérée comme moins prestigieuse.Un roi plus français qu’anglaisRichard Ier a passé très peu de temps en Angleterre. Sur les dix ans de son règne, il n’a résidé dans le pays que quelques mois. La majeure partie de son règne a été consacrée aux croisades, aux guerres contre Philippe Auguste en France et à son emprisonnement en Autriche. Pour lui, l’Angleterre était avant tout une source de financement pour ses campagnes militaires, et non un lieu où il se sentait attaché culturellement.ConclusionRichard Ier ne parlait pas anglais simplement parce que cela n’était pas nécessaire pour un roi anglo-normand du XIIe siècle. Sa culture, son éducation et son empire étaient profondément enracinés dans la France médiévale, bien plus que dans l’Angleterre qu’il gouvernait. Ce n’est qu’avec ses successeurs, notamment au XIVe siècle, que l’anglais commencera à redevenir la langue du pouvoir en Angleterre.Pourquoi les Égyptiens de l’Antiquité portaient-ils des cônes sur la tête ?
02:17|Les cônes parfumés que l’on voit sur certaines représentations de l’Égypte antique ont longtemps intrigué les égyptologues. Pendant des siècles, leur existence même a été débattue, car aucun exemplaire physique n’avait été retrouvé. Cependant, des découvertes récentes ont confirmé qu’il s’agissait d’objets bien réels et non de simples éléments symboliques.Un élément iconographique ancienLes cônes apparaissent fréquemment dans l’iconographie égyptienne, notamment sur des fresques de tombes datant du Nouvel Empire (vers 1550-1070 av. J.-C.). Ils sont souvent portés par des femmes, mais aussi par des hommes, en particulier lors de banquets, de cérémonies religieuses et de rituels funéraires.Les Égyptiens se représentaient souvent coiffés de ces cônes aux côtés de dieux, ou en train de recevoir des offrandes dans l’au-delà, suggérant un lien avec le sacré et le divin.Que contenaient ces cônes ?Pendant longtemps, les chercheurs pensaient qu’il s’agissait de cônes de graisse parfumée, qui fondaient lentement sous la chaleur et libéraient des essences odorantes sur les cheveux et la peau. Ce parfum aurait eu une fonction à la fois cosmétique, hygiénique et rituelle.Cependant, des fouilles récentes à Amarna (ancienne capitale du pharaon Akhenaton) ont permis la découverte de véritables cônes. Contrairement aux hypothèses initiales, ils n’étaient pas composés de graisse, mais d’une sorte de cire parfumée, probablement fabriquée à partir de résine et d’huiles aromatiques.Fonctions et symbolisme1. Hygiène et bien-être : L’Égypte antique était un environnement chaud et poussiéreux. Ces cônes auraient diffusé des parfums agréables pour masquer les odeurs corporelles et rafraîchir leur porteur. 2. Fonction religieuse et funéraire : Ils apparaissent souvent dans des scènes liées aux rites funéraires, suggérant qu’ils pouvaient symboliser la purification et la renaissance. Certains chercheurs pensent qu’ils faisaient partie des rituels préparant l’âme du défunt à rejoindre l’au-delà. 3. Statut social et séduction : Les cônes étaient souvent associés aux membres de l’élite, indiquant un statut privilégié. Ils pourraient aussi avoir servi à accentuer la beauté et l’attrait des femmes lors de festivités. Un mystère en partie résoluBien que leur fonction exacte soit encore débattue, les découvertes récentes confirment que ces cônes étaient bien réels et jouaient un rôle à la fois pratique et symbolique dans la société égyptienne antique.Pourquoi dit-on “tous les chemins mènent à Rome” ?
02:18|L’expression « Tous les chemins mènent à Rome » trouve son origine dans l’histoire de l’Empire romain et son impressionnant réseau routier. Elle est aujourd’hui utilisée au sens figuré pour signifier que plusieurs moyens peuvent mener au même but, mais son origine est avant tout géographique et politique.L’Empire romain et son réseau routierDès les débuts de la République romaine, Rome entreprend la construction de routes pour faciliter les déplacements militaires et commerciaux. Ce réseau s’intensifie avec l’expansion de l’Empire. À son apogée, il comptait environ 400 000 kilomètres de routes, dont 80 500 kilomètres pavés.Ces voies étaient essentielles pour la communication rapide entre les provinces et la capitale. Elles permettaient aux légions romaines de se déplacer efficacement, assurant ainsi le contrôle des territoires conquis. Les marchands, fonctionnaires et messagers impériaux les utilisaient également pour relier Rome aux régions les plus éloignées, de la Bretagne à l’Égypte.Le rôle du milliaire d’orUn élément central de ce système était le milliaire d’or (Milliarium Aureum), un monument érigé par l’empereur Auguste vers 20 av. J.-C. dans le Forum romain. Cette colonne dorée marquait le point de départ des routes principales de l’Empire. Chaque voie romaine y était connectée, avec des indications de distance vers les grandes villes. Bien que le réseau routier romain s’étende bien au-delà de l’Italie, toutes les routes officielles avaient un lien direct avec Rome, justifiant ainsi l’idée que « tous les chemins y mènent ».L’évolution de l’expressionL’expression commence à apparaître sous une forme proche dès l’Antiquité. Les auteurs latins évoquaient déjà l’idée que Rome était le centre du monde civilisé. Le poète Ovide (43 av. J.-C. – 17 ap. J.-C.) écrit dans ses Fastes que « toutes les routes conduisent à Rome ». Plus tard, au Moyen Âge, cette idée est reprise et se fixe sous la forme que nous connaissons aujourd’hui.Une métaphore universelleAu-delà de son origine historique, l’expression est devenue une métaphore pour signifier qu’il existe plusieurs chemins pour atteindre un même objectif. Son usage s’est étendu à de nombreux domaines, qu’il s’agisse de la résolution d’un problème, de l’apprentissage ou de la réussite.Ainsi, si à l’origine elle désignait une réalité concrète liée à l’ingéniosité des ingénieurs romains, elle est devenue une maxime intemporelle qui continue d’illustrer la richesse des chemins vers un même but.Pourquoi le “banquet noir” est-il célèbre ?
01:57|Le "Banquet noir" de l’empereur Domitien est un événement célèbre de l’histoire romaine, connu pour son atmosphère macabre et sa mise en scène terrifiante. Il est rapporté par l’historien romain Suétone dans sa Vie des douze Césars.Déroulement du banquetDomitien, empereur de 81 à 96 apr. J.-C., avait la réputation d’être un souverain autoritaire et paranoïaque, n’hésitant pas à éliminer ses opposants. Ce "Banquet noir" aurait été organisé pour semer la peur parmi ses invités.Lieu et mise en scène : Le banquet aurait eu lieu dans une salle entièrement drapée de noir, avec un éclairage sombre et une ambiance funèbre. Disposition macabre : Chaque convive était installé sur un lit funéraire noir, symbole de mort dans la culture romaine. Vaisselle et repas : La vaisselle aurait été en obsidienne, une pierre noire et brillante, et les plats servaient des mets évoquant des aliments funéraires. Présence de bourreaux : Selon certaines sources, des hommes en tenue de bourreau circulaient dans la salle, renforçant l’atmosphère inquiétante. L’objectif de DomitienCe banquet aurait été un acte d’intimidation destiné aux sénateurs et aux élites romaines. Domitien voulait leur rappeler son pouvoir absolu et leur faire comprendre qu’il avait droit de vie et de mort sur eux. Les invités, terrifiés, auraient cru qu’ils allaient être exécutés à la fin du repas.Finalement, aucun meurtre n’aurait eu lieu ce soir-là, et Domitien aurait laissé repartir ses convives, après les avoir effrayés à souhait.Un symbole de la tyrannie de DomitienCet épisode illustre la nature du règne de Domitien, marqué par la terreur et la répression. Sa paranoïa le poussa à exécuter de nombreux sénateurs et proches, ce qui entraîna finalement son assassinat en 96 apr. J.-C.Bien que certains historiens modernes remettent en question la véracité de cet événement, il demeure l’un des épisodes les plus célèbres du règne de Domitien, souvent utilisé pour illustrer sa cruauté et sa soif de domination.Comment le général Crassus s'est-il enrichi grâce aux incendies ?
02:35|Parmi les hommes les plus riches de la Rome antique, Marcus Licinius Crassus (115-53 av. J.-C.) reste célèbre pour sa fortune colossale et ses méthodes peu scrupuleuses pour l’accroître. L’une de ses stratégies les plus cyniques fut d’exploiter les incendies qui ravageaient fréquemment Rome, une ville où les bâtiments en bois et les rues étroites facilitaient la propagation des flammes.La première brigade de pompiers… à son serviceÀ l’époque, il n’existait pas de service public de lutte contre le feu. Crassus, voyant là une opportunité, créa sa propre brigade de pompiers, composée de 500 esclaves entraînés. Mais loin d’être un bienfaiteur, il utilisa cette brigade comme un outil de spéculation immobilière.Lorsqu’un incendie se déclarait, Crassus et ses hommes arrivaient sur place, mais ils n’intervenaient pas immédiatement. Avant de commencer à éteindre les flammes, Crassus négociait avec le propriétaire du bâtiment en feu. Il lui proposait de racheter sa maison à un prix dérisoire.Un choix cruel pour les propriétairesFace à une telle situation, les propriétaires se retrouvaient dans un dilemme cruel :S’ils refusaient, Crassus laissait le bâtiment brûler, ne mobilisant pas sa brigade pour sauver leur bien. S’ils acceptaient, ils perdaient leur propriété, mais Crassus ordonnait aussitôt l’extinction du feu et procédait à la reconstruction. Dans de nombreux cas, une fois le bâtiment restauré, Crassus le louait à l’ancien propriétaire, tirant ainsi un profit supplémentaire.Une fortune bâtie sur la misère des autresGrâce à ce système impitoyable, Crassus acquit d’immenses portions de la ville, notamment dans le centre de Rome. Il acheta et reconstruisit des immeubles, qu’il loua à des prix élevés, augmentant ainsi sa fortune déjà considérable.Son empire immobilier ne reposait pas uniquement sur les incendies : il achetait aussi des biens saisis par l’État ou en difficulté financière, toujours à bas prix. Il employait des milliers d’esclaves spécialisés dans le bâtiment, ce qui lui permettait de restaurer rapidement ses acquisitions et d’en tirer un profit maximal.Un précurseur du capitalisme impitoyableLoin d’être un simple opportuniste, Crassus fut un précurseur des stratégies immobilières spéculatives. Son immense richesse lui permit d’exercer une influence politique majeure et de financer les campagnes militaires de Jules César. Cependant, sa soif de richesse et de gloire le mena à une fin tragique : en 53 av. J.-C., il trouva la mort lors de l’expédition contre les Parthes, après une défaite humiliante à la bataille de Carrhes.Aujourd’hui encore, Crassus est souvent cité comme l’incarnation du pouvoir de l’argent et de l’avidité, illustrant jusqu’où certains peuvent aller pour accumuler une fortune.