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Choses à Savoir HISTOIRE

Pourquoi le savon marseillais aurait-il dû être toulonnais ?

Pour beaucoup d'entre nous, l'origine du savon est associée à la ville de Marseille. Le « savon de Marseille », du moins s'il est fabriqué selon l'usage, est considéré comme un produit authentique et de qualité. Il est d'ailleurs encore l'un des emblèmes de la cité phocéenne.


Et pourtant, la ville qui vit la naissance du savon, en France, ce n'est pas Marseille, mais Toulon. En effet, la première savonnerie s'y implante en 1430. Elle est dirigée par un artisan, originaire de Grasse, qui deviendra plus tard la ville du parfum.


Sa renommée est telle que, pour le faire venir à Toulon, les édiles de la ville vont jusqu'à payer son loyer. La manufacture de savon s'installe sur des prairies marécageuses, qui servaient de pâture à des animaux de boucherie.


Bientôt, le quartier prend le nom de « faubourg des savonnières ». Le nom d'une rue témoigne, encore aujourd'hui, de la présence précoce des savonneries dans la ville provençale.


Les manufactures se développent tout au long du XVIIe siècle, même si, en raison de l'odeur désagréable qui en émane, elles sont déplacées hors de la ville. En 1600, Toulon compte huit savonneries ; un demi siècle plus tard, elles ont plus que doublé.


Pour fabriquer du savon, il faut notamment des cendres et un corps gras. À Toulon, c'est l'huile d'olive qui en fait office. Ce qui donne beaucoup de travail aux moulins à huile qui exploitent les oliveraies locales.


Le savon assure la fortune de Toulon, qui le vend dans de nombreux pays. Mais cette prospérité n'aura qu'un temps. En effet, en 1669, Louis XIV accorde une franchise au port de Marseille.


Ce qui veut dire que les marchandises pourront quitter le port sans rien payer, alors que le commerce toulonnais restera taxé. C'est un grave revers pour la ville, à laquelle le Roi-Soleil assignait surtout des objectifs militaires.


Marseille, qui profite aussitôt de la situation, compte déjà une cinquantaine de savonneries à la fin du XVIIIe siècle. A la même époque, Toulon n'en avait plus que quatre.

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  • Quelle est la cause étonnante du naufrage du "Providentz" ?

    02:43|
    Contexte historiqueAu 17ème siècle, de nombreuses nations européennes, dont la France, l'Angleterre, le Portugal et les Pays-Bas, étaient impliquées dans la traite transatlantique des esclaves. Les navires marchands étaient utilisés pour transporter des marchandises entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques, dans un commerce tristement célèbre sous le nom de « commerce triangulaire ». Le "Providentz" faisait partie de ces navires qui assuraient les échanges de marchandises et d'êtres humains entre ces continents.Le "Providentz"Le "Providentz" était un navire français, probablement un voilier de type "flûte", un modèle de navire utilisé pour le commerce et la guerre en raison de sa grande capacité de chargement. Comme beaucoup d'autres navires de cette époque, il était utilisé à la fois pour le transport de marchandises, mais aussi pour la traite des esclaves. Il faisait partie des navires armés par des compagnies françaises, telles que la Compagnie des Indes occidentales ou des armateurs privés, pour faire du commerce entre la France, les côtes d'Afrique de l'Ouest et les colonies des Amériques.En 1674, le "Providentz" effectue un voyage notable. Lors de ce voyage, il quitte les ports français pour les côtes africaines, où il est chargé de capturer des esclaves destinés à être vendus dans les colonies françaises des Antilles. La pratique courante à cette époque consistait à échanger des produits manufacturés ou des armes contre des esclaves africains. Ces derniers étaient ensuite entassés dans les cales des navires et emmenés à travers l'Atlantique dans des conditions inhumaines.Naufrage du "Providentz"L’épisode marquant de l’histoire du "Providentz" survient en août 1674. Le navire fait route vers les Antilles, transportant une cargaison de marchandises et d’esclaves africains. Cependant, il est frappé par une tempête au large de l’île de la Réunion (appelée alors île Bourbon). Le navire, endommagé et surchargé, fait naufrage près des côtes de cette île.Mais ce qui rend cet événement particulier, c'est la rumeur selon laquelle ce naufrage aurait été causé par l'ivresse de l'équipage.Selon certaines sources historiques, l’équipage du "Providentz", après avoir consommé de grandes quantités d’alcool, aurait perdu le contrôle du navire. L'ivresse aurait conduit à une navigation imprudente et à de mauvaises manœuvres, ce qui aurait précipité la perte du bateau au large de l'île de la Réunion, alors appelée l'île Bourbon. Ces comportements irresponsables en mer, liés à la consommation excessive d’alcool, étaient malheureusement relativement fréquents sur les navires de l’époque.Le navire, en route vers les colonies avec une cargaison d’esclaves et de marchandises, s'est échoué près des côtes. Une partie de l'équipage a péri dans le naufrage, et il est rapporté que quelques esclaves auraient réussi à survivre et se sont enfuis dans l'île.Bien que l’histoire exacte du "Providentz" soit entourée d’incertitudes, le rôle de l’ivresse de l’équipage dans le naufrage semble être une explication plausible, surtout dans un contexte où les conditions de vie et de discipline à bord des navires de l’époque étaient souvent précaires.Selon les récits historiques, peu de personnes ont survécu à ce naufrage. Cependant, un groupe d'esclaves aurait réussi à atteindre les rives de l’île. Ces survivants se seraient échappés dans l'intérieur de l'île, où ils auraient formé l'un des premiers groupes de "marrons". Les marrons étaient des esclaves qui s’étaient enfuis et qui vivaient dans des communautés autonomes, souvent dans des zones difficiles d’accès, comme les montagnes ou les forêts tropicales.
  • Pourquoi Giuseppe Ferlini est-il un explorateur tristement célèbre ?

    01:47|
    Giuseppe Ferlini est un explorateur et médecin italien, né en 1797 à Bologne et décédé en 1870. Il est surtout connu pour ses activités d'exploration et de pillage en Nubie, une région située dans l'actuel Soudan, au cours du 19ème siècle.Ferlini a commencé sa carrière en tant que médecin militaire dans l'armée égyptienne de Méhémet Ali. C'est durant cette période qu'il s'est intéressé aux richesses et aux trésors supposés de l'ancienne Nubie, une civilisation qui avait prospéré le long du Nil, au sud de l'Égypte. En 1834, il se rend dans la région de Méroé, un site connu pour ses pyramides nubiennes.Cherchant des trésors, Ferlini adopte une approche destructrice : il démolit plusieurs pyramides royales pour accéder aux sépultures. Sa méthode était brutale, car il n'avait aucune formation archéologique et n’était pas intéressé par la préservation des sites historiques. Sa quête aboutit à une découverte majeure lorsqu'il trouve un trésor impressionnant dans la pyramide de la reine Amanishakhéto. Ce trésor comprenait une collection de bijoux en or, des bracelets, des colliers et d'autres objets précieux.Malgré la valeur de sa découverte, Ferlini eut du mal à convaincre le monde académique de l'époque de l'authenticité et de l'importance de ses trouvailles. Cependant, il réussit à vendre une grande partie des artefacts à des musées européens, notamment en Allemagne (à Munich et à Berlin).Le nom de Ferlini reste associé à une approche controversée de l'archéologie, marquée par la destruction de sites historiques en quête de trésors. Si ses découvertes ont contribué à la connaissance des civilisations nubiennes, son manque de considération pour la préservation des sites est largement critiqué aujourd'hui.
  • Comment les carottes ont-elles été utilisées pendant la Seconde Guerre mondiale ?

    02:01|
    Pendant la Seconde Guerre mondiale, les carottes ont été utilisées de manière ingénieuse par les Britanniques pour tromper l'ennemi, en particulier les Allemands, à propos de leurs avancées technologiques dans le domaine de la défense aérienne. Voici comment cela s'est déroulé :Contexte : La Bataille d'Angleterre et le RadarLes Britanniques avaient développé une technologie de radar très avancée, appelée Chain Home, qui leur permettait de détecter les avions ennemis bien avant qu'ils n'atteignent le territoire britannique. Cette technologie leur donnait un avantage stratégique majeur lors de la Bataille d'Angleterre en 1940, en leur permettant d'intercepter les bombardiers allemands avant qu'ils ne puissent causer des dommages importants.L'astuce des carottesPour cacher l'existence de cette technologie radar et expliquer la capacité exceptionnelle des pilotes britanniques à repérer les avions allemands, le ministère de l'Air britannique a lancé une campagne de désinformation. Ils ont répandu l'idée que les pilotes de la Royal Air Force (RAF) avaient une vision nocturne exceptionnelle grâce à la consommation de grandes quantités de carottes.Cette campagne a été soutenue par des articles de presse et des affiches de propagande, suggérant que la consommation de carottes, riches en vitamine A, améliorait la vision, en particulier la vision nocturne. Le personnage de "Dr. Carrot" a été créé pour encourager la consommation de carottes parmi la population civile, ce qui avait aussi l'avantage de promouvoir un aliment facilement disponible et cultivable en temps de rationnement.Résultats de la DésinformationCette campagne a non seulement convaincu une partie de la population britannique d'adopter une alimentation plus saine, mais elle a aussi semé la confusion chez les Allemands et d'autres ennemis potentiels. Il est difficile de mesurer exactement à quel point cette tromperie a réussi à cacher le véritable rôle du radar, mais l'idée que les carottes amélioraient la vision nocturne s'est largement répandue, même au-delà de la guerre.HéritageBien que l'idée que les carottes améliorent significativement la vision nocturne soit un mythe exagéré, elle est encore largement répandue aujourd'hui, en partie à cause de cette campagne de désinformation de la Seconde Guerre mondiale.En somme, l'utilisation des carottes pour tromper l'ennemi pendant la Seconde Guerre mondiale est un exemple fascinant de désinformation et de propagande, visant à protéger un atout technologique crucial pour l'effort de guerre britannique.
  • Pourquoi l'invention de la climatisation n'a-t-elle rien à voir avec le confort ?

    02:10|
    L'invention de la climatisation n'a, en effet, rien à voir avec le confort au départ, car elle a été initialement développée pour résoudre des problèmes industriels plutôt que pour rendre les espaces de vie plus confortables. Voici les raisons et le contexte historique derrière l'invention de la climatisation :Contexte Industriel1. Problèmes dans l'industrie de l'imprimerie :  - William Carrier, l'ingénieur qui est souvent crédité de l'invention de la climatisation moderne, a conçu le premier système de climatisation en 1902 pour résoudre un problème spécifique dans une imprimerie de Brooklyn, New York.  - Le problème principal était que les variations de température et d'humidité altéraient la qualité du papier et l'encre, rendant l'impression instable et imprévisible. L'humidité élevée faisait gonfler le papier, ce qui compliquait le processus d'impression.2. Contrôle de l'humidité :  - Le système de Carrier a été conçu pour contrôler l'humidité de l'air en la réduisant, ce qui stabilisait les conditions dans l'imprimerie et améliorait ainsi la qualité du produit final.  - Son invention fonctionnait en faisant passer l'air à travers des serpentins refroidis, ce qui réduisait la température de l'air et condensait l'humidité, la retirant ainsi de l'air ambiant.Applications Industrielles1. Autres industries :  - Après son succès dans l'imprimerie, la technologie de Carrier a été rapidement adoptée par d'autres industries nécessitant un contrôle précis de l'humidité et de la température, comme les usines textiles, où l'humidité excessive pouvait entraîner la déformation des fils, ou dans les fabriques de tabac et de chocolat, où la température et l'humidité devaient être strictement contrôlées pour maintenir la qualité des produits.2. Cinémas et espaces publics :  - Ce n'est que plus tard que la climatisation a été introduite dans les cinémas et autres espaces publics pour attirer les clients pendant les chaudes journées d'été. Ces premières installations étaient également motivées par des considérations commerciales plutôt que par le simple confort.Confort Personnel : Une Évolution Secondaire1. Transition vers le confort domestique :  - Ce n'est qu'après plusieurs décennies que la climatisation a commencé à être utilisée dans les maisons et les bâtiments résidentiels pour le confort personnel. Cette évolution s'est accélérée après la Seconde Guerre mondiale, avec l'essor économique et la disponibilité accrue de l'électricité.2. Impact culturel et économique :  - L'adoption de la climatisation dans les maisons et les bureaux a transformé les modes de vie, rendant certaines régions (comme le sud des États-Unis) beaucoup plus habitables et permettant des changements économiques et démographiques significatifs.L'invention de la climatisation a donc été motivée par des besoins industriels précis, en particulier le contrôle de l'humidité et de la température pour améliorer les processus de production. Le confort personnel, qui est aujourd'hui l'association la plus courante avec la climatisation, est en réalité une conséquence secondaire qui est venue bien après que la technologie ait prouvé son utilité dans l'industrie.
  • Pourquoi l'affaire McMartin est-elle si célèbre ?

    03:38|
    L'affaire McMartin est l'une des affaires judiciaires les plus célèbres et controversées de l'histoire des États-Unis, notamment en raison de sa complexité, de sa durée et de l'impact médiatique qu'elle a eu. Cette affaire est souvent citée comme un exemple de panique morale et de dysfonctionnement judiciaire. Voici les détails :Contexte de l'AffaireL'affaire McMartin a commencé en 1983 à Manhattan Beach, en Californie, lorsque Judy Johnson, une mère locale, a accusé Ray Buckey, un enseignant de l'école maternelle McMartin Preschool, d'avoir abusé sexuellement de son fils de deux ans. Ray Buckey était le petit-fils de la fondatrice de l'école, Virginia McMartin, et travaillait à l'école avec plusieurs autres membres de sa famille.Accusations et Enquête InitialeAprès les accusations de Judy Johnson, la police a mené une enquête préliminaire et a envoyé des lettres à 200 familles dont les enfants fréquentaient la McMartin Preschool, les informant des accusations et leur demandant de questionner leurs enfants sur d'éventuels abus. Cela a conduit à un grand nombre de signalements d'abus sexuels présumés, souvent très graphiques et incluant des accusations de rituels sataniques, de tunnels secrets sous l'école, et même de sacrifices d'animaux.Techniques d'Interrogatoire et Élargissement des AccusationsLes interrogatoires des enfants ont été menés par l'Institut de traitement et d'évaluation des enfants (Children's Institute International), une organisation qui a utilisé des techniques d'interrogatoire controversées. Ces techniques, souvent suggestives et poussant les enfants à "se rappeler" des abus, ont été critiquées plus tard pour avoir potentiellement induit de faux souvenirs chez les enfants.En conséquence, les accusations se sont multipliées et ont impliqué plusieurs membres de la famille McMartin et d'autres employés de l'école. Les allégations sont devenues de plus en plus fantastiques, incluant des récits d'enfants volants, de sorcières, et d'actes sataniques, ce qui a alimenté une panique morale à l'échelle nationale sur les abus rituels sataniques.Procès et DéroulementLe procès McMartin a commencé en 1987, après plusieurs années d'enquêtes et de préparations. Il est devenu le procès criminel le plus long et le plus coûteux de l'histoire des États-Unis à l'époque, durant près de sept ans et coûtant environ 15 millions de dollars.Malgré la durée et l'ampleur du procès, il n'y a eu aucune condamnation. En 1990, après trois ans de procès, Ray Buckey a été acquitté de 52 des 65 accusations portées contre lui, et les jurés se sont retrouvés dans une impasse sur les autres chefs d'accusation. Un deuxième procès a été organisé, mais il s'est également terminé par un non-lieu en 1990.Impact et ConséquencesL'affaire McMartin a eu des répercussions profondes et durables sur la société américaine et le système judiciaire :1. Doute sur les témoignages d'enfants : Cette affaire a soulevé de nombreuses questions sur la fiabilité des témoignages d'enfants, en particulier lorsqu'ils sont obtenus par des méthodes d'interrogatoire suggestives ou coercitives.2. Panique morale : Elle a contribué à une période de panique morale aux États-Unis dans les années 1980, connue sous le nom de "Satanic Panic", où de nombreuses autres accusations similaires d'abus rituels sataniques ont émergé à travers le pays, souvent sans preuves substantielles.3. Réformes judiciaires : L'affaire a conduit à des réformes dans la manière dont les témoignages d'enfants sont recueillis et utilisés dans les procès, ainsi qu'à une plus grande prise de conscience des risques d'hystérie collective et de faux souvenirs.4. Impact médiatique...
  • Pourquoi les geishas étaient-elles des hommes à l'origine ?

    02:27|
    Oui, à l'origine, les geishas étaient des hommes. Le terme "geisha" signifie littéralement "personne des arts" en japonais, et les premiers geishas étaient donc bien des hommes qui divertissaient les clients dans les maisons de thé, les banquets, et autres rassemblements sociaux au Japon. Ces hommes étaient appelés "taikomochi" ou "hōkan", et ils jouaient des instruments de musique, racontaient des histoires, et animaient les soirées avec des danses et des chansons.Pourquoi des hommes ? En raison precisement de ces diffrenets rôles sociaux et culturels qu'ils remplissaient dans la société japonaise traditionnelle. 1. Rôle de divertissement : Dans la société japonaise pré-moderne, le divertissement dans les cercles aristocratiques et samouraïs était souvent dominé par des hommes. Les premiers geishas masculins jouaient un rôle similaire à celui des bouffons ou des amuseurs dans les cours européennes. Ils divertissaient les invités lors des banquets et des rassemblements sociaux en racontant des histoires, en jouant des instruments, en dansant, et en engageant les convives dans des conversations légères.2. Compétence artistique : Les geishas masculins étaient des maîtres dans les arts traditionnels japonais, tels que la musique, la danse, la poésie, et le théâtre. Leur rôle était de maintenir une atmosphère agréable et divertissante, en utilisant leur expertise dans ces arts pour captiver et amuser les invités.3. Soutien émotionnel et social : Outre leur rôle de divertissement, les taikomochi offraient souvent des conseils aux hommes d'affaires et aux samouraïs, jouant un rôle de confident ou de conseiller. Leur statut et leur expérience leur permettaient de comprendre les nuances sociales et politiques, ce qui les rendait précieux dans les cercles influents.Mais à partir du XVIIIe siècle, la présence de femmes dans les lieux de divertissement a commencé à être plus acceptée et même préférée. Les femmes geishas, connues pour leur grâce, leur élégance, et leur capacité à engager les clients de manière subtile et sophistiquée, ont rapidement gagné en popularité. Leur capacité à offrir une combinaison d'arts performatifs et de conversation agréable a fait que les clients ont commencé à les privilégier par rapport aux geishas masculins.Enfin avec l'évolution des normes sociales et des préférences esthétiques, les femmes ont commencé à être perçues comme plus appropriées pour le rôle de geisha. Elles incarnaient un idéal de beauté et de raffinement qui correspondait mieux aux attentes des clients de l'époque.
  • Pourquoi le Slavery Abolition Act a t il “ruiné” l'Etat britannique ?

    02:32|
    Le "Slavery Abolition Act" de 1833 a officiellement mis fin à l'esclavage dans l'ensemble des colonies britanniques, à l'exception des territoires administrés par la Compagnie britannique des Indes orientales, Ceylan (actuellement le Sri Lanka) et Saint-Hélène. Cette loi a libéré environ 800 000 personnes qui étaient réduites en esclavage dans les colonies britanniques, notamment dans les Caraïbes, en Afrique du Sud et au Canada.Et si je vous en parleaujourd'hui,c'est pour soulogner son impact financier considérable sur l'État britannique, et ce pour plusieurs raisons :1. Compensation des propriétaires d'esclaves : Pour compenser les propriétaires d'esclaves pour la perte de leur "propriété," le gouvernement britannique a prévu une énorme indemnisation. Cette compensation s'élevait à environ 20 millions de livres sterling, ce qui représentait environ 40 % du budget annuel de l'État à l'époque. Cet emprunt était l'un des plus importants jamais réalisés par le gouvernement britannique jusqu'alors.2. Dette nationale : Le coût de cette compensation a été si élevé qu'il a contribué à accroître considérablement la dette nationale. Cet emprunt a été remboursé par les contribuables britanniques, et les paiements d'intérêts sur cette dette ont duré jusqu'en 2015, ce qui montre l'ampleur de l'engagement financier.3. Impact économique : Les colonies esclavagistes étaient une source importante de revenus pour l'économie britannique à travers le commerce des produits comme le sucre, le coton, et le tabac. L'abolition de l'esclavage a affecté ces économies et, par conséquent, les revenus de l'État. De plus, la transition vers une main-d'œuvre libre n'a pas été instantanée ni sans coûts supplémentaires, ce qui a ajouté à la charge économique.4. Répercussions à long terme : Bien que l'abolition ait été moralement justifiée, elle a entraîné une restructuration économique et sociale des colonies britanniques, ce qui a nécessité d'importants investissements et a eu des conséquences économiques à long terme.En somme, le "Slavery Abolition Act" a imposé un lourd fardeau financier à l'État britannique en raison des indemnisations massives versées aux propriétaires d'esclaves et des impacts économiques connexes. Cependant, bien que cet acte ait fortement affecté les finances publiques, il n'a pas complètement "ruiné" l'État britannique, mais plutôt accru de manière significative sa dette nationale.
  • Qu'est-ce que le mythe d'Atrahasis ?

    02:07|
    Certains mythes fondateurs se retrouvent dans des civilisations différentes. C'est notamment le cas du mythe d'Atrahasis qui, toutes proportions gardées, rappelle le déluge biblique et l'histoire de Noé.Cette légende est l'un des produits de la civilisation babylonienne, qui s'épanouit en Mésopotamie méridionale du début du second millénaire avant J.-C. jusqu'au commencement de notre ère.Le récit date du milieu du XVIIe siècle avant J.-C., mais il puise à des sources encore plus anciennes. En effet, le "récit du déluge sumérien" et la fameuse "épopée de Gilgamesh", qui ont pu inspirer la légende d'Atrahasis, datent tous deux de la fin du IIIe millénaire avant notre ère.Le mythe d'Atrahasis s'inscrit dans le récit du commencement des temps. Il raconte en effet comment les hommes furent créés. Ils furent conçus à la demande de divinités de second ordre, appelées les "dieux cadets", qui étaient chargés d'aménager la Terre.Les êtres humains sont fabriqués avec de l'argile, à quoi on ajoute de la chair et du sang d'une déesse. Ils vont se charger désormais des travaux confiés jusque là aux dieux mineurs.Mais la nouvelle espèce humaine se révèle bruyante et ne tarde pas à fatiguer les dieux. Ils lui envoient alors divers fléaux, auxquels ils survivent.Ils décident alors de submerger la Terre d'un déluge qui engloutirait les hommes sur son passage. Cependant, le dieu de la sagesse, Enki, veut sauver l'un de ses protégés, un certain Atrahasis.Comme le fit Dieu pour Noé, il l'avertit alors de l'imminence du déluge et lui demande de construire une arche, dans laquelle prendraient place deux animaux de chaque espèce.Une fois la Terre noyée sous les eaux, les dieux auraient regretté leur action. Mais quand ils s'aperçoivent qu'Atrahasis, réfugié sur son arche, a survécu à la catastrophe, ils changent d'humeur, mécontents qu'un des leurs ait désobéi aux instructions données.Cette histoire est reprise, avec des variantes, par d'autres textes fondateurs, dont l'"épopée de Gilgamesh".
  • Qu'est-ce que l'opération nazie « Aktion T4 » ?

    02:15|
    L'eugénisme n'était pas propre au nazisme, mais le régime hitlérien est passé, en la matière, de la théorie à la pratique. Cette doctrine préconisait une certaine sélection des naissances, afin d'améliorer la "race".Selon ces conceptions pseudo-scientifiques, il fallait d'abord empêcher que des personnes jugées "inférieures", du fait de leurs infirmités ou de leur état mental, aient une descendance.Dès son arrivée au pouvoir, en 1933, Hitler, soucieux de créer une véritable "race des seigneurs", se fonde sur ces conceptions pour ordonner la stérilisation de tous ceux qui ne sont pas jugés dignes de la perpétuer.Le Führer décide cependant d'aller plus loin dans l'abjection. Pour lui, il ne suffit pas d'empêcher les aliénés et les handicapés de procréer, il faut les éliminer.Une logique d'extermination, qui devait s'exprimer plus tard dans la "solution finale", se met donc en place dès 1939. Elle porte le nom de code d'"Aktion 4". Elle est précédée par une intense campagne de propagande, qui insiste sur l'argent dépensé pour maintenir en vie des personnes qui, pour les nazis, sont inutiles à la communauté nationale.Craignant cependant des réactions hostiles, les responsables de cette sinistre opération agissent dans le plus grand secret. Les historiens estiment que, de 1939 à août 1941, 70 000 à 80 000 personnes ont été tuées.Sans doute pour adoucir la réalité, aux yeux d'une opinion qui, si elle venait à la connaître, pourrait manifester des réserves, le régime parle d'"euthanasie". En fait, les personnes handicapées et les patients des asiles et des hôpitaux étaient assassinés dans des chambres à gaz. Certaines étaient itinérantes, d'autres furent construites pour l'occasion.Aussi clandestine fût-elle, cette campagne d'extermination ne pouvait rester ignorée de tous. Des protestations, et notamment celles des Églises, commencent à s'élever. Elles expliquent l'interruption officielle d'"Aktion 4", à l'été 1941.Mais les assassinats continuèrent, en réalité, durant toute la guerre. Les historiens estiment qu'environ 300 000 personnes furent victimes d'une campagne d'extermination qui ne cesse qu'avec la capitulation de l'Allemagne nazie, en 1945.