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Choses à Savoir HISTOIRE

Pourquoi la Norvège offre-t-elle chaque année un sapin de Noël à l'Angleterre ?

Chaque décembre, un majestueux sapin de Noël trône à Trafalgar Square, au cœur de Londres. Ce n’est pas un simple arbre : il provient de Norvège, une tradition annuelle chargée d’histoire qui remonte à la Seconde Guerre mondiale.


Un geste de gratitude historique

En 1940, la Norvège fut envahie par les troupes nazies. Face à cette occupation, le roi Haakon VII et le gouvernement norvégien s’exilèrent à Londres. Depuis la capitale britannique, ils dirigèrent la résistance norvégienne et maintinrent le lien avec leur peuple. L’Angleterre joua un rôle crucial en offrant un refuge et en soutenant la lutte norvégienne contre l’occupant.


Pour exprimer leur gratitude, la ville d’Oslo envoya en 1947 un premier sapin à Londres. Ce geste symbolisait la reconnaissance norvégienne pour l’aide précieuse et le partenariat forgé durant ces années sombres. Depuis, chaque année, un sapin est offert comme un témoignage d’amitié durable entre les deux nations.


Un symbole fort, mais non sans péripéties

Le sapin, un épicéa sélectionné avec soin, provient des forêts norvégiennes. Il est généralement âgé de 50 à 60 ans et mesure une vingtaine de mètres. Son voyage de Norvège jusqu’à Trafalgar Square est long et parfois semé d’embûches. Entre les défis logistiques, les conditions météorologiques et les moqueries occasionnelles, son arrivée est parfois perçue comme un feuilleton.


En effet, certains Britanniques trouvent l’apparence du sapin décevante, soulignant ses branches clairsemées ou son allure modeste. Les commentaires ironiques sur les réseaux sociaux et dans les médias britanniques ajoutent une touche d’humour à cette tradition. Pourtant, ces critiques légères n'entachent pas la valeur symbolique de l'arbre.


Un message d’unité et d’espoir

Chaque année, l'illumination du sapin est accompagnée d’une cérémonie, rassemblant Londoniens, Norvégiens et touristes. Au-delà de son rôle de décoration festive, l’arbre incarne un message d’unité, de gratitude et d’espoir, rappelant l’importance des alliances même dans les temps les plus sombres.

Ainsi, le sapin de Trafalgar Square n’est pas qu’un simple cadeau : il est le reflet d’une amitié durable entre deux nations, née dans les épreuves, et célébrée chaque année dans l’esprit de Noël.


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  • Qu'est-ce que le photographe Li Zhensheng a caché sous son plancher ?

    02:07|
    Dans l’histoire de la photographie, rares sont les clichés qui ont le pouvoir de révéler une vérité interdite. C’est pourtant ce qu’a accompli Li Zhensheng, un photographe chinois qui a risqué sa vie pour préserver la mémoire d’une période sombre de son pays. Pendant la Révolution culturelle (1966-1976), il a secrètement documenté des scènes que le régime de Mao préférait cacher. Pour éviter leur destruction, il les a dissimulées… sous le plancher de son appartement.   Un photographe sous surveillance  Dans les années 1960, Li Zhensheng est photojournaliste pour le Heilongjiang Daily, un journal de propagande basé dans le nord-est de la Chine. Comme tous les médias de l’époque, ce journal ne publie que des images glorifiant la Révolution culturelle et exaltant Mao Zedong. Li est donc chargé d’immortaliser les parades, les réunions politiques et les portraits d’un peuple fidèle au régime.  Mais très vite, il est témoin d’une autre réalité. Il assiste aux humiliations publiques, aux autodafés d’ouvrages considérés comme bourgeois, aux procès populaires et aux persécutions menées contre ceux qui sont qualifiés d’ennemis du peuple. Officiellement, il doit photographier ces événements pour le journal. Mais secrètement, il conserve les clichés censurés, refusant d’effacer les preuves des violences commises.   Un trésor caché sous le plancher  Craignant que ses négatifs ne soient découverts et détruits, Li Zhensheng prend une décision audacieuse : il enterre plus de 30 000 photos sous le plancher de son appartement. Ces images sont des documents uniques montrant la face sombre de la Révolution culturelle : des intellectuels la tête rasée, contraints de défiler avec des pancartes humiliantes, des foules déchaînées brûlant des temples et des enseignants battus par leurs propres élèves.  Pendant des années, ces clichés restent cachés. Ce n’est qu’après la fin de la Révolution culturelle que Li peut récupérer ses négatifs. En 2003, il publie un livre, Red-Color News Soldier, qui dévoile au monde entier ces images poignantes.   Un témoignage inestimable  Grâce à son courage, Li Zhensheng a sauvé une part essentielle de l’histoire chinoise, permettant aux générations futures de voir ce que le régime voulait effacer. Son travail reste aujourd’hui une référence incontournable pour comprendre cette période de terreur et d’endoctrinement de masse.
  • Pourquoi les OVNIs ne datent pas d'hier ?

    03:29|
    Les objets volants non identifiés, ou OVNIs, sont souvent associés à l’ère moderne et aux observations rapportées depuis le XXe siècle. Pourtant, les témoignages d’apparitions mystérieuses dans le ciel existent depuis l’Antiquité. De nombreux textes anciens décrivent des phénomènes lumineux et étranges, souvent interprétés comme des signes divins ou des présages.   Des témoignages antiques fascinants  L’un des premiers récits détaillés remonte à l’Empire romain. Pline l’Ancien, célèbre naturaliste du Ier siècle, rapporte dans son ouvrage Histoire Naturelle l’observation de « boucliers ardents » et d’objets célestes qui semblaient se heurter dans le ciel. Ces descriptions rappellent les phénomènes modernes d’OVNIs, souvent décrits comme des objets lumineux en mouvement erratique.  Julius Obsequens, un écrivain du IVe siècle, compile également des événements mystérieux survenus à Rome. Dans son livre Prodigiorum Liber, il mentionne un « globe de feu » qui descend du ciel, touche le sol, puis repart immédiatement. Si ces récits ne prouvent pas l’existence d’engins extraterrestres, ils montrent que des phénomènes aériens inexpliqués intriguent l’humanité depuis des millénaires.   OVNIs et textes religieux  La Bible contient aussi plusieurs passages pouvant être interprétés comme des observations d’OVNIs. L’un des plus célèbres est la vision d’Ézéchiel, un prophète de l’Ancien Testament. Il décrit un char céleste composé de roues lumineuses qui tournoient dans le ciel, accompagnées d’un grand bruit et d’une lumière intense. Certains ufologues voient dans ce passage une description possible d’un vaisseau inconnu.  Dans d’autres récits religieux, des anges ou des divinités sont associés à des phénomènes lumineux dans le ciel, parfois comparés à des colonnes de feu ou des nuages brillants. Bien que ces descriptions aient été interprétées à travers un prisme spirituel, elles peuvent aussi être comparées aux observations modernes d’OVNIs.   Des témoignages au Moyen Âge et à la Renaissance  Les récits de phénomènes aériens mystérieux ne s’arrêtent pas à l’Antiquité. Le 14 avril 1561, les habitants de Nuremberg, en Allemagne, assistent à un spectacle fascinant. Selon une gravure et un témoignage du chroniqueur Hans Glaser, des formes étranges—croix, sphères, cylindres et objets en forme de disques—semblent s’affronter dans le ciel, émettant des lumières et des traînées de fumée. À l’époque, cela est interprété comme un présage apocalyptique. Aujourd’hui, certains chercheurs pensent qu’il s’agissait d’un phénomène optique rare, comme un parhélie (halo solaire), ou d’une pluie de météores. D’autres y voient un récit similaire aux observations modernes d’OVNIs.  À la Renaissance, certaines œuvres d’art semblent également témoigner de la présence de phénomènes aériens inexpliqués. Dans la peinture La Madone avec Saint Jean Baptiste et Saint Joseph, attribuée à Domenico Ghirlandaio (ou à un peintre de son cercle), on distingue en arrière-plan un objet étrange flottant dans le ciel. Un homme et son chien semblent intrigués par cet élément. Certains historiens de l’art y voient une simple représentation symbolique de la présence divine, tandis que d’autres passionnés d’ufologie suggèrent qu’il s’agit d’une représentation artistique d’un phénomène aérien mystérieux. 
  • Qui sont les Présidents américains sur le mont Rushmore ?

    02:51|
    Le mont Rushmore, situé dans l'État du Dakota du Sud aux États-Unis, est l’un des monuments les plus emblématiques du pays. Cette sculpture monumentale représente les visages de quatre présidents américains : George Washington, Thomas Jefferson, Theodore Roosevelt et Abraham Lincoln, symbolisant chacun des aspects clés de l’histoire et des valeurs des États-Unis.  Les présidents représentés 1. George Washington (1732-1799) : Premier président des États-Unis et père fondateur du pays, il représente la naissance de la nation et incarne les idéaux de liberté et d’indépendance.  2. Thomas Jefferson (1743-1826) : Troisième président et principal auteur de la Déclaration d'Indépendance, il symbolise l'expansion du pays, notamment à travers l’achat de la Louisiane qui a doublé le territoire américain en 1803. 3. Theodore Roosevelt (1858-1919) : Vingt-sixième président, il représente le développement et la modernisation des États-Unis, notamment par ses réformes économiques et son implication dans la construction du canal de Panama. 4. Abraham Lincoln (1809-1865) : Seizième président, il incarne l'unité et la préservation du pays, ayant dirigé les États-Unis pendant la guerre de Sécession et aboli l’esclavage avec la proclamation d'émancipation.  L’histoire de la sculpture Le projet du mont Rushmore a été initié en 1927, à l’instigation de l'historien local Doane Robinson, qui voulait attirer les touristes dans la région des Black Hills. Il a fait appel au sculpteur Gutzon Borglum, célèbre pour ses travaux monumentaux, afin de créer une œuvre qui célébrerait les grandes figures de l’histoire américaine. Borglum a choisi le mont Rushmore pour sa composition granitique résistante à l’érosion et sa visibilité. La sculpture a été réalisée grâce à des techniques de dynamitage et de sculpture de précision. Plus de 400 ouvriers ont travaillé sur le site, souvent dans des conditions difficiles. Le projet a été financé en partie par le gouvernement fédéral et s’est poursuivi pendant 14 ans, malgré des interruptions liées à la Grande Dépression et aux contraintes budgétaires. La sculpture a été officiellement achevée en 1941, après la mort de Borglum, et son fils Lincoln Borglum a supervisé les derniers travaux.  Héritage et controverses Le mont Rushmore est aujourd’hui un symbole patriotique puissant, attirant des millions de visiteurs chaque année. Toutefois, il est également au cœur de controverses, car il est situé sur des terres sacrées pour les peuples amérindiens Lakota, qui contestent l’appropriation de leur territoire par les autorités américaines. En somme, le mont Rushmore incarne à la fois la grandeur de l’histoire américaine et les tensions culturelles liées à son passé. 
  • Pourquoi Marie-Louise Giraud a-t-elle été guillotinée ?

    02:02|
    Marie-Louise Giraud, guillotinée le 30 juillet 1943, est l'une des dernières femmes exécutées en France pour le crime d'avortement. Son histoire s’inscrit dans un contexte historique particulier, marqué par l'occupation allemande et la politique répressive du régime de Vichy.  Le contexte historique et législatif Sous le régime de Vichy (1940-1944), la France est soumise à une idéologie conservatrice qui prône le retour aux valeurs traditionnelles, notamment en matière de famille et de natalité. Le gouvernement du maréchal Pétain impose une politique nataliste stricte, visant à encourager les naissances pour redresser la démographie française affaiblie après la Première Guerre mondiale et l'exode de 1940. L'avortement, déjà illégal depuis la loi de 1920, devient un crime d'État sous Vichy, passible de la peine de mort en vertu d'une loi de 1942 qui le qualifie d'« attentat contre la sûreté de l'État ».  Le parcours de Marie-Louise Giraud Née en 1903, Marie-Louise Giraud est une femme issue d’un milieu modeste vivant à Cherbourg. Pendant l’Occupation, elle se livre à des avortements clandestins afin de subvenir aux besoins de sa famille. Les femmes ayant recours à ses services sont souvent dans des situations désespérées, avec des maris absents ou en grande précarité. On estime qu'elle a pratiqué environ 27 avortements, la plupart sur des femmes d’ouvriers et de marins. Denoncée à la police, elle est arrêtée en 1942 et jugée en 1943 par un tribunal d’exception mis en place par Vichy pour punir sévèrement les crimes considérés comme anti-nationaux. Elle est accusée non seulement d'avoir pratiqué des avortements, mais aussi de « débauche » et de mise en danger de la société. Son procès est expéditif et exemplaire : dans un contexte où le gouvernement cherche à montrer sa fermeté, elle est condamnée à mort pour l’effet dissuasif de son exécution.  Son exécution et son héritage Le 30 juillet 1943, Marie-Louise Giraud est guillotinée à la prison de la Roquette, à Paris. Son exécution a provoqué une onde de choc en France, certains la voyant comme une victime des circonstances, d'autres comme une criminelle. Elle est devenue un symbole de la répression aveugle du régime de Vichy et du combat pour les droits des femmes. Aujourd’hui, son histoire est souvent évoquée dans le cadre des luttes féministes, en particulier après la légalisation de l’avortement en France avec la loi Veil en 1975, qui a marqué une avancée majeure dans les droits reproductifs des femmes.
  • Quelle est la pire catastrophe industrielle de l'Histoire de France ?

    02:35|
    Le 10 mars 1906, notre pays connaît ce qui reste comme la pire catastrophe industrielle de son histoire : la tragédie des mines de Courrières, dans le bassin houiller du Pas-de-Calais. Cette catastrophe minière, qui a coûté la vie à 1 099 mineurs, est encore aujourd’hui considérée comme la plus meurtrière d’Europe et la deuxième au monde après celle de Benxihu en Chine.  Le contexte de la catastrophe Les mines de Courrières, situées près de Lens, étaient à l’époque l’un des plus importants sites d’extraction de charbon en France. Exploitées par la Compagnie des mines de Courrières, ces mines étaient un pilier économique de la région, employant des milliers d’ouvriers, souvent issus de familles ouvrières depuis plusieurs générations.  Le matin du 10 mars 1906, vers 6h34, une gigantesque explosion secoue les galeries souterraines. L’origine de la déflagration est encore aujourd’hui débattue, mais plusieurs hypothèses sont avancées : un coup de grisou (gaz inflammable présent dans les mines de charbon), l’accumulation de poussières de charbon hautement inflammables, ou encore un tir de mine mal contrôlé.  Le bilan humain et les tentatives de sauvetage L’explosion entraîne un incendie violent, ravageant près de 110 kilomètres de galeries et piégeant des milliers de mineurs sous terre. Les secours, rapidement dépêchés sur place, peinent à maîtriser les incendies et à retrouver les survivants dans un environnement suffocant de fumée et de débris. Les opérations de sauvetage se poursuivent dans des conditions extrêmement difficiles, mais très vite, les espoirs de retrouver des survivants s’amenuisent. Un miracle survient cependant : vingt jours après la catastrophe, treize mineurs parviennent à remonter à la surface après avoir erré dans les galeries en survivant grâce à des provisions de fortune et de l’eau stagnante. Leur récit bouleverse la France entière, mais suscite aussi des interrogations sur la gestion des secours et l'organisation de la mine.  Les conséquences sociales et politiques La catastrophe de Courrières soulève une vague d’indignation nationale et internationale. Les conditions de travail des mineurs, souvent dénoncées comme précaires et dangereuses, deviennent un sujet de débat public. L’événement provoque d'importantes grèves dans le bassin minier du Nord, avec des revendications pour une amélioration des conditions de sécurité et de meilleurs salaires. En réponse, des réformes sont mises en œuvre, imposant des normes de sécurité plus strictes dans les mines. Néanmoins, la tragédie de Courrières demeure un symbole de la dureté de la condition ouvrière au début du XXe siècle et du prix humain du développement industriel.
  • Pourquoi la France a-t-elle voulu taxer les célibataires ?

    02:08|
    Au XIXe siècle, la France a envisagé de taxer les célibataires pour plusieurs raisons, à la fois économiques, sociales et démographiques. Ce projet, souvent qualifié d'« impôt sur le célibat », trouve ses origines dans les préoccupations de l’époque concernant le renouvellement de la population et la stabilité sociale du pays.  Contexte démographique et social La France du XIXe siècle est marquée par des transformations profondes. Après les guerres napoléoniennes, la population est en déclin relatif par rapport à d'autres grandes puissances européennes, comme l’Allemagne, où les taux de natalité sont plus élevés. Le gouvernement français s'inquiète de cette stagnation démographique qui menace la puissance militaire et économique du pays. La natalité est perçue comme un devoir civique, et le mariage est encouragé pour assurer le renouvellement des générations.  À cette époque, les célibataires sont souvent vus d’un mauvais œil, perçus comme égoïstes ou réfractaires aux valeurs familiales. L'idéologie dominante prône une société structurée autour de la famille, considérée comme le fondement de la stabilité sociale et économique. L'État estime que ceux qui ne contribuent pas à l’effort démographique doivent être pénalisés fiscalement.  Les motivations économiques et fiscales Le projet de taxer les célibataires a aussi des motivations économiques. Le gouvernement cherche de nouvelles sources de revenus pour financer les dépenses publiques croissantes, notamment après les bouleversements de la Révolution et des guerres du Premier Empire. Les célibataires, n’ayant pas de famille à charge, sont considérés comme disposant de ressources financières plus importantes que les ménages, et donc plus aptes à contribuer à l'impôt. Certains économistes de l’époque soutiennent l’idée que les célibataires consacrent une part disproportionnée de leurs revenus à des dépenses jugées superflues, comme les loisirs et les plaisirs personnels, plutôt qu’à l’éducation et au bien-être des enfants. Taxer les célibataires est donc vu comme une manière de les inciter à se marier et à participer activement à la reproduction de la nation.  Héritage et conséquences Bien que plusieurs projets d'imposition sur le célibat aient été débattus au XIXe siècle, ils n’ont jamais été pleinement appliqués de manière systématique en France. Cependant, cette idée influencera des politiques ultérieures, notamment celles du XXe siècle en matière de natalité, où des incitations financières seront mises en place pour encourager les familles nombreuses. Ainsi, l’impôt sur le célibat illustre les préoccupations de la France du XIXe siècle quant à la démographie et à la structuration de la société autour de la famille, perçue comme un pilier de la nation.
  • Pourquoi la carte de Cassini est-elle célèbre ?

    02:12|
    La carte de Cassini est célèbre en France car elle représente la première carte géométriquement précise du pays, réalisée au XVIIIe siècle. Elle est considérée comme une révolution dans la cartographie et un chef-d'œuvre scientifique de son époque. Tout commence au début du XVIIIe siècle, sous le règne de Louis XV. Le roi souhaite disposer d’une carte détaillée du royaume pour mieux administrer le territoire, notamment pour la gestion des impôts, des routes et des ressources naturelles. C'est la famille Cassini, une dynastie d'astronomes d'origine italienne, qui est chargée de ce projet colossal. Plus précisément, César-François Cassini, également connu sous le nom de Cassini III, dirige les opérations. Ce qui rend la carte de Cassini unique, c'est la méthode utilisée pour sa réalisation. Pour la première fois, un pays entier est cartographié à l'aide de la triangulation géodésique, une technique qui repose sur des mesures d'angles entre des points remarquables du territoire. Cette méthode, basée sur la rigueur mathématique, permet d'obtenir des résultats d'une précision inédite pour l'époque. Grâce à elle, chaque région de France est mesurée et positionnée avec une exactitude sans précédent. Les travaux s'étendent sur plus de cinquante ans, mobilisant une centaine de cartographes et d’ingénieurs qui parcourent la France pour établir les mesures nécessaires. Le projet aboutit à une collection de 182 cartes à l’échelle 1/86 400, offrant une vision détaillée du territoire français. Ces cartes illustrent non seulement les villes et les villages, mais aussi les reliefs, les forêts, les rivières et les routes, fournissant ainsi un outil précieux pour les administrateurs royaux, les militaires et les commerçants. La carte de Cassini est également précieuse pour les historiens d’aujourd’hui. Elle permet de comparer le paysage français actuel avec celui du XVIIIe siècle et d’étudier l’évolution des territoires, des infrastructures et même des noms de lieux. Elle est souvent consultée pour retrouver des toponymes anciens ou comprendre l’organisation spatiale de la France d’Ancien Régime. En somme, la carte de Cassini est un témoignage exceptionnel du génie scientifique de l'époque des Lumières et reste une référence incontournable pour comprendre l’histoire géographique de la France.
  • Connaissez-vous l’histoire du pigeon “Cher Ami” ?

    02:15|
    Pendant la Première Guerre mondiale, les moyens de communication sur le champ de bataille étaient rudimentaires et souvent compromis par les combats. Les pigeons voyageurs jouaient alors un rôle crucial en transportant des messages à travers les lignes ennemies. Parmi eux, "Cher Ami", un pigeon voyageur devenu célèbre pour avoir sauvé près de 200 soldats américains en 1918, reste l’un des héros les plus célèbres de ce conflit.  L’histoire de Cher Ami se déroule en octobre 1918, durant la bataille de l’Argonne, en France. Le "bataillon perdu", une unité de la 77e division d'infanterie américaine sous le commandement du major Charles Whittlesey, s'était retrouvé encerclé par les forces allemandes dans une forêt dense. Coupés de leurs lignes et sans moyen de communication fiable, ces soldats souffraient de lourdes pertes sous un feu nourri, y compris par des tirs amis venant de leurs propres lignes arrière, qui ignoraient leur position exacte.  Les soldats tentèrent d'envoyer plusieurs pigeons pour alerter leur QG, mais la plupart furent abattus par les Allemands. Finalement, Cher Ami, dernier espoir des soldats, fut envoyé avec un message désespéré attaché à sa patte :  "Nous sommes le long de la route parallèle à 276.4. Notre propre artillerie tire directement sur nous. Pour l'amour de Dieu, arrêtez cela."  Lors de son vol de retour vers les lignes alliées, Cher Ami fut touché par une balle ennemie. Il fut gravement blessé à la poitrine, perdit un œil et eut une patte presque sectionnée. Pourtant, malgré ses blessures, il continua de voler sur plus de 40 kilomètres en 25 minutes, parvenant à livrer son message. Grâce à cet exploit, l'artillerie cessa ses tirs et les 194 soldats encore en vie du bataillon perdu furent sauvés.  Après cette mission héroïque, Cher Ami fut soigné par des médecins militaires qui lui fabriquèrent une petite jambe en bois. Il fut ramené aux États-Unis en tant que véritable héros de guerre et décoré de la prestigieuse Croix de Guerre française pour sa bravoure.  Cher Ami mourut en 1919, et son corps empaillé est aujourd’hui exposé au Smithsonian National Museum of American History, rappelant son rôle crucial dans l’histoire militaire. Son histoire incarne le courage et l'ingéniosité des animaux utilisés en temps de guerre, démontrant qu'un simple pigeon peut changer le cours de l'histoire.
  • Pourquoi la Bastille aurait-elle pu être détruite bien avant la Révolution française ?

    02:04|
    La Bastille, célèbre prison d'État symbole de l'absolutisme monarchique, est devenue un élément central de l'imaginaire révolutionnaire après sa prise le 14 juillet 1789. Cependant, ce que l'on sait moins, c'est que sa destruction avait été envisagée bien avant la Révolution française, pour des raisons économiques et urbanistiques.  Dès le XVIIIe siècle, la Bastille, construite au XIVe siècle pour défendre Paris contre les Anglais durant la guerre de Cent Ans, était devenue obsolète sur le plan militaire. Située au cœur d’un quartier en pleine expansion, elle gênait la circulation et son entretien coûtait cher à l'État. À cette époque, l'idée d'assainir et d'embellir Paris était dans l'air du temps, notamment sous l'impulsion de certains ministres réformateurs du règne de Louis XVI, qui voulaient moderniser la ville.  L'une des premières propositions de démolition est attribuée à Marc-René de Voyer d'Argenson, lieutenant général de police de Paris sous Louis XV. Dans les années 1750, il suggéra de raser la forteresse pour créer un vaste espace public. Son projet prévoyait de transformer cet espace en une place monumentale ou en un ensemble résidentiel. Cependant, cette proposition ne fut pas retenue, notamment en raison du rôle symbolique de la prison et de l'opposition de certains hauts dignitaires de la monarchie, qui considéraient la Bastille comme un outil de contrôle politique essentiel.  Quelques décennies plus tard, en 1784, l'architecte Alexandre Brogniart, dans un projet d'embellissement de la capitale, proposa également la destruction de la forteresse pour ouvrir un boulevard et désengorger les rues avoisinantes. Ce projet reçut un certain intérêt, mais le manque de financement et les hésitations politiques empêchèrent sa réalisation.  Ironiquement, lorsque les révolutionnaires prirent la Bastille en 1789, ils réalisèrent en partie les ambitions des urbanistes d'Ancien Régime. La forteresse fut rapidement démantelée et ses pierres réutilisées pour construire notamment le pont de la Concorde.  En conclusion, la Bastille aurait pu disparaître bien avant la Révolution si les projets d'urbanisme avaient abouti. Son maintien jusqu'en 1789 résulte en grande partie de la résistance symbolique qu'elle incarnait pour le pouvoir royal, et sa destruction par les révolutionnaires en fit un symbole de la chute de l'Ancien Régime.