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Les sentinelles

Balades sonores à Tokyo, avec Francesco Tristano

Saison 3, Ep. 5

Pianiste, compositeur et producteur luxembourgeois, Francesco Tristano est un amoureux des grandes villes. Il a conçu son album Tokyo Stories comme un hommage personnel à la capitale nippone. Une ville immense, faite de contradictions, traditionnelle et archaïque, tout en étant technologique. Toutes les villes sont sonores, nous dit-il. D’ailleurs, l’architecture et la musique sont intimement liées. Mais lorsque les sons urbains deviennent assourdissants, et les villes inabordables, la campagne peut offrir un refuge et du silence. Le modèle des grandes villes serait-il à bout de souffle ?

Bonne écoute.


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  • 5. Sebastião Salgado, au Brésil : “Quel est le coût des arbres que l’on doit replanter ?”

    15:38
    Cette semaine, c’est au photographe franco-brésilien Sebastião Salgado, grand défenseur de la forêt, que nous avons laissé la parole. En 1998, il fonde avec sa femme Lélia Deluiz Wanick Salgado l’Instituto Terra, une expérience évolutive dont le but initial est de replanter les arbres de la vallée du Rio Doce au Brésil. Cette région, à l’origine couverte par la mata atlantica, la forêt atlantique, avait subi plusieurs décennies de lourdes dégradations. Vingt-cinq ans plus tard, quel est le bilan ? Trois millions d’arbres plantés, 2 000 sources d’eau récupérées et le retour de la biodiversité, pour un coût d’environ 20 millions d’euros, calcule Sebastião Salgado.Pour cet ancien économiste devenu artiste, nous détruisons les écosystèmes amazoniens à grande vitesse et le compte n’y est pas. Plutôt que de regarder le coût des arbres mis à terre, il faudrait plutôt prêter attention à celui des arbres à replanter. “Il faut au moins 2 000 euros pour refaire 1 hectare de forêt, qu’il faut ensuite multiplier par les millions d’hectares abattus”, récapitule-t-il.Nous avons à l’échelle mondiale les ressources nécessaires pour lutter contre la déforestation, mais nous ne les utilisons pas à bon escient, assure Sebastião Salgado. Une première étape, selon lui, serait d’inviter ceux qui connaissaient la terre, les paysans, à participer aux discussions internationales.Entretien, écriture et présentation : Flora TrouilloudRéalisation : Antoine DabrowskiMusique : Nikki, tirée de l’album Orchestra de Worakls
  • 4. Emilie Pradichit, en Thaïlande : “Il faut changer les relations avec les grands bailleurs de fonds”

    15:42
    Pour ce quatrième épisode, nous nous intéressons aux ONG. Comment lèvent-elles des fonds, et à quelles conditions ?Le 27 février, nous célébrerons la Journée mondiale des ONG. Elles sont actuellement plus de 70 000 dans le monde, selon l’Union des associations internationales. Et certaines, Amnesty international, la Croix-Rouge ou plus récemment l’ONG russe Memorial ont même obtenu le prix Nobel de la paix. Mais quelles que soient leur taille et leur mission (humanitaire, environnementale, économique), elles dépendent du bon vouloir des bailleurs de fonds. Comment cela fonctionne-t-il ? Comment renverser le rapport de force entre certains bailleurs de fonds et les plus petites des ONG ? Emilie Pradichit, fondatrice de l’ONG Manushaya, nous répond.La fondation Manushaya est une fondation féministe, régionale, basée à Bangkok, qui veut défendre les droits des communautés autochtones, des femmes, des minorités LGBTQI et des défenseurs de l’environnement. L’un de ses projets concerne actuellement des agricultrices autochtones de Thaïlande. Pour mener à bien ses missions, Manushaya, comme toute ONG, doit lever des fonds, qui financeront des aides et des actions sur le terrain, mais paieront aussi les salaires des gens qui travaillent pour l’association.Cette recherche permanente d’argent occupe une grande part du temps d’Emilie Pradichit. Et beaucoup d’énergie aussi. Les grands bailleurs de fonds imposent souvent leur point de vue. Trop paternaliste et trop néocolonialiste, avance Émilie Pradichit. “On a l’impression d’être traités comme des juristes ou travailleurs de troisième classe parce que nous sommes sur le terrain, dit-elle. Et cela doit vraiment changer !” C’est pour cela qu’elle a rejoint le mouvement #ShiftThePower, qui a réuni en décembre plusieurs associations à Bogota, en Colombie. Sous l’égide du manifeste Shift The Power, elles cherchent à instaurer de nouvelles relations entre les associations de terrain et les puissants bailleurs de fonds. Le but : changer de paradigme pour aller vers des relations plus équitables.Entretien, écriture et présentation : Virginie LepetitRéalisation : Antoine DabrowskiMusique : Nikki, tiré de l’album Orchestra de Worakls
  • 3. Assata Doumbia, en Côte d’Ivoire : “La coopérative permet aux femmes d’avoir leurs propres revenus”

    16:35
    Et s’il était temps de parler d’argent ? Climat, éducation, égalité femmes-hommes, biodiversité… Pour aller vers un monde bas carbone, plus juste et plus résilient, il faut mieux mobiliser les ressources publiques et privées. Dans cette nouvelle série consacrée au financement durable, nous interrogerons des chercheuses, des militants, des bailleurs de fonds et des artistes pour répondre à la question : comment financer un monde plus juste ?Cette semaine, pour notre troisième épisode, Assata Doumbia, qui dirige une grande coopérative ivoirienne de producteurs de cacao, détaille le fonctionnement de cette structure de commerce équitable. Cette coopérative, qui a commencé il y a vingt ans avec 87 producteurs et rassemble aujourd’hui 3 000 producteurs (dont plus de 700 femmes) fonctionne sur le mode de la démocratie participative et de la mutualisation des moyens. Les agricultrices y ont des responsabilités, une voix à faire entendre, et peuvent récupérer les fruits de leur travail. Ce qui est rare dans le monde agricole – en Afrique comme ailleurs.Ces agriculteurs doivent relever plusieurs défis : les fluctuations du cours du cacao, dont les prix sont sont fixés unilatéralement par les grands acheteurs internationaux ; celles du prix des engrais, lié aux incertitudes géopolitiques ; mais aussi des cahiers des charges contraignants ; et évidemment le changement climatique.Entretien, écriture et présentation : Hassina MechaïRéalisation : Antoine DabrowskiMusique : Nikki, tiré de l’album Orchestra de Worakls
  • 2. Kampeta Pitchette Sayinzoga, au Rwanda : “Nous avons tous besoin de financements en même temps”

    10:47
    Et s’il était temps de parler d’argent ? Climat, éducation, égalité femmes-hommes, biodiversité… Pour aller vers un monde bas carbone, plus juste et plus résilient, il faut mobiliser les ressources publiques et privées. Dans cette nouvelle série consacrée au financement durable, nous interrogerons des chercheuses, des militants, des bailleurs de fonds et des artistes pour répondre à la question : comment financer un monde plus juste ?Pour ce deuxième épisode, nous nous intéressons aux banques de développement. Elles seraient plus de 500 aujourd’hui dans le monde et financeraient environ 10 % des investissements mondiaux, soit plus de 2 000 milliards d’euros chaque année. Des financements qui répondent notamment aux défis posés par le réchauffement climatique.C’est ce que nous raconte Kampeta Pitchette Sayinzoga, directrice générale de la Banque rwandaise de développement (BRD). Elle revient sur le choix du Rwanda de se développer “en passant directement à des solutions durables” dans l’énergie, les transports, l’agriculture, l’adaptation au changement climatique…Autant de domaines dans lesquels les projets nécessitent souvent une prise de risque et un accès à des technologies coûteuses qui peuvt dissuader le secteur privé. C’est là qu’intervient la Banque de développement du Rwanda, explique Kampeta Pitchette Sayinzoga. En fournissant des prêts à des taux favorables, des dons ou une expertise technique, elle cherche à permettre aux entreprises privées d’investir dans ces secteurs prioritaires pour l’État. Cette banque dite “verte”, adossée à l’État, est en train de devenir un outil incontournable pour le Rwanda afin de soutenir sa transition vers une économie durable.Entretien, écriture et présentation : Flora TrouilloudRéalisation : Antoine DabrowskiMusique : Nikki, tirée de l’album Orchestra de Worakls
  • 1. Diana Cárdenas Monar : “La finance mondiale ne répond pas au défi climatique”

    09:15
    Et s'il était temps de parler d'argent ? Climat, éducation, égalité femmes-hommes, biodiversité... Pour aller vers un monde bas-carbone, plus juste et plus résilient, il faut mobiliser les ressources publiques et privées. Dans cette nouvelle série consacrée au financement durable, nous interrogerons des chercheuses, des activistes, des bailleurs de fonds et des artistes, pour répondre à la question : comment financer un monde plus juste ?Pour notre premier épisode, Diana Cárdenas Monar, chercheuse à l’Institut pour l’économie du climat (I4CE) et spécialiste de la finance climatique, nous raconte comment rendre les flux financiers mondiaux compatibles avec les objectifs climatiques de l’Accord de Paris. Pour elle, cela signifie que tous les flux financiers, publics et privés, y compris ceux dédiés au développement, doivent aller dans le sens d’un avenir bas carbone et résilient. Les défis sont de taille pour les pays des Suds, plus vulnérables aux effets du changement climatique, et qui non seulement manquent de ressources financières, mais doivent faire face au problème de la dette... Mais des pistes existent pour penser un avenir commun plus juste du point de vue climatique, dit-elle.
  • Comment financer un monde plus juste ?

    00:46
    Et s'il était temps de parler d'argent ? Climat, éducation, égalité femmes-hommes, biodiversité... Pour aller vers un monde bas-carbone, plus juste et plus résilient, il faut mobiliser les ressources publiques et privées. Dans cette nouvelle série consacrée au financement durable, nous interrogerons des chercheuses, des activistes, des bailleurs de fonds et des artistes, pour répondre à la question : comment financer un monde plus juste ? À écouter sur toutes les plateformes dès le 29 janvier.
  • 5. Nadia Khiari : “Faire un dessin, c’est créer des questionnements, développer l’esprit critique”

    10:54
    Pour ce dernier épisode, nous donnons la parole à Nadia Khiari, la dessinatrice de Willis from Tunis : un chat né en janvier 2011, pendant les “printemps arabes”, qui commente l’actualité tunisienne et mondiale dans les pages de Siné Mensuel, mais aussi, régulièrement, dans celles de Courrier international. “Un chat plutôt gentil et mignon, mais qui, régulièrement, sort ses griffes”, souligne Nadia Khiari.“Faire un dessin, c’est créer des questionnements, c’est développer l’esprit critique, c’est contrer un pouvoir surpuissant. C’est révéler aussi les discours formatés des politiques, rappelle-t-elle. On a besoin du dessin de presse, mais le monde se ferme de plus en plus. Et le danger qui nous guette, c’est d’être virés de nos journaux parce qu’on dérange.”Malgré le bref espoir apporté par les “printemps arabes” en 2011, la vie démocratique en Tunisie est à nouveau verrouillée par le pouvoir. Le président Kaïs Saïed reprend à son compte de vieilles méthodes liberticides : la publication récente du décret 54, censé lutter contre les fake news, représente en fait un danger réel pour la liberté d’expression, souligne la dessinatrice.“Moi, je me considère comme une citoyenne tunisienne qui lutte pour que son pays aille mieux. Et mon moyen de communiquer, c’est le dessin. C’est celui dans lequel je me sens le plus à l’aise. C’est une manière de parler de sujets importants : si l’on ne remet pas en question l’ordre établi, on n’avance pas, et la société n’évolue pas”, conclut Nadia Khiari. “Le dessin de presse et le journalisme sont indispensables à l’évolution et à la santé d’une démocratie.”
  • 4. Ibrahim Diallo, au Niger : “Rien ne peut nous empêcher de publier nos informations”

    16:41
    Ce quatrième épisode nous emmène au Niger, avec Ibrahim Diallo, fondateur d’Aïr Info. Loin de la capitale, Niamey, le magazine et le site, et désormais la radio Sahara FM – et leurs 20 journalistes –, apportent une information de proximité, ancrée dans le Sahel nigérien.Dans cet entretien enregistré en juin, avant le coup d’État au Niger, les craintes du terrorisme et celles de connaître le sort des États voisins se font déjà sentir. “La paix est en train de faire naufrage partout autour de nous au Niger. Notre région est comme une île au milieu des remous des océans”, constatait alors Ibrahim Diallo.“Nous couvrons énormément l’actualité sécuritaire du Sahel, relate Ibrahim Diallo. Nous sommes un média indépendant, nous pesons chaque mot, car une erreur peut nous coûter cher. Ainsi, en 2007, Ibrahim Diallo a été emprisonné quatre mois après des accusations de liens avec la rébellion touareg.Aïr Info et Sahara FM souhaitent aussi œuvrer à un travail de sensibilisation en direction de la jeunesse de la région, parfois tentée par un embrigadement dans les différents groupes armés qui sévissent dans la région. “Il faut que les autorités favorisent l’éclosion de médias de proximité. Ça peut aider à sensibiliser et à stabiliser la région, affirme Ibrahim Diallo. Pour stabiliser, il faut sensibiliser, sensibiliser et encore sensibiliser”.Les Sentinelles est un podcast produit par Courrier international et l’AFD, avec la participation de Carole Lembezat, Flora Trouilloud, Hassina Mechaï, Antoine Dabrowski, Pascale Boyen et Virginie Lepetit. Chaque série explore une question et y répond en cinq épisodes avec cinq intervenants différents : philosophe, scientifique, anthropologue, artiste, acteur ou actrice de terrain…Entretien, écriture et présentation : Hassina MechaïRéalisation : Antoine DabrowskiMusique : Nikki, tiré de l’album Orchestra, de WoraklsAbonnez-vous à notre podcast. Vous pouvez notamment nous retrouver sur Apple Podcasts, Spotify et Deezer.
  • 3. Denis Kataev : “C’est impossible d’être un journaliste en Russie”

    11:03
    “Les Sentinelles”. Denis Kataev : “C’est impossible aujourd’hui d’être un journaliste en Russie”Société, environnement, genre, économie… Après “Six pieds sur Terre”, “Courrier international” et l’Agence française de développement présentent leur nouveau podcast, “Les Sentinelles”, des voix d’ailleurs pour un monde en commun. Dans cette première série consacrée à la liberté de la presse, le journaliste russe en exil Denis Kataev raconte comment il exerce son métier hors de son pays.Mis à jour le 18.08.2023 à 17h19CCe troisième épisode donne la parole à Denis Kataev. Ce journaliste russe travaille depuis douze ans pour la chaîne Dojd, une chaîne d’information indépendante qui, depuis le 24 février 2022 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie, s’est exilée dans deux bureaux principaux, à Riga et à Amsterdam. Il nous raconte ce que c’est, aujourd’hui, de travailler comme journaliste en exil, en France, alors que son pays est en guerre. De parler de la Russie sans y être. Mais toujours, “de garder les liens avec la Russie”, où se trouvent 70 % des spectateurs de la chaîne, souligne-t-il.Les Sentinelles est un podcast produit par Courrier international et l’AFD, avec la participation de Carole Lembezat, Flora Trouilloud, Hassina Mechaï, Antoine Dabrowski, Pascale Boyen et Virginie Lepetit. Chaque série explore une question et y répond en cinq épisodes avec cinq intervenants différents : philosophe, scientifique, anthropologue, artiste, acteur ou actrice de terrain…Entretien, écriture et présentation : Virginie LepetitRéalisation : Antoine DabrowskiMusique : Nikki, tiré de l’album Orchestra, de Worakls