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Le Goût de M
Qu'est-ce qu'avoir du goût ? Qui a bon goût, mauvais goût ? Le goût est-il un héritage, le produit d'une éducation, le signe d'une appartenance sociale ? Ou au contraire, le fruit d'une construction personnelle, une mise en scè...
Qu'est-ce qu'avoir du goût ? Qui a bon goût, mauvais goût ? Le goût est-il un héritage, le produit d'une éducation, le signe d'une appartenance sociale ? Ou au contraire, le fruit d'une construction personnelle, une mise
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37. #37 Frédéric Pierrot
36:46||Saison 2, Ep. 37Frédéric Pierrot est le nouvel invité du podcast Le Goût de M proposé par M Le magazine du Monde. Le comédien a répondu depuis son appartement parisien aux questions de la journaliste et productrice Géraldine Sarratia, à l'occasion de la sortie, le 16 juin, du film Seize printemps de Suzanne Lindon, dans lequel il joue le père de l'héroïne.Frédéric Pierrot évoque son enfance en Normandie entre un père vétérinaire de campagne et une mère, peintre amateure, qui s'occupait du cabinet de son mari et de ses quatre enfants. Adolescent, il aime flâner à vélo entre la maison familiale et Dieppe, aller au cinéma et se prend de passion pour la clarinette à l'occasion du festival de jazz local Jam Potatoes. Un court séjour aux États-Unis lors duquel, employé comme garçon de vestiaire d'un club de golf, il côtoie musiciens, écrivains, acteurs et danseurs le convainc de se lancer dans une carrière artistique. Attiré par la mise en scène, il devient au gré des rencontres machiniste avant de s'essayer à faire l'acteur.Le comédien qui a joué devant la caméra de Ken Loach, Jean-Luc Godard, Maïwenn ou Valérie Donzelli estime qu'« il est précieux de ne pas être identifié pour que les gens puissent se projeter ». Pour celui qui a marqué ce début d'année en jouant un psy dans la série En thérapie, il y a beaucoup de rapports entre le travail de l'acteur et celui de l'analyste. « Ce qui se dit n'est pas anodin » et laisse des traces profondes chez l'interprète. L'homme qui a le souci des choses durables aime prendre des nouvelles du monde en regardant les gens depuis une terrasse, curieux des autres et de ce qui l'entoure : « Tout ce qui permet d'ouvrir le monde est profitable, tout ce qui le referme est douloureux. »Un podcast produit par Géraldine Sarratia (Genre idéal)Réalisation : Sulivan ClabautMusique : Gotan Project
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36. #36 Vincent Darré
34:59||Saison 2, Ep. 36Vincent Darré est le nouvel invité du podcast Le Goût de M proposé par M Le magazine du Monde. Le styliste, décorateur, designer a répondu depuis son appartement parisien aux questions de la journaliste et productrice Géraldine Sarratia, à l'occasion de sa nouvelle collection mode et déco pour Monoprix.Vincent Darré évoque son enfance dans une famille d'intellectuels de gauche du 14e arrondissement à Paris autour de Mai 68 et notamment l'influence de sa mère, une femme engagée, féministe et excentrique avec une vraie curiosité. Après la séparation de ses parents, il suit son père dans le Lubéron, fréquente une communauté belge baba cool, avant de revenir à Paris jouer les branchés new wave au Palace, aux côtés d'Eva Ionesco ou Christian Louboutin. « On était une bande de prétentieux arrogants, des sortes de petits punks d'opérette. On voulait paraître et être des personnages », se souvient-il de ces années-là.Bras droit de Karl Lagerfeld chez Fendi puis Moschino, Vincent Darré apprend auprès du grand créateur allemand à transformer tout problème en situation positive et à se réinventer. Pris au piège d'« une trajectoire qui ne [lui] ressemblait pas », il bascule dans les années 2000 de la mode vers la décoration. Avec succès. Pour Vincent Darré, un intérieur réussi, « ce sont de jolies lumières, des couleurs. Et des souvenirs mélangés avec des choses nouvelles ». Le touche-à-tout qui hait la banalité a le goût des personnalités singulières comme Arielle Dombasle, Loulou de la Falaise ou Valérie Lemercier. Celles et ceux « qui ont un monde sur leurs épaules, un univers qui les entoure ».Un podcast produit par Géraldine Sarratia (Genre idéal)Réalisation : Sulivan ClabautMusique : Gotan Project35. #35 Delphine Horvilleur
42:36||Saison 2, Ep. 35Delphine Horvilleur est la nouvelle invitée du podcast Le Goût de M proposé par M Le magazine du Monde. La rabbine, autrice et philosophe a répondu depuis son appartement parisien aux questions de la journaliste et productrice Géraldine Sarratia, à l'occasion de la sortie de son essai Vivre avec nos morts (Grasset).Delphine Horvilleur évoque son enfance dans la campagne champenoise entre un père médecin de campagne qui pense en marchant et une mère, très marquée par ses traumas familiaux, qui pense en prenant des bains. A 17 ans, elle part vivre en Israël. « Des années extraordinaires, raconte-t-elle, dans un pays où l'on sent la volonté de choisir la vie à tout prix. » Un autre séjour, à New York cette fois, lors duquel elle découvre un judaïsme plus progressif décide de sa vocation religieuse après des études de médecine et un début de carrière de journaliste.Considérée comme une grande voix du judaïsme libéral en France, Delphine Horvilleur aime faire parler les silences. Ainsi, elle explique que « les textes sacrés étaient en attente de notre lecture féministe contemporaine. Une chance pour nous et nos traditions. » D'autant que selon la rabbine, le « féminisme peut contribuer à la réalisation du message d'émancipation ancestral ». Horvilleur confie au passage qu'elle aime glisser des paroles de chanson dans ses sermons. « Il ne faut pas déconnecter la plus profonde des théologies de la plus superficielle des expériences en apparence. Ce sont des mondes qui dialoguent en nous. »Un podcast produit par Géraldine Sarratia (Genre idéal)Réalisation : Sulivan ClabautMusique : Gotan Project34. #34 Sami Bouajila
36:57||Saison 2, Ep. 34Sami Bouajila est le nouvel invité du podcast Le Goût de M proposé par M Le magazine du Monde. Le comédien a répondu depuis un hôtel parisien aux questions de la journaliste et productrice Géraldine Sarratia, quelques semaines après avoir reçu le César du meilleur acteur pour sa performance dans Un fils.Sami Bouajila évoque son enfance à Grenoble entre un père contremaître, amateur de musique et de cinéma à l'aura poétique, et une mère bonne vivante et douce, tous deux originaires de Tunisie. Il se souvient avec tendresse des franches rigolades et de la simplicité de cette vie là. Une bande d'amis et la MJC du quartier l'initient à la liberté et finissent de le plonger dans un grand bain culturel dont il retient aujourd'hui les films d'Arthur Penn, Wim Wenders, John Cassavetes et Ingmar Bergman, les écrits d'Elia Kazan ou les chansons de Jacques Brel, Leonard Cohen et Bernard Lavilliers.C'est d'abord par le milieu associatif dans lequel il évolue après avoir été objecteur de conscience qu'il se passionne pour le théâtre avant de venir au cinéma. Il accompagne l'éclosion d'une nouvelle génération d'auteurs français (Eric Rochant, Abdellatif Kechiche, Arnaud Desplechin…) porté par son goût de l'aventure et sa sensibilité. S'il reconnaît que ses origines ont pu représenter un frein pour certaines propositions de rôles, il appelle aujourd'hui à assumer une identité française pleinement métissée. « Le regard de l'autre ne regarde que l'autre, je ne le subis plus. »Un podcast produit par Géraldine Sarratia (Genre idéal)Réalisation : Sulivan ClabautMusique : Gotan Project33. #33 Véronique Nichanian
34:10||Saison 2, Ep. 33Véronique Nichanian est la nouvelle invitée du podcast Le Goût de M proposé par M Le magazine du Monde. La directrice artistique de la mode homme chez Hermès a répondu depuis son appartement parisien aux questions de la journaliste et productrice Géraldine Sarratia.Véronique Nichanian évoque son enfance à Paris entre un père épicurien et exigeant qui partage avec ses enfants son goût du voyage, les emmenant notamment à Venise chaque été, et une mère au foyer qui aime cuisiner. Très vite, elle confectionne ses propres vêtements avec plus ou moins de réussite mais un vrai plaisir de faire les choses. Elle se souvient de cet imperméable réalisé à partir d'une toile cirée dont la manche est tombée l'après-midi même. Elle intègre la chambre syndicale de la haute couture avant de faire ses gammes chez Nino Cerruti. Des années de formation joyeuse passées à découvrir de nombreux savoir-faire comme de multiples cultures, partageant son temps entre Paris, l'Italie et le Japon.En 1988, elle entre chez Hermès avec le projet d'y faire des vêtements et non pas de la mode. « Le vestiaire masculin me convient bien, dit-elle, parce que j'aime ce côté essentiel. » Ce qui ne l'empêche pas d'y intégrer un peu de couleurs et de rendre sensible la sensualité des matières, comme avec ce fond de poche en peau d'agneau. Véronique Nichanian cherche à créer des pièces qui parlent à la personne qui les portent. Comme un objet auquel on s'attache. Avec l'ambition d'inscrire ses créations dans le futur et dans une variété de propositions. « Je trouve totalitaire cet espèce de diktat qu'a imposé la mode d'une silhouette, d'un gabarit. Il est temps que tout cela explose. » Pour elle, avoir du goût, c'est d'abord, « exprimer quelque chose de singulier ».Un podcast produit par Géraldine Sarratia (Genre idéal)Réalisation : Sulivan ClabautMusique : Gotan Project32. #32 Jean-François Piège
34:42||Saison 2, Ep. 32Jean-François Piège est le nouvel invité du podcast Le Goût de M proposé par M Le magazine du Monde. Le chef cuisinier a répondu depuis son Grand restaurant à Paris dans le 8e arrondissement aux questions de la journaliste et productrice Géraldine Sarratia, à l'occasion de la sortie de son Grand livre de la cuisine française: recettes bourgeoises et populaires (éd. Hachette Pratique).Jean-François Piège évoque son enfance à Valence dans la Drôme, entre un père commercial, qui lui transmet le goût d'entreprendre et de faire les choses de ses mains, et une mère coiffeuse qui aime les choses simples et vraies. Et a l'habitude de cuisiner à partir de produits locaux peu chers et de qualité. « Je n'ai jamais mangé une boîte de conserve chez moi, on allait toujours au marché », confie-t-il. Il s'initie avec sa tante au jardinage. Une pratique qui lui donne le goût de l'ingrédient et le mène ensuite à la gastronomie. « J'ai embrassé la cuisine par le jardin. »Après l'école hotelière, il fait ses armes auprès de grands chefs dans des palaces comme le Plaza Athénée ou le Crillon avant de lancer ses propres tables. « On apprend la cuisine avec celle des autres puis un jour on fait la sienne », proclame-t-il. Il possède désormais 5 restaurants dans Paris (Le Grand Restaurant, Clover Green, Clover Grill, La Poule au pot, A l'épi d'or) aux identités marquées. « Un endroit, il faut qu'il soit singulier pour que ça donne envie aux mangeurs de venir. » Autant d'occasions pour le gastronome qui aime tant transmettre ses savoir-faire de partager avec ses convives d'un repas un peu de sa passion. « Ce qui caractérise la France, ce n'est pas la cuisine, c'est la table. »Un podcast produit par Géraldine Sarratia (Genre idéal)Réalisation : Sulivan ClabautMusique : Gotan Project31. #31 Irène Jacob
36:48||Saison 2, Ep. 31Irène Jacob est la nouvelle invitée du podcast Le Goût de M proposé par M Le magazine du Monde. La comédienne a répondu depuis son appartement parisien aux questions de la journaliste et productrice Géraldine Sarratia.Irène Jacob évoque son enfance à Genève entre ses trois frères, son père astrophysicien au CERN qui aimait dessiner des flip books de personnages de cartoons, et sa mère qui, après quelques années passées au foyer, a repris ses études pour devenir psychothérapeute pour enfants. Très jeune, la future comédienne développe un fort intérêt pour les histoires, les déguisements. « Mon père m'a donné le goût des chats et du cinéma », confie-t-elle. Sa mère la pousse davantage vers la musique. Deux passions artistiques qui lui permettent d'accéder à son premier rôle au cinéma : celui d'une professeure de piano dans le film Au revoir les enfants de Louis Malle. En attendant de retrouver Krzysztof Kieślowski pour La Double Vie de Véronique, qui lui vaut un prix d'interprétation à Cannes en 1991.Grande amoureuse des couleurs et de la cuisine italienne, Irène Jacob a trouvé dans la culture slave la force de l'expression des sentiments jusqu'au tragique. Elle préfère les maisons qui ont de la vie, un peu de « bordel » au look propret des intérieurs qui singent ceux des hôtels. Une énergie qu'elle aime retrouver sur scène. « Le théâtre, c'est l'instant, le présent, quelque chose de vivant », s'enthousiasme-t-elle. Ainsi les comédiennes qu'elle admire le plus – Gena Rowlands, Giulietta Masina ou Marie Trintignant – ont cette capacité à aller dans les extrêmes. « Pour moi, le goût, c'est une émotion. »Un podcast produit par Géraldine Sarratia (Genre idéal)Réalisation : Sulivan ClabautMusique : Gotan Project