Partager

cover art for La Puissance des mères // Rencontre avec Fatima Ouassak

L'AFFRANCHIE PODCAST

La Puissance des mères // Rencontre avec Fatima Ouassak

Saison 1, Ep. 11

La Puissance des mères, pour un nouveau sujet révolutionnaire

Fatima OUASSAK

- éditions de la Découverte


Depuis la naissance de la Ve République, l’État français mène une guerre larvée contre une partie de sa population. Les jeunes des quartiers populaires descendants de l’immigration postcoloniale subissent une opération, quotidiennement répétée, de « désenfantisation » : ils ne sont pas traités comme des enfants mais comme des menaces pour la survie du système. Combien d’entre eux sont morts à cause de cette désenfantisation ? Combien ont été tués par la police en toute impunité ? Combien de mères ont pleuré leurs enfants victimes de crimes racistes devant les tribunaux ?

En s’appuyant sur les luttes menées par les Folles de la place Vendôme, dans les années 1980, comme sur les combats du Front de mères aujourd’hui, Fatima Ouassak montre, dans ce livre combatif et plein d’espoir, le potentiel politique stratégique des mères. En se solidarisant systématiquement avec leurs enfants, en refusant de jouer un rôle de tampon entre eux et la violence des institutions, bref, en cessant d’être une force d’apaisement social et des relais du système inégalitaire, elles se feront à leur tour menaces pour l’ordre établi.


Ce livre a l’ambition de proposer une alternative politique portée par les mères, autour d’une parentalité en rupture alliant réussite scolaire et dignité, et d’un projet écologiste de reconquête territoriale. Son message est proprement révolutionnaire : en brisant le pacte social de tempérance qui les lie malgré elles au système oppressif, les mères se mueront en dragons.


Cette rencontre a été enregistrée le 16 mars 2021.

Vous souhaitez acheter le livre de l'autrice ? C'est par ici https://www.laffranchielibrairie.com/livre/16854152-la-puissance-des-meres-pour-un-nouveau-sujet-r--fatima-ouassak-la-decouverte

Photo : Carole Lozano

More episodes

View all episodes

  • 42. Clémence en colère avec Mirion Malle

    37:47
    Rencontre avec Mirion Malle à l'occasion de la parution de sa bande dessinée, Clémence en colère, aux éditions La Ville brûle.Clémence est en colère. Une colère si forte, si envahissante qu'elle l'empêche de vivre. Sentant qu'un point de non retour est atteint, elle rejoint un groupe de parole qui réunit des femmes ayant elles aussi subi des violences sexuelles. 15 semaines, 15 séances de travail durant lesquelles, ensemble elles vont se livrer, s'aider. Auprès d'elles, grace à elles, Clémence va chercher (et trouver !) le moyen de faire autre chose de cette colère. Comme toujours, Mirion Malle nous entraîne au plus près de son héroïne et de ses émotions. C'est avec Clémence que se clôt le cycle initié par Mirion Malle avec C'est comme ça que je disparais (2020), suivi de Adieu triste amour (2022). Trois romans graphiques qui abordent avec force et sensibilité la guérison, la sororité, le soutien, l'écoute.Photo : Ella HermëVous pouvez retrouver d'autres épisodes en compagnie de Mirion Malle sur L'Affranchie podcast :La Princesse sans reflet : https://shows.acast.com/l-affranchie/episodes/la-princesse-sans-reflet-avec-mirion-malle-et-marine-peyrardC'est comme ça que je disparais : https://shows.acast.com/l-affranchie/episodes/cest-comme-ca-que-je-disparais-rencontre-avec-mirion-malleBonnes écoutes !
  • 41. La charge raciale avec Douce Dibondo

    54:12
    Rencontre avec Douce Dibondo à l'occasion de la parution de son livre La charge raciale, vertige d'un silence écrasant aux éditions Fayard.« Toutes les personnes racisées sont des génies de l’adaptation. Penser à ne pas paraître “trop” noire, arabe ou asiatique, adopter une manière de parler, de s’habiller, de rire, réfléchir aux musiques choisies en soirée, renoncer à porter des capuches pour éviter la police… Bref, la charge raciale, c’est tout planifier quand on évolue dans des milieux majoritairement blancs et qu’on ne l’est pas. » Le racisme aurait-il deux têtes ? Celle de la violence explicite, brutale, cyclique des morts et des agressions qui s’accumulent de la Méditerranée aux quartiers populaires. Puis celle d’une violence banale, plus taiseuse, qui se niche dans les relations quotidiennes et entrave la construction de son identité.Douce Dibondo fait le constat d’un silence autour d’une blessure cachée dont la plaie brûle vive la peau des personnes noires et racisées : la charge raciale. Dans son premier essai, la journaliste indépendante, poète et militante afroqueerféministe mêle psychanalyse, art et témoignages pour en montrer tout l'impact.Quand la bonne conscience blanche ne suffit plus et que le racisme qui gangrène notre société devient insoutenable, l’ouvrage de Douce Dibondo se veut un guide de survie salvateur et un manuel politique pour une émancipation future.   Douce Dibondo est écrivaine. En 2018, elle se fait connaître pour son podcast Extimité monté avec le journaliste Anthony Vincent, dans lequel iels donnent la parole aux personnes minorisées à la croisée de plusieurs oppressions (racisme, misogynie, handiphobie, homophobie, transphobie).Photo : Céline Nieszawer-Leextra
  • 40. Frénésies, Le Printemps des Poétexsses avec Stéphanie Vovor

    40:38
    LE PRINTEMPS DES POÉTEXSSESRencontre avec Stéphanie Vovor à l'occasion de la publication de son livre de poésie, Frénésies aux éditions du Castor astral.____« Il y a une zone, dans la rétine, où il n’existe pas de cellules photoréceptrices, c’est une zone où l’on ne voit pas :on l’appelle la tache aveugle, ou encore la tache de Mariotte, du nom de son découvreur.C’est une absence absolue de sensation visuelle, un trou noir optique.Une lacune, cachée au beau milieu d’un chef-d’œuvre de capteurs.Je l’ignore, et pour toujours ce sera un secret, mais si je pouvais l’inventer il me semblerait qu’à l’endroit précis de la tache aveugle, il y a mon attente. »À travers ce récit poétique, politique et social, Stéphanie Vovor dépeint la jeunesse des classes moyennes et des périphéries.Préface de Jean D’Amérique
  • 39. et vos corps seront caillasses, Le Printemps des Poétexsses avec Joëlle Sambi

    54:52
    LE PRINTEMPS DES POÉTEXSSESRencontre avec Joëlle Sambi, à l'occasion de la publication de son livre, et vos corps seront caillasses, aux éditions de L'Arche.___Nourrie par les luttes de Kinshasa comme celles de Bruxelles, la poésie slam de Joëlle Sambi est un flow ferme qui déborde les violences exercées par tous les systèmes de domination. Un flow qui saisit et décape jusqu’à faire apparaître les contours d’un monde qui placerait la justice et la joie au centre de nos vies.Écrase la peine, torture-la, triture les passions Dissèque ton âmeExplose, expose !Expose ce qu’il te reste d’humainTes restes de fiertéDégage le cœur et ses lambeauxDégage, regarde !RegardeÇa fait des reflets brillants sur les murs gris de la villeAvec une préface de Rokhaya Diallo.
  • 38. Bleu nuit, blouson rose, Le Printemps des Poétexsses avec etaïnn zwer

    49:50
    LE PRINTEMPS DES POÉTESSESRencontre avec etaïnn zwer à l'occasion de la publication de son livre de poésie, Bleu nuit, blouson rose, aux éditions du commun.____Un texte très libre, une histoire d'amour, sur plusieurs étés, entre deux êtres aux genres mouvants, une banlieue de campagne non identifiable et des voyages vrais et fantasmés, des raves, du (éco-)sexe, des forêts, de grandes déclarations, des petites annonces, beaucoup de rêves et de questions. Une histoire d'amour avec sa fantaisie, son désir qui cherche et qui explose en plein le ciel, et ses mille ruptures (douéx pour sublimer la fin).Un récit de métamorphose qui se résout par fragments et par correspondances. Qu'est-ce qu'on fait de l'errance et du sens d'appartenir (belonging) dans un monde abîmé, comment on survit l'amour comme mythologie, qu'on signe avec sa bouche, ou pas...Photo :  Anna Broujean
  • 37. Marées vaches, Le Printemps des Poétexsses avec Maud Joiret

    42:42
    LE PRINTEMPS DES POÉTEXSSESRencontre avec Maud Joiret, à l'occasion de la parution de son recueil de poésie, Marées vaches au Castor astral.____Associant les pulsations du chaos intérieur et extérieur, Maud Joiret traque les indices des voix féminines et féministes pour lutter contre l’insensibilité du réel.Arpentant les villes, les galeries, les bars, les supermarchés, sa poésie traduit l’urgence du réel et l’impossibilité de le fuir.« Indisciplinant les registres de langue, la poésie de Maud Joiret griffe, violente, caresse le réel,les corps, illumine et troue la chair des époques. »Véronique Bergen, Diacritik« Pour Maud Joiret, la langue est une aventure.Ses mots sont poignants, drôles, magnétiques. »Jean-Claude Vantroyen, Le SoirPréface de Fanny Chiarello
  • 36. Le Printemps des Poétexsses avec Mag Lévêque et Miel Pagès

    49:31
    LE PRINTEMPS DES POÉTEXSSESRencontre croisée avec Mag Lévêque et Miel Pagès, à l'occasion de la publication de leurs livres aux éditions Blast.____Les coupables innocentesMag LévêqueMAMAN EST FOLLE DONCdeviens experte pour classer les urgences,experte en gestion de crise.ta famille ton conflit géopolitique.démine la maison tous les jours.réveil en sursaut tous les jours. tous les joursmaman danse au-dessus de l’eau, tous lesjours veille à ce qu’elle descende.touslesjoursle dernier jour.Ce qui habite les coupables innocentes, c’est la folie, celle qui se transmet entre les générations sans qu’on le sache, qui explose dans « maman » et bouleverse le récit familial. L’auteurice, par ce recueil, entreprend une démarche d’enquête visant à reconstruire une histoire de soi et de la famille. Les mots du recueil répondent à la solitude et à l’isolement en traçant les contours de la transmission et des liens indissolubles entre les sœurs, lieu de résistance face à la violence et au traumatisme. Mag Lévêque interroge l’intersection qui croise la classe sociale, la folie et les femmes et, avec cette poésie, lance un appel à « faire famille par dispersion ».Illustration de couverture : Joanna Folivéli, Goddess of Sorcery, 2023.____Les SublimationsMiel Pagèsaucune offre disponiblepour le métier « échapper à l’effondrement par l’endormissement »aucune offre disponiblepour le métier« poser mes lèvres sur la nuque de qui j’aime »non plus pour« regarder la disparition des espèces impuissante »votre demande de formation« survivre en temps de rien »a été refuséemerci de vous faire évincerde votre cœur qui bat faibleLes Sublimations révèle une poésie de l’intérieur dans une langue fulgurante et sanguine. La matière langagière est travaillée dans ce qu’elle a de primaire et l’invention de signifiants est au cœur du poème afin de nommer ce qui ne l’a pas encore été. Les Sublimations, en venant dire le désespoir, les relations amoureuses, les dépendances, tente d’éclairer l’inconscient par le langage : est donné par les mots ce qui est dissipé. Le recueil décortique les espaces incertains qui fondent l’être, traversé par ces « sublimations », ces transformations. C’est de métamorphose dont il est question : celle de la douleur, de l’amour et de la mélancolie en poésie.Illustration de couverture : Jeanne Lmb, Tendresse, 2020.
  • 35. Traduire et écrire la poésie, Le Printemps des Poétexsses avec Coline Fournout

    47:04
    LE PRINTEMPS DES POÉTEXSSESRencontre avec Coline Fournout à l'occasion de la publication de sa traduction du livre de poésie Le Tournesol, de Jackie Wang, aux éditions du commun.« Le glas plaintif du départ prématuré est en moi Vous y trouverez : Le livre ouvert de notre naissance La connaissance de là où nous sommes sur cette terre Il n’y a rien d’autre à faire qu’emmener le livre avec nous partout où nous allons C’est un livre qui pèse En le lisant, tu sauras où tu te tiens et ce que tu trouveras. »Dans ce texte poétique, telle une aventurière ou une grande reporter, Jackie Wang explore la matière onirique en y rejouant poétiquement nombre de thématiques chères à son travail et son engagement militant. Aux moyens d’un imaginaire débridé, elle convoque la profondeur inquiétante ou farfelue des rêves, ouvrant l’horizon des interprétations. Co-édition des éditions de la rue Dorion (Québec) et des éditions du commun (France). Finaliste du National Book Award 2021 en poésie, « Le tournesol » est le premier recueil de Jackie Wang, déjà connue en France pour son travail de recherche sur le système carcéral et la publication d’un essai à ce sujet (« Capitalisme carcéral », ed. Divergences).Artiste, militante, Jackie Wang est aussi poétesse et chercheuse spécialisée de l'économie politique des prisons et de la police aux États-Unis. Coline Fournout est également chercheuse et poétesse, elle est l'autrice de deux recueils parus aux éditions Blast : "Conjurations" (2021), et "Les gisantes" (2023).
  • 34. Et, refleurir avec Kiyémis

    49:19
    Rencontre avec Kiyémis à l'occasion de la publication de son premier roman, Et, réfleurir, aux éditions Philippe Rey.Un premier roman qui rend hommage aux rêves déraisonnables, au courage d'une héroïne quittant le Cameroun pour s'accomplir en France.Née dans le village camerounais de Nyokon, Andoun est entourée du bruit des houes retournant la terre des cultures d'arachides. Mais ses rêves sont plus grands que cette vie dans les champs. À chaque instant, elle souhaite casser la routine dans laquelle son village entend l'installer. Entre une volonté d'étudier contrariée, une grossesse imprévue et une indépendance arrachée, chaque pas vers son destin produira une onde de choc, transformant définitivement la jeune femme, ses proches et tous ceux qui croiseront son chemin. De Nyokon à Paris, en passant par Douala, Andoun devra affronter la résistance de sa famille très conservatrice. Tiraillée entre son envie d'appartenance et ses désirs de flamboyance, elle tentera de dépasser les préjugés des mondes traversés. Avec ce premier roman inspiré de l'histoire de sa grand-mère, la poétesse Kiyémis rend hommage aux rêves déraisonnables, à la témérité, à la capacité de renaître de celles qui choisissent de suivre leur destinée hors des sentiers tracés.Photo : Philippe Matsas