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Fracas

Adélaïde Bon : “De la joie s'il vous plaît, de la joie !”

Saison 1, Ep. 73

Cette semaine, dans Fracas, on veut vous faire découvrir une sélection d'épisodes de notre podcast Le Book Club, ayant un rapport avec la parole et le langage.

Adélaïde Bon est comédienne, autrice et lectrice à voix haute. En mars 2018, elle publie son premier roman, La Petite fille sur la banquise, dans lequel elle raconte le viol dont elle a été victime à l’âge de neuf ans. Elle y décrit la difficulté de parler avec justesse de ce qu’elle a subi. “La violence sexuelle nous prive de mots”. Pendant des années, elle a le sentiment que les mots lui font défaut, qu’ils mentent, et elle ne parvient plus à communiquer avec le monde qui l’entoure. 

C’est en partie grâce à la littérature qu’Adélaïde Bon réussit à se reconstruire. Elle se réfugie dans les “mondes imaginaires et fictifs”. Elle devient alors une “lectrice dévorante”. Mais Adélaïde Bon ne parvient pas à se détacher de cette méfiance qu’elle a envers les mots. Il lui manquait un livre “qui dirait les mots à l’endroit.” Ce livre, elle est finalement tombée dessus par hasard il y a quelques années. C’est le roman L’art de la joie de Goliarda Sapienza, et elle a choisi de nous le présenter dans cet épisode. 

Il retrace la vie de Modesta, née en Italie au début du XXème siècle. Dans ce livre, il est aussi question de viol, d’inceste, de rapports de domination. Adélaïde Bon se sent alors rassurée de savoir qu’il est possible de “dire les choses, les vraies choses, celles qui sont tues”

Et puis il y a ce titre : L’art de la joie. C’est la première chose qui a attiré l’attention d’Adélaïde Bon quand elle a acheté ce livre. “La joie ça a été ma bouée de sauvetage pendant des années”. Adélaïde Bon voit à travers le portrait de cette femme la possibilité de se libérer de son passé, et de reprendre le contrôle de son récit. 


Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Marie Salah a envoyé les questions de cette interview à Adélaïde Bon. Clémence Lecart a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet a fait le mixage de cet épisode et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast. 


La retranscription de l’épisode est disponible ici.

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  • 82. Être créatif sous la censure - avec Boris Mikhaïlov

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    Comment s’exprimer lorsqu’on vit presque asphyxié entre la faucille et le marteau ? Quelle créativité peut émerger de la censure et de l’interdit ? Nous cherchons des réponses à ces questions auprès de Boris Mikhaïlov, qui malgré la répression du régime soviétique, s’est imposé comme l’un des plus grands photographes d’Europe de l’Est.L'œuvre autodidacte du photographe est le témoin des maux d’une société ukrainienne marquée par la violente censure en URSS, puis par la montée du capitalisme, sous fond de misère sociale inchangée. Avec son exposition Journal ukrainien, présentée à la Maison européenne de la photographie, Boris Mikhaïlov exprime une nouvelle fois sa liberté artistique, à l’heure où son pays fait face à l’invasion russe déclenchée en février 2022.Le photographe revient sur son riche parcours dans cet épisode tourné et écrit par Antonella Francini, accompagnée par Laurie Hurwitz, commissaire de l’exposition Journal ukrainien, et Éric Aunoble, chargé de cours à l’Université de Genève, et spécialiste de l’histoire ukrainienne.Journal ukrainien est exposé jusqu’au 15 janvier à la Maison européenne de la photographie, dont Louie Media est partenaire. Cet épisode de Fracas a été écrit par Antonella Francini. Gautam Shukla en a fait le montage et la réalisation. Joël Chapron a été l’interprète de Boris Mikhaïlov, et merci à Alexandra Tsovma pour son aide sur la traduction. Le mixage a été assuré par le studio La Fugitive. Louise Hemmerlé était en charge de la production de cet épisode, accompagnée d’Elsa Berthault.
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  • 80. Questionner notre rapport au vivant et à l’empreinte - avec Léa Habourdin

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    Que peut-on dire en image qu’on ne peut pas dire en son ? Cette année encore, Louie Media a l’immense joie d’être partenaire des Rencontres photographiques d’Arles. A cette occasion, Charlotte Pudlowski rencontre trois photographes pour leur poser cette question.Derrière les volets se trouvent des images de forêts, mais qui se détériorent avec la lumière. Léa Habourdin a choisi de laisser le choix au spectateur : soit il ouvre le volet pour voir la photo mais ce geste la dégrade, soit il choisit de le laisser fermer et de la préserver. Dans la série qu’elle présente à Arles en ce moment, Images-forêts : des mondes en extensions, la photographe remet au goût du jour une technique de tirage photo utilisée à la fin du XIXe siècle qui utilise le côté photosensible des plantes, créant ainsi des images de forêts très oniriques mais éphémères.Charlotte Pudlowski a tourné et monté cet épisode, le mix est de Jean-Baptiste Aubonnet, et la musique de Valentin Fayaud.
  • 79. Questionner la filiation et la mémoire - avec Celeste Leeuwenburg

    21:22
    Que peut-on dire en image qu’on ne peut pas dire en son ? Cette année encore, Louie Media a l’immense joie d’être partenaire des Rencontres photographiques d’Arles. A cette occasion, Charlotte Pudlowski rencontre trois photographes pour leur poser cette question. Celeste Leeuwenburg est une photographe franco-argentine. Dans la série qu’elle présente aux Rencontres d’Arles 2022, From what she told me and how I feel, elle interroge le travail de sa mère : “Moi j’ai été intéressée par son histoire de vie et ce qu’elle a pu créer en tant qu’artiste à mon âge.” Alors que les œuvres de cette dernière ont quasiment toutes été détruites lors d’un incendie, Celeste est parvenue à rassembler certaines traces de représentations ou de performances que sa mère avait pu donner. Aujourd’hui, elle utilise à la fois l'image, le son, et la vidéo pour transmettre au mieux les émotions d’une époque que sa mère lui a racontée. Charlotte Pudlowski a tourné et monté cet épisode, le mix est de Jean-Baptiste Aubonnet, et la musique de Valentin Fayaud.