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Faire les murs
Episode 22 - « Réussir le ZAN en réduisant le mal-logement, c’est possible »
Premier poste de dépense des Français, le logement est aujourd’hui confronté à des enjeux économiques majeurs, que ce soit pour produire des logements abordables avec la hausse des coûts de construction, pour accéder au crédit ou pour financer les charges énergétiques. A ces enjeux économiques s’ajoute la confrontation avec les impératifs environnementaux, conduisant à limiter la consommation d’espace, et les évolutions des attentes des ménages en termes d’espace ou d’accès à la nature. Est-il possible de répondre aux besoins en logement des ménages tout en tenant l’objectif poursuivi dans le cadre de la loi Climat et résilience pour aller vers le Zéro Artificialisation Nette ?
Pour en discuter, dans ce nouvel épisode de Faire les murs, Géraldine Chalencon reçoit Hélène Denise, chargée de plaidoyer à la Fondation Abbé Pierre.
Chargée de plaidoyer à la Fondation Abbé Pierre, Hélène Denise est diplômée à la fois en architecture par l’école Paris-La Villette et d’un Master sur l’action humanitaire à l’Université Paris Est Créteil. Dans cet épisode, elle revient sur une étude publiée avec la Fondation pour la Nature et l’Homme intitulée : « Réussir le ZAN en réduisant le mal-logement, c’est possible », dont nous allons parler ensemble. Elle cherche à montrer en quoi le ZAN ne doit pas être un frein pour répondre aux besoins en logement mais, au contraire, une opportunité pour faire évoluer le modèle de développement actuel qui renforce les inégalités et aller vers le déploiement de nouvelles réponses aux besoins.
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1. Episode 1 – Tous habitants, tous promoteurs !
35:15||Saison 1, Ep. 1L’habitat participatif connait un important essor en France. Les premières expérimentations sont derrière nous, les projets ne sont plus uniquement portés par un cercle d’initiés ou de militants. A Espacité, nous pensons que c’est plutôt une bonne chose : ses promoteurs se diversifient, son profil d’habitant s’élargit, son modèle se démocratise. Dans cet épisode, Anne-Katrin Le Doeuff, directrice générale déléguée, interroge Rabia Enckell, entrepreneure, formatrice et chargée de cours mais également « promotr[ice] de courtoisie urbaine ». Derrière cette formule inattendue, on peut lire l’importance donnée à la compréhension des attentes des habitants ou l’apprentissage du « rôle » de voisin. Elle nous aide à prendre la mesure de cette « troisième voie » d’accès au logement - et nous explique pourquoi tout le monde en sort gagnant. Pour aller plus loin :Recueil de travaux de recherche par le PUCA (Plan Urbanisme Construction Architecture)Webconférence « Les Jeudis de l’habitat » organisé par Idéal Co en partenariat avec Espacité et ADCF - “l’habitat participatif au service des politiques locales de l’habitat”2. Episode 2 - Vers une ville du capital ?
01:11:01||Saison 1, Ep. 2La tendance serait inéluctable : la ville serait sous l’emprise du grand capital, et la financiarisation rampante. Le concept est dans l’air du temps ; nombreux sont les acteurs qui utilisent à tout va les termes de « financiarisation » quand ils traitent de la question urbaine. Tout peut–il pour autant être taxé de « financier » ? Comment (et jusqu’où) le logement est-il concerné ? A Espacité, nous n’aimons pas les mots et les analyses hâtives. Alors pour mieux comprendre ce qui se joue, nous avons décidé de prendre le temps avec Ludovic Halbert, géographe et chargé de recherche au CNRS (Laboratoire Techniques, Territoires, Sociétés – LATTS – de L’université Paris-Est) de comprendre comment fonctionnent les circuits de financement dans la production urbaine, et en quoi certains d’entre eux, issus de la finance de marché, produisent des effets différents. Pour aller plus loin :Revue Urbanisme, numéro spécial sur « La ville financiarisée », dossier coordonné par Ludovic Halbert et Renaud Le Goix, mai-juin 2012. https://www.urbanisme.fr/la-ville-financiarisee/dossier-384 Caisse des Dépôts, Les cahiers de la recherche, Enjeux du financement de la ville et des territoires, octobre 2019. https://www.caissedesdepots.fr/blog/article/enjeux-du-financement-de-la-ville-et-des-territoires La ville néolibérale, Gilles Pinson, 2020, PUF https://www.puf.com/content/La_ville_n%C3%A9olib%C3%A9rale3. Episode 3 - Le mal-logement, problème insoluble ?
33:58||Saison 1, Ep. 3Certains médias semblent avoir découvert l’importance du mal-logement avec la crise sanitaire. Dans une région-capitale comme l’Ile-de-France, le phénomène est pourtant massif, ancien… et en perpétuelle transformation. Anne Claire Davy, sociologue et spécialiste des questions d’habitat et de mode de vie à l’Institut Paris région décrypte pour nous ses mutations les plus récentes, et la manière dont les différents acteurs (collectivités mais aussi propriétaires) s’en saisissent. Révélateur de marchés du logement qui dysfonctionnent, les solutions sont à penser à l’échelle régionale et à associer aux dynamiques de population. A Espacité, nous pensons que c’est aussi avec ce type de marqueurs que les politiques progressent.Pour aller plus loin :Note rapide : Les multiples visages de l’habitat indigne en Île-de-France, IAU IDF, septembre 2019 : https://www.institutparisregion.fr/fileadmin/NewEtudes/000pack2/Etude_2072/NR_817_web.pdfNote rapide : Résorber l’habitat indigne, un défi pour l’action publique en Île-de-France, septembre 2019 : https://www.institutparisregion.fr/fileadmin/NewEtudes/000pack2/Etude_2073/NR_818_web.pdfRapport Espacité : la division pavillonnaire – caractérisation et moyens de remobilisation : http://www.espacite.com/le_lab_espacite/division_pavillonnaire4. Episode 4 - La fin du logement social « à la française » ?
40:27||Saison 1, Ep. 4avec Jean-Claude Driant, urbaniste, professeur à l’école d’urbanisme de Paris, Le modèle de logement social « à la française », souvent loué ou envié par nos voisins européens, est mis à mal. L’année 2018 a marqué une étape très symbolique dans cette évolution, avec l’obligation faite aux organismes de baisser leurs loyers d’environ un milliard d’euros par an. Cette année, malgré la crise, l’obligation est maintenue et se voit doublée d’une seconde ponction auprès d’Action logement pour alimenter le budget de l’Etat. Ces diminutions dans les sources de financement du logement social pèsent, à terme, dans la capacité d’investissement des acteurs du secteur mais aussi sur leurs stratégies et sur leur positionnement. Jean-Claude Driant, urbaniste, professeur à l’école d’urbanisme de Paris, revient sur cette dynamique et en quoi ce changement de modèle économique a des incidences plus profondes sur les piliers qui ont longtemps fait l’originalité – et la force - de notre modèle.Pour aller plus loin : Revue Grief, 2019, N°6/2 : https://www.lgdj.fr/grief-2019-n-6-2-9782247188666.htmlAnalyse AOC, Menaces sur le logement social - Novembre 2020 : https://aoc.media/analyse/2020/11/26/menaces-sur-le-logement-social/Article : Evolution du tissu des organismes HLM - Quels impacts pour les politiques locales ? - Mai 2018 : https://www.union-habitat.org/actualites/evolution-du-tissu-des-organismes-hlm-quels-impacts-pour-les-politiques-locales5. Episode 5 - Le secteur du logement à l’épreuve d’Airbnb : l’illustration d’un rapport de force inégal
40:19||Saison 1, Ep. 5L’irruption d’Airbnb dans les métropoles touristiques a généré un important débat public - et politique - en France. Ce « syndrome Airbnb », terme utilisé pour qualifier l’impact des nouvelles plateformes numériques sur les villes, ne se limite pas à la transformation de nos pratiques touristiques, mais englobent plusieurs aspects. Ayant profité dans un premier temps d’un relatif vide juridique, ces plateformes bouleversent les quartiers dans lesquelles elles prospèrent. Elles sont accusées à la fois d’une concurrence déloyale envers l’hôtellerie traditionnelle et de concourir à l’envolée des prix du logement, mobilisant les élus locaux contre elles. Acteurs incontournables de la ville, elles se développent pourtant « à l’écart » des politiques publiques qui peinent à en réguler l’activité. Dans ce nouvel épisode de Faire les murs, Anne-Cécile Mermet évoque, à travers les exemples de Paris et Reykjavík, les différentes facettes des plateformes numériques d’intermédiation, et nous montre comment ce type de modèle est bien éloigné de la philosophie positive de la smart city. Anne-Cécile Mermet est géographe, docteure et maîtresse de conférences à Sorbonne Université et fait partie du laboratoire de recherche Médiations. Elle s’intéresse aux différentes formes de la gentrification dans nos villes, à l’urbanisme des plateformes et aux relations entre production urbaine et activités commerciales.Pour aller plus loin : « Airbnb et la gentrification touristique des villes », Urbanités, http://www.revue-urbanites.fr/entendu-entretien-mermet/ Pour une synthèse des enjeux autour de l'urbanisme de plateforme, à partir du cas d'Airbnb : Mermet A.-C. et Söderström O. (2020), « Airbnb. Urbanisme de plateforme et reconfigurations urbaines », in Le capital dans la cité, Amsterdam, Paris, pp. 53‑64.Sur les enjeux de gouvernance urbaine liés à Airbnb : Artioli F. (2020), La gouvernance urbaine à l’épreuve d’Airbnb, PUCA, Paris (Réflexions en partage), 86 p. http://www.urbanisme-puca.gouv.fr/IMG/pdf/la_gouvernance_urbaine_a_lepreuve_dairbnb.pdfSur Airbnb à Reykjavik (en anglais) : Mermet A.-C. (2019), « The “Airbnbfication” of the Icelandic capital. Towards an assessment of the socio-spatial impacts of Airbnb in the Reykjavik Capital Area », Ferðamálarannsóknir (Tourism Research in Iceland), n°FMS 2019-12. https://www.ferdamalastofa.is/static/files/ferdamalastofa/kannanir/skyrslur/airbnb-heild2.pdf6. Episode 6 - La finance à impact, une réponse au sans-abrisme ?
42:09||Saison 1, Ep. 6Le développement ces dernières années de la finance à impact offre de nouveaux leviers pour répondre aux enjeux environnementaux et sociaux de notre société. C’est dans ce contexte que le secteur du logement, en recherche de diversification de ses ressources, s’ouvre progressivement à ce type de modèles. La société d’investissements belge INCLUSIO s’est ainsi donnée pour mission de permettre aux personnes à bas revenus ou en difficulté d’accéder à un logement. En se présentant comme un nouveau mode de partenariat public-privé, ce fonds d’investissement souhaite apporter une solution aux insuffisances du logement social traditionnel belge et à la réduction des financements publics. Sur le modèle de l’intermédiation locative permettant de mobiliser le parc privé, INCLUSIO investit dans des actifs immobiliers dans les grandes villes belges pour les placer en gestion auprès d’agences immobilières sociales, chargées de les louer aux publics précaires. Entré en bourse à la fin de l’année 2020, le fonds cherche à concilier rentabilité économique de ses investissements et impact social positif. Ce modèle fait écho aux interrogations du moment sur les manières de faire la ville, d’inscrire les investissements dans la durée, ou encore sur leurs effets sur les dynamiques socio-spatiales générée. Autant de questions que nous abordons avec François De Borchgrave, spécialiste de la finance à impact. François de BORCHGRAVE est le co-fondateur et directeur de la société de finance à impact KOIS. Avec une expérience d’une vingtaine d’années dans le monde de la finance dont dix dans la finance à impact, il est avec KOIS à l’initiative de la société d’investissement immobilier à vocation sociale INCLUSIO.Pour en savoir plus :Episode n°2 de Faire les murs : "Vers une ville du capital ?" avec Ludovic Halbert https://shows.acast.com/faire-les-murs/episodes/vers-une-ville-du-capital7. Episode 7 - Défi climatique et développement résidentiel : la quadrature du cercle ? L’exemple de Rennes métropole
36:51||Saison 1, Ep. 7En matière de politiques locales de l’habitat, Rennes Métropole est souvent citée en exemple. Depuis 50 ans, la métropole travaille sur une approche systémique de la politique locale de l’habitat, en intervenant sur tous les maillons de la chaine et en portant, souvent avec les autres, de très nombreuses expérimentations. Nathalie Demeslay, responsable du service habitat de Rennes Métropole, décrypte avec nous les défis qui se posent aujourd’hui pour garantir une réponse équilibrée aux différents défis auxquels sont confrontées les métropoles. Face aux enjeux climatiques, à la réduction de la qualité d’usage des logements ou encore à des besoins sociaux toujours plus importants, la métropole de Rennes continue de se projeter et d’imaginer des solutions locales8. Episode 8 - La crise sanitaire : amplificateur des dynamiques résidentielles ?
37:40||Saison 1, Ep. 8La crise sanitaire a mis en lumière un attrait renouvelé pour la qualité d’usage des logements, et notamment pour les qualités propres au logement individuel (plasticité, espaces intermédiaires, rapport à la nature...). On a vu émerger ou se développer des pratiques comme la bi-résidentialité, qui consiste à partager sa vie entre plusieurs logements, dans des lieux différents. Le développement du télétravail, et l’expérience des confinements successifs, ont pu jouer dans l’intensification du phénomène.Plus largement, le contexte réactive la question des parcours et des dynamiques résidentielles. Quels choix font - et ont les moyens de faire- les individus ? Comment prendre en compte ces besoins dans les politiques publiques, qui traitent souvent la question de l'accès au logement sous un angle statique ? Comment permettre à chacun d'avoir accès à un logement qui corresponde à ses besoins ?Marie-Christine Jaillet, sociologue et directrice de recherche au CNRS, revient avec Anne Katrin Le Doeuff, sur les phénomènes liés au logement et à l’environnement urbain que la crise sanitaire a amplifiés, et sur les enjeux à venir des politiques nationales et locales de l’habitat.9. Episode 9 - Les politiques publiques peuvent-elles venir à bout du sans-abrisme ?
41:46||Saison 2, Ep. 9En 2021, un certain nombre d’initiatives des pouvoirs publics ont été annoncées en faveur des personnes sans domicile fixe, notamment pour répondre aux situations d’urgence provoquées par la crise sanitaire. Néanmoins, alors que les associations alertent depuis 40 ans, les réponses semblent encore parcellaires et la question loin d’être résolue. Quel bilan peut-on faire de 40 ans de politiques publiques ? Comment la perception du sujet et des réponses à apporter a-t-elle évolué ? L’objectif « Zéro SDF » est-il atteignable ?Julien Damon, sociologue, Professeur associé à Sciences Po, conseiller scientifique de l’Ecole nationale de la sécurité sociale et auteur de nombreux ouvrages sur la pauvreté et la protection sociale, évoque avec nous ces questions lors du premier épisode de la saison 2 de notre podcast « Faire les murs ».