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Circular Metabolism Podcast
Pathways towards Post-Growth (Julia Steinberger, Jason Hickel, Giorgos Kallis)
đ© Numerous scholars propose post-growth or doughnut economics as a vision for a desirable, just and ecologically restorative future. Nevertheless, it is sometimes unclear, how to make this desirable future a reality.
đ To explore how to develop a Post-Growth Deal, I invited not one but 3 fantastic guests on the Circular Metabolism Podcast : Julia Steinberger professor of Ecological Economics at UniversitĂ© de Lausanne, Giorgos Kallis professor of Ecological Economics and Political Ecology at the Universitat Autonoma de Barcelona and finally Jason Hickel Professor at the Social and Cultural Anthropology Department at the Universitat Autonoma de Barcelona.
đ Together, they were awarded a European Research Council (ERC) project entitled a âPost-Growth Dealâ trying to answer this essential question : âhow can dramatic reductions in energy and resource use be achieved, while at the same time ending poverty and ensuring decent lives for allâ ?
đ€ In this episode we discuss about :
1ïžâŁ What lead them focus on Post-Growth ?
2ïžâŁ How and why they developed this project ?
3ïžâŁ What are the 5 pillars of post-growth they will focus on (1/ Planetary space of Possibilities, 2/ Post-growth Policy Packages, 3/ Provisioning Systems, 4/Political Movements, 5/Practical Implementation through Participation).
4ïžâŁ What would Post-Growth territories look like ?
5ïžâŁ Books and audio recommendations ?
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#degrowth #postgrowth #ecologicalcrisis #research #podcast
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đ Calendrier de l'Avent 19/26 - T comme Transition
10:23|Le mot dâaujourdâhui pour la lettre T est Transition.Câest un autre concept est souvent revenu dans cette sĂ©rie d'Ă©pisodes et quâon entend un peu partout, tout le temps et Ă toutes les sens. On lâentend tellement quâil est difficilement dây voir clair. De sĂ©parer les discours de greenwashing, dâune Ă©tude sĂ©rieuse de la transformation dâune sociĂ©tĂ©.Afin dây voir un peu plus clair je vous propose de vous prĂ©senter quelques dĂ©finitions et quelques composantes dâune transition pour mieux recontextualiser les efforts actuels par diffĂ©rents acteurs.đ Transition : une dĂ©finitionDe maniĂšre simple, nous pouvons dĂ©finir la transition comme un passage dâun Ă©tat (stable) vers un autre. Ceci est facilement imaginable quand nous pensons la transition de lâeau dâun Ă©tat solide vers un Ă©tat liquide ou gazeux.Par contre, quand on parle dâun systĂšme socio-Ă©cologique (par exemple un territoire ou une ville), quâest-ce qui dĂ©crit un Ă©tat ? Quâest-ce qui dĂ©crit un Ă©tat stable et en existe-t-il un ? Existe-t-il des phases ou Ă©lĂ©ments fondamentaux pour quâune transition sâopĂšre ? Quand pouvons nous acter quâune transition a Ă©tĂ© effectuĂ©e ? Et pouvons nous de maniĂšre thĂ©orique prĂ©voir voire orchestrer une transition ?Pour aborder cette notion complexe, je vous propose de donner quelques dĂ©finitions puis un exemple. Dans le graphique ci-dessous, certaines composantes dâune transition (empruntĂ©es des transitions des systĂšmes Ă©cologiques) sont illustrĂ©es dans la Figure 1 :Signaux dâAlerte PrĂ©coces (Early Warning Signals) : SĂ©rie de signaux qui annoncent quâun changement significatif pourrait se produire Ă faible ou grande probabilitĂ©. Par exemple, une frĂ©quence Ă©levĂ©e de canicules peut ĂȘtre un signal dâune perturbation de plus grande ampleur ou chronique.DĂ©clencheur (Trigger) : ElĂ©ment dĂ©clencheur qui initie un processus de transition. Par exemple, une pĂ©nurie de bois peut ĂȘtre lâĂ©lĂ©ment dĂ©clencheur pour introduire le charbon comme vecteur Ă©nergĂ©tique principal.Point de Bascule (Tipping Point) : Un point de bascule survient lorsque un faible changement (dâune quantitĂ© dâun flux de consommation ou de pollution) entraĂźne une rĂ©ponse forte et non-linĂ©aire. Par exemple, une fois la pollution dâun lac dĂ©passe un certain seuil, toute la vie du lac peut sâĂ©teindre dâune maniĂšre abrupte et (quasi)irreversible.Transition : ensemble des processus qui bascule un systĂšme dâun Ă©tat (stable) vers un autre Ă©tat (stable).Afin dâĂ©plucher cette complexitĂ©, je vous propose dâĂ©tudier lâĂ©volution de la consommation Ă©nergĂ©tique de Paris du XVIIIĂš siĂšcle Ă aujourdâhui grĂące Ă lâincroyable article dâEunhye Kim et Sabine Barles (Kim et Barles 2012).Dans cet article nous pouvons dĂ©couvrir plusieurs transitions Ă©nergĂ©tiques du systĂšme socio-Ă©cologique âParisâ. Par exemple, la consommation Ă©nergĂ©tique de Paris avant le 19Ăšme Ă©tait basĂ©e Ă 100% de bois (bois de chauffage, Ă brĂ»ler et charbon de bois). Il a fallu environ 50 ans pour le charbon devienne le vecteur Ă©nergĂ©tique principal. Il a fallu par la suite environ un siĂšcle pour que les combustibles fossiles (autres que le charbon) reprĂ©sente ensemble plus de 50% du mix Ă©nergĂ©tique (avec une disparition complĂšte du bois). Cinquante ans plus tard, lâĂ©lectricitĂ© et la chaleur reprĂ©sente 50% du mix Ă©nergĂ©tique parisien.đ Calendrier de l'Avent 19/26 - S comme SobriĂ©tĂ©
03:25|Ce concept se retrouve en filigrane dans toute une sĂ©rie dâĂ©pisodes. Sur la question des flux, des low-techs, de lâĂ©change inĂ©gal, de la justice environnementale, sur la dĂ©croissance. Bref, comme vous le voyez câest un concept central pour la question des enjeux socio-Ă©cologiques prĂ©sents et futurs.Lors de mon entretien avec Yamina Saheb, elle me mentionnĂ©e que la sobriĂ©tĂ© telle que dĂ©crite dans le volet 3 du sixiĂšme rapport du GIEC pourrait se dĂ©finir ainsi :"les politiques de sobriĂ©tĂ© sont un ensemble de mesures et de pratiques quotidiennes qui permettent dâĂ©viter la demande dâĂ©nergie, de matĂ©riaux, de terres et dâeau, tout en assurant le bien-ĂȘtre humain pour tou.tes dans le cadre des limites planĂ©taires".Si nous dĂ©cortiquons cette dĂ©finition, nous avons quatre points Ă souligner :1/ La sobriĂ©tĂ© se base dâabord sur des mesures politiques qui par la suite facilitent les pratiques quotidiennes. Il est beaucoup plus simple de prendre un vĂ©lo lorsquâil existe une piste cyclable. Il est beaucoup plus simple de se dĂ©placer Ă pied lorsque les logements sont proches des emplois et des commerces.2/ La sobriĂ©tĂ© doit se focaliser sur toutes les ressources et sortir de la myopie carbone et Ă©nergĂ©tique. Nous devons rĂ©duire de maniĂšre absolue, simultanĂ©e et systĂ©mique notre demande de ressources sans compromis dâune ressource vers une autre.3/ La consommation des ressources doit ĂȘtre utilisĂ©e pour assurer le bien-ĂȘtre humain. Il est ici sous-entendu que nous utilisons aujourdâhui des ressources qui ne contribuent pas directement au bien-ĂȘtre et quâil serait nĂ©cessaire de sâassurer de ce lien. Cette consommation de ressources doit aussi sâintĂ©grer Ă lâintĂ©rieur des limites planĂ©taires4/ Finalement, la partie sur le bien ĂȘtre pour tou.tes souligne cette fois-ci la question de justice environnementale mentionnĂ©e dans un autre Ă©pisode.Dans le rĂ©sumĂ© pour dĂ©cideurs de ce fameux volet 3, nous pouvons Ă©galement voir que lâimpact des mesures de sobriĂ©tĂ© est Ă©norme. Les mesures de sobriĂ©tĂ© dans lâalimentation pourraient rĂ©duire de 44% les Ă©missions de GES associĂ©es. Dans le cas du transport la rĂ©duction serait autour de 67%, dans le cas des bĂątiments 66% et dans le cas de lâĂ©lectricitĂ© 73%.En français, le mot sobriĂ©tĂ© est peut-ĂȘtre choisi pour illustrer notre Ă©briĂ©tĂ© matĂ©rielle et Ă©nergĂ©tique durant ce dernier siĂšcle. Il est sĂ»r que nous sommes devenus accros Ă de lâĂ©nergie pas cher et Ă des matĂ©riaux sont se soucier des dĂ©gĂąts environnementaux et sociĂ©taux proches ou lointains.Mais le mot suffisance comme en anglais sufficiency serait peut-ĂȘtre encore plus appropriĂ© selon moi pour illustrer la sobriĂ©tĂ©. La vraie idĂ©e derriĂšre la sobriĂ©tĂ© serait de consommer que les ressources suffisantes pour satisfaire les besoins et pas plus. Eviter la demande excessive afin de ne pas produire de trop.Allez Ă demain pour la lettre T,âïžđ Calendrier de l'Avent 18/26 - R comme RĂ©gimes d'HistoricitĂ©
03:25|Le mot dâaujourdâhui pour la lettre R est RĂ©gime dâHistoricitĂ©.Ce concept assez nouveau pour moi, reprĂ©sente le rapport que les sociĂ©tĂ©s entretiennent avec leur passĂ©, leur prĂ©sent et leur futur. Ce concept ou outil heuristique dĂ©veloppĂ© par lâhistorien François Hartog se place entre lâhistoire et lâanthropologie et nous permet de mieux recontextualiser certains choix techniques et politiques dâune sociĂ©tĂ©.Par exemple en GrĂšce Antique, nous pourrions parler dâun rĂ©gime dâhistoricitĂ© antique ou passĂ©iste. Le passĂ© Ă©tait glorifiĂ© et le prĂ©sent et le futur Ă©taient en quelques sortes prĂ©dĂ©terminĂ©s par les mythes passĂ©s.Nous avons Ă©galement le rĂ©gime dâhistoricitĂ© moderne qui selon François Hartog va de 1789 Ă 1989 et qui est cette fois-ci futuriste. Dans ce rĂ©gime dâhistoricitĂ©, le passĂ© et le prĂ©sent se projettent vers le futur qui sera par dĂ©finition ou construction meilleur et prospĂšre. Il y a un effet dâaccĂ©lĂ©ration perpĂ©tuelle vers le futur qui est trĂšs dĂ©pendant au progrĂšs.Je dois ouvrir une parenthĂšse ici, par rapport Ă la question du progrĂšs. Lors de mon entretien avec François Jarrige, il me disait que le progrĂšs Ă©tait accompli par diffĂ©rents moyens Ă travers les siĂšcles. Par exemple durant le 18Ăšme, le progrĂšs pouvait ĂȘtre accompli par lâamĂ©lioration des moeurs, lâessor du commerce, lâessor des savoir et des connaissances. Cette diversitĂ© de la conception du progrĂšs va se refermer au 19Ăšme en mettant en avant la technique comme seul moyen dâavoir du progrĂšs.Cette nouvelle conception du progrĂšs ainsi que ce rĂ©gime dâhistoricitĂ© moderne nous plonge pendant quasi deux siĂšcles dans un verrouillage idĂ©ologique et technologique dans lequel nous devons toujours aller vers lâavant et pour se faire on a besoin de progrĂšs technologique.Circular Metabolism est une publication soutenue par les lecteurs. Pour recevoir de nouveaux posts et soutenir mon travail, envisagez de devenir un abonnĂ© gratuit ou payant.AbonnĂ©Olivier Coutard me disait dans un autre entretien que ce rĂ©gime dâhistoricitĂ© moderne avait aussi Ă©tĂ© cristalisĂ© et permi par les infrastructures. En effet, les infrastructures modernes sont conçues pour matĂ©rialiser des promesses futures. Nous empruntons de lâargent et des ressources pour la promesse de gains futurs que ce soit des Ă©conomiques ou alors la satisfaction de futurs besoins.Et lĂ se trouve tout lâenjeu.On hĂ©rite Ă prĂ©sent dâune myriade dâinfrastructures qui sont conçues pour un futur toujours plus abondant avec une idĂ©ologie quâil est impossible de saturer les besoins puisquâils croissent de maniĂšre non bornĂ©e.Finalement, selon François Hartog, nous nous trouvons peut-ĂȘtre aujourdâhui dans un nouveau rĂ©gime dâhistoricitĂ©, qui est peut-ĂȘtre transitoire, qui sâappelle le prĂ©sentisme. En dâautres mots nos sociĂ©tĂ©s ne se prĂ©occupent plus du passĂ© ou du futr mais elles sont obsĂ©dĂ©es par le prĂ©sent. Nous nâavons plus dâhorizons futurs.Pour conclure, je dois bien prĂ©ciser que je suis ni historien, ni anthropologue mais je trouve ce concept de rĂ©gimes dâhistoricitĂ© trĂšs utile pour comprendre pourquoi nos mettons en place certaines infrastructures, pourquoi les personnes politiques mettent en avant des promesses futures qui vont ĂȘtre rĂ©solues grĂące Ă la technique et finalement peut-ĂȘtre pourquoi aujourdâhui nous nâavons pas de vision claire pour le futur.Allez Ă demain pour la lettre S,âïžđ Calendrier de l'Avent 17/26 - Q comme Quotas
05:42|Le mot dâaujourdâhui pour la lettre Q est Quota.Dans cette sĂ©ries dâĂ©pisodes jâai essayĂ© de souligner notre surconsommation de ressources et nos Ă©missions de polluants au niveau mondial et local. Jâai Ă©galement essayĂ© de rĂ©pĂ©ter que les crises que nous traversons ne sont pas uniquement Ă©cologiques mais aussi sociĂ©tales.En rĂ©sumĂ©, nous sommes en train de trop extraire et polluer. Mais en rĂ©alitĂ©, cette consommation ne bĂ©nĂ©ficie quâune petite partie de la planĂšte pour que la majoritĂ© de la planĂšte subisse les consĂ©quences. Un moyen de sâattaquer Ă cet enjeu socio-Ă©cologique de face serait de dĂ©finir (collectivement et dĂ©mocratiquement) une liste de besoins essentiels auxquels nous aurions tou.tes droit.Je vous vois venir. Oui mais les besoins câest subjectif. Comment on dĂ©finit quelque chose de subjectif pour tous ? Une personne agĂ©e et une personne jeune nâont pas besoin des mĂȘmes choses.Ne vous inquietez pas, il y a un moyen de contourner cette question. Lors de mon entretien avec CĂ©dric Durand, il me disait quâil considĂ©rait un besoin comme universel lorsque :1/ ce besoin peut-ĂȘtre fourni Ă tou.tes2/ la satisfaction de ce besoin par tou.tes ne fait pas dĂ©passer les limites planĂ©tairesCela ressemble Ă lâĂ©conomie du doughnut appliquĂ© au niveau des besoins. On se trouve ainsi sur un chemin de crĂȘte oĂč nous devons composer dĂ©mocratiquement sur ce qui possible et ce qui est essentiel. Cela ne veut pas dire que nous allons tous et toutes satisfaire les mĂȘmes besoins mais nous avons une palette avec laquelle nous pouvons composer notre vie.Dans un monde parfait, ces besoins essentiels pourraient garantis par son territoire, son pays ou au niveau mondial. Un nombre de kWh dâĂ©nergie pour le chauffage et les appareils Ă©lectromĂ©nagers garantis. Un nombre de m3 dâeau pour la nourriture et lâhygiĂšne garantis. Un nombre de kms de dĂ©placement garantis.Cela peut paraĂźtre extrĂȘme mais dans beaucoup de pays lâĂ©ducation et les soins de santĂ© fonctionnent dĂ©jĂ sous ses modalitĂ©s.LâidĂ©e serait de fournir un quota de ressources nĂ©cessaires pour satisfaire des besoins essentiels. Et pour ces quotas on revient Ă la question : 1/ fourniture Ă tout le monde et 2/ non dĂ©passement des limites planĂ©taires.Dans lâhistoire ces quotas ont souvent Ă©tĂ© utilisĂ©, notamment durant les guerres ou durant les crises financiĂšres. Durant la PremiĂšre Guerre Mondiale, Ă Paris, le charbon Ă©tait distribuĂ© par coupons en fonction de la taille dâun mĂ©nage. A cette Ă©poque, une grande partie de la population la plus pauvre a eu accĂšs pour la premiĂšre dâun confort de vie plus Ă©levĂ©. Cette question de rationnement est notamment Ă©tudiĂ©e par la chercheuse Mathilde Szuba1.En pratique, aujourdâhui nous voyons des agences de lâeau proposer des tarifs diffĂ©rents en fonction du niveau de la consommation, allant de gratuit pour les premiers m3 essentiels Ă trĂšs cher lorsque le nombre des m3 devient trop important.Je ne pense pas que nous devons utiliser le levier du prix pour rĂ©soudre cette question car les plus riches auront toujours un moyen de consommer plus (par exemple en rachetant les quotas dâautres personnes).Bref, cette question de quota de ressources et de quota dâĂ©missions permet Ă mon sens de rendre beaucoup plus tangible la finitude des ressources et du budget carbone. Cela permetrait dâexpliciter le lien entre empreinte et besoins (plutĂŽt quâempreinte et consommation). Ce lien pourrait par la suite ĂȘtre mobilisĂ© afin de mieux dimensionner les infrastructures (lettre I) et choisir le niveau de technique pour y parvenir (lettre L).Allez Ă demain pour la lettre R,âïžđ Calendrier de l'Avent 16/26 - Paradoxe de Jevons
04:33|đ Calendrier de l'Avent 16/26 - P comme Paradoxe de JevonsCe concept dĂ©veloppĂ© par Stanley Jevons au XIXĂš siĂšcle souligne que malgrĂ© lâaugmentation de lâefficacitĂ© (crĂ©er plus de produits pour la mĂȘme quantitĂ© de ressources) de notre utilisation de ressources notre consommation totale et absolue augmente.Dans son livre intitulĂ©Â Sur la question du Charbon datant de 1865, Jevons remarque que la consommation totale de charbon en Angleterre a considĂ©rablement augmentĂ© malgrĂ© les considĂ©rables amĂ©liorations dâefficacitĂ© amenĂ©es par la machine Ă vapeur de James Watt. La raison se trouve dans le fait que les amĂ©liorations amenĂ©es font chuter le prix puisque nous avons besoin de moins de charbon pour un travail mĂ©canique Ă©gal des machines, et du coup celles-ci se dĂ©multiplient.Dans le livre Cheaponomics, il est estimĂ© que les diffĂ©rents progrĂšs technologiques des machines Ă vapeur ont rĂ©duit de deux-tiers (66 %) la consommation de charbon par unitĂ© de fer produite, mais dans le mĂȘme temps ont conduit Ă une multiplication par dix (1 000 %) de la quantitĂ© de charbon consommĂ©e.Nous rentrons ainsi vers une boucle de rĂ©troaction positif ou chaque progrĂšs, chaque avancĂ©e technologique est effacĂ©e ou absorbĂ©e par notre augmentation totale de la consommation. Chaque effort des ingĂ©nieu.res pour rendre nos systĂšmes plus efficaces est dâune certaine maniĂšre rĂ©investi dans la machine pour consommer plus.A lâheure de dĂ©matĂ©rialisation et de la dĂ©carbonation, allons nous pouvoir enfin dĂ©coupler notre consommation totale avec les gains dâefficacitĂ© ? Cette question nâa pas de rĂ©ponse forcĂ©ment technique mais plutĂŽt une rĂ©ponse idĂ©ologique ou de valeur sociĂ©tale car pour y rĂ©pondre nous avons plusieurs choix.1/ Profiter de lâefficacitĂ© pour maintenir le mĂȘme confort de vie actuel et du coup maintenir notre consommation de ressources actuelle. Appelons ceci une Ă©conomie stationnaire.2/ Utiliser lâefficacitĂ© actuelle ET Ă©liminer les gaspillages ainsi que des activitĂ©s superflues afin de rĂ©duire de maniĂšre absolue notre consomamtion de ressources actuelle. Appelons ceci une Ă©conomie de dĂ©croissance.3/ Utiliser cette efficacitĂ© et redistribuer les ressources Ă©quitablement pour offrir les mĂȘmes services Ă tou.tes et garder la consommation actuelle. Appelons ceci une Ă©conomie redistributive.4/ Continuer Ă faire comme aujourdâhui. Toujours inventer de nouvelles technologies qui vont certes produire des avions et des voitures plus efficaces, des bĂątiments plus optimisĂ©s, des chaussures upcyclĂ©es mais jamais rĂ©duire notre consommation. Une fuite Ă lâavant Ă la fois.Entendons nous, je ne suis pas en train de dire que lâefficacitĂ© est mauvaise en soi. Pas du tout. Au contraire, profitons autant que possible de tous les progrĂšs technologiques que nous avons pu dĂ©velopper mais pour les bonnes raisons. Et par la mĂȘme occasion, posons nous la question de quand le cycle perpĂ©tuel de nouvelles technologies doit sâarrĂȘter.Allez Ă demain pour la lettre Q,âïžđ Calendrier de l'Avent 15/26 - O comme FenĂȘtre d'Overton
02:41|Le mot dâaujourdâhui pour la lettre O comme FenĂȘtre dâOverton.Ce concept dĂ©veloppĂ© par Joseph P. Overton, un politologue et lobbyiste amĂ©ricain prĂ©sente une âfenĂȘtreâ dans laquelle une sĂ©rie dâidĂ©es et de politiques sont considĂ©rĂ©es comme acceptable par lâopinion du grand public. A lâextĂ©rieur de cette fenĂȘtre les idĂ©es sont considĂ©rĂ©es comme trop extrĂȘmes et non entendables par le grand public particuliĂšrement pour faire passer une loi, une politique ou Ă©lir une personne.Cette illustration rĂ©sume les diffĂ©rentes niveaux dâacceptation dâune idĂ©e par le public.Une idĂ©e peut ĂȘtre considĂ©e comme : Impensable, Radicale, Acceptable, Raisonnable, Populaire, ou acceptĂ© comme une Politique publique. Ces idĂ©es peuvent ĂȘtre tant en faveur de plus de libertĂ©s ou moins de libertĂ©s.LâutilitĂ© de cette fenĂȘtre est de comprendre que malgrĂ© la popularitĂ© dâune personnalitĂ©, si les idĂ©es proposĂ©es se trouvent en dehors de la fenĂȘtre actuelle alors elles ont peu de chances de se transformer en politiques publiques.Cependant, cette fenĂȘtre nâest pas fixe ou statique. Elle peut bouger dans un sens ou dans un autre, se refermer ou sâĂ©largir. Et lĂ se trouve tout lâenjeu et toute lâopportunitĂ© pour les crises socio-Ă©cologiques. Nous pouvons tou.tes travailler pour Ă©largir la fenĂȘtre dâOverton.Cela peut se faire via lâactivisme par exemple avec de la dĂ©sobĂ©issance non-violente comme dans le cas des mĂ©ga-bassines ou les ZAD, cela peut se faire via des Ă©tudes scientifiques produisent des connaissances empiriques dâalternatives, cela peut se faire via de la vulgarisation dâĂ©crits ou de pensĂ©es.Bref, notre perception bouge rapidement dans le bon comme le mauvais sens. Il y a quelques annĂ©es, la sobriĂ©tĂ© et la dĂ©croissance Ă©taient des concepts radicaux voire impensables pour les politiques publiques. Aujourdâhui la sobriĂ©tĂ© est devenu un concept acceptable voire raisonnable. Qui sait, dâici peu nous allons avoir des vraies politiques de sobriĂ©tĂ© voire des partis politiques qui vont se prĂ©senter avec des programmes de dĂ©croissance.Circular Metabolism est une publication soutenue par les lecteurs. Pour recevoir de nouveaux posts et soutenir mon travail, envisagez de devenir un abonnĂ© gratuit ou payant.Notre travail peut se concentrer sur la production de connaissance, leurs transmissions et transformation en imaginaires afin dâouvrir le champ de possible. Avant le COVID, il Ă©tait impensable de fermer la majoritĂ© des aĂ©roports dans le monde. Certes de nombreux scientifiques sâefforcent de dire que nous devons rĂ©duire les GES mais câest un autre type de crise qui a rendu cette idĂ©e raisonnable voire populaire.Les solutions et les idĂ©es sont dĂ©jĂ toutes prĂ©sentes. Ne rĂ©inventons pas la roue. Efforçons nous de les rendrent acceptables et travailler contre les lobbys qui essayent de refermer cette fenĂȘtre.Allez Ă demain pour la lettre P,âïžÂ Âđ Calendrier de l'Avent 14/26 - N comme Azote
03:47|Le mot dâaujourdâhui pour la lettre N est lâAzote ou en pour ĂȘtre plus prĂ©cis la lettre utilisĂ©e pour cet Ă©lĂ©ment atomique. Bon câest Ă nouveau un peu de la triche mais le sujet est trop important donc je devais le placer quelque part. Lâazote est un Ă©lĂ©ment fondamental sur notre petite planĂšte. Il se retrouve en Ă©normes quantitĂ©s dans lâair sous forme de diazote (N2). Il se trouve Ă©galement que lâazote est Ă©galement un engrais fantastique pour les plantes et un des constituants des protĂ©ines et des acides aminĂ©s. La Nature fait bien les choses non ? Notre source premiĂšre de nourriture nĂ©cessite pour se dĂ©velopper lâĂ©lement le plus prĂ©sent dans lâair ! Mais câest lĂ oĂč les choses se compliquent. Certes lâair est rempli de diazote mais les plantes et les animaux ne peuvent pas lâassimiler hormis quelques bactĂ©ries. Donc pendant des siĂšcles nous avons essayer de trouver des moyens de rajouter de lâazote sous forme rĂ©active aux plantes. Un des moyens principaux Ă©tait via les excreta humains et dâanimaux puisque câest par les urines que les humains Ă©vacuent la majoritĂ© des nutriments tels que lâazote des protĂ©ines et les sels minĂ©raux comme le phosphore et le potassium.Câest pour cela que jusquâau dĂ©but du XXĂšme siĂšcle, lâagriculture et les villes se retrouvaient Ă fonctionner en tandem. Lâagriculture nourrisait la ville, la ville nourrisait lâagriculture. A titre dâexemple, au dĂ©but du XXĂšme le taux de recylage de lâazote des urines Ă Paris Ă©tait de de 50%, contre 5% aujourdâhui !Mais que sâest-il passĂ© ? AprĂšs une suite dâinfrastructures, de lois et de technologies la revalorisation des urines est devenue obsolĂšte. Avec la construction des infrastructures dâapprovisionnement dâeau et par la suite dâĂ©vacuation dâeau, les urines et lâagriculture ont Ă©tĂ© repoussĂ©es de plus en plus loin des villes. Puis Ă partir de la fin de la 1Ăšre Guerre Mondiale, lâinvention de Fritz Haber et Carl Bosch, qui permettait de rendre le diazote de lâair en ammoniac. Une quantitĂ© considĂ©rable dâusines de production dâammoniac et de nitrate dâammonium ont notamment Ă©tĂ© construites durant la premiĂšre Guerre Mondiale puisque le nitrate dâammonium Ă©tait la base dâexplosifs . Nous nous retrouvons donc Ă la fin de la premiĂšre Guerre Mondiale avec une grande quantitĂ© dâinfrastructures qui sont prĂȘtes Ă ĂȘtre rentabilisĂ©es en produisant des engrais de synthĂšse. Il sâagit ici dâun point de bascule puisque les urines nâavaient plus dâexutoir et nous avons donc dĂ©velopper des stations dâĂ©purations pour Ă©liminer les fameux nutriments avant de rejetter ce liquide dans les cours dâeau. Donc aujourdâhui on se retrouve dâun cĂŽtĂ© fabriquer des engrais azotĂ©s grĂące Ă des Ă©nergies fossiles et dâun autre cĂŽtĂ© consommĂ© de lâĂ©nergie pour dĂ©truire lâazote des urines. Vous voyez la contradiction ? Pour sortir de cette contradiction, nous pouvons bien Ă©videmment remettre en place une collection sĂ©parĂ©e de lâurine pour ĂȘtre par aprĂšs utilisĂ©e dans lâagriculture mais aussi favoriser les lĂ©gumineuses dont les racines arrivent Ă capter et transformer le diazote de lâair. Lors de mon entretien avec Fabien Esculier, il me disait que si on collectait lâurine de tous les habitants de lâagglomĂ©ration parisienne et quâon valorisait ses nutriments pour fertiliser de la culture de blĂ© nous pourrions produire jusquâĂ 25 millions de baguettes par jour !Le rebouclage des flux dâazote permettrait en autre de rĂ©duire la quantitĂ© dâeau potable utilisĂ©e dans les toilettes, rĂ©duire la consommation Ă©nergĂ©tique amont et aval de lâagriculture mais aussi de rĂ©duire lâeutrophisation des riviĂšres puisque lâazote des animaux serait rĂ©utiliser directement dans les champs. A demain pour la lettre O,âïžđ Calendrier de l'Avent 13/26 - M comme MĂ©tabolisme
04:34|Le mot dâaujourdâhui pour la lettre M est MĂ©tabolisme mais aussi MĂ©tabolisme Urbain, MĂ©tabolisme Territorial ou MĂ©tabolisme SociĂ©tal.Je vais utiliser cet Ă©pisode pour vous expliquer pourquoi ce concept est pour moi, Ă ce point fondamental que jây ai consacrĂ© toute ma vie professionnelle. Cela fait bientĂŽt 15 que je fais des recherches sur ce domaine et jâen suis autant passionnĂ© aujourdâhui. Il existe de nombreuses dĂ©finitions pour ce concept, je vous en propose une pour mieux comprendre le reste.Le mĂ©tabolisme urbain est une mĂ©taphore visant Ă analyser de maniĂšre systĂ©mique les relations socio-Ă©cologiques des villes avec leurs environnements via leurs flux, leurs stocks, les infrastructures, et les acteurs (ainsi que leur agence).Ce concept qui nous vient de notre ami Karl Marx parlant de la brisure ou rupture mĂ©tabolique puisque les dĂ©chets et excreta humains ne retournaient plus sur la Terre particuliĂšrement depuis lâindustrialisation des villes europĂ©ennes et la concentration de la population dans les villes pour servir comme capital variable dans les usines.Depuis ce concept a Ă©tĂ© mobilisĂ© par de nombreux et nombreuses scientifiques pour Ă©tudier la relation matĂ©rielle entre une sociĂ©tĂ© (ou un territoire) et son environnement dans le sens le plus large.GrĂące Ă cette Ă©tude nous arrivons Ă expliciter le fonctionnement physique de nos territoires et de nos sociĂ©tĂ©s ainsi que de mieux comprendre leurs impacts socio-Ă©cologiques.Par exemple, nous pouvons apprendre combien consomment certains territoires mais aussi cartographier les âarriĂšres-paysâ ou âterritoires servantsâ. Nous pouvons cartographier la consommation de certaines ressources pour comprendre quels segments de la population ont droit Ă une ressource et Ă quelle quantitĂ©.Nous pouvons Ă©galement Ă©tudier le mĂ©tabolisme dâun territoire sur le temps long pour surligner les diffĂ©rentes facettes politiques, Ă©conomiques, technologiques qui se sont succĂ©dĂ©es et encastrĂ©es pour passer dâun rĂ©gime mĂ©tabolique vers un autre.Nous pouvons Ă©galement spatialiser les acteurs et les activitĂ©s Ă©conomiques qui mobilisent les flux de ressources et de dĂ©chets. Et oui, les flux ne bougent pas comme ça par magie. Il existe des lois, des entreprises, des âactantsâ derriĂšre chaque flux. Nous nâavons pas tou.tes la mĂȘme agentivitĂ© pour faire circuler des flux.Finalement, nous pouvons Ă©galement combiner une Ă©tude mĂ©tabolique avec une Ă©tude du foncier pour se rendre de combien dâespace nous aurions besoin pour relocaliser notre production alimĂ©ntaire, nos matĂ©riaux de construction, notre production Ă©nergĂ©tique, etc.En faisant ce type dâĂ©tudes nous nous rendons vite compte de la complexitĂ© des enjeux mais aussi des marges de maneuvres rĂ©elles pour faire bouger les choses. Câest des diagnostics souvent assomants mais qui peuvent Ă©galement ĂȘtre utilisĂ©s comme outil de prospection pour des territoires plus sobres, circulaires, juste, et auto-suffisants.Dâailleurs, je profite de cet Ă©pisode pour partager avec vous que je viens de finir le draft de mon livre sur exactement ce sujet et ces problĂ©matiques. Nous sommes Ă prĂ©sent en train de lâillustrer avec GaĂ«tan AmossĂ© dâici quelques semaines nous allons lancer une campagne de financement participative pour nous aider Ă finir ce projet !Allez Ă demain pour la lettre N,âïžđ Calendrier de l'Avent 12/26 - L comme Low-Tech
04:17|Le mot dâaujourdâhui pour la lettre L est Low-Tech (ou techno-discernement en Français).Ce concept est pour moi en continuation parfaite de lâĂ©pisode prĂ©cĂ©dent lorsque nous avons parlĂ© dâarbitrage de flux pour un budget carbone ou matĂ©riel fixĂ© ou fini mais aussi celui des infrastructures.Je mâexplique. Lorsque nous sommes confrontĂ©.es Ă un problĂšme donnĂ© (chauffer une ville, produire de la nourriture, construire un bĂątiment, etc.) nous avons une myriade de solutions ou de moyens de faire devant nous. Certains se basent sur des technologies trĂšs avancĂ©es (et des fois polluantes), dâautres moins.Pour produire un kilo de nourriture, nous pourrions soit utiliser quelques outils primitifs, sans intrants artificiels (pesticides, engrais artificiels, semences industrielles, etc.), sans motorisation et avec des connaissances agronomiques poussĂ©es et beaucoup de main dâoeuvre. Nous pourrions au contraire, se servir dâĂ©nergies fossiles peu chĂšres pour fabriquer des engrais, nourrir des machines et des sols mais en perdant la relation intime et contextuelle avec le sol.Nous pourrions rĂ©pĂ©ter cet exercice pour le secteur de la construction. Pour construire une maison ou un bĂątiment, nous pourrions utiliser des matĂ©riaux bio- et gĂ©o-sourcĂ©s locaux, rĂ©employer des matĂ©riaux de construction, et inclure des principes bioclimatiques. Ou au contraire, nous pourrions utiliser des matĂ©riaux hautement carbonnĂ©s tels que le ciment/bĂ©ton, lâacier, lâisolation fossile, en utilisant un plan standard et rĂ©pĂ©tĂ©.Ces deux extrĂȘmes soulignent deux visions du monde bien diffĂ©rentes de notre rapport Ă la puissance, Ă la finitude, au soin, Ă la main dâoeuvre, Ă lâemploi, au territoire, et pleins dâautres sujets.Notre rapport Ă la technique et Ă la technologie ne doit pas se rĂ©sumer au dĂ©bat stĂ©rile ĂȘtre technosolutionniste ou amish. Nous devons remettre au centre du dĂ©bat la vision du monde permise et mise en avant par une certaine technologie.Il est sĂ»r que grĂące Ă lâĂ©nergie fossile et la mĂ©canisation nous avons pu sortir de conditions de vie trĂšs difficiles et pĂ©nibles. Personne ne peut nier cela. Mais nous avons basculer dans lâexcĂšs. Peut-ĂȘtre quâil serait temps de faire le bilan de quelles technologies et techniques sont encore viables et produisent rĂ©ellement des bienfaits sociĂ©taux et Ă©cologiques. Nous avons suffisamment de recul pour se poser ses questions et ne pas sâengouffrer dans des nouveaux dĂ©lires tels que lâutilisation de drones dans lâagriculture, un rĂ©seau 6G, lâIA gĂ©nĂ©ralisĂ©e, etc.Reposons nous la question de si nous voulons faire disparaĂźtre lâartisanat, la paysannerie, la rĂ©paration au profit de la mĂ©canisation et par consĂ©quence de la tertiarisation de lâĂ©conomie. Pour rappel il est estimĂ© que 70% des français.e.s vivaient de lâagriculture en 1789 contre 1.5% aujourdâhui.La question est assez simple au final, oĂč plaçons nous le curseur entre travail et emploi humain vs. travail des machines ? et que faisons nous avec le travail libĂ©rĂ©e grĂące aux machines ? Est-ce quâon lâutilise pour prendre soin de nous et de nos territoires ou pour sâacheter de temps dans le futur ?Nous revenons encore une fois Ă des questions de dĂ©mocratie et de valeurs sociĂ©tales.Si nous baissons collectivement nos attentes mĂ©caniques pour dĂ©velopper des emplois locaux (pour lâagriculture, la construction, la rĂ©paration, la gestion de lâeau, le soin, lâĂ©ducation), muscler notre auto-suffisance matĂ©rielle et technique, alors notre rapport Ă la technique peut se transformer en notre faveur. Attention, cela veut dire que nous allons tous et toutes devoir mettre la main Ă la pĂąte. On ne peut pas tout avoir, mais peut-ĂȘtre que nous allons redonner du sens Ă certains emplois et territoires.Comme dâhabitude, je vous recommande de prolonger ces rĂ©flexions avec quelques Ă©pisodes ci-dessous.Allez Ă demain pour la lettre M,âïž