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Circular Metabolism Podcast
[ECHANGE D'ETE] Ozé Le Podcast - S'organiser en commun sur la ZAD de Notre-Dame des Landes / Justine Loizeau
Bonjour à tous et à toutes, c'est (la fin de) l'été et j'aimerais partager avec vous des podcasts écolo qui valent le détour. Pour cette première découverte, je vous propose le podcast de Jean-Philippe Decka, Ozé Le Podcast.
Le podcast Ozé est une émission d'écologie politique qui donne la parole à des intellectuel·les, des chercheur·ses et des professionnel·les pour mieux comprendre les enjeux sociaux et écologiques de notre monde et proposer des pistes d'engagement.
L'épisode que j'ai selectionné pour vous est celui avec Justine Loizeau sur l'organisation en commun sur la ZAD de Notre-Dame des Landes.
Justine Loizeau est docteure en sciences de gestion de l’Université Paris-Dauphine. Elle travaille principalement sur les communs et la gouvernance des communs. Pour son terrain de thèse, elle est allée sur la ZAD de Notre-Dame des Landes pour comprendre comment des collectifs s’organisent concrètement en commun sur place entre humains et avec les non-humains.
Au-delà des théories et des expériences de pensée, son travail nous livre un exemple pratique d’organisation non-capitaliste, non-extractiviste et respectueuse du vivant avec lequel les habitants cohabitent. C’est l’illustration que malgré les difficultés, les barrières et les préjugés, il existe aujourd’hui en France des modes de vie vertueux dont on peut s’inspirer pour faire société dans le respect des limites planétaires.
Bonne écoute !
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📅 Calendrier de l'Avent 19/26 - T comme Transition
10:23|Le mot d’aujourd’hui pour la lettre T est Transition.C’est un autre concept est souvent revenu dans cette série d'épisodes et qu’on entend un peu partout, tout le temps et à toutes les sens. On l’entend tellement qu’il est difficilement d’y voir clair. De séparer les discours de greenwashing, d’une étude sérieuse de la transformation d’une société.Afin d’y voir un peu plus clair je vous propose de vous présenter quelques définitions et quelques composantes d’une transition pour mieux recontextualiser les efforts actuels par différents acteurs.📚 Transition : une définitionDe manière simple, nous pouvons définir la transition comme un passage d’un état (stable) vers un autre. Ceci est facilement imaginable quand nous pensons la transition de l’eau d’un état solide vers un état liquide ou gazeux.Par contre, quand on parle d’un système socio-écologique (par exemple un territoire ou une ville), qu’est-ce qui décrit un état ? Qu’est-ce qui décrit un état stable et en existe-t-il un ? Existe-t-il des phases ou éléments fondamentaux pour qu’une transition s’opère ? Quand pouvons nous acter qu’une transition a été effectuée ? Et pouvons nous de manière théorique prévoir voire orchestrer une transition ?Pour aborder cette notion complexe, je vous propose de donner quelques définitions puis un exemple. Dans le graphique ci-dessous, certaines composantes d’une transition (empruntées des transitions des systèmes écologiques) sont illustrées dans la Figure 1 :Signaux d’Alerte Précoces (Early Warning Signals) : Série de signaux qui annoncent qu’un changement significatif pourrait se produire à faible ou grande probabilité. Par exemple, une fréquence élevée de canicules peut être un signal d’une perturbation de plus grande ampleur ou chronique.Déclencheur (Trigger) : Elément déclencheur qui initie un processus de transition. Par exemple, une pénurie de bois peut être l’élément déclencheur pour introduire le charbon comme vecteur énergétique principal.Point de Bascule (Tipping Point) : Un point de bascule survient lorsque un faible changement (d’une quantité d’un flux de consommation ou de pollution) entraîne une réponse forte et non-linéaire. Par exemple, une fois la pollution d’un lac dépasse un certain seuil, toute la vie du lac peut s’éteindre d’une manière abrupte et (quasi)irreversible.Transition : ensemble des processus qui bascule un système d’un état (stable) vers un autre état (stable).Afin d’éplucher cette complexité, je vous propose d’étudier l’évolution de la consommation énergétique de Paris du XVIIIè siècle à aujourd’hui grâce à l’incroyable article d’Eunhye Kim et Sabine Barles (Kim et Barles 2012).Dans cet article nous pouvons découvrir plusieurs transitions énergétiques du système socio-écologique “Paris”. Par exemple, la consommation énergétique de Paris avant le 19ème était basée à 100% de bois (bois de chauffage, à brûler et charbon de bois). Il a fallu environ 50 ans pour le charbon devienne le vecteur énergétique principal. Il a fallu par la suite environ un siècle pour que les combustibles fossiles (autres que le charbon) représente ensemble plus de 50% du mix énergétique (avec une disparition complète du bois). Cinquante ans plus tard, l’électricité et la chaleur représente 50% du mix énergétique parisien.📅 Calendrier de l'Avent 19/26 - S comme Sobriété
03:25|Ce concept se retrouve en filigrane dans toute une série d’épisodes. Sur la question des flux, des low-techs, de l’échange inégal, de la justice environnementale, sur la décroissance. Bref, comme vous le voyez c’est un concept central pour la question des enjeux socio-écologiques présents et futurs.Lors de mon entretien avec Yamina Saheb, elle me mentionnée que la sobriété telle que décrite dans le volet 3 du sixième rapport du GIEC pourrait se définir ainsi :"les politiques de sobriété sont un ensemble de mesures et de pratiques quotidiennes qui permettent d’éviter la demande d’énergie, de matériaux, de terres et d’eau, tout en assurant le bien-être humain pour tou.tes dans le cadre des limites planétaires".Si nous décortiquons cette définition, nous avons quatre points à souligner :1/ La sobriété se base d’abord sur des mesures politiques qui par la suite facilitent les pratiques quotidiennes. Il est beaucoup plus simple de prendre un vélo lorsqu’il existe une piste cyclable. Il est beaucoup plus simple de se déplacer à pied lorsque les logements sont proches des emplois et des commerces.2/ La sobriété doit se focaliser sur toutes les ressources et sortir de la myopie carbone et énergétique. Nous devons réduire de manière absolue, simultanée et systémique notre demande de ressources sans compromis d’une ressource vers une autre.3/ La consommation des ressources doit être utilisée pour assurer le bien-être humain. Il est ici sous-entendu que nous utilisons aujourd’hui des ressources qui ne contribuent pas directement au bien-être et qu’il serait nécessaire de s’assurer de ce lien. Cette consommation de ressources doit aussi s’intégrer à l’intérieur des limites planétaires4/ Finalement, la partie sur le bien être pour tou.tes souligne cette fois-ci la question de justice environnementale mentionnée dans un autre épisode.Dans le résumé pour décideurs de ce fameux volet 3, nous pouvons également voir que l’impact des mesures de sobriété est énorme. Les mesures de sobriété dans l’alimentation pourraient réduire de 44% les émissions de GES associées. Dans le cas du transport la réduction serait autour de 67%, dans le cas des bâtiments 66% et dans le cas de l’électricité 73%.En français, le mot sobriété est peut-être choisi pour illustrer notre ébriété matérielle et énergétique durant ce dernier siècle. Il est sûr que nous sommes devenus accros à de l’énergie pas cher et à des matériaux sont se soucier des dégâts environnementaux et sociétaux proches ou lointains.Mais le mot suffisance comme en anglais sufficiency serait peut-être encore plus approprié selon moi pour illustrer la sobriété. La vraie idée derrière la sobriété serait de consommer que les ressources suffisantes pour satisfaire les besoins et pas plus. Eviter la demande excessive afin de ne pas produire de trop.Allez à demain pour la lettre T,✌️📅 Calendrier de l'Avent 18/26 - R comme Régimes d'Historicité
03:25|Le mot d’aujourd’hui pour la lettre R est Régime d’Historicité.Ce concept assez nouveau pour moi, représente le rapport que les sociétés entretiennent avec leur passé, leur présent et leur futur. Ce concept ou outil heuristique développé par l’historien François Hartog se place entre l’histoire et l’anthropologie et nous permet de mieux recontextualiser certains choix techniques et politiques d’une société.Par exemple en Grèce Antique, nous pourrions parler d’un régime d’historicité antique ou passéiste. Le passé était glorifié et le présent et le futur étaient en quelques sortes prédéterminés par les mythes passés.Nous avons également le régime d’historicité moderne qui selon François Hartog va de 1789 à 1989 et qui est cette fois-ci futuriste. Dans ce régime d’historicité, le passé et le présent se projettent vers le futur qui sera par définition ou construction meilleur et prospère. Il y a un effet d’accélération perpétuelle vers le futur qui est très dépendant au progrès.Je dois ouvrir une parenthèse ici, par rapport à la question du progrès. Lors de mon entretien avec François Jarrige, il me disait que le progrès était accompli par différents moyens à travers les siècles. Par exemple durant le 18ème, le progrès pouvait être accompli par l’amélioration des moeurs, l’essor du commerce, l’essor des savoir et des connaissances. Cette diversité de la conception du progrès va se refermer au 19ème en mettant en avant la technique comme seul moyen d’avoir du progrès.Cette nouvelle conception du progrès ainsi que ce régime d’historicité moderne nous plonge pendant quasi deux siècles dans un verrouillage idéologique et technologique dans lequel nous devons toujours aller vers l’avant et pour se faire on a besoin de progrès technologique.Circular Metabolism est une publication soutenue par les lecteurs. Pour recevoir de nouveaux posts et soutenir mon travail, envisagez de devenir un abonné gratuit ou payant.AbonnéOlivier Coutard me disait dans un autre entretien que ce régime d’historicité moderne avait aussi été cristalisé et permi par les infrastructures. En effet, les infrastructures modernes sont conçues pour matérialiser des promesses futures. Nous empruntons de l’argent et des ressources pour la promesse de gains futurs que ce soit des économiques ou alors la satisfaction de futurs besoins.Et là se trouve tout l’enjeu.On hérite à présent d’une myriade d’infrastructures qui sont conçues pour un futur toujours plus abondant avec une idéologie qu’il est impossible de saturer les besoins puisqu’ils croissent de manière non bornée.Finalement, selon François Hartog, nous nous trouvons peut-être aujourd’hui dans un nouveau régime d’historicité, qui est peut-être transitoire, qui s’appelle le présentisme. En d’autres mots nos sociétés ne se préoccupent plus du passé ou du futr mais elles sont obsédées par le présent. Nous n’avons plus d’horizons futurs.Pour conclure, je dois bien préciser que je suis ni historien, ni anthropologue mais je trouve ce concept de régimes d’historicité très utile pour comprendre pourquoi nos mettons en place certaines infrastructures, pourquoi les personnes politiques mettent en avant des promesses futures qui vont être résolues grâce à la technique et finalement peut-être pourquoi aujourd’hui nous n’avons pas de vision claire pour le futur.Allez à demain pour la lettre S,✌️📅 Calendrier de l'Avent 17/26 - Q comme Quotas
05:42|Le mot d’aujourd’hui pour la lettre Q est Quota.Dans cette séries d’épisodes j’ai essayé de souligner notre surconsommation de ressources et nos émissions de polluants au niveau mondial et local. J’ai également essayé de répéter que les crises que nous traversons ne sont pas uniquement écologiques mais aussi sociétales.En résumé, nous sommes en train de trop extraire et polluer. Mais en réalité, cette consommation ne bénéficie qu’une petite partie de la planète pour que la majorité de la planète subisse les conséquences. Un moyen de s’attaquer à cet enjeu socio-écologique de face serait de définir (collectivement et démocratiquement) une liste de besoins essentiels auxquels nous aurions tou.tes droit.Je vous vois venir. Oui mais les besoins c’est subjectif. Comment on définit quelque chose de subjectif pour tous ? Une personne agée et une personne jeune n’ont pas besoin des mêmes choses.Ne vous inquietez pas, il y a un moyen de contourner cette question. Lors de mon entretien avec Cédric Durand, il me disait qu’il considérait un besoin comme universel lorsque :1/ ce besoin peut-être fourni à tou.tes2/ la satisfaction de ce besoin par tou.tes ne fait pas dépasser les limites planétairesCela ressemble à l’économie du doughnut appliqué au niveau des besoins. On se trouve ainsi sur un chemin de crête où nous devons composer démocratiquement sur ce qui possible et ce qui est essentiel. Cela ne veut pas dire que nous allons tous et toutes satisfaire les mêmes besoins mais nous avons une palette avec laquelle nous pouvons composer notre vie.Dans un monde parfait, ces besoins essentiels pourraient garantis par son territoire, son pays ou au niveau mondial. Un nombre de kWh d’énergie pour le chauffage et les appareils électroménagers garantis. Un nombre de m3 d’eau pour la nourriture et l’hygiène garantis. Un nombre de kms de déplacement garantis.Cela peut paraître extrême mais dans beaucoup de pays l’éducation et les soins de santé fonctionnent déjà sous ses modalités.L’idée serait de fournir un quota de ressources nécessaires pour satisfaire des besoins essentiels. Et pour ces quotas on revient à la question : 1/ fourniture à tout le monde et 2/ non dépassement des limites planétaires.Dans l’histoire ces quotas ont souvent été utilisé, notamment durant les guerres ou durant les crises financières. Durant la Première Guerre Mondiale, à Paris, le charbon était distribué par coupons en fonction de la taille d’un ménage. A cette époque, une grande partie de la population la plus pauvre a eu accès pour la première d’un confort de vie plus élevé. Cette question de rationnement est notamment étudiée par la chercheuse Mathilde Szuba1.En pratique, aujourd’hui nous voyons des agences de l’eau proposer des tarifs différents en fonction du niveau de la consommation, allant de gratuit pour les premiers m3 essentiels à très cher lorsque le nombre des m3 devient trop important.Je ne pense pas que nous devons utiliser le levier du prix pour résoudre cette question car les plus riches auront toujours un moyen de consommer plus (par exemple en rachetant les quotas d’autres personnes).Bref, cette question de quota de ressources et de quota d’émissions permet à mon sens de rendre beaucoup plus tangible la finitude des ressources et du budget carbone. Cela permetrait d’expliciter le lien entre empreinte et besoins (plutôt qu’empreinte et consommation). Ce lien pourrait par la suite être mobilisé afin de mieux dimensionner les infrastructures (lettre I) et choisir le niveau de technique pour y parvenir (lettre L).Allez à demain pour la lettre R,✌️📅 Calendrier de l'Avent 16/26 - Paradoxe de Jevons
04:33|📅 Calendrier de l'Avent 16/26 - P comme Paradoxe de JevonsCe concept développé par Stanley Jevons au XIXè siècle souligne que malgré l’augmentation de l’efficacité (créer plus de produits pour la même quantité de ressources) de notre utilisation de ressources notre consommation totale et absolue augmente.Dans son livre intitulé Sur la question du Charbon datant de 1865, Jevons remarque que la consommation totale de charbon en Angleterre a considérablement augmenté malgré les considérables améliorations d’efficacité amenées par la machine à vapeur de James Watt. La raison se trouve dans le fait que les améliorations amenées font chuter le prix puisque nous avons besoin de moins de charbon pour un travail mécanique égal des machines, et du coup celles-ci se démultiplient.Dans le livre Cheaponomics, il est estimé que les différents progrès technologiques des machines à vapeur ont réduit de deux-tiers (66 %) la consommation de charbon par unité de fer produite, mais dans le même temps ont conduit à une multiplication par dix (1 000 %) de la quantité de charbon consommée.Nous rentrons ainsi vers une boucle de rétroaction positif ou chaque progrès, chaque avancée technologique est effacée ou absorbée par notre augmentation totale de la consommation. Chaque effort des ingénieu.res pour rendre nos systèmes plus efficaces est d’une certaine manière réinvesti dans la machine pour consommer plus.A l’heure de dématérialisation et de la décarbonation, allons nous pouvoir enfin découpler notre consommation totale avec les gains d’efficacité ? Cette question n’a pas de réponse forcément technique mais plutôt une réponse idéologique ou de valeur sociétale car pour y répondre nous avons plusieurs choix.1/ Profiter de l’efficacité pour maintenir le même confort de vie actuel et du coup maintenir notre consommation de ressources actuelle. Appelons ceci une économie stationnaire.2/ Utiliser l’efficacité actuelle ET éliminer les gaspillages ainsi que des activités superflues afin de réduire de manière absolue notre consomamtion de ressources actuelle. Appelons ceci une économie de décroissance.3/ Utiliser cette efficacité et redistribuer les ressources équitablement pour offrir les mêmes services à tou.tes et garder la consommation actuelle. Appelons ceci une économie redistributive.4/ Continuer à faire comme aujourd’hui. Toujours inventer de nouvelles technologies qui vont certes produire des avions et des voitures plus efficaces, des bâtiments plus optimisés, des chaussures upcyclées mais jamais réduire notre consommation. Une fuite à l’avant à la fois.Entendons nous, je ne suis pas en train de dire que l’efficacité est mauvaise en soi. Pas du tout. Au contraire, profitons autant que possible de tous les progrès technologiques que nous avons pu développer mais pour les bonnes raisons. Et par la même occasion, posons nous la question de quand le cycle perpétuel de nouvelles technologies doit s’arrêter.Allez à demain pour la lettre Q,✌️📅 Calendrier de l'Avent 15/26 - O comme Fenêtre d'Overton
02:41|Le mot d’aujourd’hui pour la lettre O comme Fenêtre d’Overton.Ce concept développé par Joseph P. Overton, un politologue et lobbyiste américain présente une “fenêtre” dans laquelle une série d’idées et de politiques sont considérées comme acceptable par l’opinion du grand public. A l’extérieur de cette fenêtre les idées sont considérées comme trop extrêmes et non entendables par le grand public particulièrement pour faire passer une loi, une politique ou élir une personne.Cette illustration résume les différentes niveaux d’acceptation d’une idée par le public.Une idée peut être considée comme : Impensable, Radicale, Acceptable, Raisonnable, Populaire, ou accepté comme une Politique publique. Ces idées peuvent être tant en faveur de plus de libertés ou moins de libertés.L’utilité de cette fenêtre est de comprendre que malgré la popularité d’une personnalité, si les idées proposées se trouvent en dehors de la fenêtre actuelle alors elles ont peu de chances de se transformer en politiques publiques.Cependant, cette fenêtre n’est pas fixe ou statique. Elle peut bouger dans un sens ou dans un autre, se refermer ou s’élargir. Et là se trouve tout l’enjeu et toute l’opportunité pour les crises socio-écologiques. Nous pouvons tou.tes travailler pour élargir la fenêtre d’Overton.Cela peut se faire via l’activisme par exemple avec de la désobéissance non-violente comme dans le cas des méga-bassines ou les ZAD, cela peut se faire via des études scientifiques produisent des connaissances empiriques d’alternatives, cela peut se faire via de la vulgarisation d’écrits ou de pensées.Bref, notre perception bouge rapidement dans le bon comme le mauvais sens. Il y a quelques années, la sobriété et la décroissance étaient des concepts radicaux voire impensables pour les politiques publiques. Aujourd’hui la sobriété est devenu un concept acceptable voire raisonnable. Qui sait, d’ici peu nous allons avoir des vraies politiques de sobriété voire des partis politiques qui vont se présenter avec des programmes de décroissance.Circular Metabolism est une publication soutenue par les lecteurs. Pour recevoir de nouveaux posts et soutenir mon travail, envisagez de devenir un abonné gratuit ou payant.Notre travail peut se concentrer sur la production de connaissance, leurs transmissions et transformation en imaginaires afin d’ouvrir le champ de possible. Avant le COVID, il était impensable de fermer la majorité des aéroports dans le monde. Certes de nombreux scientifiques s’efforcent de dire que nous devons réduire les GES mais c’est un autre type de crise qui a rendu cette idée raisonnable voire populaire.Les solutions et les idées sont déjà toutes présentes. Ne réinventons pas la roue. Efforçons nous de les rendrent acceptables et travailler contre les lobbys qui essayent de refermer cette fenêtre.Allez à demain pour la lettre P,✌️📅 Calendrier de l'Avent 14/26 - N comme Azote
03:47|Le mot d’aujourd’hui pour la lettre N est l’Azote ou en pour être plus précis la lettre utilisée pour cet élément atomique. Bon c’est à nouveau un peu de la triche mais le sujet est trop important donc je devais le placer quelque part. L’azote est un élément fondamental sur notre petite planète. Il se retrouve en énormes quantités dans l’air sous forme de diazote (N2). Il se trouve également que l’azote est également un engrais fantastique pour les plantes et un des constituants des protéines et des acides aminés. La Nature fait bien les choses non ? Notre source première de nourriture nécessite pour se développer l’élement le plus présent dans l’air ! Mais c’est là où les choses se compliquent. Certes l’air est rempli de diazote mais les plantes et les animaux ne peuvent pas l’assimiler hormis quelques bactéries. Donc pendant des siècles nous avons essayer de trouver des moyens de rajouter de l’azote sous forme réactive aux plantes. Un des moyens principaux était via les excreta humains et d’animaux puisque c’est par les urines que les humains évacuent la majorité des nutriments tels que l’azote des protéines et les sels minéraux comme le phosphore et le potassium.C’est pour cela que jusqu’au début du XXème siècle, l’agriculture et les villes se retrouvaient à fonctionner en tandem. L’agriculture nourrisait la ville, la ville nourrisait l’agriculture. A titre d’exemple, au début du XXème le taux de recylage de l’azote des urines à Paris était de de 50%, contre 5% aujourd’hui !Mais que s’est-il passé ? Après une suite d’infrastructures, de lois et de technologies la revalorisation des urines est devenue obsolète. Avec la construction des infrastructures d’approvisionnement d’eau et par la suite d’évacuation d’eau, les urines et l’agriculture ont été repoussées de plus en plus loin des villes. Puis à partir de la fin de la 1ère Guerre Mondiale, l’invention de Fritz Haber et Carl Bosch, qui permettait de rendre le diazote de l’air en ammoniac. Une quantité considérable d’usines de production d’ammoniac et de nitrate d’ammonium ont notamment été construites durant la première Guerre Mondiale puisque le nitrate d’ammonium était la base d’explosifs . Nous nous retrouvons donc à la fin de la première Guerre Mondiale avec une grande quantité d’infrastructures qui sont prêtes à être rentabilisées en produisant des engrais de synthèse. Il s’agit ici d’un point de bascule puisque les urines n’avaient plus d’exutoir et nous avons donc développer des stations d’épurations pour éliminer les fameux nutriments avant de rejetter ce liquide dans les cours d’eau. Donc aujourd’hui on se retrouve d’un côté fabriquer des engrais azotés grâce à des énergies fossiles et d’un autre côté consommé de l’énergie pour détruire l’azote des urines. Vous voyez la contradiction ? Pour sortir de cette contradiction, nous pouvons bien évidemment remettre en place une collection séparée de l’urine pour être par après utilisée dans l’agriculture mais aussi favoriser les légumineuses dont les racines arrivent à capter et transformer le diazote de l’air. Lors de mon entretien avec Fabien Esculier, il me disait que si on collectait l’urine de tous les habitants de l’agglomération parisienne et qu’on valorisait ses nutriments pour fertiliser de la culture de blé nous pourrions produire jusqu’à 25 millions de baguettes par jour !Le rebouclage des flux d’azote permettrait en autre de réduire la quantité d’eau potable utilisée dans les toilettes, réduire la consommation énergétique amont et aval de l’agriculture mais aussi de réduire l’eutrophisation des rivières puisque l’azote des animaux serait réutiliser directement dans les champs. A demain pour la lettre O,✌️📅 Calendrier de l'Avent 13/26 - M comme Métabolisme
04:34|Le mot d’aujourd’hui pour la lettre M est Métabolisme mais aussi Métabolisme Urbain, Métabolisme Territorial ou Métabolisme Sociétal.Je vais utiliser cet épisode pour vous expliquer pourquoi ce concept est pour moi, à ce point fondamental que j’y ai consacré toute ma vie professionnelle. Cela fait bientôt 15 que je fais des recherches sur ce domaine et j’en suis autant passionné aujourd’hui. Il existe de nombreuses définitions pour ce concept, je vous en propose une pour mieux comprendre le reste.Le métabolisme urbain est une métaphore visant à analyser de manière systémique les relations socio-écologiques des villes avec leurs environnements via leurs flux, leurs stocks, les infrastructures, et les acteurs (ainsi que leur agence).Ce concept qui nous vient de notre ami Karl Marx parlant de la brisure ou rupture métabolique puisque les déchets et excreta humains ne retournaient plus sur la Terre particulièrement depuis l’industrialisation des villes européennes et la concentration de la population dans les villes pour servir comme capital variable dans les usines.Depuis ce concept a été mobilisé par de nombreux et nombreuses scientifiques pour étudier la relation matérielle entre une société (ou un territoire) et son environnement dans le sens le plus large.Grâce à cette étude nous arrivons à expliciter le fonctionnement physique de nos territoires et de nos sociétés ainsi que de mieux comprendre leurs impacts socio-écologiques.Par exemple, nous pouvons apprendre combien consomment certains territoires mais aussi cartographier les “arrières-pays” ou “territoires servants”. Nous pouvons cartographier la consommation de certaines ressources pour comprendre quels segments de la population ont droit à une ressource et à quelle quantité.Nous pouvons également étudier le métabolisme d’un territoire sur le temps long pour surligner les différentes facettes politiques, économiques, technologiques qui se sont succédées et encastrées pour passer d’un régime métabolique vers un autre.Nous pouvons également spatialiser les acteurs et les activités économiques qui mobilisent les flux de ressources et de déchets. Et oui, les flux ne bougent pas comme ça par magie. Il existe des lois, des entreprises, des “actants” derrière chaque flux. Nous n’avons pas tou.tes la même agentivité pour faire circuler des flux.Finalement, nous pouvons également combiner une étude métabolique avec une étude du foncier pour se rendre de combien d’espace nous aurions besoin pour relocaliser notre production aliméntaire, nos matériaux de construction, notre production énergétique, etc.En faisant ce type d’études nous nous rendons vite compte de la complexité des enjeux mais aussi des marges de maneuvres réelles pour faire bouger les choses. C’est des diagnostics souvent assomants mais qui peuvent également être utilisés comme outil de prospection pour des territoires plus sobres, circulaires, juste, et auto-suffisants.D’ailleurs, je profite de cet épisode pour partager avec vous que je viens de finir le draft de mon livre sur exactement ce sujet et ces problématiques. Nous sommes à présent en train de l’illustrer avec Gaëtan Amossé d’ici quelques semaines nous allons lancer une campagne de financement participative pour nous aider à finir ce projet !Allez à demain pour la lettre N,✌️📅 Calendrier de l'Avent 12/26 - L comme Low-Tech
04:17|Le mot d’aujourd’hui pour la lettre L est Low-Tech (ou techno-discernement en Français).Ce concept est pour moi en continuation parfaite de l’épisode précédent lorsque nous avons parlé d’arbitrage de flux pour un budget carbone ou matériel fixé ou fini mais aussi celui des infrastructures.Je m’explique. Lorsque nous sommes confronté.es à un problème donné (chauffer une ville, produire de la nourriture, construire un bâtiment, etc.) nous avons une myriade de solutions ou de moyens de faire devant nous. Certains se basent sur des technologies très avancées (et des fois polluantes), d’autres moins.Pour produire un kilo de nourriture, nous pourrions soit utiliser quelques outils primitifs, sans intrants artificiels (pesticides, engrais artificiels, semences industrielles, etc.), sans motorisation et avec des connaissances agronomiques poussées et beaucoup de main d’oeuvre. Nous pourrions au contraire, se servir d’énergies fossiles peu chères pour fabriquer des engrais, nourrir des machines et des sols mais en perdant la relation intime et contextuelle avec le sol.Nous pourrions répéter cet exercice pour le secteur de la construction. Pour construire une maison ou un bâtiment, nous pourrions utiliser des matériaux bio- et géo-sourcés locaux, réemployer des matériaux de construction, et inclure des principes bioclimatiques. Ou au contraire, nous pourrions utiliser des matériaux hautement carbonnés tels que le ciment/béton, l’acier, l’isolation fossile, en utilisant un plan standard et répété.Ces deux extrêmes soulignent deux visions du monde bien différentes de notre rapport à la puissance, à la finitude, au soin, à la main d’oeuvre, à l’emploi, au territoire, et pleins d’autres sujets.Notre rapport à la technique et à la technologie ne doit pas se résumer au débat stérile être technosolutionniste ou amish. Nous devons remettre au centre du débat la vision du monde permise et mise en avant par une certaine technologie.Il est sûr que grâce à l’énergie fossile et la mécanisation nous avons pu sortir de conditions de vie très difficiles et pénibles. Personne ne peut nier cela. Mais nous avons basculer dans l’excès. Peut-être qu’il serait temps de faire le bilan de quelles technologies et techniques sont encore viables et produisent réellement des bienfaits sociétaux et écologiques. Nous avons suffisamment de recul pour se poser ses questions et ne pas s’engouffrer dans des nouveaux délires tels que l’utilisation de drones dans l’agriculture, un réseau 6G, l’IA généralisée, etc.Reposons nous la question de si nous voulons faire disparaître l’artisanat, la paysannerie, la réparation au profit de la mécanisation et par conséquence de la tertiarisation de l’économie. Pour rappel il est estimé que 70% des français.e.s vivaient de l’agriculture en 1789 contre 1.5% aujourd’hui.La question est assez simple au final, où plaçons nous le curseur entre travail et emploi humain vs. travail des machines ? et que faisons nous avec le travail libérée grâce aux machines ? Est-ce qu’on l’utilise pour prendre soin de nous et de nos territoires ou pour s’acheter de temps dans le futur ?Nous revenons encore une fois à des questions de démocratie et de valeurs sociétales.Si nous baissons collectivement nos attentes mécaniques pour développer des emplois locaux (pour l’agriculture, la construction, la réparation, la gestion de l’eau, le soin, l’éducation), muscler notre auto-suffisance matérielle et technique, alors notre rapport à la technique peut se transformer en notre faveur. Attention, cela veut dire que nous allons tous et toutes devoir mettre la main à la pâte. On ne peut pas tout avoir, mais peut-être que nous allons redonner du sens à certains emplois et territoires.Comme d’habitude, je vous recommande de prolonger ces réflexions avec quelques épisodes ci-dessous.Allez à demain pour la lettre M,✌️