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Circular Metabolism Podcast

📅 Calendrier de l'Avent 14/26 - N comme Azote

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Le mot d’aujourd’hui pour la lettre N est l’Azote ou en pour ĂȘtre plus prĂ©cis la lettre utilisĂ©e pour cet Ă©lĂ©ment atomique. Bon c’est Ă  nouveau un peu de la triche mais le sujet est trop important donc je devais le placer quelque part.


L’azote est un Ă©lĂ©ment fondamental sur notre petite planĂšte. Il se retrouve en Ă©normes quantitĂ©s dans l’air sous forme de diazote (N2). Il se trouve Ă©galement que l’azote est Ă©galement un engrais fantastique pour les plantes et un des constituants des protĂ©ines et des acides aminĂ©s.


La Nature fait bien les choses non ? Notre source premiĂšre de nourriture nĂ©cessite pour se dĂ©velopper l’élement le plus prĂ©sent dans l’air !


Mais c’est lĂ  oĂč les choses se compliquent. Certes l’air est rempli de diazote mais les plantes et les animaux ne peuvent pas l’assimiler hormis quelques bactĂ©ries.


Donc pendant des siĂšcles nous avons essayer de trouver des moyens de rajouter de l’azote sous forme rĂ©active aux plantes. Un des moyens principaux Ă©tait via les excreta humains et d’animaux puisque c’est par les urines que les humains Ă©vacuent la majoritĂ© des nutriments tels que l’azote des protĂ©ines et les sels minĂ©raux comme le phosphore et le potassium.


C’est pour cela que jusqu’au dĂ©but du XXĂšme siĂšcle, l’agriculture et les villes se retrouvaient Ă  fonctionner en tandem. L’agriculture nourrisait la ville, la ville nourrisait l’agriculture. A titre d’exemple, au dĂ©but du XXĂšme le taux de recylage de l’azote des urines Ă  Paris Ă©tait de de 50%, contre 5% aujourd’hui !


Mais que s’est-il passĂ© ?


Aprùs une suite d’infrastructures, de lois et de technologies la revalorisation des urines est devenue obsolùte.


Avec la construction des infrastructures d’approvisionnement d’eau et par la suite d’évacuation d’eau, les urines et l’agriculture ont Ă©tĂ© repoussĂ©es de plus en plus loin des villes.


Puis Ă  partir de la fin de la 1Ăšre Guerre Mondiale, l’invention de Fritz Haber et Carl Bosch, qui permettait de rendre le diazote de l’air en ammoniac. Une quantitĂ© considĂ©rable d’usines de production d’ammoniac et de nitrate d’ammonium ont notamment Ă©tĂ© construites durant la premiĂšre Guerre Mondiale puisque le nitrate d’ammonium Ă©tait la base d’explosifs . Nous nous retrouvons donc Ă  la fin de la premiĂšre Guerre Mondiale avec une grande quantitĂ© d’infrastructures qui sont prĂȘtes Ă  ĂȘtre rentabilisĂ©es en produisant des engrais de synthĂšse.


Il s’agit ici d’un point de bascule puisque les urines n’avaient plus d’exutoir et nous avons donc dĂ©velopper des stations d’épurations pour Ă©liminer les fameux nutriments avant de rejetter ce liquide dans les cours d’eau.


Donc aujourd’hui on se retrouve d’un cĂŽtĂ© fabriquer des engrais azotĂ©s grĂące Ă  des Ă©nergies fossiles et d’un autre cĂŽtĂ© consommĂ© de l’énergie pour dĂ©truire l’azote des urines. Vous voyez la contradiction ?


Pour sortir de cette contradiction, nous pouvons bien Ă©videmment remettre en place une collection sĂ©parĂ©e de l’urine pour ĂȘtre par aprĂšs utilisĂ©e dans l’agriculture mais aussi favoriser les lĂ©gumineuses dont les racines arrivent Ă  capter et transformer le diazote de l’air.


Lors de mon entretien avec Fabien Esculier, il me disait que si on collectait l’urine de tous les habitants de l’agglomĂ©ration parisienne et qu’on valorisait ses nutriments pour fertiliser de la culture de blĂ© nous pourrions produire jusqu’à 25 millions de baguettes par jour !


Le rebouclage des flux d’azote permettrait en autre de rĂ©duire la quantitĂ© d’eau potable utilisĂ©e dans les toilettes, rĂ©duire la consommation Ă©nergĂ©tique amont et aval de l’agriculture mais aussi de rĂ©duire l’eutrophisation des riviĂšres puisque l’azote des animaux serait rĂ©utiliser directement dans les champs.


A demain pour la lettre O,


✌

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  • C'est l'Eco-Socialisme ou l'EFFONDREMENT - Daniel Tanuro

    01:37:35|
    đŸ“șCe podcast est 100% indĂ©pendant, pour nous aider Ă  le rendre pĂ©renne, c'est ici 👉 https://fr.tipeee.com/circular-metabolism-podcastAujourd’hui, les catastrophes climatiques sont lĂ  : Valence, Nice, Libye et Pakistan sont quelques exemples des lieux frappĂ©s par les derniĂšres grandes inondations.Nous sommes Ă  prĂ©sent vulnĂ©rables face Ă  un climat qui change mais il semble impossible de rendre le capitalisme vert. Et les rĂ©gimes communistes passĂ©s se sont montrĂ©s tout aussi destructeurs pour l'environnement.Alors quelles alternatives existe-t-il ? Et que peut nous apprendre Marx pour faire face Ă  la crise socio-Ă©cologique actuelle ?Vous ĂȘtes sur le podcast Circular Metabolism, le podcast pour mieux comprendre le mĂ©tabolisme de nos sociĂ©tĂ©s et leurs impacts socio-environnementaux.Pour parler de ces sujets, j’ai le plaisir d'accueillir Daniel Tanuro.Daniel est ingĂ©nieur agronome et militant Ă©co-socialiste de la gauche anticapitaliste belge.Il a Ă©crit plusieurs ouvrages dont : L’impossible capitalisme vert; Trop tard pour ĂȘtre pessimistes et plus rĂ©cemment Écologie, luttes sociales et rĂ©volutionDans cet Ă©pisode, nous allons parler du diagnostic de Daniel Tanuro sur les crises socio-Ă©cologiques ainsi que d’un programme Ă©co-socialiste pour en sortir.đŸ”· SOMMAIRE00:00:00 Introduction00:03:29 Catastrophe ou cataclysme ?00:15:38 Les fausses bonnes solutions00:25:56 CapitalocĂšne, PlantationocĂšne, AndrocĂšne ?00:35:37 Les angles morts du GIEC00:44:33 Que garder du Marxisme ?00:56:58 Quelles alternatives pour le futur ?01:11:33 Quelles alliances contre la catastrophe ?01:25:53 Quelles rĂ©fĂ©rences communes pour lutter ?đŸ”· RÉFÉRENCESđŸŒ± Livres de Daniel Tanuro00:00:42 L'impossible capitalisme vert00:02:04 Écologie, luttes sociales et rĂ©volution00:18:22 Trop tard pour ĂȘtre pessimistes !☭ Livres de Karl Marx00:47:18 [28] Manuscrits de 184400:47:38 [29] Manifeste du Parti Communiste00:47:48 [30] Introduction Ă  la critique de l'Ă©conomie politique00:48:04 [31] Le Capital📖 Autres Ă©crits citĂ©s00:31:49 [18] Par-delĂ  l'AndrocĂšne - AdĂ©laĂŻde Bon, Sandrine Roudaut, Sandrine Rousseau00:43:27 [24] Ralentir ou pĂ©rir - TimothĂ©e Parrique00:45:28 [25] La situation de la classe laborieuse en Angleterre - Friedrich Engels00:47:03 [27] La Terre est un ĂȘtre vivant, l'hypothĂšse GaĂŻa - James Lovelock01:14:26 [42] MĂ©mo sur la nouvelle classe Ă©cologique - Bruno Latour & Nikolaj Schultz01:16:05 [44] Laudato si' - Pape François▶ Épisodes mentionnĂ©s00:22:12 Farhana Sultana https://www.youtube.com/watch?v=b1POxzUjWSc00:28:28 Jason Moore https://www.youtube.com/watch?v=VvtdkZhT1yw00:33:30 Raj Patel https://www.youtube.com/watch?v=iTucNdeUOLc00:41:39 Yamina Saheb https://www.youtube.com/watch?v=aTOQ-InwZbA00:41:47 Julia Steinberger https://www.youtube.com/watch?v=umg2pGadrc800:41:56 Lorenz Keysser https://www.youtube.com/watch?v=R1MNMWKkDNY00:42:27 Iñigo CapellĂĄn-PĂ©rez https://www.youtube.com/watch?v=Nejn44_pmHw00:43:24 TimothĂ©e Parrique https://www.youtube.com/watch?v=vPf-H2n5JB000:57:31 François Jarrige https://www.youtube.com/watch?v=rZ3beT0LpaU01:12:35 CĂ©dric Durand https://www.youtube.com/watch?v=Sj1HaLmFgeE
  • 📅 Calendrier de l'Avent 26/26 - Z comme ZAD

    03:27|
    Ca y est, c’est le dernier Ă©pisode !On est enfin arriver au bout de ce calendrier. En me lançant dans cette aventure, je ne mesurais pas vraiment le travail que cela demanderait. Beaucoup de personnes m’ont demandĂ© si j’avais dĂ©jĂ  tout enregistrĂ© en avance et si tout Ă©tait programmĂ© en avance. Evidemment que non ce serait trop beau pour ĂȘtre vrai. Non, non, tous les jours il a fallu Ă©crire, filmer, monter et puis publier. Et surtout il fallait trouvĂ© le mot de la journĂ©e d’aprĂšs, le stress.Je voulais aussi vous remercier pour tous les messages encourageants durant la sĂ©rie et vos soutiens sur cette newsletter !Allez, c’est parti pour la lettre Z avec Zones Ă  DĂ©fendre.Les Zones Ă  DĂ©fendre se sont surtout fait connaĂźtre lors de l’opposition de citoyen.nes au projet de construction de l’AĂ©roport de Notre-Dame-des-Landes. Depuis on compte une petite dizaine de ZAD qui se dĂ©veloppent pour contester des grands projets d’amĂ©nagement qui sont considĂ©rĂ©s comme d’utilitĂ© publique.Les citoyen.nes qui s’opposent aussi appelĂ©.es ZADistes se battent frontalement contre la destruction du vivant, contre la destruction des zones avec des Ă©cosystĂšmes prĂ©cieux et fragiles, contre la destruction de terres agricoles mais aussi contre des infrastructures productivistes.Il s’agit de luttes environnementales, citoyennes et locales qui contestent des grands projets d’amĂ©nagement au nom du droit des populations locales Ă  dĂ©cider de l'avenir de leurs territoires.Ces ZAD ne sont qu’une formalisation d’anciennes luttes qui ont existĂ© en France et ailleurs. En France, l’exemple ancien le plus connu est Ă©videmment la lutte du Larzac qui a durĂ© environ dix ans (1971-1981) contre l’extension d’un camp militaire sur des terres agricoles.Circular Metabolism est une publication soutenue par les lecteurs. Pour recevoir de nouveaux posts et soutenir mon travail, envisagez de devenir un abonnĂ© gratuit ou payant.Lors des Ă©pisodes sur les infrastructures, les rĂ©gimes d’historicitĂ© ou les verrouillages, on avait vu comment les infrastructures dictent nos pratiques quotidiennes et verrouillent une consommation de ressources prĂ©sente et futures mais aussi cristallisent une idĂ©ologie du progrĂšs technique et une fuite en avant.Nous nous sentons parfois impuissant.es envers les grandes forces productivistes de l’économie mondiale. Mais cette Ă©conomie Ă  besoin d’infrastructures pour se matĂ©rialiser. Elle a besoin de nous verrouiller dans la consommation excessive de ressources pour faire croĂźtre cette Ă©conomie plutĂŽt que satisfaire rĂ©ellement nos besoins.Et c’est exactement pour cela que je trouve ces luttes comme un des seuls moyens de faire face Ă  la mĂ©gamachine. Requestionner nos besoins, requestionner l’utilitĂ© publique de ces amĂ©nagements, requestionner les moyens dĂ©mocratriques pour prendre des dĂ©cisions Ă  la hauteur des enjeux actuels.Ces luttes ouvrent un imaginaire sur comment contester une Ă©conomie productiviste via ses composantes les plus matĂ©rielles et physiques : ses infrastructures.Voici la fin de la sĂ©rie. J’espĂšre que cet exercice vous a plus. N’hĂ©sitez pas Ă  me dire quelle lettre vous avez prĂ©fĂ©rĂ© et on se dit Ă  l’annĂ©e prochaine pour de nouvelles aventures ✌
  • 📅 Calendrier de l'Avent 25/26 - Y comme Youtube

    04:31|
    Le mot d’aujourd’hui pour la lettre Y est Youtube ou plus prĂ©cisĂ©ment les chaĂźnes Youtube que je suis pour mieux m’informer sur les enjeux socio-Ă©cologiques.Depuis des annĂ©es, comme beaucoup de personnes, j’essaye de m’informer sur ces sujets. Traditionnellement, je lisais des articles scientifiques pointus sur la question du mĂ©tabolisme des sociĂ©tĂ©s que ce soit au niveau thĂ©orique ou au niveau mĂ©thodologique.Puis, depuis quelques annĂ©es, une sĂ©rie de chaĂźnes youtube ont commencĂ© Ă  mettre des confĂ©rences en ligne ou des podcasts qui filment en mĂȘme temps des Ă©pisodes avec des scientifiques.Cette nouvelle source de contenu m’a permis de dĂ©couvrir plein de sujets annexes au mĂ©tabolisme urbain et territorial. Des facettes tant de luttes Ă©cologiques, d’imaginaires, de dĂ©colonialisme, d’agroĂ©cologie, d’écologie politique, de solutions low-techs, etc.Alors les voilĂ  et n’hĂ©sitez pas Ă  partager vos chaĂźnes que vous utilisez pour vous informer (et n’hĂ©sitez pas Ă  mettre quelques pĂ©pites non connues).Circular Metabolism est une publication soutenue par les lecteurs. Pour recevoir de nouveaux posts et soutenir mon travail, envisagez de devenir un abonnĂ© gratuit ou payant.Allez Ă  demain pour la lettre Z ✌
  • 📅 Calendrier de l'Avent 24/26 - X comme XĂ©nophobie

    03:33|
    Je dois avouer, je ne pensais pas choisir ce mot pour ce calendrier de l’Avent quand j’ai commencĂ© le projet mais je vous invite Ă  regarder le dictionnaire et me trouver un meilleur mot en lien avec les crises socio-Ă©cologiques en cours.Par contre, c’est un sujet qui m’inquiĂšte Ă©normĂšment dans le contexte actuel. Non seuleme c’est la seule rĂ©plique de l’extrĂȘme droite qui tourne en boucle et qui dĂ©truit tous les efforts pour rendre nos sociĂ©tĂ©s plus solidaires et plus justes. Ces arguments xĂ©nophobes viennent Ă©galement en opposition frontale de notre hĂ©ritage passĂ© d’exploitation de peuples et de terres passĂ©e, prĂ©sente et potentiellement future.Nous nous dirigeons vers un monde oĂč les conditions de survie vont ĂȘtre de plus en plus difficiles. Des parties entiĂšres de la PlanĂšte vont ĂȘtre inhabitables que ce soit Ă  cause des canicules, des inondations, de la montĂ©e des eaux, des incendies, ou parce que les terres et les ocĂ©ans seront vidĂ©s de vie et ne pourront plus nous nourrir.Ces parties de la PlanĂšte sont habitĂ©es par les populations les plus pauvres, les plus vulnĂ©rables et celles qui ont le moins contribuĂ©es Ă  la destruction de l’habitabilitĂ© de la PlanĂšte. Ces personnes seront obligĂ©es de se sĂ©parer de leurs maisons, de leurs cultures, de leurs hĂ©ritages pour trouver un lieu plus sĂ»r pour survivre.A quel accueil vont faire face ces personnes ? Que vont faire les dirigeants politiques du Nord Global ? Qu’allons nous faire nous en tant que citoyen.nes ? Allons nous ĂȘtre solidaires et justes ? Allons nous rĂ©duire nos consommations excessives pour les redistribuer justement ? Ou allons nous fermer les yeux et nous barricader chez nous ?Bon, et maintenant on fait quoi ? Je n’ai pas vraiment de bonne solution Ă  proposer ici d’autant plus que je ne suis pas spĂ©cialiste de la question. Mais ces tensions existent et sont rĂ©elles. Et tant qu’elles ne sont pas adressĂ©es, il n’existera pas de transformation socio-Ă©cologique juste et non-violente.Que ce soit durant la crise des gilets jaunes ou la crise des agriculteur.ices, les dĂ©bats de justice sociale reviennent sur la table. On ne peut pas demander Ă  une partie de la population de faire des efforts lorsque le haut de la pyramide ne fait pas son travail. Au plus nous tardons d’exiger et mettre en place cette justice sociale, au plus nous allons composer avec des tensions et moins de ressources. RĂ©pĂ©tons le, la sobriĂ©tĂ© est encore une fois un des antidotes face au monde incertain de demain.Bon allez j’arrĂȘte avec le X et je vous dis Ă  demain pour la lettre
  • 📅 Calendrier de l'Avent 22/26 - V comme Verrouillage

    04:57|
    En quelques mots, le verrouillage souligne que la construction d’une infrastructure mais aussi des lĂ©gislations peuvent verrouiller nos habitudes de consommation et de modes de vies pour la durĂ©e de de vie cette infrastructure ou lĂ©gislations.Par exemple, lorsque nous construisons un incinĂ©rateur, et afin de le rentabiliser financiĂšrement voire rentabiliser les ressources utilisĂ©es, nous allons continuer Ă  l’utiliser pour quelques dĂ©cennies. Et lĂ  se trouve le noeud du problĂšme.DĂšs que nous construisons une infrastructure “nous” devenons obligĂ©s de l’utiliser pour la rentabiliser. Dans le cas de l’incinĂ©rateur, nous devons continuer Ă  l’alimenter de dĂ©chets mĂ©nagers pour le rentabiliser alors que prĂ©cisĂ©ment les derniĂšres directives europĂ©ennes nous poussent Ă  rĂ©duire la production de dĂ©chets.Je vous donne un autre exemple, la Chine ou l’Inde essaye de dĂ©carbonner leurs Ă©conomies mais construisent de nombreuses centrales Ă  charbon tous les ans. Encore une fois le problĂšme est qu’une fois installĂ©es ces centrales vont tourner pendant 30 ans ou plus pour ĂȘtre rentabilisĂ©es.Donc pour rĂ©sumer chaque nouvelle infrastructure installĂ©e qui linĂ©arise ou rend plus carbonĂ©e notre Ă©conomie le fera encore pour une des dizaines d’annĂ©es Ă  venir (coucou les Accords de Paris).L’enjeu principal d’un incinĂ©rateur, d’une centrale Ă  charbon et d’une autoroute est que nos pratiques deviennent Ă©galement verrouillĂ©es. Si une autoroute est construite, le message envoyĂ© par l’Etat est que nous investissons Ă  un type de mobilitĂ© dominant au profit des autres. Nous choisissons de donner des sous et des ressources Ă  un mode de vie plutĂŽt qu’un autre. Et si nous poussons la rĂ©flexion un peu plus loin, nous sacrifions notre prĂ©cieux budget carbone et de ressources et venons piocher dans les rĂ©serves des voisins et des gĂ©nĂ©rations futures.Donc si nous savons que certaines infrastructures ne sont plus viables selon les Accords de Paris, ou au niveau des ressources requises ou au niveau de la justice sociale et Ă©cologiques alors que faire de celles-ci ? Il me semble qu’on arrive tout doucement sur la question du dĂ©mantĂšlement et du sabotage.Si ces infrastructures sont trop polluantes et injustes, comment choisir collectivement quoi dĂ©manteler et comment le faire ? Qui va obliger les entreprises pĂ©troliĂšres, de charbon, de gaz naturel, les entreprises de construction, les entreprises de valorisation de dĂ©chets, d’arrĂȘter d’installer de nouvelles infrastructures et de dĂ©construire les plus polluantes ?Est-ce la pression sociĂ©tale qui va se traduire en action politique ? Est-ce des outils de dĂ©mocratie directe tels les rĂ©fĂ©rendums ? Est-ce de la dĂ©sobĂ©issance civile “semi”-violente ? Et Ă  quoi cela va ressembler financiĂšrement ? Est-ce que l’Etat va racheter ses infrastructures pour internaliser les coĂ»ts ? Est-ce que ces entreprises vont devoir internaliser les coĂ»ts et venir piocher dans leurs profits historiques ?Connaissant le niveau de violence et le nombre de morts que les inondations et les canicules entrainent Ă  cause d’une sĂ©rie d’infrastructures polluantes, ne serait-il pas urgent de les dĂ©manteler voire les saboter comme mentionne Andreas Malm ? Comme la majoritĂ© d’entre nous, je ne suis pas fan de la violence mais il est important de comprendre les dynamiques prĂ©sentes et futures. Les anciennes infrastructures nous verrouillent aujourd’hui Ă  toujours plus polluer et toute nouvelle infrastructure va nous verrouiller vers de nouvelles pratiques et nouvelles consommations de ressources.A nous de rendre plus explicite ces mĂ©canismes et surtout bien comprendre que nous devons simultanĂ©rment dĂ©manteler des infrastructures polluantes et construire des infrastructure non-polluantes. Il s’agit d’un bras de fer infrastructurel ainsi que des modĂšles de gouvernance associĂ© qui va dĂ©cider de notre futur.Allez Ă  demain pour la lettre W ✌
  • 📅 Calendrier de l'Avent 21/26 - U comme UrbanocĂšne

    04:17|
    Il s’agit d’un concept dĂ©veloppĂ© par Neil Brenner en collaboration avec diffĂ©rents collĂšgues (dont Nikos Katsikis). Ce concept questionne l’étendue rĂ©elle des villes.Lorsque nous lisons les statistiques officielles de l’ONU, il ressort souvent que les villes occupent 3% de la surface terrestre et accueillent plus de la moitiĂ© de la population globale.Mais la question Ă  mille points est comment dĂ©finir ce qu’est une ville et ce que ne l’est plus. Au niveau EuropĂ©en, Eurostat, dĂ©finit une ville comme un territoire densĂ©ment bĂąti, avec une population de plus 50 000 habitant.es et une administration politique associĂ©e.Le problĂšme est que pour la majoritĂ© des villes dans le monde, cette dĂ©finition n’inclus qu’une petite partie du territoire rĂ©ellement influencĂ© par les villes. Dans la majoritĂ© des cas, les banlieus des villes s’étendent au-delĂ  des limites administratives. Les personnes qui viennent travailler et font tourner une ville (les personnes qui travaillent dans les soins, le nettoyage, la collecte des dĂ©chets, etc.) vivent souvent Ă  plusieurs dizaines de kms de leur lieu de travail.En quelques sortes, le territoire oĂč habitent ces travailleur.euses est un territoire servant ou fantĂŽme de la ville. MĂȘme si la ville n’est pas politiquement responsable de ce territoire elle l’influence directement. A cause de la ville, ce territoire se voit complĂštement transformĂ©.Si nous poussons la rĂ©flexion plus loin, quels sont tous les territoires, Ă©cosystĂšmes et personnes qui sont mobilisĂ©s par les villes. Est-ce qu’un champ qui nourrit une ville fait en quelque sorte partie de la ville ? Est-ce qu’une carriĂšre qui extraie le sable et le gravier pour les constructions d’une ville est assimilĂ© par cette ville ? Etc. etc.Au final jusqu’oĂč s’étendent les villes et quelles devraient ĂȘtre les responsabilitĂ©s Ă©tendues d’une ville lorsqu’elles viennent rĂ©ellement transformĂ©s tous les territoires proches et lointains (pensons Ă  un champ de soja qui nourrit du bĂ©tail français pour nourrir un.e citadin.e français.e) ?Si nous poussons la rĂ©flexion Ă  l’extrĂȘme, existe-t-il rĂ©ellement des territoires qui sortent de l’emprise de l’urbain (c’est-Ă -dire la ville construite, mais aussi son emprise de pouvoir et ses modes de vies associĂ©s) ? Est-ce que finalement la vie Ă  la campagne et tellement diffĂ©rent de celle de la ville, sachant que nous achetons des produits similaires en ayant des habitudes pas si diffĂ©rentes ? Une fois ce constat fait que nous apprend rĂ©ellement ce concept ou que pouvons nous faire avec celui-ci. En effet, l’idĂ©e n’est pas juste de dire que tout est urbain et nous sommes tou.tes quelque part urbain. Pour moi, ce concept nous appelle Ă  se poser rĂ©ellement la question de la gouvernance des ressources, des terres, des emplois au niveau local, national et international. Lors des Ă©pisodes sur l’échange inĂ©gal et de la gĂ©opolitique des ressources, nous avions soulignĂ© qu’il faudra trouver des modalitĂ©s justes pour partager les ressources tout en tenant compte du passĂ© colonial mais aussi de l’oppression des villes sur les campagnes.Vu qu’il existe une relation de la poule et de l’oeuf entre les villes et l’économie nĂ©olibĂ©rale, nous pouvons nous poser la question Ă  quoi ressembleront les territoires qui Ă©changent de maniĂšre juste avec leurs voisins. Est-ce qu’un territoire qui abrite plus de 100 000 personnes ou 1 000 000 de personnes est par dĂ©finition un territoire injuste qui approprient des ressources proches et lointaines ?Il est sĂ»r que les villes d’aujourd’hui nous laissent penser ceci. Mais est-ce une fatalitĂ© ? Une chose est sĂ»r, si nous rĂ©duisons notre demande de ressources et nous relocalisons en partie cette demande, ces Ă©changes pourront ĂȘtre plus apaisĂ©s.Allez Ă  demain pour la lettre V ✌
  • 📅 Calendrier de l'Avent 20/26 - T comme Transition

    10:23|
    Le mot d’aujourd’hui pour la lettre T est Transition.C’est un autre concept est souvent revenu dans cette sĂ©rie d'Ă©pisodes et qu’on entend un peu partout, tout le temps et Ă  toutes les sens. On l’entend tellement qu’il est difficilement d’y voir clair. De sĂ©parer les discours de greenwashing, d’une Ă©tude sĂ©rieuse de la transformation d’une sociĂ©tĂ©.Afin d’y voir un peu plus clair je vous propose de vous prĂ©senter quelques dĂ©finitions et quelques composantes d’une transition pour mieux recontextualiser les efforts actuels par diffĂ©rents acteurs.📚 Transition : une dĂ©finitionDe maniĂšre simple, nous pouvons dĂ©finir la transition comme un passage d’un Ă©tat (stable) vers un autre. Ceci est facilement imaginable quand nous pensons la transition de l’eau d’un Ă©tat solide vers un Ă©tat liquide ou gazeux.Par contre, quand on parle d’un systĂšme socio-Ă©cologique (par exemple un territoire ou une ville), qu’est-ce qui dĂ©crit un Ă©tat ? Qu’est-ce qui dĂ©crit un Ă©tat stable et en existe-t-il un ? Existe-t-il des phases ou Ă©lĂ©ments fondamentaux pour qu’une transition s’opĂšre ? Quand pouvons nous acter qu’une transition a Ă©tĂ© effectuĂ©e ? Et pouvons nous de maniĂšre thĂ©orique prĂ©voir voire orchestrer une transition ?Pour aborder cette notion complexe, je vous propose de donner quelques dĂ©finitions puis un exemple. Dans le graphique ci-dessous, certaines composantes d’une transition (empruntĂ©es des transitions des systĂšmes Ă©cologiques) sont illustrĂ©es dans la Figure 1 :Signaux d’Alerte PrĂ©coces (Early Warning Signals) : SĂ©rie de signaux qui annoncent qu’un changement significatif pourrait se produire Ă  faible ou grande probabilitĂ©. Par exemple, une frĂ©quence Ă©levĂ©e de canicules peut ĂȘtre un signal d’une perturbation de plus grande ampleur ou chronique.DĂ©clencheur (Trigger) : ElĂ©ment dĂ©clencheur qui initie un processus de transition. Par exemple, une pĂ©nurie de bois peut ĂȘtre l’élĂ©ment dĂ©clencheur pour introduire le charbon comme vecteur Ă©nergĂ©tique principal.Point de Bascule (Tipping Point) : Un point de bascule survient lorsque un faible changement (d’une quantitĂ© d’un flux de consommation ou de pollution) entraĂźne une rĂ©ponse forte et non-linĂ©aire. Par exemple, une fois la pollution d’un lac dĂ©passe un certain seuil, toute la vie du lac peut s’éteindre d’une maniĂšre abrupte et (quasi)irreversible.Transition : ensemble des processus qui bascule un systĂšme d’un Ă©tat (stable) vers un autre Ă©tat (stable).Afin d’éplucher cette complexitĂ©, je vous propose d’étudier l’évolution de la consommation Ă©nergĂ©tique de Paris du XVIIIĂš siĂšcle Ă  aujourd’hui grĂące Ă  l’incroyable article d’Eunhye Kim et Sabine Barles (Kim et Barles 2012).Dans cet article nous pouvons dĂ©couvrir plusieurs transitions Ă©nergĂ©tiques du systĂšme socio-Ă©cologique “Paris”. Par exemple, la consommation Ă©nergĂ©tique de Paris avant le 19Ăšme Ă©tait basĂ©e Ă  100% de bois (bois de chauffage, Ă  brĂ»ler et charbon de bois). Il a fallu environ 50 ans pour le charbon devienne le vecteur Ă©nergĂ©tique principal. Il a fallu par la suite environ un siĂšcle pour que les combustibles fossiles (autres que le charbon) reprĂ©sente ensemble plus de 50% du mix Ă©nergĂ©tique (avec une disparition complĂšte du bois). Cinquante ans plus tard, l’électricitĂ© et la chaleur reprĂ©sente 50% du mix Ă©nergĂ©tique parisien.
  • 📅 Calendrier de l'Avent 19/26 - S comme SobriĂ©tĂ©

    03:25|
    Ce concept se retrouve en filigrane dans toute une sĂ©rie d’épisodes. Sur la question des flux, des low-techs, de l’échange inĂ©gal, de la justice environnementale, sur la dĂ©croissance. Bref, comme vous le voyez c’est un concept central pour la question des enjeux socio-Ă©cologiques prĂ©sents et futurs.Lors de mon entretien avec Yamina Saheb, elle me mentionnĂ©e que la sobriĂ©tĂ© telle que dĂ©crite dans le volet 3 du sixiĂšme rapport du GIEC pourrait se dĂ©finir ainsi :"les politiques de sobriĂ©tĂ© sont un ensemble de mesures et de pratiques quotidiennes qui permettent d’éviter la demande d’énergie, de matĂ©riaux, de terres et d’eau, tout en assurant le bien-ĂȘtre humain pour tou.tes dans le cadre des limites planĂ©taires".Si nous dĂ©cortiquons cette dĂ©finition, nous avons quatre points Ă  souligner :1/ La sobriĂ©tĂ© se base d’abord sur des mesures politiques qui par la suite facilitent les pratiques quotidiennes. Il est beaucoup plus simple de prendre un vĂ©lo lorsqu’il existe une piste cyclable. Il est beaucoup plus simple de se dĂ©placer Ă  pied lorsque les logements sont proches des emplois et des commerces.2/ La sobriĂ©tĂ© doit se focaliser sur toutes les ressources et sortir de la myopie carbone et Ă©nergĂ©tique. Nous devons rĂ©duire de maniĂšre absolue, simultanĂ©e et systĂ©mique notre demande de ressources sans compromis d’une ressource vers une autre.3/ La consommation des ressources doit ĂȘtre utilisĂ©e pour assurer le bien-ĂȘtre humain. Il est ici sous-entendu que nous utilisons aujourd’hui des ressources qui ne contribuent pas directement au bien-ĂȘtre et qu’il serait nĂ©cessaire de s’assurer de ce lien. Cette consommation de ressources doit aussi s’intĂ©grer Ă  l’intĂ©rieur des limites planĂ©taires4/ Finalement, la partie sur le bien ĂȘtre pour tou.tes souligne cette fois-ci la question de justice environnementale mentionnĂ©e dans un autre Ă©pisode.Dans le rĂ©sumĂ© pour dĂ©cideurs de ce fameux volet 3, nous pouvons Ă©galement voir que l’impact des mesures de sobriĂ©tĂ© est Ă©norme. Les mesures de sobriĂ©tĂ© dans l’alimentation pourraient rĂ©duire de 44% les Ă©missions de GES associĂ©es. Dans le cas du transport la rĂ©duction serait autour de 67%, dans le cas des bĂątiments 66% et dans le cas de l’électricitĂ© 73%.En français, le mot sobriĂ©tĂ© est peut-ĂȘtre choisi pour illustrer notre Ă©briĂ©tĂ© matĂ©rielle et Ă©nergĂ©tique durant ce dernier siĂšcle. Il est sĂ»r que nous sommes devenus accros Ă  de l’énergie pas cher et Ă  des matĂ©riaux sont se soucier des dĂ©gĂąts environnementaux et sociĂ©taux proches ou lointains.Mais le mot suffisance comme en anglais sufficiency serait peut-ĂȘtre encore plus appropriĂ© selon moi pour illustrer la sobriĂ©tĂ©. La vraie idĂ©e derriĂšre la sobriĂ©tĂ© serait de consommer que les ressources suffisantes pour satisfaire les besoins et pas plus. Eviter la demande excessive afin de ne pas produire de trop.Allez Ă  demain pour la lettre T,✌