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Choses à Savoir - Culture générale
Pourquoi parfumait-on les statues dans l’Antiquité ?
Dans l’imaginaire contemporain, les statues de l’Antiquité sont souvent perçues comme de froids blocs de marbre immaculé, exposés dans des musées silencieux. Mais la recherche pionnière de l’archéologue danoise Cecilie Brøns révèle une réalité bien différente : dans l’Antiquité, les statues étaient colorées, habillées, ornées de bijoux… et parfumées. Cette découverte, publiée en 2025, réinscrit l’art antique dans une expérience sensorielle globale, où l’odorat tenait un rôle central.
Le parfum comme offrande divine
L’usage du parfum dans l’Antiquité ne se limitait pas à la toilette personnelle ou à la séduction. Il s’agissait aussi d’un acte religieux, un moyen de rendre hommage aux dieux. Dans les sanctuaires, les prêtres et prêtresses oignaient les statues sacrées avec des huiles aromatiques coûteuses : essence de rose, de myrrhe, de nard ou de cannelle, souvent mélangées à de l’huile d’olive ou à de la cire d’abeille. À Délos, des documents comptables mentionnent les sommes importantes dépensées pour parfumer les effigies d’Artémis ou d’Apollon, preuve de l’importance de cette pratique.
Ces rituels n’étaient pas uniquement symboliques. Dans les croyances antiques, les dieux vivaient dans leurs statues. Les soigner, les habiller, les parfumer revenait donc à honorer leur présence réelle. Le parfum, volatil et invisible, servait de pont entre le monde humain et le monde divin.
Une esthétique du vivant
Au-delà du rituel, parfumer les statues contribuait à leur donner une présence vivante. Comme le rappelle Cecilie Brøns, ces effigies n’étaient pas conçues pour être contemplées dans un silence muséal : elles étaient exposées dans des temples animés, au milieu des chants, des prières, des fumées d’encens et… des odeurs.
Certaines statues étaient même mobiles : montées sur des chars ou portées en procession, elles étaient lavées, habillées, décorées de guirlandes florales et abondamment parfumées lors des grandes fêtes religieuses. On retrouve cette pratique lors des Floralia romaines ou des Panathénées à Athènes, où les effigies de divinités participaient activement à la vie collective.
Un art multisensoriel à redécouvrir
En restituant l’usage des parfums, la recherche de Cecilie Brøns invite à repenser radicalement notre rapport à l’art antique. Ces œuvres n’étaient pas seulement visuelles : elles engageaient tous les sens, dans une esthétique du sacré incarné. Le marbre n’était pas froid, il était chaud de vie. Et le dieu, loin d’être figé, respirait à travers l’odeur de ses offrandes.
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Pourquoi Salvador Dalí a-t-il peint autant de montres molles ?
02:34|Les "montres molles", devenues l’un des symboles les plus reconnaissables de Salvador Dalí, apparaissent pour la première fois dans son tableau "La Persistance de la mémoire" (1931). Ce chef-d'œuvre du surréalisme montre des montres à gousset qui semblent fondre, suspendues aux branches d’un arbre, à un rebord de table ou encore sur une forme organique rappelant un visage flasque. Cette image, à la fois étrange et fascinante, soulève une question : que représentent ces montres molles ?Pour Dalí, ces montres déformées sont une métaphore du temps subjectif. Inspiré par les travaux d’Albert Einstein sur la relativité, l’artiste voulait montrer que le temps n’est pas rigide, mécanique et universel, comme le suggèrent les horloges classiques, mais qu’il peut être perçu de manière différente selon les émotions, les situations ou les états mentaux. Dans les rêves, par exemple, le temps peut s’étirer ou se contracter : une seconde peut sembler durer une éternité, ou au contraire filer en un éclair. Dalí, profondément influencé par la psychanalyse et les rêves (notamment ceux analysés par Freud), cherchait à peindre ce temps psychologique, fluide et insaisissable.Selon une anecdote souvent rapportée, l’idée lui serait venue en observant un camembert fondu, laissé trop longtemps au soleil. Cette vision d’un objet habituellement solide devenu flasque aurait déclenché l’association mentale avec les montres, symboles de la régularité du temps. En les représentant molles, il les désacralise : le temps, ce repère si solide de nos vies, devient incertain, presque ridicule.Ces montres sont aussi une critique de la modernité industrielle, où la mesure du temps est devenue tyrannique : horaires, cadences, productivité. Dalí, en bon surréaliste, rejette cette rationalisation du monde et cherche au contraire à reconnecter l’art avec l’inconscient, le rêve, et l’irrationnel.Enfin, on peut voir dans ces montres un reflet des angoisses existentielles de Dalí. Le temps qui fond, c’est aussi le temps qui s’échappe, qui entraîne inévitablement vers la mort. Dans plusieurs tableaux ultérieurs, il reprendra ces montres molles, parfois associées à des paysages désertiques ou des objets en décomposition, pour souligner la fragilité de l’existence et l’impermanence des choses.En somme, les montres molles sont bien plus que des curiosités plastiques : elles cristallisent l’obsession dalinienne pour le rêve, le temps, la mémoire et la mort, dans une œuvre qui mêle génie pictural, réflexion philosophique et humour absurde.Pourquoi le siège de l’OTAN est-il à Bruxelles ?
01:51|L’OTAN, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, a été créée en 1949 pour assurer une défense collective face à la menace soviétique. Au départ, son quartier général n’était pas du tout à Bruxelles, mais à Paris. Jusqu’en 1966, c’est dans la capitale française que se trouvait le siège de l’OTAN, plus précisément au Palais de Chaillot, puis à Porte Dauphine.Mais tout bascule avec le général de Gaulle.En 1966, le président français décide de retirer la France de la structure militaire intégrée de l’OTAN (même si elle reste membre de l’organisation politique). Il refuse que des troupes étrangères soient stationnées en France en temps de paix. Résultat : l’OTAN doit déménager… et vite.Alors pourquoi Bruxelles ? Pour trois raisons principales :Sa position géographique et diplomatiqueLa Belgique est située au cœur de l’Europe de l’Ouest, entre la France, l’Allemagne et les Pays-Bas. C’est un pays stable, neutre dans les grands conflits idéologiques du XXe siècle, et ouvertement pro-européen et pro-américain. Elle est donc un choix diplomatiquement consensuel.Sa tradition multilatéraleLa Belgique est un pays qui aime les institutions internationales : elle héberge déjà des organismes comme l’Union européenne (la Commission, le Conseil, le Parlement en partie). Installer l’OTAN à Bruxelles s’inscrit dans cette logique d’accueil.Sa réactivité et sa disponibilitéLorsqu’il a fallu trouver une nouvelle maison pour l’OTAN, la Belgique s’est montrée extrêmement coopérative. Elle a rapidement proposé un site à Evere, dans la banlieue nord-est de Bruxelles. Un bâtiment provisoire y a été construit, puis remplacé en 2017 par un tout nouveau siège ultramoderne.En résumé : si le siège de l’OTAN est à Bruxelles, c’est à la fois parce que la France l’a expulsé, et parce que la Belgique cochait toutes les bonnes cases : centrale, neutre, multilatéraliste… et efficace.Depuis, Bruxelles est devenue la capitale militaire de l’Occident, en complément de son rôle de capitale politique de l’Europe.Pourquoi les prisonniers d’Alcatraz devaient-ils prendre des douches chaudes tous les jours ?
02:35|Alcatraz, célèbre prison fédérale située sur une île au large de San Francisco, n'était pas seulement connue pour son isolement et sa sécurité extrême. L’un des détails les plus surprenants concerne l’obligation pour les prisonniers de prendre une douche chaude quotidiennement. Cette mesure, en apparence bienveillante, avait en réalité une motivation stratégique et sécuritaire très précise : empêcher toute tentative d’évasion.L’île d’Alcatraz est entourée d’eaux glaciales, avec des températures variant généralement entre 10 et 12°C. Le courant est fort, les marées imprévisibles, et l’eau, même en été, est redoutablement froide. Or, lorsqu’on est habitué à prendre des douches chaudes tous les jours, le choc thermique avec de l’eau froide devient bien plus difficile à supporter. Cela affaiblit la capacité du corps à gérer l’hypothermie et réduit considérablement les chances de nager longtemps dans une eau aussi froide.Les autorités pénitentiaires avaient bien compris cela : en habituant les détenus à la chaleur, ils réduisaient leur tolérance au froid. Ce détail, apparemment anodin, devenait un rempart supplémentaire contre les tentatives de fuite. En d’autres termes, la douche chaude devenait une arme psychologique et physiologique de dissuasion.Cette stratégie s’inscrivait dans une philosophie plus large à Alcatraz : rendre l’évasion non seulement difficile sur le plan logistique, avec une sécurité de type militaire, mais aussi quasi-impossible sur le plan physique. D’ailleurs, aucun prisonnier n’a officiellement réussi à s’évader de la prison. Le cas le plus célèbre reste celui de Frank Morris et des frères Anglin, en 1962. S’ils ont percé les murs de leurs cellules, mis en place des mannequins en papier mâché pour tromper les gardiens et réussi à rejoindre le rivage en radeau de fortune, leur sort reste incertain. Officiellement, ils se sont noyés, mais certains éléments laissent penser qu’ils ont peut-être survécu.Enfin, il faut noter que les douches à Alcatraz étaient collectives, sans cabines, ce qui permettait aussi une surveillance constante des prisonniers et limitait les cachettes d’objets interdits ou les comportements suspects.En résumé, les douches chaudes à Alcatraz n’étaient pas un luxe, mais un outil habile de contrôle : elles contribuaient à affaiblir les détenus face à l’environnement hostile de la baie, et à renforcer l’illusion que l’évasion était impossible. Une stratégie de dissuasion bien pensée, à la hauteur de la réputation de la prison la plus sécurisée des États-Unis.Pourquoi des milliers de Péruviennes ont-elles été stérilisées de force ?
02:20|Entre 1996 et 2000, le Pérou a vécu l’un des épisodes les plus sombres et les plus méconnus de son histoire récente : des milliers de femmes, en grande majorité pauvres, indigènes et rurales, ont été stérilisées de force, dans le cadre d’un programme gouvernemental présenté comme… une politique de santé publique.À cette époque, le président Alberto Fujimori dirige le pays d’une main de fer. Officiellement, son gouvernement lance une vaste campagne de "planification familiale" pour réduire la pauvreté. L’idée semble simple : moins d’enfants, donc moins de misère.Mais derrière les slogans, une réalité bien plus brutale se met en place.Dans les villages reculés, souvent quechua ou aymara, des femmes sont convoquées dans des centres de santé. On leur promet une consultation gratuite, un vaccin, une aide financière… mais une fois sur place, elles sont emmenées en salle d’opération. Sans explication. Sans consentement. Parfois même sous la menace.On leur ligature les trompes. C’est irréversible.Au total, plus de 300 000 femmes ont été stérilisées. Certaines ont été attachées. D’autres anesthésiées à moitié. Des témoignages évoquent des douleurs atroces, des infections, et même des décès. Il y a eu aussi des cas d’hommes stérilisés de force, mais en bien plus petit nombre.Ce programme n’avait rien d’un choix éclairé : c’était une campagne de contrôle démographique ciblé, avec des quotas imposés aux médecins. Ceux qui ne "produisaient" pas assez de stérilisations étaient sanctionnés. Un véritable système, bureaucratisé, cynique.Pourquoi ces femmes ? Parce qu’elles étaient pauvres. Parce qu’elles parlaient peu ou pas l’espagnol. Parce qu’elles avaient peu de moyens pour se défendre, et que leurs voix avaient peu de poids dans les instances politiques.Pendant des années, ce scandale a été ignoré, minimisé, étouffé.Mais les témoignages ont fini par remonter. Des associations de femmes, des journalistes, des ONG ont documenté les faits, rassemblé des preuves, et porté plainte.Aujourd’hui encore, les victimes attendent réparation. Le procès contre Fujimori a été ouvert en 2021, mais traîne. Pour beaucoup, cette affaire n’est pas seulement une question de justice, mais de mémoire collective : rappeler que derrière les statistiques, il y avait des vies. Des mères. Des jeunes femmes. Et que tout cela s’est produit au nom de la lutte contre la pauvreté.Pourquoi dit-on une “canicule” quand il fait très chaud ?
01:41|Le mot « canicule » désigne aujourd’hui une période de chaleur intense, mais il tire son origine d’une référence astronomique et mythologique surprenante. Ce terme vient du latin canicula, qui signifie « petite chienne », et fait directement allusion à l’étoile Sirius, l’une des plus brillantes du ciel.Une origine célesteSirius se trouve dans la constellation du Grand Chien (Canis Major), et les Romains l'appelaient Canicula – la petite chienne. Or, dans l’Antiquité, l’apparition de Sirius à l’aube, vers la fin juillet, coïncidait avec les jours les plus chauds de l’année dans l’hémisphère nord. Les Grecs et les Romains pensaient alors que la lumière de cette étoile, combinée à celle du Soleil, augmentait la chaleur terrestre.C’est pourquoi on a commencé à appeler cette période estivale les « jours de la canicule », généralement situés entre le 22 juillet et le 23 août. Ce lien entre chaleur extrême et Sirius est resté dans la langue… même si l’on sait aujourd’hui que la température de l’air n’a aucun lien physique avec les étoiles !Du ciel au langage courantAu fil des siècles, le terme a évolué. Il ne désigne plus uniquement la période astronomique liée à Sirius, mais toute vague de chaleur exceptionnelle et prolongée, souvent accompagnée de nuits où la température ne redescend pas suffisamment. En météorologie moderne, on parle de canicule lorsque les températures maximales et minimales dépassent des seuils définis pendant au moins trois jours consécutifs, seuils qui varient selon les régions.Par exemple, en France, une canicule est officiellement déclarée lorsqu’il fait plus de 35 °C le jour et plus de 20 °C la nuit, de manière durable, dans certaines zones.Une notion devenue sensibleDepuis les canicules marquantes, comme celle de 2003 en France, qui a causé près de 15 000 décès, le mot « canicule » évoque désormais aussi un enjeu de santé publique, avec des plans d’alerte, des vigilances météo et des campagnes de prévention.En résuméOn parle de canicule quand il fait très chaud, en référence à l’étoile Sirius, la « petite chienne », dont l’apparition en été était autrefois associée aux grandes chaleurs. Le mot, venu du ciel, est resté… et s’est transformé en terme climatique et sanitaire, synonyme de vigilance face aux extrêmes de plus en plus fréquents.Pourquoi Jean-Paul Sartre était-il obsédé par les crustacés ?
02:37|Aussi étrange que cela puisse paraître, oui, Jean-Paul Sartre a bien connu une obsession pour les crustacés, et plus précisément pour les homards. Mais il ne s’agit pas là d’un goût culinaire ou d’une fascination philosophique : cette obsession trouve son origine dans une expérience hallucinogène, vécue par le philosophe dans les années 1930.À cette époque, Sartre s'intéresse de près aux états modifiés de conscience. Dans un cadre semi-expérimental, il accepte de consommer de la mescaline, un puissant psychotrope extrait de cactus comme le peyotl, utilisé traditionnellement par certaines tribus amérindiennes. La substance est connue pour provoquer des hallucinations visuelles et des distorsions sensorielles intenses.Peu de temps après cette expérience, Sartre est victime d’hallucinations récurrentes. Il voit apparaître, autour de lui, des homards qui le suivent dans la rue, l’attendent dans les couloirs, surgissent dans son champ de vision. Il en parlera comme de "crabes", ou de "grosses bêtes aux pinces", qui deviennent une présence quasi constante, parfois intrusive, parfois presque familière.Loin de disparaître avec le temps, ces visions persistent plusieurs semaines après la prise de mescaline. Sartre, alors âgé d’environ 30 ans, s’en amuse parfois, mais en garde une certaine inquiétude. Il confiera plus tard à Simone de Beauvoir, puis à des journalistes, que ces créatures semblaient l’accompagner dans ses déplacements — une sorte de délire visuel lucide, dont il avait conscience, mais qu’il ne pouvait totalement maîtriser.Dans une interview donnée à John Gerassi dans les années 1970, Sartre expliquera avec humour :"J’ai vu des homards pendant longtemps. Ils m'accompagnaient partout. Je savais bien qu’ils n’étaient pas réels… mais ils étaient là."Cette anecdote étrange n’a rien d’un délire permanent ou pathologique. Elle montre plutôt la curiosité de Sartre pour les frontières de la perception, la nature de la conscience, et la subjectivité. Des thèmes qu’il explorera d’ailleurs dans La Nausée ou L’Imaginaire, où le trouble de la réalité occupe une place centrale.Aujourd’hui, cet épisode est devenu presque légendaire. Il illustre le côté expérimental et audacieux de Sartre, qui n’hésita pas à mettre son esprit à l’épreuve pour mieux comprendre ce qu’il appelait "l’existence pure".Alors oui, Sartre fut bien escorté par des crustacés… du moins dans sa tête.--------------------Vous cherchez des récits inspirants de course à pied ? Avec Course Epique découvrez les plus belles histoires de coureurs, amateurs comme élites, qui vous encouragent à débuter, continuer ou exceller. Ecouter Course Epique sur :Apple Podcasts : https://podcasts.apple.com/fr/podcast/course-epique/id1510967100Spotify : https://courseepique.fr/wp-content/uploads/2021/02/Spotify.pngDeezer : https://www.deezer.com/fr/show/1174282ou encore : https://shows.acast.com/course-epiqueYouTube : https://www.youtube.com/@CourseEpiqueQuel est le point commun entre une bière et un vagin ?
02:16|À première vue, difficile d’imaginer deux choses plus différentes que la bière et le vagin. L’un est une boisson conviviale, l’autre un organe intime, essentiel à la reproduction. Et pourtant, un fait scientifique inattendu les relie : leur acidité naturelle. Plus précisément, le pH de la bière est très proche de celui du vagin. Un détail curieux… mais tout à fait exact.Le pH, ou potentiel hydrogène, mesure l’acidité ou l’alcalinité d’une substance sur une échelle de 0 à 14. Un pH de 7 est neutre (comme l’eau pure), tandis qu’un pH inférieur à 7 est acide, et supérieur à 7, basique. Plus on s’éloigne de 7, plus l’acidité ou la basicité est marquée.Commençons par la bière : son pH moyen varie entre 4,0 et 4,5. Ce niveau d’acidité est en grande partie dû au malt et surtout aux houblons utilisés pendant la fabrication. Ces composants végétaux apportent non seulement de l’amertume mais aussi des acides qui empêchent le développement de bactéries indésirables. Ce pH modérément acide contribue également à la fraîcheur et à la stabilité de la boisson.Du côté du corps humain, le vagin a naturellement un pH situé entre 3,8 et 4,5. Ce milieu acide est principalement dû à la présence de lactobacilles, des bactéries bénéfiques qui transforment le glycogène (sucre produit par les cellules vaginales) en acide lactique. Cette acidité est essentielle : elle forme une barrière naturelle contre les infections, en empêchant le développement de bactéries pathogènes, de levures et d’autres micro-organismes.Ce point commun – un pH acide proche – est donc le fruit de mécanismes très différents, mais aux effets similaires : la protection. Dans les deux cas, l’acidité empêche la prolifération d’agents indésirables, qu’ils soient bactériens dans le cas de la bière, ou pathogènes dans celui du vagin. Un environnement trop basique dans l’un ou l’autre cas serait synonyme de déséquilibre, voire de contamination.Faut-il pour autant tirer des conclusions pratiques ? Pas vraiment. Ce parallèle est surtout une curiosité biologique et chimique. Il illustre comment des environnements très éloignés peuvent, par nécessité de défense, évoluer vers des conditions similaires. Cela dit, il n’est pas recommandé de comparer les deux au-delà de leur pH.En résumé, la bière et le vagin partagent un pH acide, entre 3,8 et 4,5, un chiffre discret mais crucial pour leur bon fonctionnement. Une coïncidence insolite, qui montre encore une fois que la chimie est partout, jusque dans les endroits les plus inattendus.Qu’est-ce que le mythe du gland de lait ?
02:28|Le "mythe du gland de lait" est une expression peu connue du grand public, mais riche de significations, qui remonte à l'Antiquité. Il s'agit d’une image métaphorique désignant une croyance répandue chez certains peuples anciens selon laquelle les premiers humains — ou les premiers âges de l’humanité — vivaient dans un état d’abondance naturelle, où la nourriture était offerte spontanément par la nature, sans travail ni effort.Le gland (fruit du chêne) et le lait (produit nourricier par excellence) deviennent ici des symboles d’une terre nourricière, généreuse et bienveillante, dans laquelle l’humanité vivait en harmonie avec la nature, sans agriculture, sans guerre, et sans hiérarchie sociale. On retrouve cette idée dans le mythe de l’Âge d’or, largement développé par les auteurs antiques comme Hésiode, Ovide ou Lucrèce.Chez Hésiode, dans sa Théogonie puis dans Les Travaux et les Jours, l’Âge d’or est présenté comme une époque révolue où les hommes vivaient comme des dieux : ils ne vieillissaient pas, ne travaillaient pas, et trouvaient leur nourriture sans cultiver la terre. Le gland y apparaît comme une nourriture abondante tombant des arbres, évoquant une nature autosuffisante.L’expression "gland de lait" n’est pas à prendre littéralement. Elle repose sur l’association poétique de deux aliments fondamentaux : le gland, nourriture primitive disponible en forêt, et le lait, nourriture maternelle et symbolique de l’abondance. Ensemble, ils décrivent une vision idéalisée de l’état de nature : une forme de paradis terrestre antérieur à la civilisation.Au fil du temps, ce mythe est repris, revisité et transformé. Au XVIIIe siècle, Rousseau s’en inspire pour nourrir sa réflexion sur l’état de nature et la corruption liée au progrès. L’idée d’une humanité originelle, simple et heureuse, vivant dans une égalité parfaite, hante les débats philosophiques sur l’origine de la société et de l’injustice.Dans une perspective plus moderne, le "mythe du gland de lait" sert à désigner la nostalgie d’un monde perdu, d’un lien rompu entre l’homme et la nature. Il évoque aussi les illusions d’un retour facile à une forme d’abondance naturelle, sans prendre en compte les contraintes écologiques ou les réalités sociales.En résumé, le mythe du gland de lait est une image poétique et politique, née de l’Antiquité, qui célèbre un âge d’or idéalisé où l’homme vivait sans effort, nourri par une nature généreuse. Il continue de nourrir les imaginaires, entre utopie pastorale et critique du monde moderne.Quelle est la différence entre le foin et la paille ?
01:59|Foin et paille : deux mots souvent confondus, deux matières végétales pourtant très différentes, tant par leur origine que par leur usage. Dans une grange ou un clapier, ces deux éléments peuvent cohabiter… mais ils n’ont ni le même rôle, ni la même valeur nutritive.Commençons par le foin. Il s’agit d’un mélange d’herbes séchées, récoltées en général au début de l’été. Ce sont principalement des graminées (comme le ray-grass ou la fléole) et des légumineuses (comme la luzerne ou le trèfle). Le foin est fauché avant que les plantes ne montent trop en graine, afin de conserver une bonne teneur en fibres, minéraux et protéines. Il est ensuite séché naturellement au soleil ou artificiellement, puis stocké à l’abri de l’humidité.Le foin est un aliment, principalement destiné aux animaux herbivores : chevaux, moutons, vaches, chèvres, et bien sûr… lapins. Il constitue pour eux une base essentielle de leur alimentation. Non seulement il les nourrit, mais il favorise aussi l’usure naturelle des dents chez les rongeurs et assure un bon transit intestinal. Plus le foin est vert et odorant, plus il est riche et de bonne qualité.La paille, elle, vient d’un tout autre processus. Il s’agit du résidu végétal issu de la culture de céréales comme le blé, l’orge ou l’avoine. Une fois les grains récoltés, on ne garde que les tiges sèches et creuses : c’est cela, la paille. Elle est beaucoup plus pauvre sur le plan nutritionnel. On dit même qu’elle est quasiment inerte sur le plan alimentaire. Elle n’est donc pas donnée à manger, sauf en cas de pénurie, et encore, de façon très limitée.En revanche, la paille est idéale comme litière. Elle est sèche, absorbante, confortable et isolante. Les animaux s’y couchent, s’y blottissent, y font leurs besoins. C’est ce qu’on retrouve dans les étables, les clapiers ou les poulaillers. Sa texture creuse et cassante n’est pas agréable à mâcher : un bon point, car cela évite que les animaux ne la mangent.En résumé, le foin est à la fois nourrissant et essentiel à la santé digestive des herbivores, tandis que la paille est un matériau de couchage, utile pour le confort et l’hygiène. Visuellement, on les distingue aussi : le foin est souvent plus vert, souple et odorant, la paille est jaune, rigide et sèche.Alors, si vous avez un lapin : le foin, c’est dans la gamelle. La paille, c’est dans la litière.