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Choses à Savoir - Culture générale
Pourquoi l'enfance dure-t-elle si longemps chez les humains ?
L’enfance dure exceptionnellement longtemps chez les humains par rapport à la majorité des autres espèces animales, et cette particularité s’explique par une combinaison de facteurs évolutifs, biologiques, cognitifs et sociaux.
Tout d’abord, la raison principale réside dans le développement du cerveau humain, qui est extrêmement complexe et demande beaucoup de temps pour arriver à maturité. À la naissance, le cerveau humain ne représente qu’environ 25 % de sa taille adulte, alors que chez de nombreux autres mammifères, il atteint déjà 60 à 90 %. Cette lente croissance postnatale permet une grande plasticité cérébrale, c’est-à-dire une capacité d’adaptation et d’apprentissage étendue. Le cerveau de l’enfant reste flexible pendant des années, ce qui lui permet d’acquérir le langage, des connaissances culturelles, des compétences sociales et des comportements complexes.
Ensuite, sur le plan évolutif, les humains ont adopté une stratégie différente de celle d’autres espèces. Là où certains animaux doivent être autonomes très rapidement pour survivre, l’humain mise sur un développement lent mais riche en apprentissage. Cette stratégie, dite « K-sélective », favorise un faible nombre d’enfants, des soins parentaux intensifs, une longue dépendance, mais un fort potentiel adaptatif à long terme.
Cette longue enfance est rendue possible par la structure sociale humaine. Les humains vivent en groupes et pratiquent souvent l’élevage coopératif, c’est-à-dire que d’autres membres du groupe – comme les grands-parents ou les frères et sœurs – participent à l’éducation des enfants. Cela permet à l’enfant de rester dépendant plus longtemps sans que cela mette en danger sa survie.
Enfin, l’humain est une espèce profondément culturelle. L’enfance ne sert pas seulement à grandir physiquement, elle est aussi un temps d’acculturation. Pendant cette période, l’enfant apprend à parler, à comprendre les règles sociales, à manipuler des outils, à imiter des comportements et à intégrer des normes morales. Le jeu, l’observation et l’expérimentation sociale font partie intégrante de ce long apprentissage.
En résumé, l’enfance dure si longtemps chez l’humain parce que notre cerveau met du temps à se développer, notre espèce a fait le choix évolutif de privilégier l’apprentissage plutôt que l’autonomie précoce, et notre culture nécessite un long temps de préparation. C’est un investissement évolutif qui permet aux humains de s’adapter à un monde complexe, changeant et culturellement riche.
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Quels européens ont vendu leurs femmes ?
01:56|RediffusionJe réponds de façon claire et directe à cette question en deux minutes !Pourquoi les journées du 9 au 20 décembre 1582 n'ont pas existé ?
02:13|RediffusionL'année 1582 restera dans les annales pour une raison assez curieuse. En effet, elle comporte 10 jours de moins que les années précédentes.Ainsi, les gens qui vont se coucher le 9 décembre 1582 ne s'éveillent pas, le lendemain, un 10 décembre, comme ils auraient pu s'y attendre. Non, ils se trouvent projetés directement au 20 décembre.Comment expliquer ce tour de passe-passe ? La faute, si l'on peut dire, en incombe au pape Grégoire XIII. Il en a en effet décidé de changer de calendrier. D'où l'effacement de ces 10 journées.Pour comprendre ce qui s'est passé, rappelons d'abord quel calendrier était alors utilisé en France. Il s'agissait du calendrier "julien". On l'appelait ainsi du nom de son fondateur, Jules César, qui l'a introduit dans l'Empire romain en 46 avant J.-C.Il s'agissait d'un calendrier solaire, qui remplaçait les calendriers lunaires alors en usage. Mais ce nouveau calendrier présentait un inconvénient : il était en léger décalage avec l'année solaire.Au départ, le retard est minime, mais, au XVIe siècle, soit très longtemps après l'instauration du calendrier julien, il a fini par représenter 10 jours. Ce qui gêne les contemporains, et notamment l'Église catholique, ce n'est pas tant ce décalage en lui-même que la confusion qu'il introduit dans la fixation de la date de Pâques.En effet, cette date centrale de la liturgie chrétienne est établie en fonction de l'équinoxe de printemps. Or, celle-ci est fixée officiellement au 21 mars. Sauf qu'en 1582, du fait du décalage introduit par le calendrier julien, on constate cette équinoxe dès le 11 mars !Si rien n'est fait, la date de Pâques sera de plus en plus décalée par rapport au calendrier en usage. C'est pourquoi Grégoire XIII réunit, en 1577, une commission composée de mathématiciens et d'astronomes, chargée de mettre au point un nouveau calendrier.C'est chose faite cinq ans plus tard, en 1582. En France, le Roi Henri III s'empresse d'adopter ce nouveau calendrier, qui prendra le nom de son initiateur. Ainsi, on donnera le nom de "grégorien" à ce nouveau calendrier, toujours en usage.Pourquoi Napoléon portait il un bicorne ?
01:59|RediffusionLa légende de Napoléon tient aussi à de petits détails, qui n'ont pas manqué de se graver dans la mémoire de ses contemporains, comme dans celle des générations suivantes.L'Empereur avait compris que, pour se démarquer des autres, et notamment dans les batailles, il n'avait pas besoin de porter des costumes somptueux ou des uniformes chamarrés.Son idée de génie a alors été de revêtir une tenue ordinaire, qui montrait sa simplicité et lui permettait de se distinguer de ses généraux et de ses ministres, habillés selon les canons assez pompeux de la mode masculine de l'époque.Aussi Napoléon prend-il l'habitude de passer par-dessus son uniforme une redingote grise d'aspect très simple. C'était le vêtement d'un bourgeois cossu, et non d'un Empereur, mais il traversa les siècles.Autre élément de sa tenue qui est devenu inséparable de l'Empereur, son chapeau. Il s'agit d'un bicorne, autrement dit d'un couvre-chef composé de deux coins, ou "cornes", parfois relevés.Cette coiffure militaire très banale avait peu à peu remplacé, depuis la Révolution, le tricorne, jugé moins facile à porter. Il était aussi porté, dans l'exercice de leurs fonctions, par certains fonctionnaires.Le bicorne de Napoléon était en feutre noir, doublé de satin. C'était donc un chapeau très courant. Pourquoi est-il donc passé à la postérité ? D'abord parce qu'il le portait d'une manière très simple, sans autre décoration qu'une cocarde. En effet, il ne comportait ni plumet ni galon.Mais si ce bicorne est devenu si célèbre, dès l'époque où il fut arboré par Napoléon, c'est surtout parce que l'Empereur ne le portait pas à la manière habituelle. En effet, les militaires et les officiels portaient ce chapeau de telle sorte que les deux cornes soient perpendiculaires aux épaules.Mais Napoléon adopte une autre façon de porter son bicorne. Une fois sur sa tête, les deux coins sont parallèles à la ligne des épaules. Dès lors, la silhouette de cet homme engoncé dans sa redingote grise, la tête coiffée de son célèbre bicorne, est entrée dans la légende.Pourquoi l’eau ne bout pas toujours à 100 degrés Celsius ?
01:35|Rediffusion Je réponds de façon claire et directe à cette question en deux minutes !Pourquoi y a-t-il des miroirs dans les ascenseurs ?
01:41|RediffusionEn entrant dans un ascenseur, vous vous trouvez toujours face à un miroir. On en a tellement l'habitude qu'on cherche rarement à connaître la raison de leur présence.Si aucun ascenseur n'est dépourvu de glace, c'est que la présence de cet accessoire a été rendue obligatoire. Elle est imposée par la norme EN 81-70, adoptée en 2018, qui porte notamment sur les dimensions, les commandes et les accessoires des ascenseurs.En effet, le miroir a un effet rassurant. Voir son reflet dans la glace peut distraire une personne un peu claustrophobe.Pendant qu'elle se regarde dans le miroir, elle pense moins aux dimensions réduites de la boîte mouvante dans laquelle elle se trouve enfermée. Distraire ainsi les usagers était encore plus utile à l'époque où les ascenseurs, créés au milieu du XIXe siècle, se déplaçaient beaucoup moins vite qu'aujourd'hui.Au lieu de contempler, durant de longues minutes, le mur nu de la cabine, ou la tête de son voisin, l'usager pouvait ainsi se distraire en regardant son reflet dans le miroir. Une attitude un peu narcissique, certes, mais à l'effet psychologique indéniable.Même si vous ne faites pas partie des quelque 5 % de Français souffrant de claustrophobie, vous ne vous sentez pas forcément à l'aise dans un espace aussi exigu. Et si l'ascenseur est bondé, la sensation d'étouffement peut être encore plus pénible.D'où la présence de miroirs dans les ascenseurs. En effet, ils ne contribuent pas seulement à rassurer les usagers, ils semblent agrandir l'espace. On a donc l'impression, en entrant dans un ascenseur, qu'il est plus grand que sa taille réelle. L'usager se sent donc moins à l'étroit et respire mieux.L'installation de miroirs dans les ascenseurs évite ainsi de nombreuses crises d'angoisse ou même de panique. Mais ce sont aussi des accessoires commodes.En effet, imaginez que vous avez un rendez-vous important. En entrant dans l'ascenseur qui vous y conduit, vous ne manquez pas de jeter un coup d'œil pour vérifier votre tenue et y apporter quelques retouches si besoin est.Qu’est-ce que la stylométrie ?
01:53|RediffusionJe réponds de façon claire et directe à cette question en deux minutes !Comment expliquer l'effet « retour du soldat » ?
02:00|RediffusionDès la fin du XIXe siècle, des scientifiques ont observé un curieux phénomène, baptisé l'effet "retour du soldat". Il se traduit par des naissances plus nombreuses de garçons après une guerre.Ce qui a notamment été observé à l'issue des deux conflits mondiaux. Plusieurs hypothèses ont été échafaudées pour tenter d'expliquer ce curieux phénomène démographique.Certains scientifiques ont pensé que cet effet "retour du soldat" marquait tout simplement un retour à l'équilibre entre les sexes après les pertes masculines occasionnées par la guerre.Ils soulignent également que l'environnement dans lequel vivent les futures mères peut influer sur le sexe de l'enfant à naître. Ainsi, pour des raisons liées à la production hormonale et à la composition même du fœtus, les périodes troublées, comme les conflits, seraient moins favorables à la naissance de garçons. De ce fait, les périodes d'après-guerre marqueraient le retour à l'équilibre déjà évoqué.D'autres ont souligné l'écart entre la santé souvent défaillante des soldats rescapés des combats et le meilleur état physique de leurs partenaires.Par ailleurs, un psychologue japonais a également insisté sur une forme de sélection naturelle qui aurait tendance à se manifester durant une guerre.Il considère en effet que les soldats les mieux armés pour survivre à la guerre sont, dans l'ensemble, plus grands que leurs condisciples. Ses travaux l'ont amené à remarquer une différence de taille significative entre les combattants survivants et leurs camarades morts au combat.Et, selon ce scientifique, ces pères plus grands auront tendance à engendrer plus de garçons que de filles. Une autre psychologue estime que ce nombre plus élevé de naissances masculines s'explique surtout par une modification hormonale de femmes souvent amenées à exercer, durant une guerre, des rôles réservés d'habitude aux hommes.S'il se poursuivait trop longtemps, cet effet "retour du soldat" pourrait-il encore modifier le sex-ratio qui, à la naissance, est déjà favorable aux garçons, avec 105 naissances en moyenne, contre 100 naissances de filles ? Un écart toutefois compensé, notamment, par une mortalité infantile légèrement supérieure chez les garçons.Pourquoi obéissons-nous aveuglément aux ordres ?
02:20|Pourquoi des individus ordinaires peuvent-ils commettre l’irréparable simplement parce qu’on le leur a demandé ? Cette question troublante est au cœur de l’expérience de Milgram, menée au début des années 1960 à Yale. Le psychologue américain Stanley Milgram voulait comprendre jusqu’où une personne ordinaire pouvait aller par simple obéissance à l’autorité.Le principe était simple mais redoutable : des volontaires devaient administrer des chocs électriques à une autre personne (complice de l’expérience) chaque fois qu’elle répondait mal à une question. Les chocs devenaient de plus en plus puissants, et pourtant, près de 65 % des participants ont obéi jusqu’au bout, infligeant des douleurs fictives extrêmes, simplement parce qu’un chercheur en blouse blanche leur disait de continuer.Mais ce que Milgram avait mis en lumière, ce n’était pas une cruauté innée, mais un mécanisme profondément humain : la délégation de responsabilité. Face à une autorité perçue comme légitime, beaucoup cessent de se voir comme les auteurs de leurs actes. Ils obéissent, et transfèrent le poids moral de leurs gestes à celui qui donne l’ordre.Soixante ans plus tard, des chercheurs belges de l’université de Gand ont voulu pousser l’analyse plus loin : que se passe-t-il concrètement dans notre cerveau quand nous obéissons ? Grâce à l’imagerie cérébrale, ils ont observé que lorsqu’un individu reçoit un ordre, l’activité dans les zones du cerveau liées à la prise de décision autonome et au jugement moral diminue significativement.En d’autres termes, le cerveau “se met en veille” sur le plan moral lorsqu’il obéit. Les chercheurs ont aussi noté une baisse de l’activation dans le cortex préfrontal, une région-clé impliquée dans le raisonnement éthique et la réflexion personnelle. Résultat : nous ne ressentons pas la même culpabilité que si nous avions agi de notre propre chef.Plus surprenant encore, les chercheurs ont constaté que le simple fait de recevoir un ordre rendait les participants moins sensibles à la souffrance d’autrui. Comme si leur empathie était anesthésiée par la hiérarchie.Cela ne signifie pas que nous sommes tous des exécutants sans conscience, mais que notre cerveau est câblé pour privilégier la cohésion sociale et l’obéissance, parfois au détriment du libre arbitre. Historiquement, cela a pu être utile dans des groupes organisés. Mais dans certaines circonstances, cela peut mener au pire.Ainsi, que ce soit dans un laboratoire ou dans l’Histoire, l’obéissance n’est jamais neutre. Et comprendre comment notre cerveau y réagit, c’est se donner une chance d’y résister.Pourquoi les ventilateurs ont-ils un minuteur en Corée du sud ?
02:01|La présence d’un minuteur sur les ventilateurs en Corée du Sud est directement liée à une croyance populaire très répandue, connue sous le nom de "fan death" (mort par ventilateur). Selon cette idée, dormir dans une pièce hermétiquement close avec un ventilateur en marche pourrait provoquer la mort, notamment pendant la nuit.Cette croyance, encore très ancrée dans l’imaginaire collectif sud-coréen, a plusieurs explications — aucune scientifiquement fondée, mais toutes révélatrices d’un mélange de préoccupations médicales, culturelles et historiques.Les explications avancéesPlusieurs théories ont été proposées pour expliquer cette "mort par ventilateur" :L’asphyxie : le ventilateur ferait baisser le taux d’oxygène ou augmenterait celui de dioxyde de carbone dans une pièce close. En réalité, un ventilateur ne consomme pas d’oxygène : il brasse simplement l’air existant.L’hypothermie : selon cette hypothèse, un souffle d’air constant pendant la nuit pourrait faire chuter la température corporelle jusqu’à provoquer la mort, surtout chez des personnes âgées ou affaiblies. Là encore, aucune donnée scientifique sérieuse ne vient confirmer ce lien.Les perturbations du rythme respiratoire : certains avancent que le souffle d’air perturberait la respiration durant le sommeil. Mais aucune étude n’a pu établir de mécanisme réel.Une origine historique et politique probableCe mythe pourrait avoir été renforcé — voire entretenu — dans les années 1970 par les autorités sud-coréennes, à une époque où le gouvernement cherchait à limiter la consommation d’électricité. Encourager les gens à éteindre les ventilateurs pendant la nuit via une "alerte santé" aurait été un moyen détourné de réduire la demande énergétique sans imposer de restrictions officielles.Pourquoi le minuteur ?Face à cette croyance, les fabricants coréens ont intégré un minuteur automatique sur leurs ventilateurs, permettant à l’appareil de s’éteindre après une durée déterminée. Ce geste rassurant répond à la demande des consommateurs, même si le risque est inexistant. C’est un exemple typique de technologie façonnée par une croyance culturelle.En résuméLa mort par ventilateur est une légende urbaine coréenne profondément ancrée, sans base scientifique, mais avec des racines historiques et sociales. Elle a néanmoins eu un impact concret sur la conception des produits domestiques, illustrant comment une croyance peut façonner la technologie d’un pays.