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Choses à Savoir - Culture générale

Pourquoi le Groenland est-il danois ?

Le Groenland, immense île glacée située entre l’Atlantique Nord et l’Arctique, est aujourd’hui rattaché au Royaume du Danemark. Pourtant, il ne s’agit ni d’une colonie classique ni d’une terre peuplée majoritairement de Danois. Alors pourquoi le Groenland est-il danois ? Pour le comprendre, il faut remonter dans l’histoire.


Des Inuits aux Vikings

Le Groenland est habité depuis des millénaires par des peuples inuit venus de l’Arctique canadien. Vers l’an 982, l’explorateur viking Erik le Rouge, originaire de Norvège, fonde les premières colonies européennes sur la côte sud-ouest de l’île. À cette époque, le Groenland est associé à la Norvège, royaume dont dépendaient les Vikings installés en Islande et au Groenland.


Une union avec le Danemark

Au XIVe siècle, la Norvège entre en union avec le Danemark, formant la Couronne dano-norvégienne. Lorsque cette union est dissoute en 1814 à la suite des guerres napoléoniennes, la Norvège est cédée à la Suède, tandis que le Danemark conserve le Groenland, l’Islande et les îles Féroé.

C’est donc par héritage historique, à travers l’union médiévale entre la Norvège et le Danemark, que le Groenland devient officiellement danois.


Une colonie puis une province danoise

Au XIXe siècle, le Groenland devient une colonie danoise à part entière. En 1953, il est intégré à la Constitution du Danemark et devient une province danoise, avec représentation au Parlement danois.

Mais cette intégration politique ne signifie pas assimilation culturelle : la population est majoritairement inuite, avec sa propre langue et ses traditions. Progressivement, une volonté d’autonomie se fait sentir.


Une autonomie croissante

En 1979, le Danemark accorde au Groenland un statut d’autonomie interne, lui permettant de gérer ses affaires locales. En 2009, un nouveau pas est franchi avec l’octroi du « gouvernement autonome » : le Groenland obtient le contrôle de presque tous les domaines, sauf la défense, les affaires étrangères et la monnaie, qui restent gérés par Copenhague.

Aujourd’hui, le Groenland est un territoire autonome au sein du Royaume du Danemark, avec son propre gouvernement et son propre Parlement. Il est même sorti de l’Union européenne en 1985, contrairement au Danemark, à la suite d’un référendum.


En résumé

Le Groenland est danois en raison de liens historiques anciens avec la Norvège, puis du héritage politique laissé par l’union avec le Danemark. Mais il est aussi un territoire autonome, à l’identité forte, qui pourrait un jour — qui sait ? — choisir de devenir totalement indépendant.

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  • Pourquoi “l'indice ratatouille” est-il en baisse ?

    01:32|
    Aujourd’hui, on va parler d’un indice économique un peu particulier… et très français : l’indice ratatouille.Qu’est-ce que c’est ?L’indice ratatouille mesure le déficit commercial de la France sur cinq légumes emblématiques de la ratatouille : tomates, courgettes, poivrons, aubergines et oignons. En clair, il compare ce que nous importons à ce que nous exportons pour ces produits.Et les chiffres sont parlants : en 2022, le déficit commercial pour ces légumes a atteint 744 millions d’euros, selon un rapport du Haut-Commissariat au Plan. Pourquoi cet indice est-il en baisse ?Plusieurs raisons expliquent cette tendance :1. Désindustrialisation agricole : la France a progressivement réduit sa production de certains légumes, préférant importer plutôt que produire localement.2. Compétitivité : les coûts de production en France sont souvent plus élevés que dans d'autres pays, rendant nos produits moins compétitifs.3. Consommation : la demande pour ces légumes reste forte, mais l'offre locale ne suit pas, d'où une augmentation des importations.Comment inverser la courbe ?Pour améliorer cet indice, plusieurs actions peuvent être envisagées :Soutenir la production locale : en aidant les agriculteurs à produire ces légumes, notamment via des subventions ou des formations.Investir dans l'innovation agricole : utiliser des technologies modernes pour augmenter les rendements et réduire les coûts.Sensibiliser les consommateurs : encourager l'achat de produits locaux et de saison.En conclusionL’indice ratatouille, au-delà de son nom amusant, révèle des enjeux économiques et agricoles majeurs pour la France. Il est essentiel de prendre conscience de notre dépendance aux importations pour des produits que nous pourrions cultiver localement.
  • Pourquoi le point Nemo est-il l'endroit le plus inaccessible de la Terre ?

    02:08|
    Avez-vous déjà entendu parler du point Nemo ? C’est un endroit unique sur notre planète. Un lieu dont on dit qu’il est le plus isolé du monde. Mais où se trouve-t-il exactement, et pourquoi fascine-t-il autant ?Le point Nemo est ce qu’on appelle le pôle d'inaccessibilité océanique. En d’autres termes, c’est le point de l’océan le plus éloigné de toute terre émergée. Il se situe dans le sud de l'océan Pacifique, à environ 2 688 kilomètres des trois terres les plus proches : l’île Ducie (au nord), l’île Motu Nui, qui fait partie des îles de Pâques (au nord-est), et l’île Maher, en Antarctique (au sud).Ce point a été calculé pour la première fois en 1992 par un ingénieur croate, Hrvoje Lukatela, à l’aide de modèles informatiques et de coordonnées GPS. Il se trouve aux environs de la latitude 48°52.6′ Sud et de la longitude 123°23.6′ Ouest.Son nom, "Nemo", est bien sûr un clin d’œil au célèbre capitaine du Nautilus dans le roman de Jules Verne "Vingt mille lieues sous les mers". En latin, "nemo" signifie d’ailleurs… "personne". Un nom parfaitement approprié pour ce lieu si reculé.Ce qui rend le point Nemo fascinant, c’est son isolement extrême. Aucune île habitée à l’horizon. Pas de routes maritimes commerciales. Aucun survol régulier d’avion. Si vous vous trouviez là, les humains les plus proches seraient probablement… les astronautes à bord de la Station spatiale internationale, qui passe parfois à seulement 400 km au-dessus de ce point, bien plus près que n’importe quel continent.Le point Nemo est aussi devenu une zone de "cimetière spatial". Depuis les années 1970, les agences spatiales, dont la NASA ou Roscosmos, y font tomber en fin de vie leurs satellites, sondes ou stations spatiales, comme ce fut le cas pour la station MIR en 2001. Pourquoi là ? Justement parce que c’est une zone quasi déserte, minimisant les risques pour les populations et la navigation.Sur le plan biologique, les eaux autour du point Nemo sont très pauvres en vie marine : peu de nutriments, peu de lumière, peu de courant. Un véritable désert aquatique.En résumé, le point Nemo est une sorte de bout du monde maritime. Une curiosité géographique, un symbole de solitude absolue sur Terre — et une petite touche de science-fiction quand on pense que ce sont les astronautes, depuis l’espace, qui peuvent être ses visiteurs les plus proches.
  • Quel est le poète qui a inventé la chasse d'eau ?

    02:01|
    Aujourd’hui, une petite histoire surprenante… Celle d’un poète anglais de la Renaissance… qui a changé notre quotidien sans que personne ou presque ne connaisse son nom. Il s’appelait John Harington. Et il est l’inventeur… de la chasse d’eau !Oui, vous m’avez bien entendu. Derrière ce geste anodin — tirer la chasse — il y a l’idée brillante d’un écrivain du XVIᵉ siècle. Mais revenons un peu en arrière.John Harington naît en 1560, dans une famille aristocratique. C’est un homme cultivé, proche de la reine Élisabeth Iʳᵉ. Il écrit des poèmes, des satires, il traduit Virgile… Bref, un pur esprit de cour. Mais un poète un peu trop espiègle : ses écrits licencieux lui valent d’être temporairement banni de la cour.Pendant cet exil, il se passionne pour un sujet bien plus terre-à-terre… l’hygiène ! Car à l’époque, les toilettes sont un véritable problème. On utilise encore des pots de chambre, des latrines puantes… même dans les palais royaux.Harington se dit qu’on peut faire mieux. Il conçoit alors un dispositif qu’il baptise malicieusement "Ajax" — un jeu de mots entre le héros grec et le mot anglais jakes, qui désigne les latrines.Le principe ? Simple et génial : une cuvette reliée à un réservoir d’eau. Quand on actionne un levier, une grande quantité d’eau est libérée… et nettoie la cuvette. Autrement dit : la première chasse d’eau moderne !Harington écrit même un livret détaillant son invention : A New Discourse upon a Stale Subject: The Metamorphosis of Ajax. Sous couvert d’humour, il décrit précisément le mécanisme.Séduite par l’idée, la reine Élisabeth elle-même fait installer un exemplaire dans son palais de Richmond. Mais à l’époque, les villes n’ont pas encore les réseaux d’égouts nécessaires. L’invention reste donc marginale.Ce n’est qu’au XIXᵉ siècle, avec l’essor de l’urbanisme moderne, que la chasse d’eau inspirée par Harington se généralisera dans les foyers.Alors, la prochaine fois que vous tirez la chasse, ayez une petite pensée pour ce poète-inventeur visionnaire. John Harington, l’homme qui a prouvé… qu’un esprit brillant pouvait vraiment s’intéresser à tout. Même… aux toilettes !
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    Vous avez sûrement déjà entendu l’acronyme LGBTQIA+, mais savez-vous précisément ce qu’il signifie ? Et pourquoi a-t-on vu cet acronyme évoluer au fil du temps ?À l’origine, dans les années 80 et 90, on utilisait souvent le sigle GLBT, pour Gays, Lesbiennes, Bisexuels, Transgenres. À l’époque, l’ordre des lettres mettait en avant les gays, qui étaient les plus visibles dans le mouvement militant, notamment en Amérique du Nord.Mais rapidement, ce sigle a évolué vers LGBT, inversant les deux premières lettres. Pourquoi ? Pour donner une visibilité accrue aux lesbiennes, longtemps marginalisées au sein même des luttes pour les droits des minorités sexuelles. Ce changement, symbolique mais fort, reflétait une volonté de plus d’égalité et d’inclusivité.Puis, à partir des années 2000, l’acronyme s’est enrichi pour mieux représenter la diversité des identités de genre et des orientations sexuelles.Aujourd’hui, on parle donc souvent de LGBTQIA+. Détaillons ce que signifie chaque lettre :L pour Lesbienne : une femme attirée affectivement et/ou sexuellement par d’autres femmes.G pour Gay : un homme attiré par d’autres hommes, mais le terme est aussi parfois utilisé de manière plus large.B pour Bisexuel(le) : une personne attirée par les deux sexes.T pour Transgenre : une personne dont l’identité de genre ne correspond pas au sexe assigné à la naissance.Q pour Queer : un terme revendiqué par celles et ceux qui rejettent les étiquettes traditionnelles, ou qui vivent leur identité de manière fluide.I pour Intersexe : désigne les personnes nées avec des caractéristiques sexuelles ne correspondant pas aux normes binaires homme/femme.A pour Asexuel(le) ou Aromantique : une personne qui n’éprouve pas d’attirance sexuelle et/ou romantique.Et le + ? Il marque l’ouverture à d’autres identités ou expressions de genre qui ne sont pas explicitement mentionnées, comme les personnes pansexuelles, non-binaires, agenres, etc. Cela souligne que cet acronyme n’est pas figé : il évolue au rythme des prises de conscience et des revendications.En résumé, si l’on est passé de GLBT à LGBTQIA+, c’est pour refléter une plus grande diversité et lutter contre l’invisibilisation de certaines identités. L’acronyme est devenu un symbole d’inclusion et de respect pour la pluralité des expériences humaines liées au genre et à la sexualité.
  • Comment le Projet Innocence a-t-il sauvé des centaines de condamnés à mort ?

    02:16|
    Ce projet a été créé aux Etats Unis en 1992. Dans les années 1990, de nouvelles techniques d’analyse de l’ADN commencent à révolutionner les enquêtes criminelles. Et deux avocats new-yorkais, Barry Scheck et Peter Neufeld réalisent que ces outils pourraient aussi être utilisés a posteriori, pour réexaminer les preuves de vieux dossiers judiciaires.Ils fondent alors le Projet Innocence, avec un objectif simple mais ambitieux : utiliser l’ADN pour innocenter les personnes condamnées à tort.Le besoin est immense. Aux États-Unis, le système judiciaire repose fortement sur les témoignages oculaires, les aveux (parfois extorqués), les identifications douteuses ou des expertises scientifiques dépassées. Or, de nombreuses études ont montré que ces éléments sont loin d’être infaillibles.Grâce aux tests ADN, le Projet Innocence a mis en évidence des erreurs judiciaires massives. Selon ses statistiques, depuis sa création, plus de 375 personnes ont été formellement innocentées grâce à ces analyses. Parmi elles, 21 avaient été condamnées à mort.Chaque dossier raconte une tragédie humaine : des années, parfois des décennies passées derrière les barreaux pour des crimes jamais commis.Mais le Projet Innocence ne se limite pas à ces cas spectaculaires. Il a aussi contribué à réformer le système judiciaire. L’association milite pour des pratiques plus rigoureuses :amélioration des procédures d’identification ;enregistrement vidéo des interrogatoires ;contrôle des expertises scientifiques ;préservation systématique des preuves ADN.Le mouvement a essaimé dans le monde entier. Des "Innocence Projects" existent aujourd’hui au Canada, au Royaume-Uni, en Australie, en Europe… En France, l’initiative a inspiré la création de la Clinique juridique de l’Innocence en 2013.Au-delà des chiffres, le Projet Innocence a changé le regard sur la justice. Il a montré qu’aucun système n’est infaillible. Même dans des démocraties avancées, des innocents peuvent être condamnés. Le recours à des outils scientifiques rigoureux — comme l’ADN — est donc essentiel pour garantir un procès équitable.En résumé : en réexaminant les preuves avec des méthodes modernes, le Projet Innocence a permis de libérer des centaines de personnes injustement condamnées. Mais surtout, il a rappelé une vérité fondamentale : en matière de justice, la recherche de la vérité doit toujours primer.
  • Pourquoi dit-on "c'est le b.a.-ba" ?

    01:37|
    Vous avez sûrement déjà entendu cette expression : "C’est le b.a.-ba." Elle sert à désigner ce qu’il y a de plus simple, de plus élémentaire dans un domaine. Mais d’où vient cette curieuse formule ?Eh bien, pour le comprendre, il faut remonter à une époque où apprendre à lire était tout sauf évident. Pendant des siècles, l’apprentissage de la lecture commençait par la mémorisation de l’alphabet. Et pour cela, on utilisait ce qu’on appelait un abécédaire. C’était souvent un petit livre ou une planche sur laquelle figuraient les lettres de l’alphabet accompagnées de syllabes simples.Or, comment apprenait-on à associer les lettres pour former des sons ? En les combinant deux par deux. On enseignait par exemple :B + A = BAC + A = CAD + A = DA, et ainsi de suite.On commençait donc littéralement par : B.A.D’où l’expression b.a.-ba, qui évoque ce tout premier pas dans l’apprentissage de la lecture. C’était le socle, la base absolue, le point de départ de toute connaissance. Au fil du temps, cette formule est passée dans le langage courant pour désigner non plus seulement les rudiments de la lecture, mais ceux de n’importe quel domaine : le b.a.-ba de la cuisine, le b.a.-ba de l’astronomie, le b.a.-ba de la photographie…On la retrouve dès le Moyen Âge dans des textes pédagogiques, et surtout à partir du XVIIe siècle, époque où l’instruction primaire commence à se développer davantage en Europe. L’expression va peu à peu s’imposer dans le français courant.Petite anecdote amusante : en anglais ou en allemand, c'est diffétrent, on utilise encore aujourd’hui une autre expression "l'ABC" ou les ABCs pour parler des bases d’un sujet.
  • Pourquoi les nazis ont-ils subi des attaques de poil à gratter ?

    02:01|
    Oui, c’est tout à fait vrai — c’est un de ces petits épisodes insolites et méconnus de la guerre secrète menée par les Britanniques pendant la Seconde Guerre mondiale.Les services secrets britanniques, notamment la branche des opérations spéciales connue sous le nom de SOE (Special Operations Executive), étaient passés maîtres dans l’art de la guerre non conventionnelle : sabotage, désinformation, gadgets… et même utilisation de poil à gratter !Le produit en question était effectivement fabriqué à partir de la poudre de graines de pois mascate (Mucuna pruriens), une plante tropicale dont les poils provoquent une démangeaison intense au contact de la peau. Les Britanniques appelaient cette poudre Itching Powder.Le but était de perturber le moral et le confort des marins allemands. La poudre était clandestinement répandue sur les vêtements, notamment sur les sous-vêtements, les chaussettes ou les uniformes. Pour cela, des agents et des résistants pouvaient intervenir dans les ports où les navires allemands faisaient escale, ou contaminer les lots de vêtements envoyés aux forces allemandes.Bien sûr, cette arme était plus psychologique que stratégique. On ne s’attendait pas à faire couler des navires avec du poil à gratter ! Mais il est avéré qu’au moins une fois, un navire allemand a été contraint de faire demi-tour vers le port pour que l’équipage puisse se débarrasser des vêtements contaminés, les démangeaisons étant insupportables et rendant la vie à bord invivable.Ces méthodes illustrent bien l’esprit d’innovation des Britanniques dans la guerre secrète. En parallèle des actions de sabotage plus classiques, ils expérimentaient des moyens de semer le désordre et le malaise chez l’ennemi, parfois avec une bonne dose d’humour noir.On ignore en revanche l’ampleur réelle de cette tactique : les archives et témoignages sur ces opérations restent rares. Mais ce fait est bien documenté dans les travaux d’historiens de la guerre secrète, et cité par exemple dans les livres sur les "gadgets" du SOE ou sur les techniques de guerre psychologique utilisées par les Alliés.Donc oui : c’est une histoire véridique… et un excellent sujet pour piquer la curiosité de tes auditeurs !
  • Pourquoi le mouvement skinhead est-il antiraciste ?

    02:47|
    Quand on évoque aujourd’hui le mot skinhead, beaucoup l’associent spontanément à des groupes violents d’extrême droite, voire néonazis. Pourtant, ce que l’on sait moins, c’est qu’à ses origines, le mouvement skinhead était tout à fait à l’opposé de ces idéologies. Il était apolitique, prolétaire et profondément multiracial. Alors, comment expliquer ce grand écart ?Tout commence dans l’Angleterre ouvrière de la fin des années 1960. Le pays connaît alors d’importantes vagues d’immigration venues des Caraïbes, notamment de Jamaïque. Ces nouveaux arrivants apportent avec eux leur culture, leur musique — le ska, le rocksteady, puis le reggae — et leur style vestimentaire.Dans les quartiers populaires de Londres ou de Birmingham, une rencontre se produit entre les jeunes blancs issus du milieu ouvrier, souvent anciens mods — un autre mouvement centré sur la musique et l’élégance vestimentaire — et les jeunes immigrés jamaïcains. Tous partagent les mêmes difficultés sociales, les mêmes quartiers et une passion commune pour la musique et la danse. De cette fusion culturelle naît le style skinhead.À l’origine, les skinheads arborent un look bien spécifique : crâne rasé ou cheveux très courts, chemises à carreaux, bretelles, jeans, bottes — une manière d’affirmer leur appartenance au monde ouvrier. Mais surtout, le mouvement est profondément métissé : dans les soirées blues parties, on danse ensemble, blancs et noirs, sur les sons jamaïcains. Le racisme est absent de cette culture naissante.Politiquement, le mouvement est au départ apolitique : il s’agit surtout d’une fierté de classe, une revendication d’identité ouvrière face à une société britannique en mutation, marquée par les inégalités économiques.Alors pourquoi ce glissement ? Dans les années 70 et 80, certains groupes d’extrême droite, comme le National Front, vont chercher à récupérer l’esthétique skinhead, en attirant les jeunes désœuvrés vers des discours racistes et nationalistes. Les médias, eux, simplifient : le look skinhead devient associé à la violence et au racisme, occultant totalement ses racines multiraciales.En réaction, de nombreux skinheads originels créent des mouvements comme SHARP (Skinheads Against Racial Prejudice), pour rappeler les vraies valeurs du mouvement.En somme, dire que le mouvement skinhead était à l’origine l’opposé des idéologies racistes n’est pas un paradoxe, mais une réalité historique : un mouvement né de la rencontre et de la mixité culturelle, avant d’être dévoyé par des groupes extrémistes.
  • Quelle est la différence entre "conjoint" et "concubin" ?

    01:53|
    Dans la vie quotidienne comme dans les textes juridiques, on entend souvent les termes "conjoint" et "concubin". Pourtant, ces deux notions ne désignent pas exactement la même chose. Quelle est la différence ?Commençons par le mot "conjoint". Sur le plan juridique, un conjoint est une personne unie par un mariage. Autrement dit, deux personnes sont "conjoints" dès lors qu'elles se sont mariées civilement. Cela leur confère un statut juridique précis et de nombreux droits et devoirs, définis par le Code civil. Par exemple :devoir de fidélité, de respect, d’assistance, de communauté de vie ;protection en matière de succession (le conjoint survivant est héritier) ;droits en matière de fiscalité (imposition commune) ;droits sociaux (pensions de réversion, couverture santé).On parle également de conjoint dans le cadre d’un PACS (pacte civil de solidarité). Même si le terme juridique précis est "partenaire", dans le langage courant et dans certains textes, on peut dire que deux personnes pacsées sont aussi des "conjoints", car elles ont formalisé leur union auprès de l’État, avec des droits et devoirs proches de ceux du mariage — mais moins étendus.Passons maintenant au terme "concubin". Un concubin est une personne en couple avec quelqu’un sans mariage ni PACS. Le concubinage est une union de fait : il n’existe pas de formalisation juridique obligatoire. Les concubins vivent ensemble de manière stable et continue, mais sans contrat officiel.Le concubinage, parfois appelé "union libre", n’entraîne pas les mêmes droits que le mariage ou le PACS :pas de protection automatique en cas de décès (le concubin survivant n’est pas héritier) ;pas d’imposition commune ;peu de droits en matière sociale (pas de pension de réversion).Il existe toutefois une reconnaissance minimale : les concubins peuvent obtenir des certificats de concubinage pour prouver leur vie commune auprès de certaines administrations.En résumé, la différence tient donc à la nature de l’union :Conjoint = union formalisée (mariage ou PACS) → statut juridique solide, nombreux droits ;Concubin = union de fait → peu ou pas de droits juridiques.C’est une distinction importante, notamment pour les questions de succession, de fiscalité ou de protection en cas de décès. D’où l’intérêt de bien comprendre les implications de son choix de vie commune !