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Choses à Savoir - Culture générale
Pourquoi La Liberté guidant le peuple n’est pas un tableau sur la Révolution de 1789 ?
À première vue, La Liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix semble tout droit sortie de la Révolution française de 1789 : une femme aux seins nus brandit le drapeau tricolore, une foule en armes avance sur des cadavres, et l’ambiance est à l’insurrection. Beaucoup s’imaginent qu’il s’agit d’une représentation de la prise de la Bastille. Pourtant, ce tableau ne représente pas 1789. Il évoque un autre moment clé de l’histoire de France : les Trois Glorieuses, c’est-à-dire la révolution de juillet 1830.
À cette époque, la France est sous la monarchie restaurée. Charles X, frère de Louis XVI, est au pouvoir, mais son autoritarisme croissant provoque la colère du peuple. En juillet 1830, il tente un passage en force en suspendant la liberté de la presse et en restreignant le droit de vote. En réaction, Paris se soulève pendant trois jours — du 27 au 29 juillet — et chasse le roi du pouvoir. Ces journées sont restées dans l’histoire sous le nom de « Trois Glorieuses ». Elles marquent la fin de la Restauration et l’avènement de la monarchie de Juillet, dirigée par Louis-Philippe.
C’est cet événement que Delacroix a voulu immortaliser. Dans une lettre à son frère, il écrit : « J’ai entrepris un sujet moderne, une barricade. Et si je n’ai pas combattu pour mon pays, du moins peindrai-je pour lui. » Le peintre ne cherche donc pas à représenter une révolution passée, mais bien celle de son époque, qu’il transforme en une scène mythique et intemporelle.
La femme centrale du tableau n’est pas une figure réelle, mais une allégorie de la Liberté, inspirée de l’Antiquité. Elle incarne l’élan populaire et révolutionnaire, avec ses attributs symboliques : bonnet phrygien, drapeau tricolore, démarche héroïque. Autour d’elle, on reconnaît des personnages issus de toutes les classes sociales : bourgeois, ouvriers, étudiants, mêlés dans une même lutte.
Alors pourquoi la confusion persiste-t-elle avec 1789 ? Tout simplement parce que Delacroix a volontairement emprunté les codes visuels et émotionnels de la Révolution française. Il voulait inscrire 1830 dans une continuité révolutionnaire, évoquer une idée universelle de liberté et de soulèvement.
En somme, La Liberté guidant le peuple n’est pas un tableau historique au sens strict, mais une œuvre symbolique, engagée, qui transcende l’actualité pour exalter l’esprit révolutionnaire. C’est cette ambiguïté entre histoire réelle et mythe républicain qui explique, encore aujourd’hui, les malentendus sur son véritable sujet.
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Pourquoi dit-on “tchin tchin” en trinquant ?
03:05|Pour bénéficier de 4 mois offerts sur votre abonnement de 2 ans à NordVPN, veuillez cliquer sur ce lien:https://nordvpn.com/savoir---------------L’expression « tchin tchin », que l’on utilise en trinquant pour porter un toast, peut sembler française… mais ses origines sont en réalité surprenantes et exotiques. Loin d’être une onomatopée purement liée au bruit des verres, « tchin tchin » viendrait du chinois ! Voici l’histoire détaillée de cette formule à la fois familière et mal comprise.Il est tentant de croire que « tchin tchin » est une onomatopée imitant le bruit cristallin des verres qui s’entrechoquent. Ce mythe est souvent relayé, mais il semble être une rationalisation a posteriori. Bien sûr, il est possible que ce jeu sonore ait renforcé l’usage et la mémorisation du mot, mais ce n’est pas l’origine première de l’expression.Une origine chinoise… via l’armée colonialeL’expression « tchin tchin » aurait été popularisée en France au XIXe siècle par les soldats et marins français en poste en Extrême-Orient, notamment en Chine. À cette époque, les interactions entre Français et Chinois se multiplient, dans un contexte à la fois commercial et colonial.En chinois mandarin, pour dire « à votre santé » en levant son verre, on dit « qǐng qǐng » (請請) ou parfois simplement « qǐng », qui signifie littéralement « je vous en prie » ou « s’il vous plaît, je vous invite à boire ». La prononciation de « qǐng qǐng » se rapproche de « tchin tchin » à l’oreille d’un francophone.Les soldats et diplomates français, séduits par cette formule conviviale, auraient alors adopté cette manière de trinquer, en imitant la sonorité sans en comprendre tout à fait le sens exact. L’expression a ensuite traversé les océans et s’est installée dans l’usage courant en France, devenant une façon légère et joyeuse de porter un toast.Confusion avec le bruit du verre ?Une formule internationale… mais à double tranchantIroniquement, bien que d’origine chinoise, « tchin tchin » ne s’utilise pas aujourd’hui en Chine pour trinquer. Et attention : au Japon, par exemple, cette expression peut prêter à sourire, car « chin chin » (ちんちん) est un mot familier pour désigner le pénis dans le langage enfantin !Origine probable : expression chinoise (« qǐng qǐng ») importée par les soldats français au XIXe siècle.Sens initial : « je vous en prie », invitation à boire ensemble.Utilisation actuelle : manière conviviale et universelle de trinquer en France.Fausse piste : l’onomatopée du verre qui tinte n’est pas l’origine historique, mais a renforcé son succès.Ainsi, la prochaine fois que vous direz « tchin tchin », vous saurez que c’est un toast… venu d’Asie !Pourquoi Fidel Castro parlait-il souvent d'une vache ?
02:29|Dans l’histoire de l’agriculture mondiale, peu d’animaux ont connu la notoriété d’Ubre Blanca, une vache cubaine devenue un symbole national dans les années 1980. Son nom, qui signifie « mamelle blanche » en espagnol, est aujourd’hui encore évoqué comme un exploit biologique… et un instrument politique.Ubre Blanca était une vache croisée entre une Holstein (race laitière allemande) et une Zébu cubaine, deux races choisies pour allier forte production laitière et adaptation au climat tropical. Ce croisement a été initié par les équipes agricoles sous la direction du gouvernement de Fidel Castro, qui voyait dans l’agriculture un levier de souveraineté nationale.En 1982, Ubre Blanca bat un record mondial homologué par le Livre Guinness des records : elle produit 113,5 litres de lait en une seule journée, là où une vache classique produit entre 20 et 30 litres. Sur une période de 305 jours, elle donne 24 268,9 litres, pulvérisant les standards de l’époque. À titre de comparaison, une vache française moyenne produit aujourd’hui autour de 9 000 litres par an.Cette prouesse n’est pas qu’un exploit agricole, elle devient un symbole de la réussite du socialisme cubain. Fidel Castro lui-même évoque fréquemment Ubre Blanca dans ses discours comme preuve que l’homme nouveau et l’agriculture d’État peuvent surpasser les limites imposées par la nature. L’animal devient une véritable célébrité nationale : des articles lui sont consacrés, des poèmes sont écrits à sa gloire, et même une statue en marbre est érigée à Nueva Gerona, sur l’île de la Jeunesse, après sa mort en 1985.Mais Ubre Blanca est aussi le produit d’un encadrement scientifique et vétérinaire intense. Elle vivait sous surveillance constante, nourrie selon un régime hyper-contrôlé, dans des conditions qui n’étaient pas reproductibles à l’échelle nationale. Malgré les tentatives de clonage menées dans les années 2000, aucune autre vache n’a jamais atteint un tel niveau de production à Cuba.Sa mort marque la fin d’un rêve, mais pas celle du mythe. Aujourd’hui encore, Ubre Blanca symbolise à la fois l’orgueil agricole d’un petit pays sous embargo, les limites de l’exploitation animale, et l’instrumentalisation de la science à des fins idéologiques.Si elle ne broute plus depuis longtemps, la mémoire d’Ubre Blanca continue de ruminer dans l’imaginaire cubain, entre admiration sincère et propagande bien orchestrée. Une vache devenue, en quelque sorte, une légende d’État.Pourquoi Astérix et Obélix s'appellent-ils ainsi ?
02:33|Les noms Astérix et Obélix, tout comme ceux de nombreux Gaulois dans la bande dessinée, ont été choisis avec soin par les créateurs René Goscinny (scénariste) et Albert Uderzo (dessinateur). Ils ne sont pas seulement drôles : ils regorgent de sens, de clins d’œil linguistiques, et d’hommages discrets à l’histoire antique et à la typographie.1. Pourquoi Astérix ?Le nom Astérix vient du mot astérisque, ce petit symbole typographique en forme d’étoile (*). Le mot vient du grec asteriskos, signifiant "petite étoile". Or, dans les albums, Astérix est le héros, la vedette de l’histoire : il est la star, d’où le clin d’œil. Par ailleurs, le choix d’un mot typographique reflète aussi le métier de Goscinny et Uderzo, tous deux passionnés par l’écriture, la mise en page et les signes typographiques.2. Pourquoi Obélix ?Obélix est le meilleur ami d’Astérix, et son nom est également un jeu typographique. Il vient du mot obèle ou obélisque, une autre marque typographique utilisée autrefois pour signaler des passages douteux dans les manuscrits anciens. L’obélisque (monumental et de pierre) évoque aussi la force, la taille massive et la lourdeur d’Obélix, qui est livreur de menhirs. Il y a donc un double jeu : typographique et visuel. Son nom est donc tout à fait cohérent avec son caractère.Pour compléter, je vous propose de faits etonnants a propos de cette bande dessineee.Astérix a failli mourir dans un album… et ça a été sérieusement envisagé !Dans les années 1970, René Goscinny avait envisagé de faire mourir Astérix dans un album ! L’idée n’était pas une blague : il voulait créer une sorte de panthéon des héros, à la manière des tragédies antiques. Mais Uderzo s’y est fermement opposé. Pour lui, Astérix était un héros populaire et intemporel, impossible à tuer. Heureusement, l’idée fut abandonnée… mais cela montre que les créateurs n’hésitaient pas à envisager des tournants radicaux.Un tribunal a dû trancher… qui est le vrai créateur d’Astérix !Après la mort de Goscinny en 1977, une longue bataille juridique a opposé Albert Uderzo à la famille de son ancien complice, au sujet des droits d’auteur. La question cruciale : qui a vraiment créé Astérix ? Le scénariste ou le dessinateur ? Un tribunal a fini par reconnaître la co-création de la série, consacrant officiellement le rôle fondateur de Goscinny, souvent éclipsé par le nom plus visuel d’Uderzo. L’affaire a eu un grand retentissement dans le monde de l’édition.Pourquoi dit-on que nous sommes dans l’ère de la post-vérité ?
02:10|Depuis quelques années, on entend souvent dire que nous vivons dans une ère de la post-vérité. Une époque où les faits comptent moins que les émotions, où les opinions pèsent parfois plus lourd que les preuves, et où les fake news circulent plus vite que la vérité. Mais que signifie exactement cette expression, et pourquoi s’applique-t-elle à notre époque ?Une définition simpleLe terme “post-vérité” (ou post-truth en anglais) a été popularisé en 2016, au moment du Brexit et de la campagne présidentielle de Donald Trump. Il a même été élu mot de l’année par le Oxford Dictionary, qui le définit comme :“Une situation dans laquelle les faits objectifs ont moins d'influence sur l’opinion publique que les appels à l’émotion ou aux croyances personnelles.”Autrement dit, dans l’ère de la post-vérité, ce qu’on ressent ou croit peut avoir plus de poids que ce qu’on sait réellement.Des faits relégués au second planPrenons un exemple simple : si une information factuelle – comme un chiffre ou une étude scientifique – contredit une croyance personnelle ou une émotion forte, beaucoup de gens choisiront de ne pas y croire. Non pas parce que l’information est fausse, mais parce qu’elle dérange, heurte une conviction, ou ne s’aligne pas avec ce qu’ils veulent entendre.C’est ce phénomène qui rend la post-vérité si puissante — et si dangereuse. Elle repose non pas sur l’absence d’information, mais sur la remise en cause volontaire de la vérité, au profit de discours rassurants, polarisants ou émotionnellement efficaces.Le rôle d’Internet et des réseaux sociauxInternet a permis un accès massif à l’information, mais aussi à la désinformation. Sur les réseaux sociaux, chacun peut diffuser sa version des faits, qu’elle soit vraie ou non. Les algorithmes favorisent les contenus qui suscitent des réactions émotionnelles fortes, comme la peur, la colère ou l’indignation — souvent au détriment des contenus nuancés et factuels.Résultat : les “bulles de filtre” enferment les gens dans des univers d’opinion, où tout ce qu’ils voient confirme ce qu’ils pensent déjà.Une crise de confiance généraliséeEnfin, l’ère de la post-vérité reflète aussi une crise de confiance envers les institutions : médias, scientifiques, politiques. Quand les repères s’effondrent, tout devient discutable, même les faits les plus établis.En résumé : on parle d’ère de la post-vérité parce que, dans nos sociétés actuelles, les émotions, les croyances personnelles et les récits séduisants prennent souvent le pas sur les faits objectifs. Une réalité qui nous pousse à être plus vigilants, plus critiques… et plus curieux.Pourquoi les Américains utilisent-ils “xoxo” pour dire “bisous” ?
02:03|Le X est utilisé pour représenter un baiser depuis plusieurs siècles. L’origine la plus probable remonte au Moyen Âge. À cette époque, une grande partie de la population ne savait pas écrire. Lorsqu’on devait signer un document, on traçait alors une croix, le plus souvent un “X”, en guise de signature.Mais attention : cette croix n’était pas un simple gribouillage. Elle était souvent apposée sous le regard d’un témoin, puis embrassée en signe d’honnêteté et d’engagement — un peu comme un serment. C’est cette pratique de “baiser la croix” qui aurait donné au X son association avec le baiser.Au fil du temps, même lorsque les gens ont appris à écrire, le X a conservé cette valeur affective et symbolique, et a fini par signifier simplement "kiss".Le O : une étreinte ?Le O, lui, symbolise un câlin. Son origine est moins bien documentée, mais plusieurs hypothèses existent. La plus probable vient du fait que deux bras formant un cercle, vus de haut, ressemblent à la lettre O. Dans cette logique, le O représenterait une étreinte, un geste enveloppant.Une autre hypothèse, plus folklorique, suggère que les immigrants juifs aux États-Unis, qui ne voulaient pas utiliser la croix chrétienne (le X) pour signer, ont adopté la lettre O — mais cette idée reste débattue.Une expression affectueuse moderneAujourd’hui, “xoxo” est une formule familière qu’on utilise à la fin d’un message, d’un e-mail ou d’une carte postale. Elle exprime la tendresse, l’affection, ou l’amour, sans forcément être romantique. On peut l’utiliser entre amis, membres de la famille, ou en couple.Le nombre de X et de O peut varier, mais le duo reste généralement dans cet ordre : X pour le bisou, O pour le câlin. "XOXO" est même devenu une signature pop-culture, utilisée dans des séries comme Gossip Girl, où elle clôture chaque épisode.Pourquoi les Vikings préféraient-ils la hache à l’épée ?
02:24|Quand on imagine un Viking en plein combat, on pense immédiatement à une grande hache tranchante brandie avec rage. Et ce n’est pas un cliché : les Vikings utilisaient bel et bien majoritairement des haches au combat, bien plus que des épées. Mais pourquoi ce choix ? Était-ce une question de stratégie, de tradition… ou tout simplement de budget ? Plongeons dans les coulisses de l’armement viking.La hache : un outil devenu armeD’abord, la hache était un outil courant dans la vie quotidienne des Scandinaves. Qu’il s’agisse de couper du bois, de construire des bateaux ou d’abattre des arbres, chaque foyer possédait une ou plusieurs haches. Résultat : c’était une arme familière, robuste et polyvalente. En temps de guerre, il suffisait de renforcer le manche ou d’affûter la lame pour transformer cet objet domestique en arme redoutable.Les archéologues ont retrouvé de nombreuses haches de guerre spécifiques, notamment la célèbre "hache danoise", longue et à lame large, utilisée à deux mains. D’autres modèles étaient plus compacts, légers et rapides, parfaits pour les raids éclairs.L’épée : un luxe réservé à l’éliteL’épée, elle, n’était pas à la portée de tous. Fabriquée en fer, souvent décorée, équilibrée et nécessitant un savoir-faire de forgeron très avancé, elle coûtait extrêmement cher. Pour un Viking ordinaire, l’épée représentait un symbole de richesse et de prestige.Certaines épées, comme les fameuses Ulfberht, étaient si bien conçues qu’on les considère comme les Rolls-Royce de l’époque. Elles étaient souvent transmises de génération en génération, accompagnées de rituels funéraires. Mais dans un combat de masse ou un raid, peu de guerriers en possédaient réellement.Efficacité et brutalitéLa hache n’avait pas seulement l’avantage du coût : elle était aussi terriblement efficace. Grâce à son poids décalé, elle permettait des frappes puissantes capables de briser des boucliers, d’éventrer des armures légères ou de désarmer un adversaire. Certaines étaient dotées de crochets, permettant d’agripper un bouclier ou de tirer un ennemi au sol.De plus, dans la tradition viking, le combat rapproché, brutal et direct était valorisé. La hache incarnait cette philosophie du guerrier sans fioritures, efficace et sans peur.Une arme identitaireEnfin, la hache était aussi un marqueur culturel. Elle symbolisait l’identité scandinave, à tel point qu’on la retrouve gravée sur des pierres runiques, des pendentifs, et même dans les mythes — le dieu Thor lui-même manie une arme lourde, le marteau Mjöllnir, qui partage une parenté symbolique avec la hache.En résumé, les Vikings se battaient avec des haches parce que c’était pratique, économique, redoutable… et profondément enraciné dans leur culture. Une arme à la fois populaire et mythique.Pourquoi dit-on "Côte d’Azur" ?
02:16|Le terme "Côte d’Azur" semble aujourd’hui évident, tant il est associé aux images de soleil, de mer bleue et de villas luxueuses. Pourtant, ce nom est une invention récente dans l’histoire, née au XIXe siècle, en pleine transformation de la France et de l’Europe.Avant la Côte d’Azur : une terre méconnueJusqu’au début du XIXe siècle, le littoral méditerranéen français, entre Marseille et Menton, est relativement pauvre et peu fréquenté. Il s’agit de terres agricoles, de petits ports de pêche, de zones insalubres parfois frappées par la malaria. Nice, par exemple, faisait encore partie du royaume de Piémont-Sardaigne jusqu’en 1860. À cette époque, on ne parle pas de "Côte d’Azur" mais plutôt de Provence ou de Riviera, un mot d’origine italienne signifiant littéralement "rive".Le tournant du XIXe siècleTout change dans la seconde moitié du XIXe siècle. Grâce au développement du chemin de fer, les aristocrates européens — surtout les Britanniques — commencent à venir hiverner dans le Sud de la France. La douceur du climat méditerranéen est vantée pour ses vertus thérapeutiques, notamment pour soigner la tuberculose.Des villes comme Nice, Cannes ou Hyères deviennent alors des stations hivernales prisées de l’élite, bien avant de devenir des destinations estivales. On y construit des palaces, des casinos, des promenades, comme la fameuse Promenade des Anglais à Nice.L’invention d’un nom : Stéphen LiégeardC’est dans ce contexte que, en 1887, un écrivain et ancien député bourguignon, Stéphen Liégeard, publie un livre intitulé La Côte d’Azur. Dans cet ouvrage, il décrit les beautés naturelles et la lumière unique du littoral méditerranéen français. Il y invente l'expression "Côte d’Azur", en écho à son propre département natal, la Côte-d’Or.Le choix du mot "azur" n’est pas anodin. Il évoque le bleu profond et lumineux du ciel et de la mer, couleur rare et précieuse, qui inspire depuis toujours peintres et poètes.Une réussite marketing avant l’heureLe terme "Côte d’Azur" rencontre un succès immédiat, car il cristallise l’image d’un littoral élégant, lumineux et exotique. Il est ensuite repris par les guides de voyage, les affiches touristiques, les agences ferroviaires et les premiers promoteurs immobiliers.Aujourd’hui encore, la Côte d’Azur n’a aucune définition administrative, mais elle s’impose comme une réalité culturelle et touristique. Elle s’étend généralement de Toulon à Menton, incluant Monaco, et reste l’un des symboles mondiaux du tourisme balnéaire français.Pourquoi l’expression « sans crier gare » n'a-t-elle rien à voir avec les trains ?
01:29|L’expression « sans crier gare » peut, à première vue, faire penser à un lien avec les gares ferroviaires, surtout pour l’oreille moderne. Pourtant, cette locution n’a aucun rapport avec les trains ni avec les chemins de fer, qui sont apparus bien après la création de cette expression.1. Origine ancienne du mot "gare"Avant l’invention des gares de train au XIXe siècle, le mot « gare » existait déjà en français ancien. Il vient du verbe « garer », qui signifiait à l’origine « prendre garde », « se mettre en garde » ou « protéger ». Le mot « gare ! » était une interjection de mise en garde : c’était un cri pour prévenir d’un danger imminent, un peu comme on dirait aujourd’hui « attention ! ».Par exemple :« Gare au chien ! » signifiait « Attention au chien ! »2. Signification de l’expressionL’expression « sans crier gare » signifie donc faire quelque chose sans prévenir, de façon soudaine, inattendue. Littéralement, cela veut dire « sans avertir », « sans crier alerte ».On pourrait reformuler par :« Il est parti sans prévenir » = « Il est parti sans crier gare. »3. Pourquoi la confusion avec les trains ?La confusion vient du fait qu’aujourd’hui, le mot « gare » est essentiellement associé aux trains et aux transports. Mais cette acception est moderne. Le mot « gare » dans le sens de lieu ferroviaire est un raccourci de "lieu de garage des trains", c’est-à-dire un endroit où l’on abrite, gare ou stationne les locomotives.Cette nouvelle signification est apparue au XIXe siècle, bien après que l’expression « sans crier gare » soit entrée dans la langue courante, ce qui prête parfois à sourire ou à confusion.En résuméL’expression « sans crier gare » n’a rien à voir avec les gares ferroviaires. Le mot « gare » y signifie « attention » ou « mise en garde », comme on l’utilisait au Moyen Âge. Dire « sans crier gare », c’est agir sans avertir, de manière soudaine, sans donner d’alerte. Une belle preuve que la langue évolue, mais garde parfois en elle les échos de son histoire ancienne.Quelle est la différence entre le FBI et la CIA ?
02:27|On les voit souvent dans les films ou les séries américaines, parfois présentés comme rivaux, parfois comme partenaires : le FBI et la CIA sont deux des agences les plus connues des États-Unis. Mais à quoi servent-elles exactement ? Et surtout, en quoi sont-elles différentes ?La réponse tient principalement en un mot : le territoire.Le FBI : la police fédérale à l’intérieur du paysLe FBI, ou Federal Bureau of Investigation, est une agence fédérale de police. Il dépend du ministère de la Justice américain et agit principalement à l’intérieur des États-Unis.Son rôle est d’enquêter sur les crimes fédéraux, c’est-à-dire les infractions qui concernent plusieurs États ou qui relèvent de la sécurité nationale. Cela comprend :les affaires de terrorisme intérieur,l’espionnage,les cyberattaques,la corruption,le crime organisé,les enlèvements,et les crimes financiers à grande échelle.Le FBI a donc un rôle de police judiciaire, mais aussi de contre-espionnage. Il dispose d’agents en uniforme ou en civil, qui mènent des enquêtes, procèdent à des arrestations, collectent des preuves, etc. Il peut également collaborer avec les polices locales ou d’autres agences fédérales.En résumé, le FBI est le bras armé du gouvernement sur le territoire américain, pour les affaires complexes ou sensibles.La CIA : les espions de l’étrangerLa CIA, ou Central Intelligence Agency, est totalement différente. Elle dépend du président des États-Unis, via le Directeur du renseignement national (DNI), et agit exclusivement à l’international.Son rôle n’est pas d’arrêter des criminels, mais de collecter des informations sur les pays étrangers, souvent dans le plus grand secret. Cela inclut :l’espionnage politique,le renseignement économique,l’observation de menaces potentielles (terrorisme, conflits, cyberattaques),et parfois des opérations clandestines (renversement de régimes, infiltrations, etc.).La CIA n’a aucun pouvoir de police. Ses agents ne peuvent ni arrêter, ni enquêter sur des citoyens américains. Son travail est de fournir des renseignements au gouvernement et à l’armée, pour éclairer les décisions politiques.Deux missions, un objectif communFBI et CIA ont donc des missions complémentaires :le FBI agit chez eux,la CIA agit chez les autres.Tous deux contribuent à la sécurité nationale, mais leurs méthodes, leurs moyens et leur périmètre d’action sont bien distincts.