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Choses à Savoir - Culture générale
Pourquoi Hello Kitty n’a-t-elle pas de bouche ?
Hello Kitty est l’un des personnages les plus célèbres au monde. Créée en 1974 par la société japonaise Sanrio, cette petite chatte blanche, reconnaissable à son nœud rouge et son visage minimaliste, a conquis des générations d’enfants et d’adultes. Mais un détail intrigue encore aujourd’hui : elle n’a pas de bouche.
Pourquoi ? Ce choix graphique, loin d’être une omission ou un caprice de designer, est délibéré et profondément symbolique. Il répond à plusieurs logiques à la fois esthétiques, émotionnelles et culturelles.
Une neutralité émotionnelle voulue
Selon Sanrio, l’absence de bouche permet à Hello Kitty de servir de miroir émotionnel. En d'autres termes, elle n'exprime pas une émotion précise : elle s’adapte à celle de la personne qui la regarde. Si vous êtes triste, elle vous semble compatissante. Si vous êtes joyeux, elle paraît vous sourire. Cela renforce l’attachement émotionnel et la capacité d’identification.
C’est ce que les créateurs appellent une "projection émotionnelle". L’idée est que Hello Kitty reflète les sentiments de chacun, sans les influencer.
Un design inspiré de la culture japonaise
Dans l’esthétique japonaise, notamment dans l’art du kawaii (le "mignon"), la simplicité prime. Les traits sont réduits au minimum pour accentuer la douceur et la pureté. Les personnages kawaii ont souvent de grands yeux, un petit nez, et peu ou pas de bouche. Cela crée une impression de calme et de douceur, très éloignée des expressions exagérées des personnages occidentaux.
En ce sens, Hello Kitty suit cette logique : elle est minimaliste, apaisante, neutre, et donc universelle.
Une porte-parole… sans parole
Paradoxalement, bien qu’elle n’ait pas de bouche, Hello Kitty a une voix dans certaines séries animées, et un caractère bien défini. Sanrio la décrit comme une petite fille anglaise vive, joyeuse, généreuse, qui aime cuisiner, faire des gâteaux, et jouer du piano.
L’absence de bouche ne signifie donc pas l’absence de personnalité, mais au contraire une manière de ne pas imposer un ton ou une humeur. Cela permet à Hello Kitty d’être interculturelle, intemporelle et accessible à tous, au-delà des langues ou des expressions faciales.
Hello Kitty n’a pas de bouche, non par oubli ou par hasard, mais pour des raisons précises :
Permettre l’identification émotionnelle,
Respecter les codes esthétiques du kawaii japonais,
Créer un personnage neutre et universel.
Et c’est peut-être justement ce silence graphique qui fait d’elle l’une des figures les plus expressives et attachantes de la pop culture mondiale.
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Pourquoi dit-on “les femmes et les enfants d'abord” ?
02:44|Cette règle, vous le savez, est souvent associée aux scènes de naufrages maritimes, où elle est censée guider l’évacuation des passagers en donnant la priorité aux personnes perçues comme les plus vulnérables. Mais d'où vient vraiment cette règle ? Est-elle une tradition ancienne, une norme sociale… ou un mythe romantisé par la littérature et le cinéma ?Une origine bien précise : le naufrage du HMS Birkenhead (1852)La formule prend racine dans un événement réel : le naufrage du HMS Birkenhead, un navire militaire britannique, survenu le 26 février 1852 au large des côtes d’Afrique du Sud.Le navire transportait environ 640 personnes, dont des soldats et quelques femmes et enfants. Lorsqu’il heurta un rocher, les embarcations de sauvetage étaient en nombre insuffisant. Le commandant donna alors l’ordre de faire embarquer en priorité les femmes et les enfants, pendant que les soldats restaient au garde-à-vous sur le pont, sans paniquer.Grâce à cette discipline exceptionnelle, toutes les femmes et les enfants survécurent, tandis que près de 450 hommes périrent. Ce sacrifice héroïque inspira l’expression « the Birkenhead drill », qui désignait cette conduite de calme et de discipline face à la mort.Une règle sociale… plus qu’une loiContrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’existe aucune loi maritime internationale imposant « femmes et enfants d’abord ». Il s’agit plutôt d’une norme morale et culturelle, valorisée par l’imaginaire victorien puis par la littérature et le cinéma, comme dans Titanic.Cependant, son application a été très inégale dans l’histoire. Par exemple :Lors du naufrage du Titanic en 1912, le capitaine ordonna effectivement de donner la priorité aux femmes et aux enfants. Résultat : 74 % des femmes mais seulement 20 % des hommes survécurent.À l’inverse, lors du naufrage du Lusitania en 1915, dans un contexte de panique totale, aucune règle de priorité ne fut respectée.Une construction culturelleCette règle renvoie à des valeurs paternalistes héritées du XIXe siècle : les femmes sont vues comme fragiles, les enfants comme innocents, et les hommes comme protecteurs. Elle a été largement romancée et idéalisée, surtout dans les récits anglophones. En réalité, lors de nombreuses catastrophes, c’est souvent l’instinct de survie qui domine, et la priorité aux plus vulnérables dépend davantage du capitaine, du contexte et du chaos que d’une règle universelle.En somme, « femmes et enfants d’abord » est une belle idée, parfois appliquée, parfois trahie, mais toujours chargée d’un poids symbolique fort, reflet des normes d’une époque… et des histoires qu’on aime se raconter face au drame.Pourquoi les salles d’escalade seraient-elles plus polluées que certaines routes ?
01:44|Cela peut surprendre, mais l’air que vous respirez dans une salle d’escalade pourrait être aussi pollué – voire plus – que celui d’une route très fréquentée. C’est la conclusion alarmante d’une étude menée par des chercheurs suisses de l’EPFL et autrichiens de l’Université de Vienne, qui se sont penchés sur un élément inattendu : les semelles des chaussures d’escalade.Ces chaussures, conçues pour offrir une adhérence maximale, sont fabriquées à partir de caoutchoucs très techniques, similaires à ceux utilisés dans les pneus automobiles. Cette similarité n’est pas anodine : comme les pneus, ces semelles contiennent des additifs chimiques leur conférant durabilité et résistance. Problème : lorsque les grimpeurs évoluent sur les murs, les semelles s’usent, libérant des microparticules dans l’air confiné des salles.L’analyse de l’air intérieur dans plusieurs salles d’escalade a révélé des niveaux de pollution parmi les plus élevés jamais enregistrés dans des environnements clos. Selon Thilo Hofmann, vice-directeur du CeMESS à l’Université de Vienne, ces concentrations sont comparables à celles observées sur les axes routiers très fréquentés des grandes villes.Parmi les substances identifiées, on retrouve notamment le 6PPD (N-(1,3-diméthylbutyl)-N’-phényl-p-phénylènediamine), un stabilisateur de caoutchouc utilisé pour retarder l’usure. Ce composé, déjà impliqué dans la mortalité massive de saumons dans certaines rivières nord-américaines, devient un toxique environnemental reconnu lorsqu’il est libéré sous forme de particules fines.Dans une salle d’escalade, l’accumulation de ces microdébris en suspension, couplée à un renouvellement d’air parfois insuffisant, crée un cocktail potentiellement nocif. Bien que ces résultats soient préoccupants, les chercheurs ne recommandent pas d’abandonner l’escalade pour autant. Au contraire, ils appellent à une meilleure aération des locaux, à fréquenter les salles aux heures creuses, et surtout à sensibiliser les fabricants afin qu’ils remplacent les composés chimiques dangereux par des alternatives plus sûres.Cette étude met en lumière un paradoxe : une activité perçue comme saine et proche de la nature peut, en intérieur, exposer à des niveaux de pollution inattendus. C’est un appel à la vigilance, non à la peur, pour que sport et santé restent compatibles – jusque dans les moindres recoins des salles d’escalade.Pourquoi Hégésias de Cyrène est-il le philosohpe le plus déprimant ?
02:34|Parmi tous les penseurs de l’Antiquité, Hégésias de Cyrène est sans doute celui dont la vision du monde est la plus sombre. Philosophe grec du IVe siècle avant notre ère, disciple de l’école cyrénaïque fondée par Aristippe, il part pourtant d’une idée simple : comme ses prédécesseurs, il pense que le but de la vie humaine est de rechercher le plaisir. Mais là où les autres voient dans le plaisir une source de bonheur, Hégésias, lui, constate l’échec total de cette quête. Et c’est là que tout bascule.Selon lui, le bonheur est une illusion. La vie est pleine de souffrances, d’injustices, de maladies, de frustrations. Les plaisirs existent, certes, mais ils sont rares, fragiles et souvent accompagnés de douleur. Et surtout, ils ne durent jamais. Le bonheur complet et durable ? Impossible. Même le plus sage des hommes ne peut y prétendre.Dans ce contexte, Hégésias en vient à une conclusion radicale : puisque vivre ne garantit ni bonheur ni sérénité, la mort n’est pas une chose à craindre. Elle peut même être préférable à la vie. À ses yeux, continuer à vivre n’a de sens que si la vie apporte un bien réel. Si ce n’est pas le cas, alors le suicide peut être une issue légitime, presque rationnelle.Hégésias aurait exposé ses idées dans un livre aujourd’hui perdu, intitulé L’Apokarterôn, qu’on pourrait traduire par Celui qui renonce. Il y décrivait, avec un réalisme glaçant, les misères de l’existence humaine. Selon Cicéron, ses lectures publiques de ce texte à Alexandrie auraient eu un effet tragique : plusieurs auditeurs, bouleversés, se seraient donné la mort. Le contenu du livre était si désespérant que les autorités de l’époque finirent par interdire à Hégésias de continuer à enseigner en public.Ce que propose Hégésias, ce n’est pas une apologie systématique du suicide, mais une remise en question du "devoir de vivre". Si la vie ne nous apporte rien de bon, alors pourquoi s’y accrocher ? En cela, il se distingue de presque toutes les autres écoles de pensée grecques, qu’elles soient stoïciennes, épicuriennes ou platoniciennes, qui tentent toujours de donner du sens à l’existence, même dans la souffrance.Aujourd’hui encore, sa pensée dérange. Elle questionne frontalement la valeur que nous accordons à la vie. Et même si elle peut sembler insupportablement sombre, elle force aussi à réfléchir : vivre à tout prix est-il toujours un choix évident ? Chez Hégésias, le doute est permis — et c’est peut-être cela, le plus déstabilisant.Comment le Vatican est-il devenu un pays ?
02:07|Le Vatican est devenu un pays en 1929 grâce aux Accords du Latran, signés entre l'État italien et le Saint-Siège. Voici une explication claire, étape par étape.1. Avant 1870 : le pape dirige un territoirePendant des siècles, les papes ne sont pas seulement des chefs religieux. Ils dirigent aussi un État : les États pontificaux, un ensemble de territoires situés au centre de l’Italie (dont Rome), que le pape gouverne comme un souverain.2. En 1870 : l’Italie prend RomeAu XIXe siècle, l’Italie cherche à devenir un pays unifié. En 1870, l’armée italienne prend Rome, dernier bastion des États pontificaux. Le pape perd ses territoires et se considère comme prisonnier du Vatican, refusant de reconnaître l’autorité de l’État italien sur Rome. C’est ce qu’on appelle la "question romaine" : un conflit entre l’Italie et le pape.3. En 1929 : accords entre l’Italie et le papePour mettre fin au conflit, le gouvernement italien de Benito Mussolini et le pape Pie XI signent les Accords du Latran, le 11 février 1929. Ces accords disent trois choses essentielles :L’Italie reconnaît l’indépendance du Vatican.Le pape reconnaît l’existence de l’État italien, avec Rome pour capitale.L’État italien donne au pape un territoire souverain d’environ 44 hectares : c’est le Vatican, petit État enclavé dans Rome.4. Le Vatican devient un ÉtatGrâce aux Accords du Latran :Le Vatican a un territoire, une population (environ 800 habitants), une monnaie (l’euro), des ambassades, une police, et même une radio.Il est reconnu comme État souverain selon le droit international.Il est gouverné par le pape, qui a tous les pouvoirs : c’est une théocratie absolue.5. Aujourd’huiLe Vatican est le plus petit État du monde en superficie et en population. Il est membre de certaines organisations internationales, mais pas de l’ONU (où le Saint-Siège a un statut d’observateur). Il reste le centre de l'Église catholique, et le pape y exerce une double autorité : religieuse et politique.En résuméLe Vatican est devenu un pays grâce aux Accords du Latran de 1929.Ces accords ont officiellement créé un État souverain pour le pape.Le Vatican est donc à la fois un pays indépendant et le cœur de l’Église catholique.Que disent les vieux arbres aux plus jeunes ?
02:01|Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les arbres ne sont pas des êtres solitaires enracinés dans un silence éternel. Bien au contraire. Des recherches récentes révèlent que les arbres, notamment les plus anciens, communiquent entre eux à travers un réseau subtil de signaux bioélectriques. Et ils ne parlent pas pour ne rien dire : ils transmettent des informations cruciales, notamment aux plus jeunes, pour leur survie.Une étude internationale fascinante, publiée en mai 2025 dans la revue Royal Society Open Science, a mis en lumière ce phénomène en étudiant une forêt de bouleaux dans les Dolomites. Conduite par des chercheurs de la Southern Cross University (Australie) et de l’Institut italien de technologie (IIT), cette étude montre que les arbres utilisent leur système électromagnétique pour se prévenir mutuellement en cas de danger environnemental, comme une éclipse solaire.Lorsqu’une éclipse se prépare, les arbres les plus âgés sont les premiers à détecter la perturbation lumineuse à venir. Avant même que l’événement ne survienne, ils envoient des signaux bioélectriques à travers la forêt. Grâce à un réseau de capteurs de faible puissance, les scientifiques ont pu observer que ces signaux déclenchent une réponse anticipée chez les arbres plus jeunes. La forêt agit alors comme un système coordonné, capable de se préparer collectivement à l’événement.Mais pourquoi une telle réaction face à une éclipse ? Parce que les arbres dépendent étroitement du cycle jour-nuit pour leurs fonctions vitales : régulation de l’eau, photosynthèse, transport des nutriments… Une baisse soudaine de lumière peut les désorienter et nuire à leur équilibre. En se mettant collectivement « en veille » au bon moment, les arbres minimisent le stress subi. C’est une stratégie adaptative invisible mais puissante.Pour les chercheurs, ce sont les vieux arbres qui jouent un rôle central dans cette communication forestière. Monica Gagliano, biologiste à l’Université de Californie du Sud, souligne que ces anciens arbres « servent de mémoire écologique », transmettant aux jeunes générations des signaux fondés sur leur expérience passée. Une forme d’intelligence végétale collective, ancrée dans l’âge et la mémoire.Cette découverte a des implications profondes : protéger les vieux arbres, c’est préserver la capacité des forêts à se défendre, à s’adapter et à enseigner. Car oui, dans le langage silencieux des forêts, les anciens murmurent à l’oreille des jeunes : « Prépare-toi. J’ai déjà vécu cela. Voici comment survivre. »Pourquoi le mot “islamophobie” fait-il débat ?
03:01|Si ce terme suscite la controverse depuis plusieurs années, cela est dû au fait qu'il est polysémique. Son sens varient selon les contextes.Le sudoku permet-il vraiment de lutter contre le déclin cognitif ?
02:10|Oui, le sudoku peut contribuer à ralentir le déclin cognitif, mais ses effets doivent être nuancés. Plusieurs études scientifiques ont exploré l’impact des jeux cérébraux, dont le sudoku, sur la santé cognitive, notamment chez les personnes âgées.Une étude publiée en 2019 dans The International Journal of Geriatric Psychiatry a examiné l'effet des jeux de réflexion comme les mots croisés et le sudoku sur les capacités cognitives de plus de 19 000 participants âgés de 50 à 93 ans. Les résultats ont montré que ceux qui pratiquaient régulièrement ce type de jeux obtenaient de meilleurs scores dans des tests de mémoire, de raisonnement et d'attention. Plus spécifiquement, les performances cognitives de certains participants étaient équivalentes à celles de personnes 8 à 10 ans plus jeunes. Cela suggère une association positive entre la fréquence de ces activités et la préservation des fonctions mentales.Cependant, corrélation ne signifie pas nécessairement causalité. Une revue de la littérature menée par Simons et al. en 2016 (Psychological Science in the Public Interest) a mis en garde contre l’idée que les jeux cognitifs, dont le sudoku, puissent à eux seuls prévenir ou inverser le déclin cognitif. Selon cette analyse, si certaines études montrent des améliorations dans des tâches spécifiques après un entraînement cérébral, ces bénéfices ne se généralisent pas toujours à d'autres aspects de la vie quotidienne ou à la cognition globale.Cela dit, d'autres recherches appuient l’idée que maintenir une activité intellectuelle régulière — que ce soit via le sudoku, la lecture ou l’apprentissage d’une nouvelle compétence — est bénéfique pour le cerveau. L’étude ACTIVE (Advanced Cognitive Training for Independent and Vital Elderly), lancée aux États-Unis en 2002, a suivi plus de 2 800 personnes âgées. Elle a montré que des séances régulières d'entraînement cognitif pouvaient améliorer les capacités mentales et en ralentir le déclin pendant plusieurs années.Le sudoku, en particulier, mobilise plusieurs fonctions cognitives importantes : la mémoire de travail, la logique, l’attention et la vitesse de traitement. En le pratiquant régulièrement, on stimule ces fonctions, ce qui pourrait contribuer à maintenir la plasticité cérébrale. Mais pour que l'effet soit réel, l'activité doit être suffisamment complexe et renouvelée, afin de continuer à « challenger » le cerveau.En résumé, le sudoku ne constitue pas une solution miracle, mais s’intègre efficacement dans un mode de vie intellectuellement actif, qui, selon les données scientifiques, joue un rôle non négligeable dans la lutte contre le déclin cognitif lié à l’âge.Pourquoi se parfume-t-on avec la “merde du diable” ?
01:56|L’ase fétide est une résine gummeuse extraite des racines de plantes du genre Ferula, principalement Ferula assa-foetida, appartenant à la famille des Apiacées (la même que le fenouil ou la carotte). Cette substance, de couleur brun rougeâtre à jaune pâle, est surtout connue pour une caractéristique… peu flatteuse : son odeur particulièrement nauséabonde, à mi-chemin entre l’ail pourri, le soufre et le gaz. D’où ses surnoms évocateurs : « merde du diable », ou encore devil’s dung en anglais.Origine et propriétésL'asa fétide est récoltée en incisant les racines de la plante, souvent dans des régions arides d'Iran, d’Afghanistan ou du Turkménistan. La résine s’écoule lentement, durcit au contact de l’air, et est ensuite récoltée.Malgré son odeur initialement repoussante, cette résine est extrêmement précieuse depuis l’Antiquité. Les Romains l’utilisaient comme substitut au silphium, une plante aujourd’hui disparue, et elle figure aussi dans les traités médicinaux grecs, arabes et indiens.En cuisine : un goût qui transcende l’odeurEn Inde, l’ase fétide est connue sous le nom de "hing", et tient une place importante dans la cuisine végétarienne, notamment dans les plats ayurvédiques. Quand elle est chauffée dans de l’huile ou du ghee, son odeur piquante s’adoucit pour libérer un arôme proche de l’ail ou de l’oignon caramélisé. Elle est donc très utile comme exhausteur de goût, surtout pour ceux qui ne consomment pas d’ail ni d’oignon pour des raisons religieuses ou digestives.Usages médicinaux et autres fonctionsDans la médecine traditionnelle (ayurvédique, iranienne, tibétaine), l’ase fétide est utilisée pour traiter :les troubles digestifs (ballonnements, gaz),les infections respiratoires,certaines douleurs nerveuses.Elle possède des propriétés antibactériennes, antivirales, insecticides et même psychoactives à fortes doses. On la retrouve donc aussi dans des encens, des fumigations, voire des rituels magiques dans certaines traditions.Et en parfumerie… on s’en parfume vraiment ?Oui, étonnamment. Malgré son nom et son odeur brute, l’ase fétide est utilisée en très petites quantités dans certains parfums pour leur donner du caractère et de la profondeur. On la retrouve, par exemple, dans "Tendre Poison" de Dior, où elle apporte une note animale, cuirée, légèrement sale, qui accentue la sensualité du parfum. Elle sert aussi de fixateur, permettant à d’autres arômes de durer plus longtemps.En résuméRésine issue des racines du Ferula assa-foetidaOdeur pestilentielle, goût complexe après cuissonTrès utilisée en cuisine indienne et iraniennePropriétés médicinales, insecticides et même psychotropesPrésente dans certains parfums pour son effet fixateur et ses notes animalesParadoxe absolu : ce qui pue le plus peut aussi sublimer un plat… ou un parfum.Pourquoi les chats tricolores sont-ils tous des femelles ?
02:12|Les chats tricolores, aussi appelés "écaille de tortue" ou "calico", présentent une combinaison de trois couleurs : noir, roux et blanc. Fait fascinant : ces chats sont presque toujours des femelles. Cette particularité n’est pas liée au hasard, mais à la génétique des chromosomes sexuels, et plus précisément au gène de la couleur du pelage porté par le chromosome X.Chez les mammifères, le sexe est déterminé par deux chromosomes : XX pour les femelles, XY pour les mâles. Or, les gènes responsables des couleurs rousse et noire chez le chat sont situés sur le chromosome X. Le blanc, lui, est déterminé par un autre gène, indépendant, qui agit en masquant certaines zones de couleur.Concrètement, une femelle (XX) peut hériter d’un gène roux sur un chromosome X et d’un gène noir sur l’autre X. Mais les cellules d’un organisme femelle ne peuvent pas exprimer les deux chromosomes X en même temps. Un phénomène appelé inactivation du chromosome X, ou "lyonisation", entre alors en jeu : dans chaque cellule, un des deux chromosomes X est désactivé au hasard. Résultat : certaines zones du corps expriment le gène du pelage noir, d’autres celui du pelage roux. C’est ce mélange aléatoire qui produit l’apparence tricolore. Les taches blanches, elles, sont dues à un gène différent qui bloque la pigmentation à certains endroits.Chez les mâles (XY), les choses sont différentes : ils n’ont qu’un seul chromosome X, donc un seul gène de couleur parmi le noir ou le roux. Ils ne peuvent donc pas naturellement avoir les deux couleurs. Voilà pourquoi les mâles sont en général soit entièrement roux, soit entièrement noirs, parfois avec du blanc, mais rarement tricolores.Cependant, il existe une exception génétique rare : le syndrome de Klinefelter, chez les chats mâles porteurs de deux chromosomes X et un Y (XXY). Ce déséquilibre chromosomique leur donne la capacité d’exprimer à la fois les gènes du noir et du roux, avec une inactivation d’un des X comme chez les femelles. Ces mâles peuvent donc être tricolores, mais ils sont stériles dans l’immense majorité des cas, car ce syndrome perturbe fortement la fonction reproductrice.Ainsi, le mystère du chat tricolore repose sur un phénomène génétique complexe mêlant chromosomes sexuels, inactivation aléatoire de l’ADN, et mutation rare chez les mâles. Une simple promenade dans la rue peut donc croiser une merveille de génétique en train de faire sa sieste au soleil.