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Choses à Savoir TECH VERTE
Des AirsTags révèlent un gros scandale sur le recyclage ?
Brandy Deason, environnementaliste texane, était convaincue de bien faire en triant ses déchets. Mais l’arrivée d’un nouveau programme de « recyclage chimique » à Houston a semé le doute. Ce programme promettait de recycler des plastiques difficiles comme le polystyrène, une promesse qui a éveillé les soupçons de Deason. Pour en avoir le cœur net, elle a mené une expérience insolite : glisser des AirTags, des dispositifs de géolocalisation d'Apple, dans ses poubelles pour suivre leur parcours.
Ses découvertes l'ont laissée perplexe. La majorité des déchets qu’elle a tracés se retrouvaient dans une entreprise de gestion de déchets, Wright Waste Management, à 32 kilomètres de Houston. Bien que l’entreprise ait demandé l’autorisation de recycler du plastique, elle ne l’a jamais obtenue. Lors d'une enquête menée avec CBS et Inside Climate News, Deason s’est rendue sur place. Elle y a découvert des piles de plastique non traitées atteignant trois mètres de haut. Les responsables locaux ont rapidement réagi, affirmant que ces déchets étaient mieux là que dans une décharge. Pourtant, l’entreprise, proche d'un quartier résidentiel, a échoué à plusieurs inspections de sécurité incendie, soulevant des inquiétudes sur les risques environnementaux et les incendies.
Le programme de recyclage chimique de Houston, en partenariat avec ExxonMobil, promet de transformer ces plastiques en nouveaux matériaux, mais il peine à convaincre. « L’aluminium et le verre sont bien mieux recyclés que le plastique, qui ne dépasse jamais les 10 % », déplore Deason dans *Newsweek*. Elle pointe du doigt la complexité du tri des plastiques. Pendant ce temps, la production mondiale de plastique continue d’exploser, avec 460 millions de tonnes produites chaque année et des prévisions alarmantes pour 2060.
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Equatic : l'eau de mer pour séquestrer le CO2 et produire de l'hydrogène ?
02:00|Capturer le CO2 tout en produisant de l’hydrogène vert : voici le pari audacieux d’Equatic, une startup américaine basée à Los Angeles. Contrairement à de nombreuses entreprises de captation de carbone, Equatic ne se contente pas de piéger le dioxyde de carbone. Grâce à un processus d’électrolyse novateur, elle transforme également ce défi environnemental en une opportunité énergétique. Le principe est simple mais efficace : l’entreprise pompe de l’eau de mer, qu’elle traite via un électrolyseur. Ce dernier décompose l’eau pour produire de l’hydrogène vert, de l’oxygène, de l’acide et une boue alcaline. C’est cette boue qui capture le CO2 atmosphérique, le transformant en bicarbonates et carbonates stables, ensuite rejetés en mer.Pour minimiser son impact écologique, Equatic neutralise les flux acides avec des roches avant leur rejet et utilise une technologie qui évite la production de chlore gazeux nocif. Ses installations pilotes à Los Angeles et Singapour éliminent déjà entre 30 et 40 tonnes de CO2 par an. Une usine plus grande, prévue à Singapour, vise à capturer 4 000 tonnes de CO2 tout en produisant 100 tonnes d’hydrogène vert. Cependant, la méthode suscite des interrogations. Pour chaque tonne de CO2 capturée, 350 tonnes d’eau de mer sont nécessaires, soulevant des préoccupations sur l’impact potentiel sur les écosystèmes marins. Les critiques redoutent notamment la création de zones mortes. Equatic assure respecter les réglementations et vise à monétiser son procédé par la vente de crédits carbone à des partenaires comme Boeing ou le gouvernement américain. Avec une usine commerciale prévue au Canada en 2026, capable de capturer 100 000 tonnes de CO2 par an, Equatic pourrait bien devenir un acteur clé dans la transition énergétique mondiale, malgré les défis écologiques qu’elle devra surmonter.Un immense puit de carbone découvert sur Terre ?
01:58|Et si la technosphère, cet ensemble d’artefacts créés par l’humanité, pouvait devenir un allié dans la lutte contre le changement climatique ? Des chercheurs de l’université de Groningue, aux Pays-Bas, ont exploré cette hypothèse surprenante. Loin de considérer ces objets comme des déchets à éliminer, ils les voient comme un potentiel puits de carbone.Dans une étude publiée dans Cell Reports Sustainability, les scientifiques ont analysé la quantité de carbone stockée dans différents secteurs économiques, en tenant compte de la teneur moyenne en carbone des produits. Par exemple, les plastiques contiennent environ 74 % de carbone fossile. En 2011, année de référence pour laquelle toutes les données étaient disponibles, 9 % du carbone fossile extrait s’est retrouvé emprisonné dans des produits durables comme les plastiques, les bâtiments ou le bitume. Cela représente près de 3,7 gigatonnes de CO2, soit l’équivalent des émissions annuelles de l’Europe à l’époque.Entre 1995 et 2019, les chercheurs estiment que 8,4 milliards de tonnes de carbone fossile ont été ajoutées à la technosphère, principalement dans les infrastructures (34 %), les plastiques et caoutchoucs (30 %) et le bitume (24 %). Mais attention : si une partie de ce carbone finit incinérée, il retourne dans l’atmosphère. Pour Franco Ruzzenenti, économiste écologique et coauteur de l’étude, tout est une question de gestion : « Ce carbone peut être une forme de séquestration lorsqu’il est enfoui, mais brûler ces matériaux augmente les émissions. » Les chercheurs appellent donc à prolonger la durée de vie des produits, à améliorer le recyclage et à réduire les déchets. Ils étudient même le potentiel du carbone biogénique, issu de matériaux végétaux comme le bois, pour renforcer cette stratégie. Une piste prometteuse pour allier innovation et durabilité.L’industrie textile rejette des millions de tonnes de plastique ?
02:01|Nous l’oublions souvent : une grande partie des vêtements que nous portons et jetons contient du plastique. Polyester, nylon, acrylique… autant de matériaux synthétiques omniprésents dans notre garde-robe. Mais que deviennent ces fibres après usage ? Une étude publiée en juin 2024 dans Nature Communications révèle des chiffres alarmants.En 2019, la consommation mondiale de vêtements a généré plus de 20 millions de tonnes de déchets plastiques. Parmi eux, près de 40 % auraient fini dans la nature, faute de gestion appropriée. Roland Geyer, professeur à l’Université de Californie à Santa Barbara, souligne : « L’industrie de l’habillement est un grand consommateur de plastiques, mais j’ai été surpris de découvrir combien de déchets finissent dans l’environnement. » Ces déchets incluent tout : les emballages plastiques, les fibres relâchées lors des lavages, voire les résidus de pneus des camions de transport. En 2019, les vêtements synthétiques représentaient 90 % des déchets plastiques produits par l’industrie textile, soit 18 millions de tonnes. Plus de 8 millions de tonnes auraient contaminé l’environnement.Fait troublant : la majeure partie de cette pollution plastique liée aux vêtements vendus dans des pays riches se retrouve dans des pays pauvres, où ces habits pourraient pourtant alimenter un marché de seconde main. Richard Venditti, chercheur à l’Université d’État de Caroline du Nord, critique la fast fashion : « Nous achetons beaucoup, gardons peu, et jetons trop rapidement. » Cette étude rappelle l’urgence pour l’industrie textile d’adopter un modèle circulaire : recycler davantage, réduire les plastiques, et privilégier des textiles renouvelables. Une révolution indispensable pour limiter l’impact environnemental d’un secteur étroitement lié à nos modes de consommation.Japon : les avions carburent aux huiles de cuisson ?
02:00|Qui aurait imaginé que votre huile de friture usagée pourrait propulser des avions ? Au Japon, cette idée devient réalité. Dans certains supermarchés, les clients sont invités à rapporter leur huile usagée pour la transformer en carburant durable d'aviation, ou SAF (Sustainable Aviation Fuel).À Tokyo, l’arrondissement d’Ota, voisin de l’aéroport international d’Haneda, prend les devants. En décembre, un partenariat inédit a été signé entre Japan Airlines, des chaînes de supermarchés et la municipalité. L’objectif ? Offrir à chacun une manière simple de contribuer à la lutte contre le changement climatique. Pour participer, il suffit d’acquérir une bouteille hermétique à 200 yens (environ 1,30 euro), d’y stocker votre huile refroidie après l’avoir utilisée pour des plats typiques comme les tempuras ou les tonkatsu. Lors de vos courses, vous videz cette huile dans un bidon spécial à l’entrée du magasin.Ces bidons sont ensuite collectés, filtrés et raffinés pour produire un kérosène plus propre utilisé par les avions de l’aéroport d’Haneda. Ce SAF, déjà encadré par des réglementations strictes, réduit jusqu’à 60 % les émissions de CO2 par rapport au kérosène classique. Une aubaine pour l’aviation, souvent pointée du doigt pour son empreinte carbone. Cependant, le défi reste immense. Si la demande de SAF explose, la collecte d’huile usagée peine à suivre. Certains pays doivent importer des huiles de Malaisie ou de Chine, à des coûts élevés et dans des conditions parfois opaques. Cette initiative japonaise montre qu’un geste simple peut avoir un impact global. Alors, qui sait ? La prochaine fois que vous ferez frire des tempuras, vous pourriez contribuer à rendre le ciel plus vert.Sept bonnes nouvelles pour le climat en 2024 ?
02:08|L’année 2024 a marqué un tournant pour notre planète. Douze mois consécutifs au-delà du seuil de 1,5 °C de réchauffement, un cyclone dévastateur à Mayotte en décembre, et une intensification des catastrophes naturelles. Pourtant, tout n’est pas sombre. La BBC rappelle sept bonnes nouvelles environnementales à ne pas oublier.Adieu charbon au Royaume-Uni. Depuis le 30 septembre, le pays ne produit plus d’électricité à base de charbon. La dernière centrale, Ratcliffe-on-Soar, a cessé ses activités pour être transformée, peut-être en centre de stockage pour batteries. En France, les centrales thermiques, comme celle de Saint-Avold, amorcent aussi leur reconversion grâce à la biomasse.Le vent dépasse le charbon. Pour la première fois, en avril 2024, la production d’énergie éolienne a surpassé celle des centrales thermiques aux États-Unis. L’Agence internationale de l’énergie prévoit un triplement des capacités mondiales en énergies renouvelables d’ici 2030, porté par la Chine, qui investit massivement dans le solaire. Des droits pour la nature. Cette année, les monts Te Papakura o Taranaki (Nouvelle-Zélande), les vagues de Linhares (Brésil) et plusieurs espèces marines ont obtenu un statut de personne légale, garantissant leur protection.Des zones préservées. Aux Açores, une aire marine protégée de 287 000 km² interdit pêche et extraction minière, préservant 28 espèces de mammifères marins et 560 espèces de poissons. Moins de déforestation en Amazonie. Si la destruction reste massive, elle a diminué pour la neuvième année consécutive. Lula promet un arrêt total d’ici 2030. Enfin, des programmes comme celui des peuples Yurok en Californie ont permis le retour des saumons et des condors. Et au Kazakhstan, l’antilope saïga, presque éteinte en 2003, compte aujourd’hui près de 3 millions d’individus. 2024 n’aura pas été qu’une année noire : la preuve que des solutions existent et que l’espoir, lui, persiste.Les invasions de méduses peuvent-elles être une force ?
01:56|La société Seaneo, basée à Mont-de-Marsan et Perpignan, a développé un projet baptisé Medus’Oc, afin de transformer les méduses invasives des étangs de Languedoc-Roussillon et de Méditerranée pour en faire des produits dérivés, a expliqué Le Parisien. Ainsi, elles pourront être transformées en cosmétiques, en produits pharmaceutiques, en énergie, ou encore en aliments. Et ce projet a également pour but d'empêcher la prolifération de ces méduses embêtantes pour les baigneurs et les pêcheurs. Thomas Scourzic, le directeur de Seaneo, a ainsi expliqué que la société avait "été saisie par les pêcheurs eux-mêmes qui souffrent de la présence de cette espèce invasive." En effet, ces méduses colmatent les filets. C'est surtout la partie gélatineuse qui intéresse les scientifiques.Cette partie gélatineuse pourrait d'abord être utilisée pour fabriquer du collagène à vocation cosmétique. Aussi, comme l'explique Clément Larrouy, chef du projet Medus’Oc, ces méduses pourraient finir dans des méthaniseurs qui produisent du biogaz. Des tests vont être faits par l'agence INRAE de Narbonne. Enfin, Seaneo a développé un partenariat avec la société IDMer de Lorient. Celle-ci a pour projet de transformer ces méduses invasives en produits pour les hommes ou les animaux. Une première collecte des méduses aura lieu en décembre dans deux étangs. Et Clément Larrouy de préciser : "Pendant cette première période d’étude, il s’agit de quantifier aussi précisément que possible les populations de méduses et leur localisation dans les deux étangs que nous avons choisis. Il s’agit de faire une estimation du stock qui existe dans ces étangs".2050 : l'industrie française va doubler sa consommation d'électricité ?
02:10|Décarboner l’industrie française : un défi majeur qui repose en grande partie sur l’électricité. Pour remplacer les énergies fossiles comme le gaz et le fioul, responsables des émissions de CO2, les industriels misent sur des procédés électriques pour le séchage, le chauffage ou encore les traitements thermiques. Cependant, certains secteurs, comme le ciment, doivent se tourner vers d'autres solutions en raison de contraintes technologiques.Dans le secteur verrier, par exemple, les fours électriques se généralisent, mais chez les cimentiers, l’électrification reste marginale. Ces derniers privilégient des combustibles alternatifs tels que la biomasse, les huiles usées ou les déchets. Ils prévoient aussi de capturer le CO2 émis et de le transformer ou l’enfouir pour atteindre leurs objectifs de décarbonation. D’ici 2050, l’électricité pourrait représenter 62 % du mix énergétique industriel, contre 37 % en 2023, selon une étude de La Fabrique de l’industrie. Cela signifie une consommation de 207 térawattheures, soit le double de la demande actuelle. Mais cet objectif dépendra de l'accès à une électricité abordable, compétitive et prévisible, alerte David Lolo, économiste et auteur du rapport.EDF se montre confiant quant à la signature de nouveaux contrats d’approvisionnement à long terme, mais les industriels jugent ces offres encore trop coûteuses. Ces derniers réclament une stabilité des prix pour accompagner leur transition, après avoir bénéficié d’un système avantageux pendant 15 ans. Enfin, l’électrification risque de progresser à deux vitesses. Les grands pôles industriels, comme Dunkerque ou Fos-sur-Mer, sont prioritaires, au détriment de sites plus diffus comme les usines de verre ou de ciment en zones rurales. Les travaux de raccordement et d'infrastructure nécessaires pour ces sites moins accessibles restent un obstacle majeur à leur décarbonation rapide.Barcelone : le métro recycle son énergie pour recharger les voitures électriques ?
01:45|Et si votre trajet en métro contribuait à alimenter la ville en électricité ? C’est le pari réussi de Barcelone, où les autorités ont mis en place un système innovant pour produire une énergie propre et locale. Grâce au projet MetroCharge, l'énergie générée par le freinage des rames de métro est transformée en électricité.Lorsqu’un train freine, il dégage de l’énergie cinétique, habituellement perdue sous forme de chaleur. Mais ici, elle est captée et convertie en électricité. Cette dernière est ensuite utilisée pour alimenter les stations, faire rouler les trains, et même recharger des véhicules électriques grâce à des bornes situées à proximité. Ce système, déployé dans 16 stations du métro barcelonais, offre un double avantage : produire une énergie locale et réduire les coûts. Alvaro Luna, professeur à l’Université polytechnique de Catalogne, explique : « En acheminant directement l’électricité vers les bornes de recharge, sans passer par le réseau général, on peut proposer des tarifs plus compétitifs. »Le projet ne s’arrête pas là. En combinant cette technologie de freinage régénératif avec des panneaux solaires, MetroCharge couvre désormais l’intégralité des besoins énergétiques de 28 stations sur 163. Barcelone illustre ainsi une tendance mondiale : faire de l’électricité une énergie renouvelable incontournable. En 2023, 30% de l’électricité mondiale provenait de sources vertes, et des initiatives comme celle-ci montrent qu’on peut encore aller plus loin. Une idée ingénieuse, qui combine innovation technologique et bénéfices écologiques, tout en rendant nos déplacements du quotidien encore plus durables. Le futur est déjà en marche... dans le métro de Barcelone !Des scientifiques veulent recréer la glace Arctique ?
02:07|Faire renaître la glace en Arctique : une idée audacieuse portée par la start-up britannique Real Ice. Depuis deux ans, cette entreprise collabore avec des scientifiques pour tester une technologie capable de ralentir la fonte des glaciers. Selon CNN, les premiers essais ont été menés en Alaska, suivis d’une phase plus avancée à Cambridge Bay, au Canada. En janvier dernier, Real Ice a observé des résultats encourageants, affirmant que la glace s'était épaissie de 10 cm en seulement dix jours sur les zones expérimentées.Le concept ? Des pompes électriques submersibles ramènent de l’eau de mer à la surface, où elle gèle, créant une couche supplémentaire de glace. À terme, Real Ice ambitionne d’épaissir la banquise sur 600 000 kilomètres carrés – une zone deux fois plus grande que la Californie – grâce à des drones sous-marins alimentés par de l’hydrogène vert. Mais ce projet titanesque a un prix : entre 5 et 6 milliards de dollars par an.Si l’idée séduit certains, elle soulève aussi de vives critiques. En novembre dernier, un rapport cosigné par des scientifiques alerte sur les risques environnementaux des projets de géo-ingénierie polaire. La professeure Liz Bagshaw, spécialiste du changement environnemental polaire, juge l’initiative de Real Ice "moralement douteuse" et "éthiquement irresponsable". Elle craint des effets imprévus, comme une perturbation de l’écosystème marin et de la croissance des algues liée à l’épaisseur de la glace. Face aux critiques, Andrea Ceccolini, co-directeur général de Real Ice, reconnaît ces risques mais défend son projet : "Ne rien faire serait encore plus dramatique pour les écosystèmes."