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Choses à Savoir SCIENCES
Quel est l’effet inattendu des panneaux solaires sur les toits ?
Conscients de l'impact négatif des énergies fossiles sur l'environnement, les Français semblent de plus en plus favorables à l'énergie d'origine solaire. En 2022, 21 térawattheures (TWh) étaient produits de cette manière, soit une augmentation de 31 % par rapport à l'année précédente.
Mais l'installation de panneaux solaires, qui captent les rayons du Soleil, pourrait avoir un effet inattendu. C'est du moins ce que révèle une récente étude, publiée par des chercheurs indiens.
Si l'on en croit ses conclusions, la pose de panneaux photovoltaïques sur l'ensemble des toits d'une ville provoquerait une hausse d'environ 1,5°C de la température diurne. Elle pourrait même aller jusqu'à 3,2°C supplémentaires durant les heures les plus chaudes de la journée. Ce serait l'inverse la nuit, la température baissant de 0,6°C en moyenne.
Des villes entièrement équipées de panneaux solaires deviendraient ainsi de véritables îlots de chaleur. Et ce d'autant plus que, dans le micro-climat ainsi créé, les vents auraient plus de mal à apporter un peu de fraîcheur.
De tels résultats concernent la ville de Calcutta, où les scientifiques ont mené leur étude. Mais ils ont étendu leurs travaux à d'autres agglomérations, comme Athènes ou Sydney, de manière à prendre en compte des conditions climatiques variées. Les résultats se sont montrés similaires.
Une chaleur restant piégée au sein des villes
Une ville dont tous les toits des maisons seraient équipés de panneaux solaires aurait un albédo plus faible. L'albédo désigne la capacité d'une surface à renvoyer le rayonnement solaire vers l'atmosphère.
Cette étude montre en effet que les panneaux photovoltaïques réfléchissent moins la lumière du Soleil. Elle se concentre alors davantage dans un espace urbain qui a donc tendance à se réchauffer durant la journée.
Les auteurs de l'étude ne remettent pas en cause le rôle essentiel des panneaux solaires dans la transition énergétique en cours. D'autant que la hausse des températures diurnes est en partie compensée par des nuits plus fraîches.
Ils suggèrent plutôt des solutions pour abaisser les températures régnant dans ces villes. La végétalisation de l'espace urbain est l'une d'entre elles.
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Comment se comporte un dauphin isolé ?
02:12|Les dauphins sont des animaux hautement sociaux, vivant généralement en groupes appelés bancs. Le cas de Delle, un grand dauphin solitaire observé dans le Svendborgsund, au sud de l'île de Fionie au Danemark, offre une occasion unique d'étudier le comportement vocal en l'absence de congénères. Une équipe de chercheurs dirigée par la Dr Olga Filatova de l'Université du Danemark du Sud a analysé les vocalisations de Delle, révélant des émissions sonores variées et complexes...Les humains sont-ils les seuls êtres vivants à consommer de l’alcool ?
02:11|Bien que les humains soient les seuls à produire et consommer intentionnellement des boissons alcoolisées, d'autres animaux consomment naturellement de l'alcool dans la nature. Ce phénomène est largement étudié en biologie et en éthologie, révélant des comportements intrigants chez diverses espèces.L'origine naturelle de l'alcoolL'alcool (éthanol) est un sous-produit naturel de la fermentation des sucres par des levures, un processus courant dans la nature. Les fruits mûrs ou en décomposition, riches en sucres, sont souvent une source d'éthanol. Une étude publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences (Dudley, 2004) a exploré la "théorie du singe ivre", selon laquelle l'alcool a attiré les primates vers des fruits énergétiques, favorisant leur survie et leur adaptation.Consommation d'alcool chez les animauxDe nombreux animaux consomment de l'alcool, souvent par accident mais parfois de manière répétée. Voici quelques exemples documentés par des études scientifiques :1. Primates :o Des macaques à longue queue (Macaca fascicularis) ont été observés consommant des cocktails laissés par des touristes dans des stations balnéaires. Une étude de Brennan et Anderson (1985) a révélé que ces singes développent des préférences similaires à celles des humains : certains sont modérés, d'autres préfèrent une consommation excessive.2. Éléphants :o Des anecdotes populaires rapportent des éléphants ivres après avoir mangé des fruits de marula fermentés. Cependant, une étude de Morris et Humphreys (2013) dans Biology Letters a montré que les éléphants devraient ingérer des quantités irréalistes de fruits pour ressentir les effets de l'alcool.3. Oiseaux :o Des merles et des jaseurs boréaux consomment régulièrement des baies fermentées en hiver. Dans certains cas, ils montrent des signes d'ébriété, comme des vols désordonnés ou des chutes. Une étude de Carey et al. (2003) a documenté ces comportements.4. Mammifères terrestres :o Les rongeurs, comme les rats, consomment volontiers de l'alcool dans des expériences en laboratoire, ce qui en fait des modèles de choix pour l’étude de l’addiction humaine.5. Drosophiles (mouches des fruits) :o Ces insectes préfèrent pondre leurs œufs sur des fruits fermentés, où l'éthanol protège leurs larves contre les parasites. Une étude publiée dans Nature (2012) par Kacsoh et al. a démontré que l'éthanol joue un rôle adaptatif dans leur comportement.Pourquoi les animaux consomment-ils de l'alcool ?La consommation d'alcool chez les animaux peut être accidentelle, mais elle offre parfois des avantages évolutifs. Par exemple, l'alcool attire les animaux vers des sources de nourriture riches en énergie. Cependant, les effets enivrants peuvent aussi les rendre vulnérables aux prédateurs ou entraîner des comportements désavantageux.ConclusionLes humains ne sont pas seuls à consommer de l'alcool, mais nous sommes uniques dans la fabrication et l'utilisation intentionnelle de cette substance pour des raisons culturelles et sociales. Chez les animaux, la consommation d'alcool est un phénomène naturel lié à l'environnement, parfois bénéfique et parfois risqué, illustrant les liens fascinants entre biologie, comportement et écologie.Pourquoi la Méditerranée a-t-elle dèjà perdu 70% de son eau ?
02:23|Il y a environ 5,5 millions d'années, la mer Méditerranée a subi un assèchement spectaculaire, perdant jusqu'à 70 % de son volume d'eau. Ce phénomène, connu sous le nom de "crise de salinité messinienne", a transformé la Méditerranée en un vaste bassin salin. Une étude récente dirigée par des chercheurs du CNRS et de l’Institut de physique du globe de Paris, publiée le 18 novembre 2024 dans Nature Communications, apporte un éclairage nouveau sur cet événement géologique majeur. Contexte géologique La crise de salinité messinienne s'est déroulée entre 5,97 et 5,33 millions d'années avant notre ère. Durant cette période, la Méditerranée s'est retrouvée isolée de l'océan Atlantique en raison de la fermeture du détroit de Gibraltar, probablement causée par des mouvements tectoniques. Cette isolation a conduit à une évaporation intense de l'eau de mer, surpassant les apports fluviaux et précipitations, entraînant une baisse drastique du niveau de la mer et une concentration élevée en sels. Découvertes de l'étude L'équipe de chercheurs a analysé les isotopes du chlore présents dans des échantillons de sel prélevés sur le fond marin méditerranéen. Ces analyses ont permis d'identifier deux phases distinctes dans le processus d'assèchement : 1. Première phase : D'une durée d'environ 35 000 ans, cette phase a vu le dépôt de sel principalement dans l'est de la Méditerranée. Ce phénomène a été déclenché par une restriction des échanges entre la Méditerranée et l'Atlantique, conduisant à une accumulation de saumure dans le bassin. 2. Deuxième phase : Sur une période inférieure à 10 000 ans, une évaporation rapide a provoqué une baisse du niveau de la mer de 1,7 à 2,1 km dans l'est et d'environ 0,85 km dans l'ouest de la Méditerranée. Cette diminution a conduit à une accumulation massive de sel sur l'ensemble du bassin. Ces résultats suggèrent que la Méditerranée a subi une évaporation extrême, transformant le bassin en un désert salin. Les dépôts de sel résultants atteignent par endroits jusqu'à 3 km d'épaisseur. Implications et perspectives Comprendre la crise de salinité messinienne est essentiel pour reconstituer l'histoire géologique de la région méditerranéenne et ses impacts sur la biodiversité. Cet événement a profondément modifié les écosystèmes marins et terrestres, entraînant l'extinction de nombreuses espèces et la formation de paysages uniques. Les conclusions de cette étude offrent une perspective précieuse sur les dynamiques océaniques passées et les réponses des environnements marins aux changements climatiques et tectoniques.Pourquoi notre microbiote trahit vos fréquentations ?
02:16|Le microbiote intestinal, un ensemble de micro-organismes vivant dans notre système digestif, est unique à chaque individu. Cependant, des études montrent qu’il peut être influencé par nos interactions sociales, révélant un lien étonnant entre les personnes qui se fréquentent régulièrement. Une étude récente menée par Nicholas Christakis et ses collègues, publiée le 20 novembre 2024, explore ce phénomène en examinant le microbiote intestinal de plusieurs habitants de villages isolés au Honduras.Les résultats de l’étudeL’équipe de Christakis a observé que les individus vivant en proximité ou ayant des interactions régulières partageaient des similitudes dans leur microbiote intestinal. Ce constat était valable non seulement pour les membres d’une même famille, mais aussi pour des amis proches. Les chercheurs ont attribué cette convergence à des facteurs tels que les échanges microbiens indirects (par exemple, par le biais d’objets partagés ou d’aliments consommés en commun) et les environnements similaires.Mécanismes de partage du microbioteLe partage de bactéries intestinales peut se produire par des moyens variés :1. Contact physique : Des études antérieures ont montré que le simple fait de se toucher ou d’avoir des interactions proches (comme dans les câlins) peut transférer des micro-organismes.2. Environnement partagé : Les personnes qui vivent ensemble sont exposées aux mêmes sources alimentaires, surfaces et micro-organismes présents dans leur habitat.3. Habitudes alimentaires : Les amis et les membres d’une même famille adoptent souvent des régimes alimentaires similaires, influençant ainsi la composition de leur microbiote.Pourquoi cela est importantLe microbiote joue un rôle clé dans la digestion, le système immunitaire et même la santé mentale. Une convergence du microbiote entre individus proches pourrait donc avoir des implications sur leur santé collective. Par exemple, une étude de Song et al. (2013) a montré que des microbiotes similaires peuvent favoriser une meilleure réponse immunitaire contre certaines infections.Une empreinte sociale biologiqueLe microbiote peut être considéré comme une "signature biologique" reflétant nos interactions sociales. Les travaux de Christakis suggèrent que nos relations influencent directement notre physiologie au niveau microbien, brouillant les frontières entre biologie et sociologie.ConclusionEn observant le microbiote intestinal, il est possible d’identifier les réseaux sociaux d’un individu. Ce domaine émergent de recherche ouvre des perspectives fascinantes sur l’interdépendance biologique et sociale des êtres humains, révélant à quel point nos relations façonnent littéralement qui nous sommes, jusque dans nos entrailles.Qu’est-ce que le "paradoxe du singe savant" ?
02:18|Le "paradoxe du singe savant" est une expérience de pensée fascinante qui illustre des concepts de probabilité et d'infinité. Il repose sur l'idée suivante : imagine un singe frappant aléatoirement les touches d'une machine à écrire pendant une durée infinie. Le paradoxe suggère que, dans un tel contexte, ce singe finirait par taper tous les textes possibles, y compris les œuvres complètes de Shakespeare, par pur hasard. Ce paradoxe se base sur la notion mathématique d'événements aléatoires sur une période infinie. En théorie, si on laisse un nombre infini de séquences de lettres se produire, même les combinaisons les plus complexes ou improbables finiront par apparaître. Cela ne signifie pas que le singe est intelligent ou qu'il comprend ce qu’il tape ; il s’agit simplement de l’effet de l’aléatoire lorsqu’on lui donne un temps illimité. En termes de probabilité, l’idée est que la chance de taper une œuvre spécifique, comme Hamlet, en une seule tentative est astronomiquement faible. Pour donner une idée : si un singe tape une suite de lettres aléatoirement, les chances de produire ne serait-ce que la première phrase de Hamlet sont si minimes qu’elles frôlent l’impossible. Pourtant, avec un temps infini, ces chances, aussi minuscules soient-elles, finiraient par se réaliser. C’est le principe des événements rares qui deviennent inévitables lorsqu’on augmente le nombre de tentatives jusqu’à l’infini. Alors, le paradoxe du singe savant a-t-il de la valeur ? En un sens, oui, mais principalement en tant qu'outil conceptuel pour comprendre la théorie des probabilités et l'infini. Il est utile pour expliquer comment des événements improbables peuvent se produire dans des contextes spécifiques. Par exemple, il aide à comprendre pourquoi certaines séquences semblent extraordinaires ou comment le hasard peut générer de la complexité. Cependant, le paradoxe est avant tout théorique. Dans le monde réel, où les ressources (temps, espace, etc.) sont limitées, ce concept n'a pas d'applications pratiques directes. Personne n’a un temps infini pour tester de telles expériences, et elles ne se produisent pas naturellement. Malgré cela, l’idée reste précieuse pour illustrer des concepts abstraits de mathématiques et de logique, et elle est souvent utilisée comme exemple pour discuter des idées liées à l’aléatoire et à l'infini dans divers contextes scientifiques et philosophiques.Pourquoi certains mammifères se secouent pour se débarrasser de l'eau ?
02:28|Quand un mammifère poilu, comme un chien, se retrouve mouillé, il se secoue vigoureusement pour se débarrasser de l'eau. Ce comportement est une solution ingénieuse pour éviter de rester trempé et prévenir des problèmes comme l'hypothermie. Mais d'un point de vue scientifique, le mécanisme qui déclenche ces secousses est bien plus complexe qu'il n'y paraît. Au cœur de cette réaction se trouvent des récepteurs sensoriels particuliers appelés C-LTMRs (C-low threshold mechanoreceptors). Ces récepteurs sont situés dans la peau et sont extrêmement sensibles aux légers mouvements ou étirements de la peau causés par la présence de l'eau. Lorsqu'un animal est mouillé, le poids de l'eau qui imprègne son pelage tire légèrement sur sa peau, activant ces récepteurs. Une fois que les C-LTMRs sont stimulés, ils envoient un signal nerveux au cerveau de l’animal, indiquant que l’eau est présente sur son corps. Le cerveau réagit en déclenchant un réflexe de secousse pour se débarrasser de l’eau. C’est là que la protéine Piezo2 joue un rôle essentiel. Piezo2 est une protéine spécialisée qui se trouve sur les cellules nerveuses sensibles à l'étirement et aux pressions mécaniques. Elle agit comme un détecteur, réagissant aux forces mécaniques exercées par l'eau et convertissant ces forces en signaux électriques transmis au système nerveux. En d’autres termes, Piezo2 permet aux récepteurs de sentir la pression de l’eau et de déclencher la réponse appropriée. La secousse elle-même est un mouvement précis et coordonné. Les mammifères qui se secouent peuvent atteindre des vitesses de rotation impressionnantes, ce qui maximise l’élimination de l'eau tout en évitant de gaspiller trop d’énergie. Des études ont montré que ce mouvement est étonnamment efficace, permettant de retirer environ 70 % de l'eau de leur pelage en seulement quelques secousses. Ce mécanisme est crucial non seulement pour se débarrasser de l’eau, mais aussi pour éliminer les irritants comme la boue ou les parasites. C’est une adaptation essentielle pour la survie, car rester mouillé peut entraîner une perte de chaleur corporelle, tandis que l'accumulation de saleté ou de parasites peut causer des infections. En résumé, grâce aux récepteurs C-LTMRs et à la protéine Piezo2, les animaux poilus disposent d'un moyen incroyablement efficace et précis de se secouer pour se protéger des éléments extérieurs.Comment éviter d’être attaqué par un requin en faisant du surf ?
01:56|Les chercheurs de l'Université de Macquarie, en Australie, ont publié une étude fascinante sur une méthode potentielle pour réduire les attaques de requins blancs sur les humains. Ils ont découvert que des lumières LED spéciales pourraient modifier la façon dont ces grands prédateurs perçoivent leur environnement, les dissuadant ainsi de s'approcher de zones où se trouvent des humains, comme les plages fréquentées. L’idée de base derrière cette recherche repose sur la biologie visuelle des requins blancs. Ces animaux possèdent une vision qui, bien que suffisamment aiguisée pour chasser, n’est pas aussi performante que celle des mammifères comme les humains. Leur capacité à discerner les formes, les contrastes et les couleurs est limitée, ce qui les conduit parfois à confondre des objets ou des silhouettes. C’est cette confusion qui explique, par exemple, pourquoi un requin peut confondre un surfeur avec un phoque, l’une de ses proies favorites. L’étude menée par les scientifiques de Macquarie a consisté à tester si l’utilisation de lumières LED pouvait perturber la perception visuelle des requins, en modifiant leur capacité à identifier correctement les objets. Les chercheurs ont utilisé des technologies LED pour générer des motifs lumineux qui altèrent le contraste des objets dans l’eau, rendant ces objets plus difficiles à distinguer pour les requins. En effet, les requins blancs s’appuient fortement sur le contraste pour repérer leurs proies dans les eaux souvent troubles de l’océan. En manipulant ce contraste grâce à des lumières LED, il est possible de réduire les chances que les requins perçoivent un nageur ou un surfeur comme une proie. Les tests ont montré que les requins étaient moins enclins à s’approcher des objets équipés de ces lumières LED. Cela suggère que cette technologie pourrait être utilisée de manière pratique pour protéger les humains tout en évitant de nuire aux requins. Par exemple, des planches de surf, des combinaisons ou des équipements de plongée pourraient être équipés de LED, créant une barrière de lumière qui dissuaderait les requins sans les blesser. Cette approche non invasive est particulièrement prometteuse, car elle offre une alternative aux méthodes traditionnelles de protection contre les requins, comme les filets ou les appâts, qui peuvent être dommageables pour la faune marine. L’utilisation des LED pourrait permettre une meilleure cohabitation entre les humains et ces prédateurs marins, essentiels à l’équilibre des écosystèmes marins. La recherche continue pour optimiser cette technologie et évaluer son efficacité à plus grande échelle, avec l’espoir de rendre les plages plus sûres tout en protégeant la biodiversité marine.Comment stocker un GIF dans de l'ADN ?
02:22|Imaginez pouvoir utiliser l'ADN, le support fondamental de l'information génétique de tous les êtres vivants, pour stocker des données numériques. C’est exactement ce que des scientifiques ont réalisé, et c’est fascinant ! Le 12 juillet 2017, une étude publiée dans Nature a révélé que des chercheurs ont réussi à encoder et stocker un GIF — une série d’images animées — dans l'ADN de Escherichia coli, une bactérie intestinale commune. D'abord, rappelons que l'ADN est un polymère constitué de quatre bases azotées : adénine (A), thymine (T), cytosine (C) et guanine (G). Ces quatre "lettres" forment un code très dense qui peut contenir des quantités massives d’informations. Si l’on pense à l’ADN comme à un langage, les chercheurs ont trouvé un moyen de convertir des données numériques, comme les pixels d'une image ou les images d'un GIF, en ce langage biologique. Pour ce faire, ils ont utilisé la technologie CRISPR-Cas9, connue pour ses capacités d'édition génomique de haute précision. CRISPR agit comme des "ciseaux moléculaires" capables d'insérer des séquences d'ADN de manière spécifique dans le génome d'une cellule. Dans cette expérience, les scientifiques ont traduit chaque pixel du GIF en une séquence de bases A, T, C, et G, qu’ils ont ensuite insérée dans l’ADN de la bactérie. CRISPR a permis d'encoder ces données image par image, de manière séquentielle, dans le génome des cellules de E. coli. Le GIF choisi pour cette expérience était un extrait historique d’une série d'images d'un cheval au galop, créé par Eadweard Muybridge, une référence aux débuts du cinéma. Une fois le GIF encodé dans l'ADN des bactéries, celles-ci se sont reproduites, transmettant ces informations génétiques à leurs descendants. Pour vérifier si le stockage avait fonctionné, les chercheurs ont séquencé l'ADN des bactéries, récupéré les données, et reconstitué l'image animée. Résultat : le GIF a pu être reconstitué, montrant que l’ADN avait fidèlement stocké et protégé ces données. Ce travail est révolutionnaire parce qu’il démontre le potentiel de l’ADN comme support de stockage de données extrêmement dense et stable. Un gramme d'ADN peut théoriquement contenir 215 millions de gigaoctets d'information ! L’ADN ne se dégrade que très lentement dans des conditions favorables, ce qui en fait un moyen prometteur pour l’archivage de données à long terme. Ce type de recherche ouvre des perspectives passionnantes pour l’avenir, où la biologie pourrait s’entremêler avec la technologie de l’information de manière encore plus impressionnante.Qu’est-ce que “l'hypothèse de l'univers à un électron” ?
02:17|Imaginez un univers où tout ce que nous voyons — les étoiles, les planètes, les objets autour de nous — est fait de minuscules particules appelées électrons. Ces électrons sont des composants essentiels de la matière, et ils ont tous des propriétés identiques : même charge électrique, même masse. Jusqu’ici, on pense qu’il y a un nombre gigantesque d’électrons dans l’univers. Mais une hypothèse fascinante propose une idée incroyable : et si, en réalité, il n’y avait qu’un seul électron, mais qui serait présent partout grâce à des allers-retours dans le temps ? Cette idée, appelée "hypothèse de l’univers à un électron," a été formulée par John Wheeler, un grand physicien du 20e siècle, lors d’une conversation avec un autre célèbre scientifique, Richard Feynman. L’hypothèse est née d’une simple question : pourquoi tous les électrons semblent-ils parfaitement identiques ? Ils partagent les mêmes caractéristiques, peu importe où et quand nous les observons. Wheeler a pensé que ce n’était peut-être pas une coïncidence. Il a suggéré que ce pourrait être parce que nous voyons en fait un seul et unique électron qui voyage dans le temps de façon continue. Comment cela fonctionnerait-il ? Selon cette idée, cet unique électron se déplace non seulement dans l’espace, mais aussi dans le temps, en faisant des allers-retours. Lorsqu’il avance dans le temps, il se comporte comme un électron normal. Mais quand il recule dans le temps, il apparaît comme un positron, une sorte de "jumeau opposé" de l’électron, avec une charge positive au lieu de négative. Cela créerait l’impression qu’il existe de nombreux électrons et positrons dans l’univers, mais en fait, ce serait le même électron qui réapparaît, encore et encore, en différentes positions. Cette hypothèse est fascinante, mais il est important de savoir qu’elle n’est pas prise au sérieux comme une explication réelle de la nature de notre univers. Elle reste une curiosité théorique, une idée qui montre à quel point les physiciens peuvent explorer des concepts surprenants pour mieux comprendre le monde. Même si elle ne change pas notre compréhension actuelle de la physique, l’hypothèse de l’univers à un électron est un exemple des réflexions audacieuses qui naissent en science, là où imagination et théorie se rencontrent.