Partager

cover art for Pourquoi Joseph Vallot est-il un scientifique hors norme ?

Choses à Savoir SCIENCES

Pourquoi Joseph Vallot est-il un scientifique hors norme ?

Quand on évoque les grands explorateurs des cimes, le nom de Joseph Vallot ne revient pas toujours en premier. Et pourtant, cet homme du XIXe siècle fut un pionnier dans un domaine où peu osaient s’aventurer : la science en haute montagne. Naturaliste, géographe, alpiniste, astronome et même météorologue, Joseph Vallot incarne une figure exceptionnelle de la science pluridisciplinaire, menée au sommet. Littéralement.


Né en 1854 à Lodève, dans l’Hérault, Vallot est fasciné dès son plus jeune âge par les montagnes. Mais au lieu de s’en contenter comme terrain de jeu sportif, il les considère comme un laboratoire à ciel ouvert. Son obsession : comprendre le fonctionnement de la nature dans les conditions extrêmes de l’altitude. Une idée audacieuse à une époque où la médecine, la physique ou la biologie ne s’exerçaient qu’en milieu tempéré.


Il va donc réaliser un exploit scientifique et logistique inédit : installer un observatoire permanent sur le Mont Blanc, à plus de 4.300 mètres d’altitude. En 1890, après de multiples ascensions et de minutieux repérages, il fait bâtir le fameux Observatoire Vallot. Transporté à dos d’hommes, de mules et de traîneaux, le matériel est hissé à travers la neige et les crevasses. Une folie, pour certains. Une révolution, pour l’histoire de la science.


À cet observatoire, Vallot passe de longues semaines, parfois seul, pour mener des études sur la respiration humaine, la composition de l’air, la météorologie, la glaciologie, et même l’astronomie. Il observe comment l’organisme s’adapte à l’altitude, mesure la baisse de la pression atmosphérique, étudie les mouvements des glaciers… et note tout avec rigueur. Ses carnets sont de véritables trésors scientifiques.


Mais ce n’est pas tout : il invente aussi du matériel pour la haute montagne, conçoit des tentes adaptées aux expéditions, et développe des méthodes de relevés topographiques en altitude. Sa passion ne s’arrête jamais.


Joseph Vallot était un esprit universel. À une époque où la spécialisation scientifique devenait la norme, lui choisissait la transversalité. Sa contribution majeure ? Avoir démontré que la haute montagne n’est pas un désert scientifique, mais un espace d’observation privilégié pour comprendre notre planète.


Il meurt en 1925, mais son héritage perdure : son observatoire existe encore, utilisé aujourd’hui par des chercheurs du monde entier. Joseph Vallot, en somme, a hissé la science à des sommets… au sens propre comme au figuré.

More episodes

View all episodes

  • Qui entend le mieux ? Les hommes ou les femmes ?

    02:17|
    Une étude internationale récente, soutenue par le CNRS et publiée en avril 2025 dans Scientific Reports, a révélé que les femmes entendent en moyenne mieux que les hommes. Cette recherche, menée par le Centre de recherche sur la biodiversité et l’environnement (CRBE) à Toulouse en collaboration avec l’Université de Bath, a évalué la sensibilité cochléaire de 448 adultes âgés de 18 à 55 ans, répartis dans 13 populations à travers le monde, notamment en Équateur, en Angleterre, au Gabon, en Afrique du Sud et en Ouzbékistan.Les chercheurs ont utilisé une technique appelée émissions otoacoustiques transitoires (TEOAE) pour mesurer la sensibilité de l’oreille interne. Cette méthode consiste à envoyer des sons brefs dans l’oreille et à enregistrer les réponses acoustiques produites par la cochlée, fournissant ainsi une mesure objective de la sensibilité auditive sans nécessiter de réponse active du participant.Différence entre les sexes : Les femmes ont montré une sensibilité auditive supérieure de 2 décibels en moyenne par rapport aux hommes, et ce, dans toutes les populations étudiées. Facteurs influents : Le sexe est apparu comme le facteur le plus déterminant dans la variabilité de l’audition humaine, suivi par l’environnement, puis l’âge et enfin la latéralité (oreille gauche ou droite). Influence de l’environnement : Les personnes vivant en milieu urbain présentaient une sensibilité accrue aux hautes fréquences, probablement en raison du bruit ambiant constant des villes. En revanche, celles vivant en forêt tropicale avaient une meilleure sensibilité auditive globale, tandis que les populations en haute altitude montraient une sensibilité réduite, possiblement liée à des adaptations physiologiques à l’altitude. Les chercheurs suggèrent que cette différence entre les sexes pourrait être due à des facteurs biologiques tels que l’exposition hormonale pendant le développement embryonnaire ou à des différences structurelles dans l’anatomie cochléaire. De plus, les femmes ont également obtenu de meilleurs résultats dans des tests de perception de la parole, indiquant une capacité accrue à traiter les informations auditives. Bien qu’une meilleure sensibilité auditive puisse sembler avantageuse, elle pourrait également rendre les femmes plus susceptibles aux effets négatifs du bruit environnemental, tels que les troubles du sommeil ou les maladies cardiovasculaires. Cette étude souligne l’importance de considérer à la fois les facteurs biologiques et environnementaux dans la compréhension de l’audition humaine.
  • Dans quel endroit le temps passe 9 % plus lentement ? (la salle de sport)

    03:13|
    Je vais vous parler d'une toute récente étude publiée dans la revue Brain and Behavior qui révèle qu'il existe un endroit dans lequel notre perception du temps ralentit considérablement...
  • Qui s'apprête à construire une centrale nucléaire sur la Lune ?

    02:28|
    La Chine ! Ce pays révoit bien de construire une centrale nucléaire sur la Lune, en partenariat avec la Russie, dans le cadre de leur ambitieux projet commun baptisé ILRS (International Lunar Research Station). Ce projet, annoncé officiellement par l’ingénieur chinois Pei Zhaoyu en mai 2025, s’inscrit dans la continuité du programme lunaire chinois Chang’e et vise à établir une base lunaire habitée de façon permanente à l’horizon 2030, avec un réacteur nucléaire opérationnel d’ici 2035.Pourquoi construire une centrale nucléaire sur la Lune ?L’enjeu principal est l’approvisionnement énergétique. Sur la Lune, les nuits lunaires durent environ 14 jours terrestres, période pendant laquelle l’énergie solaire devient inutilisable. Les écarts de température extrêmes (-173 °C à +127 °C) rendent la production et le stockage d’énergie très complexes. Une centrale nucléaire, en revanche, permettrait de fournir une alimentation stable, continue et indépendante de l’environnement extérieur. Cela est indispensable pour maintenir en fonctionnement une station lunaire habitée, gérer les systèmes de survie, les communications, les laboratoires et les installations minières.Un partenariat sino-russe fondé sur l'expérienceLa Chine compte sur l’expertise de la Russie en matière de nucléaire spatial. L’Union soviétique a été pionnière en la matière dès les années 1960, avec plus de 30 réacteurs spatiaux envoyés en orbite. Le réacteur TOPAZ, utilisé dans les années 1980-90, est un exemple notable de système thermionique capable de produire de l’énergie électrique dans l’espace. Cette technologie, adaptée à l’environnement lunaire, pourrait servir de base au futur réacteur.La mission Chang’e-8 comme tremplinLa mission Chang’e-8, prévue pour 2028, jouera un rôle stratégique. Elle embarquera des équipements pour tester les technologies clés nécessaires à une base permanente, notamment des modules d’habitat, des dispositifs de production d’oxygène et potentiellement un prototype de centrale nucléaire miniature. L’objectif est de valider sur place les concepts nécessaires à une présence humaine prolongée.Une course énergétique… et géopolitiqueCe projet lunaire s’inscrit dans une concurrence technologique avec les États-Unis. Si la NASA, via son programme Artemis, prévoit également des bases lunaires, elle n’a pas encore officialisé de projet aussi avancé de centrale nucléaire. La Chine pourrait donc marquer un coup diplomatique et scientifique majeur si elle devient la première à installer un réacteur nucléaire sur un autre corps céleste.En conclusionConstruire une centrale nucléaire sur la Lune n’est plus de la science-fiction : c’est un projet stratégique, technologique et symbolique, qui marque une nouvelle ère dans l’exploration spatiale — et dans la rivalité sino-américaine pour la domination au-delà de la Terre.
  • Pourquoi la Chine fabrique-t-elle son sable ?

    02:28|
    Le sable est la seconde ressource naturelle la plus exploitée au monde, après l’eau. Essentiel à la fabrication du béton, du verre, de l’asphalte ou des composants électroniques, il est au cœur des projets d’urbanisation massive — et peu de pays en ont autant besoin que la Chine. Avec 1,4 milliard d’habitants et une urbanisation toujours galopante, la Chine consomme à elle seule une part gigantesque du sable mondial. Or, cette ressource devient de plus en plus rare, poussant le pays à développer son propre sable artificiel. Scientifiquement, cette démarche repose sur des constats environnementaux, économiques et technologiques.Le sable naturel, une ressource sous pressionContrairement à une idée reçue, le sable du désert n’est pas adapté à la construction, car ses grains, arrondis par l’érosion éolienne, n’adhèrent pas bien entre eux. Le sable utilisable provient donc des lits de rivières, des carrières ou des fonds marins. Mais son extraction massive provoque des dégâts écologiques majeurs : érosion des côtes, destruction d’écosystèmes aquatiques, pollution, ou encore perturbation des cycles sédimentaires. En 2019, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) a sonné l’alarme sur le risque de pénurie mondiale de sable de construction.En Chine, le problème s’est accentué avec des politiques d’urbanisation intense. Résultat : entre 2010 et 2020, l’approvisionnement en sable naturel a chuté de près de 50 %, contraignant le pays à se tourner vers une alternative.Une réponse technologique : le sable manufacturéLa solution chinoise est le sable artificiel, aussi appelé sable manufacturé. Ce sable est obtenu par concassage et tamisage de roches (comme le granite, le basalte ou le calcaire), ou de résidus miniers. Les grains ainsi produits sont calibrés pour offrir les mêmes propriétés mécaniques que le sable naturel. Ce procédé, bien que plus coûteux en énergie, est maîtrisé technologiquement et peut être adapté aux besoins précis de l’industrie du bâtiment.D’après une étude publiée en juillet 2024 dans Nature Geoscience, plus de 80 % du sable utilisé en Chine aujourd’hui est d’origine artificielle. Ce basculement a été rendu possible par des politiques publiques strictes et un encadrement gouvernemental visant à limiter l’extraction destructrice de sable naturel.Une démarche aussi environnementaleLa fabrication de sable artificiel ne vise pas uniquement à répondre à la demande, mais aussi à réduire les dommages environnementaux. Elle permet d’épargner les zones naturelles, de ralentir l’érosion côtière et de valoriser des déchets miniers qui, autrement, seraient stockés.En somme, la Chine fabrique son propre sable par nécessité, mais aussi par anticipation : pour soutenir son développement urbain tout en préservant ses écosystèmes fragiles.
  • Pourquoi les jardins de poisons sont-ils fascinants ?

    02:38|
    Les jardins de poisons sont des espaces botaniques entièrement ou partiellement dédiés à la culture de plantes toxiques. Contrairement aux jardins classiques, leur objectif n’est pas de séduire par leur beauté ou leur parfum, mais d’éduquer sur les dangers du monde végétal, souvent dissimulés derrière des apparences inoffensives. Mélange fascinant de science, d’histoire et de légende, ces jardins ont une longue tradition.Une tradition ancienneL'idée d'entretenir des plantes toxiques remonte à l'Antiquité. Les Grecs et les Romains connaissaient déjà les propriétés létales de la cigüe, de la belladone ou de l’aconit. Hippocrate et Galien en ont décrit les effets, et Socrate est probablement le plus célèbre empoisonné de l’Histoire, exécuté avec une infusion de cigüe. Au Moyen Âge, les herboristes et les apothicaires classaient soigneusement les plantes selon leurs usages médicinaux ou dangereux.Mais c’est à la Renaissance que naissent véritablement les jardins de plantes vénéneuses. De nombreuses familles aristocratiques ou royales en faisaient cultiver à l’abri des regards, autant pour étudier leurs effets que pour se prémunir — ou pratiquer — l’empoisonnement, pratique politique redoutée à l’époque.Un jardin pédagogique… et mortelScientifiquement, ces jardins permettent d’explorer les molécules toxiques naturelles : alcaloïdes, glycosides, saponines… qui affectent les systèmes nerveux, cardiaque ou digestif. La belladone dilate les pupilles, le ricin tue en quelques milligrammes, et l’if contient de puissants poisons cardiaques. Certaines de ces substances sont encore utilisées aujourd’hui en médecine (comme la digitaline) ou en pharmacologie expérimentale.L’un des plus célèbres exemples modernes est le Poison Garden d’Alnwick Castle, en Angleterre. Créé en 2005 par la duchesse Jane Percy, ce jardin est fermé à clé, et l’entrée s’effectue uniquement en visite guidée. Les visiteurs y découvrent des plantes mortelles soigneusement étiquetées, comme la datura, l’aconit ou la ciguë. Des panneaux avertissent : "Ne touchez rien, ne respirez pas trop près." Une mise en scène qui attire, fascine… et inquiète.Anecdotes et culture populaireCertaines anecdotes alimentent le mystère. À Alnwick, plusieurs visiteurs se seraient évanouis simplement en respirant l’odeur de certaines plantes. Des écrivains, comme Agatha Christie ou Shakespeare, se sont abondamment servis des poisons végétaux dans leurs intrigues. Même aujourd’hui, la peur ancestrale des plantes vénéneuses nourrit la fiction, du cinéma aux jeux vidéo.En somme, les jardins de poisons rappellent une vérité troublante : la nature peut être aussi belle que dangereuse. Leur objectif n’est pas de faire peur, mais de transmettre un savoir oublié, dans un monde où l’on ne reconnaît plus les plantes… mais où le poison est parfois à portée de main.
  • Pourquoi la planète Mercure rétrécit-elle ?

    02:50|
    Mercure, la planète la plus proche du Soleil, est aussi la plus petite du système solaire. Mais ce que l’on sait moins, c’est qu’elle rétrécit depuis des milliards d’années. Ce phénomène étonnant s’explique par des processus géologiques profonds, liés à la structure interne de la planète.Mercure, comme la Terre, possède un noyau métallique, probablement composé principalement de fer, qui représentait à l’origine près de 85 % du volume de la planète. Lors de sa formation, il y a environ 4,6 milliards d’années, Mercure était beaucoup plus chaude. Depuis, elle a progressivement perdu de la chaleur, ce qui a entraîné une contraction de son noyau.En effet, lorsque les matériaux internes d’une planète se refroidissent, ils ont tendance à se rétracter. Sur Mercure, cette rétraction est particulièrement marquée en raison de la proportion exceptionnellement élevée de métal dans sa composition. En se contractant, le noyau exerce une force vers l’intérieur, ce qui fait se froisser la croûte à la surface. Ce phénomène est comparable à la manière dont la peau d’un fruit sec se plisse lorsqu’il se dessèche.Ce rétrécissement s’observe directement à travers les falaises d’escarpement (ou "lobate scarps") visibles à la surface de Mercure. Ces formations rocheuses, longues parfois de plusieurs centaines de kilomètres et hautes de plus de 3 000 mètres, sont le résultat de la compression tectonique de la croûte. Elles témoignent d’une contraction globale du diamètre de la planète.Selon les données recueillies par la sonde MESSENGER de la NASA, qui a orbité autour de Mercure de 2011 à 2015, Mercure aurait vu son diamètre diminuer d’environ 7 kilomètres depuis sa formation. Cette contraction est encore en cours, bien que très lente : la planète continue à perdre de la chaleur interne, ce qui engendre encore des mouvements tectoniques mineurs.Fait remarquable, Mercure est la seule planète tellurique (avec peut-être Mars) à présenter des signes aussi évidents d’une contraction globale de son volume. Sur Terre, ce processus est masqué par la tectonique des plaques, qui redistribue les contraintes de manière différente.Autre point intéressant : le noyau de Mercure pourrait encore être partiellement liquide, ce qui permettrait d’expliquer pourquoi la planète génère encore un faible champ magnétique, bien que très faible comparé à celui de la Terre.En résumé, Mercure rétrécit parce que son cœur métallique refroidit. Ce refroidissement entraîne une contraction, provoquant des plis à la surface. Ce phénomène fait de Mercure une planète unique en son genre, encore active géologiquement malgré sa petite taille et sa proximité avec le Soleil.
  • Pourquoi notre cerveau a-t-il besoin de sucre ?

    02:10|
    Le sucre est souvent diabolisé dans nos régimes alimentaires. Pourtant, notre cerveau, lui, en raffole — et pour de bonnes raisons. Il ne s’agit pas ici des bonbons ou des pâtisseries, mais du glucose, un sucre simple, naturellement présent dans les fruits, les légumes ou les céréales. Ce glucose est le carburant principal du cerveau.
  • Pourquoi verser du sable vert dans les océans ?

    03:11|
    Si vous souhaitez écouter mes autres épisodes:1/ Pourquoi Asterix et Obélix s'appellent-ils ainsi ?Apple Podcast:https://podcasts.apple.com/fr/podcast/pourquoi-ast%C3%A9rix-et-ob%C3%A9lix-sappellent-ils-ainsi/id1048372492?i=1000707334142Spotify:https://open.spotify.com/episode/5s7QVslB8HBXpHDfcZSwsz?si=ca388850b2c1465f2/ Pourquoi dit-on que nous sommes entrés dans l'ère de la post-vérité ?Apple Podcast:https://podcasts.apple.com/fr/podcast/pourquoi-dit-on-que-nous-sommes-dans-l%C3%A8re-de-la-post-v%C3%A9rit%C3%A9/id1048372492?i=1000706920818Spotify:https://open.spotify.com/episode/1877PbDOMl7D5x2Yl0Erqw?si=de16fd765c364fe53/ Pourquoi les Américains utilisent-ils "xoxo" pour dire "bisous" ?Apple Podcast:https://podcasts.apple.com/fr/podcast/pourquoi-les-am%C3%A9ricains-utilisent-ils-xoxo-pour-dire/id1048372492?i=1000706794990Spotify:https://open.spotify.com/episode/05Ns6S1cI7gYUew7tgfnrU?si=4c572130bd0440f64/ Pourquoi les Vikings préféraient-ils la hache à l'épée ?Apple Podcast:https://podcasts.apple.com/fr/podcast/pourquoi-les-vikings-pr%C3%A9f%C3%A9raient-ils-la-hache-%C3%A0-l%C3%A9p%C3%A9e/id1048372492?i=1000706755846Spotify:https://open.spotify.com/episode/7nRO3puLnnZhGqVutQ8hZQ?si=6caa84778c7b46f0--------------------------------------C’est une idée à la fois radicale et controversée, digne d’un roman de science-fiction écologique : déverser des millions de tonnes de sable verdâtre dans les océans pour lutter contre le changement climatique. Et pourtant, ce projet est bien réel. Il est actuellement étudié au Royaume-Uni, au sein du National Oceanography Centre de Southampton, dans l’objectif d’augmenter la capacité des océans à absorber le dioxyde de carbone (CO₂).Une arme contre le réchauffement climatique ?Comme les forêts, les océans sont d’immenses « puits de carbone ». Ils captent près d’un tiers des émissions humaines de CO₂. Mais selon un rapport de la National Academy of Sciences britannique publié en 2021 — récemment remis en lumière par le magazine NewScientist —, cette capacité pourrait être augmentée de 8 % grâce à une intervention géochimique inédite.L'idée ? Verser jusqu’à un million de tonnes d’olivine broyée — un minéral naturel de couleur verte composé de magnésium, silicium et oxygène — dans certaines zones stratégiques des océans. En se dissolvant dans l’eau salée, l’olivine réagit chimiquement avec le CO₂...
  • Les chimpanzés prennent-ils l’apéro ?

    02:10|
    Une scène aussi surprenante que cocasse a récemment été filmée dans le parc national de Cantanhez, en Guinée-Bissau : des chimpanzés en train de partager des fruits fermentés, riches en sucre… et en alcool. Non, ce n’est pas un montage viral ou une publicité décalée, mais bien le sujet d’une étude scientifique sérieuse, publiée par des chercheurs de l’Université d’Exeter dans la revue Current Biology.Des “apéros” qui durent depuis 2015Depuis près de dix ans, les primatologues observent chez ces chimpanzés sauvages un comportement inhabituel : ils consomment régulièrement des fruits fermentés tombés au sol, qui contiennent un faible taux d’éthanol. Mais au-delà de l’ingestion d’alcool, c’est le rituel collectif qui intrigue les chercheurs. Dans plusieurs vidéos partagées sur les réseaux sociaux, on voit clairement les primates se rassembler pour ce moment, parfois même se passer les fruits, comme on partagerait un verre.Un plaisir… ou un outil social ?Chez l’humain, consommer de l’alcool active les circuits de la dopamine et des endorphines, favorisant le bien-être et la cohésion sociale. L’autrice principale de l’étude, Anna Bowland, s’interroge : « Et si les chimpanzés obtenaient les mêmes effets que nous ? Et si cette habitude avait une fonction sociale ? »En effet, contrairement à d’autres aliments, les chimpanzés ne partagent pas systématiquement leur nourriture. Or ici, ils semblent volontairement se réunir pour consommer ensemble des produits fermentés. De quoi suggérer que cette pratique pourrait renforcer les liens sociaux ou jouer un rôle dans la hiérarchie du groupe.Peu d’alcool, mais beaucoup d’intérêtPrécision importante : les quantités d’alcool ingérées restent faibles. Les chimpanzés ne cherchent pas à se saouler, ce qui irait à l’encontre de leur instinct de survie. Il ne s’agirait donc pas de simples comportements hédonistes, mais d’un rituel social ancien, potentiellement hérité d’un ancêtre commun aux singes et aux humains.Vers une origine ancestrale de l’apéro ?Ce que cette étude suggère, c’est que l’acte de boire ensemble, codifié chez l’humain en apéritif, barbecue ou pot de départ, pourrait plonger ses racines dans une histoire évolutive profonde. Peut-être que bien avant les verres de rosé et les cacahuètes, nos ancêtres partageaient déjà… un fruit un peu trop mûr.Prochaine étape pour les chercheurs : comprendre les effets physiologiques de ces "apéros" sur le comportement des chimpanzés, et confirmer si cette tradition, en apparence légère, est en fait un pilier ancestral de la sociabilité. Santé ! ?