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Choses à Savoir SANTE

Pourquoi dort-on moins bien en vieillissant ?

En vieillissant, la qualité et la quantité de sommeil tendent à diminuer, un phénomène bien documenté par la recherche scientifique. Plusieurs facteurs physiologiques et neurologiques contribuent à ces changements.

 

Changements dans les cycles du sommeil

Le sommeil se compose de plusieurs cycles, dont le sommeil lent profond, qui est le plus réparateur. Avec l'âge, la proportion de sommeil profond diminue, tandis que les phases de sommeil léger augmentent. Une étude de *Sleep Medicine Reviews* en 2017 a montré que les personnes âgées passent moins de temps en sommeil profond, ce qui rend leur sommeil plus facilement interrompu. Cela signifie qu'ils se réveillent plus fréquemment durant la nuit et ressentent souvent un sommeil moins reposant.

 

Modification de l'horloge biologique

L'horloge interne, ou rythme circadien, qui régule le cycle veille-sommeil, devient moins stable avec l'âge. Les personnes âgées ressentent souvent une tendance à s'endormir plus tôt le soir et à se réveiller plus tôt le matin, un phénomène appelé « avancement de phase ». Une étude publiée dans *Chronobiology International* en 2018 a montré que ce changement dans l'horloge biologique est dû à une réduction de la sensibilité à la lumière et à des modifications dans la production de mélatonine, une hormone régulatrice du sommeil.

 

Réduction de la production de mélatonine

La mélatonine, souvent appelée « hormone du sommeil », aide à induire le sommeil et à maintenir un rythme de sommeil régulier. En vieillissant, le corps produit moins de mélatonine, ce qui peut rendre l’endormissement plus difficile et le sommeil moins profond. Une recherche dans *Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism* a révélé que les niveaux de mélatonine baissent progressivement avec l'âge, ce qui explique en partie pourquoi les personnes âgées peuvent avoir des difficultés à dormir aussi longtemps ou aussi profondément.

 

Facteurs de santé et médicaments

Les troubles de santé chroniques, comme les douleurs articulaires, l’arthrite, ou les problèmes urinaires, peuvent également perturber le sommeil. Par ailleurs, de nombreux médicaments prescrits aux personnes âgées, comme les traitements pour la tension artérielle ou les diurétiques, peuvent avoir des effets secondaires qui nuisent au sommeil. Selon une étude publiée en 2015 dans *Sleep Health*, plus de la moitié des personnes âgées rapportent des interruptions de sommeil dues à des douleurs ou des besoins fréquents d'uriner la nuit.

 

En somme, le vieillissement affecte le sommeil à plusieurs niveaux, de la structure même des cycles de sommeil à la régulation hormonale. Ces changements sont une combinaison de facteurs biologiques, de modifications de l'horloge biologique, et d'effets liés aux conditions de santé, ce qui explique pourquoi le sommeil devient moins profond et plus interrompu avec l'âge.

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  • Pourquoi les œufs ne sont-ils jamais au rayon frais au supermarché ?

    01:55|
    C’est une question que beaucoup se posent en flânant dans les rayons : pourquoi les œufs, aliment fragile par excellence, ne sont-ils pas conservés au frais en supermarché ? Ce choix, loin d’être un oubli ou une négligence, repose en réalité sur des considérations sanitaires précises, et il existe une différence fondamentale entre l’Europe et d’autres régions du monde, comme les États-Unis.En France, et plus largement dans l’Union européenne, les œufs ne sont pas lavés après la ponte. Cela peut surprendre, mais c’est un choix délibéré. Lorsqu’un œuf est pondu, il est recouvert d’une fine pellicule naturelle appelée la cuticule. Cette couche protectrice imperceptible à l’œil nu joue un rôle crucial : elle empêche les bactéries, comme la salmonelle, de pénétrer à travers la coquille, qui est naturellement poreuse.Si l’on venait à laver les œufs, comme c’est le cas aux États-Unis, cette cuticule serait retirée, ce qui rendrait l’œuf plus vulnérable aux contaminations. C’est pourquoi, dans les pays européens, on préfère préserver cette barrière naturelle, à condition bien sûr que les œufs proviennent de poules élevées dans des conditions d’hygiène correctes.Mais alors, pourquoi ne pas tout de même les conserver au frais, par sécurité supplémentaire ? Parce que le froid, paradoxalement, peut augmenter le risque bactérien si la chaîne du froid est rompue. Lorsqu’un œuf froid est exposé à une température ambiante, de la condensation peut se former à sa surface. Cette humidité facilite le passage des bactéries à travers la coquille et les pores, ce qui augmente le risque de contamination. Pour cette raison, il est recommandé de ne pas rompre la température de conservation d’un œuf : s’il a été stocké à température ambiante, il doit rester à température ambiante jusqu’à sa consommation.À l’inverse, aux États-Unis, les œufs sont lavés, désinfectés, puis réfrigérés immédiatement. Cela rend la chaîne du froid obligatoire, car sans la cuticule, la protection naturelle est perdue. Une fois sortis du réfrigérateur, les œufs américains ne doivent jamais être laissés à température ambiante trop longtemps, sous peine de favoriser la prolifération bactérienne.En résumé, en Europe, les œufs ne sont ni lavés ni réfrigérés afin de préserver leur défense naturelle et éviter toute condensation. Voilà pourquoi vous ne les trouvez jamais au rayon frais. Une fois chez vous, l’idéal est de les conserver dans un endroit sec, à température stable, à l’abri de la lumière et des variations thermiques.
  • Pourquoi le magnésium aide-t-il à dormir ?

    01:50|
    Le magnésium est souvent présenté comme un allié du sommeil. Ce n’est pas un mythe marketing : ce minéral joue un rôle clé dans la régulation du système nerveux, la détente musculaire et la production des neurotransmetteurs liés au repos. Plusieurs études confirment que des apports suffisants en magnésium favorisent un endormissement plus rapide et un sommeil de meilleure qualité, notamment chez les personnes anxieuses, âgées ou souffrant d’insomnies légères.Sur le plan biologique, le magnésium agit d’abord sur la régulation du GABA (acide gamma-aminobutyrique), un neurotransmetteur inhibiteur qui calme l’activité cérébrale. Le GABA est essentiel pour favoriser la détente et préparer le cerveau à l’endormissement. Le magnésium facilite l’action du GABA au niveau des récepteurs neuronaux, ce qui contribue à réduire l’excitation nerveuse et à apaiser le système nerveux central.Autre mécanisme : le magnésium intervient dans le rythme circadien, en soutenant la production de mélatonine, l’hormone du sommeil. Il contribue aussi à réduire le taux de cortisol, l’hormone du stress, qui peut retarder l’endormissement lorsqu’elle reste élevée le soir. En parallèle, il agit sur les muscles et le système cardiovasculaire, favorisant une relaxation corporelle globale, propice au sommeil.Une étude de référence, publiée en 2012 dans la revue Journal of Research in Medical Sciences, menée par le Dr Mohammad Abbasi et son équipe en Iran, a démontré l’efficacité du magnésium chez des personnes âgées souffrant d’insomnie. Durant 8 semaines, un groupe a reçu 500 mg de magnésium par jour, tandis qu’un autre recevait un placebo. Résultat : le groupe supplémenté a montré une amélioration significative de plusieurs paramètres du sommeil, notamment la durée totale de sommeil, la facilité d’endormissement et la réduction des réveils nocturnes. En parallèle, les niveaux de cortisol ont diminué, tandis que ceux de mélatonine ont augmenté.Quand le prendre ?Le meilleur moment pour prendre du magnésium est en fin de journée, au dîner ou environ 1 heure avant le coucher. Cela permet d’optimiser son effet relaxant pendant la phase d’endormissement. Certaines formes, comme le bisglycinate de magnésium, sont particulièrement bien tolérées et efficaces pour l’apaisement mental, sans provoquer de troubles digestifs.En résumé, le magnésium favorise le sommeil en calmant le cerveau, réduisant le stress, et soutenant la production naturelle de mélatonine. Son effet est doux mais réel, surtout lorsqu’il s’intègre dans une hygiène de vie propice au repos : limitation des écrans le soir, régularité des horaires et environnement apaisant. Un minéral discret… mais puissant.
  • Pourquoi boire abîme-t-il le cerveau plus que vous ne le pensez ?

    02:11|
    L’idée selon laquelle un verre de vin par jour pourrait être bon pour la santé a longtemps dominé les discours publics. Mais les découvertes scientifiques récentes bousculent ce mythe. Une étude brésilienne dirigée par le Dr Alberto Fernondo Oliveira Justo, publiée en 2025, met en lumière les effets nettement sous-estimés de l’alcool sur le cerveau. Et les résultats sont alarmants.L’étude s’appuie sur des analyses d’imagerie cérébrale menées auprès de plus de 3 000 adultes, comparant les cerveaux de buveurs réguliers à ceux d’abstinents. Elle révèle que les consommateurs réguliers — même modérés — présentent jusqu’à 133 % plus de lésions cérébrales, en particulier dans les zones liées à la mémoire, à la concentration et à la régulation émotionnelle. Ces lésions ne sont pas l’apanage des grands buveurs : un seul verre par jour suffit à entraîner des altérations mesurables.Le problème vient du fait que l’alcool, même en petite quantité, agit comme neurotoxique. Il perturbe la communication entre les neurones, endommage les cellules gliales (chargées de protéger et nourrir les neurones), et réduit la plasticité cérébrale, c’est-à-dire la capacité du cerveau à s’adapter, apprendre ou réparer les dommages. À long terme, cela peut favoriser le développement de troubles cognitifs, d’anxiété, voire de démence précoce.Autre découverte préoccupante : les cerveaux touchés par une consommation « modérée » montrent des signes de vieillissement accéléré. Les chercheurs ont constaté que certaines régions présentaient une densité neuronale comparable à celle observée chez des personnes de 10 à 15 ans plus âgées. Ce phénomène est d’autant plus inquiétant qu’il est silencieux : il n’y a souvent aucun symptôme visible pendant des années, ce qui empêche les consommateurs de prendre conscience des dégâts.Ces résultats remettent sérieusement en question la notion de « consommation modérée » ou « responsable ». Si les effets sur le foie ou le cœur sont bien connus, ceux sur le cerveau sont encore trop souvent ignorés. Pourtant, ils sont probablement les plus insidieux. Le Dr Oliveira Justo souligne que la tolérance sociale vis-à-vis de l’alcool est en décalage total avec ses effets réels sur la santé cérébrale.En conclusion, il ne s’agit plus seulement de déconseiller les excès, mais bien de réévaluer complètement notre rapport à l’alcool, même à dose faible. Car ce que cette étude démontre, c’est qu’il n’existe probablement pas de niveau de consommation « sans risque » pour le cerveau. Une prise de conscience salutaire, dans un monde où l’alcool reste omniprésent.
  • Combien de morceaux de sucre mange-t-on dans une journée ?

    02:03|
    Vous ne sucrez peut-être pas votre café. Vous évitez les bonbons, les pâtisseries, les sodas. Et pourtant… sans le savoir, vous consommez chaque jour l’équivalent de 20 à 30 morceaux de sucre. Car le sucre est partout. Invisible. Dissimulé dans les sauces, les plats préparés, les soupes en brique, les céréales du petit-déjeuner, le pain de mie, les yaourts aux fruits, les vinaigrettes… et même les charcuteries. Ce sucre dit "caché" représente une part importante de notre apport quotidien.En France, la consommation moyenne de sucre ajouté tourne autour de 90 à 100 grammes par jour, soit environ 18 à 20 morceaux de sucre (un morceau faisant 5 grammes). Ce chiffre varie selon l’âge, le sexe et le mode de vie. Les adolescents, par exemple, peuvent facilement dépasser les 120 g par jour en cumulant boissons sucrées, snacks et desserts industriels. Pourtant, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser 25 g par jour pour rester en bonne santé, soit seulement 5 morceaux. On est donc 4 à 5 fois au-dessus des seuils recommandés, sans même s’en apercevoir.Le sucre est massivement utilisé dans l’industrie agroalimentaire pour masquer l’acidité, améliorer le goût, ou renforcer la texture. Et pas seulement dans les aliments sucrés. Une cuillère de ketchup contient un morceau de sucre. Une canette de soda : 7 à 8 morceaux. Une simple part de quiche industrielle peut en contenir 2. Même les plats “diététiques” ou “allégés” sont parfois chargés en sucres pour compenser la perte de gras.Le plus sournois, c’est que ces sucres n’apparaissent pas toujours clairement sur les étiquettes. Ils se cachent derrière des termes comme sirop de glucose-fructose, maltodextrine, saccharose, dextrose… Autant de formes de sucres simples, rapidement assimilées par l’organisme, qui entraînent un pic de glycémie, puis une chute, et donc un effet d’appel : on a rapidement de nouveau faim.Cette surconsommation a un impact direct sur la santé publique : explosion du diabète de type 2, obésité, maladies cardiovasculaires, caries, troubles hépatiques… Et ce, dès le plus jeune âge. En France, 1 enfant sur 6 est en surpoids, et le sucre en est un facteur central.Alors, combien de morceaux de sucre mange-t-on sans le savoir ? Beaucoup trop. Et la seule solution pour reprendre le contrôle passe par une lecture plus attentive des étiquettes, une réduction des produits transformés, et une rééducation du goût. Car ce n’est pas notre palais qui exige autant de sucre… c’est l’industrie qui l’a décidé pour nous.
  • Connaissez-vous le trouble de l'illusion de verre ?

    02:32|
    Imaginez être convaincu que votre corps est fait de verre. Que chaque contact pourrait vous fissurer. Que vous risquez, à tout moment, de vous briser en mille morceaux. Voilà ce qu’éprouvent les personnes souffrant de ce que l’on appelle l’illusion de verre, ou délire de verre. Ce trouble psychiatrique, aussi rare qu’étrange, appartient à une forme ancienne de trouble délirant somatique : les individus croient que leur corps est physiquement altéré, ici remplacé par une matière aussi fragile que le verre.Ce phénomène a été principalement observé en Europe, entre le XVe et le XVIIe siècle, et de manière surprenante, il toucha surtout des membres de la noblesse ou de la royauté. Le cas le plus célèbre est sans doute celui de Charles VI de France, surnommé plus tard Charles le Fol. Le roi, qui régna de 1380 à 1422, souffrit d’épisodes de démence tout au long de sa vie. À partir de 1392, il connut plusieurs crises violentes, dont certaines le plongeaient dans des états délirants profonds. À l’une de ces périodes, il affirma être fait de verre. Persuadé qu’un simple choc pourrait provoquer sa désintégration, il refusa tout contact physique, évita les foules, et fit aménager un véhicule rempli de coussins pour se déplacer en toute "sécurité". Il allait même jusqu’à refuser de s’asseoir sans précaution, de peur de se casser.Ce délire peut sembler absurde, mais il illustre bien la façon dont certaines pathologies mentales peuvent modifier la perception que l’on a de son propre corps. Dans le cas de l’illusion de verre, il s’agit d’un délire hypochondriaque extrême : le patient n’a pas seulement peur de tomber malade, il est convaincu d’une transformation radicale de sa constitution physique. Ce trouble s’inscrit dans une catégorie plus large de syndromes psychosomatiques historiques, au même titre que la mélancolie noire, l’hystérie ou encore le syndrome de Cotard, où l’on croit être déjà mort.Pourquoi cette illusion a-t-elle émergé à cette époque précise ? Certains historiens y voient un effet de contexte. La noblesse, souvent élevée dans l’oisiveté et le rituel, vivait dans un monde symbolique où la fragilité, la pureté et l’apparence comptaient énormément. Le verre, à la fois précieux, transparent et fragile, pouvait alors devenir une métaphore du corps aristocratique menacé par un monde brutal.Aujourd’hui, ce trouble a pratiquement disparu, mais il reste une illustration marquante de la façon dont l’esprit humain, sous l’effet du stress ou de troubles mentaux, peut reconfigurer le réel de manière radicale. L’illusion de verre nous rappelle que la frontière entre le corps et l’imaginaire peut parfois être aussi fine… qu’une feuille de cristal.
  • Quelle maladie grave pourrait être détectée grâce au cerumen ?

    02:13|
    Je vais vous parler d'une étude surprenante publiée récemment dans la revue Analytical Chemistry. Des chercheurs chinois y présentent une méthode de dépistage non invasive et très prometteuse : analyser le sébum contenu dans le cérumen, pour détecter des signatures chimiques caractéristiques de cette maladie neurodégénérative.Le sébum, c’est cette substance grasse produite naturellement par notre peau. Et dans le cas de Parkinson, plusieurs études avaient déjà montré que sa composition change : des molécules spécifiques apparaissent, liées au stress oxydatif, aux inflammations chroniques et aux altérations métaboliques. Le problème ? Le sébum de la peau est exposé à l’environnement : il peut être modifié par le savon, la pollution ou les cosmétiques.C’est là qu’intervient une idée brillante : aller chercher ce sébum dans le conduit auditif, là où il est protégé et stable. Autrement dit : dans le cérumen.Les chercheurs ont mené une étude sur 209 personnes, dont 108 atteintes de Parkinson. Ils ont utilisé un simple écouvillon pour prélever un peu de cire d’oreille, puis l’ont analysée avec une technique sophistiquée appelée chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse, ou GC-MS. Cette méthode permet d’identifier les composés organiques volatils présents dans les échantillons.Quatre molécules sont ressorties nettement comme indicateurs : ethylbenzène, 4-éthyltoluène, pentanal et 2-pentadecyl-1,3-dioxolane. Leur présence ou leur concentration était significativement différente chez les malades.Les chercheurs ont ensuite utilisé un modèle d’intelligence artificielle pour interpréter les données, et le résultat est bluffant : 94 % de précision dans la détection de la maladie.Ce test, s’il est confirmé par d’autres études, pourrait être un véritable tournant dans la prise en charge de Parkinson. Il est :– non invasif,– simple à réaliser,– peu coûteux,– et surtout : il permettrait une détection précoce, bien avant les premiers symptômes moteurs.Les auteurs restent prudents : il faudra valider cette méthode dans d’autres pays, sur des populations plus larges, et à différents stades de la maladie.Mais ce qu’ils proposent, c’est une nouvelle voie de diagnostic, étonnamment accessible, grâce à une partie de notre corps à laquelle on ne pensait pas… l’intérieur de nos oreilles.
  • Pourquoi ne faut-il pas mettre simultanément de la crème solaire et de l'anti-moustique ?

    01:44|
    Il ne faut pas appliquer de la crème solaire et un anti-moustique en même temps, ou du moins pas n’importe comment, car cela peut réduire l’efficacité des deux produits et augmenter les risques pour la peau.D’abord, les répulsifs, notamment ceux contenant du DEET (la molécule la plus courante), peuvent altérer la capacité de la crème solaire à protéger contre les UV. Des études ont montré que lorsqu’on applique un anti-moustique juste après la crème solaire, la protection solaire est diminuée, parfois de manière significative. Cela augmente le risque de coups de soleil et à long terme, les risques de vieillissement prématuré ou de cancer de la peau.Ensuite, l’ordre d’application est très important. Il faut toujours mettre d’abord la crème solaire, puis attendre environ 15 à 30 minutes pour qu’elle soit bien absorbée par la peau. Ce n’est qu’après ce délai qu’il est recommandé d’appliquer l’anti-moustique. La crème solaire doit pénétrer la peau pour être efficace, tandis que le répulsif, lui, agit en surface. Si on les applique dans l’ordre inverse ou trop rapprochés, le répulsif peut bloquer l’absorption de la crème solaire, ou la crème peut diluer le répulsif.Il faut également éviter de mélanger les deux produits directement dans la main avant application : cela dilue les principes actifs de chacun, et réduit leur efficacité.Enfin, il y a un risque de surdosage. La crème solaire doit être réappliquée toutes les deux heures, surtout après la baignade ou la transpiration. Mais si l’on remet aussi systématiquement du répulsif à chaque fois, cela peut entraîner une exposition excessive au DEET ou à d’autres substances, avec un risque accru d’irritations, surtout chez les enfants ou les peaux sensibles.En résumé : applique toujours la crème solaire en premier, laisse-la bien pénétrer, puis mets l’anti-moustique. Ne les mélange pas et évite de réappliquer le répulsif trop souvent. Il existe aussi des produits combinés, mais leur efficacité est souvent moins bonne qu’en appliquant séparément les deux produits de manière correcte.
  • Qu'est-ce que le vaginisme ?

    02:06|
    Le vaginisme est un trouble sexuel féminin qui se manifeste par une contraction involontaire des muscles du plancher pelvien, en particulier autour de l’entrée du vagin. Cette contraction rend la pénétration difficile, douloureuse, voire impossible. Ce n’est pas une réaction volontaire : la femme ne contrôle pas cette contraction, ce qui distingue le vaginisme d’un simple refus ou d’une peur consciente.Le vaginisme est une réaction réflexe du corps, souvent en réponse à une peur, une douleur anticipée ou un traumatisme. Le corps « se défend » en bloquant l’accès au vagin. Cela peut se produire lors d’un rapport sexuel, d’un examen gynécologique ou même à l’insertion d’un tampon. On distingue deux formes principales : le vaginisme primaire, où la pénétration n’a jamais été possible, et le vaginisme secondaire, qui survient après une période de sexualité normale, souvent à la suite d’un événement déclencheur comme un accouchement difficile, une infection ou une agression.Comment savoir si tu souffres de vaginisme ? Voici quelques signes fréquents :– Une impossibilité ou grande difficulté à être pénétrée, même avec douceur.– Une douleur intense ou une sensation de blocage au moment de la pénétration.– L’impossibilité d’insérer un tampon ou un doigt.– Une contraction réflexe des muscles vaginaux, malgré une volonté de se détendre.– Une angoisse anticipée à l’idée d’un rapport sexuel ou d’un examen médical.Il est important de souligner que le vaginisme n’est pas une absence de désir sexuel, ni un rejet du partenaire. Il peut survenir dans une relation affective satisfaisante, avec du désir et de l’amour.Le vaginisme ne doit pas être confondu avec la dyspareunie (douleurs à la pénétration sans contraction musculaire) ou avec un simple manque de lubrification.Bonne nouvelle : le vaginisme se soigne très bien. La prise en charge repose souvent sur une combinaison de thérapie sexologique ou psychologique, de kinésithérapie périnéale, et parfois de l’utilisation progressive de dilatateurs vaginaux. Des exercices de respiration, de relaxation ou même d’hypnose peuvent aussi aider. Le soutien du partenaire peut également jouer un rôle important.Si tu te reconnais dans ces symptômes, n’hésite pas à en parler à un professionnel de santé : médecin généraliste, gynécologue ou sexologue. Ce trouble est plus fréquent qu’on ne le pense, et il existe des solutions efficaces pour en sortir.
  • Qu'est-ce que la fugue dissociative ?

    02:31|
    La fugue dissociative est un trouble psychologique rare mais spectaculaire, classé dans les troubles dissociatifs par le DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux). Elle se caractérise par une perte soudaine de mémoire, souvent associée à un départ inattendu de son domicile ou de son environnement habituel, sans que la personne ne se rende compte de ce qu’elle fait. Elle peut aller jusqu’à adopter une nouvelle identité et mener une nouvelle vie, sans souvenir de sa vie passée.La fugue dissociative survient généralement à la suite d’un événement traumatique ou d’un stress psychologique intense : un deuil, un divorce, une agression, un conflit personnel profond. Face à une douleur émotionnelle insupportable, l’esprit semble littéralement « fuir » pour se protéger, en mettant la mémoire en pause. Il s’agit donc d’un mécanisme de défense extrême, qui découpe l’expérience consciente en fragments pour éviter de faire face à la réalité.Pendant une fugue, la personne agit souvent de manière socialement normale : elle peut prendre un train, réserver une chambre d’hôtel, trouver un emploi, entamer des conversations. C’est ce qui rend ce trouble si difficile à repérer sur le moment. Ce n’est que lorsqu’elle est confrontée à son passé, ou lorsqu’elle retrouve spontanément la mémoire, qu’elle réalise l’amnésie. Le retour à la conscience peut être brutal, et s’accompagner de grande confusion, voire d’anxiété ou de honte.Les études sur le sujet sont rares, car le phénomène est peu fréquent. Selon le Merck Manual, la fugue dissociative concerne moins de 0,2 % de la population générale. Elle semble plus fréquente chez les personnes ayant déjà des troubles dissociatifs, ou ayant subi des traumatismes précoces (comme des abus dans l’enfance). Elle a également été observée chez certains soldats après des combats, ou chez des victimes de catastrophes naturelles.Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la fugue dissociative n’est ni feinte, ni volontaire. Elle diffère aussi de l’amnésie simple : ici, l’amnésie est combinée à un comportement actif de fuite ou de réinvention de soi.Le traitement repose sur une approche psychothérapeutique, souvent avec une thérapie cognitive ou une thérapie basée sur les traumatismes. L’objectif est d’identifier le facteur déclencheur, de restaurer les souvenirs, et de renforcer les mécanismes d’adaptation du patient.En résumé, la fugue dissociative est un effacement temporaire de soi, une tentative inconsciente de fuir l’insupportable. Elle nous rappelle la puissance de l’esprit à se défendre — parfois en s’effaçant lui-même.