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Pourquoi le stress provoque-t-il l'apparition de cheveux blancs ?
02:32|Oui, il est désormais établi scientifiquement que le stress peut provoquer l’apparition prématurée de cheveux blancs. Ce que l’on attribuait autrefois à une légende ou à une simple corrélation a été confirmé par plusieurs travaux, notamment une étude majeure publiée en 2020 dans Nature par une équipe de l’Université Harvard. Cette étude a permis d’identifier pour la première fois les mécanismes physiologiques précis en jeu.1. Le rôle des mélanocytesLa couleur des cheveux dépend de cellules spécialisées : les mélanocytes, situés dans le follicule pileux. Ils produisent la mélanine, pigment responsable des cheveux bruns, noirs, blonds ou roux. Ces mélanocytes sont régulièrement remplacés grâce à un petit réservoir de cellules souches pigmentaires qui se trouve dans le follicule.Quand ce réservoir est intact, la couleur se maintient. Quand il s'épuise, les mélanocytes ne se renouvellent plus, la mélanine n'est plus produite… et le cheveu pousse blanc.2. Le stress active le système nerveux sympathiqueCe que les chercheurs ont découvert, c’est que le stress aigu ou intense active fortement le système nerveux sympathique, celui qui déclenche la réponse « combat ou fuite ». Ce système envoie des fibres nerveuses dans tout le corps, y compris jusque dans les follicules pileux.Sous stress, ces fibres libèrent une molécule appelée noradrénaline.3. La noradrénaline détruit le stock de cellules souches pigmentairesC’est là que le mécanisme devient spectaculaire.La noradrénaline vient perturber complètement le fonctionnement du réservoir de cellules souches pigmentaires. Au lieu de rester en attente, ces cellules souches se mettent à se différencier de façon massive et désordonnée, s'épuisant d’un coup.En seulement quelques jours (chez les souris étudiées), le réservoir se vide totalement.Conséquence : plus aucun mélanocyte ne peut être produit. Les cheveux suivants poussent entièrement dépigmentés, donc blancs.4. Un phénomène irréversibleUne fois les cellules souches pigmentaires détruites, la situation est irrécupérable :le follicule continue de produire des cheveuxmais il est définitivement incapable de produire de la mélanine.C’est pourquoi les cheveux blanchis par le stress ne redeviennent pas bruns.5. Stress ponctuel ou stress chronique ?L’effet le plus spectaculaire a été observé lors de stress intense et aigu.Cependant, un stress chronique, en maintenant le système nerveux sympathique activé, peut probablement accélérer la perte progressive de cellules souches pigmentaires.En résuméOui, le stress peut vraiment provoquer l’apparition de cheveux blancs.Le mécanisme précis est désormais connu :1. activation du système nerveux sympathique,2. libération massive de noradrénaline,3. épuisement brutal des cellules souches pigmentaires dans le follicule,4. arrêt définitif de la production de mélanine.Un bel exemple de la manière dont nos émotions influencent littéralement notre biologie.
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L'ASMR est-elle vraiment efficace contre l'anxiété ?
02:18|L’ASMR, ces chuchotements, frottements doux ou tapotements qui déclenchent des sensations de picotements chez certaines personnes, est souvent présenté comme un antidote naturel contre l’anxiété. Mais que dit réellement la science ?D’abord, plusieurs études ont montré que l’ASMR provoque une véritable réponse physiologique de relaxation, du moins chez les personnes qui y sont sensibles. Dans une étude menée par Giulia Poerio et ses collègues, les participants « réceptifs » à l’ASMR présentaient une baisse mesurable de leur fréquence cardiaque pendant l’écoute, accompagnée d’une augmentation de la conductance cutanée. Cette combinaison paradoxale – détente avec une légère activation – correspond à un état calme, similaire à celui obtenu lors de certaines techniques de relaxation.D’autres travaux utilisant l’électroencéphalogramme ont observé une modification de l’activité cérébrale lors de l’ASMR. L’exposition aux stimuli semble augmenter les émotions positives, réduire l’humeur négative et induire un état de détente similaire à la méditation légère. Plusieurs participants rapportent également une sensation de chaleur, de bien-être et une diminution quasi immédiate du stress.Concernant spécifiquement l’anxiété, les études disponibles montrent une tendance cohérente : chez les personnes sensibles, l’ASMR réduit l’anxiété à court terme. Dans des expériences pré/post écoute, les participants déclarent une baisse de l’anxiété d’état, une amélioration de l’humeur et une meilleure capacité de concentration. Certaines recherches menées auprès d’étudiants ou de personnes souffrant d’insomnie indiquent que l’ASMR peut aussi aider à apaiser l’hyperactivation émotionnelle, notamment en fin de journée.Ces effets ont donné lieu à l’idée que l’ASMR peut servir de “coping tool”, un outil d’adaptation utile pour diminuer ponctuellement les tensions internes. Le mécanisme est probablement lié à l’activation du système nerveux parasympathique, responsable du ralentissement cardiaque et de la sensation de calme.Cependant, important : tout le monde n’est pas sensible à l’ASMR. Seule une partie de la population ressent ces picotements et les effets relaxants qui les accompagnent. Par ailleurs, la plupart des études étudient des effets immédiats, sur quelques minutes ou quelques jours. On manque encore de données solides sur son efficacité dans les troubles anxieux sévères ou sur le long terme.En résumé, l’ASMR semble réellement efficace pour diminuer l’anxiété ponctuelle chez les personnes réceptives, en déclenchant un état de relaxation physiologique et émotionnelle. C’est un complément utile, mais ce n’est pas un traitement de fond : il apaise, mais ne remplace pas les approches thérapeutiques validées comme la TCC ou certains traitements médicaux.
Pourquoi l'appétit augmente-t-il quand la température baisse ?
02:29|Lorsque les températures chutent, beaucoup constatent une augmentation nette de l’appétit. Une soupe plus copieuse, un plat chaud plus tôt que d’habitude, ou l’envie irrésistible d’un morceau de fromage : l’hiver semble réveiller une faim plus intense. Mais ce phénomène n’a rien de psychologique. Il repose sur plusieurs mécanismes biologiques profondément ancrés dans notre physiologie.D’abord, le froid oblige l’organisme à dépenser plus d’énergie pour maintenir sa température interne autour de 37°C. Cette régulation, appelée thermorégulation, mobilise une grande quantité de calories. Le simple fait de frissonner — contraction réflexe et rapide de certains muscles — peut multiplier par quatre ou cinq la dépense énergétique de base. Même sans frisson, le corps active la thermogenèse, c’est-à-dire la production de chaleur à partir des graisses brunes et blanches. Cette dépense supplémentaire crée un déficit énergétique que le cerveau cherche à compenser en augmentant la sensation de faim.À cela s’ajuste un second mécanisme hormonal. Le froid stimule la sécrétion de grelines, l’hormone de la faim produite dans l’estomac. Plus la température extérieure baisse, plus la production de ghréline augmente, signalant au cerveau qu’il est temps de manger pour soutenir la thermogenèse. En parallèle, la sécrétion de leptine, l’hormone de la satiété, diminue. Le cerveau perçoit donc un double signal : « tu consommes plus d’énergie » et « tu es moins rassasié ».L’effet psychologique du confort alimentaire amplifie encore le phénomène. Le froid active une zone du cerveau associée à la recherche de nourriture réconfortante, souvent riche en glucides et en lipides. Cette réaction a une origine évolutive : dans la nature, consommer des aliments denses en calories pendant les périodes froides augmentait les chances de survie. Aujourd’hui, notre environnement alimentaire change, mais notre câblage biologique reste identique.Enfin, il existe un facteur comportemental souvent sous-estimé : la baisse de luminosité en hiver perturbe la production de sérotonine, un neurotransmetteur qui influence l’humeur… et l’appétit. Pour rééquilibrer ce système, le cerveau peut encourager la consommation d’aliments sucrés, qui augmentent temporairement la production de sérotonine. D’où les envies hivernales de chocolat, pâtes ou pain chaud.En résumé, nous avons plus faim quand il fait froid parce que le corps dépense davantage de calories pour se réchauffer, que les hormones de la faim augmentent, et que notre cerveau cherche instinctivement des aliments riches en énergie pour maintenir l’équilibre thermique et émotionnel.
Pourquoi nos mains deviennent-elles sèches quand il fait froid ?
02:37|Lorsque le froid arrive, beaucoup découvrent soudain que leurs mains deviennent rugueuses, irritées, parfois même fissurées. Ce phénomène, très courant, n’a rien d’anodin : il est directement lié à la façon dont notre peau tente de se protéger dans un environnement hostile. Pour comprendre pourquoi nos mains deviennent sèches quand il fait froid, il faut d’abord s’intéresser à la structure même de la peau.La couche la plus externe, la barrière cutanée, est composée de cellules mortes — les cornéocytes — entourées d’un ciment lipidique fait de céramides, d’acides gras et de cholestérol. Ce film lipidique a un rôle essentiel : retenir l’eau et empêcher les agressions extérieures de pénétrer. C’est cette barrière qui assure l’hydratation de la peau.Lorsqu’il fait froid, deux phénomènes se produisent simultanément. D'abord, la baisse de température contracte les vaisseaux sanguins de la peau : c’est la vasoconstriction. Le corps limite ainsi les pertes de chaleur, mais il réduit aussi l’apport de nutriments et de lipides nécessaires à l’entretien de la barrière cutanée. Résultat : la peau se renouvelle moins bien et produit moins de sébum, cette fine couche protectrice qui empêche l’eau de s’évaporer.Ensuite, l’air froid est souvent beaucoup plus sec que l’air chaud. L’humidité relative chute, surtout en hiver, ce qui accentue l’évaporation de l’eau contenue dans l’épiderme. Les mains, déjà pauvres en glandes sébacées, sont particulièrement vulnérables. En quelques heures, la peau perd la capacité à maintenir son taux d’hydratation, ce qui entraîne tiraillements et rugosité.Le problème est aggravé par nos comportements hivernaux. Le passage répété du froid extérieur à l’air chaud et sec du chauffage crée des chocs thermiques qui endommagent encore davantage la barrière cutanée. Les lavages fréquents des mains — indispensables mais souvent réalisés avec de l’eau chaude — emportent une partie du film lipidique. Sans cette protection naturelle, l’eau s’évapore encore plus vite.À mesure que la barrière cutanée se dégrade, des microfissures apparaissent. Elles provoquent inflammation, rougeurs et parfois douleur. La peau devient plus perméable, laissant entrer des irritants : détergents, savon, pollution. C’est un cercle vicieux : plus la peau est sèche, plus elle se fragilise.En résumé, nos mains deviennent sèches en hiver parce que le froid réduit la production de lipides, diminue l’apport sanguin, augmente l’évaporation de l’eau et affaiblit la barrière cutanée. Pour y remédier, il faut restaurer ce film lipidique perdu : gants, crèmes riches en céramides et évitement de l’eau trop chaude sont les meilleurs alliés.
Pourquoi perd-on du poids par l'expiration ?
02:31|Lorsque l’on parle de « brûler » des graisses, l’image qui nous vient souvent en tête est celle d’un glaçon qui fond. En réalité, la biologie raconte une histoire bien plus surprenante : lorsque nous perdons de la graisse après un effort physique, la majorité de cette graisse quitte notre corps… par la respiration.Tout commence dans nos cellules. Lorsqu’elles ont besoin d’énergie — pendant une séance de sport, une marche rapide ou même une simple montée d’escaliers — elles vont puiser dans leurs réserves : les triglycérides. Ces molécules sont stockées dans les adipocytes, nos cellules graisseuses. Leur rôle est d’emmagasiner de l’énergie sous une forme compacte et stable, en attendant un moment de besoin. Quand l’organisme réclame du carburant, ces triglycérides sont démontés en acides gras et en glycérol.C’est dans les mitochondries que la véritable « combustion » a lieu. Grâce à l’oxygène que nous respirons, ces acides gras sont métabolisés. Et c’est là que survient la révélation : la graisse ne disparaît pas, elle se transforme. Son produit final n’est pas de la chaleur ni de la sueur, mais principalement du dioxyde de carbone (CO₂) et de l’eau.Pour donner une idée concrète : si vous perdez 100 g de graisse, environ 84 g seront transformés en CO₂. À un rythme respiratoire normal, cela représente plusieurs dizaines de litres de CO₂ expirés au fil des heures. La dépense énergétique d’une séance de sport d’intensité modérée peut mobiliser 50 à 150 g de graisse, ce qui signifie que l’on expire littéralement des dizaines de grammes de graisse sous forme de CO₂ après un seul entraînement.Les 16 % restants de la masse initiale sont transformés en eau, éliminée par la sueur, l’urine et même la vapeur d’eau expirée. Contrairement aux idées reçues, la transpiration n’est pas la preuve que nous « brûlons » de la graisse : elle sert surtout à refroidir le corps.Cette découverte — popularisée après une étude publiée en 2014 dans BMJ — a renversé nombre d’idées que l’on croyait acquises : maigrir est avant tout un processus respiratoire. Chaque mouvement accélère la transformation des triglycérides en CO₂, et c’est en expirant que nous perdons réellement du poids.En résumé : pour perdre de la graisse, il faut bouger… et respirer. L’oxygène que nous inspirons, et surtout le CO₂ que nous expirons, portent la signature chimique de notre perte de poids.
Pourquoi notre cerveau croit encore aux superstitions ?
02:42|Marcher sous une échelle, toucher du bois, éviter le chiffre 13… Même les esprits les plus rationnels se surprennent parfois à céder à la superstition. Pourtant, la science montre que ces croyances ne sont pas de simples résidus culturels : elles s’enracinent profondément dans notre cerveau, dans les circuits mêmes qui gèrent la peur, la causalité et le besoin de contrôle.Les chercheurs en psychologie cognitive expliquent ce phénomène par un biais de détection de schémas. Notre cerveau est une machine à relier les événements entre eux. Il préfère voir une relation de cause à effet, même inexistante, plutôt que de tolérer le hasard. Ce réflexe, hérité de l’évolution, a pu être vital : il valait mieux supposer qu’un bruit dans la forêt annonçait un prédateur, quitte à se tromper, plutôt que de l’ignorer. Ce mécanisme de sur-interprétation persiste aujourd’hui sous des formes anodines : porter un porte-bonheur avant un examen, éviter de « porter malheur » avant un match, etc.Au niveau cérébral, plusieurs zones sont impliquées. L’amygdale, centre des émotions et de la peur, s’active dès qu’un risque ou une incertitude se présente. Le striatum, une région associée à la récompense et à l’apprentissage, entre en jeu lorsque nous associons une action (comme toucher du bois) à un résultat positif (ne pas échouer). Des études en neuro-imagerie, notamment celles menées à l’Université d’Oxford, montrent que ces circuits sont les mêmes que ceux impliqués dans les comportements conditionnés observés chez les animaux.Le psychologue américain B.F. Skinner l’avait déjà démontré dans les années 1940 : en nourrissant des pigeons à intervalles réguliers, il les vit développer des comportements « superstitieux » — battre des ailes ou tourner sur eux-mêmes — croyant que ces gestes déclenchaient la nourriture. L’expérience prouvait que le cerveau cherche spontanément à lier les actions et leurs conséquences, même quand il n’existe aucun lien réel.Les neurosciences modernes confirment aussi que la superstition augmente lorsque nous perdons le contrôle : en situation de stress, d’incertitude ou de peur, le cortex préfrontal — siège de la pensée rationnelle — cède la place aux circuits émotionnels plus anciens. Résultat : nous redevenons instinctifs, et nos croyances reprennent le dessus.Ainsi, croire aux superstitions n’est pas un signe de faiblesse intellectuelle, mais une expression naturelle de notre architecture mentale : un moyen de réduire l’angoisse du hasard et de donner du sens à un monde imprévisible. Même à l’ère scientifique, notre cerveau, lui, reste profondément symbolique.
Quels sont les meilleurs antidépresseurs naturels ?
02:08|La dépression légère à modérée ne nécessite pas toujours un traitement médicamenteux. De nombreuses études montrent que certains remèdes naturels, bien choisis, peuvent agir efficacement sur l’humeur, l’énergie et la motivation. Sans remplacer un suivi médical, ces solutions offrent une alternative douce et scientifiquement validée.Le plus célèbre d’entre eux est sans doute le millepertuis (Hypericum perforatum). Cette plante agit sur la sérotonine, la dopamine et la noradrénaline — trois neurotransmetteurs essentiels à la régulation de l’humeur. Plusieurs méta-analyses ont montré que, pour les dépressions légères à modérées, le millepertuis est aussi efficace que certains antidépresseurs chimiques, tout en provoquant moins d’effets secondaires. Mais prudence : il interagit avec de nombreux médicaments (pilule contraceptive, anticoagulants, etc.) et doit être pris sous supervision médicale.Autre allié puissant : l’exercice physique régulier. Selon une étude publiée dans JAMA Psychiatry, 30 minutes d’activité physique cinq fois par semaine réduisent les symptômes dépressifs presque autant qu’un traitement médicamenteux. Le sport stimule la sécrétion d’endorphines, de dopamine et de BDNF, une protéine qui favorise la régénération des neurones. En clair, bouger modifie la chimie du cerveau de manière durable et positive.L’alimentation joue également un rôle clé. Les régimes riches en oméga-3 (présents dans le saumon, les sardines ou les graines de lin) sont associés à un risque plus faible de dépression. Ces acides gras participent au bon fonctionnement des membranes neuronales. De même, une carence en vitamine D, fréquente en hiver, est liée à une baisse de moral. Un apport suffisant — via le soleil, les œufs ou les suppléments — peut aider à rétablir l’équilibre.Parmi les autres pistes validées par la science : la méditation de pleine conscience, qui réduit les rechutes dépressives de près de 40 % selon une étude de l’Université d’Oxford, et la luminothérapie, particulièrement efficace contre la dépression saisonnière. S’exposer chaque matin à une lumière blanche intense pendant 30 minutes régule la mélatonine et stabilise l’humeur.Enfin, le sommeil reste un pilier souvent négligé : se coucher à heures régulières et éviter les écrans le soir améliore la production naturelle de sérotonine.En somme, les antidépresseurs naturels les plus efficaces — sport, lumière, plantes, alimentation, méditation — agissent tous sur un même levier : restaurer l’équilibre biologique du cerveau, sans effets secondaires lourds. Une preuve que la nature et nos habitudes peuvent, parfois, rivaliser avec la chimie.