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Choses à Savoir PLANETE
Pourquoi les bouquetins des Alpes commencent-ils à vivre la nuit ?
Les bouquetins des Alpes, traditionnellement actifs durant la journée, modifient progressivement leur comportement en adoptant une activité nocturne. Cette adaptation est principalement une réponse aux effets du réchauffement climatique. En effet, l'augmentation des températures diurnes pousse ces animaux à chercher des périodes plus fraîches pour mener leurs activités quotidiennes. Des études menées entre 2006 et 2019 dans des parcs nationaux en Suisse et en Italie ont observé que, face à des températures élevées, les bouquetins déplacent leurs activités vers la nuit pour réduire le stress thermique et maintenir leur équilibre énergétique.
Cependant, cette adaptation n'est pas sans conséquences. En devenant plus actifs la nuit, les bouquetins s'exposent davantage à des prédateurs nocturnes tels que le loup, présent dans certaines zones alpines. Cette augmentation de l'activité nocturne, bien que bénéfique pour éviter la chaleur, accroît donc les risques de prédation.
De plus, l'activité nocturne peut affecter l'efficacité de la recherche de nourriture. Les bouquetins, étant des animaux diurnes, ont une vision adaptée à la lumière du jour. La recherche de nourriture dans l'obscurité pourrait donc être moins efficace, impactant potentiellement leur nutrition et, à long terme, leur survie.
Les mâles, en raison de leur masse corporelle plus importante, sont plus sensibles à la chaleur et adoptent cette stratégie nocturne plus fréquemment que les femelles. Par ailleurs, d'autres sources de stress, telles que le tourisme ou les survols en hélicoptère, perturbent davantage ces animaux déjà fragilisés par les changements climatiques.
Face à ces défis, les scientifiques soulignent l'urgence d'intégrer ces changements comportementaux dans les stratégies de gestion de la biodiversité. Réduire les pressions humaines, notamment dans les zones sensibles fréquentées par les bouquetins, pourrait leur permettre de mieux faire face aux nouveaux défis climatiques. Protéger ces animaux emblématiques des Alpes doit devenir une priorité pour garantir leur survie future.
En somme, l'adoption d'un mode de vie nocturne par les bouquetins des Alpes est une réponse adaptative aux températures croissantes dues au réchauffement climatique. Cependant, cette stratégie comporte des risques accrus de prédation et des défis liés à la recherche de nourriture, soulignant la nécessité de mesures de conservation adaptées pour assurer la survie de l'espèce.
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Pourquoi brûler ses déchets verts est mauvais pour l’environnement ?
02:38|Brûler ses déchets verts – feuilles mortes, branches, résidus de tonte – peut sembler une solution rapide et efficace pour s’en débarrasser. Pourtant, cette pratique a des conséquences néfastes pour l’environnement, la santé humaine et même la biodiversité. C’est pourquoi elle est de plus en plus réglementée, voire interdite dans de nombreux pays.1. Une pollution de l’air importanteLorsque des déchets verts sont brûlés à l’air libre, la combustion est incomplète. Contrairement à un incinérateur industriel équipé de filtres, un simple feu de jardin libère une grande quantité de polluants toxiques. Parmi eux :Les particules fines (PM10 et PM2.5) : elles pénètrent profondément dans les poumons et aggravent les maladies respiratoires. Le monoxyde de carbone (CO) : ce gaz réduit l’oxygénation du sang et peut être dangereux en cas d’exposition prolongée. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) : certains sont cancérigènes et s’accumulent dans l’environnement. Les oxydes d’azote (NOx) et les composés organiques volatils (COV) : ils contribuent à la formation de l’ozone troposphérique, un polluant responsable de maladies respiratoires et de dommages aux cultures. Selon l’Ademe (Agence de la transition écologique), brûler 50 kg de déchets verts émet autant de particules fines qu’une voiture moderne roulant sur 18 000 km !2. Une menace pour la biodiversitéLes tas de végétaux laissés à sécher avant d’être brûlés peuvent abriter de nombreux insectes, amphibiens, hérissons et autres petits animaux. Lorsque ces déchets sont incendiés, ces espèces périssent dans les flammes. De plus, la destruction de cette matière organique prive le sol d’un apport naturel de nutriments essentiels.3. Un risque d’incendieBrûler ses déchets verts augmente considérablement les risques d’incendie, notamment en période de sécheresse. Un feu mal maîtrisé peut se propager rapidement aux forêts ou aux habitations voisines, causant des dégâts considérables.4. Une perte de ressources précieusesLes déchets verts ne sont pas des déchets ordinaires : ils peuvent être valorisés sous forme de compost, paillage ou bois de chauffage. Le compostage permet d’enrichir les sols naturellement, réduisant le besoin d’engrais chimiques, tandis que le paillage limite l’évaporation de l’eau et protège les plantations.ConclusionPlutôt que de les brûler, il est préférable de recycler ses déchets verts en les broyant, compostant ou en les déposant en déchetterie. Cela permet de préserver la qualité de l’air, de limiter les risques d’incendie et de valoriser ces matières organiques au profit des sols et de la biodiversité.Pourquoi les lacs du Tibet s'agrandissent-ils ?
02:04|Alors que partout dans le monde, les lacs se tarissent sous l’effet du changement climatique et de l’activité humaine, le plateau tibétain fait figure d’exception. En seulement trois décennies, le nombre et la superficie des lacs y ont considérablement augmenté. Un phénomène qui intrigue les scientifiques, car il semble aller à l’encontre des tendances globales.Le plateau tibétain, souvent surnommé le "troisième pôle" en raison de ses immenses réserves d’eau douce, subit de profonds bouleversements climatiques. Les études montrent que les températures y augmentent plus vite que la moyenne mondiale, entraînant la fonte accélérée des glaciers. Ce surplus d’eau glaciaire alimente directement les lacs. Par ailleurs, le pergélisol – sol gelé en permanence – dégèle progressivement, libérant de l’eau qui s’ajoute aux réserves existantes.Un autre facteur crucial réside dans les changements des précipitations. Le réchauffement climatique modifie les régimes de la mousson asiatique, entraînant des pluies plus fréquentes et plus abondantes sur certaines parties du plateau tibétain. En parallèle, l’évaporation y reste relativement modérée en raison de l’altitude élevée et des températures encore froides. Ainsi, les lacs reçoivent plus d’eau qu’ils n’en perdent, favorisant leur expansion.Toutefois, cette transformation du paysage tibétain n’est pas sans conséquences. L’agrandissement des lacs submerge des infrastructures, déplaçant parfois des communautés locales. Il perturbe aussi les écosystèmes et menace certaines espèces adaptées à un environnement plus sec. De plus, la fonte des glaciers, bien qu’elle alimente temporairement les lacs, annonce un futur incertain. Une fois ces réserves épuisées, les sources d’eau douce risquent de se raréfier, avec des implications majeures pour les populations d’Asie qui dépendent des fleuves issus du plateau tibétain.Les scientifiques poursuivent leurs recherches pour comprendre précisément ces dynamiques et anticiper leurs effets à long terme. Une meilleure compréhension du phénomène tibétain pourrait éclairer les impacts du changement climatique à l’échelle mondiale et aider à mieux gérer les ressources en eau dans les décennies à venir.Pourquoi le “salmon run” est un phénomène spectaculaire ?
01:57|Le Salmon Run en Alaska est l’un des événements naturels les plus impressionnants du monde. Il désigne la migration massive des saumons qui quittent l’océan pour remonter les rivières et frayer (se reproduire). Ce phénomène vital pour l’écosystème alaskien se produit chaque été et attire non seulement des milliers de touristes, mais aussi une grande diversité de prédateurs, notamment les ours grizzlis et les aigles.Le Cycle de Vie du Saumon PacifiqueLe Salmon Run concerne principalement les saumons du Pacifique, dont les principales espèces sont :Le saumon rouge (sockeye) Le saumon royal (chinook) Le saumon argenté (coho) Le saumon rose (humpy) Le saumon keta (chum) Le cycle de vie du saumon commence en eau douce. Après l’éclosion des œufs dans les rivières, les jeunes saumons passent un à plusieurs mois en eau douce avant de rejoindre l’océan. Ils y vivent plusieurs années, se nourrissant abondamment jusqu’à atteindre leur maturité.Lorsque vient le moment de la reproduction, un instinct puissant les pousse à retrouver la rivière de leur naissance, parfois en parcourant des milliers de kilomètres. Cette migration épuise les saumons, qui arrêtent de se nourrir, mobilisent leurs réserves énergétiques et changent même de couleur et de forme en arrivant en eau douce. Une fois la ponte effectuée, ils meurent peu après, nourrissant ainsi l’écosystème fluvial.Un Événement Crucial pour l’ÉcosystèmeLe Salmon Run joue un rôle fondamental dans la chaîne alimentaire de l’Alaska :Les ours grizzlis attendent les saumons aux cascades, attrapant habilement les poissons en plein saut. Les aigles pygargues, emblèmes des États-Unis, se nourrissent des carcasses. Les loups et autres mammifères profitent aussi de l’abondance de nourriture. Les forêts riveraines bénéficient des nutriments apportés par les carcasses de saumons, enrichissant le sol. Un Enjeu Économique et EnvironnementalL’Alaska est le premier producteur de saumon sauvage au monde. La pêche commerciale est un secteur vital pour l’État, mais elle est strictement réglementée pour éviter la surexploitation et assurer la durabilité des populations de saumons.Cependant, le changement climatique, la pollution et la modification des habitats aquatiques menacent ce cycle naturel. La conservation du Salmon Run est donc essentielle, non seulement pour la biodiversité, mais aussi pour les peuples autochtones et les industries qui en dépendent.Pourquoi un sanglier est-il mort sur une plage bretonne ?
01:47|La mort d’un sanglier sur une plage de Bretagne, notamment dans la baie de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), a été attribuée à un phénomène bien connu mais inquiétant : la prolifération des algues vertes. L’autopsie de l’animal a révélé qu’il avait inhalé une quantité toxique d’hydrogène sulfuré (H₂S), un gaz issu de la décomposition de ces algues, provoquant son asphyxie.Les algues vertes en Bretagne : un fléau récurrentDepuis plusieurs décennies, les côtes bretonnes sont touchées par la prolifération des algues vertes, principalement du genre Ulva. Ces algues se développent en grande quantité dans certaines baies, notamment celles exposées à des apports excessifs de nitrates, souvent issus de l’agriculture intensive (engrais et déjections animales).Lorsque ces algues s’échouent sur les plages et s’accumulent en épaisseurs importantes, elles entrent en putréfaction, libérant des gaz toxiques, dont l’hydrogène sulfuré.L’hydrogène sulfuré : un gaz dangereuxL’hydrogène sulfuré (H₂S) est un gaz incolore, au forte odeur d’œuf pourri, qui se forme lors de la décomposition des matières organiques en milieu anaérobie (sans oxygène). À faible concentration, il provoque des irritations des yeux et des voies respiratoires. Mais à forte dose, il agit comme un neurotoxique puissant, entraînant une perte de connaissance rapide, puis une asphyxie en quelques minutes.C’est ce qui est arrivé au sanglier. En fouillant le sable ou les algues en décomposition, il a inhalé une quantité mortelle de H₂S, ce qui a entraîné son étouffement immédiat.Un risque aussi pour l’HommeCe phénomène n’est pas sans danger pour l’Homme. Plusieurs cas de morts suspectes ont été recensés en Bretagne ces dernières années :En 2009, un ramasseur d’algues est décédé dans la baie de Saint-Michel-en-Grève. Des chevaux et chiens ont également succombé à l’inhalation du gaz. Malgré les alertes et les tentatives de nettoyage, la prolifération des algues vertes demeure une problématique environnementale et sanitaire majeure en Bretagne, mettant en danger la faune, les riverains et les visiteurs.Pourquoi dit-on que le vent d'Autan noir rend fou ?
02:09|Le vent d’Autan, et plus particulièrement l’Autan noir, est un vent du sud-est qui souffle sur le sud-ouest de la France, notamment en Occitanie et dans la région de Toulouse. Il est souvent décrit comme un vent mystérieux et malfaisant, au point qu’un dicton local affirme : « Vent d’Autan rend fou ». Mais pourquoi cette réputation ?Les caractéristiques de l’Autan noirL’Autan est un vent chaud et sec qui naît en Méditerranée avant d’être canalisé entre les Pyrénées et le Massif central. Il existe en deux formes :L’Autan blanc, plus doux et modéré. L’Autan noir, plus fort et persistant, pouvant souffler pendant plusieurs jours avec des rafales dépassant les 100 km/h. L’Autan noir est particulièrement redouté car il s’accompagne d’un ciel sombre et menaçant, annonçant souvent l’arrivée d’une dégradation pluvieuse. Mais son effet ne se limite pas à la météo : il a aussi un impact sur le psychisme.Un vent qui perturbe le corps et l’espritPlusieurs phénomènes expliquent pourquoi ce vent peut « rendre fou » :1. Des variations de pression atmosphériqueL’Autan provoque de brusques changements de pression, qui peuvent entraîner des migraines, une fatigue accrue et une sensation de tension.2. Une sécheresse de l’airEn asséchant l’atmosphère, il peut irriter les muqueuses et provoquer des troubles du sommeil, augmentant ainsi l’irritabilité.3. Un effet sur le système nerveuxDes études ont montré que certains vents chauds, comme le foehn dans les Alpes ou le sirocco en Italie, influent sur la production de sérotonine, un neurotransmetteur qui régule l’humeur. Un déséquilibre peut accentuer le stress et la nervosité.4. Une durée prolongéeL’Autan noir peut durer plusieurs jours, créant une sensation d’oppression qui épuise les nerfs.Une croyance ancrée dans la culture populaireDepuis des siècles, les habitants du sud-ouest de la France associent l’Autan noir à une agitation inhabituelle, des accès de colère ou des comportements étranges. Certains médecins et psychiatres auraient même observé une augmentation des hospitalisations en psychiatrie lors de ses épisodes.Qu’il s’agisse d’un effet réel ou d’une suggestion collective, le vent d’Autan noir reste, encore aujourd’hui, un phénomène fascinant qui alimente les légendes du sud de la France.Qu'est-ce que la banque de graines pour l'Apocalypse ?
01:23|La banque de graines pour l’Apocalypse, plus officiellement appelée la Réserve mondiale de semences de Svalbard, est un gigantesque coffre-fort souterrain situé sur l’archipel norvégien du Svalbard, au-delà du cercle polaire arctique. Elle a été inaugurée en 2008 et sert à préserver la biodiversité agricole mondiale en stockant des échantillons de semences de cultures du monde entier.Pourquoi cette banque de graines a-t-elle été créée ?L’objectif principal est de protéger la diversité génétique des plantes alimentaires contre des menaces potentielles telles que :Les catastrophes naturelles (séismes, inondations, incendies) Les guerres et conflits Le changement climatique Les maladies et parasites agricoles Les erreurs humaines ou accidents dans les banques de semences nationales et régionales Comment fonctionne-t-elle ?La banque de Svalbard fonctionne comme une assurance mondiale : elle ne remplace pas les banques de semences existantes, mais offre un duplicata de sécurité. Elle peut contenir jusqu’à 4,5 millions d’échantillons de semences, chaque échantillon contenant en moyenne 500 graines. Elle est creusée dans une montagne de grès, à 120 mètres de profondeur, ce qui la protège des séismes et du réchauffement climatique. La température est maintenue à -18°C, empêchant la germination et ralentissant la dégradation des graines. Les échantillons restent la propriété des pays ou institutions qui les envoient. Un coffre-fort déjà utiliséEn 2015, la banque de semences a été utilisée pour la première fois. La Syrie a demandé des semences pour recréer une banque régionale détruite par la guerre.Une précaution pour l'avenir ?Surnommée la "chambre forte de l’Apocalypse", cette réserve pourrait jouer un rôle essentiel si une catastrophe majeure menaçait la production alimentaire mondiale. Elle est un symbole de prévoyance face aux incertitudes climatiques et géopolitiques du futur.Pourquoi certaines fleurs s’ouvrent et se ferment ?
01:46|De nombreuses fleurs possèdent un mécanisme d’ouverture et de fermeture appelé nyctinastie, un phénomène contrôlé par des stimuli environnementaux, notamment la lumière, la température et l’humidité. Ce comportement fascinant leur permet d’optimiser leur survie et leur reproduction.1. Le rôle de la lumière : la nyctinastieLe principal facteur influençant ce mouvement est la lumière. La nyctinastie est un rythme circadien (un cycle biologique de 24 heures) qui fait que certaines fleurs s’ouvrent le jour et se referment la nuit.Exemples : Le tournesol (Helianthus) suit le soleil mais n’a pas de fermeture nocturne. La tulipe, la marguerite et le pissenlit s’ouvrent au lever du soleil et se ferment au coucher. Ce phénomène est contrôlé par la turgescence, un changement de pression dans les cellules des pétales. Lorsqu’il y a de la lumière, les cellules absorbent de l’eau et gonflent, provoquant l’ouverture des fleurs. À l’inverse, dans l’obscurité, elles perdent de l’eau et les pétales se referment.2. Protection contre le froid et l’humiditéCertaines fleurs se referment pour éviter les dommages causés par le froid nocturne ou par l’humidité excessive qui pourrait favoriser le développement de champignons.Exemple : les coquelicots ferment leurs pétales pour empêcher l’eau de s’accumuler et d’abîmer leurs tissus fragiles. 3. Stratégie de pollinisationL’ouverture et la fermeture des fleurs permettent aussi de réguler l’accès aux pollinisateurs.Fleurs diurnes : Certaines plantes, comme les marguerites et les lys, s’ouvrent en journée pour attirer les abeilles et les papillons qui sont actifs sous le soleil. Fleurs nocturnes : D’autres, comme le jasmin et la belle-de-nuit, s’ouvrent à la tombée de la nuit pour attirer des pollinisateurs nocturnes comme les papillons de nuit ou certaines chauves-souris. 4. Protection contre les prédateursEn se refermant la nuit, certaines fleurs réduisent leur visibilité aux insectes nuisibles ou aux herbivores qui pourraient les dévorer.ConclusionL’ouverture et la fermeture des fleurs sont des adaptations évolutives sophistiquées, influencées par la lumière, la température et la nécessité de maximiser la pollinisation tout en minimisant les risques environnementaux. Ce phénomène témoigne de la grande intelligence adaptative des plantes face à leur environnement.Pourquoi l'Everest ne cesse de grandir ?
01:57|L’Everest, la plus haute montagne du monde avec une altitude actuelle d’environ 8 849 mètres, ne cesse de grandir en raison de mouvements tectoniques et de processus géologiques actifs. Ce phénomène est le résultat direct de la dynamique des plaques terrestres, qui façonnent en permanence la surface de notre planète.La collision entre deux plaques tectoniquesL’Himalaya, et donc l’Everest, s’est formé il y a environ 50 millions d’années lorsque la plaque indo-australienne est entrée en collision avec la plaque eurasienne. Contrairement à d’autres chaînes de montagnes issues de subductions (comme les Andes), ici, aucune plaque ne passe sous l’autre : elles se heurtent et se soulèvent. Ce phénomène est encore en cours aujourd’hui, provoquant une élévation continue de l’Himalaya.Un Everest qui grandit chaque annéeLes mesures satellites et les relevés GPS montrent que l’Everest grandit d’environ 4 mm par an en hauteur et se déplace de 4 cm vers le nord-est. Ce soulèvement est causé par la poussée constante de la plaque indo-australienne, qui avance sous l’Eurasie à une vitesse d’environ 5 cm par an.Les séismes et leur impact sur l’altitudeLes tremblements de terre modifient également la hauteur de l’Everest. Par exemple, le puissant séisme de 2015 au Népal (7,8 sur l’échelle de Richter) a temporairement fait baisser l’altitude du sommet de quelques centimètres en raison du compactage des roches. À l’inverse, d’autres séismes peuvent provoquer un soulèvement localisé.Érosion et contrebalancementSi la montagne grandit, elle subit aussi une érosion constante due au vent, à la neige et aux glaciers. Les avalanches, l’action de l’eau et la fonte des glaces usent lentement la roche. Cependant, la vitesse d’élévation reste supérieure à celle de l’érosion, ce qui explique pourquoi l’Everest continue de croître.Jusqu’où grandira-t-il ?Tant que la plaque indo-australienne continuera sa poussée, l’Himalaya poursuivra son ascension. Toutefois, dans plusieurs millions d’années, le mouvement tectonique pourrait ralentir, stabilisant ainsi l’altitude de l’Everest. Pour l’instant, il reste une montagne en pleine croissance, sculptée par les forces titanesques de la Terre.Pourquoi le Sahara est-il passé d’une région autrefois fertile à un désert ?
02:28|Le Sahara, aujourd’hui le plus grand désert chaud du monde, n’a pas toujours été une étendue aride et inhospitalière. Il y a plusieurs milliers d’années, cette région était une savane luxuriante, peuplée d’animaux et d’humains. La transformation du Sahara en désert est due à une combinaison de facteurs climatiques naturels et de changements environnementaux à long terme.Un Sahara vert il y a 10 000 ansPendant le dernier maximum glaciaire, il y a environ 20 000 ans, le Sahara était déjà un désert. Mais vers 10 000 av. J.-C., la situation change radicalement grâce à un phénomène appelé l’optimum climatique africain. Ce changement est causé par des variations de l’orbite terrestre et de son axe d’inclinaison, qui influencent la répartition des rayons solaires et modifient les régimes de mousson.Ces transformations entraînent des précipitations plus abondantes en Afrique du Nord, faisant du Sahara une région verdoyante, parcourue par de grands lacs, des rivières et des forêts. Des peintures rupestres découvertes dans le désert témoignent de la présence d’hippopotames, girafes et éléphants, ainsi que de communautés humaines pratiquant l’agriculture et l’élevage.Le retour de l’ariditéVers 5000 av. J.-C., l’inclinaison de la Terre change de nouveau, modifiant les régimes climatiques et réduisant progressivement les pluies. Ce processus, appelé aridification du Sahara, s’étend sur plusieurs milliers d’années. La végétation disparaît peu à peu, les lacs s’assèchent et les populations sont contraintes de migrer vers des régions plus hospitalières, notamment vers la vallée du Nil, où naîtra la civilisation égyptienne.Les causes de la désertificationPlusieurs facteurs expliquent cette transformation :1. Changements astronomiques : Les variations de l’orbite terrestre influencent la répartition des pluies en Afrique. 2. Effet d’albédo : Avec la disparition de la végétation, le sol clair du Sahara réfléchit davantage la lumière solaire, accentuant le réchauffement et l’aridité. 3. Action humaine ? Certains chercheurs suggèrent que la surexploitation des ressources par les premiers habitants (déforestation, surpâturage) a pu accélérer la désertification. Un processus encore en coursAujourd’hui, le Sahara continue de s’étendre vers le sud en raison du changement climatique et des activités humaines. Cependant, des cycles de verdissement sont observés à très long terme, ce qui suggère que, dans plusieurs milliers d’années, le Sahara pourrait redevenir verdoyant.