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Choses à Savoir HISTOIRE
Quelle est « l'anomalie » trouvée sur les pyramides d'Egypte ?
Les pyramides égyptiennes font l'objet, depuis des décennies, d'une exploration méthodique. Et pourtant, les archéologues travaillant sur les lieux y font encore des découvertes.
Après deux ans de recherche, menée entre 2021 et 2023, une équipe de scientifiques vient ainsi de trouver une nouvelle structure aux environs de la célèbre pyramide de Khéops. La découverte concerne l'un des cimetières qui jouxtent le monument.
Une partie de cette nécropole royale n'avait pas encore été étudiée. C'est là qu'on a trouvé ce que les archéologues ont eux-mêmes appelé une "anomalie" architecturale.
Grâce à un radar capable d'explorer le sous-sol, les scientifiques ont repéré une double structure souterraine. Cette technologie leur a permis de modéliser la construction, avant que de nouvelles fouilles ne parviennent à la dégager.
La première de ces structures se trouvait à environ 2 mètres du sol. Affectant la forme d'un L, elle était reliée à une structure plus profonde, nichée à une profondeur de 5 à 10 mètres. C'est la première fois qu'une telle découverte était faite.
D'après les scientifiques, cette double structure pourrait avoir été recouverte par la suite. D'après les recherches faites sur place, le matériau utilisé pour ce remblayage serait un mélange de sable et de gravier.
Il est possible que cette construction, avant d'être enfouie, ait servi d'entrée vers un tombeau, ou une autre structure, plus profonds. En fait, les archéologues, qui ne s'attendaient pas à la trouver, ne savent pas à quoi pouvait servir cette construction souterraine, ni pourquoi elle a été remblayée par la suite.
Ils insistent cependant sur le fait que les deux structures sont reliées entre elles. Elles pourraient donc faire partie d'un vaste ensemble archéologique souterrain, dont elles seraient en quelque sorte l'entrée. Une nouvelle campagne de fouilles, déjà en cours, permettra peut-être de le découvrir.
Elles permettront également d'en apprendre davantage sur l'origine de cette structure souterraine. Les archéologues aimeraient notamment savoir si elle a vraiment été édifiée par l'homme ou si elle existait à l'état naturel.
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Jean-Paul Ier a-t-il été assassiné ?
02:47|La mort soudaine du pape Jean-Paul Ier, le 28 septembre 1978, seulement 33 jours après son élection, a nourri pendant des décennies une véritable avalanche de théories du complot. Mort naturelle ? Coup monté ? Assassinat maquillé ? Voici ce que l’on sait aujourd’hui, entre faits établis et zones d’ombre.Qui était Jean-Paul Ier ?Jean-Paul Ier, né Albino Luciani, est élu pape le 26 août 1978. Surnommé le « pape au sourire », il séduit rapidement par sa modestie, sa simplicité, son refus des fastes et sa volonté de réformer l’Église. Il annonce vouloir remettre de l’ordre dans les finances du Vatican, promouvoir la collégialité dans la gouvernance, et amorcer un net virage social.Mais à peine un mois plus tard, il est retrouvé mort dans son lit, à 65 ans.Une mort qui soulève des questionsOfficiellement, Jean-Paul Ier est mort d’un infarctus du myocarde pendant la nuit, sans avoir appelé à l’aide. Mais plusieurs éléments ont semé le doute :Aucune autopsie n’a été pratiquée, à la demande du Vatican.Le premier communiqué parle d’une découverte du corps par un prêtre, avant que le Vatican ne corrige pour dire que c’était une religieuse.Des documents ou projets de réforme auraient été retrouvés sur son bureau, selon certains témoignages.Ces imprécisions ont suffi à attiser les soupçons.Les principales théories du complotParmi les hypothèses les plus connues, on retrouve celle d’un assassinat commandité par :1. Des membres de la Curie opposés à ses réformes.2. Le Vatican Bank (IOR), dont Jean-Paul Ier voulait auditer les finances.3. Le réseau maçonnique clandestin P2, soupçonné d’avoir infiltré le Vatican.4. Des liens indirects avec la mafia italienne, inquiète de perdre son influence sur les circuits financiers du Saint-Siège.Ces théories ont été popularisées par des livres comme In God's Name (1984) de David Yallop, ou plus récemment, dans certaines œuvres de fiction. Mais elles n’ont jamais été confirmées par une enquête officielle.Que disent les sources les plus fiables ?En 2017, le Vatican a publié un ouvrage fondé sur les archives médicales et les témoignages de l’époque (Pape Luciani – La Chronique d’une mort). Il y est affirmé que Jean-Paul Ier souffrait de problèmes de santé chroniques, notamment d’hypertension. Plusieurs témoins, dont son médecin personnel, avaient noté sa fatigue extrême.Les historiens les plus sérieux penchent donc pour une mort naturelle, aggravée par la pression du pontificat et un état de santé fragile.En résuméAucune preuve sérieuse ne vient étayer l’idée d’un assassinat.Sa mort a été entourée d’un manque de transparence, mais pas nécessairement de conspiration.Le mystère demeure… mais l’hypothèse de la crise cardiaque reste la plus plausible.Pourquoi le projet Blue Peacock était-il absurde ?
02:59|Londres, 1954. En pleine Guerre froide, la paranoïa s’infiltre jusque dans les salles stratégiques du ministère britannique de la Défense. Le monde est divisé entre l’Est et l’Ouest, entre l’OTAN et l’Union soviétique. Et dans les esprits occidentaux, une idée hante toutes les réflexions militaires : et si l’Armée rouge déferlait à travers l’Allemagne de l’Ouest ?Pour l’empêcher d’avancer, les Britanniques conçoivent un projet aussi secret qu’invraisemblable : le projet Blue Peacock.Le principe est simple… du moins sur le papier. Il s’agit d’enterrer des bombes nucléaires dans des zones stratégiques de l’Allemagne de l’Ouest – en Rhénanie notamment – pour que, en cas d’invasion soviétique, elles puissent être détonées à distance. L’objectif ? Créer une zone contaminée et dévastée, empêchant toute progression ennemie. Une sorte de barrage radioactif, aussi dissuasif que destructeur.Chaque bombe – ou plutôt chaque mine nucléaire tactique, comme on les appelait – devait être capable de produire une explosion d’environ 10 kilotonnes, soit environ les deux tiers de la puissance d’Hiroshima. Un impact suffisant pour anéantir des infrastructures, contaminer le sol pendant des années… et envoyer un message clair au Kremlin.Mais enterrer une arme nucléaire, ce n’est pas si simple. Les ingénieurs britanniques font vite face à un problème inattendu mais crucial : la température. L’hiver en Allemagne est rude, et une bombe enterrée dans le sol risque de geler. Or, le froid extrême pourrait endommager l’électronique interne de la bombe, la rendant inutilisable.Et c’est là qu’intervient l’un des détails les plus surréalistes de l’histoire militaire moderne.La solution envisagée… consiste à placer des poulets vivants à l’intérieur de l’enveloppe de la bombe. L’idée ? Leur chaleur corporelle – environ 40°C – suffirait à maintenir les composants à bonne température pendant environ une semaine. Ils seraient installés dans un compartiment séparé, avec de l’eau et des graines. Au bout de quelques jours, ils mourraient… mais la bombe, elle, serait toujours opérationnelle.Oui, vous avez bien entendu. Des poulets chauffants, pour préserver l'efficacité d’une bombe nucléaire. Une idée aussi britannique que baroque, entre logique implacable… et délire bureaucratique.Trois bombes ont effectivement été construites. Mais heureusement, le projet Blue Peacock n’a jamais été mis en œuvre. Pourquoi ? Pour des raisons évidentes : les conséquences humanitaires et politiques d’un tel usage de l’arme nucléaire sur le sol européen auraient été catastrophiques. Et surtout, comment expliquer aux alliés… qu’on était prêt à irradier une région amie pour "gagner du temps" face à l’ennemi ?Face aux protestations internes, le projet est finalement abandonné en 1957. Il reste classé secret-défense jusqu’à sa déclassification en 2004 par les Archives nationales britanniques. Ce jour-là, beaucoup ont cru à une blague. Et pourtant, tout était vrai.Aujourd’hui, Blue Peacock est souvent cité comme l’un des projets les plus absurdes de la Guerre froide. Mais il illustre surtout jusqu’où la peur de l’ennemi, le besoin de contrôle et la logique militaire peuvent pousser l’ingéniosité humaine… même au bord de l’absurde.Car oui, parfois, on se prépare à faire sauter la planète… avec un poulailler dans la bombe.Les Romains vomissaient-ils vraiment entre les plats ?
02:15|C’est une image bien ancrée dans l’imaginaire collectif : celle du Romain repu, se faisant vomir entre deux plats gargantuesques pour continuer à festoyer. Mais est-ce vraiment historique… ou juste un mythe bien digéré ?Le cliché du "vomitorium"L’une des principales sources de confusion vient du mot "vomitorium", souvent interprété à tort comme une pièce où l’on allait vomir pendant les banquets. En réalité, un vomitorium est un couloir d’accès dans les amphithéâtres romains, permettant aux spectateurs d’entrer ou de sortir rapidement, comme "vomis" par la foule.Donc non, les vomitoriums n’étaient pas des salles dédiées aux excès gastronomiques !Et alors, vomissaient-ils vraiment ?La vérité est plus nuancée. Certains Romains pratiquaient bien le vomissement volontaire, mais ce n’était pas une norme culturelle générale, ni une partie ordinaire du rituel du repas. Cette pratique extrême était très marginale et associée à des comportements de luxe décadent, souvent critiqués par les moralistes et les auteurs de l’époque.Par exemple, l’historien Suétone, dans sa Vie de César, rapporte que l’empereur Claude mangeait et buvait jusqu’à se faire vomir — mais pour pouvoir continuer à boire encore. Ce type de comportement était considéré comme scandaleux, même par les standards de Rome.Une culture de l’excès… mais pas systématiqueIl est vrai que les banquets romains, surtout chez les élites, étaient souvent extravagants. Lors des convivia (repas aristocratiques), on pouvait servir des dizaines de plats, des mets rares comme des langues de flamant rose ou des loirs farcis. Le but ? Montrer sa richesse, son raffinement… et parfois, son absence totale de modération.Mais pour autant, la majorité des Romains ne se livraient pas à de tels excès. La plupart avaient une alimentation simple, à base de pain, légumes, légumineuses et un peu de viande ou de poisson selon les moyens.Le vomi comme symbole moralLes auteurs comme Sénèque, Pline l’Ancien ou Juvénal utilisaient la figure du vomissement comme critique morale : symbole d’une société décadente, d’un Empire qui perdait ses repères. Ce n’était pas tant un fait courant qu’une image exagérée, une caricature dénonçant la dérive de l’élite.En résuméNon, les Romains ne vomissaient pas systématiquement entre les plats.Oui, quelques-uns s’y livraient, mais c’était rare, marginal et mal vu.Le vomitorium n’avait rien à voir avec le vomissement.Cette idée vient surtout de caricatures morales antiques et d’un malentendu linguistique.Pourquoi a-t-on créé l’impôt sur le revenu ?
01:55|L’impôt sur le revenu, aujourd’hui perçu comme une composante incontournable des finances publiques, n’a pourtant pas toujours existé. Il a été créé pour répondre à des besoins précis de l’État à un moment charnière de son histoire, notamment en France, mais aussi dans d’autres pays européens. Son instauration repose sur des enjeux budgétaires, sociaux et militaires, et marque un tournant dans la manière dont l’État perçoit ses citoyens et leur contribution collective.Un besoin urgent de financement de l’ÉtatEn France, l’impôt sur le revenu a été institué en 1914, sous le gouvernement de Raymond Poincaré, alors président de la République, et avec l’appui du ministre des Finances Joseph Caillaux. La raison principale ? Le besoin croissant de financer les dépenses militaires face à une Europe en tension à la veille de la Première Guerre mondiale.Jusque-là, le système fiscal français reposait majoritairement sur des impôts indirects (sur la consommation, comme les droits sur le sel ou l’alcool), et des contributions foncières. Or, ces impôts étaient souvent injustes, car ils ne prenaient pas en compte les véritables revenus des citoyens, et pesaient proportionnellement plus sur les plus modestes.Une mesure de justice socialeL’idée d’un impôt progressif sur le revenu — c’est-à-dire un impôt dont le taux augmente avec le revenu — s’inscrit également dans un souci de justice fiscale. Elle visait à faire contribuer les plus riches à hauteur de leurs capacités réelles, dans un contexte d’inégalités économiques croissantes.Déjà appliqué au Royaume-Uni depuis 1842 (réinstauré après une première tentative au XVIIIe siècle), l’impôt sur le revenu était vu comme un levier moderne et équitable, permettant de financer l’État sans pénaliser excessivement les classes populaires.Des résistances et un tournant historiqueL’instauration de l’impôt sur le revenu fut cependant très contestée en France. Les classes aisées s’y opposèrent farouchement, craignant une atteinte à leur vie privée (car il nécessitait de déclarer ses revenus) et une remise en question de leur pouvoir économique.Il fallut plusieurs années de débats, et même l’urgence de la guerre, pour que la loi soit définitivement votée en juillet 1914. Elle entra pleinement en application après la guerre, en 1917, avec un barème progressif et des seuils d’imposition selon les revenus.Un impôt devenu pilier de l’État moderneAujourd’hui, l’impôt sur le revenu est un outil central de redistribution et de financement des politiques publiques. Sa création symbolise l’entrée dans une fiscalité moderne, plus transparente, et adaptée à la complexité des économies contemporaines.Pourquoi le marathon des Jeux Olympiques de 1904 est-il entré dans l'Histoire ?
02:18|Le marathon des Jeux olympiques de Saint-Louis en 1904 est sans doute l’un des événements les plus désastreux et rocambolesques de toute l’histoire olympique. Prévu comme un moment de gloire sportive, il tourna en une épreuve d’endurance surréaliste, marquée par des conditions extrêmes, des choix logistiques absurdes et des comportements pour le moins... inattendus.Une organisation calamiteuseLes Jeux de 1904, organisés aux États-Unis dans le cadre de l’Exposition universelle, furent déjà critiqués pour leur manque de cohérence et leur durée interminable (plusieurs mois). Le marathon, quant à lui, fut programmé en pleine après-midi, sous une chaleur écrasante de plus de 32 °C, sur un parcours poussiéreux, non asphalté, long de 40 km à travers les collines du Missouri.Pire encore : un seul point d’eau était prévu, à mi-parcours, et les organisateurs pensaient même que la privation d’eau permettrait d’étudier les effets de la déshydratation sur le corps humain. Résultat : les athlètes furent frappés de crampes, vomissements, hallucinations, et beaucoup durent abandonner.Des concurrents… inattendusLes participants eux-mêmes formaient un tableau déroutant. Sur les 32 coureurs engagés, plusieurs n’étaient ni professionnels ni préparés. L’un des favoris, Fred Lorz, abandonna après 14 km… avant de reprendre la course en voiture. Tombé en panne à 8 km de l’arrivée, il repartit à pied et franchit la ligne d’arrivée sous les acclamations. Il fut brièvement félicité par la fille du président Roosevelt, avant d’être démasqué et disqualifié.Un autre coureur, Thomas Hicks, fut déclaré vainqueur après avoir été littéralement dopé par son équipe : on lui administra plusieurs doses de strychnine, un stimulant utilisé à l’époque, mélangé à du brandy. Il termina la course en titubant, semi-inconscient, porté par ses entraîneurs.Quant à Andarín Carvajal, un facteur cubain, il courut en chaussures de ville et en pantalon coupé au couteau. Après s’être arrêté pour manger des pommes fermentées dans un verger, il souffrit de crampes violentes, fit une sieste… mais termina quand même quatrième.Une épreuve absurde devenue légendaireLe marathon de Saint-Louis est aujourd’hui considéré comme un symbole du chaos olympique des débuts. Aucun autre marathon n’a connu un tel mélange de tricheries, d’expérimentations douteuses, de malchance et d’improvisation totale.Mais derrière l’absurde, il révèle aussi les débuts tâtonnants du sport moderne, avant l’ère des règles strictes, du professionnalisme et des normes sanitaires. En 1904, courir un marathon n’était pas encore une science… c’était une aventure hasardeuse à la limite de la comédie.Pourquoi des français furent-ils SS ?
02:38|Durant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs milliers de Français firent le choix de s’engager non pas dans la Résistance… mais dans les rangs de l’armée allemande. Parmi eux, environ 2 500 furent enrôlés dans la division Charlemagne, une unité de la Waffen-SS, l’aile militaire du parti nazi. Une décision choquante pour la mémoire collective, mais qui répond à des logiques idéologiques, politiques et personnelles complexes.Le contexte du recrutementDès 1941, après l’invasion de l’URSS par l’Allemagne nazie, le régime de Vichy et les collaborateurs parisiens intensifient leur propagande contre le "bolchevisme", présenté comme l’ennemi absolu. Dans ce climat, de nombreux Français issus de l’extrême droite, des milieux fascistes ou ultra-catholiques voient dans l’Armée allemande un rempart contre le communisme.C’est dans ce cadre que naît d’abord la Légion des Volontaires Français contre le Bolchevisme (LVF), en 1941, qui combat sous l’uniforme allemand sur le front de l’Est. Mais en 1943, la SS décide de créer une unité spécifique pour les volontaires étrangers : la division SS Charlemagne, formée en 1944 à partir des survivants de la LVF, de la Milice, et d’anciens membres de la Gestapo française.Pourquoi s’engager dans la Waffen-SS ?Les motivations sont multiples :Idéologiques : Certains étaient sincèrement acquis à l’idéologie nazie, admirateurs d’Hitler, antisémites convaincus ou anticommunistes radicaux.Politiques : D’autres voyaient l’adhésion à la Waffen-SS comme un moyen d’accélérer la collaboration entre la France et l’Allemagne, rêvant d’une Europe nouvelle, dirigée par l’Allemagne nazie.Opportunistes : Pour certains jeunes en rupture, engagés tardivement, c’était une voie pour échapper à la misère, à des poursuites judiciaires ou au Service du Travail Obligatoire (STO).Par fanatisme ou fatalisme : Surtout après la Libération, certains collaborateurs français rejoignent la Charlemagne comme dernier refuge, préférant fuir vers l’Est plutôt que de tomber aux mains des Alliés.La division Charlemagne sur le frontLa division est engagée en Poméranie début 1945, où elle subit des pertes terribles face à l’Armée rouge. Une centaine de survivants participe ensuite à la défense de Berlin en avril 1945, dans les tout derniers jours du régime nazi. Ces SS français figurent parmi les derniers défenseurs du bunker d’Hitler. Certains, comme Henri Joseph Fenet, se distinguent par leur fanatisme, recevant même des décorations nazies.Une mémoire taboueAprès la guerre, les survivants furent jugés pour trahison, certains exécutés, d’autres emprisonnés. Le sujet resta longtemps tabou en France, tant il heurtait l’image d’un pays tout entier résistant. Pourtant, l’histoire de la division Charlemagne rappelle que la collaboration militaire avec le nazisme a aussi été une réalité française — marginale, mais bien réelle.Que mangeaient les soldats dans les tranchées pendant la guerre 1914-1918 ?
02:00|Entre 1914 et 1918, des millions de soldats se sont retrouvés plongés dans l’enfer des tranchées, où la boue, le froid, les bombardements et la faim faisaient partie du quotidien. Si l’on pense souvent aux combats, on oublie que l’un des défis majeurs de la guerre fut logistique : comment nourrir quotidiennement des armées entières, réparties sur des centaines de kilomètres de front ? La réponse n’est pas simple… car les repas des poilus étaient souvent irréguliers, monotones, voire misérables.Des repas très variables selon les circonstancesLe ravitaillement dépendait largement de la situation tactique. En première ligne, sous le feu ennemi, les soldats avaient souvent peu à manger. Les rations devaient être transportées à pied ou en charrette, parfois en pleine nuit, sur des chemins boueux ou détruits. Il arrivait donc que les poilus ne reçoivent rien pendant plusieurs jours, ou seulement des denrées froides et peu appétissantes.À l’arrière ou dans les cantonnements plus sûrs, la situation s’améliorait un peu. Les soldats pouvaient bénéficier de repas chauds préparés par la “popote”, la cuisine roulante de l’armée.Un menu répétitif et peu équilibréL’alimentation se composait essentiellement de pain, de légumes secs (lentilles, pois cassés), de riz, de pommes de terre et de viande en conserve, souvent du “singe”, surnom donné au bœuf en boîte, souvent dur et peu savoureux.La ration quotidienne réglementaire pouvait comprendre::750 grammes de pain ou de biscuit de guerre (dur et sec)100 grammes de viande (souvent en conserve)Un peu de vin ou d’eau-de-vieDu café ou de la chicoréeDu sucre et parfois un peu de confiture ou de chocolatLes fruits et les légumes frais étaient quasiment absents, ce qui favorisait des carences (notamment en vitamine C) et des maladies comme le scorbut, bien que rares.Le troc, la débrouille… et les colisLes soldats compensaient souvent la pauvreté de leurs repas par le système D. Ils troquaient entre eux, récupéraient des aliments chez les civils ou comptaient sur les colis envoyés par les familles : saucisson, fromage, confiture, tabac ou alcool, autant de trésors venus du pays.Ces colis avaient aussi une forte valeur morale, rappelant au soldat qu’il n’était pas seul dans sa tranchée. Manger devenait alors un moment de réconfort, de partage, parfois le seul plaisir au cœur de l’horreur.ConclusionL’alimentation dans les tranchées, souvent pénible et insuffisante, était un combat quotidien. Entre ration militaire, débrouille et colis familiaux, les poilus survivaient avec ce qu’ils avaient, entre camaraderie, privation et espoir de lendemains meilleurs.Pourquoi parfumait-on les statues dans l’Antiquité ?
02:33|Dans l’imaginaire contemporain, les statues de l’Antiquité sont souvent perçues comme de froids blocs de marbre immaculé, exposés dans des musées silencieux. Mais la recherche pionnière de l’archéologue danoise Cecilie Brøns révèle une réalité bien différente : dans l’Antiquité, les statues étaient colorées, habillées, ornées de bijoux… et parfumées. Cette découverte, publiée en 2025, réinscrit l’art antique dans une expérience sensorielle globale, où l’odorat tenait un rôle central.Le parfum comme offrande divineL’usage du parfum dans l’Antiquité ne se limitait pas à la toilette personnelle ou à la séduction. Il s’agissait aussi d’un acte religieux, un moyen de rendre hommage aux dieux. Dans les sanctuaires, les prêtres et prêtresses oignaient les statues sacrées avec des huiles aromatiques coûteuses : essence de rose, de myrrhe, de nard ou de cannelle, souvent mélangées à de l’huile d’olive ou à de la cire d’abeille. À Délos, des documents comptables mentionnent les sommes importantes dépensées pour parfumer les effigies d’Artémis ou d’Apollon, preuve de l’importance de cette pratique.Ces rituels n’étaient pas uniquement symboliques. Dans les croyances antiques, les dieux vivaient dans leurs statues. Les soigner, les habiller, les parfumer revenait donc à honorer leur présence réelle. Le parfum, volatil et invisible, servait de pont entre le monde humain et le monde divin.Une esthétique du vivantAu-delà du rituel, parfumer les statues contribuait à leur donner une présence vivante. Comme le rappelle Cecilie Brøns, ces effigies n’étaient pas conçues pour être contemplées dans un silence muséal : elles étaient exposées dans des temples animés, au milieu des chants, des prières, des fumées d’encens et… des odeurs.Certaines statues étaient même mobiles : montées sur des chars ou portées en procession, elles étaient lavées, habillées, décorées de guirlandes florales et abondamment parfumées lors des grandes fêtes religieuses. On retrouve cette pratique lors des Floralia romaines ou des Panathénées à Athènes, où les effigies de divinités participaient activement à la vie collective.Un art multisensoriel à redécouvrirEn restituant l’usage des parfums, la recherche de Cecilie Brøns invite à repenser radicalement notre rapport à l’art antique. Ces œuvres n’étaient pas seulement visuelles : elles engageaient tous les sens, dans une esthétique du sacré incarné. Le marbre n’était pas froid, il était chaud de vie. Et le dieu, loin d’être figé, respirait à travers l’odeur de ses offrandes.Qui sont les scribes oubliés du Moyen Age ?
02:32|Pendant des siècles, l’image que l’on s’est faite du copiste médiéval est celle d’un moine penché sur son pupitre, dans la pénombre d’un scriptorium monastique. Mais cette vision masculine et cloîtrée est aujourd’hui sérieusement remise en question par des chercheurs norvégiens. Grâce à une analyse minutieuse de près de 24 000 colophons, ces notes personnelles glissées à la fin des manuscrits, des chercheurs norvégiens révèlent une vérité restée dans l’ombre : les femmes ont joué un rôle bien plus important dans la production de manuscrits médiévaux qu’on ne le pensait.Les colophons, archives intimes des copistesLe colophon, souvent relégué à la dernière page d’un manuscrit, est bien plus qu’une simple formule de clôture. Il s’agit parfois d’un véritable instantané de vie, où le copiste note la date de fin de copie, ses conditions de travail, ses sentiments… et parfois, son nom. C’est en épluchant ces milliers de colophons, issus de manuscrits dispersés dans les bibliothèques européennes, que les chercheurs ont commencé à identifier des signatures féminines, souvent discrètes mais indéniables.Parmi elles, des nonnes copistes, travaillant dans des couvents où la culture du livre tenait une place centrale, mais aussi des femmes laïques, parfois membres de confréries lettrées ou même artisanes indépendantes. Leurs œuvres couvrent une grande variété de textes : traités religieux, livres de prières, romans, ouvrages scientifiques, manuels médicaux…Une production massive et longtemps ignoréeSelon l’estimation des chercheurs, plus de 110 000 manuscrits du Moyen Âge pourraient avoir été copiés par des femmes, un chiffre impressionnant qui vient ébranler l’idée d’un monopole masculin sur le savoir médiéval.Comment expliquer alors ce long silence autour de ces scribes ? D’abord, beaucoup de femmes signaient peu ou pas leurs travaux, par humilité religieuse ou parce que leur signature n’était pas jugée digne d’intérêt. Ensuite, les historiens eux-mêmes ont longtemps négligé les sources qui permettaient d’identifier ces actrices de l’ombre.Enfin, les colophons féminins, quand ils existent, sont parfois cryptiques : prénoms tronqués, formulations effacées, ou usages de noms religieux flous. Il faut donc une enquête philologique et historique minutieuse pour leur redonner une voix.Un nouvel éclairage sur le Moyen ÂgeCes découvertes obligent à repenser le rôle des femmes dans la transmission du savoir et la culture de l’écrit. Elles montrent que, loin d’être passives, de nombreuses femmes ont été des actrices discrètes mais fondamentales de la vie intellectuelle médiévale.Grâce aux colophons, ces "mains silencieuses" reprennent enfin la parole.