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Choses à Savoir HISTOIRE

Quel territoire britannique abrita des camps nazis ?

Durant la Seconde Guerre mondiale, les nazis n'ont pas seulement implanté des camps de concentration en Allemagne ou dans les pays occupés, comme la Pologne, les Pays-Bas ou le nord de la France.


Ils en ont aussi construit dans un territoire appartenant à leur adversaire principal, le Royaume-Uni. En effet, des camps allemands ont été édifiés sur l'île d'Aurigny, qui fait partie des îles anglo-normandes, au même titre que Jersey ou Guernesey.


Dépendant de Guernesey, l'île d'Aurigny est une dépendance de la Couronne britannique et, à ce titre, ne fait pas partie, à proprement parler, du Royaume-Uni.


Durant la Seconde Guerre mondiale, en effet, les Allemands s'emparent des îles anglo-normandes. La population d'Aurigny est alors évacuée, une partie des habitants se réfugiant à Guernesey.


L'île, alors déserte, est transformée par les Allemands en une vaste zone de relégation. Quatre camps de concentration y sont construits, dépendant du camp de Neuengamme, en Allemagne.


Comme dans les autres camps nazis, une partie des détenus sont juifs. Certains d'entre eux sont cependant traités avec moins de brutalité. En effet, ces "demi juifs" sont les conjoints de femmes "aryennes".


Sont également emprisonnés dans ces camps des travailleurs étrangers employés par l'organisation Todt, chargée notamment d'édifier le mur de l'Atlantique, et des opposants politique, comme les républicains espagnols.


Environ 700 détenus, sur les 6.000 présents à Aurigny, périront dans ces camps, victimes d'un travail épuisant, de mauvais traitements ou d'exécutions sommaires. Les détenus seront transférés en Allemagne en 1944, les Allemands encore présents sur l'île ne se rendant qu'en mai 1945.


Jusqu'à aujourd'hui, cette question des camps de concentration d'Aurigny est restée largement taboue. Leurs vestiges se sont lentement effacés, sans que les autorités se soient vraiment efforcées de sauvegarder la mémoire de ces événements dramatiques.


Mais les choses sont en train de changer. En effet, le gouvernement britannique a décidé de faire la lumière sur ce sombre passé. Il s'agit notamment de préciser le nombre de personnes qui ont perdu la vie dans ces camps.

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  • Quel est le cimetère réservés aux guillotinés ?

    01:50
    Le visiteur parisien désireux de faire un saut dans le temps peut déambuler dans les allées du cimetière du Père-Lachaise, où reposent tant de gans illustres.Mais il est un autre lieu, beaucoup moins connu, qui peut, lui aussi, réveiller les souvenirs du passé. Cet endroit, c'est le cimetière de Picpus. Situé dans le 12e arrondissement de la capitale, il a été aménagé sur d'anciennes fosses communes.Ce cimetière a une particularité : il n'abrite que les sépultures des personnes guillotinées durant la Révolution française. Au moment de la Terreur instituée par le Comité de salut public, en 1793 et 1794, la guillotine fonctionnait en effet tous les jours, envoyant à la mort des milliers de victimes.Au début de la Révolution, le "hachoir national", comme on avait baptisé l'invention du docteur Guillotin, s'élevait sur la place de la Concorde. Les corps mutilés étaient ensuite transportés dans des charrettes et enterrés, dans des fosses communes, près du parc Monceau, au cimetière des Errancis. Un endroit qui disparut dans les transformations urbaines de Paris, au XIXe siècle.Mais les riverains et les habitants des maisons situées sur le parcours des convois finissent par se plaindre. Ils ne peuvent plus supporter la vue quotidienne des corps suppliciés ni les odeurs pestilentielles se dégageant des fosses.Aussi la guillotine est-elle transférée sur la place de la Bastille, puis, dans le 12e arrondissement, sur celle du Trône-Renversé, aujourd'hui place de l'Île-de-la-Réunion.Il faut alors trouver un lieu d'inhumation à proximité. Il ne faut pas chercher bien loin pour découvrir, à quelques mètres de là, le jardin d'un ancien couvent de religieuses.Deux grandes fosses communes y sont aussitôt creusées. De juin 1793 à juillet 1794, ce nouveau cimetière accueille les corps de plus de 1 300 guillotinés, dont ceux de nombreux nobles. C'est notamment là qu'avait été inhumé le marquis de La Fayette.Lieu longtemps tenu secret, puis racheté, à la fin du XVIIIe siècle, par une aristocrate allemande, le cimetière de Picpus est aujourd'hui dédié à la mémoire des victimes de la Terreur.
  • Pourquoi la pièce de théâtre « Our American Cousin » est-il devenue célèbre ?

    01:59
    "Our american cousin", pièce de théâtre racontant l'histoire d'un Américain sans prétention aux prises avec des parents anglais de la haute société, ne serait sans doute pas passée à la postérité pour ses seuls mérites littéraires.Si cette comédie, écrite en 1852 par le dramaturge britannique Tom Taylor, est devenue célèbre, c'est parce que le Président Abraham Lincoln fut assassiné durant l'une des représentations de la pièce.Cet attentat fut perpétré le 14 avril 1865, à Washington. Ce soir-là, le Président et son épouse, Mary Todd Lincoln, se sont rendus au théâtre Ford, heureux de s'accorder un peu de détente.On pourrait trouver étonnant que le meurtrier ait choisi un théâtre comme cadre de son forfait. Mais John Wilkes Booth était lui-même acteur et connaissait donc bien le milieu du théâtre.En habitué de la scène, il s'est facilement imprégné du texte de "Our american cousin", qu'il connaît par cœur. Il sait donc exactement quand frapper le Président. À un certain moment de l'acte III, en effet, le personnage jouant l'Américain rustaud a une scène qui déclenche toujours l'hilarité du public.Durant quelques minutes, les rires des spectateurs peuvent couvrir le bruit d'une détonation. C'est donc le moment choisi par Booth pour tirer sur le Président. En effet, il ne pouvait lui pardonner d'avoir aboli l'esclavage deux ans plus tôt. Et il regrettait amèrement la défaite du Sud à l'issue de la guerre de Sécession.L'assassin vise la tête de Lincoln, qui s'effondre aussitôt sur son siège. Aussitôt son méfait accompli, il saute de la tribune présidentielle sur la scène. Même s'il s'est blessé à la jambe durant cette action, il parvient à s'enfuir.Des soldats, lancés à sa poursuite, le rattrapent, le 26 avril 1865, et incendient la grange où il s'est réfugié. Des coups de feu sont alors échangés, et Booth est mortellement blessé.Associée à l'assassinat de Lincoln, la pièce "Our american cousin" aura davantage contribué à la renommée de son auteur que toutes ses autres œuvres réunies.
  • A quoi les « filles du Roi » ont-elles servi ?

    02:04
    Entre la fin du XVIe siècle et le traité de Paris, en 1763, qui voit la rétrocession de ces terres au Royaume-Uni, la France administre un vaste territoire canadien, connu sous le nom de Nouvelle-France.Les autorités peinent à peupler ces immenses contrées, qui ont Québec pour capitale. Et les femmes manquent beaucoup plus que les hommes. Au XVIIe siècle, en effet, elles représentaient à peine plus de 6 % de la population.Ce grand déséquilibre entre les sexes menace, à terme, le peuplement du territoire. Il faut donc trouver une solution pour y remédier.Puisqu'il y a très peu de femmes sur place, le seul moyen est d'en faire venir de la métropole. Louis XIV charge donc son ministre Colbert de trouver des femmes prêtes à s'embarquer pour le Nouveau Monde.L'offre pouvait paraître alléchante à des femmes pauvres. En effet, le Roi s'engageait à leur verser une dot et à payer aux candidates un trousseau neuf ainsi que la traversée pour la Nouvelle-France.C'est bien pourquoi, d'ailleurs, on prit l'habitude d'appeler ces femmes les "filles du Roi". Contrairement aux idées reçues, Colbert ne recrute pas des contingents de filles de joie.Cette rumeur a commencé à naître quand le ministre, pour parer au plus pressé, s'adresse à l'hôpital de la Salpêtrière pour trouver des candidates à l'émigration. Si quelques prostituées étaient bien recluses dans cet hospice réservé aux femmes, beaucoup de ses résidentes étaient des femmes sans ressources.C'est notamment parmi ces déshéritées que Colbert recrute les quelque 700 femmes qui, entre 1663 et 1673, rejoindront le Canada. On les choisit jeunes et célibataires. Elles doivent avoir une santé robuste et une vertu éprouvée.Pour s'en assurer, elles devaient présenter un "certificat de bonne conduite", signé par le curé de la paroisse. On note aussi la présence, parmi ces "filles du Roi", de nombreuses orphelines qui, n'ayant plus d'attaches en France, se sentaient plus libres de partir à l'aventure.Arrivées au Canada, elles se marient rapidement. En 10 ans, on enregistre plus de 4 500 naissances.
  • Quel pays a vendu ses prisonniers ?

    02:06
    Une récente étude confirme l'existence, dans l'ex RDA, d'une pratique plus que douteuse. Du début des années 1960 à la chute du mur de Berlin, en 1989, les dirigeants est-allemands n'ont pas hésité à "vendre" des prisonniers politiques contre des devises.En l'occurrence, en effet, on ne saurait parler d'un simple échange. Ces prisonniers n'étaient libérés que contre de l'argent, versé par la RFA.32 000 personnes seraient sorties des geôles de la RDA dans le cadre de ces transactions. Environ 2 000 enfants auraient aussi été libérés. Au total, la République fédérale allemande aurait versé l'équivalent de 2 milliards d'euros pour récupérer ces prisonniers.Les sommes prévues étaient ensuite converties en marchandises, qu'il s'agisse de métaux, de pétrole ou de produits de grande consommation. Si l'on en croit les autorités de RDA, cet argent devait servir en partie à l'achat de biens de consommation dans les pays occidentaux.Le but était donc d'améliorer la vie quotidienne des habitants, ce qui devait permettre de conférer un semblant de respectabilité à l'opération. En réalité, seulement 11 % de ces sommes auraient vraiment profité à la population.Le reste aurait servi à spéculer sur certains marchés internationaux et, surtout, à éponger en partie les dettes engendrées par une politique économique qu'on pourrait qualifier, au minimum, de très peu efficace.Même si elles étaient connues, ces pratiques ne devaient pas être évoquées en RDA. On ne s'étonnera pas qu'elles aient été assimilées, en Occident, à la traite d'êtres humains.Sans doute à l'origine de la première transaction, au début des années 1960, l'Église évangélique allemande semble avoir joué un certain rôle dans ces libérations.De son côté, le gouvernement de la RFA a cherché à faciliter la transmission des sommes concernées. De fait, l'argent n'a jamais circulé dans des valises pleines de billets. Les autorités fédérales ont préféré ouvrir des comptes dédiés auprès de la banque d'État est-allemande.On comprend que les autorités de RDA aient préféré ne pas s'appesantir sur cette forme de coopération entre les deux pays.
  • Quels sont « les Jeux de la honte » ?

    02:08
    Les Jeux olympiques de 1936 doivent se tenir à Berlin. Sous l'impulsion de son ministre de la Propagande, Josef Goebbels, Hitler entend bien se servir de cette compétition sportive internationale comme d'une vitrine pour mettre à l'honneur les réalisations de son régime. Dès lors, les Jeux deviennent un véritable support pour la propagande nazie.Mais l'organisation de cet événement dans une dictature ouvertement raciste suscite, chez certains, des critiques et un véritable malaise. Au point que cette compétition restera connue sous le nom des "Jeux de la honte".En fait, Berlin avait été choisie dès 1931, au temps de la République de Weimar. Se pose donc la question de savoir si on doit maintenir ce choix malgré l'accession d'Hitler au pouvoir.Dans un tel contexte, le Président du Comité olympique international (CIO) adresse une lettre aux membres allemands de cette organisation. Il leur rappelle, dans ce courrier, que la compétition olympique doit conserver un caractère apolitique et qu'aucune mesure de nature raciale ne doit ternir leur organisation.En réponse à cette lettre, le Président du comité d'organisation des JO garantit que les athlètes juifs ne seront pas exclus. Et il donne d'autres assurances qui paraissent suffisantes au CIO.Aucune des mesures prises à l'encontre des juifs, pas même l'adoption des lois de Nuremberg, en 1935, qui achèvent de les exclure de la société, ne fera revenir le CIO sur sa décision.C'est alors que de nombreuses voix se font entendre pour appeler au boycott des Jeux de Berlin. Des associations de défense des droits de l'Homme, des organisations juives et des représentants du mouvement ouvrier dénoncent la ségrégation des juifs, rappelant qu'une telle discrimination n'est guère compatible avec les valeurs de fraternité défendues par l'olympisme.Certains pays, comme le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou la Norvège, réclament également le boycott. Sous l'influence d'Avery Brundage, le puissant Président du Comité olympique américain, les États-Unis, dont l'abstention aurait pu entraîner la défection d'autres pays, décident finalement de participer aux Jeux.
  • Pourquoi Pierre de Coubertin ne peut-il pas entrer au Panthéon ?

    01:50
    Pour la troisième fois de leur histoire, les Jeux olympiques vont de nouveau se tenir à Paris. Pour certains, l'occasion semble bien choisie pour honorer le fondateur des Jeux modernes, le baron de Coubertin, né lui-même dans la capitale en 1863.On a donc vu certaines personnalités, comme l'ancien champion olympique Guy Drut ou l'académicien Erick Orsenna, demander l'entrée de Pierre de Coubertin au Panthéon.La réponse de l'Élysée a été négative, tout comme l'avait été, en son temps, celle du général de Gaulle, auquel on avait fait la même suggestion.Cette réticence s'explique sans doute par l'homme lui-même. Si l'on célèbre en lui l'initiateur de cette compétition universelle, qui tend à rapprocher les peuples, on apprécie moins d'autres aspects de la personnalité du baron.En effet, certaines de ses convictions le font apparaître, de nos jours, comme un véritable réactionnaire. Il était d'abord un fervent partisan des colonies, ce qui, à son époque, était une opinion largement partagée.Mais sa vision des peuples autochtones, qu'il qualifie parfois de "tribus sauvages", comme des êtres inférieurs, souligne un aspect de sa pensée qui n'était pas forcément présent, du moins à ce point, chez les colonialistes de son temps.En effet, le baron de Coubertin est clairement raciste, et ne s'en cache pas. Pour lui, le monde est bien divisé en races, dont certaines sont inférieures à d'autres et doivent leur être soumises.Sa vision d'un monde où les forts dominent les faibles n'est pas non plus sans évoquer les idées eugénistes. On comprendra dès lors que Coubertin ait éprouvé de l'admiration pour Hitler, même s'il ne l'exprimait qu'en privé. Il n'hésitera d'ailleurs pas à féliciter les responsables nazis pour la "grandiose réussite" des Jeux de Berlin, en 1936.Comme la plupart de ses contemporains, le baron ne cachait pas non plus sa misogynie. Il voulait d'ailleurs bannir les femmes de la compétition olympique.On ne s'étonnera donc pas qu'un tel portrait ne cadre pas vraiment avec celui d'un candidat à la panthéonisation.
  • Qui surnomme-t-on la « Première dame des Nazis » ?

    02:02
    Hitler ne l'ayant épousée qu'à la veille de son suicide, Eva Braun ne pouvait jouer, du moins officiellement, le rôle de première dame du IIIe Reich. C'est donc Magda Goebbels, l'épouse du ministre de la Propagande, qui la remplaça dans cette fonction symbolique.Née en 1901, Magda était la fille illégitime d'un riche ingénieur. Elle est élevée par un négociant juif, Richard Friedländer, que sa mère épouse en 1908 et qui la considère comme sa fille.Il est à noter que, devenue l'égérie des nazis, Magda Goebbels ne fera rien pour éviter la déportation à son beau-père, qui meurt au camp de Buchenwald en 1939.En 1921, Magda, qui aime le luxe et les belles toilettes, se marie avec un industriel fortuné. Elle en divorce, au début des années 1930, mais son mari lui laisse toutefois un appartement somptueux et des revenus confortables.Ce ne sont pas tant ses convictions que l'ennui lié à sa vie de riche oisive qui pousse Magda vers le nazisme. Elle y trouve moins une cause à défendre qu'une activité susceptible d'occuper ses longues heures de loisir. Elle y voit aussi une façon de satisfaire son goût du pouvoir et le moyen de côtoyer les puissants du jour.Fascinée par un discours de Josef Goebbels, qui est alors le responsable du parti à Berlin, elle adhère au parti national-socialiste en 1930. L'année suivante, elle épouse le futur ministre de la Propagande.Dès lors, elle est considérée comme la femme la plus en vue du régime. Belle et sophistiquée, toujours vêtue avec une élégance recherchée, elle évoque plus une actrice d'Hollywood qu'une femme allemande telle que la voyaient les nazis.Quoi qu'il en soit, elle est de toutes les réceptions officielles. Si elle n'a pas de fonction politique, Magda Goebbels assume donc un véritable rôle de représentation.Elle reste fidèle à son mari et au régime jusqu'au bout. Réfugiée avec Goebbels et Hitler dans le bunker de Berlin, elle n'hésite pas, le 1er mai 1945, à empoisonner ses six enfants, avant de se suicider elle-même, en compagnie de son mari et du Führer.
  • Qu'est-ce que l'Oblast autonome juif ?

    02:09
    Israël est souvent considéré comme le seul territoire réservé aux Juifs. Or il en existe un autre, même s'il ne s'agit pas d'un État souverain.Cette région d'accueil, qui se trouve en Russie, porte d'ailleurs le nom d'"Oblast autonome juif". Rappelons que l'"oblast" est une unité administrative russe. Cet "oblast juif" a été créé en 1934, dans une région très éloignée de Sibérie, à la frontière avec la Chine.D'une superficie d'un peu plus de 36.000 km2, cette région autonome, qui a pour capitale Birobidjan, abrite une population clairsemée. En effet, un recensement de 2016 comptait environ 166.000 habitants. Le yiddish est la langue officielle de ce nouvel oblast, l'hébreu étant plutôt la langue du culte.Malgré l'antisémitisme latent des responsables russes et soviétiques, les Juifs étaient considérés comme une véritable nationalité par les bolcheviks, au même titre que les autres peuples d'URSS.Ils n'étaient cependant majoritaires dans aucune région, même s'ils étaient très nombreux dans la partie occidentale du pays. Les responsables soviétiques leur cherchent donc une terre d'accueil.Ils choisissent cette région du Birobidjan, comme on l'appelle aussi, située à plus de 5.000 kilomètres de Moscou. Dès 1928, on encourage les Juifs à s'y installer, notamment au moyen de primes attractives.La création de cet oblast autonome s'explique de diverses manières. Dans l'esprit de Staline, il s'agissait sans doute surtout d'éloigner de Moscou, et de la Russie occidentale, des Juifs toujours considérés avec méfiance, pour leur absence d'enracinement dans un pays et des activités jugées trop proches du "capitalisme".La présence de ces nouveaux habitants devait aussi renforcer une région dépeuplée, mais que la proximité de la Chine rendait sensible. Enfin, cette solution était jugée préférable au sionisme, critiqué par les responsables soviétiques.Cette région, aux confins du pays, et dépourvue d'infrastructures, n'attira pourtant que peu de Juifs. En 1939, ils ne représentaient que la cinquième de la population totale. Aujourd'hui, cet "oblast autonome juif" n'a de juif que le nom. En effet, les Juifs y sont à peine plus de 2.000.
  • Pourquoi les procès de Leipzig ont suscité l'émoi ?

    02:05
    Le procès de Nuremberg, qui, en 1946, condamne à mort plusieurs dignitaires nazis, est resté dans toutes les mémoires. Mais, on le sait moins, une série de procès similaire fut organisée au lendemain de la Première Guerre mondiale.Prévus par le traité de Versailles, ils se sont tenus à Leipzig en 1921. Environ 45 soldats et officiers allemands, ainsi qu'un officier de police, y sont jugés pour crimes de guerre.Les autorités françaises souhaitaient que les procès aient lieu en France, mais l'Allemagne refuse l'extradition des prévenus. Aussi sont-ils jugés dans leur pays, par des magistrats allemands.Certains sont accusés d'avoir ordonné des exécutions sommaires, d'autres d'avoir fait subir de mauvais traitements à des prisonniers. On reproche aussi à des marins d'avoir coulé des navires-hôpitaux et à un officier de police d'avoir torturé des enfants accusés de sabotage.À l'époque déjà, les procès de Leipzig sont l'objet d'une vive controverse. Certains en contestent d'abord l'impartialité, car seuls des Allemands comparaissent devant le tribunal. Or, d'après de nombreux témoignages, des actions contraires aux lois de la guerre auraient été commises dans les deux camps.De son côté, la presse française dénonce aussi la partialité du tribunal, mais pour une autre raison. Pour elle, en effet, des magistrats allemands ne pouvaient pas se montrer sévères envers leurs compatriotes, d'autant que le public était tout acquis aux accusés.On proteste aussi contre la clémence du verdict. En effet, plusieurs des accusés sont acquittés. D'autres ne sont condamnés qu'à quelques mois de prison, la peine la plus sévère ne dépassant pas quatre ans de réclusion.Des voix se font également entendre pour déplorer l'absence, dans le box des accusés, des vrais responsables de ces atrocités. Certains estiment en effet que les prévenus ne sont que des subalternes, qui ne faisaient qu'obéir aux ordres reçus.Les procès de Leipzig sont donc souvent perçus comme une parodie de justice. Les organisateurs du procès de Nuremberg, après le second conflit mondial, s'inspireront de cet exemple pour mettre au point une procédure plus satisfaisante.