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Choses à Savoir HISTOIRE

Pourquoi la croix de Lorraine a-t-elle été choisie comme symbole de la Résistance ?

On sait que, durant la Seconde Guerre mondiale, le général de Gaulle a choisi la croix de Lorraine pour symboliser la France Libre, autrement dit la Résistance extérieure au nazisme. Cet emblème a fini par représenter l'ensemble de la Résistance.


Il s'agit, au départ, d'un symbole chrétien. Il est en effet composé d'une double croix, la première traverse étant plus longue que la première.


Cette croix porte des noms divers. En plus de l'appellation qui lui est restée, "croix de Lorraine", on trouve en effet les noms de "croix d'Anjou" ou de "croix patriarcale".


La croix de Lorraine a une histoire assez mouvementée. Elle aurait d'abord été une relique, contenant un fragment de la croix sur laquelle a été crucifié le Christ. Cette croix est devenue la possession d'un chevalier croisé, qui l'aurait vendue, au XIIIe siècle, à un monastère situé dans la région angevine.


D'où le nom de "croix d'Anjou" sous lequel on la connaît parfois. La croix figure ensuite dans les armes de la Hongrie, avant de devenir, à partir de la fin du XVe siècle, le symbole de la Lorraine.


Le choix de la croix de Lorraine, comme symbole de la France Libre, est généralement attribué au vice-amiral Muselier, placé à la tête des Forces navales françaises libres (FNFL).


Il est possible qu'il ait choisi cet emblème en raison de ses origines lorraines. En tous cas, il le présenta à de Gaulle comme une croix symbolisant la Résistance face à la croix gammée des nazis.


Le pavillon frappé de la croix de Lorraine fut adopté par les navires de la France Libre dès juillet 1940. Elle figura aussi sur les cocardes apposées sur la carlingue des avions.


Cette croix, adoptée par de Gaulle, devint peu à peu le symbole incontesté de toute la Résistance. Aujourd'hui encore, une gigantesque croix de Lorraine ombrage le mémorial consacré au général de Gaulle, dans la bourgade de Colombey-les-deux-Églises, où se trouvait la demeure de l'ancien chef de la France Libre.

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  • Qu'est-ce que le mythe d'Atrahasis ?

    02:07|
    Certains mythes fondateurs se retrouvent dans des civilisations différentes. C'est notamment le cas du mythe d'Atrahasis qui, toutes proportions gardées, rappelle le déluge biblique et l'histoire de Noé.Cette légende est l'un des produits de la civilisation babylonienne, qui s'épanouit en Mésopotamie méridionale du début du second millénaire avant J.-C. jusqu'au commencement de notre ère.Le récit date du milieu du XVIIe siècle avant J.-C., mais il puise à des sources encore plus anciennes. En effet, le "récit du déluge sumérien" et la fameuse "épopée de Gilgamesh", qui ont pu inspirer la légende d'Atrahasis, datent tous deux de la fin du IIIe millénaire avant notre ère.Le mythe d'Atrahasis s'inscrit dans le récit du commencement des temps. Il raconte en effet comment les hommes furent créés. Ils furent conçus à la demande de divinités de second ordre, appelées les "dieux cadets", qui étaient chargés d'aménager la Terre.Les êtres humains sont fabriqués avec de l'argile, à quoi on ajoute de la chair et du sang d'une déesse. Ils vont se charger désormais des travaux confiés jusque là aux dieux mineurs.Mais la nouvelle espèce humaine se révèle bruyante et ne tarde pas à fatiguer les dieux. Ils lui envoient alors divers fléaux, auxquels ils survivent.Ils décident alors de submerger la Terre d'un déluge qui engloutirait les hommes sur son passage. Cependant, le dieu de la sagesse, Enki, veut sauver l'un de ses protégés, un certain Atrahasis.Comme le fit Dieu pour Noé, il l'avertit alors de l'imminence du déluge et lui demande de construire une arche, dans laquelle prendraient place deux animaux de chaque espèce.Une fois la Terre noyée sous les eaux, les dieux auraient regretté leur action. Mais quand ils s'aperçoivent qu'Atrahasis, réfugié sur son arche, a survécu à la catastrophe, ils changent d'humeur, mécontents qu'un des leurs ait désobéi aux instructions données.Cette histoire est reprise, avec des variantes, par d'autres textes fondateurs, dont l'"épopée de Gilgamesh".
  • Qu'est-ce que l'opération nazie « Aktion T4 » ?

    02:15|
    L'eugénisme n'était pas propre au nazisme, mais le régime hitlérien est passé, en la matière, de la théorie à la pratique. Cette doctrine préconisait une certaine sélection des naissances, afin d'améliorer la "race".Selon ces conceptions pseudo-scientifiques, il fallait d'abord empêcher que des personnes jugées "inférieures", du fait de leurs infirmités ou de leur état mental, aient une descendance.Dès son arrivée au pouvoir, en 1933, Hitler, soucieux de créer une véritable "race des seigneurs", se fonde sur ces conceptions pour ordonner la stérilisation de tous ceux qui ne sont pas jugés dignes de la perpétuer.Le Führer décide cependant d'aller plus loin dans l'abjection. Pour lui, il ne suffit pas d'empêcher les aliénés et les handicapés de procréer, il faut les éliminer.Une logique d'extermination, qui devait s'exprimer plus tard dans la "solution finale", se met donc en place dès 1939. Elle porte le nom de code d'"Aktion 4". Elle est précédée par une intense campagne de propagande, qui insiste sur l'argent dépensé pour maintenir en vie des personnes qui, pour les nazis, sont inutiles à la communauté nationale.Craignant cependant des réactions hostiles, les responsables de cette sinistre opération agissent dans le plus grand secret. Les historiens estiment que, de 1939 à août 1941, 70 000 à 80 000 personnes ont été tuées.Sans doute pour adoucir la réalité, aux yeux d'une opinion qui, si elle venait à la connaître, pourrait manifester des réserves, le régime parle d'"euthanasie". En fait, les personnes handicapées et les patients des asiles et des hôpitaux étaient assassinés dans des chambres à gaz. Certaines étaient itinérantes, d'autres furent construites pour l'occasion.Aussi clandestine fût-elle, cette campagne d'extermination ne pouvait rester ignorée de tous. Des protestations, et notamment celles des Églises, commencent à s'élever. Elles expliquent l'interruption officielle d'"Aktion 4", à l'été 1941.Mais les assassinats continuèrent, en réalité, durant toute la guerre. Les historiens estiment qu'environ 300 000 personnes furent victimes d'une campagne d'extermination qui ne cesse qu'avec la capitulation de l'Allemagne nazie, en 1945.
  • Comment les « sorcières de la nuit » ont-elles terrorisé les nazis ?

    02:23|
    En juin 1941, la Wehrmacht envahit brusquement l'URSS, qui était jusque là l'alliée de l'Allemagne nazie. Dès lors, c'est une lutte à mort entre Hitler et Staline. Ce dernier fait flèche de tout bois pour empêcher la progression de l'ennemi.Il utilise notamment l'aviation, dont les raids sont propres à démoraliser les nazis. Parmi les escadres envoyées au combat, figurent des formations qui avaient de quoi étonner les aviateurs de l'époque.En effet, elles sont composées uniquement d'équipages féminins. Même si les femmes soviétiques ne sont pas acceptées sur les champs de bataille, elles sont alors autorisées à intégrer l'aviation.Trois régiments d'aviation féminins, composant un groupe d'aviation spécifique, sont donc mis sur pied, à l'initiative de Marina Raskova. Détentrice d'un record féminin de vol à longue distance, en 1938, elle est faite, la même année, "héros de l'Union soviétique".Staline prête donc une oreille favorable à cette aviatrice hors pair. Il l'autorise, en octobre 1942, à former ces nouveaux régiments. Pour ce faire, Marina Raskova recrute environ 400 aviatrices, mais aussi des mécaniciennes et des opératrices radio.Ces escadres féminines se signalent par une autre particularité. Les avions qui les composent iront bombarder l'Allemagne, mais seulement la nuit. Pilotés par celles que les nazis vont bientôt surnommer les "sorcières de la nuit", ces avions nocturnes terrorisent les Allemands.C'est surtout le 588e régiment, commandé par une autre aviatrice émérite, Ievdokia Berchanskaïa, qui s'illustre dans ces raids de nuit. La tactique adoptée est ingénieuse, mais éminemment dangereuse.Les aviatrices casse-cous volent par groupes de trois, deux avions étant chargés d'attirer le feu des batteries anti-aériennes, tandis que le troisième appareil devait couper son moteur et larguer ses bombes à très basse altitude.Les exploits réalisés par ces pilotes pas toujours expérimentées sont d'autant plus remarquables qu'elles volaient sur des appareils antiques. En effet, l'état-major leur avait fourni de vieux biplans, au cockpit ouvert et montés sur des roues de bicyclette !En reconnaissance de sa contribution exceptionnelle à l'effort de guerre, le 588e régiment féminin fut le plus décoré de toute l'aviation soviétique.
  • Pourquoi des esclaves ont été abandonnés sur l'île de Tromelin ?

    02:08|
    Le 31 juillet 1761, un bateau parti de Bayonne fait naufrage sur les rochers de l'île de Tromelin, située à l'est de Madagascar at au nord de l'île Maurice. Environ 90 personnes périssent noyées.Mais plus de 200 parviennent à gagner l'île. Parmi eux, 80 esclaves achetés illégalement à Madagascar. Enfermés dans la cale du navire, ils n'arrivent à en sortir que quand la coque se brise sur les récifs.En deux mois, les naufragés parviennent à construire une embarcation de fortune, dans laquelle tous les passagers ne peuvent monter. La décision est rapidement prise : seuls les blancs embarquent, les esclaves malgaches restant sur place. Mais l'équipage, qui leur donne trois mois de vivres, les rassure : on ne manquera pas de venir les chercher dès que possible.Mais la promesse ne sera pas tenue. Il faudra attendre 1776 pour que les survivants soient secourus. Il ne restait alors sur l'île que sept femmes et un bébé. Les naufragés auront donc survécu 15 ans sur cet îlot de 1 km2, à plus de 400 kilomètres de toute terre habitée.Ce rocher perdu au milieu de l'océan se révèle pourtant peu propice à toute survie. Il est pratiquement dépourvu de végétation et sans cesse balayé par des vents qui tournent parfois au cyclone.Les naufragés parviennent pourtant à surmonter ces obstacles. Des fouilles récentes, sur l'îlot, ont révélé la présence d'objets du quotidien, comme des cuillères ou des bols, fabriqués avec les moyens du bord.Les recherches ont également permis de trouver des traces de vêtements, tissés avec des plumes d'oiseaux. En apparence inhospitalière, l'île ne manquait pourtant pas de ressources. Les oiseaux de mer la fréquentaient et les tortues s'y pressaient pour venir pondre.Par ailleurs, les outils, les voiles et mâts du bateau, ainsi que les provisions que renfermaient ses cales, ont été très utiles aux rescapés.D'autres indices montrent que les naufragés ont tenté, à deux reprises, de quitter l'îlot sur des radeaux. Il est d'ailleurs possible que l'un d'eux ait atteint Madagascar, même si les éventuels survivants ne se sont pas manifestés.
  • Qui est le vrai Indiana Jones ?

    02:02|
    Vêtu d'un blouson de cuir et coiffé d'un vieux chapeau, le personnage d'Indiana Jones nous est apparu, sous les traits d'Harrison Ford, dans plusieurs films de Steven Spielberg.Mais cet archéologue féru d'aventures aurait été inspiré par un explorateur bien réel, du nom d'Hiram Bingham. Il est vrai que le créateur d'Indiana Jones, le cinéaste George Lucas, a toujours nié cette filiation.Né en 1875, à Hawaï, où son père est pasteur, Hiram Bingham fait des études à l'université de Yale. La chance continue à lui sourire. En effet, il épouse une riche héritière, puis décroche un doctorat d'histoire à Harvard.Hiram Bingham est surtout connu pour avoir découvert, comme Indiana Jones, les ruines d'une cité mythique. En effet, il est le premier Européen à atteindre le sommet du piton rocheux où se dresse, dans les Andes centrales, la fameuse Macchu Picchu, où résidait l'Empereur inca.L'expédition a lieu en 1911 et elle assure la gloire d'Hiram Bingham, alors professeur d'histoire à Yale et spécialisé dans l'histoire de l'Amérique latine.L'homme, en effet, n'est pas seulement un intellectuel rigoureux. C'est aussi un ambitieux, qui rêve de passer à la postérité comme le découvreur d'une cité oubliée. Et il a un modèle : Heinrich Schliemann, qui a retrouvé l'antique Troie.Si personne ne conteste sa découverte à l'archéologue, ses idées, en revanche, ont suscité une certaine controverse. À vrai dire, il défendait, comme la majorité de ses contemporains, une vision colonialiste du passé mais aussi du présent.De fait, il considérait les trésors découverts au Pérou comme le bien légitime des États-Unis. Contrairement à sa promesse, il ne les a jamais rendus.Et il approuvait l'idée très répandue selon laquelle l'Amérique latine était la chasse gardée de son puissant voisin du nord. Il avait même conseillé d'annexer le Mexique.Quoi qu'il en soit, la vie aventureuse d'Hiram Bingham se résume à sa découverte de Macchu Picchu. Une fois rentré chez lui, en effet, il se consacre à la politique et à l'enseignement jusqu'à sa mort, en 1956.
  • Les Néandertaliens fleurissaient-ils vraiment leurs tombes ?

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    Dans les années 1950, une équipe de scientifiques découvre, en Irak, des squelettes d'hommes, de femmes et d'enfants, datant d'environ 45.000 ans. Ce sont des Néandertaliens. Un détail retient aussitôt l'attention d'un des chercheurs.Il trouve en effet de petits tas de pollens près des ossements d'un homme bientôt surnommé "Shanidar IV", du nom de la grotte. Certains y ont vu la preuve que l'homme de Néandertal apportait des fleurs à ses morts.Un Néandertalien fleurissant le caveau de ses défunts ? Il y avait là de quoi adoucir l'image de brute que de nombreux scientifiques se faisaient alors de cet homme préhistorique.Une hypothèse à revoirCette découverte de ce qu'on devait appeler la "tombe fleurie" prouvait-elle que les Néandertaliens avaient élaboré des rituels d'inhumation centrés sur les disparus ?Si tel était le cas, ces hommes, donnés pour des êtres frustes, devaient éprouver une véritable empathie pour leurs morts. Un élément qui ne pouvait que confirmer la manière dont on voyait désormais les Néandertaliens, dont le système de pensée était bien plus complexe qu'on avait pu le supposer à un moment.Mais cette théorie de la "tombe fleurie" est aujourd'hui remise en cause. Se penchant à nouveau sur la question, une équipe de chercheurs a découvert que les pollens trouvés près des ossements n'appartenaient pas à des fleurs poussant à la même saison.Autrement dit, l'idée que ces hommes préhistoriques aient cueilli des fleurs poussant à proximité de la grotte, puis les aient réunies en bouquets avant de les déposer près des dépouilles, ne tenait plus.Les dépôts de pollen seraient plutôt dus à l'activité d'abeilles dont a retrouvé des traces dans la grotte de Shanidar. D'autres scientifiques attribuent aux rongeurs la présence de ces amas de pollen.Si l'homme de Néandertal ne fleurissait peut-être pas ses tombes, il apportait beaucoup de soin à l'inhumation de ses morts. En effet, tous les corps, orientés dans une certaine direction, étaient placés dans une position fœtale. Par ailleurs, un grand rocher, placé à l'avant de la nécropole, en signalait l'existence.
  • Qu'est-ce que le « divorce par combat » ?

    02:01|
    On sait qu'au Moyen-Âge, on s'en remettait parfois au jugement de Dieu pour prononcer un verdict. On appelait "ordalie" cette curieuse procédure judiciaire. Il en existait plusieurs formes.On demandait ainsi à un inculpé de saisir un fer rouge. Si, au bout de quelques jours, la paume se cicatrisait sans problème, la personne était considérée comme innocente.On avait aussi recours au duel judiciaire. Deux personnes impliquées dans un procès combattaient alors dans une enceinte, sous le regard des juges. Le vainqueur était déclaré innocent.Un manuscrit allemand du XVe siècle nous décrit cependant une forme de duel judiciaire très étrange. Il opposait en effet deux époux.Un combat d'égal à égale ?D'après ce texte, un mari et une femme en désaccord pouvaient recourir à ce "divorce par combat". Cette curieuse procédure devait suivre certaines règles.Ainsi, l'armement de chaque époux était détaillé. L'épouse pouvait se munir d'une fronde, le poids de la pierre utilisée étant même précisé. De son côté, le mari avait droit à une massue, aussi longue que l'arme de sa femme.D'autres mesures étaient prises, destinées à compenser la faiblesse physique de la femme. Sans quoi le combat eût paru par trop inégal. Le mari prenait donc place dans un trou assez profond. Il était en fait enterré jusqu'à la taille.Mais il avait le droit d'attirer sa femme dans le trou. De son côté, celle-ci n'était pas en reste, car elle était libre de ses mouvements et pouvait même étrangler son époux. Celui des deux qui restait sur le champ de bataille était donc débarrassé de l'autre et déclaré innocent.Certains spécialistes doutent de l'issue mortelle de ces duels. Ils estiment plutôt que le coupable pouvait être simplement blessé ou désigné par les juges. Dans ce cas, l'homme était exécuté et la femme enterrée vivante.Ces procès, plus fréquents dans l'espace germanique, devaient être rares. En effet, très peu de sources les mentionnent. Dénoncés par l'Église, comme toutes les formes d'ordalies, ces "divorces par combat" devaient en tous cas disparaître à la fin de la période médiévale.
  • Pourquoi Jean Amilcar ne fut pas un « cadeau » pour Marie Antoinette ?

    01:56|
    En 1787, le gouverneur du Sénégal sauve un petit garçon de cinq ans de l'esclavage et l'envoie à Marie-Antoinette. La Reine n'apprécie guère qu'on lui fasse ainsi "cadeau" d'un enfant, arraché à son milieu familial et à son pays.Elle n'entend pas non plus plus en faire un laquais, toujours dans ses jambes, comme le petit page noir de Mme du Barry, qui la suivait partout.Cependant, la souveraine affranchit l'enfant et va jusqu'à l'adopter. Il est baptisé en août 1787 et prend dès lors le nom de Jean Amilcar. Puis, Marie-Antoinette le confie à l'un de ses valets de chambre.Un destin tragiqueLe petit garçon est placé dans un pensionnat de Saint-Cloud. Mais avant même d'y entrer, on avait commencé à lui apprendre à lire et à écrire. Les premiers événements révolutionnaires n'empêchent pas la Reine de continuer à payer la pension de son petit protégé.Mais quand elle est enfermée au Temple avec sa famille, en 1792, elle ne peut plus s'occuper de lui. Et son exécution, en octobre 1793, le prive de protectrice.Avant de mourir, la Reine avait confié une mission à Quentin Beldon, qui s'occupait de Jean Amilcar à Saint-Cloud. Elle l'avait chargé de demander à la Convention, qui dirigeait alors le pays, d'assurer l'éducation du jeune enfant.Il résidait sans doute avec son protecteur, qui travaillait au Petit-Luxembourg, la résidence actuelle du Président du Sénat. Il se peut d'ailleurs qu'il y ait été logé.Comme les révolutionnaires s'étaient en effet prononcés contre l'esclavage et secouraient d'ordinaire ses victimes, Beldon était confiant. Le gouvernement attendit cependant jusqu'à la fin de l'année 1795 pour verser une aide et prendre en charge la scolarisation de l'enfant.Comme il avait montré des dispositions pour le dessin, il intégra, en mars 1796, l'école nationale de Liancourt. Fondée à Paris en 1780, elle devait devenir l'École nationale supérieure d'arts et métiers.Jean Amilcar devait apprendre là le métier d'artiste-peintre. Mais le destin en décida autrement. Le jeune adolescent mourut en effet quelques semaines après avoir été admis à l'école.
  • Pourquoi le prince Philip, mari d'Elizabeth II, n'a-t-il pas été couronné ?

    01:55|
    Le 6 mai dernier, au cours d'une cérémonie qui puise ses racines dans l'histoire de l'Angleterre, le Roi Charles III a été couronné et sacré. Sa femme, la Reine Camilla, l'a été également.Or, rien de tel ne s'est produit lors du couronnement de la Reine Elizabeth II, en 1953. Si la Reine a bien été couronnée, son mari, le prince Philip, n'a pas eu droit à cet honneur.Il était en effet considéré comme un "prince consort", et non pas comme un Roi.Le titre de "consort" est donné, dans les Monarchies, au Roi comme à la Reine. Ainsi, le titre de Reine consort donné par les médias à la Reine Camilla, et qui pouvait paraître un peu singulier à certains, est-il d'un usage courant.Ainsi, le prince Philip ne fut donc considéré que comme "prince consort", même s'il ne porta pas ce titre de manière officielle. En effet, la Reine lui avait conféré, en 1957, le titre, officiel celui-ci, de "prince du Royaume-Uni".Un usage qui remonte à la Reine VictoriaOr, le duc d'Edimbourg (un autre titre du prince Philip) n'étant pas Roi, il ne pouvait être couronné. En effet, seuls les Rois et les Reines sont les héros de cette cérémonie.Cet usage de considérer l'époux de la Reine comme prince consort remonte à la Reine Victoria. Elle fut en effet la première à faire de son mari, le prince Albert, un prince consort.Une telle solution a été adoptée pour bien marquer la différence entre la Reine régnante et la Reine consort, épouse du Roi.Ce titre de prince consort fut également reconnu aux époux des trois Reines qui se sont succédé sur le trône des Pays-Bas, Wilhelmine, Juliana et Béatrix, ainsi qu'au prince Henrik, époux de la Reine Margrethe II de Danemark. Ce dernier aurait d'ailleurs souhaité obtenir le titre de Roi consort, et n'ajamais caché son dépit d'en avoir été privé.Dans l'histoire contemporaine, seul le mari de la Reine Isabelle II d'Espagne, qui règne de 1833 à 1866, eut droit au titre de Roi consort.