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Choses à Savoir HISTOIRE

Les paysans du Moyen Age travaillent-ils réellement plus que les agriculteurs d’aujourd’hui ?

Il est courant de penser que les paysans du Moyen Âge travaillaient beaucoup plus que les travailleurs modernes, vivant dans des conditions de labeur extrême et de fatigue incessante. Pourtant, cette idée est largement exagérée et ne reflète pas la réalité du rythme de vie médiéval. 

 

Un rythme de travail saisonnier 

Contrairement à l’image d’un labeur incessant, la vie paysanne médiévale était rythmée par les saisons agricoles. Les périodes de forte activité, comme les semailles au printemps et les moissons en été, nécessitaient en effet des journées longues et intenses. Cependant, ces périodes étaient entrecoupées de moments de moindre activité en hiver et à l’automne, où les tâches se faisaient plus rares et moins exigeantes. Cette alternance de rythmes permettait aux paysans de bénéficier de pauses naturelles imposées par la météo et les cycles de la nature. 

 

Des jours fériés nombreux 

Un autre aspect souvent méconnu est l’importance des jours de repos liés aux fêtes religieuses. Le calendrier chrétien du Moyen Âge était jalonné de nombreuses fêtes et célébrations – parfois jusqu’à 80 à 100 jours par an – durant lesquelles le travail était interrompu. Ces jours fériés offraient aux paysans des occasions de repos, de réjouissances et de vie communautaire. De plus, les dimanches étaient généralement chômés, conformément aux prescriptions religieuses. 

 

Des horaires de travail plus souples 

Les paysans travaillaient souvent de l’aube au crépuscule, mais la durée des journées de travail variait selon les saisons. En hiver, la faible lumière solaire limitait naturellement le temps de travail quotidien, alors qu’en été, les jours longs permettaient des heures supplémentaires. Cependant, la pression du rendement n’était pas aussi forte qu’aujourd’hui, car il n’existait pas de mesures précises de la productivité et les objectifs de subsistance primaient sur les notions de rentabilité économique. 

 

Comparaison avec le monde moderne 

Aujourd’hui, bien que les technologies aient réduit la pénibilité du travail, la société impose des rythmes soutenus, des horaires fixes et une pression constante pour la performance. Le travail moderne, souvent mental et répétitif, entraîne une fatigue cognitive différente de l’effort physique des paysans. En outre, les congés et jours de repos sont souvent moins nombreux que ceux dont bénéficiaient les paysans médiévaux. 

 

Ainsi, l’idée selon laquelle les paysans du Moyen Âge travaillaient davantage que nous est une simplification erronée. Leur rythme était certes physique et parfois rude, mais ponctué de repos réguliers et adapté aux cycles naturels.

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  • Quelle est l’origine du haka dans le rugby néo-zélandais ?

    02:15|
    Le haka, célèbre danse rituelle exécutée par l’équipe de rugby de Nouvelle-Zélande avant chaque match, est bien plus qu’une simple démonstration de force ou un rituel sportif. Il trouve ses racines dans la culture maorie, le peuple autochtone de Nouvelle-Zélande, et possède une signification historique et spirituelle profonde.Un héritage guerrier maoriÀ l’origine, le haka était une danse traditionnelle des Maoris, utilisée dans divers contextes : pour célébrer un événement, accueillir des visiteurs, montrer la fierté d’une tribu ou encore intimider l’ennemi avant une bataille. Il existe plusieurs types de haka, dont certains sont pacifiques et d’autres martiaux, destinés à effrayer les adversaires et à exalter le courage des guerriers avant le combat.Le haka le plus célèbre dans le rugby, le Ka Mate, a été composé au début du XIXᵉ siècle par Te Rauparaha, chef de la tribu Ngāti Toa. Il l’aurait créé après avoir échappé de justesse à ses ennemis, symbolisant ainsi la survie et le triomphe sur la mort. Ce haka est aujourd’hui le plus connu et est celui principalement exécuté par les All Blacks avant leurs matchs.L’introduction du haka dans le rugbyL’histoire du haka dans le rugby néo-zélandais remonte à 1888, lorsque la première équipe de rugby de Nouvelle-Zélande, composée en partie de joueurs maoris, effectua une tournée au Royaume-Uni et en Australie. Ils utilisaient alors le haka comme un moyen de représenter leur culture et d’impressionner leurs adversaires.En 1905, l’équipe nationale néo-zélandaise, connue sous le nom de "Originals", effectua une tournée historique en Europe et intégra officiellement le haka avant chaque match. Ce rituel devint rapidement une tradition incontournable et un symbole du rugby néo-zélandais.Un symbole identitaire et fédérateurAvec le temps, le haka a dépassé sa simple fonction sportive pour devenir un symbole d’unité et de fierté nationale en Nouvelle-Zélande. Il ne représente pas seulement les joueurs d’origine maorie, mais l’ensemble du pays et son attachement à ses racines culturelles.Depuis 2005, les All Blacks utilisent aussi un autre haka, le Kapa o Pango, spécialement conçu pour eux. Plus agressif et personnalisé, il reflète leur identité unique en tant qu’équipe et leur engagement à dominer le rugby mondial.ConclusionLe haka, dans le rugby néo-zélandais, est un héritage vivant de la culture maorie. Il incarne l’esprit de combativité, le respect des traditions et l’unité nationale, faisant des All Blacks une équipe à part dans l’histoire du sport.
  • Pourquoi le roi d'Angleterre Richard Coeur de Lion ne parlait pas anglais ?

    02:06|
    Richard Ier, surnommé Cœur de Lion, roi d'Angleterre de 1189 à 1199, est l’un des monarques les plus célèbres du Moyen Âge. Pourtant, il ne parlait pratiquement pas anglais. Cette apparente contradiction s'explique par plusieurs raisons historiques, culturelles et linguistiques liées à ses origines et au contexte politique de son époque.Un roi d’Angleterre d’origine françaiseRichard Ier était issu de la dynastie des Plantagenêt, une lignée de souverains d’origine angevine. Son père, Henri II, était le premier roi de cette dynastie et régnait non seulement sur l’Angleterre, mais aussi sur un vaste empire s’étendant sur la moitié ouest de la France, incluant l’Anjou, la Normandie, l’Aquitaine et d’autres territoires. Richard est né en 1157 à Oxford, mais il a passé la majeure partie de sa jeunesse en Aquitaine, la terre de sa mère Aliénor d’Aquitaine. C’est dans cette région qu’il a été élevé et où il a reçu son éducation.La langue dominante de l’élite : le français et le latinÀ cette époque, l’anglais n’était pas la langue du pouvoir en Angleterre. Depuis la conquête normande de 1066 par Guillaume le Conquérant, l’aristocratie et la cour anglaise parlaient l’ancien français, plus précisément un dialecte normand et angevin. Le latin, quant à lui, était la langue de l’administration, des documents officiels et de l’Église.Richard, comme les autres nobles de son époque, a donc grandi en parlant le vieux français et le latin. Il écrivait en latin et composait même des poèmes et des chansons en français et en occitan, la langue des troubadours du sud de la France. L’anglais, à cette période, était une langue majoritairement parlée par les classes populaires et considérée comme moins prestigieuse.Un roi plus français qu’anglaisRichard Ier a passé très peu de temps en Angleterre. Sur les dix ans de son règne, il n’a résidé dans le pays que quelques mois. La majeure partie de son règne a été consacrée aux croisades, aux guerres contre Philippe Auguste en France et à son emprisonnement en Autriche. Pour lui, l’Angleterre était avant tout une source de financement pour ses campagnes militaires, et non un lieu où il se sentait attaché culturellement.ConclusionRichard Ier ne parlait pas anglais simplement parce que cela n’était pas nécessaire pour un roi anglo-normand du XIIe siècle. Sa culture, son éducation et son empire étaient profondément enracinés dans la France médiévale, bien plus que dans l’Angleterre qu’il gouvernait. Ce n’est qu’avec ses successeurs, notamment au XIVe siècle, que l’anglais commencera à redevenir la langue du pouvoir en Angleterre.
  • Pourquoi une affiche représentant Cyril Hanouna est-elle jugée antisémite ?

    03:58|
    Récemment, une affiche publiée par La France insoumise (LFI) représentant l'animateur Cyril Hanouna a suscité une vive polémique. Cette affiche, diffusée sur les réseaux sociaux du parti, montrait le visage de Hanouna en noir et blanc, avec des sourcils froncés et une expression agressive, accompagnée des messages : « Manifestations contre l’extrême droite, ses idées… et ses relais ! » et « Partout en France 22 mars »... L'affiche de la LFIL'affiche du film de 1940
  • Pourquoi les Égyptiens de l’Antiquité portaient-ils des cônes sur la tête ?

    02:17|
    Les cônes parfumés que l’on voit sur certaines représentations de l’Égypte antique ont longtemps intrigué les égyptologues. Pendant des siècles, leur existence même a été débattue, car aucun exemplaire physique n’avait été retrouvé. Cependant, des découvertes récentes ont confirmé qu’il s’agissait d’objets bien réels et non de simples éléments symboliques.Un élément iconographique ancienLes cônes apparaissent fréquemment dans l’iconographie égyptienne, notamment sur des fresques de tombes datant du Nouvel Empire (vers 1550-1070 av. J.-C.). Ils sont souvent portés par des femmes, mais aussi par des hommes, en particulier lors de banquets, de cérémonies religieuses et de rituels funéraires.Les Égyptiens se représentaient souvent coiffés de ces cônes aux côtés de dieux, ou en train de recevoir des offrandes dans l’au-delà, suggérant un lien avec le sacré et le divin.Que contenaient ces cônes ?Pendant longtemps, les chercheurs pensaient qu’il s’agissait de cônes de graisse parfumée, qui fondaient lentement sous la chaleur et libéraient des essences odorantes sur les cheveux et la peau. Ce parfum aurait eu une fonction à la fois cosmétique, hygiénique et rituelle.Cependant, des fouilles récentes à Amarna (ancienne capitale du pharaon Akhenaton) ont permis la découverte de véritables cônes. Contrairement aux hypothèses initiales, ils n’étaient pas composés de graisse, mais d’une sorte de cire parfumée, probablement fabriquée à partir de résine et d’huiles aromatiques.Fonctions et symbolisme1. Hygiène et bien-être : L’Égypte antique était un environnement chaud et poussiéreux. Ces cônes auraient diffusé des parfums agréables pour masquer les odeurs corporelles et rafraîchir leur porteur. 2. Fonction religieuse et funéraire : Ils apparaissent souvent dans des scènes liées aux rites funéraires, suggérant qu’ils pouvaient symboliser la purification et la renaissance. Certains chercheurs pensent qu’ils faisaient partie des rituels préparant l’âme du défunt à rejoindre l’au-delà. 3. Statut social et séduction : Les cônes étaient souvent associés aux membres de l’élite, indiquant un statut privilégié. Ils pourraient aussi avoir servi à accentuer la beauté et l’attrait des femmes lors de festivités. Un mystère en partie résoluBien que leur fonction exacte soit encore débattue, les découvertes récentes confirment que ces cônes étaient bien réels et jouaient un rôle à la fois pratique et symbolique dans la société égyptienne antique.
  • Pourquoi dit-on “tous les chemins mènent à Rome” ?

    02:18|
    L’expression « Tous les chemins mènent à Rome » trouve son origine dans l’histoire de l’Empire romain et son impressionnant réseau routier. Elle est aujourd’hui utilisée au sens figuré pour signifier que plusieurs moyens peuvent mener au même but, mais son origine est avant tout géographique et politique.L’Empire romain et son réseau routierDès les débuts de la République romaine, Rome entreprend la construction de routes pour faciliter les déplacements militaires et commerciaux. Ce réseau s’intensifie avec l’expansion de l’Empire. À son apogée, il comptait environ 400 000 kilomètres de routes, dont 80 500 kilomètres pavés.Ces voies étaient essentielles pour la communication rapide entre les provinces et la capitale. Elles permettaient aux légions romaines de se déplacer efficacement, assurant ainsi le contrôle des territoires conquis. Les marchands, fonctionnaires et messagers impériaux les utilisaient également pour relier Rome aux régions les plus éloignées, de la Bretagne à l’Égypte.Le rôle du milliaire d’orUn élément central de ce système était le milliaire d’or (Milliarium Aureum), un monument érigé par l’empereur Auguste vers 20 av. J.-C. dans le Forum romain. Cette colonne dorée marquait le point de départ des routes principales de l’Empire. Chaque voie romaine y était connectée, avec des indications de distance vers les grandes villes. Bien que le réseau routier romain s’étende bien au-delà de l’Italie, toutes les routes officielles avaient un lien direct avec Rome, justifiant ainsi l’idée que « tous les chemins y mènent ».L’évolution de l’expressionL’expression commence à apparaître sous une forme proche dès l’Antiquité. Les auteurs latins évoquaient déjà l’idée que Rome était le centre du monde civilisé. Le poète Ovide (43 av. J.-C. – 17 ap. J.-C.) écrit dans ses Fastes que « toutes les routes conduisent à Rome ». Plus tard, au Moyen Âge, cette idée est reprise et se fixe sous la forme que nous connaissons aujourd’hui.Une métaphore universelleAu-delà de son origine historique, l’expression est devenue une métaphore pour signifier qu’il existe plusieurs chemins pour atteindre un même objectif. Son usage s’est étendu à de nombreux domaines, qu’il s’agisse de la résolution d’un problème, de l’apprentissage ou de la réussite.Ainsi, si à l’origine elle désignait une réalité concrète liée à l’ingéniosité des ingénieurs romains, elle est devenue une maxime intemporelle qui continue d’illustrer la richesse des chemins vers un même but.
  • Pourquoi le “banquet noir” est-il célèbre ?

    01:57|
    Le "Banquet noir" de l’empereur Domitien est un événement célèbre de l’histoire romaine, connu pour son atmosphère macabre et sa mise en scène terrifiante. Il est rapporté par l’historien romain Suétone dans sa Vie des douze Césars.Déroulement du banquetDomitien, empereur de 81 à 96 apr. J.-C., avait la réputation d’être un souverain autoritaire et paranoïaque, n’hésitant pas à éliminer ses opposants. Ce "Banquet noir" aurait été organisé pour semer la peur parmi ses invités.Lieu et mise en scène : Le banquet aurait eu lieu dans une salle entièrement drapée de noir, avec un éclairage sombre et une ambiance funèbre. Disposition macabre : Chaque convive était installé sur un lit funéraire noir, symbole de mort dans la culture romaine. Vaisselle et repas : La vaisselle aurait été en obsidienne, une pierre noire et brillante, et les plats servaient des mets évoquant des aliments funéraires. Présence de bourreaux : Selon certaines sources, des hommes en tenue de bourreau circulaient dans la salle, renforçant l’atmosphère inquiétante. L’objectif de DomitienCe banquet aurait été un acte d’intimidation destiné aux sénateurs et aux élites romaines. Domitien voulait leur rappeler son pouvoir absolu et leur faire comprendre qu’il avait droit de vie et de mort sur eux. Les invités, terrifiés, auraient cru qu’ils allaient être exécutés à la fin du repas.Finalement, aucun meurtre n’aurait eu lieu ce soir-là, et Domitien aurait laissé repartir ses convives, après les avoir effrayés à souhait.Un symbole de la tyrannie de DomitienCet épisode illustre la nature du règne de Domitien, marqué par la terreur et la répression. Sa paranoïa le poussa à exécuter de nombreux sénateurs et proches, ce qui entraîna finalement son assassinat en 96 apr. J.-C.Bien que certains historiens modernes remettent en question la véracité de cet événement, il demeure l’un des épisodes les plus célèbres du règne de Domitien, souvent utilisé pour illustrer sa cruauté et sa soif de domination.
  • Comment le général Crassus s'est-il enrichi grâce aux incendies ?

    02:35|
    Parmi les hommes les plus riches de la Rome antique, Marcus Licinius Crassus (115-53 av. J.-C.) reste célèbre pour sa fortune colossale et ses méthodes peu scrupuleuses pour l’accroître. L’une de ses stratégies les plus cyniques fut d’exploiter les incendies qui ravageaient fréquemment Rome, une ville où les bâtiments en bois et les rues étroites facilitaient la propagation des flammes.La première brigade de pompiers… à son serviceÀ l’époque, il n’existait pas de service public de lutte contre le feu. Crassus, voyant là une opportunité, créa sa propre brigade de pompiers, composée de 500 esclaves entraînés. Mais loin d’être un bienfaiteur, il utilisa cette brigade comme un outil de spéculation immobilière.Lorsqu’un incendie se déclarait, Crassus et ses hommes arrivaient sur place, mais ils n’intervenaient pas immédiatement. Avant de commencer à éteindre les flammes, Crassus négociait avec le propriétaire du bâtiment en feu. Il lui proposait de racheter sa maison à un prix dérisoire.Un choix cruel pour les propriétairesFace à une telle situation, les propriétaires se retrouvaient dans un dilemme cruel :S’ils refusaient, Crassus laissait le bâtiment brûler, ne mobilisant pas sa brigade pour sauver leur bien. S’ils acceptaient, ils perdaient leur propriété, mais Crassus ordonnait aussitôt l’extinction du feu et procédait à la reconstruction. Dans de nombreux cas, une fois le bâtiment restauré, Crassus le louait à l’ancien propriétaire, tirant ainsi un profit supplémentaire.Une fortune bâtie sur la misère des autresGrâce à ce système impitoyable, Crassus acquit d’immenses portions de la ville, notamment dans le centre de Rome. Il acheta et reconstruisit des immeubles, qu’il loua à des prix élevés, augmentant ainsi sa fortune déjà considérable.Son empire immobilier ne reposait pas uniquement sur les incendies : il achetait aussi des biens saisis par l’État ou en difficulté financière, toujours à bas prix. Il employait des milliers d’esclaves spécialisés dans le bâtiment, ce qui lui permettait de restaurer rapidement ses acquisitions et d’en tirer un profit maximal.Un précurseur du capitalisme impitoyableLoin d’être un simple opportuniste, Crassus fut un précurseur des stratégies immobilières spéculatives. Son immense richesse lui permit d’exercer une influence politique majeure et de financer les campagnes militaires de Jules César. Cependant, sa soif de richesse et de gloire le mena à une fin tragique : en 53 av. J.-C., il trouva la mort lors de l’expédition contre les Parthes, après une défaite humiliante à la bataille de Carrhes.Aujourd’hui encore, Crassus est souvent cité comme l’incarnation du pouvoir de l’argent et de l’avidité, illustrant jusqu’où certains peuvent aller pour accumuler une fortune.
  • Les Romains mangeaient-ils vraiment en position couchée ?

    02:22|
    Lorsqu’on imagine un banquet romain, on pense immédiatement aux riches patriciens allongés sur des lits luxueux, dégustant des mets raffinés tout en discutant de politique et de philosophie. Cette image est-elle fidèle à la réalité ? Oui… mais pas pour tout le monde !Une habitude réservée à l’éliteDans la Rome antique, manger en position couchée était un marqueur de statut social. Cette pratique, empruntée aux Grecs, était courante lors des banquets aristocratiques, appelés convivia. Seuls les hommes libres et riches avaient le droit de s’étendre sur des tricliniums, ces lits disposés en U autour d’une table basse appelée mensa.Les invités s’appuyaient sur leur bras gauche et utilisaient leur main droite pour porter la nourriture à leur bouche. Les esclaves servaient les plats, versaient le vin et assuraient le bon déroulement du festin.Et le reste de la population ?Les femmes, quant à elles, ne mangeaient pas allongées. Dans la Rome républicaine, elles devaient s’asseoir sur des tabourets, sauf dans certains cas où des matrones de haut rang pouvaient s’étendre à côté de leur époux. Les enfants et les esclaves, eux, mangeaient assis ou debout, en fonction de leur statut.Les classes populaires, comme les artisans et les paysans, ne se couchaient pas pour manger. Leur quotidien était rythmé par des repas simples pris sur des bancs ou debout, notamment dans les thermopolia, sortes de fast-foods antiques où l’on achetait des plats préparés.Pourquoi manger en position allongée ?Ce rituel n’était pas qu’un simple caprice de riches oisifs. Se coucher pour manger était un symbole de raffinement et de civilisation. Dans l’Antiquité, être allongé représentait un mode de vie digne des dieux et des héros. Cette posture permettait aussi de prolonger les repas, qui s’étiraient parfois sur plusieurs heures, rythmés par des discussions et des divertissements.D’un point de vue physiologique, cette position aurait facilité la digestion, bien que certaines études modernes la remettent en question.Conclusion : un privilège aristocratiqueOui, les Romains mangeaient en position couchée, mais seulement l’élite masculine. Les femmes et les classes populaires prenaient leurs repas autrement. Ce rituel était avant tout un symbole de richesse et de distinction sociale, bien loin des habitudes du commun des mortels.
  • Pourquoi le marquis de Sade a-t-il été emprisonné ?

    01:59|
    Donatien Alphonse François de Sade, que nous connaissons sous le nom de marquis de Sade, est un écrivain renommé, connu notamment pour une œuvre emblématique, "Justine ou les malheurs de la vertu", qu'il rédige à la Bastille en 1787.Mais si le nom de Sade est passé à la postérité, c'est davantage en raison des dérèglements de sa vie. Au point, d'ailleurs, d'avoir inspiré le mot "sadisme".Ses livres, où la pornographie et la violence, sous toutes ses formes, ont la part belle, et sa vie, émaillée de scandales, lui ont valu de très nombreux séjours en prison. Il y a en effet passé 27 ans, sur les 74 que comporte sa vie.En 1768, alors qu'il a 28 ans, Sade défraie une première fois la chronique. Il est accusé d'avoir suborné une veuve, puis de l'avoir entraînée dans une maison d'Arcueil, dans la région parisienne, où il lui aurait fait subir divers sévices.Le scandale éclate et le marquis, protégé par sa famille, n'écope que d'une peine d'emprisonnement de quelques mois, au château de Saumur.Mais quatre plus tard, en 1772, alors qu'il séjourne à Marseille, il fait encore parler de lui. La rumeur l'accuse de s'être livré, en compagnie d'un valet de cinq jeunes filles, à diverses débauches, dont la sodomie, alors passible de la peine capitale.Et, de fait, il est condamné à mort par le Parlement de Provence. Mais il échappe à la justice en s'enfuyant en Italie, en compagnie d'une belle-sœur dont il fait sa maîtresse. Il est alors arrêté sur l'ordre du duc de Savoie et incarcéré au fort de Miolans, dans l'actuel département de la Savoie.D'autres prisons suivront. En effet, Sade est emprisonné au donjon de Vincennes, en 1777, puis à la prison royale d'Aix. Son procès n'aboutira qu'au paiement d'une modeste amende.Mais il retourne à Vincennes, avant d'être transféré à la Bastille, en 1784. En juillet 1789, peu avant la prise de la Bastille, Sade est transporté à Charenton, dans un hospice pour aliénés mentaux, où il finira sa vie en 1814.