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Choses à Savoir HISTOIRE

Comment Henry Brown a-t-il utilisé la poste pour fuir un Etat esclavagiste ?

Le projet mis au point par Henry Brown, au milieu du XIXe siècle, montre que l'aspiration à la liberté est aussi vitale, pour un être humain, que l'air qu'il respire.


Henry Brown était un esclave, né en 1815 dans l'État de Virginie. En 1830, on l'envoie à Richmond, la capitale de l'État, pour travailler dans une manufacture de tabac. Puis il se marie et a des enfants.


Mais, en 1848, toute sa famille est vendue à un marchand d'esclaves. Dès lors, il élabore un plan audacieux pour gagner sa liberté. Avec la complicité d'abolitionnistes qu'il a su convaincre de l'aider, il s'enferme dans une boîte postale qui doit être envoyée à Philadelphie, en Pennsylvanie. Un État qui refuse l'esclavage.


Un militant antiesclavagiste


Henry Brown est assez corpulent puisque, pour 1,73 m, il pèse 91 kilos. De ce fait, il n'a pas dû être facile pour lui de s'installer dans cette boîte de 91 cm sur 61 cm. Trois petits trous ont été ménagés, pour qu'il puisse respirer.


Et c'est dans de telles conditions qu'il devra voyager, comme un colis vivant, sur une distance de 442 kilomètres ! Henry Brown endure cette épreuve durant pas moins de 26 heures.


À l'arrivée, quand on le sort de sa boîte, celui qui est désormais un homme libre a cette phrase banale, qui passera néanmoins à la postérité : "Comment allez-vous, Messieurs ?". Ému, il entonne aussi un psaume.


Dès lors, Henry Brown devient un célèbre militant antiesclavagiste. En souvenir de sa folle équipée, il prend le nom de Henry Box Brown. Il écrit le récit de sa vie et monte une sorte d'exposition itinérante sur l'esclavage.


En raison de l'adoption, en 1850, d'une loi facilitant l'arrestation des esclaves fugitifs, Henry Brown s'exile en Angleterre, où il poursuit son action contre l'esclavage.


Intéressé un temps par le "mesmérisme", qui postule l'existence d'un fluide universel, Brown se produit sur scène, sous le nom du "Prince africain". Là, il sort d'une caisse, devant un public conquis. Il se remarie et revient aux États-Unis en 1875. Il meurt en 1897.

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  • Pourquoi des hackers ont été jugés au XIXe siècle ?

    01:59|
    L'histoire des premiers hackers remonte bien avant l'ère numérique, et l'exemple du piratage du télégraphe Chappe au XIXe siècle illustre de manière fascinante comment des individus ont exploité les systèmes de communication pour leur profit. Cet épisode est souvent considéré comme un précurseur des activités de hacking modernes, car il s’agit d’un cas d’intrusion dans un réseau de communication pour détourner son usage.  Le télégraphe Chappe : un système révolutionnaireInventé par Claude Chappe en 1794, le télégraphe optique était un réseau de sémaphores permettant de transmettre des messages à grande vitesse entre différentes villes. Ce système, utilisé principalement par l’État français, servait pour des communications stratégiques et administratives. À l’époque, il était perçu comme une technologie avancée et sûre.  Le piratage : une fraude ingénieuseDans les années 1830, deux financiers bordelais, François et Louis Blanc, décidèrent de détourner ce système pour obtenir des informations boursières avant leurs concurrents. À l’époque, les informations sur les marchés financiers mettaient plusieurs jours à voyager de Paris à Bordeaux. Les frères Blanc ont soudoyé des opérateurs travaillant sur le réseau télégraphique pour insérer secrètement des signaux codés dans les transmissions officielles. Ces signaux permettaient de transmettre des informations boursières cruciales, leur offrant un avantage considérable sur le marché.  Un hacking avant l’heureCe piratage est remarquable car il présente des caractéristiques similaires au hacking moderne :- Exploitation d’un système de communication : Les frères Blanc ont détourné un réseau conçu pour des usages officiels afin de l’utiliser à des fins privées.- Ingéniosité technique : Ils ont utilisé des moyens discrets et codés pour dissimuler leurs activités au sein d’un système complexe.- Profit personnel : Leur objectif principal était d’obtenir un avantage économique, une motivation courante dans les cyberattaques modernes.  Un procès emblématiqueLorsque leur fraude fut découverte, les frères Blanc furent traduits en justice. Cependant, en l’absence de lois spécifiques encadrant l’utilisation du télégraphe, ils furent acquittés. Cet épisode mit en lumière les limites juridiques face à l’innovation technologique, un problème qui persiste encore aujourd’hui.  ConclusionLe piratage du télégraphe Chappe constitue un exemple emblématique de hacking avant l’ère numérique. Il illustre comment la maîtrise des systèmes de communication peut être utilisée à des fins détournées, posant déjà des questions éthiques et légales.
  • Pourquoi parle-t-on de la "Grande Renonciation masculine" du XVIIIe siècle ?

    02:15|
    La "Grande Renonciation masculine" désigne un bouleversement culturel majeur survenu à la fin du XVIIIe siècle, où les hommes abandonnèrent des vêtements colorés, ornés et luxueux au profit de tenues sobres et sombres. Ce phénomène, théorisé en 1930 par le psychanalyste John Carl Flügel dans The Psychology of Clothes, marque une rupture dans l’histoire de la mode, reflétant les transformations sociales et les valeurs émergentes de l’époque.  Le contexte et les causes du changement Jusqu’au XVIIIe siècle, les hommes de la haute société adoptaient des vêtements flamboyants comparables à ceux des femmes, exprimant leur rang et leur richesse à travers des tissus précieux, des broderies et des couleurs vives. Cependant, avec l’essor de la Révolution industrielle et l’émergence de la bourgeoisie, un nouveau système de valeurs centré sur la simplicité, la rationalité et l’efficacité prit le pas sur l’ostentation aristocratique.  Les vêtements sombres et austères devinrent alors l’expression d’un idéal masculin basé sur le sérieux, la modestie et la maîtrise de soi. Cette transition était également en phase avec les changements politiques et sociaux : les idéaux des Lumières et de la Révolution française valorisaient l’égalité et dénonçaient les excès liés à l’Ancien Régime.  Une division genrée de la mode Si les hommes adoptèrent une apparence plus sobre, marquée par le costume sombre et la suppression des ornements, la mode féminine, en revanche, conserva ses éléments décoratifs. Les femmes continuèrent de porter des vêtements colorés et détaillés, renforçant une division genrée où la flamboyance était associée à la féminité et la retenue à la masculinité. Cette distinction illustrait aussi une assignation des femmes à la sphère privée et des hommes à la sphère publique, reflétant les normes sociales de l’époque.  Une influence durable La "Grande Renonciation masculine" a eu un impact profond et durable sur la mode occidentale. Aujourd’hui encore, les codes vestimentaires masculins restent marqués par cette transition, le costume sombre étant un symbole universel de respectabilité et de professionnalisme. En résumé, la "Grande Renonciation masculine" incarne une évolution culturelle et sociale majeure, où le vêtement devint un vecteur des nouvelles valeurs bourgeoises de simplicité et de rationalité, tout en marquant une séparation genrée persistante dans la mode.
  • Pourquoi 3776 personnes furent arrêtées à New York les 13 et 14 juillet 1977 ?

    02:31|
    Les 13 et 14 juillet 1977, New York a connu un événement qui a marqué son histoire : une panne d’électricité massive, également appelée le blackout de 1977. Cet épisode, survenu au cœur d’un été particulièrement chaud et tendu, a entraîné chaos et désordre dans la ville, conduisant à l’arrestation de 3776 personnes. Mais pourquoi une simple panne a-t-elle provoqué une telle explosion de violence ?  Tout a commencé le soir du 13 juillet, lorsqu’un orage violent a frappé la région. Des éclairs ont endommagé plusieurs lignes électriques cruciales, plongeant presque toute la ville dans l’obscurité. Contrairement à d’autres pannes précédentes, celle-ci survint à une période de forte crise économique et sociale. New York, au bord de la faillite dans les années 1970, était gangrenée par un chômage élevé, une criminalité en hausse et des tensions raciales exacerbées. Dans ce contexte explosif, l’obscurité et l’absence des forces de l’ordre ont agi comme un catalyseur pour une vague de pillages et de violences.  Les quartiers les plus touchés furent ceux qui souffraient déjà de pauvreté et d’inégalités criantes, comme le Bronx et Brooklyn. Des groupes ont brisé les vitrines des magasins, pillé tout ce qu’ils pouvaient, allant de vêtements à des appareils électroniques, et mis le feu à certains bâtiments. En seulement une nuit, plus de 1600 magasins furent vandalisés ou pillés, et plus de 1000 incendies furent recensés.  Face à ce chaos, les autorités ont été rapidement débordées. La police a procédé à un nombre record d’arrestations, arrêtant 3776 personnes pour pillage, incendie criminel et autres actes de vandalisme. Mais même avec ces efforts, il était impossible de contrôler pleinement la situation jusqu’au retour de l’électricité le 14 juillet.  Ce blackout n’était pas qu’un simple incident technique ; il symbolisait la fragilité d’une ville alors en pleine crise. Les événements ont montré à quel point les tensions sous-jacentes pouvaient exploser en l’absence de contrôle. Cependant, ils ont aussi marqué un tournant pour New York. Après cette nuit de chaos, des réformes économiques et sociales ont été mises en place pour tenter de restaurer la stabilité dans une ville qui semblait au bord de l’effondrement. En somme, ces arrestations massives sont le reflet d’un moment où l’obscurité a révélé les fissures sociales d’une ville emblématique.
  • Pourquoi des insectes ont-ils été excommuniés ?

    02:28|
    Au Moyen Âge, l’excommunication d’insectes par l’Église peut sembler absurde pour nos sensibilités modernes, mais ces procès révèlent des aspects fascinants de la mentalité médiévale. Cette pratique, bien que rare, était motivée par des croyances religieuses, juridiques et symboliques profondément enracinées dans la société de l’époque. Les insectes, qu’il s’agisse de sauterelles, de chenilles ou de charançons, pouvaient causer des ravages dans les cultures agricoles. Dans une société où la subsistance dépendait étroitement des récoltes, une infestation d’insectes représentait une menace existentielle pour les communautés. Ces ravages n’étaient pas seulement perçus comme un problème naturel, mais comme un fléau envoyé par Dieu, une punition divine ou une manifestation de forces maléfiques. Les procès intentés contre les insectes s’inscrivaient dans une logique où le droit canon et les lois humaines s’appliquaient à toutes les créatures vivantes, y compris les animaux et les insectes. Les juristes médiévaux considéraient les animaux comme des êtres capables d’interagir avec les humains dans un cadre légal. Les insectes, en détruisant les récoltes, étaient donc perçus comme violant les droits des paysans et de la communauté. Lors de ces procès, les insectes étaient convoqués devant un tribunal ecclésiastique. Des avocats pouvaient être désignés pour défendre les créatures accusées, souvent en invoquant leur place dans l’ordre naturel voulu par Dieu. Les arguments incluaient parfois des prières pour que les insectes quittent les champs ou des ordonnances les bannissant vers des endroits éloignés et inhabitables. Si les insectes persistaient malgré ces injonctions, ils pouvaient être excommuniés, c’est-à-dire exclus de la communauté chrétienne et frappés d’un anathème. Ces procédures ne relevaient pas uniquement de la superstition. Elles traduisaient une volonté de comprendre et d’interagir avec un monde que les hommes médiévaux percevaient comme imbriqué dans des sphères humaines et divines. Les procès avaient aussi une fonction sociale et psychologique : ils donnaient aux communautés une manière de faire face à des catastrophes naturelles, en réaffirmant l’ordre cosmique et l’autorité de l’Église. Aujourd’hui, ces procès nous semblent étranges, mais ils témoignent d’une époque où la foi et la justice s’entrelacaient pour répondre aux défis de la vie quotidienne. Ils rappellent que l’histoire regorge de pratiques étonnantes, reflet des mentalités d’un autre temps.
  • Pourquoi parle-t-on d’effet Tiffany ?

    02:39|
    L’effet Tiffany est un phénomène fascinant qui illustre à quel point notre perception du passé peut être biaisée. Il se manifeste lorsqu’on croit, à tort, qu’un élément ou un concept appartient à une époque bien plus récente que celle où il a réellement émergé. Mais d’où vient ce nom de « Tiffany Effect » ? Eh bien, de Jo Walton, écrivain de science-fiction. C’est elle qui a inventé le terme, inspiré du prénom Tiffany. La plupart des gens pensent que Tiffany est un nom moderne alors qu’en réalité il vient de l'ancien nom Théophanie, dont les origines remontent au XIIe siècle. Prenons un autre exemple courant : les mammouths et les pyramides d’Égypte. Beaucoup de gens ont du mal à concevoir que des mammouths laineux, animaux emblématiques de la préhistoire, existaient encore lorsque les pyramides ont été construites. Pourtant, des mammouths vivaient sur l’île Wrangel, dans l’Arctique, jusqu’en 2000 av. J.-C., soit plusieurs siècles après la construction de la Grande Pyramide de Gizeh. Notre surprise face à cette coïncidence découle de l’effet Tiffany : nous avons tendance à compartimenter l’histoire en périodes distinctes, oubliant que certaines évolutions se chevauchent.Ce biais est en grande partie alimenté par nos systèmes éducatifs, nos récits culturels et nos représentations médiatiques, qui simplifient l’histoire pour mieux la rendre compréhensible. Nous imaginons souvent le passé comme une succession linéaire d’événements et d’époques bien délimitées. Mais la réalité historique est beaucoup plus complexe : des cultures et des phénomènes apparemment éloignés dans le temps ou dans l’espace peuvent avoir coexisté.L’effet Tiffany souligne l’importance de questionner nos intuitions historiques. Il nous invite à adopter une approche plus nuancée du passé, où les catégories rigides cèdent la place à une vision plus fluide. Ce biais ne se limite pas à l’histoire ancienne : il peut s’appliquer à des concepts modernes, comme l’apparition des technologies ou des modes de pensée. Par exemple, les premiers brevets pour des voitures électriques datent du XIXᵉ siècle, bien avant l’ère des voitures à essence.En somme, l’effet Tiffany est une leçon d’humilité face à l’histoire. Il nous rappelle que nos certitudes peuvent être trompeuses et que le passé, loin d’être figé, est un enchevêtrement complexe où l’ancien et le moderne se croisent souvent de manière inattendue.
  • Pourquoi les nains étaient-ils très respectés dans l’Égypte antique ?

    02:24|
    Dans l’Égypte antique, les nains occupaient une place étonnamment respectée dans la société, une situation qui contraste avec la marginalisation qu’ils ont connue dans d’autres cultures. Leur statut privilégié s’explique par un mélange de croyances religieuses, de perception sociale et de compétences professionnelles uniques. Les Égyptiens voyaient souvent les nains comme des êtres bénis par les dieux. En raison de leur apparence physique particulière, ils étaient considérés comme ayant une proximité spéciale avec le divin. Cette croyance était renforcée par leur association avec plusieurs divinités égyptiennes. Le dieu Bès, souvent représenté comme un nain, était une figure protectrice, associée à la maison, à la musique, à la danse et à la protection des femmes et des enfants. Cette association conférait aux nains une aura sacrée et un rôle spirituel important. Socialement, les nains étaient intégrés et souvent très respectés. Contrairement à d’autres civilisations où ils étaient moqués ou ostracisés, les Égyptiens leur attribuaient des rôles valorisés. Certains travaillaient comme orfèvres, artisans ou gardiens des trésors royaux, des positions exigeant une grande habileté et une loyauté indéfectible. Leur petite stature les rendait particulièrement aptes à certaines tâches minutieuses, notamment dans la confection de bijoux ou la gestion des biens précieux.  Les nains étaient également présents à la cour des pharaons, où ils occupaient des rôles prestigieux comme danseurs ou musiciens. Ces fonctions, bien que festives, avaient une dimension cérémonielle importante dans une culture où la musique et la danse étaient intimement liées aux rites religieux et au pouvoir royal. Être proche du pharaon signifiait jouir d’un statut élevé et d’un grand respect dans la société. Le papyrus égyptien, ainsi que des inscriptions sur les tombes, montrent que les nains recevaient parfois des honneurs exceptionnels, comme des sépultures dans des tombes dignes des élites. Leur statut élevé perdurait souvent même après leur mort, preuve que leur rôle dans la société égyptienne était profondément ancré. En somme, les nains de l’Égypte antique n’étaient pas seulement tolérés, mais souvent vénérés. Cette reconnaissance unique découle à la fois de leur association avec le sacré et de leurs contributions significatives à la société. Leur histoire témoigne d’une vision du monde où les différences physiques étaient parfois perçues comme des dons, et non comme des limites.
  • Pourquoi le plus vieux pont de Paris a-t-il été nommé le “Pont-Neuf” ?

    02:16|
    Le Pont-Neuf, littéralement "pont neuf", est aujourd'hui le plus ancien pont encore debout à Paris. Pourtant, son nom pourrait prêter à confusion. Pourquoi ce pont, inauguré en 1607, porte-t-il un nom qui évoque la nouveauté, alors même qu'il traverse les siècles depuis plus de 400 ans ? La réponse réside dans l'histoire et l'urbanisme de Paris. À la fin du XVIe siècle, Paris comptait déjà plusieurs ponts traversant la Seine, mais ces ouvrages étaient bien différents de ce que nous connaissons aujourd'hui. La plupart des ponts étaient étroits et bordés de maisons, parfois si encombrés que la circulation en devenait difficile. Ces habitations fragiles, souvent en bois, présentaient un risque élevé d'incendie et rendaient l'entretien des ponts compliqué. Henri III, puis Henri IV, décidèrent de construire un nouveau pont pour moderniser la ville et faciliter les déplacements. Contrairement à ses prédécesseurs, ce pont devait être large, solide et dégagé de toute habitation. Cette idée novatrice pour l'époque donna son nom au Pont-Neuf : il incarnait une rupture avec les anciens ponts parisiens. Le Pont-Neuf est aussi le premier pont de Paris à offrir des trottoirs pour piétons, une innovation importante qui annonçait un urbanisme plus pensé pour les habitants. Ce pont devint rapidement un lieu de promenade, d'échange et de vie sociale. Les sculptures de mascarons qui ornent le pont, représentant des visages grotesques, participaient également à sa singularité et renforçaient son caractère unique dans la capitale. Lors de son inauguration en 1607 par Henri IV, le Pont-Neuf symbolisait la modernité et la puissance du royaume. Il reliait les deux rives de la Seine tout en passant par la pointe de l'Île de la Cité, un emplacement stratégique au cœur de Paris. Ce lien entre tradition et innovation marqua profondément l'imaginaire collectif et assura au Pont-Neuf une place spéciale dans l'histoire. Aujourd'hui encore, le nom de "Pont-Neuf" rappelle ce moment où Paris se réinventa, modernisant ses infrastructures tout en s'affirmant comme une capitale à la pointe de l'urbanisme. Une nouveauté devenue intemporelle, à l’image de cette ville riche de son passé et tournée vers l’avenir. 
  • Pourquoi la “Coutume de la mer” est-elle controversée ?

    02:24|
    La "coutume de la mer" désigne un ensemble de règles, pratiques et traditions qui régissaient la navigation, le commerce maritime, et parfois les relations entre marins et marchands au Moyen Âge. Ces usages, largement non écrits à l'origine, sont devenus une base fondamentale pour le droit maritime moderne.Origines et contexte historiqueDans l’Antiquité, des civilisations comme celles des Phéniciens, des Grecs et des Romains avaient déjà développé des règles pour encadrer les activités maritimes. Mais c’est au Moyen Âge, avec l’essor du commerce maritime en Méditerranée et en Atlantique, que les "coutumes de la mer" prirent forme. Ces usages répondaient à des besoins pratiques : arbitrer les conflits entre commerçants, assurer la sécurité en mer, et garantir une certaine équité dans les échanges.Les grandes cités portuaires, comme Gênes, Venise, Barcelone ou plus tard les ports de la Hanse, jouèrent un rôle clé dans la codification de ces pratiques. Des écrits comme le Livre du Consulat de la Mer (Barcelone, XIVᵉ siècle) ou les Rôles d'Oléron (France, XIIᵉ siècle) témoignent de l’universalisation progressive de ces règles.Principes fondamentauxLes coutumes maritimes incluaient plusieurs principes essentiels :1. Sécurité de l’équipage et des navires : Les marins étaient tenus d’agir pour la sécurité collective. Par exemple, en cas de naufrage imminent, l’abandon de cargaisons pour alléger le navire était réglementé.2. Répartition des responsabilités : Ces règles définissaient qui était responsable en cas de perte ou de dommage (capitaine, armateur, marchand).3. Partage des profits et des risques : Les marins, bien que subalternes, pouvaient recevoir une part des profits du voyage, tandis que les pertes étaient réparties entre les investisseurs.4. Justice en mer : Le capitaine disposait d’un pouvoir judiciaire limité pour résoudre les litiges à bord.Aspects légendaires et sombresLa "coutume de la mer" inclut aussi des aspects mythiques et tragiques, comme le recours au tirage au sort pour décider qui serait sacrifié en cas de famine extrême. Ces récits, immortalisés dans des légendes maritimes, reflètent les défis d’une vie en mer rude et souvent impitoyable.HéritageLes coutumes de la mer ont influencé le droit maritime moderne. Elles témoignent de la nécessité de règles universelles dans un domaine où les distances et les cultures s’effacent devant les impératifs de survie et de commerce.
  • Qui est Maurice de Sully, l’homme derrière Notre-Dame de Paris ?

    01:57|
    Aujourd’hui, je vais vous raconter l’histoire de Maurice de Sully, un homme dont la vision a littéralement redessiné le visage de Paris. Vous le connaissez peut-être sans le savoir : il est à l’origine de l’un des monuments les plus emblématiques du monde, la cathédrale Notre-Dame de Paris.Un humble débutMaurice de Sully voit le jour vers 1120, dans une modeste famille à Sully-sur-Loire, en pleine campagne française. Rien ne prédestinait cet enfant d’origine modeste à marquer l’Histoire. Et pourtant, grâce à son intelligence et à sa détermination, il parvient à étudier à Paris, le centre intellectuel de l’Europe médiévale. Il excelle, gravit les échelons de l’Église, et en 1160, il devient évêque de Paris. Cette ascension exceptionnelle, dans une société où les barrières sociales sont immenses, est déjà fascinante en soi.Le bâtisseur visionnaireMais Maurice ne se contente pas d’être un simple administrateur religieux. Dès le début de son épiscopat, il se lance dans un projet colossal : construire une nouvelle cathédrale. À l’époque, Paris est en plein essor. La ville, centre politique et spirituel, mérite un lieu de culte à sa mesure. Maurice imagine une cathédrale gothique, lumineuse et monumentale, un chef-d’œuvre d’audace architecturale.En 1163, la première pierre de Notre-Dame est posée. C’est un chantier titanesque qui mobilise des milliers d’artisans, et Maurice supervise tout, avec l’idée de faire de cette cathédrale non seulement un lieu de prière, mais aussi un symbole de la grandeur de Paris et de la foi chrétienne.Un réformateur et un pédagogueMaurice de Sully n’était pas seulement un bâtisseur. Il était aussi un homme de foi, profondément engagé dans la réforme de l’Église. Il dénonçait les abus du clergé et s’efforçait de rendre la religion accessible. Il encouragea l’usage du français, alors en plein développement, pour prêcher et écrire, touchant ainsi un public plus large.Un héritage immortelAujourd’hui encore, Notre-Dame est l’un des monuments les plus visités au monde, un héritage qui nous rappelle la vision de Maurice de Sully. À travers sa vie, on voit comment un homme peut transcender ses origines et laisser une empreinte indélébile dans l’Histoire. Maurice de Sully, c’est l’incarnation du pouvoir d’une idée et d’une foi inébranlable.