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Choses à Savoir ÉCONOMIE
Tiktok sera-t-il banni des États-Unis ?
L'avenir de TikTok aux États-Unis reste incertain, oscillant entre un possible bannissement et une éventuelle vente à une entreprise américaine. Les tensions entre ByteDance, l’entreprise chinoise propriétaire de TikTok, et le gouvernement américain s’intensifient, en raison de préoccupations croissantes concernant la sécurité nationale, la confidentialité des données et l’influence étrangère.
Pourquoi TikTok est-il menacé ?
TikTok est accusé par les autorités américaines, notamment le FBI et plusieurs sénateurs, de poser un risque pour la sécurité nationale. La principale crainte réside dans le potentiel accès du gouvernement chinois aux données personnelles des utilisateurs américains. Bien que ByteDance ait nié tout partage de données avec Pékin, l'influence de la loi chinoise sur les entreprises nationales nourrit les soupçons.
Les États-Unis s’inquiètent également de l’utilisation de TikTok comme outil de propagande ou de manipulation de l’opinion publique. Les algorithmes de la plateforme, capables de promouvoir ou de cacher certains contenus, sont perçus comme une menace potentielle en cas d'ingérence étrangère.
Les scénarios possibles
1. Bannissement pur et simple
L’administration Biden, comme celle de Donald Trump avant elle, envisage la possibilité d’un bannissement complet de TikTok. Plusieurs États américains et agences fédérales ont déjà interdit l’application sur les appareils gouvernementaux. Un bannissement national serait un précédent, mais soulève des questions juridiques concernant la liberté d’expression et l’impact sur des millions d’utilisateurs et de créateurs de contenu.
2. Vente à une entreprise américaine
Une autre option serait que ByteDance vende TikTok à une entreprise américaine, comme Microsoft ou Oracle, une solution déjà envisagée sous l'administration Trump. Cela permettrait de répondre aux préoccupations concernant le contrôle des données, tout en maintenant l’accès à l'application pour les utilisateurs. Cependant, ByteDance hésite à céder son bijou technologique et les autorités chinoises pourraient bloquer une telle vente.
3. Solutions techniques pour apaiser les tensions
TikTok a proposé des initiatives comme le projet "Texas", consistant à stocker les données des utilisateurs américains sur des serveurs locaux contrôlés par Oracle. Bien que cela puisse réduire les risques perçus, les critiques estiment que cela n’éliminerait pas totalement l’influence potentielle de ByteDance.
Un dénouement incertain
Le Congrès américain examine actuellement des projets de loi visant à limiter ou interdire TikTok. La décision finale dépendra des négociations entre ByteDance, le gouvernement américain et d'autres acteurs internationaux. Si TikTok reste extrêmement populaire aux États-Unis, l'influence géopolitique et les enjeux économiques en font un symbole de la rivalité entre les États-Unis et la Chine.
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Les paiements par carte vont-ils être tous taxés dès janvier 2026 ?
02:05|Depuis quelque temps, une vidéo devenue virale affirme qu’une nouvelle taxe frappera tous les paiements par carte bancaire en France à partir du 1er janvier 2026. Diffusée initialement par un compte appelé « Le Rapide », puis relayée sur Facebook, Instagram, YouTube et même dans des groupes de discussion, elle annonce l’instauration d’une « microtaxe transactionnelle » de 0,5 % sur chaque paiement électronique. Selon cette vidéo, aucun paiement n’échapperait à cette prétendue mesure : ni le sans contact, ni les paiements via smartphone, ni les achats en magasin, au restaurant ou en ligne. Plus on paierait par carte, plus on paierait de taxe, affirme la voix off.En réalité, cette annonce ne repose sur aucun fondement légal. Aucune trace d’une telle mesure n’existe sur les sites officiels comme Légifrance ou l’Assemblée nationale. Aucun amendement du projet de loi de finances pour 2026 ne mentionne l’idée de taxer chaque paiement par carte bancaire. Il s’agit donc d’une rumeur, dénuée de tout texte ou décision politique concrète.Pour autant, l’idée d’une microtaxe sur les transactions n’est pas entièrement nouvelle. Le ministère de l’Économie rappelle qu’un amendement allant dans ce sens avait été déposé l’an dernier dans le cadre du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025. Ce texte, porté par le sénateur Michel Canévet, proposait effectivement de taxer chaque paiement par carte. Mais il avait été rejeté par le Sénat, et aucune mesure de ce type n’a depuis été reprise ou soutenue par le gouvernement. Bercy confirme d’ailleurs qu’aucune décision n’est envisagée aujourd’hui pour créer une telle taxe.Cette idée de prélèvement sur les paiements électroniques a aussi été évoquée ailleurs, notamment en Suisse, où une initiative similaire avait été proposée en 2020. Toutefois, elle n’a jamais été appliquée non plus.Reste la question du fameux « 0,5 % » mentionné dans la vidéo. Ce pourcentage ne correspond pas à une taxe gouvernementale, mais aux frais que les commerçants paient déjà lorsqu’un client utilise une carte bancaire. Ces frais, qui peuvent varier entre 0,5 % et 1,5 % selon les cas, comprennent trois éléments : la commission d’interchange, les frais de réseau et la marge prélevée par la banque du commerçant. Ce coût est supporté par les professionnels, non par les particuliers, et il n’existe actuellement aucune mesure visant à y ajouter une taxe supplémentaire.En résumé, aucune taxe sur les paiements par carte n’entrera en vigueur en France en janvier 2026. La rumeur provient d’une confusion entre un amendement rejeté et les frais habituels payés par les commerçants.
Les hommes retraités gagnent-ils plus que les femmes ?
02:21|Les chiffres sont sans appel : à la retraite, les hommes perçoivent en moyenne des pensions 62 % plus élevées que celles des femmes. C’est le constat alarmant d’une étude récente de la Fondation des femmes, qui met en lumière un déséquilibre persistant et profond entre les sexes dans le système de retraite français. Loin de corriger les inégalités économiques vécues tout au long de la vie professionnelle, notre modèle social semble, au contraire, les amplifier.Ce fossé prend racine bien avant la fin de carrière. Il reflète d’abord les inégalités salariales, mais aussi la réalité des parcours professionnels féminins. Les femmes connaissent plus souvent des interruptions de carrière — congés parentaux, périodes de temps partiel, emplois précaires — qui réduisent mécaniquement le montant de leurs cotisations. Le système, conçu à l’origine dans l’après-guerre selon une vision familiale traditionnelle, favorise les carrières linéaires, continues, et donc plus typiquement masculines.Résultat : lorsqu’elles arrivent à l’âge de la retraite, les femmes touchent non seulement des pensions bien plus faibles, mais elles doivent souvent travailler plus longtemps pour valider leurs trimestres. En moyenne, elles partent huit mois après les hommes. Et parmi les retraités vivant avec moins de 1 000 euros par mois, 75 % sont des femmes. Autrement dit, la précarité financière chez les seniors a largement un visage féminin.Certes, certains mécanismes de compensation existent. Les pensions de réversion, versées au conjoint survivant, ou encore les droits familiaux pour les mères de plusieurs enfants, atténuent partiellement ces écarts. Mais ces mesures restent limitées : elles ne tiennent pas compte, par exemple, de la réalité des familles monoparentales, ni du fait que les carrières hachées sont de plus en plus fréquentes.À cela s’ajoute un autre déséquilibre, moins visible mais tout aussi lourd : celui du “travail invisible”. Même à la retraite, les femmes continuent d’assumer une part disproportionnée des tâches domestiques et du soin aux proches dépendants. Autrement dit, elles quittent le monde professionnel sans cesser de travailler — simplement, leur activité cesse d’être rémunérée.La Fondation des femmes plaide donc pour des réformes structurelles : valoriser davantage les périodes de congé parental dans le calcul des droits, renforcer les incitations à l’égalité salariale et repenser la place du travail non rémunéré dans les politiques publiques.En somme, oui : les hommes retraités gagnent nettement plus que les femmes. Et tant que les inégalités de carrière ne seront pas corrigées à la source, la retraite continuera d’en être le miroir grossissant.
Qu'est-ce que le Shutddown ?
02:47|Aux États-Unis, le mot shutdown désigne littéralement « la fermeture » du gouvernement fédéral. Mais derrière ce terme se cache un mécanisme bien particulier du système politique américain, lié à la manière dont le pays vote et dépense son budget.Chaque année, le Congrès américain – composé de la Chambre des représentants et du Sénat – doit adopter les lois de finances qui fixent les dépenses de l’État fédéral : salaires des fonctionnaires, fonctionnement des agences, programmes sociaux, armée, justice, etc. Si, pour une raison politique, le budget n’est pas voté à temps, alors les administrations concernées ne peuvent plus être financées. Résultat : elles ferment temporairement. C’est ce qu’on appelle le shutdown.Concrètement, lorsque le Congrès échoue à adopter un nouveau budget avant la date limite, une partie du gouvernement cesse de fonctionner. Les services jugés « non essentiels » ferment : les musées, les parcs nationaux, les bureaux administratifs, certaines recherches scientifiques. Des centaines de milliers de fonctionnaires sont placés en congé forcé, sans salaire. Les autres – policiers, militaires, contrôleurs aériens, hôpitaux publics – continuent de travailler, mais sans être payés immédiatement.Un shutdown ne concerne pas tout l’État américain, mais uniquement les activités dépendant du budget fédéral. Les services locaux (écoles, pompiers, police municipale) continuent, car ils relèvent des États ou des villes. En revanche, plus le shutdown dure, plus ses conséquences économiques s’accumulent : retards de paiement, chute de confiance, baisse de la consommation, blocage administratif pour des millions de citoyens.Pourquoi cela arrive-t-il ? Parce que, contrairement à d’autres pays, les États-Unis reposent sur un équilibre strict entre le pouvoir exécutif (le président) et le pouvoir législatif (le Congrès). Quand les deux ne s’entendent pas – par exemple, si la Maison Blanche et la Chambre des représentants appartiennent à des partis opposés – le budget peut devenir un instrument de pression politique. C’est souvent le cas : un camp bloque le financement pour obtenir des concessions sur un autre sujet, comme l’immigration, la dette ou les dépenses militaires.Depuis les années 1980, les États-Unis ont connu une vingtaine de shutdowns. Certains ont duré quelques heures, d’autres plusieurs semaines, comme celui de 2018-2019, resté le plus long de l’histoire avec 35 jours d’arrêt partiel du gouvernement.En résumé, le shutdown est une arme politique autant qu’une crise budgétaire : c’est la conséquence directe d’un désaccord entre les pouvoirs américains, qui paralyse temporairement l’administration et rappelle la fragilité du compromis au cœur du système fédéral américain.
Quels sont les produits exclus du Nutri-score obligatoire ?
02:10|L’Assemblée nationale a franchi une nouvelle étape dans la transparence alimentaire. Le vendredi 7 novembre 2025, les députés ont voté en faveur d’une mesure rendant obligatoire l’affichage du Nutri-Score sur la quasi-totalité des produits alimentaires. L’objectif est simple : permettre aux consommateurs de savoir ce qu’ils mangent, et de comparer plus facilement la qualité nutritionnelle des aliments qu’ils achètent.Le Nutri-Score, ce logo coloré allant de la lettre A (meilleur équilibre nutritionnel) à E (moins favorable), était jusqu’ici facultatif. Désormais, il devra apparaître sur la majorité des emballages. C’est la députée écologiste Sabrina Sebaihi qui a défendu cette mesure, estimant que “les grandes marques comme Coca-Cola ou Ferrero continuent d’échapper à la règle, alors que leurs produits sont clairement néfastes pour la santé”.Cependant, le texte ne s’appliquera pas à tous les produits. Un sous-amendement porté par le député Renaissance Jean-François Rousset prévoit d’exclure de cette obligation les aliments bénéficiant d’un signe de qualité officiel, comme les AOP (Appellation d’Origine Protégée), les AOC ou les IGP. Ces produits du terroir, considérés comme emblématiques du patrimoine gastronomique français, ne seront donc pas comparés aux aliments ultra-transformés. “On ne peut pas mettre sur le même plan un fromage fermier et une barre chocolatée industrielle”, a résumé le député.Cette exception a été largement saluée dans l’hémicycle, où plusieurs élus ont rappelé l’importance de préserver les savoir-faire locaux. Mais la mesure n’a pas fait l’unanimité. La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a mis en garde contre un possible conflit avec le droit européen, qui pourrait sanctionner la France pour avoir rendu le Nutri-Score obligatoire sans accord communautaire.Certains députés, notamment du camp Les Républicains, ont également souligné la difficulté technique et financière d’une telle mise en œuvre pour les entreprises, évoquant un “casse-tête logistique”.Cette décision illustre un débat plus large : comment concilier santé publique et défense du patrimoine gastronomique ? Les écologistes et les socialistes voient dans cette réforme un pas en avant vers une alimentation plus transparente. D’autres y voient une contrainte supplémentaire pour les industriels et les artisans.En rendant le Nutri-Score quasi universel, la France envoie toutefois un message fort : l’information du consommateur devient une priorité nationale, mais pas au prix d’effacer la richesse de ses terroirs.
Faut-il taxer ou interdire les boissons énergisantes alcoolisées ?
02:09|Le 7 novembre, l’Assemblée nationale a voté l’instauration d’une taxe sur les boissons énergisantes alcoolisées, un texte inséré dans le cadre du projet de budget de la sécurité sociale. L’objectif : contrer l’essor de produits hybrides mêlant alcool fort, stimulants et sucres aromatisés, jugés particulièrement préoccupants pour les jeunes.Les députés ont adopté un amendement qui étend le champ d’une taxe déjà envisageable pour les « premix » — ces mélanges alcoolisés sucrés — au cas où ces boissons contiennent également des substances actives à effet stimulant, telles que la caféine, la taurine ou la guaranine. Un décret viendra fixer précisément la liste de ces ingrédients, afin de suivre l’évolution rapide des formules commerciales et éviter que les fabricants ne contournent la taxe.Pour l’un des rapporteurs du budget, la mesure lutte contre « un vrai fléau pour la jeunesse », selon ses propres mots. L’amendement a été porté par le président de la commission des Affaires sociales et recueilli grâce aux voix des députés de gauche, des Modem, des indépendants proches de l’aile Liot, ainsi que d’une large part de la majorité (Renaissance et Horizons). En revanche, les groupes des Républicains, du Rassemblement national et ses alliés ont exprimé leur refus. Marine Le Pen l’a qualifié de « moralement condamnable » : pour elle, soit ces boissons sont nocives et il faut les interdire, soit elles ne le sont pas et il n’y a aucune raison de les taxer.De son côté, la ministre de la Santé a observé la mesure avec prudence : bien qu’elle reconnaisse que ces produits visent en priorité les jeunes, elle a rappelé que l’alcool est déjà interdit aux moins de 18 ans et souligné que « la fiscalité comportementale ne fait pas une politique de prévention ». Selon elle, taxer ces boissons n’est pas à proprement parler une mesure de prévention mais un outil fiscal — dont l’efficacité sur la consommation reste incertaine, certaines taxes rapportant bien mais ne réduisant pas nécessairement l’usage.En résumé : le gouvernement et le Parlement adoptent un nouveau levier fiscal pour ce segment particulier de boissons — mélange alcool + stimulant + sucre — afin de prévenir un usage jugé dangereux chez les jeunes. Mais la tension reste vivace entre l’approche punitive/fiscale et l’approche éducative/contrôle. L’amendement met en place un cadre adaptable — via décret — pour suivre l’innovation des produits, tandis qu’une partie de l’opposition questionne la logique même de « taxer plutôt qu’interdire ». Le débat illustre à nouveau la difficulté à équilibrer « ramener de l’argent » et « protéger la santé publique ».
Michael Burry a-t-il raison ?
03:13|Michael Burry est de retour sous le feu des projecteurs. Le gestionnaire d'un fonds d'investissement rendu célèbre pour avoir parié avec succès contre le marché immobilier américain avant la crise de 2008, pense aujourd’hui que les géants de l’intelligence artificielle...
Combien d'années faut-il pour rentabiliser un achat immobilier ?
01:39|En 2025, le rapport entre achat et location bascule à nouveau en faveur des propriétaires. Après plusieurs années où la hausse des taux d’intérêt avait freiné le marché immobilier, la tendance s’inverse. Selon les dernières analyses du courtier Meilleurtaux, un acheteur met désormais un peu plus de 12 ans à rentabiliser son investissement, contre près de 15 ans l’année précédente. Ce raccourcissement de plus de deux ans marque un véritable tournant pour les ménages, porté par la détente des taux, la stabilisation des prix et la progression continue des loyers.Pendant la période 2022-2023, le coût du crédit avait explosé, rendant l’achat beaucoup moins attractif que la location. Aujourd’hui, la combinaison d’un crédit plus abordable et d’un marché locatif sous tension redonne de l’air aux candidats à la propriété. En d’autres termes, payer des mensualités d’emprunt redevient, dans de nombreuses villes, plus intéressant que verser un loyer à fonds perdu. Cette amélioration traduit un retour à l’équilibre après les excès des dernières années : la rentabilité moyenne d’un achat, tombée à trois ans seulement en 2020, avait ensuite grimpé à plus de quinze ans à cause du durcissement des conditions de financement.Cependant, la situation n’est pas uniforme sur tout le territoire. Les écarts entre les grandes métropoles se creusent. Dans 24 villes sur 32 étudiées, acheter devient plus rapidement rentable : à Lille et Grenoble, la durée nécessaire pour amortir un achat a chuté d’environ neuf ans ; à Tours, Rouen, Caen et même à Paris, l’avantage s’est amélioré de plus de cinq ans. Cette embellie s’explique par la légère détente du crédit, qui facilite à nouveau l’accès à la propriété.Mais dans les marchés les plus chers – Paris, Aix-en-Provence, Nice ou Bordeaux – les prix élevés prolongent encore la période d’amortissement, au-delà de 18 ans. Dans ces villes où la mobilité est forte, la location reste une option cohérente, au moins à moyen terme. À l’inverse, dans des zones plus abordables, acheter demeure une stratégie patrimoniale solide, surtout dans une perspective de long terme.Certaines communes font néanmoins figure d’exception. Au Mans ou à Orléans, la rentabilité de l’achat s’est dégradée, la faute à des loyers encadrés ou à une demande moins dynamique.Globalement, les Français reviennent vers la propriété. Dans un contexte où les loyers ne cessent d’augmenter, devenir propriétaire apparaît à nouveau comme un moyen de se stabiliser, de se protéger contre l’inflation et de se projeter sereinement dans l’avenir.
Pourquoi les ETF ont-ils autant de succès en bourse ?
02:15|Les ETF, ou “Exchange Traded Funds”, connaissent depuis une vingtaine d’années un succès fulgurant en bourse, au point de bouleverser le paysage de l’investissement mondial. Leur croissance s’explique par une combinaison de simplicité, de coûts réduits et d’efficacité qui séduit aussi bien les petits épargnants que les grands investisseurs institutionnels.Un ETF est un fonds coté en bourse qui réplique la performance d’un indice, comme le S&P 500, le CAC 40 ou le MSCI World. Au lieu de chercher à battre le marché, comme le fait un gérant actif, il se contente de suivre mécaniquement un panier d’actions représentatif. Ce modèle de gestion dite “passive” est l’un des grands atouts des ETF : il élimine la subjectivité du choix des titres et réduit fortement les frais de gestion. Alors qu’un fonds traditionnel prélève souvent entre 1 % et 2 % de frais annuels, un ETF coûte rarement plus de 0,2 %. Sur le long terme, cette différence de coût devient déterminante pour la performance nette des investisseurs.Leur deuxième force, c’est la liquidité. Les ETF se négocient en continu, comme une action, tout au long de la journée de bourse. Cela permet d’acheter ou vendre instantanément un portefeuille diversifié, ce qui était autrefois réservé aux professionnels. L’investisseur particulier peut, en un seul ordre, détenir plusieurs centaines de sociétés réparties dans le monde, sans devoir acheter chaque action individuellement.À cela s’ajoute la transparence : la composition du fonds est publique, l’indice qu’il suit est connu, et sa performance peut être vérifiée en temps réel. Les ETF apportent ainsi une confiance et une clarté rarement atteintes dans la gestion traditionnelle, souvent critiquée pour son opacité.Enfin, leur souplesse en fait un outil universel : il existe des ETF sur presque tout — actions, obligations, matières premières, thématiques (IA, écologie, défense), ou stratégies géographiques. Cela permet de construire un portefeuille complet et cohérent à moindre coût, avec un niveau de diversification difficilement égalable autrement.En somme, les ETF incarnent une révolution silencieuse : celle de la démocratisation de l’investissement. En rendant accessible ce que seuls les gérants professionnels pouvaient autrefois faire, ils ont réconcilié beaucoup d’épargnants avec la bourse. Leur succès repose sur une idée simple : plutôt que de parier sur qui battra le marché, mieux vaut s’en faire un allié, et le suivre.
Pourquoi la Belgique ne peut pas utiliser ses chasseurs F-35 ?
02:18|En 2018, la Belgique a conclu un contrat de près de 5,6 milliards d’euros pour l’achat de 34 chasseurs F-35A, dans l’ambition de donner à sa composante aérienne un bond technologique majeur. Ces appareils de cinquième génération, fabriqués par Lockheed Martin aux États-Unis, symbolisaient un renouveau de l’armée de l’air belge. Le problème ? Un obstacle inattendu et géographique : le pays manque tout simplement d’espace aérien pour les exploiter pleinement.La Belgique, avec ses 30 843 km² et quelque 300 km d’un bout à l’autre du pays, ne dispose pas d’un volume d’espace aérien vide suffisant pour mener des entraînements à grande échelle avec des F-35. Ces vols impliquent des manœuvres rapides, à haute altitude, des combats simulés air-air, air-sol, autant d’exercices difficiles à caler dans un pays densément peuplé où le trafic civil est déjà important.Concrètement, cela signifie que, bien que les premiers appareils aient commencé à être livrés, la Belgique a reconnu que son propre espace aérien ne permettrait pas un entraînement complet de ces machines. Le ministre de la Défense, Theo Francken, l’a admis : « Ça ne sera pas suffisant pour accueillir toutes les missions d’entraînement avec le F-35. » Pour remédier à cela, la Belgique entame des discussions avec des alliés comme les Pays-Bas, la Norvège ou l’Italie afin d’utiliser leur espace aérien.Mais au-delà de la taille du territoire, d’autres facteurs aggravent la situation : l’air belge est très dense en trafic civil (survols internationaux, corridors aériens), ce qui impose des contraintes à l’usage militaire. En outre, la mise à niveau des infrastructures au sol – bases adaptées, simulateurs, zones d’exclusion civile – pour un avion aussi sophistiqué représente un défi budgétaire et logistique.Toutefois, tout n’est pas bloqué. Les autorités belges soulignent que cela ne compromet pas la valeur de l’équipement. Le F-35 reste “le meilleur avion de sa catégorie”, et la solution passe par une coopération internationale : entraînement à l’étranger et phases de vol limitées en Belgique.En résumé, la Belgique a acheté la Ferrari des chasseurs, mais sans disposer du circuit adapté. C’est plus coûteux et plus complexe, mais techniquement faisable. Le problème n’est pas tant la possession des avions que la capacité à s’en servir dans des conditions optimales. Un petit pays, un avion grand format, et la nécessité de s’appuyer sur des partenaires pour faire décoller pleinement cet investissement stratégique.