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Choses à Savoir ÉCONOMIE
Pourquoi Thomas Fabius fait-il parler de lui ?
Thomas Fabius, fils de l’ancien président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius, fait de nouveau parler de lui en avril 2025 à la faveur d’une opération immobilière retentissante. Il est en effet au cœur de l’acquisition de l’« îlot Chirac », un ensemble prestigieux situé dans le très chic 7ᵉ arrondissement de Paris. Estimé à 165 millions d’euros, cet îlot, composé de quatre immeubles datant de 1911 avec vue sur la Tour Eiffel, représente l’une des plus grandes transactions immobilières parisiennes récentes. Cette opération a été menée avec le soutien d’investisseurs suisses et luxembourgeois, ainsi que du groupe Pierre Rénovation Tradition (PRT).
Cette nouvelle orientation vers l’immobilier de prestige constitue un véritable tournant dans la trajectoire de Thomas Fabius, souvent qualifiée de sulfureuse. Longtemps connu non pas pour ses réussites professionnelles, mais pour ses démêlés avec la justice, il a souvent fait la une des médias pour ses activités controversées. En 2012, il avait notamment fait l’objet d’un mandat d’arrêt aux États-Unis, émis par l’État du Nevada, pour une série de chèques sans provision émis dans plusieurs casinos de Las Vegas. Le montant total de ces dettes s’élevait alors à 3,5 millions de dollars. L’affaire avait éclaboussé son nom sur la scène internationale, soulignant des pratiques jugées irresponsables et relevant d’un train de vie excessif.
D’autres affaires en France ont également mis en cause son train de vie et ses investissements immobiliers jugés disproportionnés par rapport à ses revenus déclarés. En 2013, une enquête avait été ouverte concernant l’achat d’un appartement à Paris pour plus de 7 millions d’euros, alimentant des soupçons de blanchiment.
Dans ce contexte, l’acquisition de l’îlot Chirac peut être perçue comme une tentative de réhabilitation. Travaillant sur ce projet depuis trois ans, Thomas Fabius semble vouloir redorer son image et s’imposer comme un acteur sérieux dans le secteur de l’immobilier haut de gamme. Là où les tables de jeux laissaient place à la démesure, il semble désormais miser sur la rigueur financière et les projets structurés.
Toutefois, si ce repositionnement marque un nouveau chapitre, il reste sous surveillance. Le passé de Thomas Fabius continue de nourrir la méfiance dans certains cercles économiques et politiques. Reste à voir si cette reconversion marquera un réel renouveau ou une nouvelle zone d’ombre.
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Pause estivale – Rendez-vous le 31 août !
00:48|Je vous souhaite de passer un bel été ! Rendez-vous le 31 août pour la reprise sur Choses à Savoir Economie.D'ici là, pour découvir tous les podcasts Choses à Savoir: www.chosesasavoir.com----------------Musique:Creative Commons - Attribution 3.0 Unported - CC BY 3.0 Music promoted by Copyright Free Music - Background Music For Videos @podcastbackgroundmusicQu’est-ce qu’une « exit tax » ?
02:15|Dans un contexte où la taxation des plus fortunés alimente les débats, notamment en France, une mesure revient régulièrement sur la table : l’« exit tax ». Ce mécanisme vise à éviter que les contribuables très aisés ne quittent un pays simplement pour échapper à l’impôt, notamment sur les plus-values.Concrètement, une exit tax est une taxe prélevée lorsqu’un résident fiscal transfère son domicile à l’étranger tout en détenant des actifs importants, comme des actions ou des parts d’entreprise. Elle permet de taxer les plus-values latentes – c’est-à-dire les gains théoriques qu’un contribuable réaliserait s’il revendait immédiatement ses titres – même s’il ne les a pas encore vendus au moment de son départ.Le principe est simple : puisque les plus-values ont été générées pendant que le contribuable résidait dans le pays, l’État estime légitime d’en réclamer une part, même si la vente a lieu plus tard, dans un pays à fiscalité plus douce ou nulle.La France a mis en place sa propre exit tax en 2011, sous Nicolas Sarkozy. Elle concernait initialement les contribuables détenant plus de 1,3 million d’euros de titres. En 2019, le dispositif a été assoupli sous la présidence d’Emmanuel Macron, avec une application restreinte : elle ne concerne désormais que les plus-values latentes dépassant 800 000 euros, et celles réalisées dans un délai de 2 à 5 ans après le départ (selon les cas). Si l’expatrié ne vend pas ses titres dans ce délai, il n’a rien à payer.D’autres pays européens ont également mis en place des dispositifs similaires. L’Allemagne, les Pays-Bas ou encore le Danemark imposent une exit tax parfois plus stricte, avec peu ou pas de délai de sursis. En Espagne, par exemple, la taxe s’applique dès que le contribuable possède plus de 4 millions d’euros de patrimoine ou plus d’un million en actions.L’objectif commun de ces dispositifs est double : préserver les recettes fiscales face à l’évasion et garantir une certaine équité fiscale. Les États cherchent ainsi à éviter un phénomène d’« optimisation par expatriation », où des fortunes générées localement échappent à toute imposition en changeant simplement d’adresse.Toutefois, l’exit tax reste sujette à controverse. Certains y voient une entrave à la libre circulation des personnes garantie par l’Union européenne. D’autres la jugent inefficace si les contribuables peuvent retarder la vente de leurs actifs au-delà des délais fixés.Mais dans un climat de défiance face aux inégalités fiscales, cette mesure revient régulièrement dans le débat public comme un outil de justice fiscale… et de dissuasion.Pourquoi la France pourrait bientôt vous rendre vos jours de congé si vous tombez malade ?
01:48|Et si vos jours de vacances n’étaient plus "perdus" lorsque vous tombez malade pendant vos congés ? Une réforme du droit du travail pourrait bientôt bouleverser cette réalité bien connue des salariés français. En cause : une directive européenne que la France va devoir transposer, sous peine de sanctions. Et cette directive est très claire : un salarié qui tombe malade pendant ses congés a le droit de les récupérer.Actuellement, le Code du travail français n’offre cette possibilité qu’aux salariés bénéficiant d’un arrêt maladie professionnelle, c’est-à-dire liée à un accident du travail ou une maladie reconnue comme telle. En cas de maladie classique (grippe, gastro-entérite, etc.), les jours de congés sont considérés comme consommés, même si le salarié est alité et incapable d’en profiter.Mais cette situation va devoir évoluer. Plusieurs arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) ont déjà précisé le droit : un salarié qui tombe malade pendant ses congés doit pouvoir les reporter à une date ultérieure. Le repos compensateur doit être réel et effectif. Et selon les règles européennes, les congés payés sont un droit fondamental à la santé et au repos.La directive européenne 2003/88/CE sur le temps de travail, combinée à la jurisprudence européenne, impose donc aux États membres de garantir que les congés payés ne soient pas "mangés" par une maladie imprévue. Une obligation que la France va devoir intégrer dans son droit national.Le ministère du Travail travaille déjà sur cette transposition. Selon plusieurs sources, une réforme pourrait voir le jour dès 2025. Elle permettrait aux salariés de faire valoir leur droit à report en cas de maladie, sous réserve de fournir un certificat médical et de prévenir rapidement l’employeur.Cette évolution est saluée par les syndicats, qui y voient une victoire du bon sens et du respect de la santé des salariés. « Être malade, ce n’est pas se reposer. Ce n’est pas des vacances », résume un représentant de la CFDT. Les employeurs, eux, redoutent une complexification des règles de gestion du personnel, notamment dans les petites entreprises.Reste à voir comment le gouvernement arbitrera. Mais une chose est certaine : la législation française devra évoluer pour se mettre en conformité avec le droit européen. Et pour les salariés, cette réforme pourrait bien transformer leur rapport aux congés… et à la maladie.Partiriez-vous en vacances avec une voiture électrique ?
01:51|Alors que les congés d'été débutent officiellement, la voiture reste de loin le moyen de transport préféré des Français. Près de 75 % des vacanciers utiliseront leur propre véhicule pour rejoindre leur lieu de villégiature. Pourtant, seulement 5 % d’entre eux rouleront en voiture 100 % électrique cet été. Un chiffre modeste, mais en progression de 3 points par rapport à 2023, selon une enquête OpinionWay pour Drivalia.La France accélère certes dans l’électrique – les bornes de recharge se multiplient sur les aires d’autoroutes – mais pour l’instant, l’adoption reste timide. La majorité des vacanciers privilégient encore le thermique (82 %) ou, dans une moindre mesure, l’hybride (12 %). Les freins sont bien connus : peur de la panne, autonomie insuffisante, temps de recharge, ou tout simplement méconnaissance du véhicule électrique.L’électrique en test… via la locationMais un chiffre retient l’attention : 27 % des Français déclarent vouloir profiter de leurs vacances pour essayer une voiture électrique via la location, soit une progression de 4 points en un an. Une tendance particulièrement marquée chez les jeunes adultes, soucieux de leur impact écologique. Chez les 18-34 ans, 80 % affirment rechercher des options de mobilité plus respectueuses de l’environnement.Louer une voiture pour une semaine reste une solution flexible et économique, surtout pour ceux qui voyagent en train ou en avion. D’ailleurs, 19 % des vacanciers prévoient un trajet initial en train, et 21 % en avion, avant de louer un véhicule une fois sur place. Bonne nouvelle pour le portefeuille : le budget moyen consacré à la location baisse nettement, passant de 365 euros en 2024 à 281 euros en 2025.Covoiturage et transition progressiveAutre enseignement du baromètre : le covoiturage progresse, notamment chez les jeunes. Chez les 18-24 ans, 19 % des vacanciers optent pour cette solution partagée, contre 3 à 5 % dans les tranches d’âge supérieures. Cette tendance pourrait s’installer durablement, dans un contexte où la voiture individuelle commence à perdre du terrain : elle est désormais choisie par 60 % des Français, contre 75 % en 2020.En résumé, la voiture électrique gagne du terrain, mais à petits pas. Elle reste pour l’instant un choix marginal pour les vacances, mais de plus en plus de Français envisagent de l’essayer, notamment grâce à la location courte durée. La route vers une mobilité plus verte est encore longue… mais elle est bel et bien engagée.Quelle est la fortune de Roger Federer ?
01:52|On le connaît pour son élégance sur les courts, ses revers à une main et ses vingt titres du Grand Chelem. Mais aujourd’hui, Roger Federer s’illustre surtout dans un autre classement : celui des milliardaires. Selon l’indice Bloomberg, repris récemment par BFM, l’ancien numéro un mondial dispose désormais d’une fortune estimée à 1,1 milliard d’euros. Et fait remarquable : il a gagné bien plus en dehors des terrains que raquette en main.Car si ses gains sportifs ne sont pas négligeables – environ 111 millions d’euros cumulés en carrière, pour 103 titres remportés – cela ne représente qu’une petite portion de sa fortune totale. La clé de sa réussite ? Un savant mélange de contrats de sponsoring premium et d’investissements judicieux.Sponsoring de luxeFederer a toujours soigneusement cultivé son image. Sans scandale, sans déclaration controversée, il est devenu une valeur sûre pour les grandes marques. Rolex, Lindt, Mercedes-Benz : des noms qui font rêver, et qui sont restés fidèles bien après sa retraite en 2022. Mais c’est surtout son contrat avec Uniqlo qui marque les esprits : en 2018, il quitte Nike pour signer un contrat de 300 millions de dollars sur dix ans avec la marque japonaise. Une somme colossale, qui montre l’ampleur de son capital-marque.Un coup droit dans la techMais c’est aussi sur le terrain de la finance que Federer a frappé fort. En investissant dans On Holding AG, une marque suisse de chaussures de sport, il a vu son flair récompensé. Il détient 3 % du capital, et cette participation est désormais valorisée à 430 millions d’euros. L’entreprise, introduite en Bourse, affiche une capitalisation de 14,5 milliards d’euros. Ce pari gagnant représente à lui seul une bonne moitié de la fortune du champion.Une fortune à l’image du joueurAujourd’hui, Roger Federer rejoint le cercle très restreint des sportifs milliardaires, aux côtés de Tiger Woods ou Michael Jordan. Mais contrairement à ces figures flamboyantes, Federer incarne la sobriété, la rigueur, la constance. Un profil qui rassure les investisseurs comme les marques, et qui lui a permis de bâtir un empire tranquille, mais solide.Son secret ? Peut-être résumé par cette formule d’un analyste : « Il ne dit jamais de bêtises ». Et dans le monde de la communication et des affaires, cela vaut parfois de l’or.Pourquoi Elon Musk est-il en colère contre D. Trump ?
02:15|La rupture est désormais publique entre Elon Musk et Donald Trump. Le milliardaire, patron de Tesla, critique ouvertement Trump. En cause : une décision budgétaire qui pourrait porter un coup sérieux au secteur des véhicules électriques.Le Sénat américain examine actuellement une loi budgétaire soutenue par Donald Trump, dont une disposition très controversée prévoit la suppression pure et simple des crédits d’impôts accordés aux acheteurs de véhicules électriques. Jusqu’à présent, ces aides pouvaient atteindre 7.500 dollars pour une voiture neuve et 4.000 dollars pour une occasion. Un levier essentiel pour encourager l’adoption de ces technologies encore coûteuses.La version initiale du texte prévoyait une suppression progressive sur six mois. Mais les sénateurs républicains souhaitent accélérer les choses : la fin des subventions pourrait intervenir dès le 30 septembre prochain. Une décision que Musk juge catastrophique pour l’industrie du futur. Sur X (ex-Twitter), il dénonce une loi qui « soutient des industries appartenant au passé et endommage des industries tournées vers l’avenir ». Pour lui, ce choix n’est rien de moins qu’un "suicide politique".Au-delà de Tesla, c’est l’ensemble de l’écosystème des véhicules propres qui se retrouve menacé. Ces aides fiscales ont été un moteur majeur de la transition énergétique dans le secteur automobile aux États-Unis. Leur disparition risque de freiner les investissements et de ralentir la dynamique de croissance verte enclenchée ces dernières années.L’hostilité de Trump ne s’arrête pas là. Il a récemment signé un décret annulant la décision de la Californie d’interdire les ventes de véhicules thermiques à partir de 2035. Une décision qui a suscité une levée de boucliers : onze États ont engagé des poursuites judiciaires contre le gouvernement fédéral, défendant leur droit à fixer leurs propres objectifs climatiques. Un tiers du pays avait déjà adopté des mesures similaires.Enfin, les Républicains souhaitent introduire une nouvelle incitation, jugée archaïque par certains : une exemption d’intérêts sur les prêts pour l’achat de véhicules… à condition qu’ils soient produits aux États-Unis, peu importe leur technologie. En clair, thermique ou électrique, peu importe, pourvu qu’ils soient américains.Pour Elon Musk, qui a bâti son empire sur l’innovation, ces décisions tournent le dos à l’avenir. Sa colère est d’autant plus forte qu’il voit dans ces choix politiques non seulement une erreur stratégique, mais un renoncement à la compétitivité des États-Unis dans l’économie du XXIe siècle.L’euro numérique verra-t-il le jour ?
01:32|L’euro numérique est un projet de monnaie numérique de banque centrale (CBDC) porté par la Banque centrale européenne. Il permettrait aux citoyens de la zone euro de disposer d’un moyen de paiement numérique, gratuit, sécurisé, instantané, et utilisable même hors ligne, tout en étant garanti par la BCE, comme les billets et pièces actuels.Ce projet vise à compléter les moyens de paiement privés, à préserver la souveraineté monétaire européenne face à la montée des cryptomonnaies et des stablecoins (notamment américains), et à offrir une forme publique de monnaie adaptée à l’ère numérique. Après une phase d’étude entre 2021 et 2023, la BCE est désormais dans une phase de préparation technique et réglementaire. La décision de lancer ou non l’euro numérique sera prise en octobre 2025, pour une mise en circulation possible à partir de 2027.Mais une étude publiée en juin 2025 par le cabinet PwC vient jeter une ombre sur ce calendrier. Commandée par trois grandes fédérations bancaires européennes, l’étude révèle que les coûts d’adaptation pour les banques seraient très élevés : environ 2 milliards d’euros pour un échantillon de 19 banques, et jusqu’à 30 milliards pour l’ensemble de la zone euro si certaines fonctionnalités ambitieuses sont mises en œuvre (paiement hors ligne, comptes multiples, interopérabilité avec les acteurs privés). La grande majorité des coûts (75 %) concernerait des adaptations techniques (nouvelles applis, interfaces, infrastructures).Plus inquiétant encore, près de 46 % des experts bancaires spécialisés seraient mobilisés chaque année sur ce projet, au détriment de la capacité d’innovation des établissements. Ce coût humain et organisationnel s’ajoute aux autres points de friction déjà identifiés : crainte d’une désintermédiation bancaire (si les citoyens transfèrent trop d’argent vers leur portefeuille numérique BCE), débats sur la protection de la vie privée, et incertitudes réglementaires au sein de l’Union européenne.Malgré ces obstacles, la BCE et la Commission européenne restent déterminées, notamment face aux ambitions américaines en matière de stablecoins. Elles voient dans l’euro numérique un outil stratégique pour préserver l’indépendance monétaire de la zone euro.Conclusion :Le lancement de l’euro numérique reste probable, mais pas encore assuré. Tout dépendra de l’équilibre politique trouvé d’ici octobre 2025 entre les ambitions institutionnelles européennes et les contraintes techniques et économiques des banques. À court terme, le projet reste fragile. À moyen terme, cependant, la digitalisation mondiale des paiements rend son adoption de plus en plus inévitable.Pourquoi investir dans le luxe est devenu risqué (à court terme) ?
02:05|Le secteur du luxe, souvent considéré comme une valeur refuge, connaît aujourd’hui une phase d’incertitude rare, qui en fait un placement risqué à court terme. Selon une étude du cabinet Bain & Company, réalisée avec la Fondation Altagamma, l’année 2025 pourrait marquer l’une des pires turbulences que le secteur ait connues depuis la crise de 2008.1. Un contexte géopolitique et économique tenduL’étude souligne que les ventes de produits de luxe sont très sensibles aux incertitudes. Or, 2025 débute dans un climat tendu : conflits armés, tensions commerciales, instabilité des monnaies, et volatilité des marchés boursiers. Résultat : la confiance des consommateurs se fragilise. Les acheteurs fortunés, même s’ils ont les moyens, adoptent une attitude plus prudente face à l’incertitude, ce qui pèse directement sur les ventes.2. La Chine et les États-Unis en ralentissementLes deux marchés phares du luxe mondial — la Chine et les États-Unis — montrent des signes d’essoufflement. Aux États-Unis, ce sont surtout les fluctuations tarifaires et la crainte d’un ralentissement économique qui freinent les dépenses. En Chine, l’attitude attentiste de la classe moyenne supérieure, autrefois moteur de la croissance, est liée à un climat d’anxiété économique interne et au durcissement du contexte immobilier.3. Un retour à la normale après l’euphorie post-CovidJoëlle de Montgolfier, directrice du pôle luxe chez Bain, rappelle que la forte croissance observée après le Covid n’était pas durable. Le marché est aujourd’hui en phase de normalisation : après un chiffre record de 1.478 milliards d’euros en 2024, les ventes d’articles de luxe personnels (mode, maroquinerie, joaillerie…) pourraient reculer de 2 à 5 % en 2025. Dans le scénario le plus pessimiste, la baisse pourrait atteindre jusqu’à 9 %.4. Une perspective à long terme toujours solideMalgré tout, les experts ne parlent pas d’un effondrement, mais d’un recalibrage. Le marché reste globalement sain, et l’appétit pour le luxe demeure fort à l’échelle mondiale. Mais pour les investisseurs, cette période de transition est délicate. Les entreprises du secteur (comme LVMH, Kering ou Richemont) voient leur valorisation chahutée en bourse, du fait de perspectives de croissance temporairement dégradées.Qu'est-ce que le flex office ?
01:57|Le flex office, ou bureau flexible, est une organisation du travail dans laquelle les salariés n’ont plus de poste de travail attitré. Concrètement, au lieu d’avoir un bureau fixe, chacun s’installe chaque jour dans l’espace de travail disponible selon ses besoins : open space, salle de réunion, espace calme, zone de coworking, etc. En 2024, 26 % des salariés sont en flex office.Voici les grandes caractéristiques du flex office :1. Suppression du bureau personnelLes salariés n’ont plus de bureau dédié. Ils rangent leurs affaires dans des casiers personnels ou les transportent au quotidien.2. Espaces partagés et modulablesLes bureaux sont organisés par zones d’usage (collaboration, concentration, réunions informelles…), souvent avec des outils numériques pour réserver un poste à l’avance.3. Objectif : optimisation de l’espaceLe flex office permet aux entreprises de réduire leurs coûts immobiliers, en adaptant les surfaces aux besoins réels. En moyenne, un poste de travail n’est occupé que 60 % du temps (télétravail, réunions, déplacements…), ce qui rend possible cette mutualisation.4. Encourager la mobilité et la collaborationEn changeant régulièrement de place, les salariés croisent plus de collègues, ce qui favorise les échanges transversaux et casse les silos hiérarchiques.5. Effets contrastés sur le bien-êtreLe flex office séduit certaines entreprises, mais il suscite aussi des critiques :Perte de repères ou de sentiment d’appartenance,Manque d’intimité ou de confort,Stress logistique (chercher un poste, gérer ses affaires personnelles…).Ces points ont été confirmés par plusieurs études, notamment une étude de 2021 menée par l'Université de Leeds (Royaume-Uni), qui souligne une baisse du sentiment d'appartenance et une augmentation du stress perçu chez les employés en flex office. En France, une enquête menée en 2022 par OpinionWay pour CD&B indique que 61 % des salariés en flex office regrettent de ne plus avoir de poste fixe, et 48 % disent que cela nuit à leur concentration.En résumé, le flex office est une forme d’organisation spatiale du travail pensée pour plus de souplesse, mais qui exige aussi autonomie, discipline et outils numériques adaptés. Il est souvent associé au télétravail et aux nouvelles méthodes de travail agiles, mais son impact dépend fortement de son mode de mise en œuvre et de l’accompagnement des équipes.