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Choses à Savoir ÉCONOMIE
Pourquoi les salariés sont-ils absents ?
En France, la durée moyenne des arrêts de travail connaît une hausse notable, atteignant en 2024 un niveau record depuis la crise sanitaire liée à la Covid-19. Selon une étude publiée par le groupe Diot-Siaci, cette durée moyenne s’élève à 21,5 jours pour les salariés en contrat à durée indéterminée (CDI), soit trois jours de plus qu’en 2022. Cette tendance s’inscrit dans une dynamique globale d’augmentation de l’absentéisme dans les entreprises, qui se manifeste aussi bien par des arrêts courts et fréquents que par des arrêts de longue durée.
Les arrêts longs, c’est-à-dire supérieurs à 90 jours, représentent désormais plus de la moitié des absences. Cette situation est en partie liée à la montée des risques psychosociaux, comme le burn-out ou la dépression, souvent causés par le manque de reconnaissance, un sentiment d'injustice ou encore un déséquilibre entre vie professionnelle et personnelle. Ces facteurs touchent particulièrement les jeunes salariés, notamment ceux de moins de 35 ans, qui sont trois fois plus concernés par l’absentéisme perlé (arrêts courts mais répétés) que leurs collègues plus âgés.
Les causes des arrêts de travail sont multiples. La maladie ordinaire (grippe, bronchite, gastro-entérite, etc.) reste la principale, invoquée par 54% des salariés arrêtés. Cependant, d’autres facteurs prennent de plus en plus d’importance. La fatigue est mentionnée par 37% des salariés, un chiffre qui grimpe à 48% chez les moins de 25 ans. Les troubles musculo-squelettiques et les troubles liés à la santé mentale jouent également un rôle grandissant dans les arrêts maladie.
On observe également des disparités selon le genre : en 2024, les femmes présentent un taux d’absentéisme plus élevé que les hommes. Ce phénomène s’explique notamment par la nature des postes occupés, qui peuvent avoir un impact plus fort sur leur santé physique et mentale.
Enfin, le télétravail apparaît comme un levier efficace pour limiter les arrêts. En effet, 67% des salariés en télétravail déclarent que cette possibilité leur a permis d’éviter un arrêt maladie. Toutefois, cette solution n’est pas accessible à tous, en raison de fortes inégalités socioprofessionnelles.
En somme, les arrêts de travail en France s’allongent en durée, sous l’effet conjugué de problèmes de santé classiques, de troubles psychosociaux croissants, et d’une organisation du travail parfois mal adaptée aux attentes des salariés.
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Pourquoi Elon Musk est-il en colère contre D. Trump ?
02:15|La rupture est désormais publique entre Elon Musk et Donald Trump. Le milliardaire, patron de Tesla, critique ouvertement Trump. En cause : une décision budgétaire qui pourrait porter un coup sérieux au secteur des véhicules électriques.Le Sénat américain examine actuellement une loi budgétaire soutenue par Donald Trump, dont une disposition très controversée prévoit la suppression pure et simple des crédits d’impôts accordés aux acheteurs de véhicules électriques. Jusqu’à présent, ces aides pouvaient atteindre 7.500 dollars pour une voiture neuve et 4.000 dollars pour une occasion. Un levier essentiel pour encourager l’adoption de ces technologies encore coûteuses.La version initiale du texte prévoyait une suppression progressive sur six mois. Mais les sénateurs républicains souhaitent accélérer les choses : la fin des subventions pourrait intervenir dès le 30 septembre prochain. Une décision que Musk juge catastrophique pour l’industrie du futur. Sur X (ex-Twitter), il dénonce une loi qui « soutient des industries appartenant au passé et endommage des industries tournées vers l’avenir ». Pour lui, ce choix n’est rien de moins qu’un "suicide politique".Au-delà de Tesla, c’est l’ensemble de l’écosystème des véhicules propres qui se retrouve menacé. Ces aides fiscales ont été un moteur majeur de la transition énergétique dans le secteur automobile aux États-Unis. Leur disparition risque de freiner les investissements et de ralentir la dynamique de croissance verte enclenchée ces dernières années.L’hostilité de Trump ne s’arrête pas là. Il a récemment signé un décret annulant la décision de la Californie d’interdire les ventes de véhicules thermiques à partir de 2035. Une décision qui a suscité une levée de boucliers : onze États ont engagé des poursuites judiciaires contre le gouvernement fédéral, défendant leur droit à fixer leurs propres objectifs climatiques. Un tiers du pays avait déjà adopté des mesures similaires.Enfin, les Républicains souhaitent introduire une nouvelle incitation, jugée archaïque par certains : une exemption d’intérêts sur les prêts pour l’achat de véhicules… à condition qu’ils soient produits aux États-Unis, peu importe leur technologie. En clair, thermique ou électrique, peu importe, pourvu qu’ils soient américains.Pour Elon Musk, qui a bâti son empire sur l’innovation, ces décisions tournent le dos à l’avenir. Sa colère est d’autant plus forte qu’il voit dans ces choix politiques non seulement une erreur stratégique, mais un renoncement à la compétitivité des États-Unis dans l’économie du XXIe siècle.L’euro numérique verra-t-il le jour ?
01:32|L’euro numérique est un projet de monnaie numérique de banque centrale (CBDC) porté par la Banque centrale européenne. Il permettrait aux citoyens de la zone euro de disposer d’un moyen de paiement numérique, gratuit, sécurisé, instantané, et utilisable même hors ligne, tout en étant garanti par la BCE, comme les billets et pièces actuels.Ce projet vise à compléter les moyens de paiement privés, à préserver la souveraineté monétaire européenne face à la montée des cryptomonnaies et des stablecoins (notamment américains), et à offrir une forme publique de monnaie adaptée à l’ère numérique. Après une phase d’étude entre 2021 et 2023, la BCE est désormais dans une phase de préparation technique et réglementaire. La décision de lancer ou non l’euro numérique sera prise en octobre 2025, pour une mise en circulation possible à partir de 2027.Mais une étude publiée en juin 2025 par le cabinet PwC vient jeter une ombre sur ce calendrier. Commandée par trois grandes fédérations bancaires européennes, l’étude révèle que les coûts d’adaptation pour les banques seraient très élevés : environ 2 milliards d’euros pour un échantillon de 19 banques, et jusqu’à 30 milliards pour l’ensemble de la zone euro si certaines fonctionnalités ambitieuses sont mises en œuvre (paiement hors ligne, comptes multiples, interopérabilité avec les acteurs privés). La grande majorité des coûts (75 %) concernerait des adaptations techniques (nouvelles applis, interfaces, infrastructures).Plus inquiétant encore, près de 46 % des experts bancaires spécialisés seraient mobilisés chaque année sur ce projet, au détriment de la capacité d’innovation des établissements. Ce coût humain et organisationnel s’ajoute aux autres points de friction déjà identifiés : crainte d’une désintermédiation bancaire (si les citoyens transfèrent trop d’argent vers leur portefeuille numérique BCE), débats sur la protection de la vie privée, et incertitudes réglementaires au sein de l’Union européenne.Malgré ces obstacles, la BCE et la Commission européenne restent déterminées, notamment face aux ambitions américaines en matière de stablecoins. Elles voient dans l’euro numérique un outil stratégique pour préserver l’indépendance monétaire de la zone euro.Conclusion :Le lancement de l’euro numérique reste probable, mais pas encore assuré. Tout dépendra de l’équilibre politique trouvé d’ici octobre 2025 entre les ambitions institutionnelles européennes et les contraintes techniques et économiques des banques. À court terme, le projet reste fragile. À moyen terme, cependant, la digitalisation mondiale des paiements rend son adoption de plus en plus inévitable.Pourquoi investir dans le luxe est devenu risqué (à court terme) ?
02:05|Le secteur du luxe, souvent considéré comme une valeur refuge, connaît aujourd’hui une phase d’incertitude rare, qui en fait un placement risqué à court terme. Selon une étude du cabinet Bain & Company, réalisée avec la Fondation Altagamma, l’année 2025 pourrait marquer l’une des pires turbulences que le secteur ait connues depuis la crise de 2008.1. Un contexte géopolitique et économique tenduL’étude souligne que les ventes de produits de luxe sont très sensibles aux incertitudes. Or, 2025 débute dans un climat tendu : conflits armés, tensions commerciales, instabilité des monnaies, et volatilité des marchés boursiers. Résultat : la confiance des consommateurs se fragilise. Les acheteurs fortunés, même s’ils ont les moyens, adoptent une attitude plus prudente face à l’incertitude, ce qui pèse directement sur les ventes.2. La Chine et les États-Unis en ralentissementLes deux marchés phares du luxe mondial — la Chine et les États-Unis — montrent des signes d’essoufflement. Aux États-Unis, ce sont surtout les fluctuations tarifaires et la crainte d’un ralentissement économique qui freinent les dépenses. En Chine, l’attitude attentiste de la classe moyenne supérieure, autrefois moteur de la croissance, est liée à un climat d’anxiété économique interne et au durcissement du contexte immobilier.3. Un retour à la normale après l’euphorie post-CovidJoëlle de Montgolfier, directrice du pôle luxe chez Bain, rappelle que la forte croissance observée après le Covid n’était pas durable. Le marché est aujourd’hui en phase de normalisation : après un chiffre record de 1.478 milliards d’euros en 2024, les ventes d’articles de luxe personnels (mode, maroquinerie, joaillerie…) pourraient reculer de 2 à 5 % en 2025. Dans le scénario le plus pessimiste, la baisse pourrait atteindre jusqu’à 9 %.4. Une perspective à long terme toujours solideMalgré tout, les experts ne parlent pas d’un effondrement, mais d’un recalibrage. Le marché reste globalement sain, et l’appétit pour le luxe demeure fort à l’échelle mondiale. Mais pour les investisseurs, cette période de transition est délicate. Les entreprises du secteur (comme LVMH, Kering ou Richemont) voient leur valorisation chahutée en bourse, du fait de perspectives de croissance temporairement dégradées.Qu'est-ce que le flex office ?
01:57|Le flex office, ou bureau flexible, est une organisation du travail dans laquelle les salariés n’ont plus de poste de travail attitré. Concrètement, au lieu d’avoir un bureau fixe, chacun s’installe chaque jour dans l’espace de travail disponible selon ses besoins : open space, salle de réunion, espace calme, zone de coworking, etc. En 2024, 26 % des salariés sont en flex office.Voici les grandes caractéristiques du flex office :1. Suppression du bureau personnelLes salariés n’ont plus de bureau dédié. Ils rangent leurs affaires dans des casiers personnels ou les transportent au quotidien.2. Espaces partagés et modulablesLes bureaux sont organisés par zones d’usage (collaboration, concentration, réunions informelles…), souvent avec des outils numériques pour réserver un poste à l’avance.3. Objectif : optimisation de l’espaceLe flex office permet aux entreprises de réduire leurs coûts immobiliers, en adaptant les surfaces aux besoins réels. En moyenne, un poste de travail n’est occupé que 60 % du temps (télétravail, réunions, déplacements…), ce qui rend possible cette mutualisation.4. Encourager la mobilité et la collaborationEn changeant régulièrement de place, les salariés croisent plus de collègues, ce qui favorise les échanges transversaux et casse les silos hiérarchiques.5. Effets contrastés sur le bien-êtreLe flex office séduit certaines entreprises, mais il suscite aussi des critiques :Perte de repères ou de sentiment d’appartenance,Manque d’intimité ou de confort,Stress logistique (chercher un poste, gérer ses affaires personnelles…).Ces points ont été confirmés par plusieurs études, notamment une étude de 2021 menée par l'Université de Leeds (Royaume-Uni), qui souligne une baisse du sentiment d'appartenance et une augmentation du stress perçu chez les employés en flex office. En France, une enquête menée en 2022 par OpinionWay pour CD&B indique que 61 % des salariés en flex office regrettent de ne plus avoir de poste fixe, et 48 % disent que cela nuit à leur concentration.En résumé, le flex office est une forme d’organisation spatiale du travail pensée pour plus de souplesse, mais qui exige aussi autonomie, discipline et outils numériques adaptés. Il est souvent associé au télétravail et aux nouvelles méthodes de travail agiles, mais son impact dépend fortement de son mode de mise en œuvre et de l’accompagnement des équipes.Pourquoi les ISF ont-ils progressivement disparu dans le monde ?
02:12|Les impôts sur la fortune — ces taxes qui frappent le patrimoine net d’un individu au-delà d’un certain seuil — ont connu un recul massif à travers le monde depuis les années 1990. Si dans les années 1980, une douzaine de pays de l’OCDE les appliquaient, ils ne sont plus qu'une poignée aujourd’hui (comme la Norvège ou l’Espagne). Pourquoi ce recul ?1. Un rendement fiscal jugé faibleL’un des arguments les plus fréquemment avancés est celui de la faible efficacité de l’impôt sur la fortune. En France, avant sa suppression en 2018, l'ISF ne représentait qu’environ 0,5 % des recettes fiscales de l’État. Dans d’autres pays, les coûts liés à la collecte (évaluation, contentieux, contrôles) étaient jugés disproportionnés par rapport aux sommes récoltées. Les patrimoines sont complexes à évaluer (immobilier, œuvres d'art, parts non cotées, etc.), ce qui rend leur taxation techniquement coûteuse.2. Un risque de fuite des capitauxUn autre argument majeur repose sur la fuite des contribuables fortunés. Les pays appliquant un impôt sur la fortune devenaient parfois moins attractifs fiscalement, ce qui incitait certains riches contribuables à délocaliser leur résidence fiscale. En France, par exemple, plusieurs études et rapports parlementaires ont documenté des départs de contribuables vers la Belgique, la Suisse ou le Royaume-Uni. Ce phénomène — réel ou anticipé — a joué un rôle important dans les décisions politiques de suppression.3. Des effets négatifs sur l’investissementCertains économistes et responsables politiques ont souligné que l’impôt sur la fortune pouvait dissuader l’investissement productif, notamment lorsqu’il concernait des actifs comme des entreprises familiales ou des biens professionnels. En frappant le capital, y compris non liquide, cet impôt pouvait forcer certains contribuables à vendre des actifs pour le payer, nuisant à la stabilité des entreprises.4. Une pression fiscale déjà élevée par ailleursDans plusieurs pays, les fortunes sont déjà indirectement taxées via d’autres dispositifs : impôt sur les plus-values, sur les successions, sur les revenus du capital, taxes foncières… Dès lors, les gouvernements ont estimé que rajouter une couche avec l’impôt sur la fortune relevait d’une forme de double imposition peu justifiable.5. Un tournant idéologique et politiqueDepuis les années 1980, le monde occidental a connu un tournant vers des politiques plus libérales, axées sur l’attractivité, la compétitivité fiscale et la limitation des charges sur le capital. L’impôt sur la fortune, souvent perçu comme symbolique mais peu efficace, est ainsi devenu politiquement impopulaire, même à gauche dans certains pays.En France, l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) a été supprimé en 2018 sous la présidence d’Emmanuel Macron, et remplacé par l’Impôt sur la fortune immobilière (IFI). L’ISF ne rapportait qu’environ 5 milliards d’euros par an, et ses détracteurs estimaient qu’il nuisait à l’investissement et encourageait l’exil fiscal. Le nouvel impôt (IFI) se concentre uniquement sur les actifs immobiliers, laissant de côté les capitaux financiers.Le Doliprane est-il vraiment devenu américain ?
01:45|Depuis presque deux mois – le 6 mai 2025 –, Opella France est officiellement passée sous le contrôle du fonds américain CD&R. Sanofi, l’ancien propriétaire, a cédé 50 % de sa filiale santé grand public. Ce changement soulève une question : le Doliprane est-il vraiment devenu américain ?Un premier point important : la production du Doliprane reste française. Malgré le changement de propriétaire, toutes les boîtes vendues en France sont toujours fabriquées à Lisieux (Calvados) et à Compiègne (Oise). La nouvelle patronne d’Opella France, Ségolène de Marsac, a tenu à le rappeler clairement dans une interview à Franceinfo : « La fabrication du Doliprane continue en France, notamment à Lisieux et à Compiègne. »Elle insiste aussi sur l’importance du marché français pour Opella : « La France est notre deuxième plus grand marché », dit-elle. Pour elle, ce rachat est une opportunité de renforcer « notre rayonnement en France », en particulier grâce à des innovations à destination des patients et consommateurs. Et elle affirme que la France reste au cœur de la stratégie d’Opella, avec 1 700 collaborateurs mobilisés et deux sites industriels qui tournent à plein régime.Alors, faut-il s’inquiéter de ce changement de main ? Oui et non. Oui, parce que c’est bien un fonds d’investissement américain – CD&R – qui pilote désormais la société. Mais non, parce que les autorités françaises ont imposé certaines conditions : le maintien de la production sur le territoire et un droit de regard accru. L’État français détient même 2 % du capital et un siège au conseil d’administration. Le ministre de l’Industrie a d’ailleurs rappelé que la France resterait vigilante sur la question de la souveraineté sanitaire.Alors, le Doliprane est-il américain ? Si l’on parle du capital, la réponse est oui. Mais si l’on parle de la production, de l’emploi, ou de l’origine du médicament, la réponse est non. Le Doliprane reste fabriqué en France, par des ouvriers français, sur des lignes françaises. Il est donc, pour l’instant, bien plus français qu’américain.Ségolène de Marsac résume la position d’Opella : continuer à produire en France tout en se réinventant, grâce aux moyens apportés par le nouvel actionnaire. Reste à voir si cette promesse tiendra dans la durée.Qu'est-ce qu'un locataire protégé ?
01:34|En France, le statut de locataire protégé désigne une situation particulière dans laquelle un locataire bénéficie d’une protection renforcée contre l’expulsion, en raison de son âge et de ses ressources modestes. Ce statut est prévu par la loi du 6 juillet 1989 qui encadre les rapports locatifs.Conditions pour être locataire protégé :Un locataire est considéré comme protégé si trois critères sont réunis au moment de la fin du bail :Âge minimum :Avoir plus de 65 ans à la date d’échéance du bail.Niveau de ressources :Avoir des revenus annuels inférieurs au plafond de ressources pour l’attribution d’un logement social (PLUS).Ces plafonds varient selon la zone géographique et la composition du foyer. Par exemple, en 2025, à Paris pour une personne seule, ce plafond est d’environ 25 000 euros par an.Aucune solution de relogement adaptée :Si le propriétaire souhaite donner congé, il doit proposer un relogement équivalent dans le même secteur, compatible avec les ressources et les besoins du locataire.Conséquences du statut :Le propriétaire ne peut pas donner congé librement à un locataire protégé, même à l’échéance du bail, sauf s’il propose un relogement adéquat.Cette protection s’applique que le congé soit donné pour reprise, vente ou motif légitime et sérieux.Exception importante :Le locataire n’est pas protégé si :Le propriétaire lui-même ou son conjoint est âgé de plus de 65 ans au moment du congé.Ou si le propriétaire a lui aussi des ressources modestes (au-dessous des mêmes plafonds).À retenir :Le statut de locataire protégé vise à préserver les personnes âgées et modestes contre les expulsions injustifiées. Il ne rend pas le bail éternel, mais oblige le propriétaire à respecter des conditions strictes de relogement. C’est une mesure de justice sociale, particulièrement importante dans les zones tendues.Le fisc va-t-il raréfier ses contrôles ?
01:48|Le fisc français n’assouplit pas ses contrôles : il les renforce.En 2024, la Direction générale des finances publiques (DGFiP) a notifié 16,7 milliards d’euros de droits et pénalités, un record selon son dernier rapport d’activité – soit un milliard de plus qu’en 2023.En parallèle, l’administration a réalisé un peu plus de 1,15 million de contrôles chez les particuliers (et 120 000 sur les entreprises), soit déjà +25 % par rapport à 2022. Et l’élan va se poursuivre : Bercy s’est donné pour objectif d’augmenter encore ce volume de 25 % d’ici 2027 dans le cadre du Cadre d’objectifs et de moyens 2023-2027.Des moyens technologiques sans précédentPour atteindre cet objectif, la DGFiP s’appuie sur l’intelligence artificielle : en 2024, l’IA a servi à programmer 56 % des contrôles professionnels et près de la moitié des contrôles des particuliers, en croisant bases fiscales, registres fonciers, réseaux sociaux ou images satellites. Ce ciblage, plus précis, augmente la probabilité qu’un dossier contrôlé débouche sur un redressement.Un renfort humain et judiciaireL’administration ne se repose pas uniquement sur les algorithmes. Le plan 2025-2027 prévoit le recrutement de 1 500 agents supplémentaires dédiés au contrôle et un budget de 18 millions d’euros pour les outils de data-mining. En parallèle, le Service d’enquêtes judiciaires des finances est devenu l’Office national antifraude aux finances publiques (ONAF), preuve que la judiciarisation des dossiers graves va s’intensifier.Quelles cibles ?Les hauts patrimoines, les montages fiscaux complexes et la fraude à la TVA (hôtellerie-restauration, immobilier, e-commerce) figurent en tête de liste. Le manque à gagner sur la seule TVA est estimé entre 6 et 10 milliards d’euros en 2024, ce qui justifie un contrôle renforcé de ces secteurs. Les déclarations de crypto-actifs, les comptes bancaires à l’étranger et les résidences secondaires sont également parmi les nouvelles priorités.Le regard des économistesSelon Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste chez BDO France, la trajectoire de recouvrement pourrait encore atteindre 20 voire 25 milliards d’euros par an, mais pas davantage : l’essentiel des gains dépend désormais de la qualité du ciblage et de la coopération internationale, plus que du simple volume de contrôles.À retenirIntensification confirmée : +25 % de contrôles prévus d’ici 2027Montée en puissance de l’IA : plus d’un contrôle sur deux déjà programmé par algorithmeRenfort d’effectifs et d’outils juridiques : 1 500 agents et un ONAF doté de pouvoirs élargisCibles prioritaires : hauts revenus, TVA, immobilier, crypto-actifsEn résumé, loin de diminuer, les contrôles fiscaux deviennent plus nombreux, plus technologiques et plus sélectifs. Un signal fort envoyé à ceux qui seraient tentés par l’optimisation agressive ou la fraude.Pourquoi la fermeture du détroit d’Ormuz serait une terrible nouvelle ?
02:00|Pour l’économie mondiale, si ce bras de mer de 40 kilomètres de large venait à être impraticable ce serait un vrai cauchemar.Un point de passage essentiel pour le pétroleLe détroit d’Ormuz, situé entre l’Iran et le sultanat d’Oman, est le couloir maritime par lequel transitent environ 20 % du pétrole mondial. Chaque jour, entre 17 et 20 millions de barils y circulent, principalement en provenance de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, du Koweït, de l’Irak et du Qatar. C’est aussi un passage crucial pour le gaz naturel liquéfié (GNL), notamment celui exporté par le Qatar.Une vulnérabilité géopolitique extrêmeLe conflit Israël-Iran ravive le spectre d’un affrontement régional. Si l’Iran décidait de bloquer le détroit – ou si une frappe venait à viser ses installations côtières – cela créerait un effet domino :Les tankers seraient immobilisés ou détournés sur des routes plus longues.Les primes d’assurance maritime exploseraient.Les cours du brut grimperaient en flèche.Selon JPMorgan, en cas de fermeture totale, le prix du baril pourrait dépasser les 130 dollars, contre environ 80 actuellement. Cette hausse aurait des répercussions immédiates sur les carburants, les transports, les denrées importées et donc l’inflation mondiale.Aucune vraie alternative à court termeLes oléoducs terrestres alternatifs (comme le East-West Pipeline saoudien) ne peuvent compenser qu’une part limitée des volumes. Le détournement logistique est possible mais insuffisant à grande échelle. Il n’existe tout simplement pas de solution de rechange immédiate pour assurer l’équivalent du flux énergétique d’Ormuz.Impact global sur les marchés et les économiesUne fermeture, même temporaire, provoquerait :Une panique sur les marchés financiers.Une hausse du coût du transport maritime.Une inflation énergétique dans tous les pays importateurs.Des tensions géopolitiques avec les États-Unis et leurs alliés, garants de la sécurité dans la région.En résuméOrmuz est l’artère énergétique de la planète. Sa fermeture serait comme bloquer la trachée de l’économie mondiale : une asphyxie rapide, brutale, avec des conséquences planétaires. C’est pourquoi les analystes et dirigeants qualifient ce scénario de cauchemar absolu.