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Au bonheur des livres

Sagas historiques, fables humanistes, avec Rachid Benzine et David Diop

Ep. 5
Ce sont deux romanciers formidables que reçoit Claire Chazal dans « Au bonheur des livres » cette semaine : Rachid Benzine et David Diop partagent le goût du conte et le plaisir des histoires qui emmènent le lecteur ailleurs… Mais dans leurs nouveaux romans respectifs, « L'homme qui lisait des livres » et « Où s'adosse le ciel » (tous deux aux éditions Julliard), ce n'est pas d'exotisme qu'il s'agit, plutôt d'une réflexion sur les questions de transmission, d'identité, de résilience, d'héritage historique, le tout à travers des récits pleins de verve et de rebondissements !David Diop nous conduit ainsi jusqu'à l'Egypte ancienne à travers une intrigue double qui nous fait suivre son héros Bilal au retour de La Mecque, à la fin du XIXe siècle, tandis que Rachid Benzine donne la parole à un vieux libraire gazaoui dont la vie se confond avec les drames de la Palestine, sauvée par l'amour des livres.Ce sont des histoires très romanesques qu'inventent de la sorte les deux conteurs, et c'est aussi notre histoire commune, celle simplement de l'humanité, qu'ils interrogent à travers leurs fables aux résonances contemporaines, que Claire Chazal nous permettra de mieux découvrir.

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  • 11. Fables du monde, entre apocalypse et rédemption ? Avec Clara Dupont-Monod et Enki Bilal

    27:58||Ep. 11
    « Au bonheur des livres » vous propose cette semaine de voyager dans le temps, ce qui est aussi une bonne manière de s'interroger sur notre monde présent. Claire Chazal a convié en effet Enki Bilal, multi-artiste qu'on ne présente plus, à parler du quatrième tome de sa série dessinée d'anticipation Bug (Ed. Casterman), avec Clara Dupont-Monod, romancière multiprimée qui propose avec La confrontation (Ed. Grasset) une fable acide sur notre monde numérisé : un preneur d'otages qui prétend s'appeler Elon Musk est confronté, dans une joute rhétorique digne du Moyen Âge, à un négociateur du GIGN... Roman graphique ou fiction en forme d'allégorie contemporaine : les registres artistiques de nos deux invités ne sont pas les mêmes, mais leur regard sur les dangers de nos sociétés est également acéré, et leurs échanges à ce propos s'annoncent forcément passionnants.
  • 10. Romans en musique, Agnès Desarthe et Elsa Fottorino

    27:55||Ep. 10
    C'est une émission d'Au bonheur des livres toute en musique que nous propose cette semaine Claire Chazal, en accueillant Agnès Desarthe et Elsa Fottorino. Ces deux romancières formidables sont en effet également mélomanes, et cette passion se retrouve avec bonheur dans leurs nouveaux livres.Elsa Fottorino, par ailleurs journaliste spécialisée et elle-même musicienne avertie, raconte ainsi dans Passion brève (Ed. Mercure de France) la relation intense, mais complexe, entre un vénérable pianiste virtuose et sa cadette de quarante ans... ou comment l'amour se joue parfois des conventions, quand l'art réunit les êtres.Agnès Desarthe, quant à elle, compose avec son livre au titre évocateur, L'Oreille absolue (Ed. de L'Olivier), une magnifique œuvre orchestrale, au sens strict, où elle réalise en musique ce rêve un peu fou que nous avons tous : suspendre la mort…Deux univers, une même passion musicale : trois raisons de s'intéresser à une conversation qui s'annonce passionnante entre Claire Chazal et ses invitées !
  • 9. Guilloux, Camus, Roth : au bonheur des écrivains, avec Sylvie Le Bihan et Marc Weitzmann

    28:18||Ep. 9
    Au bonheur des livres s'intéresse cette semaine aux amitiés littéraires en accueillant Marc Weitzmann, récent lauréat du prix Femina Essai pour « La Part sauvage » (Ed. Grasset), et Sylvie Le Bihan pour son beau roman « L'ami Louis » (Ed. Denoël). Le premier propose ainsi un essai sur le grand écrivain américain Philip Roth (1933-2018), dont il ne livre pas exactement une biographie, mais plutôt le récit, passionnant, de l'amitié qui les a unis et qui est l'occasion de faire le point sur l'une des oeuvres les plus importantes, sans doute, de la deuxième moitié du XXe siècle. Sylvie Le Bihan, quant à elle, raconte de façon légèrement fictionnalisée l'amitié qui a rapproché Albert Camus et un grand romancier un peu oublié aujourd'hui, Louis Guilloux (1899-1980), l'auteur du « Sang noir », auquel sa famille a été lointainement liée. Le dialogue entre ces invités sera l'occasion pour Claire Chazal d'évoquer la question, plus que jamais contemporaine, du rapport des écrivains avec la société, en se demandant si la littérature n'est pas parfois, comme le disait Saint-John Perse de la poésie, la « mauvaise conscience de son temps » !
  • 8. Au nom du père et de la mère, avec Dominique Bona et Raphaël Enthoven

    27:56||Ep. 8
    Père ou mère, les parents sont un grand sujet de la littérature ! On l'a vu tout particulièrement en cette rentrée littéraire de l'automne 2025, où les livres sont nombreux à revenir sur des liens de filiation et ou d'héritage… Les deux auteurs qu'accueille cette semaine Claire Chazal sur le plateau de « Au bonheur des livres » l'illustrent à merveille : Dominique Bona, académicienne souvent remarquée pour ses biographies, consacre un ouvrage émouvant à son père, l'historien Arthur Conte, sous le titre « Le roi Arthur » (Ed. Gallimard) et Raphaël Enthoven évoque la figure de sa mère, la journaliste et écrivaine Catherine David, dont il raconte de façon souvent poignante la lutte avec la maladie, dans « L'Albatros » (Ed. de L'Observatoire). Au-delà des singularités biographiques, leur dialogue aborde la question universelle de la transmission, dont les livres que nous aimons sont souvent un vecteur privilégié.Ces deux auteurs sont par ailleurs invités de la Foire de Brive, grand rendez-vous littéraire annuel auquel s'associe Public Sénat.
  • 7. Au bonheur de Laurent Mauvignier

    27:38||Ep. 7
    Au bonheur des livres accueille cette semaine un invité unique exceptionnel : Laurent Mauvignier, qui publie avec La maison vide (Éditions de Minuit) l'un des livres-événements de la rentrée littéraire, et peut-être le couronnement de son œuvre.Claire Chazal évoque avec lui l'univers d'un écrivain déjà lauréat de nombreux prix, révélé en 1999 par Loin d'eux, et qui a avancé de livre en livre jusqu'aux 750 pages impressionnantes de La maison vide, que certains n'hésitent pas à qualifier déjà de chef-d'œuvre. Le décor d'une vieille maison de famille y sert à raconter l'histoire sur quatre générations des femmes qui, depuis le début du XXe siècle et la guerre de 14-18, constituent la généalogie, tantôt réelle, tant mêlée de fiction, et souvent teintée de tragique, de Laurent Mauvignier lui-même. C'est à la fois l'histoire collective de la France et l'archive intime de ses origines qui se trouvent associées dans un texte en même temps proustien et personnel, littéraire et entêtant, qui nous entraîne comme peu de livres le font aujourd'hui. On se laisse alors emporter avec Claire Chazal par cette invitation à une aventure de lecture vraiment peu commune.
  • 6. L'héritage romanesque d'Alexandre Dumas, avec Adélaïde de Clermont-Tonnerre et Joseph Incardona

    27:18||Ep. 6
    Dans ce nouveau numéro, « Au bonheur des livres » choisit de rendre hommage à l'imagination romanesque et aux héroïnes qui l'incarnent, en recevant Adélaïde de Clermont-Tonnerre et Joseph Incardona.La première s'intéresse, dans Je voulais vivre (Ed. Grasset), à un personnage d'Alexandre Dumas qui semble universellement haï, mais sans lequel les Trois mousquetaires ne seraient pas tout à fait ce qu'ils sont : Milady de Winter, qu'elle s'emploie à réhabiliter à sa façon... elle-même romanesque, dans un récit particulièrement trépidant.Le second, dans Le monde est fatigué (Ed. Finitude), invente de toute pièce le personnage d'Ève, une femme-sirène qui a perdu ses jambes dans des circonstances qui la pousseront à se venger... Là encore, on devine l'ombre de Dumas dans la manière de construire une intrigue sur le modèle du Comte de Monte-Cristo, tout en jouant d'une certaine verve empruntée au polar contemporain pour construire une fable simplement formidable.Une conversation passionnante que Claire Chazal propose avec ses invités sur la place des femmes dans le roman et les charmes d'une littérature à la fois stimulante et populaire, au meilleur sens du terme.
  • 4. « Des femmes puissantes », avec Nathacha Appanah et Léonor de Recondo

    28:10||Ep. 4
    Ce sont des « Femmes puissantes », selon l'expression aujourd'hui consacrée, qui se retrouvent sur le plateau d' « Au bonheur des livres » cette semaine.Claire Chazal accueille en effet Nathacha Appanah pour son livre très remarqué en cette rentrée littéraire, « La Nuit au cœur » (Ed. Gallimard) et Léonor de Récondo pour le magnifique récit qu'elle consacre à une partie de ses ascendances espagnoles, « Marcher dans tes pas » (Ed. L'iconoclaste).Non seulement ces deux écrivaines témoignent dans leur œuvre d'une forte personnalité, mais surtout elles mettent en scène des femmes formidables confrontées à la question de l'émancipation et parfois du féminicide. C'est le cas pour Nathacha Appanah dans un texte bouleversant où elle raconte sa propre expérience douloureuse en la confrontant à deux autres cas de violences conjugales, et d'une autre façon pour Léonor de Récondo qui retrace l'histoire d'une famille républicaine, la sienne, où sa grand-mère Enriqueta joua un rôle éminent.Par l'évidente actualité des thèmes qu'elles abordent, et bien sûr la qualité littéraire du traitement qu'elles en proposent, la rencontre de ces deux écrivaines, animée par Claire Chazal, est un moment à ne pas manquer.
  • 3. Portraits de mères, avec Justine Lévy et Régis Jauffret

    27:58||Ep. 3
    Claire Chazal accueille pour ce nouveau numéro de « Au bonheur des livres », deux romanciers formidables et bien connus, Régis Jauffret et Justine Lévy, qui ont en commun, comme beaucoup d'écrivains de cette rentrée littéraire, de consacrer leur nouveau livre aux liens familiaux, et plus particulièrement à leur mère défunte.Ce qui rapproche « Maman » (Ed. Récamier) et « Une drôle de peine » (Ed. Stock), les deux ouvrages des invités, outre leur thème principal, c'est peut-être une forme d'humour un peu paradoxal : le refus en tout cas d'écrire simplement un tombeau littéraire traditionnel, avec sa part de pathétique, pour faire sentir les contradictions du personnage maternel, comme l'ambivalence des sentiments pour elle… Chacun des deux auteurs a une manière propre de désamorcer les lourdeurs, de se mettre en scène soi-même avec un peu de dérision et beaucoup de charme.Il y a une grande différence entre l'enfance de Régis Jauffret, qu'il dit lui-même heureuse, et celle de Justine Lévy, dont les conditions ont été beaucoup plus chaotiques : c'est aussi une affaire de générations, intéressante à interroger, puisque les deux femmes ne sont pas de la même époque. Dans les deux cas demeure cependant quelque chose d'un mystère : une maman marseillaise qui fut peut-être une grande manipulatrice, une jeune mère absente et très belle qui brûla sa vie... pourquoi ? Leur fils et fille tenteront ainsi d'expliquer à Claire Chazal ce qui les a poussé à retrouver par l'écriture leur génitrice disparue, en un geste où entre aussi, assurément, de l'amour.