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Dialogues38# samedi 14 juin: festival d'éco-poétique "le murmure du monde" en val d'Azun
24:02|Une journée au festival éco-poétique murmure du monde en val d'Azun.Direction et programmation :Mathilde WaltonLibrairie bistrot-le KairnMusique: G. Pelecis, Passage.
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9. Dialogues 37# samedi 7 juin 2025 :L'attrait des fantômes, dialogue avec Eric Zernik.
57:07||Saison 3, Ep. 9Samedi 7 juin- Dialogue avec Eric Zernik-l'attrait des fantômes Animatrice : Isabelle RavioloPrésentation de l'ouvrageDès l'origine, avec ses images sautillantes et sa musique de bastringue, le cinéma nous parle des fantômes. Il y a bien sûr le cinéma de genre : on aime se faire peur dans les salles obscures. Mais au-delà des films dits de fantômes, c'est toute la production cinématographique qui entretient avec les spectres une relation de profonde intimité. Être sans substance, sans densité, sans épaisseur, bref sans matière, le fantôme n'est pas, il apparaît, ou mieux il n'est qu'apparition. Or l'art cinématographique est, lui aussi, pure apparition. C'est vrai de l'image fixe (la peinture ou la photographie), mais lorsque l'image s'anime imprimant le mouvement à ce qui n'a que l'apparence et la forme de la vie et du réel, c'est toute l'énigme du mortvivant qui nous saute aux yeux. On a cru qu'après Descartes, après le siècle des Lumières, la Raison avait définitivement triomphé des créatures de la nuit. Mais on les a vus ressurgir, là où on les attendait le moins, avec les techniques de reproduction qui rappellent les morts à la vie, avec la transmission à distance qui détache de l'être réel son double spectral. Le cinéma a été, par excellence, le fourrier de ce retour du refoulé. Il n'est jamais aussi grand que lorsqu'il réfléchit cet étrange pouvoir démiurgique.1)Définition du fantôme :être sans substance 2) la tradition japonaise du fantôme dans le cinéma de Kenzi Mizoguchi3) Le statut de l'apparition: de blow up d’Antonioni, Vertigo de Hitchcock, Mulholland Drive de David Lynch8. dialogues 36#samedi 3 mai 2025: L'attrait des cafés avec Eric Zernik.
56:06||Saison 3, Ep. 8Dialogues- samedi 3 mai 2025 -L’attrait des cafés avec Eric ZernikAnimatrice: Isabelle RavioloInvité: Eric Zernik, professeur agrégé de philosophie.Image du podcast et du livre de C et E Zernik, bande à part, J-L Godard, 1964Préambule: Pierrot le fou, J-L Godard, 1965-Marianne : “Oh, moi, je suis très sentimentale, c'est tout. Faut être rudement con pour trouver ça mystérieux.” Dialogues aligre a ses cafés de prédilection pour accueillir ses invités ou poursuivre la discussion -souvent trop courte- à l’antenne: D’abord, il y eut Le Petit Panisse à l’angle de la rue de Montreuil et de la rue Titon puis, La Halte, à l’angle du boulevard V. Auriol et du métro Nationale. Les cafés nous importent: ils construisent les dialogues, habitent nos solitudes et permettent des arrêts-sur-image ou des photogrammes. On se souviendra de la gnossienne de Satie qui accompagne la solitude de Maurice Ronet, spectateur de la foule et des passants à la terrasse du café de Flore dans feu follet de Louis Malle(1963). Ces bistrots qui reflètent les heures de la journée et les saisons de l'année, échappent aux grandes institutions. Ils offrent un espace à la précarité du quotidien et ont permis au cinéma d'ouvrir les écrans aux "petits riens" de l'existence qui font une humeur et une ambiance. Ce n'est donc pas un hasard si le café-bistrot se trouve être le décor privilégié du cinéma de la Nouvelle Vague. Le café, lieu de perdition de la jeunesse, de la paresse et de l'oisiveté, du temps qui passe et du temps perdu, devient le catalyseur parfait d'un cinéma qui se détourne de l'action et s'ouvre à une sentimentalité de comptoir, aux ambiances et aux climats, à cette vibration particulière du quotidien. On ne sait que trop, à la campagne, ce que signifie la tragédie de la disparition d’un café ou d’un PMU tandis que le luxe offre, à Paris, la multitude kaléidoscopique de ses troquets. Quel attrait procure un café? Quelle compagnie y trouvons-nous?A quels cafés sommes-nous attachés? De quoi le café est-il le lieu? Quels sont les temps du et pour un café? Qui et que retrouve-t-on au café, au bistrot, au bar, au troquet, sur le zinc? Le café: synecdoque du contre-temps ou du contre-champ?-Lecture de Baudelaire par E.Zernik: le peintre de la vie moderne- III L’artiste, Homme du monde, homme des foules et enfant.Archive: extrait du film Vivre sa vie, J-L Godard, 1962Livres de référenceLe peintre de la vie moderne, Baudelaire, folioL’attrait des cafés, Clélia et Eric Zernik, yellow now, 20177. Dialogues35#samedi 26 avril 2025- des frontières ou des murs -penser le droit d'hospitalité (épisode 3)
59:36||Saison 3, Ep. 7Des frontières ou des murs: penser le droit d’hospitalité.Se souvenir des camps d’internement français.Invités: -C. Orive Ramos, professeur d’espagnol et littérature et civilisation espagnole à Oloron-Sainte-Marie-J.Cordon Molina, professeur d’histoire-géographie en espagnol et en français à Oloron-sainte-Marie-J.Aymerich, professeur d’histoire-géographie au lycée à Pampelune- R.Villalba, fils de républicains espagnols internés au camp de Gurs, membre de l’association Terre de mémoire et de lutte.- Elèves de 3 èmes à la terminale des lycées saint Joseph et Sagrado Corazon d’Oloron et de Pampelune.- E. Marimbordes, professeur de FLE, coordinatrice pédagogique de l’association POUR, habitante de Gurs.- Musique : -Pablo Sorozábal (1897-1988),Gernika, marche funèbre par le conservatoire de Leioa dirigé par Miren Zubieta Eguía- Regino Sorozabal, Paso doble interprété au piano par Melina Burlaud.- Hans Landsberger ( Tango 1921)interprété par le Metropolis Orchester de Berlin -Arrangement: Richard Siedhoff Texte d’appui« Nous avons coutume aujourd’hui de ne voir dans l’amitié qu’un phénomène de l’intimité, où les amis s’ouvrent leur âme sans tenir compte du monde et de ses exigences. Rousseau, et non Lessing, est le meilleur représentant de cette conception conforme à l’aliénation de l’individu moderne qui ne peut se révéler vraiment qu’à l’écart de toute vie publique, dans l’intimité et le face à face. Ainsi nous est-il difficile de comprendre l’importance politique de l’amitié. Lorsque, par exemple, nous lisons chez Aristote que la philia, l’amitié entre citoyens, est l’une des conditions fondamentales du bien-être commun, nous avons tendance à croire qu’il parle seulement de l’absence de factions et de guerre civile au sein de la cité. Mais pour les Grecs, l’essence de l’amitié consistait dans le discours. Ils soutenaient que seul un “parler-ensemble” constant unissait les citoyens en une polis. Avec le dialogue se manifeste l’importance politique de l’amitié, et de son humanité propre. Le dialogue (à la différence des conversations intimes où les âmes individuelles parlent d’elles-mêmes), si imprégné qu’il puisse être du plaisir pris à la présence de l’ami, se soucie du monde commun, qui reste “inhumain” en un sens très littéral, tant que des hommes n’en débattent pas constamment. Car le monde n’est pas humain pour avoir été fait par des hommes, et il ne devient pas humain parce que la voix humaine y résonne, mais seulement lorsqu’il est devenu objet de dialogue. Quelque intensément que les choses du monde nous affectent, quelque profondément qu’elles puissent nous émouvoir et nous stimuler, elles ne deviennent humaines pour nous qu’au moment où nous pouvons en débattre avec nos semblables. Tout ce qui ne peut devenir objet de dialogue peut bien être sublime, horrible ou mystérieux, voire trouver voix humaine à travers laquelle résonner dans le monde, mais ce n’est pas vraiment humain. Nous humanisons ce qui se passe dans le monde et en nous en parlant, et, dans ce parler, nous apprenons à être humains. Cette humanité qui se réalise dans les conversations de l’amitié, les Grecs l’appelaient philanthropia, “amour de l’homme”, parce qu’elle se manifeste en une disposition à partager le monde avec d’autres hommes.” H. Arendt, Vies politiques, 1974.6. Dialogues34#-Samedi 19 avril 2025-Des frontières ou des murs: Penser le droit d’asile avec la jeunesse d’aujourd’hui.(épisode 2)
57:59||Saison 3, Ep. 6Des frontières ou des murs: Penser le droit d’asile avec la jeunesse d’aujourd’hui.(épisode 2)Invités:Membres et bénévoles de l’association POUR (Piémont oloronais urgence réfugiés) -Magali Portet (enseignante FLE bénévole)-Elisabeth Marimbordes (enseignante FLE et coordinatrice pédagogique pour l’enseignement du français) Elèves de Terminale du lycée Saint Joseph d’Oloron Sainte Marie ( Gala, Ixeya, Candela, Charlotte, Emelyne, Matheo, Anaïs), Technique: PhilippeAnimatrice: Christine Bessi Technique: PhilippeMusique: Chouchane, Yes Saren Goukayi (je venais de la montagne).Préambule:“Il est ici question non de philanthropie mais du droit. Hospitalité signifie donc ici le droit qu'a l'étranger, à son arrivée dans le territoire d'autrui, de ne pas y être traité en ennemi. On peut ne pas le recevoir si cela n'entraîne pas sa ruine; mais on ne doit pas se montrer hostile envers lui aussi longtemps qu'il se tient paisiblement à sa place. L'étranger ne peut invoquer un droit d'accueil, car on exigerait alors un contrat particulier de bienfaisance qui ferait de lui pour quelque temps un habitant de la maison, mais un droit de visite, le droit qu'à tout homme de se proposer comme membre de la société, en vertu du droit de commune possession de la surface de la terre sur laquelle, en tant que sphérique, il ne peuvent se disperser à l'infini; Il faut donc qu'ils se supportent les uns à côté des autres, personne n'ayant originairement le droit de se trouver à un endroit de la terre plutôt qu'à un autre.” E. Kant, vers la paix perpétuelle.1)Introduction:-Textes d’appui à la problématisation- Histoire et Vérité- collection esprit seuil, Paul Ricoeur, 1955-Laure Borgomano, la réserve: pudeur, ressources et résistance par temps de crise, labor et fides, 20252) Problème et diagnostic du dispositif d’inhospitalité: de la fabrication de l’opinion3) Témoignages des bénévoles et intervenants de l’association POUR: -Magali Portet/Elisabeth Marimbordes-Témoignage d’Alphonse, réfugié Congolais.- Lecture du poème “Debout” de Tchicaya u Tam’si( 1931-1988) par le poète lui-même.4) ConclusionJ.Rogozinski, inhospitalité, cerf, 20246. Dialogues 33# samedi 15 mars 2025: Des frontières ou des murs? Penser le droit d'asile avec la jeunesse d'aujourd'hui. ( épisode 1/3))
56:49||Saison 3, Ep. 6Des frontières ou des murs: Penser le droit d'asile avec la jeunesse d'aujourd'hui.Animatrice: Isabelle RavioloInvités: élèves de terminale et étudiants ( Alma, Dimitri, Antoine, Nathaniel, Paul)image: limite de propriété, grange d'Ourdou, Pyrénées-Atlantiques, 15 mars 2025Introduction: un voisin c'est celui qui n'habite pas chez moi mais si les murs d'une maison démarquent clairement deux territoires distincts, qu'en est-il de pays dits voisins. Une frontière n'est pas un mur. Comment se matérialise-t-elle? Qu'est-ce qu'une frontière? Peut-on vivre sans?“Cela veut-il dire que la prétendue “menace migratoire” serait un simple fantasme sans aucun rapport avec la réalité ? En fait, comme le rêve ou le délire, les fantasmes comportent toujours certains éléments réels (il y a effectivement des migrants qui cherchent à traverser nos frontières) bien qu'ils les mettent en scène de façon trompeuse (en vérité, ces migrants ne vont pas “submerger” la France, ni «remplacer» son peuple). Pour mettre en lumière cette déformation, il faut rechercher l'élément fondamental que ces fantasmes dissimulent. Quel est est le noyau réel de ce fantasme “d'invasion migratoire” qui mettrait en péril “l'identité nationale”? Nous l'avons déjà repéré: c'est la dynamique mondiale de la démocratie qui entraîne une désincorporation de la société et une crise de la souveraineté nationale. Cette crise se manifeste de manière aiguë là où la souveraineté est en jeu, et avant tout à la frontière. En se désincorporant, le Corps de la nation anticipe avec angoisse la disparition de son enveloppe protectrice et il s'efforce de la reconstituer. C'est ainsi que des murailles s'élèvent aux frontières des pays occidentaux et elles ont la même fonction que le fantasme d'une seconde peau, d'un corps sans orifices qui, dans les pathologies individuelles, répond à la défaillance du moi-peau. Nous comprenons mieux en quoi consiste cette tendance à la réincorporation qui caractérise les sociétés contemporaines. Elle reste toujours partielle, car elle ne porte que sur un aspect limité du Grand Corps. Aujourd'hui, les adversaires de la démocratie n'ont pas l'intention de rétablir la hiérarchie de ses organes - les partis populistes sont à leur manière égalitaires et font des “élites” leur cible favorite-ni le “fondement mystique” de son autorité. Ils désirent seulement que le Corps se donne à nouveau une peau. Cette peau, ils l'envisagent dans leur fantasme comme une barrière infranchissable qui ne laisserait rien pénétrer du dehors. Or, c'est précisément ce que n'est pas notre peau, ni l'épiderme de notre organisme biologique, ni la peau imaginaire de notre moi : ce sont des membranes poreuses ouvertes sur le monde et les autres par d'innombrables orifices. Anzieu désigne cette dimension du moi-peau comme une "enveloppe transitionnelle” . Il se réfère aux travaux d'un autre psychanalyste, Winnicott, qui nomme ” espace transitionnel” la zone intermédiaire assurant une transition entre les objets internes et externes, entre le moi et le non-moi, le corps de l'enfant et celui de sa mère. Si cet espace ne s'est pas constitué, l'enfant sera en proie sa vie durant à des angoisses de persécution et d'anéantissement. Ces analyses valent aussi pour les formations collectives. Démocratiser la frontière revient à la considérer comme un espace transitionnel: une surface ouvert, une zone de passage où ont lieu des rencontres, des échanges entre les différents peuples. C’est à cela que s’opposent les mouvements xénophobes”J.Rogocinski, inhospitalité, Cerf 2024, chapitre archi frontières, p99-1005. Dialogues 32# samedi 1 mars 2025: Notre rapport à la vérité: Voix d'élèves de terminale d'aujourd'hui .
54:24||Saison 3, Ep. 5Emission du 1er mars 2025 Animatrice: Isabelle RavioloInvités: élèves et étudiants : Hortense , Andrea, Suzanne, Paul et Eugène 1) Le courage de prendre la parole: Le courage que nous considérons encore comme indispensable à l’action politique et que Churchill a nommé un jour : « La première des qualités humaines parce qu’elle est la qualité qui garantit toutes les autres », ne satisfait pas notre sens individuel de la vitalité, mais il est exigé de nous par la nature même du domaine public. 2) Le courage d'agir au plus près de ce que l'on peut changer près de soi: la force de l'engagement.3) Le courage de se risquer :le grand oui affirmé à la vie, la force de ne pas se résigner, d’embrasser la vie dans sa complexité et son étrangeté. « Et maintenant, pour avoir été longtemps en route, nous autres Argonautes de l’idéal, plus courageusement que de raison, et nonobstant maints naufrages et dommages, jouissant d’une santé meilleure qu’on ne voudrait nous le permettre, une santé redoutable, à toute épreuve – maintenant il nous semble qu’à titre de récompense, nous soyons en vue d’une terre inexplorée dont nul encore n’a délimité les frontières, d’un au-delà de toutes les terres, de tous les recoins jusqu’alors connus de l’idéal, d’un monde d’une telle surabondance de choses belles, étranges, problématiques, effrayantes et divine que notre curiosité autant que notre soif de possession s’en trouvent mises hors d’elles-mêmes. » (Nietzsche, Gai savoir § 382).