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dialogues ALIGRE FM podcast
Dialogues 42# samedi 20 septembre 2025: "Dès la terre": Garder le paysage: conversation avec 4 ingénieurs agronomes.
Dès la terre: conversation avec 4 ingénieurs agronomes
Présentation des invités
Nous recevons aujourd’hui 4 ingénieurs agronomes pour la présentation de leur film intitulé “Dès la terre”, réalisé pendant leur année de césure en école d’agronomie. Anciens étudiants de l'ENSAT Toulouse, aujourd'hui ingénieurs agronomes, Marguerite Arnedo-Baptiste Dubuet-Julie Poisson- Marie Saliou viennent de plusieurs régions de France qu’ils mettent ici en dialogue de façon féconde et avec gratitude.
Issus du milieu paysan ou pas, ces jeunes actifs, tout juste diplômés en agronomie, nous parlent des enjeux de l'agriculture en France et de la responsabilité de chacun pour préserver tout à la fois les modèles traditionnels mais aussi l'adaptation et la modernisation nécessaires à une meilleure valorisation des espaces et des paysages agricoles. Leur film amateur, disponible en lien you tube, propice aux échanges après visionnage, propose une tournée créative dans les fermes du sud de l'Europe pour vivifier les rencontres humaines au plus près de la terre qui nourrit l'Homme, saisir les enjeux écologiques contemporains et la nécessité du débat démocratique pour l'usage de techniques appropriées de valorisation des sols et des cultures.
L’origine de cette émission tient comme toujours à une rencontre hasardeuse et aux partages de textes par SMS pour lancer la discussion et partager un questionnement commun.
Quels sont les moyens que les petites exploitations se donnent pour faire face au réchauffement climatique et aux politiques agricoles européennes? Quelle solidarité s'y expérimente ? Quelle liberté est donnée à chacun dans le choix de ses cultures? Que signifie garder un paysage?
1)Lecture de la photographie de Jean Dieuzaide labours à Béost par Marie
2)Lecture par Marguerite du chapitre 6: le paysan et le silence, in le monde du silence, Max Picard
Musiques de l’émission:
-Trio Samaïa, lo boïer, traditionnel occitan, 1998.
-Dalida, Salma ya salama, 1977.
Animatrice: Christine Bessi
Invités: Marguerite Arnedo, Baptiste Dubuet, Julie Poisson et Marie Saliou
Technique: Philippe Donnefort
Le film :https://youtu.be/K_89RDkKBgA?si=SlGKVQETra5mbQyu
Les conseils lectures de dialogues
-Joëlle Zask, la démocratie aux champs, les empêcheurs de penser en rond, la découverte
- Max Picard, Le monde du silence, la baconnière, 1951
- Artistes et paysans, battre la campagne Frac Toulouse, les abattoirs, édition dilecta, 2024
- Nos Espagne(s), Michel Dieuzaide, Cairn, 2025
Les conseils d’exposition
-Du 11 octobre 2025 au 22 mars 2026, Abbaye de Flaran, Gers: la Turquie de Jean Dieuzaide.
-Du 04 juin au 31 décembre 2025, au musée Arts & Figures des Pyrénées Centrales, Saint-Gaudens, Comminges, Nos Espagne(s).
© Image du podcast Jean Dieuzaide Labours, 1955-Portugal
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42. Dialogues 42 : dès la terre: conversation avec 4 ingénieurs agronomes
57:22||Saison 3, Ep. 42Dès la terre: conversation avec 4 ingénieurs agronomesPrésentation des invitésNous recevons aujourd’hui 4 ingénieurs agronomes pour la présentation de leur film intitulé “Dès la terre”, réalisé pendant leur année de césure en école d’agronomie. Anciens étudiants de l'ENSAT Toulouse, aujourd'hui ingénieurs agronomes, Marguerite Arnedo-Baptiste Dubuet-Julie Poisson- Marie Saliou viennent de plusieurs régions de France qu’ils mettent ici en dialogue de façon féconde et avec gratitude.Issus du milieu paysan ou pas, ces jeunes actifs, tout juste diplômés en agronomie, nous parlent des enjeux de l'agriculture en France et de la responsabilité de chacun pour préserver tout à la fois les modèles traditionnels mais aussi l'adaptation et la modernisation nécessaires à une meilleure valorisation des espaces et des paysages agricoles. Leur film amateur, disponible en lien you tube, propice aux échanges après visionnage, propose une tournée créative dans les fermes du sud de l'Europe pour vivifier les rencontres humaines au plus près de la terre qui nourrit l'Homme, saisir les enjeux écologiques contemporains et la nécessité du débat démocratique pour l'usage de techniques appropriées de valorisation des sols et des cultures.L’origine de cette émission tient comme toujours à une rencontre hasardeuse et aux partages de textes par SMS pour lancer la discussion et partager un questionnement commun.Quels sont les moyens que les petites exploitations se donnent pour faire face au réchauffement climatique et aux politiques agricoles européennes? Quelle solidarité s'y expérimente ? Quelle liberté est donnée à chacun dans le choix de ses cultures? Que signifie garder un paysage?1)Lecture de la photographie de Jean Dieuzaide labours à Béost par Marie2)Lecture par Marguerite du chapitre 6: le paysan et le silence, in le monde du silence, Max Picard Musiques de l’émission:-Trio Samaïa, lo boïer, traditionnel occitan, 1998.-Dalida, Salma ya salama, 1977.Animatrice: Christine BessiInvités: Marguerite Arnedo, Baptiste Dubuet, Julie Poisson et Marie SaliouTechnique: Philippe DonnefortLe film :https://youtu.be/K_89RDkKBgA?si=SlGKVQETra5mbQyuLes conseils lectures de dialogues-Joëlle Zask, la démocratie aux champs, les empêcheurs de penser en rond, la découverte- Max Picard, Le monde du silence, la baconnière, 1951- Artistes et paysans, battre la campagne Frac Toulouse, les abattoirs, édition dilecta, 2024- Nos Espagne(s), Michel Dieuzaide, Cairn, 2025Les conseils d’exposition-Du 11 octobre 2025 au 22 mars 2026, Abbaye de Flaran, Gers: la Turquie de Jean Dieuzaide.-Du 04 juin au 31 décembre 2025, au musée Arts & Figures des Pyrénées Centrales, Saint-Gaudens, Comminges, Nos Espagne(s).© Image du podcast Jean Dieuzaide Labours, 1955-Portugal
13. Dialogues 41# samedi 14 juin: Festival d'éco-poétique "le murmure du monde" en val d'Azun
24:02||Saison 3, Ep. 13Une journée au festival éco-poétique murmure du monde en val d'Azun.Direction et programmation :Mathilde WaltonLibrairie bistrot-le KairnMusique: G. Pelecis, Passage.
12. Dialogues40# samedi 7 juin 2025-L'attrait des fantômes, dialogue avec Eric Zernik.
57:07||Saison 3, Ep. 12Samedi 7 juin- Dialogue avec Eric Zernik-l'attrait des fantômes Animatrice : Isabelle RavioloPrésentation de l'ouvrageDès l'origine, avec ses images sautillantes et sa musique de bastringue, le cinéma nous parle des fantômes. Il y a bien sûr le cinéma de genre : on aime se faire peur dans les salles obscures. Mais au-delà des films dits de fantômes, c'est toute la production cinématographique qui entretient avec les spectres une relation de profonde intimité. Être sans substance, sans densité, sans épaisseur, bref sans matière, le fantôme n'est pas, il apparaît, ou mieux il n'est qu'apparition. Or l'art cinématographique est, lui aussi, pure apparition. C'est vrai de l'image fixe (la peinture ou la photographie), mais lorsque l'image s'anime imprimant le mouvement à ce qui n'a que l'apparence et la forme de la vie et du réel, c'est toute l'énigme du mortvivant qui nous saute aux yeux. On a cru qu'après Descartes, après le siècle des Lumières, la Raison avait définitivement triomphé des créatures de la nuit. Mais on les a vus ressurgir, là où on les attendait le moins, avec les techniques de reproduction qui rappellent les morts à la vie, avec la transmission à distance qui détache de l'être réel son double spectral. Le cinéma a été, par excellence, le fourrier de ce retour du refoulé. Il n'est jamais aussi grand que lorsqu'il réfléchit cet étrange pouvoir démiurgique.1)Définition du fantôme :être sans substance 2) la tradition japonaise du fantôme dans le cinéma de Kenzi Mizoguchi3) Le statut de l'apparition: de blow up d’Antonioni, Vertigo de Hitchcock, Mulholland Drive de David Lynch
11. Dialogues39#samedi 7 juin-Festival "Ecrire la nature": « Sur les pas de Charles de Foucauld au Maroc », avec Jean-François de Marignan et Alain Cayeux, ultra-trailer et voyageur.
01:28:45||Saison 3, Ep. 11La 4 ème édition du festival de littérature intitulé "Ecrire la nature” à l’initiative de l’association “Ecrire la nature” présidée par Cédric Baylocq-Sassoubre, anthropologue, et animée par de dévoués bénévoles, appuyés sur le réseau associatif Ossalois et l’accueil de la médiathèque et la municipalité de Laruns ( nous n’avons pas pu assister à la première partie du festival qui se déroulait à Pau, La Ciutat et à Jurançon), invite -avec générosité et exigence- à un petit voyage tout simple:- entre ville et campagne: tiers lieu citadin dédié à la culture occitane (jeudi 5 juin à Pau) et espace rural ouvrant à la culture locale et universelle (médiathèque, cinéma, église, abbaye laïque de Béost, mais aussi espace montagnard habité et entretenu par le pastoralisme en Ossau, 6-8 juin)- puis, à la rencontre de voix différentes et étrangères, à découvrir des lieux, des accents, des tonalités et des préoccupations différentes mais concomitantes pour bâtir un monde commun. La force de ce festival, en ces temps bien troublés où la culture se veut de plus en plus distinctive ou discriminante, sans plus aucune protection contre la loi économique du plus fort et du commerce, ni de la démagogie, consiste à proposer exclusivement des rencontres gratuites dans des lieux intimes, qui rendent les échanges avec les auteurs très faciles (un peu comme le proposent régulièrement les rencontres en librairie). Il s’agit en somme de mettre les auteurs en dialogue les uns avec les autres, à l'écoute de leurs motifs et du choix de forme de leur écriture et de leur style. Et surtout, de faire dialoguer tous les champs de la culture sans hiérarchie: poète, paysan, restaurateur, vigneron, chanteur, musicien, romancier, architecte, géographe, anthropologue, historien, botaniste, sportif, cinéaste. Nous proposons ici l'enregistrement de l'entretien portant sur l'ouvrage de J-F de Marignan et l'expertise sportive du voyageur infatigable, A.Cayeux.« Sur les pas de Charles de Foucauld au Maroc », avec Jean-François de Marignan(diplômé de l’EPHE et de l’Institut Catholique de Paris) pour En reconnaissance au Maroc. Sur les pas de Charles de Foucauld explorateur (Cerf, 2023), accompagné d’Alain Cayeux (aventurier, ultra-trailer) sur sa dernière traversée du Maroc à pied, animé et orchestré par David Goeury (géographe, professeur en classes préparatoires au lycée français de Rabat).https://www.ecrirelanature.com/fr
10. Dialogues38# Vendredi 6 juin 2025 -Festival écrire la nature-Salima Naji/Saïd Mentak:Pour une écopoétique de l'interaction humain-environnement au Maroc -
49:07||Saison 3, Ep. 10La 4 ème édition du festival de littérature intitulé "Ecrire la nature” à l’initiative de l’association “Ecrire la nature” présidée par Cédric Baylocq-Sassoubre, anthropologue, et animée par de dévoués bénévoles, appuyés sur le réseau associatif ossalois et l’accueil de la médiathèque et la municipalité de Laruns ( nous n’avons pas pu assister à la première partie du festival qui se déroulait à Pau, La Ciutat et à Jurançon), invite -avec générosité et exigence- à un petit voyage tout simple:- entre ville et campagne: tiers lieu citadin dédié à la culture occitane (jeudi 5 juin à Pau) et espace rural ouvrant à la culture locale et universelle (médiathèque, cinéma, église, abbaye laïque de Béost, mais aussi espace montagnard habité et entretenu par le pastoralisme en Ossau, 6-8 juin)- puis, à la rencontre de voix différentes et étrangères, à découvrir des lieux, des accents, des tonalités et des préoccupations différentes mais concomitantes pour bâtir un monde commun. La force de ce festival, en ces temps bien troublés où la culture se veut de plus en plus distinctive ou discriminante, sans plus aucune protection contre la loi économique du plus fort et du commerce, ni de la démagogie, consiste à proposer exclusivement des rencontres gratuites dans des lieux intimes, qui rendent les échanges avec les auteurs très faciles (un peu comme le proposent régulièrement les rencontres en librairie). Il s’agit en somme de mettre les auteurs en dialogue les uns avec les autres, à l'écoute de leurs motifs et du choix de forme de leur écriture et de leur style. Et surtout, de faire dialoguer tous les champs de la culture sans hiérarchie: poète, paysan, restaurateur, vigneron, chanteur, musicien, romancier, architecte, géographe, anthropologue, historien, botaniste, sportif, cinéaste.Le pays invité cette année, dignement représenté, était le Maroc.Nous vous proposons l'enregistrement de la discussion suivante: « Pour une écopoétique de l'interaction humain-environnement au Maroc »Avec Saïd MENTAK (Professeur à l’Université d’Oujda), et Salima NAJI (anthropologue, architecte, médaille d’or de l’Académie d’architecture française 2024), chacun traitant du sujet à sa manière à partir de ses propres référents disciplinaire.Saïd Mentak a analysé plusieurs œuvres marocaines et nord-américaines où la nature tient un rôle central tandis que Salima Naji est revenu sur quelques-uns de ses nombreux projets de protection du patrimoine marocain, oasien en particulier, depuis la création de son agence au Maroc en 2004 qui privilégie dès l'origine les matériaux premiers (terre et pierre) et bio-sourcés, dans une démarche d’innovation respectueuse de l’environnement. Pionnière à l'œuvre dans le monde rural et le Sud marocain où elle réside depuis 2008, elle a multiplié les chantiers pilotes, dont la Médina d'Agadir qui lui ont valu les prix Materia et Rothier.https://www.ecrirelanature.com/fr
9. Dialogues37#-Vendredi 6 juin 2025 -Festival écrire la nature-Gabrielle Filteau-Chiba/Mathieu Larnaudie-médiathèque de Laruns. Vallée dOssau.
01:24:16||Saison 3, Ep. 9La 4 ème édition du festival de littérature intitulé "Ecrire la nature” à l’initiative de l’association “Ecrire la nature” présidée par Cédric Baylocq-Sassoubre, anthropologue, et animée par de dévoués bénévoles, appuyés sur le réseau associatif Ossalois et l’accueil de la médiathèque et la municipalité de Laruns ( nous n’avons pas pu assister à la première partie du festival qui se déroulait à Pau, La Ciutat et à Jurançon), invite -avec générosité et exigence- à un petit voyage tout simple:- entre ville et campagne: tiers lieu citadin dédié à la culture occitane (jeudi 5 juin à Pau) et espace rural ouvrant à la culture locale et universelle (médiathèque, cinéma, église, abbaye laïque de Béost, mais aussi espace montagnard habité et entretenu par le pastoralisme en Ossau, 6-8 juin)- puis, à la rencontre de voix différentes et étrangères, à découvrir des lieux, des accents, des tonalités et des préoccupations différentes mais concomitantes pour bâtir un monde commun.Ce premier épisode constitue la retransmission de l'intervention proposée vendredi 6 juin à la médiathèque de Laruns.Table-ronde « Écrire pour militer ? La nature comme personnage principal du roman », avec Gabrielle Filteau-Chiba pour Hexa (Stock, 2025), et Mathieu Larnaudie pour Trash Vortex (Actes Sud, 2024), animée par Riccardo Barontini (UPPA université de Pau et des pays de l'Adour)https://www.ecrirelanature.com/fr
8. Dialogues 36#samedi 3 mai 2025: L'attrait des cafés avec Eric Zernik.
56:06||Saison 3, Ep. 8Dialogues- samedi 3 mai 2025 -L’attrait des cafés avec Eric ZernikAnimatrice: Isabelle RavioloInvité: Eric Zernik, professeur agrégé de philosophie.Image du podcast et du livre de C et E Zernik, bande à part, J-L Godard, 1964Préambule: Pierrot le fou, J-L Godard, 1965-Marianne : “Oh, moi, je suis très sentimentale, c'est tout. Faut être rudement con pour trouver ça mystérieux.” Dialogues aligre a ses cafés de prédilection pour accueillir ses invités ou poursuivre la discussion -souvent trop courte- à l’antenne: D’abord, il y eut Le Petit Panisse à l’angle de la rue de Montreuil et de la rue Titon puis, La Halte, à l’angle du boulevard V. Auriol et du métro Nationale. Les cafés nous importent: ils construisent les dialogues, habitent nos solitudes et permettent des arrêts-sur-image ou des photogrammes. On se souviendra de la gnossienne de Satie qui accompagne la solitude de Maurice Ronet, spectateur de la foule et des passants à la terrasse du café de Flore dans feu follet de Louis Malle(1963). Ces bistrots qui reflètent les heures de la journée et les saisons de l'année, échappent aux grandes institutions. Ils offrent un espace à la précarité du quotidien et ont permis au cinéma d'ouvrir les écrans aux "petits riens" de l'existence qui font une humeur et une ambiance. Ce n'est donc pas un hasard si le café-bistrot se trouve être le décor privilégié du cinéma de la Nouvelle Vague. Le café, lieu de perdition de la jeunesse, de la paresse et de l'oisiveté, du temps qui passe et du temps perdu, devient le catalyseur parfait d'un cinéma qui se détourne de l'action et s'ouvre à une sentimentalité de comptoir, aux ambiances et aux climats, à cette vibration particulière du quotidien. On ne sait que trop, à la campagne, ce que signifie la tragédie de la disparition d’un café ou d’un PMU tandis que le luxe offre, à Paris, la multitude kaléidoscopique de ses troquets. Quel attrait procure un café? Quelle compagnie y trouvons-nous?A quels cafés sommes-nous attachés? De quoi le café est-il le lieu? Quels sont les temps du et pour un café? Qui et que retrouve-t-on au café, au bistrot, au bar, au troquet, sur le zinc? Le café: synecdoque du contre-temps ou du contre-champ?-Lecture de Baudelaire par E.Zernik: le peintre de la vie moderne- III L’artiste, Homme du monde, homme des foules et enfant.Archive: extrait du film Vivre sa vie, J-L Godard, 1962Livres de référenceLe peintre de la vie moderne, Baudelaire, folioL’attrait des cafés, Clélia et Eric Zernik, yellow now, 2017
7. Dialogues35#samedi 26 avril 2025- des frontières ou des murs -penser le droit d'hospitalité (épisode 3)
59:36||Saison 3, Ep. 7Des frontières ou des murs: penser le droit d’hospitalité.Se souvenir des camps d’internement français.Invités: -C. Orive Ramos, professeur d’espagnol et littérature et civilisation espagnole à Oloron-Sainte-Marie-J.Cordon Molina, professeur d’histoire-géographie en espagnol et en français à Oloron-sainte-Marie-J.Aymerich, professeur d’histoire-géographie au lycée à Pampelune- R.Villalba, fils de républicains espagnols internés au camp de Gurs, membre de l’association Terre de mémoire et de lutte.- Elèves de 3 èmes à la terminale des lycées saint Joseph et Sagrado Corazon d’Oloron et de Pampelune.- E. Marimbordes, professeur de FLE, coordinatrice pédagogique de l’association POUR, habitante de Gurs.- Musique : -Pablo Sorozábal (1897-1988),Gernika, marche funèbre par le conservatoire de Leioa dirigé par Miren Zubieta Eguía- Regino Sorozabal, Paso doble interprété au piano par Melina Burlaud.- Hans Landsberger ( Tango 1921)interprété par le Metropolis Orchester de Berlin -Arrangement: Richard Siedhoff Texte d’appui« Nous avons coutume aujourd’hui de ne voir dans l’amitié qu’un phénomène de l’intimité, où les amis s’ouvrent leur âme sans tenir compte du monde et de ses exigences. Rousseau, et non Lessing, est le meilleur représentant de cette conception conforme à l’aliénation de l’individu moderne qui ne peut se révéler vraiment qu’à l’écart de toute vie publique, dans l’intimité et le face à face. Ainsi nous est-il difficile de comprendre l’importance politique de l’amitié. Lorsque, par exemple, nous lisons chez Aristote que la philia, l’amitié entre citoyens, est l’une des conditions fondamentales du bien-être commun, nous avons tendance à croire qu’il parle seulement de l’absence de factions et de guerre civile au sein de la cité. Mais pour les Grecs, l’essence de l’amitié consistait dans le discours. Ils soutenaient que seul un “parler-ensemble” constant unissait les citoyens en une polis. Avec le dialogue se manifeste l’importance politique de l’amitié, et de son humanité propre. Le dialogue (à la différence des conversations intimes où les âmes individuelles parlent d’elles-mêmes), si imprégné qu’il puisse être du plaisir pris à la présence de l’ami, se soucie du monde commun, qui reste “inhumain” en un sens très littéral, tant que des hommes n’en débattent pas constamment. Car le monde n’est pas humain pour avoir été fait par des hommes, et il ne devient pas humain parce que la voix humaine y résonne, mais seulement lorsqu’il est devenu objet de dialogue. Quelque intensément que les choses du monde nous affectent, quelque profondément qu’elles puissent nous émouvoir et nous stimuler, elles ne deviennent humaines pour nous qu’au moment où nous pouvons en débattre avec nos semblables. Tout ce qui ne peut devenir objet de dialogue peut bien être sublime, horrible ou mystérieux, voire trouver voix humaine à travers laquelle résonner dans le monde, mais ce n’est pas vraiment humain. Nous humanisons ce qui se passe dans le monde et en nous en parlant, et, dans ce parler, nous apprenons à être humains. Cette humanité qui se réalise dans les conversations de l’amitié, les Grecs l’appelaient philanthropia, “amour de l’homme”, parce qu’elle se manifeste en une disposition à partager le monde avec d’autres hommes.” H. Arendt, Vies politiques, 1974.